[EVENT]Du grabuge à Equillios, Groupe 2

Participants et ordre de postage : Valiane De Trehlnor (O) / Anoth Darkhope / Saladin Jaggerjack (G) / Nessa Kaï / Lucian Elru

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Mission : Mystère !
Avancement : Si une personne ne répond pas durant 4 jours, son tour passe et ce sera au prochain membre de poster, attention, les modérateurs surveilleront de très près les sujets !

Intro :

Le soleil s'était levé depuis déjà quelques heures sur la capitale d'Harmonia, la magnifique ville d'Equillios. Une magnifique journée s'annonçait en perspective, le ciel était dégagé, pas un seul nuage en vue, avec en prime une agréable petite brise rafraichissante. Sur la grande place, les dégâts engendrés suite à la mystérieuse apparitions des portails avaient été réparés, rien ne le laissait soupçonner ce qui si était réellement passé. Dans les rues, les gens se promenaient tranquillement, sifflotant, riant.

Dans ces personnes, il est bon de noter qu'il se trouve un être pour le moins remarquable, mais passant inaperçu aux yeux des autres: un petit garçon vêtu d'un manteau bleu foncé le recouvrant de la tête pied. Ce garçon, ce n'était autre que Faolin, l'un des Esprits créateur de ce monde radieux qu'était Harmonia. Néanmoins, ce dernier n'était pas là par hasard, quelques jours plutôt, les Esprits avaient découvert quelque chose de plutôt troublant, un court message leur signalant que l'Ordre Nouveaux allait se rassembler dans la ville...

L'Ordre Nouveau... Les Esprits savaient assez peu de choses sur eux, seulement que les membres de cette guilde ont renier la suprématie des Esprits Créateurs, Mélusyn et Faolin. Les deux esprits soupçonnent également l'Ordre Nouveau d'avoir passé un quelconque pacte avec les Esprits Déchu, des êtres infâmes ayant de terribles pouvoirs qui ne portent pas les Esprits Créateur dans leur coeur.

En apprenant la nouvelle de ce rassemblement suspect, les Esprits avaient décidé d'intervenir, mais en toute discrétion. Dans un premier temps, ils s'étaient arrangés pour que Les Gardiens apprennent l'information. Les Gardiens sont des hommes et des femmes qui sont près à se battre en nom des Esprits.

Ainsi, Faolin savait que Les Gardiens avaient placé leurs hommes dans les rues de la ville, tout comme l'Ordre. Faolin ne savait absolument pas ce qui allait se passer, mais ce qui est sûr, ce que se serait à L'Ordre de bouger le premier pion, afin de ses révéler aux yeux de tous. Mais cela n'était pas sans risque. Premièrement, s'il s'avérait que L'Ordre ai des intentions belliqueuses, il y a fort à parier que des "civils" allaient être touché. Deuxièmement, Les Gardiens, devraient coute que coute empêcher l'Ordre de nuire, car les Esprits Créateurs ne pourraient intervenir, car leur puissance est telle qu'ils détruiraient la cité et tous ces habitants. Enfin, il n'était pas à exclure l'apparition d'un ou plusieurs Déchus...

Faolin vagabondait au hasard des rues, attendant un quelconque mouvement. Qu'allait-il bien pouvoir se passer ? Quel est le but de l'opération menait par L'Ordre ? Faolin n'en savait rien, si se n'est que la réponse lui serait très bientôt révélée...

[u]Indication : Anoth est caché parmis la foule, seul Valiane sais qu'il est présent. Il décideras de se réveler quand cela lui plaira. Vous commencez à rp sur la grande place.

C'est à Valiane De Trehlnor (O) de commencer.

Invité

Aussi discrètement que possible une silhouette se déplaçait de rue en rue, la tête basse et l’esprit ailleurs. L’heure était venue. C’était incontestable. Une rose sécher roulait entre ses mains, reflétant la nervosité de son propriétaire. Tout pourtant dans son attitude laissait croire le contraire : épaules baissées, échine courbée, regard évasif, pas lents,… Voilà plusieurs heures que, déjà, Valiane déambulait dans Equillios, s’imbibant de ses odeurs, de son ambiance, de sa chaleur humaine. Qu’elle aimait cette ville ! Cette ville, pendant tant d’année, avait représenté l’ensemble de son monde, de sa vie. Les souvenirs l’envahirent, la nostalgie lui laissa échapper un sourire.

Mais les temps changent. Toujours. On ne peut retenir le temps qui s’écoule entre nos doigts. La stabilité appelle le chaos, irrémédiablement. Depuis bien longtemps déjà les Esprits Créateurs assuraient la paix des trois mondes, instaurant un équilibre. Mais les temps changent. Toujours. La balance venait brusquement de se pencher, fracturant les mondes et leur destinée. Rien n’est éternel. L’époque des Esprits Créateurs approchaient de sa chute. Et, au préalable, les mondes allaient devoir affronter la décadence, l’horreur, les catastrophes, la tyrannie, les cauchemars, les désespoirs, les larmes,…le chaos. Le temps de la paix était bientôt révolu.

Et elle alors ? Où était sa place dans cet immense balancier en perpétuel mouvement ? Elle était la pièce la plus mal aimée, la plus haïe. Elle était celle qui allait réveiller le peuple de son rêve dans lequel il dormait depuis trop longtemps. Être l’oiseau de mauvais augure, celui qui montrait du doigt les ténèbres à venir. À l’heure où était le changement, la demoiselle avait la ferme intention de tout faire pour faciliter les choses, pour éviter la casse au maximum.

Le soleil grimpait peu à peu dans le ciel, approchant de son point culminant. Valiane s’autorisa un bref arrêt devant une vitrine, inspectant son reflet. Une longue robe noir brodée en fil d’argent, fendue plus haut que la convenance ne l’autorisait, dépourvue de manche, superposait une fine robe rouge foncé en soie. Ses mitaines assorties lui remontaient plus haut que le coude, alors que ses bottes solidement lacées lui arrivaient aux genoux. Des bijoux en argent par dizaine : colliers, broches, perles, bracelet,… Le portrait se terminait par un foulard blanc attaché à la taille à laquelle la demoiselle accrocha sa rose avant de s’allumer une cigarette. Une fois chose faite elle se remit en marche, ses yeux bleus parvenant à faire transparaître une sérénité pourtant inexistante. Lorsqu’enfin elle atteignit la grand’place, son visage fermé ne laissait transparaître aucun émotion.

Il fallait maintenant attirer l’attention. Le plus simple eut probablement été de détruire l’un ou l’autre bâtiment. Mais…c’eut été aussi banal qu’inapproprié. Et puis…il y avait mille et une autres manières d’attiser la curiosité de la population. Facile. Si facile.

La demoiselle était maintenant au centre de la place, entourée par un nombre incalculables d’étrangers qui formaient une immense masse informe et inintéressante. D’un geste théâtrale Valiane pointa son doigt en l’air et projeta dans les airs une boule d’arcane aussi lumineuse que possible. Cette dernière explosa après quelques longues secondes, créant une onde de choc inoffensif mais intrigante. Le tout ressembla a un très grosse fusée d’un feu d’artifice, produisant autant de son mais sans l’inconvénient de la fumée. L’effet escompté fut obtenu. Surpris, les gens s’écartèrent vivement de la silhouette et prirent des mines méfiantes et/ou apeurée. Ignorant leurs réactions, l’ange noir déplia ses immenses ailes noires et grimpa dans les aires en quelques coups d’ailes puissants. Elle se jucha sur le toit d’un bâtiment bordant la place avant de fermer les yeux, l’espace d’un instant. Quelques parts, dans une rue débouchant sur la place, une puissante bourrasque s’éleva du néant. D’abord faible, l’architecture particulières des maisons lui permit de prendre force et vitesse. Loin de prétendre pouvoir soulever un homme, ses vents les poussèrent néanmoins plus que fortement à rejoindre l’attroupement sur la grand’place. Puis le vent décrut, avant qu’un autre ne réapparaisse dans une autre rue, encore et encore. C’est ainsi que, rapidement, des centaines d’habitants se retrouvèrent amassé au même endroit.

La peur, l’incompréhension, la colère, la surprise, le doute, l’hésitation, la terreur, la fureur,…Chacun prenait la situation à sa manière, tous oubliant presque la présence de Valiane perché là haut. Loin de s’en offusquer l’ange noir se contenta de lancer deux ou trois éclairs vers le ciel radieux, créant des flashes lumineux saisissant et des roulements de tambour à réveiller les morts. Elle s’humecta ensuite les lèvres, le regard poser loin à l’horizon. Il était temps d’abattre sa première carte. Le silence tomba brutalement et Valiane hocha la tête, satisfaite. Sa voix s’éleva alors dans les aires, étonnamment assez puissantes pour se faire entendre de tous.

« Mesdames et messieurs, je vous souhaite la bienvenue à cette réunion extraordinaire. »

♠ Quelques semaines plutôt sur un monde bien étrange...

_____La jeune femme aillée était à terre, semblant à mi chemin entre leur réalité et le monde des rêves. L'esprit Déchu se tenait à ses côtés, brandissant au dessus de sa tête l'objet symbolique qu'il détenait et qui apaiserait rapidement ses souffrances. Il leva ensuite sa tête quelques instants, fixant à la hâte Adès qui observait la scène sans laissé la moindre émotion transparaître. Le futur de sa protégée ne le préoccupait il pas ? Quoi qu'il en était Anoth reporta ensuite son attention sur l'ange noir à ses pieds, profitant du silence qui avait pris place, seulement entrecoupé par la respiration haletante de la jeune femme, pour laisser échapper quelques sons de ses cordes vocales.

Si tu as encore quelque chose à dire, c'est maintenant ou jamais...
Déclara t'il sèchement. Elle ne mit alors que quelques court instants avant de formuler ses derniers voeux.

Je ne me suis pas encore présentée. Valiane Sytry de Trehlnor, tutrice de l’Ordre Nouveau.
Pourquoi être ennemi ? Nous avons plus de points communs que tu ne crois à commencer par les mêmes objectifs : détrôner les Esprits Créateurs.
Vous ne pourrez instaurer votre règne sans être accepté par le peuple. Où alors vous dominerez un monde sans vie, sans utilité. Le peuple est mortel. Le peuple n’écoute que des mortels.
Laissez-moi leur parler en votre nom. Je peux être très convaincante à mes heures. Je commencerais par la capitale.

Anoth se redressa quelque peu, étonné par le discours de la jeune femme. Il profita du fait que le silence venait de reprendre son règne pour retourner encore et encore ses paroles dans son esprit. Puis après un court moment il décida finalement de mettre un terme à cette tranquilité.
Soit, c'est une proposition qui semble des plus intéressante et profitable. Mais ne tentes pas de me jouer un tour... Tes services me sont moins précieux que l'idée que tu t'en fais...

♠ Jour J, Heure H, Minute M, au beau milieu de la capitale Harmonienne...

_____Le jour s'était levé depuis déjà un moment. Le soleil qui se tenait presque au plus haut dans le ciel et qui n'avait à craindre aucun nuage aujourd'hui laissait déferler sur la belle cité d'Equillos ses rayons blanchâtres et réchauffant qui semblaient enjouer toute la population. Les rues étaient des plus bondées, tout le monde paraissait être de sorti pour profiter du beau temps. Et c'était dans cette atmosphère des plus joviale qu'il se trouvait là, au milieu des passants, marchant le regard aux aguets depuis un long moment. Il se retourna finalement lorsqu'il entendit quelqu'un l'interpeler.

Jack... Jack... Jack... Je suis là. Ca y est j'ai fini.
Te revoila enfin, ça commençait à faire un bout de temps que t'avais disparut ! Tu devrais pas aller faire des courses pendant le service Joe, si jamais tu tombes sur...
Non mais t'inquiètes pas je fais gaffe et puis faut bien que ces interminables et ennuyantes patrouilles nous servent à quelque chose.
Hé regarde par là... Tu trouves pas que le vieux avec la toge il à l'air bizarre ?!
Ouai t'as raison, viens on va voir ce qu'il fout.

Les deux gardes se mirent alors en marche vers le vieil homme avant de le stopper.
Hé toi là comment tu t'appelles.
Déclara t'il en posant sa main sur celle du vieillard pour l'intimer de s'arrêter. Les veines de sa main puis de son bras commencèrent à ressortir se noircissant à vue d'oeil, en quelques courts instants tout son bras devint noir et se paralysa. Lorsqu'il reporta son attention sur le vieil homme le visage de ce dernier avait disparut, remplacé par un masque argenté. Venait t'il d'avoir une hallucination ? Sa vision se fit ensuite rapidement trouble puis il s'écroula au sol inconscient. Le second garde qui s'était placé juste derrière le premier avait simplement vu celui ci tomber. Il s'agenouilla alors près de son compagnon tout en fixant le vieillard d'un air interloqué.

Ne me regardez pas comme ça... Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, il s'est approché de moi et il est tombé !
Se défendit le vieillard de sa voix fatiguée.
Le garde encore en vie porta ensuite son attention sur son ancien compagnon avant d'apercevoir la nouvelle et obscure couleur de son bras. Il porta à nouveau immédiatement ses yeux sur le vieil homme mais celui n'était plus là. Il regarda alors rapidement au alentours avant de l'apercevoir à plusieurs mètres en train de courir... du moins comme une personne âgé pouvait accélérer sa démarche. Jack se releva alors puis il se mit à lui courir après avant de le voir tourner dans ce qu'il savait être une impasse. Il s'arrêta alors à l'entrée de cette dernière avec un large sourire sadique.

Allez grand père tu ne peux plus t'échapper, viens par là !
Déclara t'il au fuyard qui se trouvait au milieu de la ruelle déserte et qui le fixait.
Nous sommes exactement là où je le souhaitais !
Déclara le vieillard avant de laisser tomber sa toge par terre et de montrer un corps bien plus juvénile. Le visage ridé s'estompa finalement, dévoilant à la place au garde un masque en argent.
T'es qui toi ?
Aucune importance, tu ne fais déjà plus parti de ce monde !
Affirma le vieil homme, qui n'en était au final pas vraiment un, avec une voix cette fois ci bien plus jeune et vigoureuse. Puis celui ci forma à la hâte dans la paume d'une de ses main une boule d'ombre. Puis il l'envoya rapidement sur le garde qui n'eut pas le temps de l'esquiver. Ce dernier tomba alors au sol, il venait de rejoindre son compagnon.

_____L'être étrange reprit ensuite une apparence de vieillard avant de se baisser pour ramasser sa toge. Il la remit alors puis il sortit de la ruelle et se mêla à nouveau à la foule. C'est à ce même moment qu'une explosion se fit entendre. Le vieil homme bien imprudent et influençable fut emporté par le flux de personne qui se dirigeait vers la place centrale, là d'où semblait provenir le bruit de l'explosion. Mais contrairement aux autres personnes qui l'entouraient, lui semblait avoir un petit sourire réjouit sur le coin de ses lèvres... peut être était ce simplement du aux feux d'artifices qui avaient fait suite à l'explosion...

Depuis quelques temps déjà, Saladin se savait investi de responsabilités très importantes, celle de mener un petit groupe de combattant afin de renverser les Esprits Déchus. Bien entendu la tache n'était pas aisée, sur son chemin il savait qu'il existait un autre ordre tout aussi important, l'Ordre Nouveau. Ce deuxième groupe servait les Esprits Déchus, ou, si ils ne les servaient pas ils œuvraient tout de même dans leur sens. La joute entre Harmoniens, Luciniens et Umbriens n'avait plus le moindre sens. La seul chose qui comptait désormais était de savoir qui seraient les futurs esprits à pouvoir clamer leur suprématie sur les Trois Mondes. Une guerre était en marche, lentement mais sûrement les peuples bien que différents allaient se scinder en deux. Certains se tourneront vers les Esprits Créateurs en qui ils ont toujours eu confiance, d'autre préfèreront suivre une autre voie, celle des Déchus. Esprits pour Esprits, ils restaient tous des Esprits, la différence était dans les mortels. Pour un simple motif de vengeance, les Esprits allaient s'affronter, et les hommes allaient fournir par leur fanatisme et leur foi les légions aux deux armées. Saladin pestait contre ce qui allait tôt ou tard arriver, mais il ne pouvait faire marche arrière. Il avait avec plaisir reçu le titre d'Intendant des Gardiens, n'ayant pas vraiment l'envie de tuer à tour de bras des membres de l'Ordre Nouveau, il avait accepté pour que les Gardiens ne tombent pas sous la férule d'un fou de guerre. Mais après tout, si l'Ordre attaquait le premier, Saladin serait le premier à se jeter dans la mêlée.

* Où sont-ils....?*

Saladin avait dispersé ses hommes un peu partout afin d'être sûr de ne pas les rater, quand je dis "les" j'entends les membres de l'Ordre Nouveau. L'Harmonien se tenait debout sur une gargouille du temple dédié aux Esprits, point culminant de la ville il pouvait tout voir. A la moindre explosion, au moindre truc suspect il pouvait tout de suite identifier le lieu du sinistre et s'y rendre. L'Ordre allait frapper aujourd'hui, ne restait plus qu'à savoir où et comment ? Seul soucis pour lui en ce moment, c'est qu'il était seul...pas un seul membre des Gardiens dans sa zone...mais il n'était pas à plaindre, il s'en sortirait. Seulement, à l'heure même où Saladin se tenait en haut du temple, il sentait que quelque chose n'allait pas. Il y avait cette chose dans l'air assez oppressante, une sensation totalement inconnue...comme si la mort rodait silencieusement à travers les ruelles d'Equilios.

* Etrange...j'ai un pressentiment...*

Non pas le pressentiment que l'Ordre était là, ça il en était sûr, ni le pressentiment qu'il allait devoir se battre, ça aussi c'était pratiquement sûr. La sensation qui tordait le ventre de l'Harmonien et qui lui faisait avoir la mine la plus sérieuse qu'il eu jamais affiché était ce pressentiment de mort. Dans sa tête, il se sentait partir petit à petit, comme si il n'allait pas passer la journée, sa dernière journée. Un vent assez fort se leva faisant tituber l'Harmonien en équilibre sur la gargouille...le signal de départ venait d'être donné. Une boule d'arcane fut lancée depuis la Grande Place au centre de la ville, elle n'avait en aucun cas un aspect dangereux, c'était plutôt comme une sorte d'avertissement. C'était donc sur la Grande Place que tout allait se jouer, Saladin accrocha solidement ses armes et plongea depuis la gargouille pour atterrir sur le toit du temple. Il ne stoppa pas sa course de toit en toit tant qu'il n'eu pas atteint la Grande Place. Il s'arrêta finalement sur le toit d'un forgeron, le vent soufflait enfin de plus en plus légèrement, faisant malgré tout voler son manteau noir dans son dos.

* Mais qu'est-ce que...*

La présence d'une telle foule presque tassée dans un coin de la Grande Place fut la cause du choc de l'Harmonien, ils étaient tous tassés les uns contre les autres comme si ils avaient été poussé par une force mystérieuse. Un grand pouvoir était à l'œuvre, il leva un peu les yeux et vit une silhouette ailée projeter des éclairs en l'air. Il serra les poings, et regarda ce qui allait se passer...cette femme puisqu'en c'en était une lança une réplique sur un ton qui déplut particulièrement à Saladin. De quelle réunion extraordinaire voulait-elle parler, pourquoi l'Ordre agissait-il ainsi, à découvert...Saladin sauta de toit en toit, faisant le tour de la place pour rejoindre la femme ailée, parce qu’elle avait bien des ailes, noires comme la nuit. Ce n'est qu'arrivé à une maison de celle sur laquelle se juchait la femme qu'il la reconnut. Lentement il franchit la distance qui les séparait...si c'était une blague elle était de mauvais coup. Si son soupçon s'avérait fondé...quelque chose se fendrait à jamais en lui.

- Bonjour Valiane...tu peux me dire de quelle réunion tu parles ?

"- Haaa, de quoi se mettre sous la dent"

La journée s'était déjà entamée sous le soleil de midi qui donnait des coups de ses rayons. L'enfant avait son ventre qui ne cessait de gargouiller, après plusieurs heures à vadrouiller aux alentours de la ville, elle s'était enfin souvenue des entrées d'Equillios, toutefois, elle s'était déjà faite mise dehors à plusieurs reprises pour de soit-disant vols. Non mais vous vous rendez compte ? La pauvre fillette crevant de faim montrant son plus beau regard de chien battu, rien n'y faisait. Profitant de remonter sa capuche à sa tête, tout en baissant son visage, la douce choisit la manière sûre en passant par la grand entrée principale. Gentiment, les pas se succédèrent jusqu'à arriver enfin à l'intérieur de ce petit trésor qui l'attendait. A peine passé la "douane", l'umbrienne retira sa cap, le sourire aux lèvres, avant de se précipiter à la première taverne venue. La jeune femme ne savait pas par où commencer, du liquide ? Du solide ? Les deux en même temps ? Rien qu'à cette idée, une coulée de bave se dégageait sur le coin de ses lèvres.

"- Mamzelle, ça fait un bail que je ne vous ai vue, il faut dire que vous avez causé bien des problèmes à mes collègues, vous avez la chance que ce soir là le Général fut à sa bonté"

"- Sûr ! Mais c'est plus fort que moi, que voulez-vous, vous êtes le seul à me faire confiance en m'accordant crédit. Allez, donnez moi une petite liqueur de votre cru et deux cuisses de sangliers"

"- C'est partit !"

A l'intérieur, la fête battait son plein, les pintes de bière s'entre-choquaient versant à flot la mousse de celles-ci. La petite écervelée ne pouvait s'empêcher de profiter de cet instant pour faire quelques pas de danse chantant à tue-tête. Une journée de routine pour ces habitants de la basse populace de cette grande ville. Festoyons ensemble telle était la devise de ce lieu plus qu'accueillant mais à vrai dire, peu fréquentable pour bien des nobles. L'heure du repas avait sonné. Toute excitée, l'adolescente s'invita à la table buvant cul-sec sa boisson avant de mâchouiller les cuisses juteuses du pauvre petit sanglier et ce, sans aucune pitié. Bien rassasiée, Nessa se retira pour aller naviguer dans les ruelles. C'était toujours très intéressant ce que l'on pouvait trouver au coin des rues.

"- Qu'est-ce que vous demandez pour ces livres de pain ?"

"- Une petite pièce suffira Damoiselle"

"- Quelle arnaque !"

"- Je vous prie ?"

Rien qu'à l'idée de payer pour pouvoir manger une source vitale donnait envie à l'umbrienne de vomir, soit, il fallait quand même qu'elle fasse ses provisions avant de repartir. D'un air espiègle, la douce s'excusa faisant mine de partir. Juste au moment où la marchande tourna la tête pour prendre la commande d'un autre client, la jeune femme en profita pour piquer plusieurs miches de pain n'omettant pas d'en cacher une à sa bouche avant de prendre les jambes à son coup zigzaguant entre le monde qui s'intensifiait.

*Argh, les gardes m'ont vue, décidément, il faut vraiment que je trouve une manière pour pas que l'on me prenne les mains dans le sac, ho mais j'y pense, une foule se dirigeait plus loin, il suffit que j'aille m'y noyer hé hé*

Fière de sa réflexion, l'enfant fit demi tour tout en continuant sa course folle suivant le peuple qui allait en direction de la grande place. Étonnant surtout qu'aujourd'hui aucun événement spécial n'avait pourtant été annoncé, surtout que durant toute manifestation, les gardes sont bien plus nombreux surveillants chaque fait et geste. D'ailleurs, on parlant de ceux-ci, ils avaient déjà bien avancé, il fallait accélérer au plus vite. Se faufilant entre les jambes, Nessa s'invita dans la foule soulevée par son brouhaha. Mais dans un moment qu'elle cru bon, regardant en arrière d'elle, la guerrière fonça contre un passant tombant sur ses fesses.

"- Vous pouvez quand même faire attention où vous mettez les pieds, non mais, hoo"

*Bizarre, je crois le connaître celui-là mais ... Qu'est-ce qu'il se passe ici ?*

Invité

Lucian observait la ville. La première et dernière fois qu'il y était venu, il n'avait pas vraiment eu le temps de l'explorer, encore moins de l'étudier. La cité semblait être suffisamment importante pour qu'il espère y trouver des informations. Il commença par chercher à savoir où était la plus grande bibliothèque des lieux. Il était même un peu curieux, se demandant à quel point elle serait différente de celle de Tenamas. Mais il n'eut pas le temps d'aller très loin. Un boucan du diable résonna à ses oreilles, et de vives lumières attirèrent son regard vers le ciel, vers ce qui semblait être le coeur de la ville, ou presque. Soit il y avait une fête - mais l'heure ne semblait pas propice à ça - soit quelqu'un voulait attirer l'attention. Ce qui réussissait à merveilles, vu tout le monde qui se dirigea vers la source du vacarme.

L'Umbrien n'était pas d'ici, alors assister à un quelconque évènement ne l'intéressait pas. Il se poussa donc pour s'appuyer contre un mur, laissant la foule passer. Mais un vent étrange vint autour de lui, comme d'autres, et le força à bouger de son coin pour se mêler au reste des personnes. Il lutta un instant, puis laissa tomber avec un soupir. Quelqu'un faisait ça, c'était évident, mais pourquoi ? Etait-ce quelqu'un qui avait une chose importante à dire ? A faire ? En tout cas, c'était sûrement une personne puissante pour produire un vent assez fort pour pousser tout ce monde. Du coup, un peu de curiosité naquit dans la tête de Lucian. En général, une longue instruction, des connaissances non négligeables et des voyages allaient de paire avec la puissance. Peut-être pourrait-il en savoir plus sur ce qu'il voulait avec le responsable de toute cette pagaille.

Du coup, l'Umbrien se mit à se laisser porter par le vent, puis à suivre tranquillement quand le sortilège cessa. Il réfléchissait en marchant à la façon dont il pourrait s'approcher de cette personne. Ce ne serait pas évident avec tout ce monde, il lui faudrait sans doute attendre la fin de cette petite réunion pour espérer discuter en privé avec elle. Et puis, trouver un moyen pour qu'elle s'intéresse à lui : en général, les puissants sont imbus d'eux-même et ne font pas attention aux autres.

Tout à sa réflexion, Lucian ne faisait pas attention à la foule autour de lui, et lorsque la personne devant lui se retourna brusquement, il n'eut pas le temps de l'éviter et lui rentra dedans, tout simplement. Il eut le réflexe de mettre un pas en arrière, évitant le même sort que l'autre qui s'était étalé par terre, et l'entendit lui grogner dessus. Il allait répondre quand il reconnut Nessa, cette étrange gamine avec qui il avait accompli une mission à Umbra, quelques temps plus tôt.

L'Umbrien haussa les épaules et tendit une main à son ancienne compagne de groupe, l'air toujours aussi neutre et calme.

- Navré, j'étais dans mes pensées, Nessa. Il semblerait que les choses étranges nous rassemblent à nouveau.

Lucian jeta un coup d'oeil vers la foule qui continuait son avancée, et aperçut vaguement la place qui était sa destination. Mais le monde l'empêchait de voir le centre, et ainsi la personne responsable de tout ça. Il revint à Nessa.

- Savez-vous qui est responsable de toute cette agitation par hasard ?

Après tout, s'il pouvait déjà avoir quelques informations, il n'allait pas s'en priver.

- Bouge.
…
- Tu vas bouger, bon sang !
- Oh ?
- Y en a qu’aimeraient passer, vous comptez rester là toute la journée ?
- Je vous demande pardon…

Ersylum se décala, laissant la ménagère acariâtre entrer chez le marchand de légumes. Quelle idée de sombrer dans la réflexion devant la porte d’un commerçant. En ce moment le pugiliste passait la plus part de son temps dans ses pensées, que ce soit en mangeant, en marchant ou à n’importe quel moment. Si une question le traversait, le voilà qui plongeait dans des abysses oniriques. Il lui arrivait d’y passer plusieurs heures ou une poignée de seconde jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il ne peut pas y répondre. "Qui suis-je ?", "Où vais-je ?", "Pourquoi ?". C’était le genre d’interrogations qui le prenaient à n’importe quel instant, si cette femme ne l’avait pas interpellé, quand serait-il revenu à la réalité, réalisant la futilité de ces brusques méditations ?

Cela faisait déjà pas mal de journées perdues à flâner dans les rues d’Equilios, dépensant son argent pour manger et dormir jusqu’à ce qu’il n’en ait plus et qu’il doive aller en gagner. Vivre pour vivre, sans buts, c’était ce que le guerrier psychotique expérimentait depuis qu’il avait quitté les montagnes de glaces. Inutile d’être hypocrite, ça ne lui réussissait pas. Ersylum ne pouvait pas exister juste en consumant sa propre vie, il lui fallait un objectif, n’importe lequel. Que ce soit du simple meurtre d’un inconnu à la protection d’une personne ou encore de se mettre à la recherche de quelque chose de démentiel. C’est un bon exemple, quelqu’un dont le rêve serait de trouver un magnifique trésor, cette personne voyagera dans le monde entier à la recherche de son trésor et vivra des choses incroyables sur le chemin qui le feront exister. Seulement, Ersylum n’en a rien à faire d’un trésor. Il n’arrive pas à se lancer véritablement dans la vie, à savoir ce qu’il souhaite et où il veut aller…

Long soupir
…

- Vous avez entendus ?
- Oui ! Ça venait de derrière, à la grande place !

- Qu’est-ce que c’était ? Une sphère arcanique il me semble… Qu’est-ce que ça signifie ? Quelqu’un s’amuse à créer des explosions au milieu de la cité ?

Intrigué, Ersylum suivit les autres citadins qui tout comme lui se demandaient ce qu’il se passait sur la place. Un grand nombre de personnes y étaient rassemblées. S’ils ne regardaient pas dans les airs, le pugiliste n’aurait certainement pas remarqué cette femme ailée qui flottait au-dessus de sa tête. Croisant les bras, il attendit. Se demandant bien ce qu’elle avait derrière la tête.

Invité

« ENCORE TOI ! »

Intérieurement Valiane hurla. Saladin ! Il était là ! Ainsi en avait voulu le destin

[nommé Fafao x)]

, lui aussi allait la voir comme un monstre, un être détestable qui apporte la mort. Et après ? La haïrait-il définitivement ? Tenterait-il de l’arrêter ? De la tuer ? Lui parlerait-il encore un jour ? Sous le choc l’âme de Valiane mit quelque seconde à revenir à la réalité. Certes elle avait toujours été consciente que des connaissances parmi le peuple d’Equillos la reconnaîtraient, qu’aux yeux de certains de ses proches elle deviendrait une renégate. Mais lui…lui…était-ce seulement possible ?

Adès venait de crier sur Saladin à travers les lèvres de Valiane, visiblement peu enchanté de le revoir. La voix était grave, bien trop sinistre et masculine pour appartenir à la demoiselle. Voilà plusieurs heures que le démon était entré dans l’âme de la jeune fille, s’assurant que cette dernière remplisse correctement sa mission. Mais ce nouveau venu risquait de mettre en danger leur objectif, en commençant par détourner l’attention de sa protégée. Le visage de cette dernière se modifia légèrement, prenant un air menaçant et haineux. Sa bouche s’entre-ouvrit pour montrer une rangée de dents pointues peu humaines.

*Je l’ai laissé partir une fois, pas deux.*
*NON !*
*Alors si ce n’est pas moi, c’est toi qui le tueras.*
*Tue-le et je te tuerais, quitte à en mourir.*
*Ooooooouh mademoiselle veut des violons pour accompagner ses dires ? Il est ton talon d’Achille, pas un prince charmant. Et n’oublie pas qu’Anoth n’est pas loin.*
*Laisse-le et je remplirais ma mission.*
*Quitte à devoir tuer ?*
*…*
*Quitte à devoir tuer ?*
*…*
*Quitte à devoir…*
*Oui.*
*Ah ! Si un jour j’avais sus que ce renégat me servira à quelque chose. Une monnaie d’échange, cet imbécile ne vaut pas mieux. Néanmoins j’aimerais quand même vérifier quelque chose…*

Le bras de Valiane se détendit brusquement, ses longs ongles frôlant de peu la veine jugulaire de Saladin. Un sourire de satisfaction se peignit alors sur le visage de la demoiselle alors qu’elle inspectait les quelques gouttes de sang qui était apparues au bout de ses doigts.

*Et toujours aussi inoffensif. Il refuse de lever la main sur toi.*
*Laisse-le.*
*Mais avoue que c’est beau…La belle qui accepte de tuer pour sauver la vie de son aimé et son aimé qui préfère mourir plutôt que de la toucher. Tout à fait charmant. Ajoutons à cela que tu es la tutrice de l’Ordre Nouveau et lui…*
*Et lui ?*
*Je te rends les rennes de ton corps. Faisant bonne usage et n’oublie pas notre contrat.*

La discussion n’avait pas duré plus de quelques secondes, à peine le temps d’un souffle. Le visage de Valiane se détendit, reprenant une apparence parfaitement humaine. Son regard se posa sur celui de son compagnon. Il en disait bien plus que les mots ne pourrait jamais en dire. Sa gorge se noua, plus émue qu’elle ne voulait le laisser croire.

« Voilà bien longtemps que je ne crois plus en la liberté Saladin, car même le libre arbitre possède ses limites. Ta vie ou celle d’un ou plusieurs autres innocents. Peut-on appeler cela un choix Saladin ? Peut-on appeler cela le libre arbitre ? Quelque soit ma décision, je serais celle à haïr et à rejeter. Je serais la méchante, tel est mon destin. Ne te mets pas sur mon chemin, je t’en supplie.»

De honte, de tristesse, de supplication, de peur…Qu’importe la raison, Valiane ne put soutenir plus longtemps le regard de cet homme qui représentait tant de choses pour elle. Elle baissa les yeux puis se détourna, se remettant face à la foule amassée en contre bas. Il fallait qu’elle l’oublie, qu’elle ne pense plus à lui. Mais sa présence l’obsédait, se rappelant avec douleur les moments qu’ils avaient vécu ensemble. Inspirant profondément, l’ange noir ferma son esprit à tout sentiment et se concentra sur sa tâche.

« Tout comme le sable qui s’écoule d’un sablier, on ne peut retenir le temps qui passe. Le monde évolue, change, irrémédiablement. Rien n’est éternel. Ni la paix, ni la guerre. Ni le bonheur, ni la tristesse. Rien, pas même des esprits. »

Sa voix était profonde et puissante. Les vents l’aidaient à porter ses paroles aux oreilles de tous, même les plus éloignés. Quelque part là-bas se trouvait Anoth, elle en était certaine. Son aura obscure l’étouffait, envahissait son âme et son corps. Saladin, Anoth, et elle au milieu. Un cocktail explosif. Elle ne connaissait pas le point de vue de Saladin sur les esprits déchus mais pouvait néanmoins le deviner aisément. C’était un homme de paix et de tranquillité, la venue des esprits déchus ne devait pas lui plaire grandement. Quant serait-il du reste du peuple ? Tout allait se jouer maintenant, tout dépendait de la conviction et de l’assurance qu’elle parviendrait à mettre dans ses mots.

« Maintenant arrive l’heure du renouveau. Notre monde est depuis trop longtemps resté inchangé. Une ère de paix et de prospérité, guidé par les Esprits Créateurs dure depuis des temps immémoriaux. Mais aujourd’hui le changement vient frapper à nos portes. Le sombre, l’étrange et l’inconnu fait peur. Qui sont les Esprits Déchus ? D’où viennent-ils ? Que veulent-ils ? Je suis certaine que vous avez entendu parler d’eux. Parce que nous les connaissons mal, faut-il pour autant les accueillir avec les armes ? Faut-il les repousser comme la peste et les chasser de nos terres ? »

Valiane se tut quelques instants, autant pour reprendre son souffle que pour laisser le peuple s’exprimer entre eux. Les conversations allaient bon train, le demoiselle sentit le gouffre qui apparaissait peu à peu entre les deux camps.

« Je me nomme Valiane de Trehlnor, je suis né dans cette capitale, j’y ai passé la plus belle partie de ma vie et j’ai à peine plus de vingt ans. Moi l’inconnu ne me fais pas peur, moi je ferais tout pour aider le monde à évoluer et à changer ! Ma question est donc simple : qui est avec moi ?!! »

Elle avait terminé en hurlant, transmettant à ses mots toute sa force et son énergie.

_____Le vieil homme se trouvait enfoui dans la foule, collé et submergé par la horde curieuse de passants qui n'attendaient qu'une seule et unique chose : le discours de la jeune femme aillée. Le bruit se faisait de plus en plus pesant, tous tentaient de dénicher des informations ci et là, palabrant avec leur voisins dans de folles idées qui, lorsqu'elles arrivaient jusqu'aux oreilles vétustes du vieillard, ne manquaient pas de lui faire esquisser un léger sourire amusé et moqueur. Et soudain les commérages disparurent, les regards se tournèrent vers le toit et le chaos laissa sa place au néant un court instant... un instant pendant lequel se faisait simplement entendre la fraiche brise du midi qui s'immisçait dans les diverses toiles qui ornaient les établis des marchants. L'homme âgé écouta avec une grande attention les prémices du discourt de celle qui semblait au vue de ses ailles sombres être une ange noire. Puis il détourna ses yeux verdâtres d'elle avant de reporter son attention sur la populace environnante. Tous paraissaient boire les paroles de celle qui venait de se présenter comme étant Valiane. Il profita alors de ce moment pour s'éclipser discrètement, s'éloignant de la foule avant de disparaître totalement, et à jamais, au détour d'une ruelle gorgée d'ombre.

♠ Sous les feux de la rampe...

_____Un nouvel être venait de faire son apparition sur la toiture d'une des bâtisse qui encerclait la place. De là, bien qu'accroupit, cet être pouvait sans mal observer la jeune femme qui avait commencé à parler depuis quelques instants à la foule qui semblait des plus attentives. Cet être pouvait aussi voir sans mal l'homme qui se tenait à quelques pas d'elle contrairement à ceux qui se trouvaient en bas et qui ne le voyaient sûrement pas. Quant à l'inconnu il avait peu de chance de se faire remarquer surtout si l'on considérait l'attention que tous portait à la jeune femme... et puis la toge à capuche qui le recouvrait dissimulait entièrement son corps et son visage. Et soudain le silence reprit son règne durant quelques instants alors que l'ange noire venait de mettre fin à son discours. Mais les premières remarques des citoyens ne tardèrent pas à arriver. Certains étaient en train d'huer, d'autres s'époumonaient en renouvelant leur confiance aux Esprits Créateurs. Mais quelques uns semblaient en pleine réflexion, prêts à écouter la suite du message que la jeune femme voulait leur délivrer.

_____L'inconnu jubilait sur son toit, il sentait la confusion, le doute, la colère, la haine de cette foule. Chacun de leur sentiments ne faisaient que renforcer ses forces et sa détermination. Il était prêt, il allait monter sur les planches et la pièce qu'il allait jouer devant cette foule allait mettre les Esprits Créateurs sur le devant de la scène bien malgré eux. Tout d'abord l'être se concentra quelques instants puis les spectateurs commencèrent à apercevoir dans le ciel une lumière informe mais d'une pureté des plus rares. Celle ci grandissait d'instant en instant prenant peu à peu la forme d'un visage aux traits fins et doux qui semblait des plus angélique. La foule se tu et les lèvres du visage lumineux se mirent à bouger.

Mon nom est Pierre. Je suis l'un de ceux que vous nommez les Esprits Déchus... Beaucoup de choses ont été dites sur notre compte mais peu ont eu l'occasion d'entendre nos paroles. Nous ne souhaitons faire aucun mal aux peuples d'Harmonia. Nous désirons simplement que les imposteurs que vous nommez les Esprits Créateurs nous rendent ce qui nous appartient, qu'il nous rendent nos identités et que leur crimes ne restent pas impunis.

_____Pendant ce discourt l'inconnu en avait profité pour descendre discrètement de son toit, arpentant les ruelles avec sa toge. L'inconnu arriva finalement sur la place derrière toute l'assemblée. L'être savoura alors ce moment pendant quelques instants puis lorsque le discours de la forme lumineuse fut terminé il laissa tomber sa toge à terre, dévoilant tout son être, puis il s'avança dans la foule. Les badauds s'écartèrent alors pour laisser passer l'inconnu ne pouvant s'empêcher de fixer leur yeux sur son corps et son visage. L'illusion était parfaite tous reconnaissait son corps si mince et ses formes si féminines. Ses yeux émeraudes, sa longue chevelure violette, son visage si fin et si pure... tous ne purent que constater qu'ils avaient sous leurs yeux Mélusyne ! Et le silence qui avait découlé de cette apparition fut bientôt rompu par l'Esprit Créateur.

Peuples d'Harmonia, mes enfants... N'écoutez pas les mensonges de ces êtres vils. Ils veulent seulement nous détruire. Pour les repousser nous aurons besoin de l'aide de vous tous. Venez nous défendre, venez défendre vos mondes, Hommes, femmes, enfants vous avez tous votre rôle à jouer. Prenez vos armes et exterminer les jusqu'au dernier. Bien sûr nous serons obligé de faire certains sacrifices, les pertes sont inévitables, mais nous ne pouvons pas les laisser fouler nos terres plus longtemps.
Déclara t'elle sur un ton crescendo, devenant de plus en plus martial. A présent son visage laissait apparaître des traits beaucoup plus sévères.

_____Mélusyne leva ensuite son bras devant elle, la paume de sa main tournée vers le ciel. Puis après quelques instants elle forma ce qui apparu aux yeux de tous comme étant une grande boule d'énergie qu'elle ne tarda pas à envoyer sur le visage lumineux qui se trouvait dans les cieux. La boule s'éleva dans le ciel avant de traverser la forme lumineuse qui n'avait aucune consistance, puis elle retomba sous l'effet de la gravité avant de s'écraser sur l'un des bâtiment qui entourait la place. L'explosion fut alors instantanée, détruisant la bâtisse et toutes les âmes innocentes qui l'habitaient. Quant aux débris, la majorité furent éparpillés par le souffle de l'explosion, blessant la foule.

Voyez par vous même, ils nous faut être unis pour les vaincre !
Déclara t'elle avant de former une nouvelle boule d'énergie. Après quelques instants, elle l'envoya à nouveau sur la forme lumineuse.

La première voix qui lui parvint était une voix plus que familière, peut-être aussi familière que celle de Valiane elle même. Il n'oublierait jamais cette voix car elle était lié à elle, il n'oublierait jamais cette voix car c'était le fardeau de celle qu'il aimait, fardeau qu'il ne pouvait l'aider à porter. Un sentiment exacerbé d'impuissance filtra à nouveau dans le corps de l'Harmonien, et se résigna à nouveau à ne pas faire le moindre geste. De ses yeux haineux, de ses yeux empruntés à Valiane, Adès toisait l'Harmonien avec le plus de froideur et de mépris possible. Saladin pensa qu'à l'intérieur de Valiane une violente discussion devait animer les deux êtres, mais il n'en saurait jamais rien. Puis l'être attaqua l'Harmonien, qui, tel qu'il se l'était promis n'esquissa pas un geste, écopant d'une légère blessure au cou. Il ne pressa même pas contre sa gorge pour essuyer le mince filet de sang qui coulait...il n'allait pas bouger pour une blessure bénigne. Quoiqu'il en soit, il vit petit à petit le visage de l'Harmonienne reprendre sa douceur et sa beauté habituelle, elle lui parla à son tour, d'une voix trahissant la tristesse. Elle parla d'elle, lui répéta des choses qu'il avait déjà entendu, elle ne croyait pas en la liberté...en tout cas plus en la sienne...mais pourquoi devrais-ton la détester. Et qu'entendait-elle par se mettre sur son chemin, qu'allait-elle faire...qu'est-ce qui pourrait être assez grave pour que Saladin se mette sur son chemin.

- Je ne détesterais jamais et...

Mais l'Harmonienne n'en avait pas fini, elle se détourna, ce qui perturba un instant Saladin, esquissant un geste pour se rapprocher d'elle, mais elle reprit d'une voix un peu plus vive. Parlant maintenant aux gens rassemblés dans la Grande Place. Elle leur parlait du changement, que toutes choses ne pouvaient durer éternellement, elle évoqua les esprits. Mais la suite fut encore plus troublante, elle parla avec force, s'aidant sûrement de ses pouvoirs pour que sa voix couvre celle de la foule. Cette partie là fit tomber l'Harmonien dans un gouffre d'où il pensait ne pas ressortir. Elle parlait du changement, qu'il était nécessaire...même si son dialogue n'était presque fait que de questions, la conclusion était simple. Les Esprits Déchus apporterait le changement...telles étaient les paroles de Valiane, tel était l'opposé de la pensée de Saladin. Ce qui acheva l'Harmonien fut sûrement le moment où elle déclara, sans le dire encore une fois qu'elle était vraiment du coté des Déchus, et pas les mêmes mots elle haranguait la population à venir les soutenir...soutenir le chaos. Abattu mais pas encore totalement hors service, Saladin courut sur le bord du toit, surplombant à son tour les habitants rassemblés dans la Grande Place.

- Habitants de...

Encore une fois l'Harmonien fut stoppé dans son élan par ce qu'il ressentait, il sentait l'air étouffant de la mort, la caresse perfide de la perversité, la marque brulante du chaos, un Esprit Déchu était là. Il fut inondé lui aussi par une intense lumière provenant du ciel, un artifice digne d'un maitre. Un visage pur et beau se découpa parmi les nuages, la foule succomba au charme en général, seule une poignée cria de peur. Ce visage lumineux dans le ciel se présenta sous le nom de Pierre, et d'une part encensa les Déchus, tandis qu'il clama la perfidie des Créateurs. Un faux visage dans le ciel pour de jolis mensonges, Saladin commençait à bouillonner...le coup final à sa colère arriva bientôt. L'être maléfique qui rodait dans le coin arriva enfin en scène, sous les traits de Mélusyne, là où le villageois était dupé, l'érudit ne pouvait pas manquer de ressentir le mal dans cette nouvelle illusion. Le discours au début l'étonna, cet être haranguait les foules pour combattre les Déchus. Mais la peur prit place dans le cœur de tous les habitants lorsque l'attaque de la fausse Mélusyne détruisit une grande maison du coin. Le but était de rendre Mélusyne affreuse et violente aux yeux du peuple.

* Il faut agir...*

Se mettant debout fièrement sur le bord du toit, il n'adressa qu'une seule et unique parole à Valiane.

- Jamais je ne m'opposerais à toi...mais je serais toujours là pour empêcher l'avènement du chaos que tu risques de semer.

Concentrant une puissante boule d'arcane entre ses mains, il hurla tandis que son attaque frappait celle de la fausse Mélusyne, repoussant la grosse boule d'énergie plus loin dans le ciel et explosa finalement, provoquant une explosion impressionnante. Toute l'attention était maintenant porté sur l'homme qui avait osé s'en prendre à Mélusyne.

- Harmoniens, je me nomme Saladin Jaggerjack, bien connu dans cette ville...vous me savez défenseur des Créateurs, et je le resterais toujours...cette Mélusyne n'est pas la vraie, c'est un Esprit déchu ayant pris son apparence pour mieux vous duper...n'écoutez pas les foutaises de ce semeur de chaos...les Déchus ne cherchent pas à rendre le monde meilleur...ils veulent s'approprier le pouvoir des Créateurs, et diriger les trois mondes d'une main de fer !!

L'Harmonien tira son sabre d'abordage et pointa du bout sa lame l'ersatz de Mélusyne. Il entendit avec une certaine joie que pas mal d'entre eux l'avait reconnu, il y avait parfois du bon à connaitre beaucoup de gens là où on habitait...peut-être son frère était dans l'assistance, ses connaissances d'enfance, des vieux des jeunes avec qui il avait partagé des moments, des heures, des journées. Les Harmoniens d'Equilios le connaissait, et pour la plupart l'aurait suivi dans la tombe si il avait fallu défendre à ses cotés une bonne cause.

- Une guerre se profile à l'horizon...elle aura pout but de savoir qui des Déchus ou des Créateurs aura le pouvoir, battez vous avec moi contre les Déchus, ou fuyez pour vos vies...car si les déchus l'emportent, nous vivrons la pire aire de ténèbres que les trois mondes ai jamais connu, rejoignez moi, et mes Gardiens des Mondes, combattons aux noms des Créateurs !!

La bouche encore à moitié pleine, la pauvre enfant venait de percuter Lucian, un compagnon de route lors d'une mission assez bizarre qu'ils avaient eue ensemble. Il était vrai que c'était un personnage plutôt, remarquable ! La douce en était fan, il fallait d'ailleurs qu'en rentrant, elle prévoit de former un fanclub à son effigie. Ce qui attirait beaucoup la fillette, c'était sa presque nonchalance mélangée à sa froideur, en clair un cocktail parfait pour attirer cette colle d'umbrienne. Enfin, on s'y attachait parfois quand même. Mais ce qui était surtout étrange pour le moment, c'étaient les paroles de ce petit bout d'homme. En quoi quelque chose de bizarre se déroulait actuellement ? Il n'y avait rien qu'une masse de foule rassemblée pour voir un super spectacle de rue qui n'allait pas tarder à commencer ! Mais ce fut sa deuxième phrases qui lui fit sourire.

"- Arrête tes balivernes hi hi, vient, on va chercher un endroit pour s'assoir et voir ce spectacle d'un peu plus haut, j'ai hâte !"

S'étant relevée entre-temps, Nessa balaya la foule du regard trouvant une place digne des plus grands V.I.P. Un balcon à l'opposé de la femme ailée avait tout le charme désiré par notre petite écervelée. Tirant par le bras son preux chevalier qui l'accompagnera durant cette aventure, les deux compères se dirigèrent vers le balcon. Une fois installé, la scène commença. Les yeux de la jeune femme brillaient à l'idée d'être aux premières loges. Tenant fermement la main de son acolyte, la douce en profita pour sortir une petite miche de pain et en proposa un peu à son voisin.

"- Tu en fais une drôle de tête dis moi ... Ho regarde, ça commence hi hi hi"

Toute émoustillée, la guerrière qui apparemment ne l'était pas tant que ça à ce moment précis, regarda en même temps que la foule, la créature ailée qui prit parole. Une autre forme avait pris contrôle de la pièce avant qu'une voix familière s'invita. Mais l'umbrienne avait beau chercher, elle n'arrivait pas encore à mettre à nom avant que celui-ci ne se présente aux yeux de tous.

*Woaw, je ne savais pas que Saladin était comédien, hé hé, j'irai lui demander une dédicace après !*

Les paroles fusèrent entre les trois personnages principaux, la foule faisait quant à elle de bien étrange réaction. Mais surtout, personne ne voulait garder le silence, comment suivre l'histoire si tout le monde parle en même temps ou fait des explosions abusives dans leur coin ! C'est alors, qu'en toute honnêteté, prenant son courage à deux mains, l'enfant s'abaissa gentiment près de Lucian, lui posant la question fatale.

"- Dit, c'est qui ces Esprits déçus ? Ils sont déçus de quoi ? Tu comprends quelqu... HaaAAAA"

Sans même avoir pu terminer sa question, une lumière aveuglante jailli dans le ciel s'adressant directement près de leur bâtisse, là effectivement, cela devenait bien étrange ! Tenant son compagnon dans sa main, elle profita du souffle du choc pour l'entraîner sur un toit non loin. Depuis le toit de cette maison, Nessa vit non loin l'homme aux cheveux longs qui avait repris parole.

"- Il a l'air super concentré dis moi, hmmm tu es vraiment sûr que c'est un spectacle, franchement j'y crois pas trop, non mais tu as vu les risques pris ? Et ce sont qui ces personnes hein ? Dis Lucian, il faudrait t'acheter des sortes de lunettes !"

Et oui, elle était comme ça la pauvre enfant, enfin pauvre, c'était peu dire. Le visage de celle-ci se fronça devenant plus mature. C'était le moment d'enlever son masque de fillette naïve et prendre part aux festivités. Dégainant en toute simplicité son arme, la douce s'approcha gentiment de Saladin pour en savoir un peu plus sur l'enjeu de cette supercherie qui se déroulait sous ses yeux. Une chose était sûre, l'umbrienne n'avait absolument rien capté à ce qui se déroulait dans cette ville, mais une fois cette information intégrée, quelle rôle y jouera-t-elle ?

*Saladin, que fais-tu ici, qu'est-ce qu'il se passe ?*

Invité

- ...

S'il en avait eu le temps, Lucian se serait enfoui la tête dans une main en soupirant. Bon il savait déjà que cette fille était bizarre, mais à ce point... c'en était presque flippant en fait. Enfin bon, il avait plus ou moins sa réponse : apparemment, elle ne savait rien, ou alors elle jouait très bien son rôle. Embarqué par Nessa, l'Umbrien ne chercha même pas à lutter : il ne voulait pas prendre le risque de l'énerver, ou du moins pas encore. Et puis, s'il avait un bon poste d'observation sur les évènements grâce à elle, il n'allait pas cracher dessus.

Une fois sur place, il croisa les bras et observa mieux les personnages du "spectacle". Une femme, de toute évidence puissante. Un homme, qui ne semblait pas faiblard également. Il ne connaissait ni l'un ni l'autre et les observait quand un bout de pain apparut devant son regard actuellement vert et bleu clairs, mélange harmonieux des deux sous le soleil. Il haussa un sourcil et jeta un coup d'oeil à Nessa. Une drôle de tête... tout le monde en ferait une à côté d'elle. Enfin bon... il accepta le cadeau avec un hochement de tête.

- Merci...

A voir son excitation, Lucian préféra ne pas en dire plus. Déjà il n'avait rien à dire de particulièrement intéressant, et ensuite il se dit que s'il osait parler durant le "spectacle" il pourrait se faire balancer par dessus le balcon... Il regarda la femme qui se présenta comme une certaine Valiane de Trehlnor. Elle parla de choses pour le moins intéressantes et dangereuses. L'Umbrien ignorait tout de l'histoire des esprits Créateurs et Déçus. Il commençait à peine à en apprendre un peu plus sur les mondes. Mais il n'avait pas besoin d'un dessin pour comprendre que c'étaient deux camps ennemis qui s'affrontaient, probablement pour le pouvoir sur tout ce qui existait.

Une nouvelle personne, un visage dans le ciel... puis une des esprits Créateurs, apparemment. Lucian cacha vaguement un bâillement derrière sa main droite. Ces histoires de pouvoir, c'était d'un ennui... Ah et voici que le gentil connaissant la supercherie se dévoilait, Saladin Jaggerjack, pour défendre les Créateurs. Nessa avait raison au fond : on aurait vraiment dit une pièce de théâtre déjà écrite, vue et revue. Il retint un nouveau bâillement, sa voisine lui posant une question. Mais il n'eut pas le temps de répondre : une attaque d'un des deux zigotos manqua les choper de plein fouet. Heureusement, son effet les aida à gagner un autre poste d'observation, presque meilleur en fin de compte.

Lucian soupira en libérant la main que Nessa lui tenait, et épousseta sa tunique en répondant à la question précédente.

- Je ne sais pas ce que sont ces esprits Déçus. Des ennemis des Créateurs, mais pourquoi, je n'en ai aucune idée.

L'homme nommé Saladin reprit alors la parole. Blablabla les méchants, blablabla les gentils. Lucian trouvait cette façon de voir, ou du moins de décrire les évènements beaucoup trop simpliste. Cela dit, c'était peut-être le but : donner une vision très vague et simple pour que n'importe qui puisse facilement rejoindre le camp que cette personne souhaitait. Non décidément, il trouvait toute cette histoire bien trop vague et trop arrangée pour le bas peuple. Il ne se sentait pas concerné du coup. S'il avait été un simple habitant d'Equillios, peut-être aurait-il été entrainé dans l'affaire d'un côté ou d'un autre, sans se poser de questions. Mais ce n'était pas son genre. Si un camp le trouvait assez intéressant pour lui demander de le rejoindre, alors il faudrait lui donner une raison valable. Or, il doutait que ces personnes perdent leur temps de cette façon.

L'Umbrien sortit de ses réflexions en entendant Nessa à côté de lui et répondit.

- Vous aviez raison pourtant. C'est effectivement un spectacle. Une belle représentation donnée au peuple d'Equillios pour les enrôler dans une guerre. Reste à savoir qui jouera le meilleur rôle pour récupérer le maximum d'aide. Et je n'ai pas besoin de lunettes...

Lucian observa alors le visage de Nessa et fronça imperceptiblement les sourcils. Elle avait changé d'attitude. C'en était presque amusant. Et très intéressant. Il nota ce fait comme on prend en compte une caractéristique amie ou ennemie. Au cas où. Apparemment, elle prenait les évènements plus au sérieux que ce qu'elle voulait laisser croire, vue l'arme qu'elle dégaina. L'Umbrien apprécia son jeu de rôle, volontaire ou pas, même s'il trouvait dommage qu'elle se soit dévoilée, même partiellement, devant quelqu'un de plus ou moins inconnu. On n'était jamais trop prudent.

Cela pensé, Lucian la suivit, tout simplement. Il avait l'impression qu'elle connaissait ce Saladin. Peut-être n'était-ce pas le cas, mais en tout cas elle allait vers lui. Puisque cet homme semblait en savoir beaucoup sur les esprits, autant aller l'écouter de plus près, voire lui poser des questions s'il en avait le temps. L'Umbrien n'était nullement intéressé par cette guerre, dont il ne savait rien. Mais s'il pouvait y trouver un intérêt pour son propre but, et qu'on le lui prouvait, alors il n'hésiterait pas à se lancer dedans.