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 /!\ Le Poison. |Jeremiah| [Terminé]

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Flore Morinstal

Flore Morinstal


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MessageSujet: /! Le Poison. |Jeremiah| [Terminé]   /!\ Le Poison. |Jeremiah| [Terminé] EmptyDim 6 Fév - 21:17

« Et de plaisirs mornes et noirs,
Remplit l’âme au-delà de sa capacité. »

[Charles Baudelaire, Les fleurs du mal]




    Une pluie fine et délicate qui tombait par goutte, mollement sur l’herbe douce et verte et la végétation aride de montagne. A quel moment de la journée était-ce ? La nuit sans doute. L’obscurité avait envahie avec acharnement ce lieu désert. Il n’y avait pas de lune. Ni d’étoiles. Seulement les nuages qui couvraient d’un cocon protecteur le bleu profond du ciel nocturne. La terre molle du chemin se transformait petit à petit en boue. Les arbres avaient les branches et les feuilles repliées, comme si elles aussi étaient abattues par ce temps instable. Aucun animal n’était sorti, préférant se terrer dans un lieu sûr et à l’abri de cette pluie démentielle.

    Flore s’arrêta un instant pour reprendre son souffle. Le chemin montait en une pente plutôt raide et instable à cet endroit. Elle était fatiguée d’avoir marché tout le jour, sans beaucoup de pauses. Elle ne semblait pas en voir la fin de ce chemin. Quand parviendrait-elle au sommet ? Quand pourrait-elle redescendre dans une vallée ? Qu’y avait-il derrière ces montagnes ?
    Son souffle était régulier, mais déjà la jeune femme sentait les prémices d’une grande fatigue l’atteindre. Flore aimait bien ce temps. Cette eau qui se déversait depuis le ciel en colère en de longs torrents de gouttelettes qui s’écrasaient sur le dessus de sa tête et qui ruisselaient sur son corps jusqu’à ce que ses habits, puis que son corps tout entier soit mouillé. Ses yeux argentés semblaient briller dans l’obscurité d’une étrange lueur. Ses longs cheveux blonds, plaqués contre son corps ruisselaient de cette eau qui venait des cieux. Il n’y avait personne. Personne hormis elle.
    Lentement, elle reprit sa marche. La pluie continuait de tomber. Mais venons au fait de sa présence dans cet endroit pour le moins inattendu. Que faisait Flore dans un endroit pareil ? Pour quelle obscure raison se tenait-elle debout, dans ce chemin boueux, marchant dans une direction inconnue ? Faut-il y avoir une raison précise concernant la curiosité ? Une raison expliquant l’irrésistible envie d’aventure qui l’avait saisie, au point qu’elle marche à travers les montagnes, bravant les intempéries ? Simple curiosité de savoir ce qui se trouvait derrière ces montagnes et au-delà encore. Un hibou hulula. Rapide, elle tourna la tête dans la direction. Comme cet endroit était effrayant. Flore sentait cette odeur si particulière des pins et des bois après la pluie. Une odeur agréable et douce qui lui faisait presque oublier la terreur que lui inspirait cet endroit macabre. La pluie continuait de s’abattre furieusement sur ses bras nus en un bruit assourdissant qui masquait presque les bruits nocturnes. Peinant à retrouver son souffle, elle parvint au sommet du chemin. En contre-bas se dessinait une immense bâtisse. Du moins, était-ce que Flore pensait. Une idée s’immisça dans son esprit malsain : et si elle allait la visiter ? Rien qu’un petit tour pour en voir précisément la taille et trouver peut-être des richesses ou d’autres choses. Revigorée par cette promesse d’un toit et d’une visite, la Lucinienne s’engagea dans le chemin d’un pas léger, ne se préoccupant plus de la pluie et de la nuit noire et ténébreuse. La descente était bien plus agréable que la monté.
    Nichée dans un pan de montagne, au milieu des rochers, la bâtisse semblait de plus en plus grande à mesure que la jeune femme se rapprochait de sa destination. Bientôt, elle se retrouva devant. Vu de près, cet endroit était impressionnant. Flore s’arrêta devant une grande porte. Un instant d’hésitation la saisit. Etait-ce vraiment une bonne idée d’entrer dans ce lieu inconnu ? Que trouverait-elle ? Etait-ce dangereux ?
    Mettant de côtés toutes les idées rationnelles qu’elle pourrait avoir, la jeune femme posa sa main sur la poignée. Elle était ici pour satisfaire sa curiosité. Elle agirait en conséquence. Flore soupira et ouvrit doucement la porte qui émit un grincement, seule protestation. Elle entra et se retrouva à l’abri de l’eau de pluie. L’obscurité régnait dans cet endroit. Des torches, accrochées au mur brûlaient paresseusement. Notre jeune Flore, d’humeur aventureuse, s’en saisit d’une et s’avança vers le centre de la pièce. Cette première pièce n’offrait pas un spectacle très réjouissant. Un grand bureau trônait au fond de la pièce, ainsi que des chaises de parts et d’autres. Quel était cet endroit ?

    Flore se tourna pour contempler un peu mieux ce qui s’offrait à son regard glacial comme de l’acier. Bon, tant pis pour cette pièce. Elle allait passer à la suivante. D’abord, emprunter le petit escalier en colimaçon qui se trouvait juste en face de la porte d’entrée. Elle monta les quelques marches de son pas souple et agile. Ainsi, elle se retrouva dans un long couloir qui ne semblait jamais vouloir prendre fin. Flore avait pour habitude de se déplacer silencieusement, quel que soit l’endroit où elle se trouvait. Vieille habitude d’espion sans doute… Mais dans cet endroit, elle ne parvenait pas à se faire discrète. Ses pas résonnaient étrangement dans le silence. A mesure qu’elle s’avançait, elle contemplait ce qui semblait être des rangées de cellules. Ce lieu était-il une ancienne prison ? Ou pire que ça ? Des frissons la secouaient parfois, lui rappelant à quel point cet endroit semblait dangereux, voire pire. Un courant d’air lui arracha un nouveau frisson. Pourtant, l’endroit paraissait hermétiquement fermé ? C’était à en devenir fou… Il se passait vraiment des choses étranges dans cet endroit. Flore, pourtant, n’aurait reculé pour rien au monde face à ce nouveau défi. Elle allait visiter ce lieu et rester à l’abri des intempéries. Le silence pesant était insupportable. Flore aurait voulu hurler pour le briser de toutes ses forces. Mais elle avait presque peur d’un autre côté ne serait-ce que de respirer. Flore s’arrêta devant une porte. En bois, elle paraissait banale, si ce n’est la petite fente qui permettait de regarder à l’intérieur. Et le chiffre marqué à la peinture blanche. Le chiffre neuf. Regardant de plus près, elle osa un regard dans cette cellule. Rien de bien intéressant. Un seau contenant de l’eau croupie et une banquette avec de la paille dessus.
    Flore recula jusqu’à ce que son dos touche le mur d’en face. Une peur insensée s’empara d’elle. Notre aventurière si courageuse n’eut plus qu’une envie : fuir et courir le plus loin possible de ce couloir qui ne semblait jamais s’arrêter. Rapide et agile, elle s’élança, tenant la torche devant elle pour éclairer son chemin. Son souffle s’accéléré, prise d’une peur panique. Son rythme cardiaque semblait se prendre dans cette course aussi, les battements devenant de plus en plus assourdissant. Il martelait avec force sa poitrine. Jusqu’à ce qu’elle trouve une porte, s’y engouffre et atterrisse dans une pièce. Son cœur se calma, réduisant les battements en même temps que son souffle redevenait stable. Alors, elle se concentra sur la pièce qu’elle venait de découvrir. Il y avait des étagères contenant des fioles de partout, de couleurs diverses et variées. Les murs taillés à même dans la roche sentaient l’humidité.
    Au milieu de cette salle qui s’apparentait de plus en plus à un laboratoire, se dressait une sorte de table, sur laquelle de nombreux patients avaient dû mourir pour satisfaire les avancées de la médecine. Fatiguée, Flore se laissa aller contre la table tandis qu’elle retrouvait un certain calme dans cet espace plutôt confiné par rapport au long dédale de couloirs qu’elle venait de quitter.

    Soudain, il y eut un bruit. Alarmée, elle se retourna et se prépara. Cela ressemblait plutôt à des bruits d’humains, mais on n’était jamais trop prudent dans ce genre d’endroit bizarre…
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Jeremiah Helsha
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MessageSujet: Re: /!\ Le Poison. |Jeremiah| [Terminé]   /!\ Le Poison. |Jeremiah| [Terminé] EmptyMar 8 Fév - 22:11

Rien de plus que le clapotis léger des gouttelettes d’eau formant une flaque noire et opaque ne venaient perturber le silence. Le vent pourtant régulier, se mêlant aux gouttes qui perlaient sur le toi, illuminés par une étrange lueur provenant de la fenêtre qui menait vers l’extérieur. En chacune de ces perles aqueuses gisait une force, comme si elles étaient chargées d’une quelconque magie et brillaient de plus en plus, finissant leur course sur le sol miroitant et étrangement sombre. En se mélangeant au fluide, chacune de ces gouttes perdait son individualité et finissait sa vie, au beau milieu de ses congénères, au milieu d’une flaque noire, terne, morne. Les genoux repliés jusqu’à son menton, Jeremiah écoutait chaque clapotis, chaque petit bruits qui venaient lui agresser les oreilles à la manière d’un couteau venant lui percer les tympans. Un son aigu, vif, rapide et étrangement douloureux pour une entité immatérielle. Il se tenait assis sur de la paille humide, les yeux fermés, tentant en vain d’oublier le son régulier qui l’agressait à chaque seconde. Il essayait de passer le temps, à l’abri de cet endroit morbide, où seule âme qui vive ne soit que son imagination légèrement peu fertile. Il ne savait pas depuis combien de temps il était là. En fait, jamais il n’avait porté attention au temps jusqu’à maintenant. Son entreprise l’avait mené jusqu’ici et ayant trouvé refuge contre la pluie qui réussissait malgré tout à s’infiltrer, il préférait penser à autre chose. Mais à chaque seconde, un bruit, répétitif, toujours le même, venait perturber ces pensées. L’absence d’autres sons en était la cause selon lui. S’il devait s’adonner à ses activités supposées intellectuelles, il devait trouver un endroit à l’abri des intempéries. Pour une fois, il considéra la nature comme une menace. Faible, sans doute, mais suffisante pour lui faire perdre la raison…et lui donner un bon mal de crâne.

Lentement, il déplia ses jambes qui craquèrent dans l’insonorité noire et inquiétante de cette cellule. Lentement, il se releva, cette activité réveillant à la fois ses sens tout comme ses muscles qui selon lui, n’avaient pas été soumis à un tel effort depuis longtemps. Dans les ténèbres, il marcha, effritant un vieil os tout desséché sous son pied. Il s’arrêta, prit ce qui restait d’intact dans sa main. Pour la première fois depuis qu’il avait pénétré l’enceinte de cet édifice, il se demanda où il avait atterrit. La présence de restes humains ne l’impressionnait guère, c’était plutôt l’histoire derrière cet édifice qui éveillait une curiosité enfantine en lui. C’est vrai, ces vieux barreaux de cellules en décrépitude, l’odeur très particulière des choses vieilles agrémentée d’une vive odeur de pourriture qui lui piquait le nez, la sensation que ces murs pourraient s’effondrer au moindre effort, tout cet environnement, en fait. Ses pas eurent tôt fait de remplacer le son qui l’eau qui s’écrase contre sol. Étrangement, ceci eut tôt fait de l’apaiser, préférant plutôt avoir affaire à son propre bruit dans l’insonorité tout autant agressante que de la nature en elle-même. Il gardait sa main contre le mur de roche qui s’effritait légèrement sous la pression exercée par ses doigts. Ça aussi, ça l’apaisait. La sensation qu’au final, il était bel et bien seul dans cet endroit lugubre.

Sa marche déboucha alors vers une petite pièce, plus sombre que les autres par son absence de source lumineuse à proximité. Il y entra tout de même, tâtant les surfaces, espérant surtout ne pas tomber dans un vilain piège. Les textures s’interprétèrent dans son esprit comme pour le synesthète qui interprète les sons sous forme de couleur. Dans son cas, il s’imaginait un peu le passé de ces antiquités, touchant les livres qui semblait faire partie d’un bureau. Les vieilles pages sèches et dures ne possédait plus leur souplesse d’antan et le moindre geste brusque menaçait de mettre fin à leur existence fragile. Il prit une œuvre dans ses mains et la transporta jusqu’à la source lumineuse la plus proche, une fenêtre, faiblement éclairée par les rayons lunaires camouflés derrière une couche de nuages gris. Ses yeux acclimatés à cet environnement réussirent tout de même à déchiffrer les caractères. À première vue, ces écrits semblaient être des rapports dans lequel un homme, scientifique d’après le vocabulaire employé, décrivait le comportement de certains individus.

Captivé par cet étrange récit mélangeant science et aliénation, Jeremiah en savoura plusieurs pages, comme interpellé par ces écrits. Il y présentait l’homme sous plusieurs facettes, des réactions aussi étranges qu’inappropriées, des crises de violence, des voix entendus, bref. Il s’accota contre le mur de pierre et se laissa tomber faiblement sur le sol, savourant sa nouvelle occupation. Il avait l’impression d’y retrouver tous les éléments à ses questions, sans pour autant y répondre directement, faisant encore plus perdurer le mystère, le poussant à chercher plus loin, encore et encore.

Plus, un son brisant le silence violé par le bruit de pages qui craquaient se fit entendre, résonnant entre les murs de l’établissement et allant se perdre dans la pluie à l’extérieur. À partir de ce moment, le livre ne l’intéressait plus réellement. De toute façon, il n’arrivait pas à saisir toutes les subtilités de ces mots qui, pour la plupart, ne lui disaient rien. De plus, des pages entières étaient effacées, sûrement une des conséquences du temps. Interpellé par cette nouvelle stimulation extérieure, Jeremiah se releva, laissa le bouquin sur le sol et continua d’errer avec nonchalance à travers les couloirs étroits de l’endroit. Plus il avançait, plus les sons se faisaient rapides, près. Il sentait une présence autre que la sienne dans ce lieu pourtant éloigné du monde. Mais cela n’étaient rien vis-à-vis les grincements des portes de cellules, encore en très bon état. En fiat, plus il avançait vers la source de ce bruit, plus l’édifice semblait rajeunir, comme une brèche dans le temps qui le transportait, lui et sa conscience vers un tout autre monde. Il prit cette invitation avec plaisir, pressant le pas à la recherche de cette mystérieuse présence.

Ses pas feutrés se camouflaient très bien à celui dans l’étrange divinité qui échangeait, en cette soirée pluvieuse son espace vital, qui s’étendait à toute la place. Au tournant d’un couloir, il vit une ombre, gracieuse malgré l’endroit où il se trouvait. Il s’arrêta un instant. Si, par un hasard, il s’agissait d’une réelle menace contre lui, que pourrait-il faire? Mais pourtant, sa propre conscience lui disait d’y aller et de ne pas s’y faire. Après tout, il ne se souvenait pas déjà avoir eu peur de quelque chose en particulier. Que de la comédie pure et simple. Ou bien son cerveau était plus lent que les autres. Les bruits cessèrent. Venait-il de manquer un rendez-vous avec l’entité mystérieuse qui errait également dans cet endroit isolé? Il ne l’espérait pas. Alors que les pas avaient stoppés, les siens recommencèrent. L’édifice avait soudainement un aspect plus dangereux, plus…meurtrier que les ailes précédentes. Il tourna un coin, puis immédiatement un autre et finalement, il pénétra dans une large pièce. Sombre, comme toutes les autres il arriva à peine à distinguer les formes. Son regard était ailleurs, de toute façon. Assise contre la table, elle se tenait là. Sa forme sombre indiquait qu’elle était de sexe féminin, mais il n’arrivait tout simplement pas à distinguer ses formes particulières, les traits de sa bouche, la forme de son corps.

Il figea…

Comment réagir en cette situation? Cela ne l’intéressait guère, mais il se devait de ne pas attirer aucune soupçon sur lui et ne pas l’semer la méfiance en elle ni l’effrayer. Maladroitement, il sorti ses mains, comme pour lui montrer qu’il n’était pas armé. Dans le sourire pervers qui éclairait son visage à cet instant précis, un éclair de lucidité vint le frapper. Il s’intéressait à cette mystérieuse figure et déclencher les hostilités ne serait qu’une erreur.

«Je ne vous veux aucun mal, je vous le jure!» Il fit un pas en arrière «Mais vous, que faites-vous ici? Ce n.est pas un endroit pour n’importe qui, vous savez! On raconte qu’il s’y passe des choses étranges. Bien que…jusqu’à présent, vous êtes la chose la plus étrange qu’il m’est été adonné de voir, sans vouloir vous offenser!»

Il se tut.
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Flore Morinstal

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MessageSujet: Re: /!\ Le Poison. |Jeremiah| [Terminé]   /!\ Le Poison. |Jeremiah| [Terminé] EmptyLun 21 Fév - 18:56

« Tout cela ne vaut pas le poison qui découle
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à l’envers… »


[Charles Baudelaire, « Le poison », extrait des Fleurs du mal]




    Flic floc. Le bruit incessant de l’eau parvient jusqu’à ses oreilles.
    Flic floc. La pluie, gouttes à l’apparence fragile.
    Flic floc. Il pleut dehors. Il pleut dedans.
    Flic floc. Elle tremble au rythme incessant de cette pluie battante.

    Les yeux rivés sur la porte qui menait à l’entrée de cette pièce, elle attendait. Chacun de ses sens étaient en éveil, attendant ce verdict fatidique, annonciateur de son jugement. Son cœur tambourinait de manière assourdissante contre sa poitrine, de concert avec la pluie dehors. Sa respiration s’accélérait, mue par une peur sourde et palpable dans la tension qui régnait dans la pièce. A sa droite, elle entendait une goutte d’eau, qui écorchait ses oreilles de manière plus perverse que celles qui ruisselaient dehors. La goutte d’eau ruisselait le long des parois puis allait s’écraser dans la flaque, rejoignant celles qui l’avaient précédé.

    Inspire. Expire. Les pas se rapprochaient.
    Inspire. Expire. Plus que quelques mètres.
    Inspire. Expire. Il est derrière la porte.
    Inspire. Expire. Il pose sa main sur la poignée.
    Inspire. Expire. Il tourne la poignée.

    Le temps s’arrêtait.

    Lentement, dans l’obscurité de cette pièce miteuse qui s’apparentait à un laboratoire, une lumière douce filtrait, apportée sans doute par le couloir pourtant sombre. Flore recula, ses reins s’heurtant à la table d’auscultation. Piégée, elle se sentait piégée. Quel était cet endroit ? Ce lieu où l’impossible semblait être dans la mesure du possible ? Un rêve ? Un songe ? Une nuit ? Qu’en savait-elle ? Elle qui n’était rien de plus qu’une mortelle qui n’avait rien d’autre que ce qu’elle voyait pour lui prouver la véracité des choses. Ses doigts s’agrippèrent au bord de la table, cherchant en cette douleur le pouvoir de chasser ce rêve effrayant. Mais rien ne s’en suivit, si ce n’est la suite du déroulement de cette scène si improbable.
    Mais, contrairement aux attentes de la jeune femme, ce ne fut pas un monstre légendaire qui apparut dans l’encadrement de la porte. C’était bien plus simple que cela. Du moins, si ce n’était pas un simple mortel, cette silhouette en avait toute l’apparence. Rassurée par cette simple vision, la pression retomba, cessant d’écraser sa poitrine. Quelle attitude adopter ? Dans cette obscurité grandissante, qui ne cessait de croître à chaque seconde passée, Flore tentait de distinguer les traits de la personne qui lui faisait à présent face. Ses traits, petits détails qu’elle voulait déterminer pour comprendre. Quelle frustration ! Malgré tous ses efforts, elle n’y parvenait pas ! Cette pénombre, encore une fois, était responsable de ce qu’il se passait ! Voir était synonyme de savoir. Les expressions faciales de cette personne lui auraient révélé tout ce qu’elle aurait souhaité savoir. Mais non. Elle ne pouvait trouver de réponse. D’après la corpulence et la manière de se tenir – car c’était la seule chose dont elle pouvait être à peu près sûre – Flore devinait qu’il s’agissait d’un homme. Que faisait-il dans cet endroit ? Elle n’en avait pas la moindre idée, tout comme elle ignorait réellement quelle stupide instinct l’avait poussé à venir s’enfermer dans cet endroit sombre, humide, dangereux, menaçant et qui lui donnait l’impression de devenir folle de minute en minute. Le silence perdurait, s’éternisait, rendant la chose encore plus insupportable. Cependant, il le brisa. Sa voix n’était pas désagréable à entendre. Juste peut-être un peu monocorde. Comme si rien ne lui importait. Comme s’il n’était pas convaincu de ce qu’il racontait lui-même. Mais Flore ne pouvait réellement juger. Il assurait ne pas vouloir lui faire de mal. Elle devait alors le croire, n’ayant aucun argument pour contrer cette logique implacable. Parfait. Elle ne répondit cependant pas tout de suite.
    Lentement, ses doigts se détachèrent du bord de la table, l’un après l’autre. Puis, d’un geste tranquille, elle caressa la surface plane et lisse. Sous ses doigts agiles, elle sentit quelque chose qui ressemblaient à du sang séché. Puis, un bocal. Une forte odeur s’en dégageait, probablement un liquide pour conserver ce qu’il y avait dedans. Pourquoi une personne avait-elle voulu sortir la masse cérébrale d’un autre individu ? Quelle idée absurde ! Insensée ! Impossible à comprendre pour le commun des mortels ? Etait-ce qu’on appelle la science ? Cette chose crée par les hommes uniquement pour satisfaire leur besoin de vanité et de supériorité ? Pour savoir avant l’autre ce qu’il y a ? Ou pour répondre aux plus grandes questions concernant les différences qu’il y avait entre chaque individu ? Ou encore était-ce autre chose, quelque chose de plus complexe et de plus incompréhensible, cette question faisant elle-même partie des grandes interrogations du monde que la science essayait de résoudre.
    Ses doigts continuaient leur ballet silencieux le long de la table, cherchant quelque chose d’utile dans cet instant. Le bout de son index droit entra en contact avec quelque chose de métallique et coupant. Vivement, elle retira son doigt avant de continuer son examen tactile avec plus de précaution. Un objet coupant, aux bords arrondis parfois. Un manche en bois. A quoi pouvait bien servir un tel outil ? Mieux valait ne pas y penser. Finalement, cet examen ne lui ayant apporté rien de bien concluant, Flore retira sa main de la table, toujours face à l’inconnu.

    Elle percevait chez cette personne un nouveau regain d’intérêt. En ce moment, elle avait l’impression d’être passé comme pour un examen. C’était… déroutant. Et en même temps intéressant. Rarement il lui arrivait d’être fixé de la sorte pendant autant de temps. Mais cet intérêt n’était pas normal. A son tour d’être curieuse. Mue par cette curiosité qu’on retrouve habituellement chez un enfant, Flore se décolla de la table contre laquelle elle était appuyée depuis le début. De ses petits pas feutrés, elle s’avança en direction de la personne étrange, sa main droite tendue en avant. Elle ne percevait aucun parfum émanant de lui : il était sans doute couvert par celui de l’humidité qui imprégnait cet endroit. Son ouïe n’entendait que ce bruit assourdissant de la pluie, mais elle se souvenait parfaitement de la tonalité de sa voix lorsqu’il s’était exprimé. Elle-même n’avait pas encore ouvert la bouche, ne proférant aucun son, que ce soit pour menacer ou pour rassurer. Elle laissait planer cet aura de mystère autour d’elle, comme à son habitude, savourant cet effet d’expectative qu’elle avait sur son interlocuteur. Sensation qui lui donnait un certain pouvoir et avantage et qui lui permettait de libérer ces informations les unes après les autres, selon le rythme qu’elle voulait. Alors, elle contrôlait tout. Et ce contrôle même lui procurait un plaisir presque malsain. Mais l’avouer serait se trahir.
    L’espace qui les séparait se réduisait lentement, progressivement. Très vite, elle serait proche de lui et plus à même de récolter les informations qui lui paraissaient nécessaires. Soudain, sa main entra en contact avec quelque chose de plutôt doux, mou et chaud par rapport à la température de son corps, excessivement froide. Par déduction, elle songea qu’il s’agissait d’une joue, celle de l’inconnu en l’occurrence. Alors que son sens du toucher découvrait les détails que ses yeux ne percevaient pas, elle accompagna ce geste de paroles : puisqu’il lui révélait des détails, elle allait en lâcher un pour lui ; le son de sa voix cristalline et étonnamment douce.

    « Vous me qualifiez d’étrange mais vous l’êtes plus encore que moi. »

    Elle marqua une pause, simplement destinée à prolonger l’effet de ses paroles et à guetter un signe facial qu’elle pourrait sentir. Sa voix se réduisit à un murmure.

    « Qui êtes-vous ? »

    Lentement, elle chercha à déterminer plus d’informations sur cette personne. Sa main glissa mollement le long de la joue droite, jusqu’au menton, remonta pour toucher les lèvres, puis le nez, l’autre jour, l’arcade sourcilière, le front. Elle conserva alors le bout de ses doigts froids contre son front chaud, prête à recevoir ses prochaines réactions et à être en mesure de les déchiffrer.
    A présent, Flore n’avait plus peur. Elle respirait à un rythme normal, oubliant presque la présence de la science dans cette pièce étouffante, et de l’entité qui régnait en maîtresse en ce lieu sordide. L’intérêt qu’elle portait à cet inconnu semblait inapproprié. Mais qu’y a-t-il de plus enivrant que l’inconnu et la résolution d’un problème complexe ? Ainsi cherchait-elle la solution à cette équation.
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