[/!\] Une recherche plutot compliquée! [Terminé]

"- J'en peux plus, je vais mourir !"

La peau sur les os, le ventre criant famine, la douce enfant se laissait ramper dans les rues d'Equillos à la recherche de quoi se mettre sous la dent, elle proposait même d'aider les habitants pour des petits boulots de routines contre un morceau de pain, mais étrangement, aujourd'hui, personne ne la remarquait. Après plusieurs minutes à faire la manche, la douce alla s'asseoir sur une pierre qui se trouvait près de la place de la ville, balançant sa tête en arrière par désespoir montrant au monde entier, sa belle frimousse de boudeuse, tirant la langue aux habitants qui ne faisaient que de passer.

Bien que l'adolescente criait toute sa frustration en elle, aucun mot ne sortit de sa bouche, c'était de toute façon peine perdu; Nessa n'était pas très grande et personne ne la connaissait dans le coin. L'umbrienne était arrivée il y a peu dans ce monde d'équilibre et étrangement, le fait de voir une enfant faire son caprice, ne les faisaient malheureusement pas réagir. Tout en laissant échapper un long soupir, allongée désormais dans une position absolument pas féminine, limite vulgaire, l'écervelée balaya de son regard cyan les alentours jusqu'à ce qu'elle tombe sur une insigne d'une bonne taverne !

D'une traite, la petite créature se releva de son lit improvisé, remit en place sa cape et dépoussiéra un peu son bikini histoire d'être un poil convenable à son arrivée; son épée bien cachée à l'arrière de sa cape crochée à sa ceinture.

"- Hello la compagnie ! Tout baigne par ici ?"

Étrangement, le bruit venait de cesser dans le bar à l'arrivée de la gamine qui, malgré ses paroles bien infantiles, avait le corps d'une jeune femme. Comme un cheveu sur la soupe, la fillette lança un salut bien osé, signe jovialité dans son peuple ! Mais apparemment, ce n'était pas le goût de tout le monde par ici. Nessa resta paralysée devant se silence à couper au couteau, d'ailleurs, elle avait même réussit à entendre une mouche péter, c'était donc peu dire ! Heureusement, ou pas, les messes basses, la plupart à son encontre, reprirent de plus belles. Sa frimousse désormais toute tristounette, l'enfant se laissa guider par son ventre en direction du bar commandant un bon morceau de sanglier.

Alors que la douce, venant d'être servie, mangeait comme une belle cochonne, la question du "paiement" allait sûrement arriver. L'argent n'avait que peu de valeur en ces lieux, bien que toute transaction était acceptée ... Mais voilà, à part une cape sans grande valeur qui la protégeait des intempéries et de son épée qui avait une valeur surtout sentimentale, c'était le désert à l'horizon et pour couronner le tout, son ventre n'était pas rassasié ...

Plusieurs minutes s'étaient écoulées après avoir terminé son assiette. Mais des minutes qui lui servit d'observer les allées et venues du barman, c'est alors que la petite écervelée, de sa petite taille, profita de l'absence du tenancier pour se faufiler dans les cuisines. Les yeux de Nessa s'ouvrirent tellement grand, comme une enfant qui venait de recevoir le cadeau de ses rêves à Noël. La bave lui coulant quelque peu sur le bout des lèvres, commença à se servir croquant un bout de cuisse d'une bestiole inconnue par là, buvant à la louche la soupe du jour jusqu'à ce qu'elle entende à son arrière, une gorge se raclée ...

"- Jeune fille ... Pouvez-vous me dire ce que vous faites ?"
"- Hmph grunch Hmph"
"- Dehors petite chenapante !"

C'était même pas du jeu, la bouche pleine, la fillette ne pouvait même pas se défendre ! La scène s'était passée très vite, le gérant de l'établissement l'ayant prise en flein grand délit, l'empoigna et la propulsa à travers le bar. Nessa s' esclaffa au plein milieu d'une table, manque de la casser littéralement en deux. Les jambes écartées, sa frimousse des plus outrées et les cheveux désormais en bataille, l'enfant insulta de tous les pauvres petits noms de poissons le gérant; celui-ci lui demandant de ne plus jamais remettre les pieds ici tant qu'elle ne pourra pas payer !

"- Pfff, c'est n'imp..."

L'adolescente n'avait pas eu le temps de terminer ses paroles quand elle retourna légerement la tête et vit, là, assis à la table, un mec, un homme, un putain d'Apollon comme dirait l'autre, bref, Ze Man était là ! Il n'en fallait pas plus pour que la douce s'intéresse à lui, ses yeux cyan grands ouverts d'envie, ses mains jointes à sa poitrine, sa bouche se mit enfin à repartir de plus belle !

"- Saluuuuuuuuuuut toi ! Désolée pour la table hi hi, j'aime bien faire des entrées fracassante, c'est juste une scène de théâtre que nous devons jouer avec le tenancier, je sais je sais, il y va un peu fort, mais il faut que cela fasse vrai, alors, tu as aimé ?"

Ses paroles furent suivis d'un large sourire forcé mais si craquant ...

Alors que toute bonne personne censée dans un tel endroit aurait envoyé balader l'enfant, la jetant à terre, limite essayant de la faire sortir du bar, les pieds devant, le bellâtre se montra plus que serviable avec son regard sombre impénétrable qui fit craquer totalement la fillette. Sous le charme, la douce bégayait et n'arrivait pas à allonger deux mots à la suite, elle se décida de ne rien dire et écouta attentivement la discussion de son bienfaiteur à l'encontre du tenancier. Tant bien que mal, l'écervelée tenta de se relever et toute contente de pouvoir commander ce qu'elle souhaitait, se mit à tourner autour de l'homme étrange tout en sautillant.

"- Vi, alors je prendrai heu ... heu ... un bon gros steak de Rator svouplaît !"

Une petite ronde bien finie, Nessa se positionna face au gérant de la taverne, les mains à l'arrière de son dos et récita ces quelques mots telle une première de classe; avant d'accepter l'invitation à s'asseoir à la table de l'inconnu; table bien cabossée du coup ! L'umbrienne déshabilla du visage l'étranger, il était si grand, beau, sa coiffure un peu en bataille sur l'émotion sûrement de la voir se disait-elle. Rien qu'à cette idée, ses joues se rosissent suivis d'un petit sourire narquois au coin des lèvres. Enfin une personne qui l'avait remarquée. En toute confiance mais surtout à l'aise, la fillette retira sa cape à l'arrivée de son assiette et s'empressa d'en manger un bon morceau, proposant à son bienfaiteur un bout, la bouche pleine. Effectivement, la créature n'avait aucune éducation mais elle était ainsi, son caractère y étais bien malheureusement pour beaucoup.

"- Bien là toute de suite ze mange hi hi, c'est trop bon, tu devrais goûter !"

Ouf, la question avait réussi à être évitée, mais pour combien de temps ? Mangeant enfin à sa fin, les questions fusaient dans la tête de la douce, c'est vrai, que pourquoi était-elle dans cet endroit peu recommandable pour une femme de son rang. Enfin, de son rang, c'était bien rare qu'elle honorait son statut. Devait-elle dire que c'était un ventre ambulant qui se laissait guider par lui alors qu'elle ferait mieux de continuer à recherche le groupe qu'elle avait perdu, justement parce qu'elle s'était faufilée dans une foule alors qu'une odeur exaltante de poisson frais se faisait sentir ? Non, ce n'était peut-être pas le moment ni l'endroit approprié, c'est vrai quoi, s'il refusait du coup de payer ?


La pensée de la belle ne se fit pas attendre, bien rassasiée, ce qui était rare, mais surtout pour combien de temps; elle poussa un peu à l'arrière son assiette, signe qu'elle avait terminé et, face à son bienfaiteur, posa sa tête entre ses mains, coudes appuyées sur la table. Toute émoustillée dès que son regard croise le sien, ses joues allaient exploser tellement elles étaient rouges ! Mais l'adolescente ne se laissa pas prier et se lança, celle-ci décroisa ses jambes et en tendit une pour venir la déposer entre les cuisses de l'étranger tout en souriant bêtement.

Décidément, quel curieux personnage celui-là, dans un tel endroit, enfumé, où l'alcool coule à flot dans lequel la majorité des personnes n'étaient autre que des hommes du genre camionneurs, est assis face à une magnifique donzelle qui lui fait des avances, non, le mec ne bronche pas et rejette ses gestes d'affections ! Bon Dieu, mais qu'est-ce qu'il veut celui-là ? Pour commencer, il joue son bellâtre, bon d'accord, pour ce point, il y peut peut-être pas grande chose, merci à ses parents, ensuite, il la protège du méchant gérant puant et en plus, lui offre ce qu'elle souhaite à manger sans même lui demander un morceau ... Il y avait de quoi se mêler les pinceaux !

Se rétractant bien entendu face à la réaction de son hôte, la fillette croisa les bras sur la table et baissa sa tête à l'intérieur de sa belle frimousse de boudeuse; pour changer. Toutefois, cet état lui passa assez vite et leva haut son bras comme un élève de classe qui souhaite poser une question à son professeur, mais cette fois-ci, en claquant des doigts pour appeler le serveur.

"- Une bonne bière de votre cru siouplait !"

Aussi vite commandé, aussi vite servie, elle s'envoya sa pinte d'une gorgée avant de laisser échapper un bien gros rot bruyant. Un sourire de satisfaction se dessina sur son visage alors que ses joues rosissent, mais cette fois-ci, sous l'effet de l'alcool. Ses yeux cyan pétillaient d'excitation, elle voulait chanter à tue-tête, danser dans la salle, faire la fête, prendre du plaisir, bref, se donner à n'importe qui histoire d'oublier l'espace d'un instant, la réelle raison de sa présence en ces lieux.

"- Déjà, pourquoi tu t'acharnes à me poser cette question, demande moi plutôt comment je m'appelle non ? Les présentations avant tout ... Alors, quel est ton petit nom mon coquin ?"

Ses paroles étaient étrangement celles d'une jeune femme tout à fait responsable bien que son regard trahissait sa précédente absorption d'un liquide alcoolisé. Délicatement, l'umbrienne se leva de sa chaise, tout en se déhanchant se montrant en spectacle sous quelques bruits de sifflements d'autres pensionnaires de ces lieux, et s'approcha gentiment de son bienfaiteur s'asseyant juste à ses côtés rapprochant de près son visage au sien pour arriver avec sa bouche à la hauteur de son oreille et chuchota ces quelques mots...

"- Je me présente jeune homme, je suis Nessa, Nessa la grande, et toi mon chou ?"

Mais quelle scène spectaculaire se déroulait actuellement dans ce bar des bas fonds ! On aurait pu croire que les têtes des vieux paysans avec leur nez bien rond et rouge, se transformaient en gueule de loup, hurlant à la mort tapotant leurs pieds au sol. Clair, tous des êtres inférieurs et pitoyable et ça, la jeune enfant le savait très bien et s'en amusait même. C'était connu que les hommes avaient été créés pour distraire la gente féminine et ils le savaient bien. Derrière sa petite frimousse d'enfant, se trouvait une femme, une vraie femme, elle venait d'acquérir sa majorité qui est de 19 ans dans son peuple. Bien que sa race est un ancêtre de l'être humain, elle avait le corps d'une femme, mais un caractère d'une enfant de pas plus de 10 ans. Toutefois, dès que la colère lui prenait ou quand elle décidait enfin d'être sérieuse, son vrai caractère faisait à nouveau surface montrant son âge véritable.

"- Je sens que tu souhaites goûter de ma lame mon chou..."

Les paroles à peine inaudible de son bienfaiteur étaient tout de même parvenus à l'oreille bien sensible de l'umbrienne qui s'empressa de répondre à son tour. L'homme s'était rassit et semblait assez désemparé face à cette situation. Bien que la douce avait toujours quelques grammes d'alcool bien placés, elle pouvait toujours se maîtriser; elle resta assise regardant le bellâtre reprenant son air sérieuse, s'accoudant à la table.

Un grand soupir suivi sa pensée; pathétique, mais quel borné celui-là, à part poser des questions, il ne dit pas grande chose, ok, il passait pour un gentil voulant protéger la fillette de ces vieux pervers du coin, cependant, Nessa s'est toujours débrouillée seule jusqu'à maintenant, pourquoi cela changerait ? Est-ce qu'il serait en train de la sous-estimer ? Son surnom n'est pas à prendre à la légère, ce fut la première femme à être hautement décorée au maniement de l'épée dans le groupe militaire de son peuple ! Mais voilà, le groupe de recherche s'était quelque peu égaré en route ou plutôt, l'enfant avait réussi à les semer sans vraiment le vouloir, mais c'est vrai quoi, partir en expédition limite suicidaire sans même un morceau de viande à se mettre sous la dent !

Un long moment se passait sans échanges de mots entre les deux personnages alors que les rumeurs aux alentours se baissèrent, déçus que rien de plus ne se passe entre cet homme et cette femme. Mais ils étaient loin d'être les seuls et l'adolescente ne comptait encore une fois ne pas en rester là ! Quelle têtue tout de même. La douce se releva gentiment mais beaucoup moins glamour qu'auparavant et retourna s'assoir à l'opposé de l'autre côté de la table se trouvant à nouveau en face de son bienfaiteur. Délicatement, elle remit sa cape et la ferma complètement, cachant ainsi son arme à son dos. Son regard cyan était désormais plongé dans les yeux sombres de l'étranger pour le distraire pendant qu'elle faisait glisser à l'aide d'une de ses mains sous la table, son épée qui se trouvait à l'arrière de sa colonne. Aussi agile qu'un petit félin, elle attrapa l'arme sous la table et la tendit entre ses jambes pointant entre les cuisses de son hôte. Sa main droite était toujours accoudé sur la table alors qu'elle avançait gentiment son visage à l'encontre de son invité, piquant délicatement ce qui faisait de lui un homme.

"- Les règles ont maintenant changés... C'est moi qui pose les questions et toi qui répond maintenant, d'accord ? Alors, quel est ton nom et que fais-tu dans ce taudis ! Tu n'as visiblement rien à voir avec ces vieux pouilleux du coin ! Mais surtout, pourquoi m'avoir aidé alors que tu ne me connaissais même pas ?"

Enfin ! Oui, enfin le petit bougre avait parlé de lui se présentant, la réaction de la fillette fut très rapide, un large sourire naquit sur son visage de pleine satisfaction. C'était également un membre d'une aile militaire de ce monde qui plus est, il était Harmonien ! Incroyable, elle n'avait encore jamais parlé directement avec un homme de ce peuple, enfin, directement dans le sens; conversation tranquille autour d'une table... Toutefois, une personne ne change pas du jour au lendemain et l'étranger demanda à son tour que la douce réponde à sa question. Le regard cyan de l'umbrienne se dégagea gentiment des yeux sombres de son inconnu, balayant les environs essayant d'écouter les conversations perverses des autres tables. Décidément, d'un peuple à l'autre, les bas fonds ne changèrent guère. Le sourire de sa frimousse se retira peu à peu reprenant un air bien réfléchit tout en commandant de bon jus frais pour les deux compères avant de prendre enfin la parole d'un ton tout à fait posé.

"- Stayn, c'est charmant ... Ce qui l'est moins par contre, c'est que tu me prennes pour une gamine ! Je ne dois pas être si jeune que toi, tu as quoi ? 20, 25 ans tout au plus ? Soit, si tes yeux me perce comme une gamine, c'est que tu as beaucoup à apprendre des peuples extérieurs d'Harmonia."

Le gérant du pub arriva avec les deux cocktails de la région bien frais, la jeune femme invita son compagnon de la soirée à entre choquer leur verre à leur rencontre avant que Nessa se prenne une bonne gorgée bien fraîche. Entre temps, l'adolescente avait retirée son épée et remise en place à l'arrière de son dos alors que son hôte avait repris parole. Ses paroles étaient assez étranges et marrantes à la fois ce qui lui arracha un léger rire. Quel homme intéressant oui, et peut-être pas si naïf qu'il en avait l'air, il devrait mieux se méfier des personnes qui l'entoure, jeunes ou non, armées ou non. La magie de ces lieux restait encore un grand secret pour tous. Une deuxième gorgée descendue, l'umbrienne reprit.

"- Cher Général de Brigade, sache que de mon pays, les "chefs" de guerre les plus décorés ne portent pas ce genre de titre donné sur Harmonia. Dans mon peuple, ils portent seulement un nom précis ... Comme Nessa la grande ... Etrange, pourtant, quand je m'étais présentée auparavant, ces mots te faisaient rire"

Bien que ses yeux pétillaient de bonne humeur, ses paroles étaient des plus sérieuses, un petit silence se fit entendre avant qu'elle éclate de rire voyant le regard limite frigide de son invité. Il n'était pas facile à détendre celui-là ! Mais soit, la douce reprit de son sérieux et bougea ses lèvres à nouveau.

"- Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, j'ai retiré ma lame. Pourquoi ne pas t'avoir découpé ? C'est simplement que je ne voulais pas donner une bonne raison aux pouilleux du coin de te manger. La viande fraîche se fait rare de nos jours avec la guerre qui éclate, on se nourrit comme on peut, crois moi ! Mais, si tu me parles d'ignorance, oui, j'aimerai bien être naïve, fermer les yeux sur tout ce qu'il bouge, mais tu vois, les particularités des gens m'interpellent, c'est ainsi, je suis simplement une personne très observatrice, ni plus, ni moins. Pourquoi tu es différent, regarde déjà ton accoutrement, ta coiffure, ta peau, ton visage, tu as l'air d'un ange face aux rustres du coin. Tu as des manières dans la façon de tenir, preuve d'une bonne éducation, je parle celle de l'armée qui t'a formé. Et bien entendu, tes paroles, tu as plus d'un mot dans ton vocabulaire, cela aide. Ce qui me pousse à cette question, que fais-tu donc ici à une heure pareille ? Et pourquoi m'avoir aidé alors que la plupart se foute simplement de ma personne, surtout en ce monde ?"

Une dernière gorgée avant que son verre ne soit vide pour désaltérer un peu sa gorge, ses jambes commençaient à fourmiller et la chaleur du lieu avec la foule la força à nouveau à enlever sa cape, montrant son épée rangée à sa place. La température avait bien monté d'un cran, non pas à cause de l'alcool, mais la nuit tombée, ce lieu était bien bombé, entre la fumée, l'alcool qui pestait à tout va, c'était presque irrespirable. La douce profita de la fraicheur de son verre pour le frotter contre sa poitrine.

C'est étonnant comment une clientèle peut changer dès que la nuit tombe. Bien qu'une taverne reste une taverne, les barbares nocturnes étaient bien pu rustre est se portaient sur l'alcool jusqu'à en perdre totalement le contrôle d'eux-mêmes. Cela pouvait se tourner en baston comme au coma hytilique. Toutefois, à partir d'une heure assez tardive, la majorité des personnes fréquentent ce type de lieu n'était autre que des hommes. Rares se faisaient les femmes de passage, généralement, c'était simplement des femmes de plaisir qui proposaient leur service. Imaginez donc le tableau actuelle, une charmante jeune femme, se trouvant dans un bar du bas fond de la ville, l'heure tournant de plus en plus, l'alcool coulant à flot, l'enfant presque dénudée assise face à une personne de bonne prestance lui faisait parfois des avances ... Oui, la chaleur et la tentions ne faisaient qu'augmenter ...

On pouvait apercevoir à travers la fenêtre, le ciel s'assombrir, laissant place à des astres d'anciens temps qui illuminent peu à peu cette nuit qui commençait. Les passants se faisaient de plus en plus rares, les familles se retrouvèrent chez eux au coin d'un bon feu par ces temps de froid. Les mères allèrent coucher leurs enfants avant de rejoindre leur mari dans le lit conjugal. Pour la majorité des foyers, c'était ainsi, mais malheureusement la guerre qui était en train d'éclater, ravivait de mauvais souvenirs et en faisait apparaître d'autres, beaucoup de troupes perdues, d'hommes, de femmes, d'enfants, morts pour servir leur cause. Quoi de plus simple de boire pour oublier ?

La douce écoutait attentivement les paroles de son bienfaiteur tout en gardant une oreille attentive aux alentours; le brouhaha était de plus en plus fort, certaines querelles commencèrent à éclater et il valait mieux être sur sa garde. C'était connu, les femmes arrivaient très bien à faire deux choses en même temps ! Quand l'harmonien eut terminé sa phrase, son visage s'illumina d'un très beau sourire, en toute reconnaissance, l'enfant lui retourna se sourire tout en reposant son verre. Elle était en age ! Son front suait de chaleur, ce qu'elle ne supportait absolument pas, le froid la ravivait alors que la température surdimentionnée de la pièce, la mettait presque en transe. Quand l'étranger reprit parole. Nessa choisit dès lors de lui offrir sa réponse.

"- Tu sais, en temps de guerre, tu n'as parfois pas le choix, personnellement, j'ai déjà connu des hommes, femmes enfants, mangeant un cadavre abandonné pour se nourrir lors d'une grande bataille ... Et j'avoue que j'en faisais partie. Je n'en suis pas fière, et me considère pas spécialement comme une de ces barbares que tu vois aux alentours, mais il faut bien se donner un peu de force pour aller au combat. Plus ton corps est faible, moins il résiste, CQFD. Concernant mon grade, ce n'est pas tout à fait comme ici, il n'y a pas d'échelon à proprement parlé. "Nessa la Grande" est un titre de légende d'une guerre qui a eu lieu jadis dans mon peuple. Mais si tu veux savoir comparé à ma force, je ne connais que deux personnes bien plus élevées que moi, le chef de ma race et ..."

Trop de souvenir d'un coup, le coktail était malheureusement vide pour reprendre une goutte afin d'arriver à sortir ces quelques lettres formant simplement le nom de son frère. Une légende encore bien vivante, du moins, c'est ce que le groupe de recherche espère au plus haut point, tout comme l'adolescente. Sa tête s'abaissa un court instant regardant les rayures du temps sur le bois de la table, essayant de trouver un quelconque soutient. L'umbrienne en avait presque oublié où elle en était dans ses paroles. Étrange, comment un prénom pouvait vous déstabiliser à ce point. Quelques secondes suffirent pour que l'enfant reprenne ses esprits, voyant son bienfaiteur accoudé à la table, son visage revenu bien malheureusement à la normale. Alors que la douce allait prononcer quelques paroles, une violente dispute éclata juste à l'arrière d'eux et un gros rustre fut balancer pile poil sur la table de nos deux compères. On put entendre au fond de la taverne une personne crier "Baston" et avant que l'on ait put dire ouf, tout le bar se mit à se taper sur la tête !

"- Eh, ho, tu vois pas que cette personne est déjà prise ? C'est mon terrain de chasse, alors casse toi !"
"- Mouahahahahaha, t'es qui toi pour me dire ça ma jolie, allez, vient dire bonjour à ton petit oiseau préféré hmm hi hi"

Le caractère de notre petite Nessa, lui força à engueuler bien fort l'homme qui venait d'atterrir à leur table, mais celui-là, ne semblait pas l'entendre de cette même oreille et essaya de prendre de force la douce enfant qui n'hésita pas une seconde à retirer son épée et à lui couper les bijoux de famille juste sous les yeux de son invité. Le barbare se tordait de douleur et le sang coulait à flot. Les habitués du bar n'étaient étrangement pas très contents de cette action ...

"- Il te faudra penser à autre chose maintenant, cela réveillera un peu ton vrai cerveau ha ha"

Quelle belle bataille générale qui venait d'éclater dans ce petit lieu bien cosy à première vue, enfin, cosy, c'était un bien grand mot, seul les barbares du coin, des harmoniens quoi, se trouvaient à cet endroit. C'était bien la veine de la douce qui ne demandait qu'à faire connaissance avec ce peuple qui, apparemment, avait autant les mêmes pulsions que les umbriens. Soit, mais ce que Nessa venait de faire n'était pas le goût de tout le monde, certes, mais elle était loin de se laisser faire, bien qu'elle jouait son petit jeu, elle en restait pas moins maîtresse d'elle-même et se sentir forcer ainsi, elle ne pouvait le supporter. Son bienfaiteur ne l'avait peut-être pas vu, mais dès que la colère l'enivra, son œille gauche se mit à s'enflammer, une belle petite flamme bleue; c'était toujours ainsi que la jeune femme n'arrivait plus à maîtriser son dégoût.

"- Quelqu'un d'autre veut y passer ?"

Avant même que l'enfant ait pu finir sa phrase, que l'étranger s'interposa pour calmer le jeu, avant d'avertir son départ auprès du tavernier et d'empoigner la douce pour l'emmener hors de cet endroit. Une fois assez loin du bar dans lequel il y avait enfin de l'action, son bienfaiteur lui demanda si elle avait un endroit où loger, ce qui était une excellente question à laquelle l'adolescente n'y avait absolument pas songé. Mais ce qui était le plus étrange, c'est pourquoi son inconnu se mettait soudain à la vouvoyer ? Avait-il peur de ce qu'elle venait de faire ? Profitant d'un court instant pour bien rattacher jusqu'à son coup sa cape, elle s'arrêta jetant son regard dans le sien cherchant une quelconque envie ou non d'une réponse de sa part. Il avait l'air sincère, quoique, personne ne pouvait être sûr de rien de nos jours. Prise dans un élan d'affection, elle s'approcha gentiment de l'harmonien lui prenant sa main.

"- Tu n'as pas d'inquiétude à te faire, tu peux me faire confiance, je ne te ferai pas de mal, sauf si tu m'en donnes l'occasion par des faits insolites bien entendu, mise à part ça, tu peux te laisser aller."

La jeune femme fit deux trois pas en avant et balaya l'endroit de son regard avant de tomber sur un rocher, elle alla s'y asseoir et se balança en arrière regardant les étoiles presque touchables tellement le ciel était magnifique. Ses paupières se refermèrent un court instant, pensant à toutes ses nuits passées seules dans le froid de ces lieux, de ces nouveaux mondes qui s'offraient à elle. Que serait-il passé si elle n'avait pas perdu le groupe de recherche tout ça pour une maudite fringale, décidément, elle ne changera jamais se disait-elle.

Une fine larme se mit à perler le long de sa joue reflétant la lune, pourquoi elle aimait bien la présence de son bienfaiteur ? Son attitude, son regard froid, cette envie de protéger par devoir, oui, c'était comme lui, comme son frère, à la différence, c'est que cette personne la voyait vraiment telle qu'elle l'était, du moins, ce qu'elle voulait bien montrer en ce moment même. A cette pensée, la douce enfant vint déposer sa main sur son ventre tout ouvrant quelque peu ses paupières encore légèrement humidifiées regardant de son regard cyan à ses alentours cherchant son inconnu d'une nuit. Bien qu'elle ne l'aperçu pour le moment, sa tête s'abaissa un court instant, était-il parti ? Faisait-il partit d'un de ses nombreux rêves ? Quoi qu'il en soit, elle bougea tout de même ses lèvres par politesse en réponse à sa question pour chuchoter ces quelques mots tout de même audibles.

"- J'accepte avec grand plaisir cette proposition, je n'ai pas de lieu pour dormir ..."

Ses paroles étaient encore en train de raisonner dans sa tête quand une main vint effleurer sa joue l'essuyant de sa larme qui s'amusait à danser sur son visage. Une autre main apparue, tendue cette fois-ci pour l'aider à se relever. Comme dans un brouillard, à moitié en train de rêver, tout paraissait si flou, les lèvres de l'étranger se mirent à bouger mais aucun son ne parvinrent jusqu'à ses oreilles. Tout en se laissant aller, la douce enfant suivit son bienfaiteur, avant d'accélérer un peu pour le rattraper pour lui prendre sa main. L'autre main de l'enfant était agrippée à sa cape, son regard, devenu à nouveau normal, s'excitait à regarder chaque recoin de ces lieux. Oui, la nuit était tombée et l'adolescente avait totalement oublié cette peur qui l'envenimait chaque nuit, ce souvenir qui l'envahissait quand une des premières guerres, étant jeune, éclata à la tombée du jour dans sa ville. Des cris, des pleures brisaient le silence d'un rêve paisible, tendre et doux. Pourquoi tant de souffrance ? Il ne fallait pas s'étonner pourquoi la douce s'était réfugiée sous son masque d'enfant, voulant rejeter toutes responsabilités d'un adulte aurait envers un autre ... Et alors ? A peine 8 ans, elle avait déjà tué quelqu'un de ses propres mains.

*Kyle, où es-tu ? Tout serait tellement plus facile ... Je ne veux pas être la dernière de ma lignée, je ne pourrais ... Je ne pourrais pas être digne du village, de mon rang, de notre peuple ...*

Perdue dans ses pensées, Nessa n'avait même pas remarqué qu'ils étaient déjà arrivés, c'était magnifique, l'appartement était des plus agréables, on s'y sentait bien, apaisé, ce qui devait également être le cas pour son bienfaiteur qui semblait bien plus chaleureux qu'auparavant. Celui-ci lui fit le tour du propriétaire après que l'adolescente ait retiré ses chaussures. Ses yeux étaient grands ouverts et ne manquaient pas une miette de ce spectacle, si seulement elle pouvait avoir la même chose ... A Umbra, tout était d'os et de pierre sans chaleur, ni apaisement. C'est donc ça la magie d'Harmonia ? Jusqu'à lors, l'umbrienne profita du paysage sans dire un mot, de peur de casser ce magnifique rêve qui s'offrait à elle. Une fois la visite terminée, son bienfaiteur lui laissa libre court dans sa maison, il était vrai qu'une bonne douche serait la bienvenue ! Acquiesçant de la tête, l'enfant partit en direction de la salle de bain, sans retourner la tête.

Délicatement, la jeune femme retira sa cape et la déposa sur un petit rebord, décrocha son haut et le plia en deux au même endroit avant de retirer son petit short et sa ceinture. Son épée bien déposée au-dessus du tas, la douce mis l'eau chaude à couler. Le temps que l'eau arrivait, elle ôta ses élastiques des cheveux et entra gentiment dans cette somptueuse invention.

L'eau chaude venait ruisseler sur les cheveux sales de la douce avant de venir caresser ses épaules et le reste de son corps faisant partir les bouts de terre d'autres aventures passées. L'enfant se caressait, frottant à certains endroits pour faire être totalement propre et digne d'un tel appartement et de son hôte; mais arrivant vers le bas de ses hanches, l'umbrienne sentit sa cicatrice, celle qui partait du bas de ses hanches remontant légèrement dans le dos. L'eau continuait à couler alors que ses paupières se fermèrent, caressant toujours cette maudite cicatrice qui commençait à dater mais qui lui faisait cependant toujours aussi mal. Sa main se mit à trembler tout comme ses jambes, Nessa n'arrivait plus à tenir debout et se laissa tomber à terre, se cramponnant à son ventre, ses larmes sortirent de ses yeux, autant de larmes retenues jusqu'à maintenant mais pourquoi avaient-elles choisies de se faire voir à ce moment précis ? Trop d'émotion, une nouvelle nuit qui s'annonçait, loin de chez elle.

- Une main s'approcha délicatement de mon visage, je sentis sa chaleur, sa douceur, elle était si douce et tendre, quand je sentis un baiser sucré se déposer sur ma bouche. Je me laissait allais dans mon rêve, j'avais bien tort, à peine que l'étranger réussit à se faufiler sous la couverture, ses mains me caressèrent bien plus brusquement qu'auparavant, mes paupières s'ouvrirent quand j'aperçus ses yeux, c'était lui ! -

Un moment partie dans le royaume des songes, la douce enfant ouvrit à nouveau ses paupières, le sol était trempe, sa main sanglotait toujours à son ventre sous l'effet de la chaleur et de la vapeur qui s'était introduite dans ces lieux. Toutefois, c'était la douleur, cette vive douleur qui la lançait à nouveau, l'ambiance environnante, cette chaleur insoutenable avait quelque peu réouvert sa cicatrice, quelques perles de sang se mirent à couler au sol. Essayant tant bien que mal de se relever, la terre étant glissante, l'umbrienne se précipita à la recherche de son inconnu d'une nuit, ne prenant pas le temps de se mettre quelque chose sur le dos, mais ses jambes ne tenant plus, elle glissa sur le bois, tombant à terre laissant échapper quelques mots...

"- Aide ... Aide-moi ..."

Tout se brouillait, les murs devenaient flous, les visages indescriptibles, la pièce tournait tout autour de la douce qui semblait partir peu à peu à nouveau dans le pays des songes. Un bruit sourd s'était fait entendre, son corps commença à flotter, sa tête se balançait au rythme des pas de son bienfaiteur qui s'empressa d'arrêter sa cicatrice qui était en train de pleurer avant de l'emmener dans une autre pièce pour la déposer sur une table. Les yeux de l'enfant, regardèrent la scène comme dans un film, le film de sa vie, oui, c'était lui, Kyle, il était revenu, il était en train de la soigner, comme il l'avait déjà fait auparavant quand elle s'était cachée dans un vieux meuble de leur maison essayant d'échapper à l'invasion d'un peuple ennemi, oui, Nessa s'en rappelait comme si c'était hier ... Ses paupières toujours ouvertes, ses yeux semblaient partir en arrière, perdant peu à peu conscience faisant abstraction de ce qui se passait tout autour ...

- Je l'ai sentis, bien que mes yeux étaient fermés de toutes leur force, crispée de peur que l'on me trouve, mais c'était trop tard, le bras droit du chef ennemi ouvrit d'une force ma cachette si paisible jusqu'à maintenant, me portant de force sur le lit improvisé de la pièce. Mon coeur hurlait, criait, ne cessait de pleurer, mais ma bouche ne voulait pas bouger, mes yeux grands ouverts, regardent la scène, ses mains, posées contre ma poitrine, ne prenant même pas le temps d'apprécier ce plaisir qu'il était en train de me voler, il s'en foutait royalement de mon bien-être, non, il était venu chercher son désir qu'il était en train d'assouvir comme une bête déchainée, arrachant le peu de vêtement que je portais.

Enfin mes paupières réussirent à se fermer, essayant de partir à la recherche d'un rêve apaisant alors que j'étais en train de sentir ses mains descendre le long de mon ventre pour venir se terrer entre mes jambes avant de retirer ce qu'il fallait pour enfin venir me pénétrant, me déchirant de l'intérieur, me déchirant mon âme. Pourquoi ma bouche ne voulait pas crier, cependant, mes larmes parlèrent d'elles-mêmes, je n'arrivais pas à bouger, tout mon corps semblait paralyser face à cette douleur, comment pouvait-on aimer ce qu'on appel "Le sexe" ? Rien de plaisant n'était là, aucun amour n'était partagé, et pourtant, c'était si facile de voler l'intimité d'une personne, d'une enfant, d'une simple enfant de 8 ans ... -

Reprenant peu à peu ses esprits, l'adolescente ouvrit à nouveau ses paupières et vit un bandage au-dessus de sa cicatrice, balayant les alentours de son regard encore triste, elle vit son bienfaiteur bouger ses lèvres, mais le son ne parvenait pas encore totalement dans les oreilles de la tendre jeune femme qui se releva tant bien que mal, se mettant assise sur la table, balançant quelque peu ses jambes dans le vide. Elle eut enfin compris quand elle vit son inconnu se précipiter dans la salle de bain pour nettoyer les dégâts laissés derrière elle.

"- Je suis désolée ... Je ... Je ne voulais pas ..."

Est-ce ça l'amour ? Une personne à qui on s'attache, l'espace d'un regard, bien que celui de l'harmonien était sombre et froid, cela lui donnait un charme plus qu'énorme aux yeux de Nessa. Son corps se chauffer dès que les yeux sombres se posaient sur elle, son coeur cessait de battre à certains moments quand à d'autres, il battait de plus en plus fort. Pourtant, c'était le même sentiment qu'elle avait envers son frère, mais on ne peut être amoureux de notre chair ... Non ? La douce avait bien connu des histoires sans lendemain, elle avait même été promise à une personne de haut rang dans son peuple, mais cela ne lui intéressait pas. Faire la popote et l'étoile à longueur de journée n'était de loin pas son destin. Mais alors pourquoi son bienfaiteur la faisait rougir ?

La jeune femme aperçu un haut auparavant déposé par son inconnu d'une nuit pour qu'elle puisse s'habiller. Du coup elle avait également oublié qu'elle était dans son simple appareil. Rien qu'à la pensée que l'harmonien l'ait vu ainsi, ses joues se mirent à rosir de plus belles ! L'enfant s'empressa de vêtir le t-shirt qui, à l'évidence, était bien trop grand pour elle, mais très confortable. C'est alors qu'elle entendit son cher et tendre à l'arrière lui demandant de l'avertir une fois prête. Nessa attendit un court instant, l'observant, il était comme elle le pensait, bien fait, magnifiquement sculpté avec même en prime de magnifiques tatouages, avaient-ils un sens caché ? Mais ce qui l'interpella, c'est le visage fixe sur un tableau de l'homme.

Nessa descendit discrètement de la table et s'avança gentiment en direction de son bienfaiteur regardant à son tour le fameux portrait. Une très belle femme y était dessinée, des frissons vinrent parcourir le corps encore frais de la douce avant que celle-ci ne vienne s'accrocher délicatement au bras de l'harmonien décidant enfin de couper le silence.

"- Qui est-ce ? Est-ce ... Est-ce ta femme ?"

Visiblement, ce que venait d'énoncer la jeune femme était faux suite à la réaction de son bienfaiteur. Celui-ci, étrangement, éprouva le besoin d'en dire un peu plus sur ses relations avec les femmes, pourquoi parlait-il de ça à cet instant ? Se sentait-il gêné ? La douce se retira délicatement du bras de son hôte et s'approcha gentiment du portrait après s'être frottée les yeux encore humide par les émotions qui venaient de se passer. Cette femme était vraiment magnifique, et c'est vrai, elle ressemblait beaucoup à Stayn. La main de Nessa se leva doucement au devant le portrait, faisant bien attention à ne pas le toucher. Sa main semblait comme s'imprégner de l'énergie qui en ressortait du dessin; beaucoup d'amour y était intégré, l'enfant compris pourquoi se regard si admiratif à son encontre. Gentiment, elle retira sa main et la retourna, regardant sa paume comme pour chercher une quelconque réponse avant de se retourner vers l'étranger.

Tout en se rapprochant de l'harmonien, la douce regarda son visage qui n'avait plus du tout ce même regard froid à vous glacer le sang lors de leur rencontre, c'était un autre visage, bien plus agréable et de plus en plus attirant. Nessa remonta sa main et vint offrir une tendre caresse sur la joue de son invité, comme un geste d'affection que porte une mère à son enfant pour le rassurer. Un silence se plaça entre les deux personnages, qu'est-ce qui était en train de se passer ? L'umbrienne se laissait aller, elle était enfin elle-même, sa vraie nature, cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait offert cet aspect de sa personne à quelqu'un, et encore moins à un inconnu. Comme une scène au ralentit, le temps s'était arrêté, laissant les lumières illuminés ces deux êtres, désormais seuls, seuls dans cette pièce dont ils avaient le premier rôle, dont tout le monde avait les yeux rivés sur eux. Dans cette harmonie, l'adolescente ne put s'empêcher d'inviter à l'aide de son autre main, son bienfaiteur en lui prenant la sienne, la levant gentiment à ses joues. Ses paupières se fermèrent sous la caresse, quel apaisement.

Un petit moment sur un nuage de tendresse s'était fait sentir avant que l'harmonien ne reprenne parole, oui, il se sentait obligé de parler, bien que l'on pouvait tout à fait sentir sa gêne dans ses paroles, mais il semblait ressentir ce besoin. Pourquoi l'on doit à chaque fois avoir sa part de secret, la vie nous force à les garder au fond de nous, ces secrets qui nous ronges, qui sont simplement nos faiblesses ... Les paroles de son bienfaiteur avait réussi à faire rougir notre jeune femme, presque gênée, car l'homme s'était peut-être senti obligé de l'inviter dans une telle situation. "Gêné" était bien l'adjectif qui s'appropriait parfaitement à la situation. Qu'est-ce qui était en train de se passer, Nessa n'arrivait plus à retenir ses multiples gestes d'affection envers son hôte, c'était comme machinal, mais tellement agréable, réconfortant, ce sentiment étrange qu'elle n'avait jamais eu jusqu'à maintenant.

"- Sta... Stayn..."

Son nom était sortit presque spontanément, son corps s'était encore rapproché du sien, manquant presque de le toucher. Ses mains parcoururent délicatement son torse et l'arrière de son dos, effleurant ses marques soigneusement incrustées dans sa peau. Ca lui allait à ravir... Toutefois, l'umbrienne, comparé à son comportement dans la taverne, ne voulait en aucun cas brusquer l'hospitalité de son invité; elle décida de reculer peu à peu retirant ses mains qui vinrent se déposer sur son ventre, caressant sa blessure avant de tourner sa tête regardant le paysage qui s'offrait à eux.

Sans dire un mot, la douce se retira de cet instant si paisible et alla s'installer sur le canapé, ramenant ses genoux contre elle, toute recroquevillée, ses bras croisés à sa poitrine, elle laissa naviguer son regard au travers la baie, les lumières étaient vraiment superbes, c'était peut-être tout bêtement ce lieu qui était magique. L'enfant repensa aux paroles de son bienfaiteur, elle était la première à frôler ce lieu sacré sûrement à ses yeux, rien que pour cela, elle lui en était reconnaissante et ne souhaitait pas être une plaie pour lui; ce qui était déjà bien mal partit. Rabaissant délicatement son visage entre ses bras, la douce espérait au fond d'elle que l'harmonien vienne la rejoindre lui offrant de son plein gré à nouveau ce petit plaisir intense qu'elle venait de vivre à l'instant.

Tout semblait si paisible, dehors le calme régnait, parfois l'on pouvait entendre deux trois personnes se fritter sans plus. Que c'était si agréable de se retrouver dans un endroit ainsi avec un inconnu dont on a pas besoin de se méfier, du moins, dont en s'en fout s'il souhaite votre mort si vous fermez l'espace de quelques secondes. Une première fois pour notre enfant qu'elle se sentait en confiance et ne souhaitait pas que cette mélodie s'arrête sur de mauvaises notes. Les étoiles l'avaient entendues, l'homme se déplaçait la rejoignant dans la pièce jetant à son tour son regard à travers la baie. La vue était une réelle source pour notre corps, se redonner force ou parfois, laisser naviguer son esprit à des souvenirs plus tristes bien qu'heureux. La jeune femme leva la tête, regardant le dos bien dessiné de son hôte qui avait toujours été là en cette nuit pour elle.

Ses pensées mélancoliques la faisait rêvasser tout en abaissant à nouveau sa tête entre ses bras, elle sentit le poids de la lumière sur ses épaules gentiment disparaître. Stayn venait sans doute d'éteindre la lumière souhaitant sûrement se reposer de cette nuit riche en émotions et pouvoir ainsi repartir d'un bon pied espérant que l'enfant reparte aussi vite de sa vie qu'elle n'y est entrée. Toute tristounette à cette pensée, quelques petits sanglots parcoururent tout son corps avant que cette chaleur ne revienne se déposer sur ses mains, c'était de nouveau lui, avait-il aussi sentit ce bien-être, cet apaisement, que l'espace d'un instant, tout s'était enfuit ? Les paroles de l'étranger qui suivirent confirmèrent au grand plaisir l'imagination de notre umbrienne. Quand il eut terminé, un sourire se dessina sur sa petite frimousse, mais ce sourire n'avait rien à voir avec ceux offerts à la taverne, il semblait des plus sincères mais surtout, un vrai sourire de reconnaissance.

Les idées de notre jeune femme cessèrent de fonctionner dès que l'harmonien l'invita à se lever la serrant contre lui, en caressant tendrement son dos se glissant sous son haut. Nessa se laissa faire, appréciant, savourant ce geste d'affection, ce geste si symbolique à ses yeux qui n'omit pas l'arrivée des frissons de plaisir parcourant tout son être. Comme écrit dans un livre, la douce déposa une de ses mains à l'arrière du dos musclé de son bienfaiteur, appuyant légèrement du bout de ses ongles pour donner ce petit plaisir supplémentaire. Son autre main vint effleurer la bouche délicate de son invité. Ses yeux sombres avaient changé, cette froideur n'était plus omniprésente, mais un regard de réconfort se faisait ressentir. Tendrement, la jeune femme enlaça son inconnu d'une nuit remontant ses mains à ses épaules descendant avec délicatesse le bas de ses reins quand celui-ci laissa échapper un "Merci".

Une nuit envoûtante était en train de se créer, l'heure s'était cette fois-ci bien arrêtée, un élan de simplicité dans ces quelques gestes avait pris possession des lieux. Juste deux personnes, s'offrant l'un à l'autre un réconfort intense. L'umbrienne ne put s'empêcher de fermer à nouveau ses yeux, toutes ces douleurs passées, sa cicatrice, ses souvenirs qui la rongeait, semblaient avoir totalement disparus. Là maintenant, ne comptaient qu'eux, ils avaient repris leur premier rôle comme quelques minutes auparavant. Une lumière sombre bleutée entourait nos deux personnages enivrés du moment.

Sa tête se balançait de gauche à droite doucement comme sur une douce mélodie inaudible. Sans s'en rendre compte, Nessa était en train de danser, une danse longue et sereine, son corps contre son protecteur, entre ses mains. Sa frimousse déposée contre le torse de son bienfaiteur, se releva délicatement, regardant ses yeux profondément, avant d'avancer ses lèvres, se mettant doucement sur la pointe des pieds pour effleurer sa bouche désormais muette. Tout en retirant ses bras qui enlaçaient son corps, la jeune femme se plaça au devant de lui, le poussant avec tendresse au niveau de la poitrine contre le grand canapé qui s'étendait à l'arrière. Gentiment, comme un poème, l'umbrienne fit allonger Stayn sur le lit improvisé avant que celle-ci, remontant quelque peu son haut, ne vienne s'asseoir au-dessus du sien, le caressant en toute impunité, son visage, sa bouche, descendant peu à peu à son coup, sur sa poitrine, son torse, en passant par ses hanches. La douce avait ses yeux fermés, son visage doux avait toujours ce sourire si intense affiché, elle était enfin elle-même, se laissait aller, comme si elle était guidée dans ses gestes qu'elle ne contrôlait absolument plus, comme en transe.

L'ivresse de cet instant si paisible avait pris le dessus sur les deux personnages qui s'offrir mutuellement leur corps se laissant aller au plaisir charnel. La douce enfant se laissa transporter par ce sentiment, se faisait guider dans ses gestes par son simple désir de connaître ce plaisir, ce vrai plaisir mutuel que pouvait avoir deux êtres même si ce n'était que l'histoire d'une nuit et que demain tout pouvait s'arrêter. Cette pensée ne frôla pour le moment pas la tête de l'umbrienne bien trop occupée à se faire porter jusqu'à la chambre de son inconnu. Celui-ci donna un coup au passage aux katanas avant de déposer avec délicatesse sa protégée dans ce lit qui invitait à tout écart faisant libre cours aux imaginations les plus enivrées. Nessa avait les yeux à demi ouverts, savourant ce petit délice tout en regardant son bienfaiteur s'offrir à elle, se mettant au-dessus de son corps, elle sentait ses caresses tout le long de son corps lui ôtant gentiment son haut.

*C'est si parfait, est-ce bien réel ? Ce plaisir qui m'envahit, cette excitation qui me prend, cette envie... Alors c'est vrai, deux êtres ensembles peuvent tout de même se faire du bien ?*

Durant un court instant, l'étranger se redressa admirant ce moment, comme pour graver dans sa mémoire cette image d'un bien-être charnel avant de prononcer quelques mots. Les joues rosies de la douce parlaient d'elles-mêmes, les couettes, oui, c'était sa manière de se rajeunir encore plus pour que son masque ne puisse tomber si vite. Pourtant ce soir, son petit jeu, l'adolescente n'a pu le mener jusqu'au bout, tellement elle était enivrée par son protecteur. Une question d'alchimie ? Un concours de circonstance ? Ce lieu encore jamais visité auparavant ? Qui sait, plusieurs critères étaient rentrés en compte pour que ces deux personnages se retrouvent ainsi.

Se perdant dans ses pensées, la jeune femme se releva poussant gentiment en arrière cet homme qui la mettait dans tous ses états; remontant doucement sur lui, elle vint caresser son torse du bout de sa langue, s'attardant quelque peu sur la pointe de sa poitrine avant de redescendre à son nombril jusqu'au bas de son jogging. Ses dents vinrent s'agripper à ceux-ci, retirant à son invité le peu de vêtement qui lui restait. Tous deux, nus en toute simplicité, se frottèrent l'un contre l'autre; Nessa leva la paume de la main de Stayn et la fit venir sur sa poitrine durcie à son bout par l'excitation du moment. Ses hanches se mirent à bouger en toute douceur, cette sensation, de réel plaisir, fit rougir l'umbrienne; aucun mot ne se faisait entendre, leur corps dialoguaient simplement entre eux. Les respirations étaient de plus en plus fortes au rythme des hanches de la douce qui avait de plus en plus chaud, ses mains se crispèrent de plus en plus sur le torse de Stayn sous l'effet de l'excitation.

En toute tendresse, la jeune femme se retira abaissant son visage vers le bas ventre de son bienfaiteur, le caressant du bout de sa langue avant de venir entre ses jambes. Les contractions musculaires de son hôte montrait à quel point le tout lui était agréable, sa respiration était si intense et si craquante, son corps dégageait une chaleur lui faisant perler quelques gouttes de sueur sous ce fantasme devenu maintenant réel. Remontant gentiment son visage, Nessa s'assit à nouveau en toute délicatesse sur son protecteur, le sentant en lui, ces deux corps faisant à nouveau plus qu'un, mais la folie, l'ivresse, l'envie, n'étaient pas encore assouvis, ses hanchent bougèrent à nouveau de plus en plus vite, balayant ses cheveux d'un côté à l'autre sous le choc des deux personnages, ses mains de nouveau crispées sur le torse de Stayn, les respirations qui se mêlèrent aux caresses, aux baisers, à cet échange, cette sensation était en train de monter, ce plaisir, ce soupir qui lui échappa, laissant un autre un peu plus fort, sa bouche n'arrivait plus à retenir le son de sa voix en ce moment si intense jusqu'à l'extase des deux êtres...

"- Je ... je ... hoo"

Son corps ralentissait peu à peu sous le rythme des battements de son coeur qui se faisait si fort, toute rouge après cet acte des plus agréables et si irréel à ses yeux, la douce essaya de parler, mais seul un soupir de plaisir s'en échappa avant que son corps, alors encore crispé, ne vienne se détendre, s'allongeant sur son inconnu encore humide de plaisir. Tout en se laissant gentiment rouler sur le côté, Nessa laissa ses paupières se fermer, retournant à ce plaisir qui venait de se passé, encore bien présent dans ses rêves. Sa main vint se déposer sur la poitrine de Stayn et sa bouche lui susurra ces quelques mots à l'oreille.

"- Merci ... Merci à toi de m'avoir fait redécouvrir ce qu'était ce délice..."