/!\ A l'aide ! [Terminé]

Fulenn avait eu un soudain besoin de changer d’air. Elle avait donc pris la route du bois de l’innocence, quittant Tenamas. Elle avait demandé son chemin à plusieurs personnes, et c’est après de nombreuses tentatives qu’elle avait enfin trouvé quelqu’un qui daigne lui indiquer la route. Passant la porte de la cité, celle-ci avait pris une grande bouffée d’air. S’éloigner de la misère des bas-quartiers lui ferait le plus grand bien. Ce jour-là, elle osait espérer qu’elle pourrait trouver un instant de solitude et qu’aucun individu ne viendrait perturber son repos. Il paraissait qu’une rivière coulait au travers des bois, dont les berges étaient des lieux de calme absolu. C’est exactement ce que cherchait la jeune femme. La route vers Lucina fut longue et exténuante, mais le spectacle à l’arrivée était la plus belle des récompenses. Le ciel était bleu ! Il faisait clair, les oiseaux chantaient, un tel cadre jurait avec l’obscurité d’Umbra. Même l’atmosphère semblait plus pur. Pendant un instant, la nostalgie s’empara de Fulenn. Cette dernière repensa à la vie qu’elle aurait pu avoir si son père ne l’avait pas enlevé pour l’emmener dans son monde d’ombre. Elle aurait été plus heureuse, c’était une certitude. Quoique, trop de bonheur dégoûtait la jeune femme. Si les gens étaient heureux, ils devenaient souvent des incapables et des imbéciles, paresseux et niais. Celle-ci ne portait d’ailleurs pas les luciniens dans son cœur, peuple qu’elle trouvait futile. Enfin… Fulenn s’efforça de se concentrer uniquement sur le paysage qui l’entourait, criard de couleur et de joie. La femme faillit faire demi-tour, mais lorsqu’elle songea à la distance qu’elle aurait à parcourir et à la description utopique que les gens lui avaient fait de ces bois, elle y renonça.

*Allons y ! *

Elle s’engouffra sous le couvert de verdure qu’offrait la forêt et constata avec joie qu’il y faisait agréablement frais. Fulenn se dévêtit un peu, et toujours aussi allègrement marcha vers la rivière dans laquelle elle projetait de se baigner. Elle ne portait à présent qu'une tunique et des sandales peu épaisses, ses jambes découvertes. Insouciante, la femme continuait, les yeux plongés sur les plantes et les herbes luxuriantes du bois, sans réfléchir au danger qu’elle endurait. Personne ne l’avait mise au courant des « monstres » qui peuplaient la sylve lucinienne, et Fulenn se mit même à siffloter. S’enfonçant toujours plus loin, l’hybride arriva bientôt près d’un petit carré de fleurs. Enfin, carré, c’était beaucoup dire. Une légère étendue difforme de plantes colorées, dont l’une d’elle attira l’attention de la demi-elfe noire. C’était une rose à la couleur sombre, belle car mystérieuse et unique, visiblement. Peut-être qu’elle intéressait Fulenn parce-qu’elle lui ressemblait, d’une certaine façon. Quoiqu’il en soit, cette-dernière s’en approcha, avec l’intention de la cueillir, lorsque quelque-chose saisit son pied. Sans réfléchir, celle-ci se mit à hurler, de surprise tout d’abord. Elle se retourna, et posa les yeux sur la chose qui la retenait prisonnière ; il s’agissait d’une plante, qui lui entourait la cheville… C’est alors que la femme lâcha un second cri, de douleur cette fois-ci, déchirant. La maudite plante semblait aspirer son sang.

-A l’aide !

Fulenn réitéra son appel au secours de nombreuses fois, mais elle redoutait que personne ne vienne. Elle était au fin fond de la forêt, qui viendrait la trouver ici ? Elle allait perdre la vie, tout ça parce-qu’elle avait eu la mauvaise idée de chercher une fleur. C’était tellement stupide que Fulenn fut furieuse. Elle n’avait pas l’habitude d’utiliser ses pouvoirs, n’en ayant fait l’expérience que pour le compte de son père. Elle tenta cependant de les utiliser, invoquant la destruction. Elle était en contact avec l’ennemi, aussi devrait-elle y parvenir… Elle sentit son corps reprendre peu à peu des forces, ce qui lui permettrait peut-être de tenir un peu plus longtemps, pourtant, elle n’était pas suffisamment douée pour venir à bout de la plante carnivore.

*Pourvu que quelqu’un vienne…*pensa-t-elle.

Fléau lui aussi ce jour-là se promené dans les bois de L'innocence, pour lui, ce nom inspiré la candeur et l'insouciance, la joie simple de vivre et de marcher afin de regarder tranquillement la nature.
De plus, le messager n'était pas en forme, les bras ballants, il repensait à la veille. Prit dans une embuscade avec un confrère Umbrien, il avait réussi à survivre au dépend de la vie de son ami. Le pauvre homme pour le protéger s'était sacrifié, laissant les brigands pour morts.
Mais une mort inutile aux yeux de Fléau le torturait, il avait promis le jour d'avant de protéger au péril de sa vie tout être digne de sa confiance.

Marchant à travers la forêt, contemplant chaque arbre, chaque parcelle d'herbe, il avait eu des échos sur ce bois, soit disant guérisseur des douleurs de cœur et d'âme. Mais Fléau ne croyait pas à toutes ces sornettes. Malgré tout, il était là. Toute cette beauté l'ébloui, il aimait être surpris par la nature.
Dame nature berce nos âmes, Elle qui nous a vu naître. Même souillée par les hommes, Elle continue à nous nourrir. Toi qui vaut de l'or, De part ta faune et ta flore. Qui illumine nos yeux, Et ta beauté qui alimente notre flamme. Tu as beaucoup à donner, Mais nous t'en demandons peu. Mais c'est cela, Qui peu à peu te détruit. Tu n'as qu'un seul vœux, Que l'on te laisse ton feuillage. Mais l'homme est mauvais, Il te le retire.

*Il manquerait une hirondelle pour clore le spectacle.*

Mais soudain, un cri se fit entendre au loin. Un cris strident, un cri de peur, plutôt aiguë laissant penser qu'il venait de la bouche d'une femme. Mais, quelque seconde plus tard, un deuxième plus fort, un cri de douleur cette fois.
Fléau ne pouvait pas laisser faire une chose horrible à quelqu'un dans ce bois. Ce bois dont on dit tant de bonnes choses.

-A l’aide ! Cria la jeune fille

Aussitôt remis, Fléau s'élança en direction de la personne en danger, il ne sentait pas la douleur des ronces sur lui. Il sentait qu'il s'approchait de plus en plus. Alors il accéléra emporté par l'adrénaline. Mais plus un souffle, pas un pleure ni un cri de frayeur de se fit entendre. Inquiet il cria

-Tenez bon ! J'arrive !

Il ne s'intéressait plus au paysage, il parcourait les bois pour sauver cette personne. Et ainsi, en quelque temps il se retrouve nez à nez avec une plante carnivore géante se faisant drainer par un sort de Destruction laissant deviné la présence d'une Umbrienne dans le gosier de la plante.
Afin de ne pas la toucher, il coupa les racines de la plantes en faisant jaillir sa faux. De douleur la plante ouvrit la bouche et Fléau put sortir la jeune humaine.
Pour s'assurer qu'il n'y avait plus de danger, il asséna un dernier coup, celui-ci fatal à la plante.
Puis pour s'écarter du danger. Transporta la victime en lieu sur.

Fléau fut impressionner devant tant de beauté, mais l'heure n'était pas à la contemplation. Il devait sauver la jeune fille qui était déjà dans un état critique. Il appliqua les premiers secours sur la jeune demoiselle et ne sachant que faire la laissa respirer tranquillement.

*Une si belle femme des quartiers démoniaque. Pourquoi est elle dans cette forêt?* Se demanda Fléau surpris.

Après quelque heures, la jeune fille revint à ses esprits. Fléau était là, mais il avait peur de lui faire peur de part sa taille et son physique démoniaque. Alors il restait à l'écart.
Puis il balbutia quelque mots.

-Bonjour, je suis ravis de vous rencontrer. Je me nomme Fléau. J'espère que vous allez mieux.

Puis il s'approcha prudemment d'elle pour ne pas l'effrayer et la couvrit de sa toge. Il la regarda ensuite longuement la laissant se reposer, sans tout de même la dévisager.

La douleur devenant trop insoutenable, Fulenn s'évanouit, alors qu'elle entendait :

-Tenez bon ! J'arrive !

Peut-être avait-elle rêvé. En tout cas, il s'agissait d'une voix masculine et puissante. Dans d'autres moments, la femme aurait pu la trouver plaisante, mais elle était plus préoccupée par sa survie que par un quelconque charme que pourrait provoquer en elle un homme. Elle donna un dernier effort dans son sort et perdit conscience, alors que la plante continuait de la tuer à feu doux... C'était la fin, Fulenn était en train de mourir. Elle n'en était pas certaine, mais si ça avait été le cas ? Cette-dernière tenait à la vie. Elle n'avait pas tellement d'ambitions ni de projets quant à son avenir, et la promesse d'une guerre était proche, cependant, celle-ci comptait bien tenir encore un peu. Elle résista, s'agrippant aux joyeux souvenirs de sa vie, qui se comptaient sur les doigts de sa main crispée par la souffrance. L'ennemie tenait bon, ne s'arrêtant pas de drainer son sang. Bientôt elle fut prise d'un vertige, et ce fut le noir total.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle était dans les bras d'un jeune homme. Il était magnifique... Fulenn n'avait jamais eu d'idéal masculin bien défini, pourtant, celui-ci devait en être. Il était sûrement umbrien, vêtu de sombre et plutôt énigmatique... La femme ne distinguait pas très bien ses traits, les yeux encore brouillés de son malaise. Sa tête la lançait. Elle était si douloureuse que Fulenn perdit à nouveau connaissance.

La deuxième fois que son esprit sortit de sa léthargie, la femme avait déjà les idées un peu plus claires, malgré le fait que rien ne soit bien défini. Elle pensait être morte. Elle se frotta le visage, s'attardant sur ses yeux. Enfin, elle voyait un peu mieux. Quand elle fut un peu plus calme, la première chose qu'elle remarqua fut son odeur. Elle sentait l'homme. Une odeur masculine la couvrait, et celle-ci se redressa afin de mieux comprendre. Quelqu'un l'avait recouvert d'une cape. C'était donc la source des effluves masculines qu'elle avait ressenti. La femme se sentit en sécurité sous cette longue toge, c'est la raison pour laquelle elle ne vit pas immédiatement son sauveteur, posé non loin de là. Il portait une faux. Etait-ce la mort qui venait le prendre ? Alors il était vrai que la mort était délicieuse... Non, elle était toujours vivante : un mal de tête comme celui-là ne devait pas exister dans l'au-delà. L'étranger se présenta :

-Bonjour, je suis ravis de vous rencontrer. Je me nomme Fléau. J'espère que vous allez mieux.

Fulenn voulut se relever mais retomba à genoux. Elle était toujours faible. Prenant appui sur l'homme, elle se mit debout et fut forcée de constater qu'elle avait perdu beaucoup de sang. Ses vêtements étaient déchirés et maculés de ce liquide visqueux.
Cependant, par habitude, inlassablement, elle se recoiffa du bout des doigts. Ce n'est qu'une fois que cela fut fait qu'elle dit à l'homme :

-Merci... Comment tu t'appelles déjà ? Je suis Fulenn. Tu es vraiment réel ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je suppose que je te dois quelque-chose.. On peut s'arranger pour ça, j'ai déjà ma petite idée. Enfin, peu importe, j'ai un de ces mal de crânes ! D'ailleurs je dois te dire que je s...

Elle s'arrêta un instant, car elle fut prise d'un haut le cœur. Elle respira une grande bouffée d'air et se rassit. Elle n'était pas encore tout à fait rétablie...

Fléau aida la jeune fille à se lever. Elle était encore bien sonner la pauvre. Il rit en voyant la jeune fille se recoiffer. Même dans les moments difficiles, elle aimait rester belle. Et elle réussissait très bien à le faire.

Mais soudain, la pauvre jeune fille qui posait des questions se mit à respirer rapidement. Le démon l'assit doucement sur un gros rocher. Une fois la jeune fille tranquillement installer. Il l'a regarda dans les yeux.

-Tu es vraiment réel ?
-Oui, je le suis, en cher et en os Smile

. Malgré mes airs de la mort.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Tu as fait une mauvaise rencontre avec un plante carnivore géante. Celle-ci a tenté de te manger, mais disons que je suis arrivé. Mais tu l'avais bien affaibli.

-Je suppose que je te dois quelque-chose..
-Non, ta présence ici me suffit à me rendre le sourire.

Fléau sortit quelque minutes dehors rassurant la jeune fille. Elle était maintenant en sécurité, il partit faire une ronde pour s'assurer qu'aucun danger de les attendaient. Il ne vit que des plantes, aucune créatures ni menaces.

Il connaissait un remède à base de plantes pour les maux de cranes et les étourdissements. Il chercha donc sur quelque mètres les différents ingrédients puis revint en vitesse pour ne pas laisser la pauvre Fulenn seule. Il mélangea le tout dans ses mains. Certaines fleurs était vénéneuses eau touché de la peau, il se brula donc les mains. Mais il ne sentait pas la douleur, il souhaitait surtout le bonheur de la jeune Elfe.

Une fois le remède concocté, il le tendit vers elle et l'aida à boire.

-Tes vêtements sont déchirés ... Tu vas attraper froid. Veux-tu que j'aille te chercher de quoi te vêtir ?

Il raccommoda la toge pour mieux la couvrir.
Une fois Fulenn couverte, il partit chercher du bois avec sa faux pour faire un feu, il revint avec plusieurs rondins et les embrasa avec deux silex.

Il ne s'agissait donc pas d'un rêve, et son sauveur n'était pas une illusion. Voilà qui était bon à savoir. Celui-ci était au demeurant fort sympathique, et il semblait au petit soin pour elle. Alors qu'elle avait affirmé avoir une dette envers l'étranger, il avait répondu du tac-au-tac :

-Non, ta présence ici me suffit à me rendre le sourire.

Il était donc un vrai charmeur... Si Fulenn n'avait pas été si faible, elle aurait déjà tenté une approche. Elle se promit intérieurement d'y remédier bientôt. Soudain, elle vit s'éloigner Fléau. Inquiète, consciente d'être incapable de se défendre elle-même à une seconde attaque, la jeune femme lança :

-T'éloigne pas trop. J'ai besoin de toi.

D'ailleurs, cela l'agaçait quelque-peu. Elle avait pour coutume de se débrouiller elle-même, de vivre seule. L'idée de dépendre de quelqu'un lui déplaisait, aussi attirant fut-il. Attirant, c'est le cas de le dire. La présence de l'étranger perturbait Fulenn, pourtant peu impressionnable. Tant par sa voix que par son physique, tant par son corps qui semblait translucide que part le mystère de sa nature, la femme le trouvait sensuel...
S'efforçant d'éviter de telles pensées, elle regarda autour d'elle, interloquée. Où étaient-ils à présent ? La meilleure solution était de demander à son compagnon, mais celui-ci n'était plus là. Il revint bientôt, une mixture à la main. Il la lui tendit, et l'invita à la boire, comme si cela était évident. Méfiante, celle-ci demanda :

-Et qu'est-ce qui me dit que tu n'as pas mis une plante hallucinogène pour pouvoir me maîtriser, hein ? Si tu m'as drogué, comment je pourrai le savoir ?

N'attendant pas la réaction de Fléau, la femme lança :

-Je plaisante bien sûr.

Fulenn porta la boisson à ses lèvres. Celle-ci était assez amer, mais elle était assoiffée, et cela lui procura le plus grand bien. Elle se sentait vraiment à l'aise, abritée sous la toge d'un vrai gentleman, séduisant, un remontant à la bouche et la paix à l'esprit. La paix, effectivement, puisque le remède eut un effet très rapide, et que la tête de la blessée fut plus sereine.

-Tes vêtements sont déchirés ... Tu vas attraper froid. Veux-tu que j'aille te chercher de quoi te vêtir ?

Sans attendre de réponse de sa part, l'homme la réarrangea pour éviter qu'elle ne tombe malade. Elle s'apprêtait pourtant à lui répondre qu'elle était plutôt habituée à être dévêtue. C'était dommage, Fulenn aurait apprécié voir la réaction de celui-ci...
Elle allait lui demander où ils se trouvaient, puisqu'elle demeurait toujours dans l'ignorance, mais le voilà qui était déjà reparti avec sa faux. Qu'allait-il faire encore ?! Il était décidément surprenant ce garçon là. Elle l'aimait bien, en toute franchise. Il l'inspirait plutôt, et la fille de joie décida de pimenter un peu la paisible soirée...
Elle profita de son absence pour enlever les morceaux d'habits qui pendaient toujours à son corps. L'odeur de sang qui les imprégnait dérangeait Fulenn, et ils n'étaient pas très utiles, à part peut-être pour l'entraver dans ses mouvements. Étant d'humeur cocasse, la femme se recroquevilla au sol, couverte de la toge de l'homme, simulant un nouveau malaise. Elle patienta que Fléau revienne, un sourire aux lèvres. Lorsqu'il revint, elle émit une plainte. Elle gémit, amusée.

Fléau partit chercher des vêtements pour la ravissante jeune fille. Il traversa la forêt, marchant à vive allure pour ne pas la faire attendre. Les obstacles étaient nombreux, mais il n'avait pas le temps aux badinages.

Après une longue marche, il finit par arriver à une ville. il se hâta de crainte que Fulenn ne se fasse attaquer. Il ne pourrait s'en remettre. Il parcourut les nombreuses rues de cette grande cité, et ne tarda pas à trouver une boutique de vêtements. Le prix l'importait peu, il voulait gâter l'aventurière.

Il acheta plusieurs vêtements ressemblant aux précédents de la jeune fille. Et dut refaire le chemin inverse. A cette idée, il pensa quand même s'arrêter à la taverne pour s'abreuver. Une taverne plaisante s'offrit à lui. Il entra sans hésitation et commanda une bière.

-Bonjour tavernier, une bière s'il vous plait.

Une fois le breuvage englouti, il repartit à travers le bois en direction de la grotte où il avait déposé Fulenn. Le temps avait déjà bien passé, il se sentit mal à l'aise soudain à l'idée de rentrer dans l'antre et lui proposait des vêtements.

C'est alors, que Fléau entendit des gémissements, il courut alors oubliant ses remords et s'assit près d'elle. La relevant et lui demandant ce qu'elle avait. La jeune fille était dévêtue, Fléau rougit à l'idée de regarder. Mais elle était si belle qu'il ne put s'en empêcher.

-Tiens, Voici quelque vêtements.

Fléau aida Fulenn à se revêtir, prenant soin de ne pas regarder pour ne pas paraitre pour un voyeur.

Lorsque Fléau s'enquit de ce que Fulenn avait, cette-dernière hésita un instant entre continuer de le faire marcher ou lui expliquer qu'elle voulait juste l'embêter. Elle n'expliqua rien du tout mais se rassit comme si de rien n'était. Il lui avait rapporté des vêtements, et la femme fut réellement émue. C'était la première fois de sa vie que quelqu'un se souciait vraiment d'elle. Lorsqu'il lui donna les habits, Fulenn les prit, les lâcha au sol et tira le jeune homme vers elle. Celle-ci déposa un baiser sur la joue de son sauveteur, et l'étreignit pendant un long moment, tout en lui murmurant des dizaines de "merci" à l'oreille. La scène était assez amusante à voir, et la jeune femme espérait qu'il ne la repousse pas, se sentant vraiment redevable envers Fléau. Quand elle eut fini sa démonstration d'affection, Fulenn se saisit des vêtements qu'elle avait laisser tomber un peu plus tôt et les enfila. Cependant, elle éprouva quelques difficultés au moment de lacer son corset. Celui-ci était d'ailleurs un peu trop serré, et sa poitrine en débordait largement. Gênée, Fulenn sourit, non sans avoir rougi longuement auparavant.
Fléau l'aida. Elle fut surprise qu'il y arrive sans trop de peine. Enfin, quand ils eurent fini, la demi-elfe couvrit une nouvelle fois son interlocuteur de baisers, heureuse comme jamais.
Elle se calma un instant, se rappelant qu'elle ne savait toujours pas où ils étaient. Elle se contenta de demander :

-Euh, on est où la Fléau ?

Elle se rassit au sol, et se réchauffa les mains autour du feu qu'avait allumé son compagnon peu de temps avant. C'était si bon de sentir le feu au bout de ses doigts. Fulenn laissa échapper un grand soupir de contentement. Finalement, elle avait voulu passer une journée tranquille, sur les berges d'une rivière dont on lui avait parlé. Ses désirs ne s'étaient certes pas concrétisés, mais la femme avait rencontré un garçon dont la compagnie était très agréable, et elle avait de nouveaux vêtements.Peut-être aspirait-elle à une vie plus sage ? Peut-être devrait-elle se marier avec un homme et avoir une existence plus posée ?
Non, cela ne lui ressemblait pas. Elle n'était pas de ces matrones qui grossissent à force d'enfanter, et qui perdent leurs journées à nourrir un ivrogne ! Si Fulenn mourrait un jour, elle serait toujours belle et solitaire, insouciante et dévergondée, libre et heureuse.

Fléau fut rassurer que la jeune fille aille mieux. Il s'était inquiété quand celle-ci se mit à gémir. Il sourit alors en pensant à sa supercherie, mais il préférait se dire que c'était vrai.
Il vit Fulenn retirait le peu de vêtements qu'il lui restait. Il ne put s'empêcher de rougir à cette vision. Et pour ne pas arranger son ton rougeâtre, elle le combla de baisers et de remerciement.

Fléau n'aurait jamais fait ça pour quelqu'un d'autres, il s'était pris d'affection pour elle. Il avait même été jusqu'à l'aider à fermer son corset. Elle avait vraiment une élégance et un style très attirant. Il était tout chose face à elle.

Puis il vit la jeune fille se reprendre et lui demandait avec tact comme si rien ne s'était passé.

-Euh, on est où la Fléau ?
-Suite à ton agression, tu étais mal en points, pour te protéger je t'ai amené dans une petite tanière. Ainsi ici, la chaleur se propage vite, et tu ne seras pas touché par le pluie, si pluie il y a.

Fléau voyant Fulenn avoir encore froid, après un choc, c'était tout à fait normal, il s'approcha d'elle et la serra amicalement dans les bras tout en déposant à son tour un baiser pour la remercier d'avoir changé l'histoire d'une soirée sa vie bien monotone.
Puis il fit un lit avec des feuilles et sa toge pour la jeune fille. Il lui proposa après de se coucher.

-Il se fait tard, tu devrais dormir.

Mais Fléau lui, ne pouvait dormir il était troublé et ne pouvait s'empêcher de la regarder.

-Suite à ton agression, tu étais mal en points, pour te protéger je t'ai amené dans une petite tanière. Ainsi ici, la chaleur se propage vite, et tu ne seras pas touché par le pluie, si pluie il y a.

C'était donc ça. Une tanière... Fléau avait eu beaucoup de chance de trouver un tel abri, c'en était presque trop facile, c'est pourquoi la femme reconsidéra l'hypothèse qu'elle soit morte et que tout ceci ne soit qu'illusoire. Mais de toute façon, comment savait-on si on était vivant ou pas ? La saveur des choses était-elle la même ? Les gens avaient-ils le même sourire ? Se sentait-on joyeux une fois décédé ? Des pensées si glauques firent frémir Fulenn. Son ami dut croire qu'elle avait froid, puisqu'il vint se blottir tout contre elle, et lui offrant un baiser. Un sourire de satisfaction vint se dresser sur le beau visage de la femme. Elle avait donc réussi. Fléau était sous son emprise... Devait-elle éprouver de la culpabilité ? Non, elle était comme ça. Voilà qu'il lui confectionnait à présent un endroit où dormir. C'était décidément fabuleux. Il lui recommanda ensuite d'aller se reposer. Lui ne semblait visiblement pas près à aller se coucher. Du moins, c'est ce que laissait supposer la tournure de sa phrase...
Fulenn le câlina une dernière fois puis alla s'installer sur la couche préparée par Fléau. C'était bien plus confortable que le bout de carton sur lequel elle avait l'habitude de reposer dans les bas quartiers de Tenamas, aussi ne tarda-t-elle pas à s'endormir, épuisée. Avant de sombrer dans le sommeil, celle-ci eut tout de même le temps de lâcher :

-Bonne nuit mon Fléau.

Fléau contempla longuement la magnifique créature qu'était Fulenn, il ne put s'empêcher aussi de sentir ces cheveux. L'odeur qui en emmenait était envoutante. Mais Fléau savait que tomber amoureux pour lui n'apporterait que malheur. Il n'avait jamais été doué à ce niveau là. Et n'avait jamais d'ailleurs songer à tomber sous le charme de quiconque. Mais cette fois, il accepterait de se laisser prendre au jeu.

Plus tard dans la soirée, toujours réveillé, troublé par la présence de cette humaine, il sortit regarder les étoiles. C'était un spectacle de toute beauté, tous ces points lumineux dans le ciel recouvert parfois par un nuage.
La soirée il le savait allait bientôt s'achever. Mais il ne put s'empêcher de fermer les yeux quand même. Juste pour gouter au sommeil un instant.

*Ce ne sera pas long, juste pour rejoindre Fulenn dans son état, elle a l'air heureuse malgré son agression.*

Mais encore une fois, ce fut une erreur, plongé dans un rêve malheureux, Fléau eut envi de se réveillé. Mais il voyait encore ces longs chemins parsemés de corps, toujours la main d'un tueur sanguinaire que n'était plus Fléau. Le fut il ? Il ne le saurait pas mais ne voulait pas dévoiler à sa nouvelle compagne de route ces idées macabres. Il se força à se réveiller en vain, puisqu'il était retenu par cauchemar.
Chaque parcelle de terre était brulé, seul quelque animaux et insectes rampait au sol.

Finalement, après 2h de sommeil, la lueur des premiers rayons du soleil vinrent réveillé Fléau, il se courba d'un coup et avait une impression nauséabonde, il ne se sentait pas bien suite à cette pensée nocturne. Les arbres commençaient à être éclairés, les étoiles avaient toutes disparues, et au plus grand plaisir de Fléau, Fulenn n'était pas parti, elle dormait encore. Il vint d'ailleurs se blottir discrètement contre elle.

*J'aimerai que ce moment dure éternellement*

Puis les yeux rivés sur son visage, parfait, sans impuretés, il voyait rarement des déesses telle qu'elle. Il attendit que le temps passe, le coeur emplit de joie, l'âme vaguant dans les flots du bonheur. Mais il lui dit tout de même, en chuchotant dans son oreille de manière presque inaudible.

-Tu es ravissante. Reste auprès de moi.

Fulenn ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Tout autour d’elle était très lumineux, et le ciel était, comme celui de Lucina, d’un bleu clair ravissant. On entendait une mélodie de fond, des cloches semblait-il. Le son qui en sortait était magnifique, frais et rendait gai quiconque l’écoutait. Au sol, des milliers de cristaux dorés. Incapable de dire avec précision ce que c’était, Fulenn ne les observa pas très longtemps. La musique continuait de retentir ; l'acoustique n’était pas la même que normalement, tout résonnait, écho semblable à celui que l'on trouvait dans un édifice religieux. Couvrant la musique, des centaines d’enfants riaient, et leur rire était plus clair et brillant que l’immensité du ciel. Chose étrange, des étoiles dansaient avec le solei. La femme se retourna et vit un homme derrière elle. Son visage lui était familier, pourtant, elle n’aurait su dire de qui il s’agissait. C’était très frustrant. L’inconnu était habillé de façon très élégante, et sa coiffure semblait propre et neuve. Il était visiblement là pour une cérémonie quelconque. Autour de lui, une assemblée hétéroclite applaudissait en souriant bêtement. Ils étaient tous aux anges, et encourageaient le jeune homme à avancer. Fulenn comprit que c’était vers elle qu’il avançait. Elle baissa le regard vers ses pieds, et vit qu’elle portait une longue robe blanche. Les cloches continuaient toujours. Là, dans ses bras, il y avait un enfant. Tout semblait parfait, et le charmant étranger se dirigeait à présent vers elle. Un mot frappa la jeune femme de plein-fouet : mariage. Elle scruta plus attentivement les traits du marié. Elle s’attarda sur ses yeux sombres et un nouveau mot la percuta, un nom cette fois ci : Fléau. C’était son sauveteur de la veille. Elle s’en souvenait à présent. Mais celui-ci était, à l’instar de Fulenn, habillée de couleurs pastels et de blanc, et ses cheveux étaient blonds. Tout ceci ne pouvait être réel. Curieuse, la femme endormie ne tenta pas de se réveiller. En vérité, il lui tardait même de voir la suite de cet étrange songe.
Bientôt, Fléau vint se poser à sa droite, il lui saisit la main et lui sourit tendrement. Plus il souriait, plus son visage s’affaissait. Devant eux, il y avait un religieux. La femme entendait des bribes de la litanie qu’il clamait, mais Fulenn n’en comprenais pas la teneur, la devinant seulement. Il était en train de les unir, c’était certain. Elle regarda à nouveau son tendre mari, qui sourit et ria. A mesure qu’il montrait sa joie, celui-ci s’affaissait, et fut bientôt transfiguré. Il avait le dos voûté, un visage fondu, des rides, des bourrelets, il était gras, vieux… Ses cheveux avaient pris une teinte grisâtre et une texture décrépie… Celui ci posa ses lèvres contre celles de Fulenn. Soudain, cette-dernière ne vit pas le spectacle de la même façon, elle le découvrit du point de vue de l’un des habitants de la foule hagarde, et fut consternée par son apparence physique. Elle avait le même aspect écroulé que son époux, et sa voix autrefois charmeuse était nasillarde et grasse. Sa poitrine s’était affaissé, au même titre que sa beauté. Dans ses bras, celle-ci tenait une dizaine d’enfant qu’elle serrait tout contre sa bedaine flasque.

Fulenn ouvrit précipitamment les yeux. Elle sentit la présence de quelqu’un à ses côtés. Comme pour faire durer le cauchemar, elle entendit à son épaule susurrer :

-Tu es ravissante. Reste auprès de moi.

Soudain pleine de rage, s’emportant, la femme s’écria :

-Laisse moi tranquille !

Aveuglée par la colère, Fulenn percuta le haut de la tanière en sortant mais ne s’en soucia pas. Elle avait besoin de réfléchir, et espérait que Fléau la comprendrait. Elle n’avait jamais été très affective. Elle avait toujours su faire la différence entre l’amour et la passion. Or dans le cas de Fléau, la frontière n’était pas bien dessinée. La femme regrettait presque de n’avoir rien fait avec lui la veille : cela aurait sans doute éclairci son esprit. Pour le moment, Fulenn courait, sombrant dans la folie, sans réfléchir. Elle ne réaliserait que plus tard que ce n’était pas correct envers Fléau. Dans l’immédiat, celle-ci devait se dépenser, pour être tellement épuisée qu’elle en serait plus calme. Bien sûr, elle comptait retourner dans la tanière une fois plus sereine, mais ça n’était du moment pas possible.

Fléau vit la jeune fille qui était troublé, elle devait rêver, en tout cas elle bougeait dans tous les sens. Il espérait juste que leur rencontre ne l'est pas trop perturbé.
Fléau resta songeur, il avait déjà fait trop de mal à ses proches. Il ne voulait pas que leur rencontre ne soit un choc pour Fulenn.

*Si je lui fais du mal, je ne pourrais me le pardonner.*

Mais ses craintes se concrétisèrent, la jeune fille ouvrant les yeux doucement entendit les paroles de Fléau qu'il avait souhaiter lui dire dans son sommeil.
Et malheureusement, la femme le prit mal. Elle cria sur lui.

-Laisse moi tranquille !

-Je... Je ne voulais pas.

Fléau vit la jeune femme merveilleuse, toute délicate et pleine de charme se transformait en une furie, mais il ne lui en voulait pas. Il s'en voulait à lui, d'avoir charmé cette pauvre déesse.
Impuissant face à la situation, Fléau ne put que pleurer, inhabituel pour lui, des larmes vinrent couler le long de ses joues. Il dut enlever son masque pour les essuyer. Il en oublia de le remettre. Il était troublé, et attendit là, sans bouger, le cœur troublait que peut être revienne Fulenn.
Il se laissa ainsi submergé par un rêve. Il imagina lui aussi la vie avec elle. Mais ça ne serait pas possible. Malgré tout, il prenait plaisir à alimenter cette pensée.
Ils vivraient au firmament des aventures, un couple empreint à la passion charnelle mais aussi amoureuse. Libre comme l'air, sans trahison mais sans jalousie. Une liberté laissant à l'un et à l'autre de vivre d'autres aventures, la monotonie détruit le couple.
Mais leur amour ne serait lié d'aucun pacte, pour ne pas ressembler à tout autre union des corps. Ils seraient tout simplement heureux.

Mais Fléau savait qu'aucune femme en ce monde n'accepte une relation avec autant de débauche, alors ce rêve le resterait, mais un fantasme n'est pas interdit.

Fulenn était restée immobile pendant une durée indéfinissable. Quant elle sortit enfin de ses réflexions, celle-ci avait pris une décision. Puisque la limite entre un amour ou une passion n'étaient pas très bien définies, Fulenn les tracerait elle même. Elle ne pouvait se permettre de s'enticher. Elle était bien trop indépendante pour ça. Et d'ailleurs, elle connaissait bien peu Fléau en définitive ; mis à part qu'il l'avait sauvé et qu'il était un mystérieux brun, que savait-elle de lui ? Il n'était certainement pas raisonnable d'éprouver quelque sentiment que ce soit. Et puis c'était trop rapide. N'ayant jamais eu de proche, Fulenn éprouvait des difficultés à nouer des liens avec les gens, et ce défaut commençait à se faire sentir de plus en plus. La femme n'était sûre de rien quant à son avenir avec l'homme brisé qui attendait dans la caverne, mais elle ne pouvait pas faire de choix à propos de cette relation : si il voulait quelque-chose d'elle, ils se reverraient une autre fois, dans un autre cadre, pour voir si leur attraction demeurait aussi forte. Elle était sûrement encore sonné de l'intervention de la plante carnivore, car elle n'avait pas l'habitude d'être troublée par quoique ce soit. C'est donc plus légèrement qu'elle refit le chemin en sens inverse vers l'abri dans lequel elle espérait retrouver Fléau. D'ailleurs, si son compagnon s'en était allé, cela l'arrangerait presque. Enfin, peu importe.

Quant la demi-elfe parvint à l'entrée du trou, elle entendit des sanglots à l'intérieur de celui-ci. Paniquée, elle entra en courant et se ramassa à l'autre bout, le nez dans la terre. Elle se releva bien vite, peu soucieuse de sa santé et se jeta littéralement sur Fléau. Elle le tint serré contre elle, chuchotant des paroles de réconfort, caressant ses cheveux.
Elle patienta, attentionnée à l'égard du séduisant individu, que celui-ci soit plus détendu. Ils demeurèrent silencieux, puis elle lui fit part de ses précédentes pensées : elle avait du mal à tisser des liens, elle voulait le revoir dans un autre contexte, qu'elle n'était pas sûre de ses sentiments. Sans même savoir s'il comptait répliquer quoique ce soit, Fulenn posa son index sur les lèvres de Fléau pour l'empêcher de parler. Elle s'allongea sur lui tout en se déshabillant, l'invitant à s'unir à elle.

Fléau avait attendu de longues heures. Mais il était heureux que Fulenn réfléchisse, même si il était troublé et dans un état lamentable.
Pendant ce laps le temps, Fléau avait put repenser à ses réactions enfantines pour charmer la douce humaine. Il s'en voulait.
Mais il se dit que c'était une fille bien, qu'elle serait bien plus heureuse sans lui et qu'elle ne reviendrait surement jamais. Le laissant à son triste sort.

Mais son idée était fausse, elle était là, devant lui, de toute beauté, rayonnante sous l'effet du soleil. Elle lui résuma la situation, lui donnant les raisons de son départ si soudain.
Et contre toute attente, s'allongea sur Fléau lui proposant une union. Elle, la ravissante Elfe.

*Quelle femme surprenante.*

Dans un premier temps, Fléau fut combler de bonheur, il se prêta au jeu, enlevant même son masque pour laisser paraitre aux yeux de la belle Fulenn son visage des temps heureux, il préféra rester lent et profiter de chaque instants, caressant délicatement chaque parcelles du corps de sa compagne.
Eux, deux enfants découvrant les joies du plaisir charnelle dans une tanière au fond d'un bois se sentaient biens, c'était plutôt agréable.
Mais quand l'instant final vint, Fléau ne voulut pas abusé de la chair de cette ravissante créature. Il la repoussa avec toute la grâce qu'il put.
Et lui susurra à l'oreille quelque paroles douces.

-Votre beauté ma chère est au diapason des déesses, votre grâce est sans doute celle d'une féline. Mais je ne puis souiller votre corps si pure et si délicat. Je vous aime ma douce d'un amour virevoltant. Sachez que ces quelque caresses échangés furent les plus agréables de ma vie de pêcheur, et je vous en remercie.

Il ne put s'empêcher de regarder sa compagne dévêtu, se permettant un nouveau moment de bonheur, puis il l'embrassa avec passion avant de la rhabiller et de la serrer dans ses bras.

Son compagnon était d'une rare douceur et Fulenn se sentit si bien qu'elle aurait voulu que cet instant dure éternellement. Aucun d'eux n'osait parler, de peur de briser le charme d'un tel moment de complicité et de plaisir. Fléau avait enlevé ce qui était visiblement un masque, puisque son visage en dessous de celui-ci n'était pas le même. Sa figure était même à l'opposé de l'homme que Fulenn connaissait. Il était clair, juvénile, tendre. Rien à voir avec le sombre et mystérieux personnage qui l'avait sauvé dans la forêt. La femme réalisa que le Fléau de son précèdent cauchemar était celui-qu'elle tenait présent dans ses bras. Cette-dernière se promit de le questionner sur ce double-visage, curieuse de nature.
Fulenn eut une pensée inopinée, et rit intérieurement, ne pensant plus vraiment à l'homme qui était avec elle :

*Pour le bois de l'innocence... Ce n'est pas très innocent tout ça...*

Alors que le couple s'apprêtait à atteindre le nirvana, Fléau s'écarta, sans être brusque, et s'approcha de son oreille pour lui susurrer quelques mots. Sa voix était saccadée par la volupté des moments qu'ils venaient de passer enlacés :

-Votre beauté ma chère est au diapason des déesses, votre grâce est sans doute celle d'une féline. Mais je ne puis souiller votre corps si pur et si délicat. Je vous aime ma douce d'un amour virevoltant. Sachez que ces quelque caresses échangées furent les plus agréables de ma vie de pêcheur, et je vous en remercie.

Fulenn lâcha un "Hmm" pour se donner contenance. Elle se savait imprévisible, mais les paroles de son interlocuteur l'avaient agacé au plus haut point. La femme avait toujours été sujette à la colère, et il lui fallait peu de choses pour changer instantanément d'humeur. Il ne devait d'ailleurs exister personne qui soit aussi lunatique et versatile qu'elle. Pleine d'ironie, celle-ci lança à Fléau :

-Parce-que tu crois que tu es le premier à me toucher ? Je fais ça tout le temps. Seulement, tu dois être le premier avec qui je prend plaisir à faire ce genre de choses, et tu ne trouves que ça à me dire, au moment ou j'atteins le summum du plaisir, que tu ne veux pas me souiller ? Je suis touchée par tant d'attention, mais la prochaine fois, ait le courage d'aller jusqu'au bout !

Il resta de marbre et demeura silencieux, se contentant de la revêtir. Elle ne tenta pas de se dégager, car elle savait qu'elle ne contrôlait pas ses pouvoirs. Or elle était hors d'elle, et un accident était vite survenu. Cependant, lorsque Fléau voulut la serrer contre elle, celle-ci se dégagea et se blottit au fond de la tanière. Elle lui en voulait, et avait bien l'intention de le lui faire comprendre. La femme tourna alors le dos et fixa la paroi de l'abri souterrain.
Cette-dernière se mit même à chantonner, histoire de bien l'exaspérer.

Fléau après ses quelque paroles qu'il crut douce sentit la tension monter. La jeune femme ne devait avoir l'habitude de voir quelqu'un lui résistait.
Mais Fléau avait honte de lui, croyant abuser d'elle parce qu'il l'avait sauvé. Pensant qu'elle faisait ça par reconnaissance et sans plaisir. Par devoir.

Mais les quelque paroles ironiques de Fulenn lui prouvèrent le contraire. Elle lui avait même avoué avoir pris du plaisir. Elle était frustrée du geste repoussant de Fléau.

*Si j'avais sut, je t'aurais fait rêver ... Je suis un imbécile, je n'arrive jamais à rien.*

C'est vrai, Fléau n'avait pas eu le courage d'affronter l'impudeur et ce corps délicieux. Face au désir, il a fuit lâchement.
Et, cet acte raté lui valut une moue de Fulenn. Se retirant au fond de la grotte lui tournant le dos. Son attitude rendit Fléau tout chose. Elle ne le fuyait pas pour sa monstruosité ou sa malveillance.
Son cœur battait très fort, il sentit son corps chaud, ne sachant pas se qui l'habitait, mais il ne pouvait ce si beau moment finir ainsi.

-Tu as raison, je suis un bon à rien. Mais je craignais la réaction inverse de ta part.

Il se risqua par amour à s'aventurer à ces côtés. Puis la pris dans ses bras une nouvelle fois. Il s'allongea à son tour sur elle et l'embrasse, priant intérieurement que sa déesse ne le repousse pas comme il l'avait fait.

*C'est un ange dans ma vie de démon. Elle illumine mon chemin.*

Mais il ne pouvait la forcer, il lâcha donc son étreinte et la regarda amoureusement, comme on regarde une gourmandise qu'on ne peut atteindre. Il garda le gout de ces lèvres en tête, se le remémora, rêvant à un moment chaleureux avec elle. Puis soumis à sa douce, il lui proposa :

-Mon erreur est impardonnable, mais je suis tout à toi.

-Tu as raison, je suis un bon à rien. Mais je craignais la réaction inverse de ta part.

Fulenn fut impressionnée par la rapidité avec laquelle son compagnon avait cédé. Il devait vraiment tenir à elle, car celle-ci savait pertinemment que rares étaient les hommes qui auraient réagi d'une telle manière. La femme s'en voulut de pouvoir diriger le pauvre homme d'une telle manière, et se promit d'être plus raisonnable. Malgré tout, cette résolution serait plutôt difficile à tenir : elle aimait le faire tourner en bourrique. Vrai, elle adorait ça. Mais quelle femme n'aime pas se savoir forte et puissante ? D'ailleurs, Fulenn craignait d'être en train de s'enticher. En temps normal, elle serait sans doute déjà partie de la grotte, après avoir éventuellement dépouillé Fléau dans son sommeil. Malgré tout, sa présence lui était bénéfique. Et cette-dernière demeurait humaine, en tout cas à moitié, et il était normal qu'elle ait des faiblesses de temps à autres. Aussi, Fulenn ne se soucia pas outre mesure des conséquences d'un tel jeu. Son compagnon n'avait aucune idée malsaine à l'esprit, pour le moment du moins. Alors... Pourquoi pas ?
Sans rien dire, Fulenn se laissa prendre dans les bras de son compagnon. Son coeur se mit à battre la chamade. Son étreinte se fit plus vive et il vint s'étendre au dessus d'elle. Fulenn exultait. Quel sentiment de grandeur ! Quel vil plaisir ! Les lèvres de l'homme vinrent se poser sur celles, pulpeuses, de Fulenn. Cette-dernière répondit avec fougue à ce baiser, promenant sa langue autour de celle de Fléau.
Il se retira un instant, hésitant. Il lui lança un regard comme la femme n'en avait jamais reçu, et celui-ci la troubla intensément. Il dit :

-Mon erreur est impardonnable, mais je suis tout à toi.

Riant aux éclats, Fulenn lança :

-On verra bien si tu mérites d'être pardonné ou pas...

Elle posa les yeux sur le corps de Fléau, sa langue s'échappant même machinalement de sa bouche, peignant un rictus alléché et impatient sur le visage de la femme. Elle promena ses doigts sur les épaules de Fléau, glissant jusqu'à son dos. Elle voulait le rendre fou avant de le contenter... Fulenn s'amusa même à mordre l'épaule de son compagnon, tendrement tout de même. Leurs peaux ne faisaient qu'une, leur corps étaient enlacés, leurs membres joints, leurs langues entrelacées... Rien n'aurait pu perturber la beauté de leur union. Ils demeurèrent ainsi jusqu'au soir, fougueux, se caressant et copulant, insouciants du monde à l'extérieur de leur cocon d'amour.

La jeune femme se ria de Fléau, s'en était très sensuel et savoureux. L'ébat dura et dura sans interruption, leurs corps unis ne faisait plus qu'un, et la tanière fit raisonner les cloches de l'amour. Mais la nuit vint rapidement, le temps passa si vite, dans les bras de sa bien-aimée. Si bien que le démon au cœur tendre emmena sa tendre dulcinée à la belle étoile.
Les deux corps chauds étalaient sur le sol froid s'exposait au clair de lune.

*Je pourrais rester ainsi avec elle une éternité si le temps nous le permet.*

Il regarda Fulenn nue, elle rayonnait de splendeur sous les étoiles. Mais il ne pouvait la laisser ainsi avec le vent qui se préparait.
Il prit sa cape, puis la disposa sur elle, puis il se blottit contre elle lui offrant un peu de sa chaleur. Ils s'échangeaient quelque baisés d'une grande douceur. C'était un moment unique pour Fléau, qui ne pensait plus qu'à Fulenn, il avait mis ses tords, ses pêchés et ses peines aux oubliettes pour s'adonner à sa compagne.

-Tu es belle quand tu es fatiguée. Veux-tu que je te laisse dormir ?

Malgré la fatigue apparente mais peut être fausse de Fulenn, il lui offrit du plaisir, lui rendant la monnaie de la pièce de cette journée forte en émotions et joyeuse.

Une fois qu'ils eurent terminé, Fléau porta Fulenn au dehors. La fraicheur nocturne était agréable... Peu à peu, la femme se remettait de ses émotions. Le ciel était particulièrement beau, et ayant l'habitude de vivre en ville, sous celui sombre et pollué d'Umbra, c'était la première fois qu'elle découvrait autant d'étoiles. Elle se perdit dans la contemplation de celles-ci, qui étaient le meilleur spectacle qu'elle ait jamais eut la chance de voir.

*C'est magnifique.. Je donnerai tout pour que ça ne s'arrête pas.*

Elle demeura silencieuse, sa respiration reprenant un rythme paisible, tandis qu'elle sentait le regard de son compagnon posé sur son corps. Bientôt, elle eut envie de le tenir serré contre elle et c'est ce qu'elle fit. Sa peau était douce.

*Je l'aime.*

A cette pensée, Fulenn eut un pincement au coeur. Il ne lui était pas possible de vivre amourachée d'un homme. Pas avec sa vie, pas avec son travail. Ca n'était pas raisonnable, et cette-dernière en était consciente. Cependant, elle ne voulait pas y songer, les yeux noyés dans l'immensité de la voute céleste, et le corps chaud de son amour étendu au creux du sien. Fléau les blottit sous sa toge, de peur peut-être qu'ils ne tombent malade ou quoique ce soit du genre. Accompagnant son geste, celui-ci s'enquit :

-Tu es belle quand tu es fatiguée. Veux-tu que je te laisse dormir ?

Fulenn hésita un instant. Elle n'avait pas envie de se coucher maintenant et de briser leur étreinte si plaisante. Elle répondit, d'une voix calme, douce et feutrée :

-Nous verrons bien quand le sommeil nous prendra. Ne gâche pas cet instant de bonheur, reste tranquille et observe le ciel.

Le silence reprit peu à peu ses droits tandis que Fulenn observait le firmament. Les astres brillaient de milles feux, et ceci faisait rêver la jeune femme. Ils étaient là, immuables, intouchables, qui toisaient le couple du haut de leur milliards d'année. Une beauté éternelle contrairement à celle de Fulenn. Mais celle-ci s'en moquait. Elle était obnubilée par le reflet des étoiles.

*Si un bijou aussi brillant existait, j'en voudrais sûrement un.*

Peu à peu, bercée par l'envoûtant ciel, et par la chaleur de Fléau, Fulenn s'endormit. Elle ne résista pas à l'appel de la nuit, et ses yeux se fermèrent. Au moment où le sommeil la gagna, elle pensait à Fléau. Il était son étoile à elle. Mais celle-ci avait un pressentiment : celui que tout ceci se finirait bientôt.

Fléau se délecta des quelque caresses de sa bien-aimée. Il voyait ses yeux se fermaient de temps à autre. Puis elle lui dit que le sommeil, moment fort agréable viendrait la prendre des griffes de la nuit.

*Oui, soit sereine ma douce, tes paupières fermés, tu seras en sécurité.*

Là, allongés, ils se laissaient bercer par les étoiles et la brise nocturne. L'un contre l'autre se délectant de la chaleur de leur compagnon. Un bain non pas de soleil mais de lune, une nuit des plus romantique.

Mais rapidement, la jeune fille s'en alla pour le monde des rêves, bougeant, elle semblait agitée, peut être que tout comme Fléau, elle repensait à leurs ébats qui furent des plus subtiles de la vie du démon. Il était heureux et malheureux de ce moment, elle était si belle endormie mais le moment était venu, elle lui avait bien fait comprendre que sa vie d'aventure charnelles ne lui permettrait pas une relation avec Fléau. Même si celui-ci s'accrocherait.
Son travail, qui la poussait à s'adonner à d'autres hommes était un plaisir pour elle. Il l'avait compris et acceptait sa compagne ainsi. Si elle était heureuse, Fléau aussi.

-Je t'aime tellement ma douce. Jamais je ne te quitterai, je resterai là, prêt à te réconforter et te défendre.

Il lui dit ces dernières paroles dans le creux de l'oreille, bien que celle-ci dormait déjà depuis un bout de temps.

Puis, après une longue séance de contemplation, il l'a pris sur ses épaules, et traversa la forêt avec Fulenn plongée dans ses pensées nocturnes. Sa vision dans la nuit n'était pas très précise, mais il parcourra les longs chemins du bois, l'esprit serein mais vigilant le corps très peu vêtu et les bagages de Fulenn avec lui.

Les lumières au loin d'une ville rassura Fléau, il s'y rendit sans attendre, craignant qu'elle prenne froid. Il se hâta vers une auberge ravissante, très attirante encore ouverte.
Et se présenta devant le réceptionniste, sans se soucier des avis des gens qui le voyait portant la jeune femme.

-Bonsoir, mon amie est exténué. Une chambre s'il vous plait.

La clef en main, il monta des escaliers en colimaçon, très bien tenus et emplit de tapisseries aux murs. Longeant ensuite un long couloir, où régnait calme et sureté. Une fois dans la chambre, il coucha Fulenn, la blottît sous les couvertures puis se retira dans la rue.

Il était parti mais pour revenir, parcourant les rues de la ville illuminée, il était très tard, personne ne rodait dans les ruelles sombres et les avenues. Mais par chance, il trouva tout de même des boutiques ouvertes. L'une d'elle, une joaillerie laissait apparaitre une bague, à l'effigie des étoiles. Il voulut l'acheter à Fulenn, en souvenir de leur rencontre. Il fut surpris de savoir que c'était un fragment comète. Le prix l'importa peu, il voulait lui faire plaisir.

Le bijoux en sa possession, l'esprit tranquille, il retourna à la chambre, toujours sur ses gardes, craignant de rencontrer un quelconque danger, surtout sous cette pleine lune. Puis il déposa la bague, sur la table basse à côté du lit avec un petit mot.

~Oh toi mon amour. Je t'aime pour toujours. Tu restes la plus belle chose qui soit, et tu pourras toujours compter sur moi.
Ta vie même mouvementé, ne peut m'intimider, moi un démon qui fut et sera le tueur qu'il est, et si telle est ta passion, je suis prêt à l'accepter et à vivre avec.
Encore une fois, je t'aime. Et te dit au revoir.

Fléau.~

La lettre écrite, il s'en alla, déposant un dernier baiser et une dernière caresse, puis lui embrassant le corps. Comme un tendre amoureux.

Fulenn dormait à présent d'un sommeil lourd et agité. Elle avait du mal à assimiler tous les évènements de la journée, et les sentiments qu'elle ressentait à l'égard de Fléau la tourmentaient. D'ordinaire sûre d'elle, n'hésitant jamais quant à sa façon de faire, penser et agir, il suffisait qu'une minuscule chose la trouble pour que celle-ci devienne une obsession ingérable. Aussi, bien qu'elle ne rêva pas, la femme ne put se reposer vraiment. Et là, comme dans un songe lui apparurent ces quelques paroles, prononcées des lèvres de son bien aimé :

-Je t'aime tellement ma douce. Jamais je ne te quitterai, je resterai là, prêt à te réconforter et te défendre.

Elle ne répondit pas, convaincue d'être en pleine rêverie. Cependant, malgré son sommeil, celle-ci fut quelque peu agacée du fait qu'elle soit obnubilé par le mystérieux homme.

*Ca en devient presque lassant...*

Fulenn se sentit décoller du sol. Toujours assoupie, pensant être dans l'océan des rêves, la femme se laissa porter par la vague d'amour que constituait Fléau. Où pouvait-il bien la porter ? Trop embrouillée pour y réfléchir vraiment, Fulenn demeura silencieuse et ne tenta pas de se réveiller. C'est alors qu'elle fut éblouie par des lumières. Beaucoup plus de lumière qu'avant.

*Ce doit être le jour.*

Mais la jeune femme n'entendait ni le coq ni le chant des passereaux qui étaient d'habitude présents à l'aube. Elle se contenta donc de se blottir contre l'épaule de Fléau afin de retrouver la quiétude de l'obscurité. Elle se r assoupit encore une fois.
Une fois de plus, Fulenn fut tirée de son repos par un échange. Pourtant cette fois-ci, elle ne put distinguer avec exactitude les paroles. En vérité, elle n'avait même rien compris du tout. Elle ne s'en soucia pas et replongea dans l'inconscience.

*On va enfin pouvoir trouver la paix...*

En effet, elle fut déposée dans un lit fort luxueux. Fulenn crut se trouver dans un nid d'oiseau, tout molletonné et chaud qu'il était. Elle fut complétement réveillé cette fois-ci. Ouvrant les yeux, elle vit la porte de la chambre, puis-ce qu'il s'agissait visiblement d'un intérieur, et son compagnon disparaître par l'embrasure de celle-ci. Il ne cessait de faire des allées venues. Fulenn attendit quelques instants, coupant sa respiration, s'assurant par la même occasion que Fléau était parti. Elle se releva, s'asseyant. C'était donc lui qui l'avait transporté dans cet endroit confortable.

*Mais que manigance-t-il ?*

Elle se frotta les yeux et se dirigea vers un coin de la pièce. Il y avait là une petite bassine d'eau et un miroir. Fulenn avait chaud. A vrai dire, elle étouffait. Par chance, l'eau était fraiche. La femme s'en passa sur le visage et sur la nuque, mais le répit fut de courte durée, car la chaleur l'enveloppa à nouveau de son lourd manteau poisseux. Arriverait-elle à se recoucher ? Prise d'un mal de ventre, Fulenn retourna vers la couche. Elle s'y allongea et attendit, longtemps, très longtemps. Elle fixa le mur, paisible, indisposée par l'air épais.

*Je me jetterai bien dans une rivière moi.*

Bientôt, la porte s'ouvrit. Réflexe, absurde sans doute, mais Fulenn clôt ses paupières et fit semblant de dormir. Fléau était en train de griffonner quelque-chose. Cependant, la femme n'osa pas l'interrompre. Elle venait de comprendre : il allait partir. Un bruit sourd mais peu bruyant retentit à droite de Fulenn, ce qu'elle devina être une bourse qu'on venait de lâcher sur... un guéridon ? Oui, ce devait-être cela.
Alors que cette-dernière s'escrimait à écouter tous les sons autour d'elle, la pseudo-dormeuse sentit le contact de Fléau sur sa peau. Elle en frissonna mais resta immobile. Il déposa quelques baisers sur son ventre et ailleurs, puis s'en alla tel une ombre. Une fois que le cliquetis du verrou de la serrure eut résonné dans la pièce, Fulenn se leva immédiatement dans un mouvement brusque. Elle vit ce qui devait être un écrin ainsi que la lettre écrite de la main de son amour. Elle se jeta littéralement dessus, et contre toute attente, lut la lettre avant même de lancer un coup d'œil à la boîte.

~Oh toi mon amour. Je t'aime pour toujours. Tu restes la plus belle chose qui soit, et tu pourras toujours compter sur moi.
Ta vie même mouvementé, ne peut m'intimider, moi un démon qui fut et sera le tueur qu'il est, et si telle est ta passion, je suis prêt à l'accepter et à vivre avec.
Encore une fois, je t'aime. Et te dit au revoir.

Fléau.~

Malheureusement, Fulenn ne savait pas lire. Devant les longues lettres allongées, écrites d'une belle calligraphie, celle-ci se sentit tellement démunie qu'elle n'eut qu'une seule réaction : elle se mit à pleurer. Elle pleura longuement.

*Pourquoi ?!*

Elle se répétait sans cesse cette même interrogation, trop embrouillée pour avoir un raisonnement correct.

*Pourquoi ?!*

Elle était si sûre d'elle, invulnérable... Et voilà qu'un homme avait raison de ces deux qualités qui ne l'abandonnaient jamais ?!
Quant Fulenn fut plus détendue, elle alla toquer dans une chambre voisine. Après avoir tiré deux individus grincheux qui l'avaient insulté, la femme tomba sur une aimable femme, entre deux âges, qui lui lut la lettre à haute-voix. Fulenn hocha la tête. Lorsque l'inconnue évoqua le mot "passion", Fulenn fut estomaquée. De quoi parlait Fléau ? Pensait-il que son travail lui tenait à cœur ? Était-il complétement fou ?
Retournée, la jeune femme remercia sa comparse qu'elle avait réveillé et retourna dans sa propre chambre. Là, elle repensa encore au petit mot.

Après quelques heures, Fulenn songea au présent laissé par Fléau. Elle n'osait pas regarder à l'intérieur. Enfin, après quelques instants d'hésitation, la femme entrouvrit légèrement l'écrin. Ce dernier contenait un magnifique anneau qui représentait une étoile, comme celles qu'observait le couple enlacé la veille. Une fois de plus perturbée par la bonté de Fléau, Fulenn se mit à pleurer et serra le bijou contre elle. Elle ne le mit pas à la main, comme l'auraient fait n'importe quelle autre femme, mais Fulenn délaça un bout de son corset et en tira la ficelle.

*Arf, c'est pas facile toute seule...*

Elle passa la bague dans le lacet, noir, et l'accrocha à son cou. La petite merveille pendait à sa nuque, tombant délicatement dans son décolleté, posé sur son cœur comme l'était Fléau quelques heures plus tôt.

Fléau : 10 xp
Fulenn : 8 xp

Alors c'est un bon Rp, assez long qui plus est et c'est tout mimi.
Cependant faites bien attention, vous avez tendance à faire des posts un petit...je trouve...Fulenn j'ai vu qu'un de tes posts faisait même pas 10 lignes...

xp donnés

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