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| | | A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] |  |
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Serena Magami
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| | Sujet: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Lun 23 Aoû - 11:34 | |
| En solitaire, seulement accompagnée de sa chouette Tsuki, Serena avait repris la route d’un édifice qu’elle avait voulu voir depuis qu’elle avait été informée de son existence en Umbra.
Le Temple de la Lune, sur les contreforts du Mont Lunaris.
Avec le petit groupe qu’elle avait involontairement formé lors de leur exploration de l’Asile Oublié, ils avaient longé ce bâtiment mais sans qu’elle puisse y faire un arrêt.
Sur sa route, elle ne croisa pas âme qui vive mais elle évita de justesse un Fauve Pourpre qui passait par là, sans doute attiré par sa nature lucinienne.
Vers la fin de la journée, la forme sombre et la stature imposante du Temple de la Lune apparurent au détour de son chemin.
Avec autant de respect que de prudence, elle poussa les lourdes portes de l’édifice qui grincèrent sur leurs gonds dans un crissement sinistre.
Le bâtiment était inquiétant, les murs de pierre sombre aux hautes colonnes faisaient davantage penser à un mausolée qu’à un lieu de culte dévoué à l’astre de la nuit ou à une quelconque divinité qui y serait associée.
Mais ce n’était pas le temple en lui-même qui l’intéressait mais la bibliothèque que toutes les rumeurs qu’elle avait pu entendre dans les trois mondes qualifiaient comme la plus impressionnante et la plus complète qui soit.
Il n’y avait rien en contrebas, si ce n’était des statues figurant des êtres ailés et elle s’en détourna rapidement.
La Lucinienne sentait le poids de ses ailes, savamment dissimulées sous le manteau adapté qu’elle avait troqué à Leo Denshar.
Avec douleur, elle savait que quiconque les verrait la prendrait comme un ange ou bien une progéniture d’esprit comme les gens de son village l’avaient si longtemps considérée.
Et le pire de tout, c’était qu’elle ignorait complètement ce qu’elle était, elle n’était pas humaine, elle le savait depuis longtemps désormais et ce, en dépit du fait que sa mère, elle, était bien humaine pour ce qu’elle en savait.
Si seulement elle réussissait à mettre la main sur l’ombre de ce père qui prenait un malin plaisir à lui glisser entre les doigts, alors elle parviendrait peut-être à donner une réponse à ses questions.
Elle finit par escalader une à une les marches d’un escalier en colimaçon, tournant sur lui-même.
La Lucinienne s’immobilisa en voyant ce qui apparaissait devant elle, de tous cotés, dans des alcôves de pierre et de marbre, des milliers, des dizaines de milliers d’ouvrage s’entassaient à perte de vue.
Une vague de découragement envahit soudain Serena, comment parviendrait-elle à trouver des informations concernant les portails ouverts depuis Umbra dans une telle masse de documents et, encore plus difficile, des réponses à ses propres questions ?
Un sourire désabusé se dessina sur son visage et elle caressa doucement Tsuki qui somnolait sur son épaule.
- Mettons-nous au travail Tsuki !...
Dans le silence du Temple de la Lune, elle déploya ses ailes et se mit en quête des ouvrages qui pouvaient l’intéresser au plus haut des bibliothèques.
Dès qu’elle trouvait un ouvrage susceptible de lui apporter des réponses, elle redescendait pour déposer rouleau ou manuscrit sur une table de travail puis reprenait son essor pour reprendre ses recherches.
Du coin de l’œil, elle nota que le jour descendait sur Umbra et elle alluma les torches aux quatre coins de la bibliothèque pour éclairer les lieux.
Bientôt arriverait Lucian, ce jeune homme dont l’apparence si similaire à la sienne l’avait tant intrigué dans leur escapade à l’Asile Oublié, jamais elle n’avait rencontré sur les trois mondes un être qui lui ressemblait à ce point.
Mais Serena ignorait si l’Umbrien allait apporter des réponses à ses questions ou bien ajouterait d’autres interrogations aux premières.
Dernière édition par Serena Magami le Mar 4 Jan - 0:04, édité 1 fois | |
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Mer 1 Sep - 16:20 | |
| Au coucher du soleil, au Temple de la Lune, avait-elle dit. Lucian avait donc une journée complète en attendant cet étrange rendez-vous. Allait-il vraiment apprendre des choses intéressantes ? Difficile à dire. Mais, ce qui était certain, c'est qu'il ne pouvait pas passer à côté. Parfois, les gens se ressemblaient, c'était normal. Mais à ce point-là... il ne voulait pas laisser passer une piste plausible, et si ce n'était vraiment qu'une coïncidence, et bien il préférait s'en assurer. Ces cheveux blancs, si fins, cette peau douce à l'aspect vulnérable, cette apparence faussement frêle et enfantine... Seule la couleur des yeux les différenciait, vert profond contre rouge intense.
En attendant d'en savoir plus sur Serena, et peut-être lui-même, l'Umbrien décida de passer le temps de façon utile. Après une nuit calme passée sur un toit, appuyée contre une cheminée, il retourna sur la terre ferme et entreprit d'exercer le seul métier qu'il connaissait : voler. Ce n'était pas difficile. Son agilité l'aidait grandement, de même que son pouvoir : aspirant leur énergie, il pouvait ainsi plonger ses victimes dans une petite somnolence et leur dérober tout ce qui avait de la valeur en toute tranquillité. Mais il n'utilisait ce stratagème qu'en cas de proie difficile. En prime, il connaissait parfaitement bien la ville, et savait où aller pour quel type de cible.
Cependant, Lucian préféra de loin éviter les coins faciles : il risquait de tomber sur un collègue, et n'avait nullement envie de se retrouver sous des questions. Ses anciens "compagnons" ne savaient rien de lui, et il n'avait pas jugé utile de leur expliquer qu'il partait dans d'autres mondes, encore moins de leur dire pourquoi. Il ne comptait donc pas le faire aujourd'hui et se fit discret, ce qui était un excellent entrainement. En plus, l'exercice empêchait son dos blessé de s'endormir sur ses lauriers. Certes, les soigneurs avaient fait du bon travail, mais il avait toujours une certaine douleur en arrière-plan.
Tout doucement, l'Umbrien passa sa journée à dérober or, argent, bronze et bijoux à tout ce qu'il voyait. Il n'avait pas eu de récompense pour la mission à laquelle il avait participé, mais ce temps utilisé à voler compensa la chose. Quand la luminosité commença à baisser, il arrêta son petit travail, compta ce qu'il avait, puis se décida à se mettre en route. Il marcha d'un bon pas au début, puis ralentit petit à petit. Son dos l'élançait, et il se dit qu'il valait mieux ne pas trop forcer... Quant enfin il arriva devant le bâtiment, le soleil disparaissait presque entièrement derrière l'horizon montagneux.
Lucian entra, peu enclin à rester dehors de nuit - qui sait ce qui trainait là-bas une fois les ténèbres régnant - et observa le lieu. Ca ne lui disait rien de particulier. Juste des pierres, des décorations, et une ambiance plutôt pesante. Apparemment, il n'y avait personne dans les environs immédiates. Il se mit donc à visiter au hasard, tournant dans les couloirs, empruntant des escaliers, jusqu'à débarquer dans une bibliothèque à priori immense. Si jamais Serena faisait un tour, il aurait de quoi l'attendre ici. Autant de connaissances devaient bien contenir quelques informations sur les différentes créatures et races des mondes.
Alors qu'il observait les différentes alcôves peuplées de livres, l'Umbrien aperçut un mouvement vif du coin de l'oeil. Par réflexe, il recula pour se dissimuler, mais ne fit pas plus d'un pas. Un éclair blanc, puis un autre. Des ailes. Haussant un sourcil, il observa la créature, en laquelle il reconnut Serena. Il n'avait jamais vu d'individus vraiment différents de lui, à part des elfes et des drows, mais cela ne l'effrayait pas vraiment. Il était plus intrigué : avoir une race en face de lui devrait être plus intéressant que de lire des anecdotes dans un bouquin, aussi précieux soient les livres.
Lucian toussota un peu, puis ouvrit la bouche pour annoncer sa présence. Mais il la referma sans prononcer un son quand Serena se tourna vers lui. C'était... étrange. Une sensation bizarre qu'il avait déjà eue dans la bibliothèque de Tenamas, en lisant des détails dans un livre sur des créatures. Il eut une impression de... déjà-vu n'était pas le terme exact, mais il n'en trouvait pas d'autres. Pourtant, il n'avait jamais croisé une personne d'apparence humaine dotée d'ailes, et il savait qu'il n'avait jamais vu Serena avant cette fameuse mission. Alors, il n'arrivait pas à s'expliquer cette sensation non pas inconnue mais innomée.
Du coup l'Umbrien resta planté là, le regard perdu dans le vague, une expression impossible à déchiffrer dans le fond des yeux, ne semblant plus faire attention à ce qui l'entourait... |
| | | | Serena Magami
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Jeu 2 Sep - 7:22 | |
| Serena volait, au sens littéral du terme, de rayon en rayon.
Pour une fois, elle trouvait ses ailes blanches étonnamment pratiques.
En effet, nul besoin d'échelle pour atteindre les plus hauts rayonnages de la bibliothèque.
Un coup d'ailes et hop ! Elle se trouvait à la bonne hauteur, laissant son regard rouge sang décrypter les titres des ouvrages et refermer ses doigts blancs sur une reliure ou un parchemin si le recueil l'intriguait.
Sur la petite table de travail, déjà une bonne vingtaine de manuscrits s'amoncelaient.
La plupart traitait des différentes espèces qui avaient un jour foulé le sol d'Umbra mais elle avait aussi pris soin d'en prendre d'autres qui traitaient de la guerre légendaire qui avait séparé les trois mondes.
Peut-être ainsi trouverait-elle ainsi une référence au trésor que les Umbriens cherchaient sur Harmonia en ouvrant ses brèches dimensionnelles qui avaient réuni sans le vouloir les trois peuples initialement séparés.
Tsuki, elle, n'était pas passionnée par les recherches de sa maîtresse.
Paresseusement, elle avait rejoint le haut d'une bibliothèque en quelques coups d'ailes et s'y était endormie.
Un ouvrage en mains, battant doucement des ailes pour se maintenir à quelques mètres au-dessus du sol, la Lucinienne en tournait précautionneusement les pages jaunies par le temps quand elle entendit soudain toussoter derrière elle.
Elle se retourna et vit que Lucian se tenait respectueusement quelques mètres derrière elle.
Il l'observait de son regard d'émeraude qui semblait la seule différence dans leur morphologie, si on exceptait les ailes de la jeune femme et le fait qu'ils soient de sexe opposé.
Gracieusement, Serena rejoignit le sol et referma ses ailes qu'elle replia instinctivement sous son manteau.
Elle referma le livre qu'elle tenait pour le poser à coté des autres et adresser un sourire sincère à son invité.
- Merci d'être venu Lucian.
Après tout, le jeune homme aurait très bien pu ignorer son invitation.
Ils avaient échangé des regards intrigués durant leur aventure à l'Asile Oublié mais n'avaient eu guère de temps pour échanger des banalités.
Ne sachant trop par où commencer, Serena posa une question qui la taraudait.
- Comment vont tes blessures ?...
La veille, trop épuisée par le combat titanesque qu'ils avaient mené, elle n'avait pas eu la force de soigner les blessés tel que Séphiel et Lucian.
Si jamais le jeune homme souffrait encore, elle n'hésiterait pas à utiliser son don curatif afin de le guérir au mieux.
Mais, apparemment cela allait car il déclina poliment son offre.
Serena sourit à nouveau, un peu gênée qu'il ait vu ses ailes si tôt, elle ne les avait pas révélées dans l'Asile Oublié.
- J'imagine que tu es surpris. A vrai dire, je ne sais même pas pourquoi j'ai ces ailes. C'est en partie pour ça que j'ai voulu te voir. Depuis que j'erre entre les trois mondes, tu es le premier être avec lequel j'ai une ressemblance aussi flagrante. J'aimerais... que tu me parles un peu de toi et du peuple auquel tu appartiens.
Les pupilles écarlates de la Lucinienne reflétaient son espoir, Lucian allait peut-être enfin lui apporter la réponse cruciale qu'elle attendait depuis si longtemps.
Qu'était-elle ?... | |
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Ven 3 Sep - 18:24 | |
| Lucian observait Serena tandis qu'elle revenait sur la terre ferme et repliait ses ailes. Il avait du mal à se débarrasser de cette étrange impression, mais il le devait : il était hors de question qu'il quittât son attitude neutre et indifférente habituelle. Tant bien que mal, il parvint à ignorer la sensation et se concentra sur ce que disait son interlocutrice. Il se contenta d'un hochement de tête en guise de réponse à son remerciement. En théorie, il n'avait pas vraiment eu le choix, mais ça, elle ne pouvait pas le savoir. Par contre, elle se souvenait de ses blessures apparemment.
- Les guérisseurs de Tenamas ont fait leur travail. Tout va bien.
Il en avait d'ailleurs profiter pour apprendre quelques petites choses sur leurs étranges pouvoirs. La façon qu'ils avaient de se concentrer pour refermer les plaies, ou arrêter l'écoulement du sang... Il avait eu l'impression d'être capable, à long terme et avec de l'entrainement, de pouvoir faire de même. Mais il n'avait pas encore vraiment eu l'occasion de tester. Il faudra qu'il y pense. Pouvoir se soigner soi-même serait un sacré avantage pour un solitaire comme lui.
En tout cas, Serena semblait un peu mal à l'aise. Peut-être qu'avoir vu ses ailes n'était pas une bonne chose. Pour sa part, l'Umbrien ne comptait pas en faire tout un plat. Certains avaient des oreilles pointues, d'autres des crocs et des griffes, elle des ailes. Rien de bien déroutant. A condition bien sûr de ne pas être un fervent croyant de dieux et créatures mystiques ailées. On pourrait facilement la prendre pour une ange envoyée par un quelconque Seigneur tout puissant. Au fond, il pouvait comprendre qu'elle fut mal à l'aise en montrant ses ailes. Sans doute que la plupart des passants hurleraient à l'horreur ou à l'adoration en la voyant comme ça. La seule chose qu'elles provoquaient chez lui était cette étrange sensation, mais il n'avait pas envie de s'attarder dessus.
Lucian haussa un sourcil en l'entendant. Ainsi donc elle ne savait pas ce qu'elle était ? Voilà qui était décevant. Bien sûr, il ne montrait rien de ses pensées, mais cette nouvelle ne l'arrangeait pas. Apparemment, ils avaient eu la même idée en tête en se voyant : demander leur propre identité à l'autre. Et au final... les deux l'ignoraient. Pour une fois qu'il pensait avoir une piste intéressante... et bien non, c'était raté... Il soupira en fermant les yeux un instant avant de les rouvrir presqu'aussitôt pour répondre. Vu l'air de Serena, il allait sûrement la décevoir et l'attrister.
- Je suis désolé. Mais je ne sais rien qui puisse t'aider. Je ne peux que te dire que je n'ai pas d'ailes. Nous avons tous les deux eu le même espoir d'obtenir des réponses l'un avec l'autre apparemment.
Voilà. Le coup d'épée dans l'eau était là. C'était plutôt rageant. Mais l'Umbrien pensait tout de même pouvoir peut-être continuer à remonter cette piste. Savoir d'où venait Serena par exemple. Quand y était-elle née, quelle était sa famille. Il y aurait forcément quelque chose à suivre. Cependant... était-ce la bonne route ? Après tout, Lucian ne pouvait se baser que sur une étrange ressemblance, rien de plus. Et une vague sensation. C'était bien maigre comme indices. Et puis, il n'avait pas d'ailes, ce qui était une sacrée différence entre eux. Alors... il allait devoir réfléchir pour savoir s'il devait prendre le risque de suivre une fausse piste laborieuse ou pas... |
| | | | Serena Magami
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Sam 11 Sep - 19:20 | |
| Serena attendait avec une impatience non dissimulée ce que Lucian allait lui révéler, il y avait si longtemps qu’elle cherchait des réponses à ses questions !...
Mais, contre toute attente, le jeune homme soupira et ses yeux émeraude reflétaient un regret sincère.
- Je suis désolé. Mais je ne sais rien qui puisse t'aider. Je ne peux que te dire que je n'ai pas d'ailes. Nous avons tous les deux eu le même espoir d'obtenir des réponses l'un avec l'autre apparemment.
La Lucinienne eut l’impression qu’elle se brisait en mille morceaux intérieurement, encore un espoir d’en savoir plus sur sa véritable identité réduit à néant !...
Toutefois, elle baissa simplement la tête et força un sourire, seul son regard écarlate qui s’était soudain assombri donnait la mesure de son désarroi.
- Je comprends…
Elle s’éloigna de quelques pas de Lucian pour qu’il ne remarque pas à quel point elle était désemparée et fixa son regard couleur rubis sur la Lune qui se frayait difficilement un chemin dans le ciel obscur chargé de nuages d’Umbra.
Si Lucian ne pouvait lui apporter aucune réponse, elle se devait au moins de l’éclairer quelque peu sur sa propre existence.
Il méritait bien cela, ne serait-ce que pour le fait de s’être déplacé jusqu’ici, au mépris des dangers qui peuplaient les contreforts du mont Lunaris.
Serena se retourna donc vers Lucian et lui sourit doucement tandis que leurs regards étincelants se croisaient.
- Vois-tu, il y a des décennies que j’ai vu le jour en Lucina désormais. Ma mère était une humaine, cela je le sais, il y a bien longtemps qu’elle n’est plus de ce monde d'ailleurs. Quant à mon père… je ne l’ai jamais rencontré…
Bien sûr, il y avait toutes ces visions de la figure paternelle qui avaient émaillé ses péripéties entre les Trois Mondes mais on ne pouvait décemment pas appeler ça une rencontre.
La Lucinienne reprit doucement afin de ne pas davantage surprendre son interlocuteur, nul doute que Lucian n’imaginait pas un seul instant que celle qui se tenait devant lui approchait de son siècle et demi.
- Ma mère m’a toujours dit que mon père était un Esprit, que c’était pour cela qu’il nous avait laissées… Mais je ne sais pas ce qu’il en est réellement. La seule chose dont je sois sûre, c’est que je lui dois l’apparence que j’arbore.
Serena n’était pas certaine d’éclairer davantage le jeune homme qui se tenait à ses cotés.
Mais elle avait fait preuve de franchise, c’était tout ce dont elle était capable pour l’instant.
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| | | | Invité
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Mar 21 Sep - 9:08 | |
| Lucian n'avait pas vraiment besoin de regarder Serena pour deviner sa déception : elle était sans doute très proche de la sienne. Mais elle ne souhaitait apparemment pas trop la montrer et il préféra respecter cela. Après tout, il était pareil. L'apparence n'était pas leur seul point commun à priori. L'Umbrien tourna son regard vers les nombreuses rangées de livres qui couvraient les murs. Peut-être y aurait-il une réponse là-dedans ? Après tout, Serena semblait en chercher une, alors... et il se rappelait très bien la sensation qu'il avait eue à Tenamas, en observant une illustration abstraite de créature étrange. Il ne pouvait pas croire que ce n'était qu'une impression, qu'un bout de pain mal passé du matin. Et puis, il avait eu à peu près la même en entrant ici et en voyant l'apparence ailée de son interlocutrice. Non, il y avait forcément un lien, c'était obligé.
Sentant que Serena revenait à lui, Lucian laissa la vue des livres pour soutenir son regard et l'écouter. Au moins, elle était honnête, il n'avait même pas eu besoin de poser ses questions pour en avoir les réponses. A entendre la façon dont elle décrivait son âge en décennies, il sentait que ce n'était pas juste 20 ou 30 ans, mais bien plus. Etait-ce possible ? Il lui semblait avoir lu que certaines créatures, comme les elfes, pouvaient vivre longtemps, voire éternellement, mais... c'était plutôt bizarre de s'imaginer quelqu'un à l'apparence aussi jeune que lui mais à l'âge réel bien plus grand. Enfin, là n'était pas le plus important.
Elle était née dans le monde de Lucina donc. Et si cela faisait longtemps, alors en théorie les portails vers les mondes n'étaient pas encore ouverts. En toute logique, il semblait donc impossible qu'ils aient un lien de parenté particulier. A moins que sa propre naissance eut lieu après l'ouverture des passages. Mais ça... il était bien incapable de le savoir, ignorant complètement son âge réel. L'idée d'être plus vieux que son apparence ne lui effleura pas l'esprit : il était humain d'après ce qu'il avait pu constater, ou à moitié, mais n'avait rien trouvé de magique ou autre dans le sang. Il n'avait pas d'ailes, donc en théorie s'il avait un lien avec Serena, ce n'était que partiellement, et il n'aurait pas eu cette longévité importante.
Lucian secoua légèrement la tête. Toutes ces réflexions sans réponses devenaient agaçantes. Il écouta la fin des informations de Serena. Un Esprit pour père ? Comme les Créateurs et compagnie ? C'était peut-être un peu trop... D'après ce qu'on lui avait dit et ses lectures, ces Esprits étaient bien plus que puissants, et même si Serena n'était pas une petite fille sans défense, il l'imaginait bien plus forte et étrange si c'était un Esprit qui l'avait engendrée. Cependant, tout le monde sait que les ignorants prennent le plus simple des elfes pour un dieu, alors... une créature inconnue pour un Esprit, pourquoi pas.
Cela dit, toutes ces informations ne l'aidaient pas vraiment. Il en savait plus sur Serena, mais il ne pouvait pas construire sa propre identité à partir de ces détails. La seule chose à priori qui pouvait les lier était cet... "Esprit". Un être leur ressemblant, sans doute aux cheveux blancs, avec des ailes. Lucian avait vu un recueil sur des créatures ailées, parlant d'anges et de démons. Mais le texte faisait plus légende et conte que réalité.
En tout cas, Serena avait répondu apparemment en toute franchise, alors pour une fois, l'Umbrien pouvait bien l'être aussi, même s'il doutait que sa propre histoire soit utile.
- Je vois... je pense qu'il peut y avoir un lien avec cet être, mais je ne sais pas encore vraiment lequel. Pour ma part, je pense être né en Umbra, et... c'est tout ce que je sais. Je n'ai aucun souvenir particulier avant d'arriver à Tenamas et d'y vivre depuis.
C'était en partie la vérité. Sauf qu'il avait quand même quelques souvenirs, mais bien trop vagues pour qu'il les comprenne, alors les raconter... c'était totalement impossible, même s'il le voulait. Par contre, il pouvait partager ce qu'il avait lu dans la bibliothèque de Tenamas, même si là encore ce n'était pas grand chose.
- Dans un livre sur diverses créatures, j'ai pu lire un passage traitant d'anges et de démons. Même si c'était davantage une légende religieuse qu'autre chose, les détails donnés étaient plutôt précis, et ils auraient un rapport avec la lune, une influence ou une histoire - le texte n'était pas très clair sur ce point.
Lucian jeta un coup d'oeil vers les livres, songeur.
- Ce Temple est dédiée à l'astre nocturne il me semble. Peut-être pouvons-nous y trouver quelque chose de plus précis sur cet... Esprit dirai-je, bien que j'aie des doutes sur cette nature-là. |
| | | | Serena Magami
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Mar 21 Sep - 11:32 | |
| Serena releva ses yeux écarlates en direction de Lucian qui daignait enfin vaincre le silence pesant qui s'était installé entre eux.
- Je vois... je pense qu'il peut y avoir un lien avec cet être, mais je ne sais pas encore vraiment lequel. Pour ma part, je pense être né en Umbra, et... c'est tout ce que je sais. Je n'ai aucun souvenir particulier avant d'arriver à Tenamas et d'y vivre depuis.
La gardienne était surprise par cette révélation.
Lucian, un Umbrien ? Jamais elle ne l'aurait jamais imaginé !...
A son apparence calme, réfléchie, elle le pensait venir du même monde que le sien, au pire être Harmonien mais certainement pas du monde des ténèbres.
Aux yeux de Serena, cela réduisait la mince chance qu'ils aient un lien.
Et, pourtant, leur apparence ne pouvait pas être une coïncidence, c'était impossible !
Manifestement, son vis-à-vis se perdait aussi en réflexions à la différence que lui les exprimait à voix haute.
- Dans un livre sur diverses créatures, j'ai pu lire un passage traitant d'anges et de démons. Même si c'était davantage une légende religieuse qu'autre chose, les détails donnés étaient plutôt précis, et ils auraient un rapport avec la lune, une influence ou une histoire - le texte n'était pas très clair sur ce point.
La blanche jeune femme se tut, elle aussi avait entendu parler d'anges dans sa longue existence, des êtres ailés aux services des Esprits pour ce qu'elle en savait.
Mais elle avait été bien trop adulée dans son enfance pour accepter être une telle créature.
Bien sûr, sa dévotion allait aux Esprits mais elle refusait de se considérer comme un être élu afin de les servir.
Déjà, le regard émeraude de Lucian s'éloignait d'elle pour se perdre sur les étagères à perte de vue surchargées de manuscrits.
- Ce Temple est dédiée à l'astre nocturne il me semble. Peut-être pouvons-nous y trouver quelque chose de plus précis sur cet... Esprit dirai-je, bien que j'aie des doutes sur cette nature-là.
Cette fois, la Lucinienne eut un sourire, entendre quelqu'un d'autre douter de la nature spirituelle de son père lui mettait du baume au coeur.
Elle n'avait jamais voulu être considérée comme une progéniture d'Esprit et tout ce qu'elle voulait, c'était savoir ce qu'elle était une bonne fois pour toutes, éloigner à tout jamais toute adulation des regards des gens qu'elle croisait.
A pas doux, elle rejoignit l'Umbrien qui lui ressemblait tant.
- Tu as raison. Rien ne sert de se perdre en conjectures. Mieux vaut unir nos forces pour tenter de trouver des réponses à nos questions.
A sa grande joie, Lucian semblait tout à fait de son avis et, d'un geste, elle désigna le monceau de documents qu'elle avait rassemblé sur la table de travail.
- J'ai déjà rassemblé des documents qui m'intéressaient, des recueils sur les différentes espèces ayant jamais foulé le sol d'Umbra, l'histoire de la Grande Guerre et bien d'autres choses encore. Là-dedans, il y a sûrement...
Serena s'interrompit brusquement et se figea devant le spectacle surprenant auquel Lucian et elle assistaient.
Un des livres empilés sur la table au milieu des rouleaux manuscrits s'était brusquement illuminé, dégageant une lueur aussi blafarde et tendre que celle de l'astre lunaire.
Sans savoir pourquoi, elle se sentait irrémédiablement attirée vers l'ouvrage.
- Qu'est-ce que c'est ?...
Insensiblement, la Lucinienne se mit à tendre la main vers ce livre.
Pour une raison totalement inconnue, elle savait qu'elle devait s'en saisir, que toutes les réponses à ses questions pouvaient se trouver dans ces pages.
Elle ne se rendait même pas compte que Lucian à ses cotés semblait subir la même attraction de l'étrange recueil qui luisait doucement mais de plus en plus fort à mesure qu'ils approchaient tous deux la main de la reliure.
Mais soudain une voix les arrêta dans leur élan.
"C't'à moi !"
La voix aigûe et agacée les sortit brusquement de leur torpeur.
Surgissant de nulle part, une bestiole blanche aux vagues allures de lapin, une gemme rutilante sur le front, atterrit sur la table, se saisit du recueil et détala à toute vitesse dans la bibliothèque par bonds successifs.
Voir détaler la créature avec le précieux recueil finit d'arracher Serena à la torpeur qui l'avait saisie.
- Hé ! Reviens ici tout de suite !!!
La blanche Lucinienne déploya ses ailes et se lança à la poursuite de la bestiole qui bondissait partout pour disparaître au plus vite.
Ce livre ne devait pas leur échapper ! | |
| | | | Invité
Invité
| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Sam 2 Oct - 15:01 | |
| Les anges, Lucian n'en savait pas énormément à leur sujet. Juste une vieille légende consignée dans ce fameux livre qu'il avait parcouru à Tenamas, aux mots bien trop religieux à son goût. Soit disant qu'ils étaient des êtres choisis par les Esprits Créateurs pour veiller à faire respecter leurs volontés, conçus sur la Lune pour leur offrir le pouvoir de l'astre nocturne, tout aussi légendaire que le reste. Peut-être qu'ici, il pourrait vraiment trouver une piste à ce sujet. Mais jusqu'à quel point avait-il un lien avec ces vieilles histoires ? Il voulait en savoir plus, mais craignait que ce soit inutile. Difficile d'être certain de ne pas perdre son temps...
Cependant, unir ses forces avec celles de Serena ne pouvait qu'être avantageux. La seule chose dont il était certain, c'est qu'ils avaient un lien. Impossible de croire le contraire. L'Umbrien suivit des yeux le mouvement de son interlocutrice pour voir le tas de documents déjà préparé. Elle n'avait pas trainé, ça c'était sûr. Il imaginait déjà qu'ils passeraient la nuit à fouiller tout ce bazar, quant un des manuscrits se mit à luire au milieu des autres. C'était déjà assez inhabituel comme ça, mais un autre détail ajouta à l'évènement : une étrange attirance.
Lucian fronça les sourcils, méfiant, bien que sa prudence presque maladive ne changea rien à cette envie de s'approcher, d'attraper l'ouvrage, de le dévorer, quitte à y passer tout le reste de sa vie. Avant même d'avoir fait attention, il s'était déjà approché, le regard braqué sur le livre, et une main déjà légèrement levée pour l'attraper. Cette impression que toutes ses réponses étaient juste là, à portée de doigts, était à la fois horrible et délicieuse. Dans les deux cas, il ne pouvait se défaire de cette attraction, malgré toute sa paranoïa naturelle.
Puis tout disparut quand une voix se fit entendre, sur un ton agacé. L'Umbrien tourna la tête pour apercevoir une petite bestiole blanche, aux longues oreilles faisant penser à celles d'un lapin, avec un rubis vif fixé sur son front. Il n'eut pas le temps de bouger que déjà la chose avait bondit sur la table, attrapé le précieux livre, et repartait avec. Cela suffit à sortir les deux chercheurs de leur rêverie. Pour les faire tomber dans un tout autre état : la psychose.
Il était hors de question que ce manuscrit disparaisse. Qu'ils contiennent des réponses ou non, que ce fut un piège ou une bénédiction, dans tous les cas, Lucian ne pouvait pas lutter. Il devait le récupérer, quitte à y passer toute sa vie sans jamais se reposer. Et apparemment, Serena était aussi obsédée par cet objet que lui. Ce qui était parfait : ils allaient pouvoir être plus efficace pour attraper cette bestiole !
L'Umbrien se mit à courir à la suite de l'espèce de lapin blanc, laissant à Serena le soin de repérer leur cible. Il avait sa petite idée sur ce qu'il comptait faire, mais il avait besoin de l'aide de la Lucinienne. Levant la tête, il l'appela tout en continuant à courir, zigzaguant entre les étagères.
- Serena ! Dès que tu l'as trouvé, dis-moi où il est !
En attendant, Lucian essayait de suivre à peu près l'itinéraire qu'avait pris la bestiole, mais ce n'était pas évident. Il avait beau être rapide, ce n'était pas suffisant pour suivre cette boule de poils sautante, et bientôt il le perdit de vue. Mais il continua quand même, attendant les consignes de Serena. Quand enfin elle le trouva et lui indiqua grâce aux thèmes des étagères où était sa cible, et surtout vers où elle se dirigeait, l'Umbrien contourna quelques couloirs de livres. Quand il jugea être au bon endroit, il sortit son fouet et le déroula d'un mouvement vif du poignet.
Puis, il s'accroupit derrière le bout d'une étagère, et attendit. S'il ne s'était pas trompé et que Serena avait bien vu...
Boing boing boing.
La voilà !
Ni une ni deux, Lucian se releva d'un coup et, sans même prendre le temps de menacer la bestiole, lança son fouet à l'assaut du haut de l'étagère. L'arme s'agrippa à un clou qui dépassait. L'Umbrien tira de toutes ses forces, décuplées par l'attirance qu'il avait pour le livre volé, et parvint à faire dégringoler l'étagère sur la créature, livres avec. En une seconde, la boule de poils disparut sous le meuble et son contenu. Lucian ramena son fouet et l'enroula vite fait avant de s'avancer avec prudence. Il était prêt à bondir sur la bestiole si elle parvenait à sortir de ça. |
| | | | Serena Magami
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Sam 2 Oct - 17:34 | |
| Serena s'était élancée vers le plafond de la bibliothèque pour ne pas laisser échapper cette étrange créature et l'ouvrage avec lequel elle détalait.
Mais une poursuite à tire d'ailes avec un plafond au-dessus de sa tête, aussi haut soit-il dans le Temple de la Lune, n'avait rien d'une sinécure.
Et cette maudite bête filait vite par bonds successifs, elle se glissait entre les étagères, bondissait à toute vitesse et changeait de section de la bibliothèque sans attendre.
Mais la Lucinienne ne lâchait pas prise, elle ne la laisserait pas filer !
D'ailleurs, ce qui lui cria Lucian derrière elle montrait qu'elle n'était pas seule dans cette chasse.
- Serena ! Dès que tu l'as trouvé, dis-moi où il est !
Elle hocha brièvement la tête et accéléra en contournant un pilier pour tenter de prendre la bête à revers.
Et ses yeux écarlates se posèrent sur la bestiole qui détalait entre deux bibliothèques.
- Ici, Lucian !
D'un geste, elle matérialisa un kunaï de glace qu'elle projeta et qui se planta au sommet d'une des deux bibliothèques de la section que la créature traversait.
Le jeune homme n'eut pas besoin de se le faire dire deux fois, il pila net face à la bibliothèque qu'elle lui indiquait.
Avec l'agilité qui les caractérisait tous deux, il élança son fouet vers l'une des deux étagères, accrocha une des extrémités et la fit basculer en tirant de toutes ses forces.
Une pluie de livres et de manuscrits en tout genre se déversa sur la bestiole qui finit ensevelie dessous, la bibliothèque qui tombait s'arrêta dans sa chute, bloquée par les étagères qui lui faisaient face et le tas d'ouvrages à terre.
Serena rejoignit Lucian portée par ses ailes et elle atterrit souplement à ses cotés avant de les replier sous son manteau.
Ses yeux couleur rubis se posèrent sur le tas de livres sous la bibliothèque effondrée, un vague nuage de poussière qui retombait doucement sur la catastrophe.
Puis elle se tourna vers le jeune Umbrien qui lui ressemblait tant, presque timidement.
- Tu... Tu ne crois pas qu'on y a été un peu fort ?...
A bien y réfléchir, leur démonstration de force et la manière dont ils avaient réagi étaient un peu démesurées, un peu comme si quelque chose au fond d'eux les avait fait bondir, piqués au vif par l'intrusion de la créature.
Mais un soubresaut dans la montagne de livres renversés la fit se retourner.
C'était impossible, une bête quelconque ensevelie sous un tel poids ne pouvait survivre, elle aurait dû être réduite à l'état de marmelade sanguinolente.
Mais les soubresauts s'amplifièrent encore et encore et soudain la bestiole blanche émergea du tas qui venait de manquer de l'écraser.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'avait pas bonne mine, elle descendait du monticule en zigzaguant, un peu comme un ivrogne après une soirée trop arrosée.
Et sa voix n'était pas plus assurée que sa démarche.
- Ca... Ca fait... pas du bien, ça...
Puis elle s'étala comme une crêpe aux pieds des deux jeunes gens.
Serena s'accroupit pour examiner l'étrange créature aux allures de lapin et la soulever doucement, ce n'était pas vraiment son genre de faire du mal à qui que ce soit.
Elle esquissa un sourire désolé à l'attention de la bête qui gémissait entre ses mains, les yeux complètement étourdis, elle n'était même pas sûre que celle-ci l'entendrait vu son état.
- Je suis sincèrement navrée. Nous ne voulions pas en arriver là mais ce livre avait l'air important pour nous alors...
Voyant que la bestiole ne lui répondait pas, son regard couleur rubis se posa sur le monticule de livres renversés.
Certes, ils avaient arrêté la créature qui s'était emparée du livre qu'il convoitait mais celui-ci avait disparu sous le flot d'ouvrages qui avait enseveli la bête qui le portait.
Cela leur prendrait un temps fou de le retrouver sous cette montagne d'ouvrages de toutes sortes.
Brusquement, elle sentit la petite créature s'arracher à son étreinte et, d'un bond, celle-ci se retrouva en défense devant le tas de livres renversés.
Ses yeux toujours clos, elle pointait une de ses pattes minuscules en direction des deux albinos, dans une posture accusatrice.
- Vous z'êtes que des intrus !... Vous z'avez pas le droit de poser vos sales pattes sur l'héritage des Sélènes !...
Serena consulta Lucian du regard, qu'est-ce que cette créature voulait dire en parlant d'"Héritage des Sélènes" ?
Manifestement, le jeune homme n'en savait pas plus qu'elle mais l'étrange bête blanche semblait ne pas en avoir fini avec eux.
Elle bondissait littéralement de rage, désormais, en une sorte de danse tribale.
- Vous z'allez voir ! Vous z'allez regretter d'avoir foulé le sol du Temple de la Lune !...
La bestiole s'arrêta dans sa danse des plus curieuses et la gemme sur son front rutila violemment, baignant la bibliothèque d'une lumière rouge si intense qu'elle obligea les deux jeunes gens à fermer les yeux.
Serena attendit avec angoisse, prête à une attaque quelconque, complètement éblouie.
De longues secondes s'écoulèrent et elle rouvrit prudemment un oeil.
Rien ne semblait bouger et la petite créature blanche s'était figée, apparemment perturbée.
Elle se tourna de coté et d'autre, faisant bouger ses longues oreilles blanches, comme si elle attendait quelque chose ou quelqu'un avant de laisser échapper un murmure.
- Rien ?...
Alors qu'elle se retournait vers Serena et Lucian, elle se figea brusquement en ouvrant d'immenses yeux bleus.
- Aaah !...
Elle les pointait du doigt, comme si elle les voyait pour la toute première fois.
Mais qu'est-ce que c'était que cette étrange créature à la fin ?...
Dernière édition par Serena Magami le Dim 3 Oct - 14:24, édité 2 fois | |
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Dim 3 Oct - 10:10 | |
| Lucian observait le massacre en se sentant bizarre. C'est vrai que ce n'était pas son style de foncer comme ça, et encore moins de risquer d'abîmer des livres en les bazardant par terre d'une façon aussi barbare. Il jeta un coup d'oeil à Serena, mais ne répondit rien. Il n'avait rien à dire, et, surtout, le bruit qui parvint du tas de bouquins le fit retourner la tête. Après avoir pris tout ça sur la tête, la bestiole était encore en état de bouger ? Décidément, rien n'était normal depuis qu'il était entré dans ce temple... entre la Lucinienne qui a des ailes, un livre attractif bizarre et une créature psychopathe indestructible...
La chose blanche parvint à se dégager, avec un air plutôt comique de celui qui a pris un coup en pleine poire mais qui n'a pas vraiment eu mal. Avant de s'étaler par terre. L'Umbrien laissa le soin à Serena de s'en occuper, préférant observer la pile de livres. C'est vrai qu'au fond, ce n'était pas très malin d'avoir utilisé cette technique pour arrêter le voleur. A moins que le bouquin convoité ne se remette à illuminer la pièce, comme tout à l'heure. Ce système de recherche pouvait être bien pratique.
La petite bestiole échappa soudainement à Serena et se mit à les accuser. Lucian la regarda en haussant un sourcil légèrement. De quoi parlait-elle ? Les Sélènes ? Il n'avait jamais vu ce nom, ni entendu. Il lança un regard aussi interrogateur à la Lucinienne que celui qu'elle-même lui apporta. C'était clair et net : ni l'un ni l'autre ne comprenait. Ca ne faisait jamais qu'une question sans réponse de plus... l'Umbrien commençait à y être habitué à force.
La créature se mit à danser, apparemment enragée et vraiment pas contente. Lucian l'aurait bien calmée d'un coup de fouet bien placé, mais la pierre sur son front se mit à briller au point qu'il dut abriter ses yeux d'une main pour éviter de devenir aveugle, même temporairement. Apparemment, la chose s'amusait à leur lancer un sort, sans doute pour les punir, mais la magie n'était pas vraiment son truc à lui alors... il n'avait aucune idée sur la façon de contrer ce genre d'attaque, et ne pouvait qu'être prêt à bondir sur le côté quand quelque chose essayera de l'atteindre.
Le temps passa et... et rien. Lucian retira sa main pour ouvrir un oeil, exactement de la même façon que Serena, tâtant le terrain. Apparemment, il ne s'était strictement rien passé. Ni calamité ni sortilège ni attaque. L'Umbrien ouvrit donc son deuxième oeil et observa la créature. Elle semblait pétrifiée, tout aussi surprise qu'eux de l'inutilité totale de son acte. Puis, d'un coup, elle se tourna vers eux et ouvrit de grands yeux bleus brusquement. Lucian en eut un mouvement de recul. Mais qu'est-ce que c'était que ce truc... Elle avait l'air tout d'un coup excitée, complètement timbrée aussi.
Sa prudence revenue, maintenant que le livre était enseveli temporairement, Lucian porta la main à son fouet, la passant sous sa tunique, et se tint prêt à réagir si la bestiole l'attaquait à nouveau.
- Nous voulons juste voir un livre, ni le voler ni l'abîmer. Mais nous n'hésiterons pas à utiliser à nouveau la force si ce simple droit à la lecture nous est encore refusé, ce qui est plus qu'inconcevable dans une bibliothèque accessible à tous.
Lucian était très calme, mais un reste de cette attirance le faisait paraître clairement menaçant, malgré son apparence frêle. Il VOULAIT ce livre, et il l'aurait, quitte à bafouer tous ses principes de prudence et de laisser les autres se battre en première ligne à sa place. |
| | | | Serena Magami
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Dim 3 Oct - 15:59 | |
| Profitant que l'étrange bête restait totalement estomaquée en les pointant du doigt, Lucian reprit son calme en enroulant de nouveau son fouet et essaya de rétablir la communication.
- Nous voulons juste voir un livre, ni le voler ni l'abîmer. Mais nous n'hésiterons pas à utiliser à nouveau la force si ce simple droit à la lecture nous est encore refusé, ce qui est plus qu'inconcevable dans une bibliothèque accessible à tous.
Sa petite diatribe finit par réveiller la bestiole qui semblait pétrifiée jusque là et qui referma brusquement ses grands yeux.
Ses deux pattes minuscules se haussèrent en signe d'impatience, comme ses oreilles et elle se mit à piailler de sa voix aiguë tout en tapant du pied.
- Mais vous z'êtes stupides ou quoi ?! Vu que vous z'êtes des Sélènes, vous z'aviez qu'à demander ! Je sers à quoi comme archiviste moi sinon !
Serena écarquilla bien franchement les yeux en entendant ça.
Imaginer cette boule de poils blanche passer ses journées à ranger sagement la bibliothèque lui paraissait inconcevable mais, après tout, elle n'avait croisé personne d'autre dans le Temple de la Lune.
Toutefois, la créature avait remis sur le tapis les Sélènes et elle tenait à savoir exactement de quoi elle parlait.
- Excusez-moi... Mais qu'est-ce au juste, des Sélènes ?...
L'étrange bête pouffa franchement, comme si la Lucinienne lui avait fait une bonne blague.
C'est en riant à moitié qu'elle pointa une de ses pattes blanches vers les deux jeunes gens.
- Pfuh !... Vous z'êtes drôle, vous ! C'est pas comme si vous ne...
Elle s'interrompit brusquement dans sa phrase et se décomposa, comme si la foudre l'avait frappée à l'intérieur.
Serena consulta Lucian du regard, elle craignit un instant d'avoir causé un malaise cardiaque à la créature.
Mais la patte que celle-ci pointait vers eux se mit à trembler et elle parvint enfin à bégayer quelque chose.
- Vous... Vous n'savez pas !...
La gardienne se décida enfin à secouer doucement la tête en guise de réponse, de crainte de tuer la bête parlante face à eux si elle avait encore le malheur de dire une bêtise.
Celle-ci tourna sur elle-même comme un boxeur qui aurait reçu un uppercut et se traîna jusqu'au monticule de livres qui avait manqué l'ensevelir quelques instants auparavant.
Mais comme purent le constater les deux jeunes gens, elle marmonnait toute seule.
- Ils savent pas !... Si même les parents disent plus rien maintenant...
Serena ne savait pas par quel coté prendre cette étrange créature, elle leur avait été hostile dès le début et elle semblait désormais être en état de choc, alors qu'elle n'avait posé qu'une simple question.
Malgré son pas dépressif, la bête blanche aux airs de lapin parvint au tas de livres renversés et elle s'enfouit dedans à la manière d'une taupe.
Presque aussitôt, un déluge de livres fusa droit vers les deux jeunes gens !
Ils n'eurent que le temps de s'écarter, comme si la créature creusait un terrier dans la montagne d'ouvrages à terre, elle expédiait tous ceux qui ne lui convenaient pas droit vers eux.
Mais elle avait beau s'être cachée derrière un pilier, la Lucinienne ne put que constater un fait étrange.
Les livres, les rouleaux, les manuscrits qui étaient jetés avec autant de force que de négligence pile à l'endroit où ils se trouvaient quelques instants auparavant s'amoncelaient dans un ordre parfait, comme s'ils s'apprêtaient à être ensuite rangés dans les rayons.
Puis le déluge de papier s'arrêta enfin et alors qu'elle et Lucian risquaient la tête hors de leur cachette pour voir ce qui se passait, la bestiole blanche jaillit du monticule restant, la mine triomphante.
- Je l'ai !...
En effet, au bout d'une de ses pattes minuscules trônait le livre pour laquelle ils l'avaient poursuivie d'un bout à l'autre de la bibliothèque et qu'ils avaient manqué l'aplatir.
Par bonds successifs, elle sortit du tas d'ouvrages encore à terre et elle se dirigea vers eux avec tranquillité comme si elle voulait désormais le leur remettre.
Serena finit par sortir de derrière le pilier tandis que Lucian se hasardait aussi hors de sa cachette.
Un peu déçue, elle constata que le livre ne luisait plus et qu'elle n'éprouvait plus non plus cette folle attirance envers lui, qu'est-ce que ça voulait dire ?
Par contre, la petite créature, elle, avait un sourire jusqu'aux oreilles au sens littéral du terme et elle tourna le livre vers eux avant de l'ouvrir bien grand.
- Voilà !...
Une vive lueur blanche jaillit de l'ouvrage et la Lucinienne dut se protéger les yeux des mains pour ne pas être totalement aveuglée, tout comme Lucian.
Elle rouvrit prudemment les yeux au bout de longs instants de silence et la première chose qu'elle constata, c'est que le jeune Umbrien était toujours à ses cotés.
- Est-ce que tout...
En un instant, Serena oublia totalement ce qu'elle voulait demander à Lucian et elle poussa un gémissement d'incrédulité à la place.
Ils ne se trouvaient plus à la bibliothèque, encore moins au Temple de la Lune, une odeur entêtante de verdure mêlée d'eau fraîche les saisissait aux narines.
Elle se précipita à la balustrade qui se trouvait droit devant elle et s'appuya sur le muret de pierre tandis que ses yeux écarlates remplis d'incrédulité contemplaient le spectacle qui leur était offert...
Le ciel était d'un noir d'encre, seulement auréolé de nuages blancs qui montaient des terres parcourues en tous sens de longs cours d'eau et tapissées de végétaux en tous genre, où s'élevaient ça et là des monuments de pierre blanche d'une rare beauté.
Mais, surtout, ce qui stupéfiait Serena, c'était cette orbe bleue dans le ciel d'encre.
Où étaient-ils tombés ?... | |
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Dim 3 Oct - 17:42 | |
| La bestiole sembla se décider à sortir de son état de choc. Mais ce ne fut pas franchement mieux : elle tapa des pattes, piailla et s'impatienta. Mais Lucian ne comprenait absolument pas pourquoi, et ce qu'elle dit ne l'aida pas. Des Sélènes ? Encore ce mot. Si au moins on pouvait lui expliquer ce que c'était, ce serait un début. Serena se chargea de poser la question, ce qui eut pour effet de bien faire rigoler la créature. Qui finit cependant par comprendre que, non, ils ne savaient pas ce que c'était. Mais cette prise de conscience sembla davantage la remettre en état de choc qu'autre chose.
Interrogatif, l'Umbrien jeta un coup d'oeil à Serena, mais, comme depuis le début de cette affaire bizarre, elle ne semblait pas mieux comprendre que lui. Il haussa les épaules en un geste impuissant, montrant qu'il valait mieux attendre que la crise de la bestiole passe et qu'elle leur réponde. Elle finit d'ailleurs par se remettre, et par comprendre que non, ce n'était pas une blague, ils ne savaient pas de quoi elle parlait. Ce qui n'eut pour effet que de l'isoler et de marmonner sur le tas de livres.
Lucian soupira : cette chose était plus qu'agaçante à marmonner dans son coin, tantôt à vouloir les empêcher de lire un livre, tantôt à prétendre qu'ils n'avaient qu'à demander pour l'obtenir...
- Si vous pouviez au moins nous répondre au lieu de marmonner comme ça... hé !
L'Umbrien baissa la tête de justesse, évitant de peu de se faire assommer par un livre. Constatant que d'autres suivaient, il se hâta de se planquer derrière une étagère, ce que fit également Serena, sauf qu'elle avait choisi un pilier. Il soupira à nouveau. Cette soirée commençait sérieusement à lui porter sur les nerfs, et pourtant ce n'était pas facile de l'énerver. Il prit le temps d'inspirer plusieurs fois lentement, histoire d'éviter de s'emporter, puis, quand il constata que la tempête de bouquins semblait terminée, il osa pencher un peu la tête pour regarder.
Effectivement, l'orage était passé, et la créature sortit du tas restant - qui avait quand même bien diminué - pour s'approcher d'eux. Lucian sortit donc de son abri, de même que Serena, et observa ce que la chose blanche tenait entre ses petites pattes : le livre qu'ils voulaient de toute évidence. Mais il n'avait plus la même attirance, ni la même lueur. Quand la bestiole, qui semblait toute contente pour une fois, l'ouvrit, la lumière revint, bien plus forte qu'avant, au point de devoir se protéger le regard.
Ne comprenant toujours rien à ce qui se passait, Lucian ne put qu'attendre que la lumière disparaisse, ce qui arriva tout doucement après un certain temps. Il attendit encore un peu, juste pour être sûr que rien n'allait lui tomber dessus à priori, puis il se décida à ouvrir les yeux. Il nota en premier lieu la présence de Serena. Bon c'était déjà ça. Puis que le sol sous ses pieds n'avait pas la même couleur. Et que le décor tout autour de lui n'avait rien à voir avec la bibliothèque où ils étaient censés se trouver. La Lucinienne sembla vouloir demander quelque chose à son vis-à-vis, probablement si tout allait bien, mais elle ne finit pas sa phrase en constatant que le lieu avait changé.
Lucian attendit un peu, puis suivit Serena jusqu'à la balustrade, en restant un peu en retrait quand même. Il n'aimait pas s'exposer autant à découvert dans un lieu totalement inconnu. Mais il fallait bien avouer que, quand son regard émeraude se leva vers le ciel, ses idées de prudence passèrent à la trappe et il s'approcha un peu plus. Il n'avait jamais vu un ciel pareil, et jamais entendu parler d'un astre céleste bleu comme celui-là.
Une chose était sûre : ils n'étaient plus au Temple, ni à Umbra. Lucian n'avait jamais vu le monde de Lucina à ce moment-là, alors il avait en toute logique penser que ce pouvait être quelque part là-bas. Mais à voir la réaction de Serena, qui venait de ce monde, ce n'était pas le cas. Elle était aussi surprise que lui, c'était évident. Quel était le lien entre cet endroit et ce que la bestiole blanche appelait Sélènes ? L'Umbrien détacha son regard de la voûte céleste pour chercher des yeux la créature qui les avait amenés ici. Il avait de nombreuses questions à lui poser, et cette fois il comptait avoir les réponses.
- Si elle ne nous répond pas, je lui arrache les oreilles et les lui fais avaler crues.
Dernière édition par Lucian Elru le Jeu 7 Oct - 7:14, édité 1 fois |
| | | | Serena Magami
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Dim 3 Oct - 20:25 | |
| Tandis que Serena restait penchée à la rambarde pour contempler cet étrange monde, Lucian s'arracha à ce spectacle et se mit à regarder partout.
La Lucinienne finit par lever les yeux pour voir ce qu'il faisait mais les mots de l'Umbrien étaient assez transparents à ce sujet.
- Si elle ne nous répond pas, je lui arrache les oreilles et les lui fais avaler crues.
A peine le jeune homme avait-il achevé sa phrase que la voix aiguë de la petite créature retentit juste au-dessus de sa tête.
- Je suis pas comestible !...
Cachée au plafond, la curieuse bête blanche atterrit droit sur le crâne de Lucian, lui donnant un grand coup du livre qu'elle tenait encore, et atterrit sur le sol en faisant une pirouette sur elle-même.
- Héhé !...
La Lucinienne sentait le jeune homme bouillir intérieurement et, avant qu'il ne se décide à attraper la bestiole par les oreilles et de la faire frire, elle s'interposa entre eux.
Toutefois, elle aussi commençait à s'impatienter de ses phrases à énigme et de tous ces évènements bizarres.
- Assez joué maintenant ! Dites-nous où nous sommes !
La petite créature pouffa à nouveau, comme si Serena ne faisait que dire des âneries, posa le livre à terre et s'assit dedans posément.
- Quelle question ! Vous z'êtes sur la Lune !
Serena sentit qu'elle se figeait brusquement, voire même qu'elle pâlissait légèrement en entendant ça.
Comment diable... étaient-ils arrivés sur la Lune ?
Grâce aux portails, ils voyageaient entre les trois mondes mais jamais elle n'avait entendu parler de voyageurs qui s'étaient retrouvés dans un tel endroit.
D'ailleurs, quelque chose d'autre la sortit de ses pensées, le parfum de verdure et de fraîcheur qui les embaumait doucement, comme une brise légère.
De Lucina ou de n'importe quel autre monde d'ailleurs, la Lune se présentait comme un disque d'argent uniforme sans la moindre apparence de vie.
- Ca... Ca ne ressemble pas à la Lune !...
La bestiole secoua la tête, faisant onduler ses longues oreilles et rutiler la gemme sur son front à la lumière de l'astre bleu dans le ciel noir, et se mit debout dans le livre comme sur un pupitre.
- Bien sûr que non ! C'que vous voyez, c'est un souvenir des Sélènes scellé dans ce livre, un souvenir de leur royaume quand le Monde était encore Un !...
Serena eut l'impression que la foudre lui tombait dessus tandis qu'un éclair de lucidité traversait son esprit.
La Lune était le berceau des Sélènes dans les temps anciens où le monde n'était pas encore séparé en trois parties et, si cette étrange créature n'avait cessé de les appeler ainsi... cela voulait dire qu'ils appartenaient à ce peuple, d'une manière ou d'une autre.
Lucian ne devait pas être moins choqué car la bête sortit d'un bond du livre et le ramassa.
- Suivez-moi, vous allez comprendre !
Et, sans davantage attendre, toujours le livre dans ses pattes, la bestiole s'élança par bonds successifs dans le long cloître dans lequel ils avaient atterri.
La vitesse à laquelle elle s'éloignait finit par arracher la gardienne à la torpeur qui l'avait saisie.
- Hey ! Mais attends !...
Il fallut toute la force de volonté de la jeune femme pour reprendre la maîtrise de son corps.
Et manifestement Lucian, qui s'était lui aussi élancé à la poursuite de la bestiole, n'était pas moins abasourdi qu'elle-même.
Elle était encore tellement choquée par ce que la créature venait de lui apprendre.
Cette orbe bleue dans le ciel... C'était Harmonia, le Monde Originel que les Esprits avaient séparé en trois selon les légendes des temps anciens.
Qu'est-ce que tout cela voulait dire ? Qu'étaient ces Sélènes exactement ? Et en quoi étaient-ils liés à eux ?
Serena s'arracha brutalement à ses pensées en constatant que l'étrange bête blanche s'était stoppée pile devant un escalier et elle s'arrêta juste à temps pour ne pas dégringoler dans les marches.
La petite créature fit onduler ses longues oreilles blanches en se tournant vers eux et leur indiqua quelque chose d'une de ses pattes antérieures.
- Regardez !
La Lucinienne crut d'abord que le minuscule être aux airs de lapin à ses pieds lui indiquait un splendide jardin qui s'étendait en contrebas des marches et ondoyait calmement sous une vague brise rafraîchissante.
Mais des rires cristallins retentirent et, quand elle posa enfin les yeux sur ce qu'il leur indiquait, ses pupilles écarlates s'écarquillèrent de plus belle.
Deux fillettes jouaient autour du piédestal d'une sculpture qui marquait l'entrée de ces jardins, accompagnée d'un animal qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à celle qui guidait Lucian et Serena à cet instant.
Mais ce qui acheva de rendre muette la jeune femme, c'était leur ressemblance flagrante avec elle.
Cheveux blancs, peau d'albâtre, prunelles à la couleur du rubis...
Pour un peu, la gardienne aurait cru retrouver deux petites soeurs qu'on lui aurait arraché il y avait fort longtemps.
Cette ressemblance ne pouvait pas être une coïncidence !...
Si ce que leur étrange guide leur avait dit depuis le début était vrai, cela voulait dire... qu'ils étaient tous deux des Sélènes !... | |
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Jeu 7 Oct - 7:45 | |
| Lucian se retint de justesse de ressortir son fouet et de découper en rondelle la boule de poils blanche lorsqu'elle lui atterrit sur la tête. Pour arranger son humeur, elle lui donna un coup de livre dessus, mais il n'eut pas le temps de l'attraper qu'elle était déjà repartie plus loin. Oh bon sang, cette saleté allait vraiment finir par réveiller en lui un côté Umbrien qu'il ne connaissait pas ! Surtout qu'il avait connu pas mal d'assassins, lesquels avaient aimé partager avec lui quelques trucs bien sadiques pour faire souffrir ses victimes. Ce serait peut-être l'occasion de les tester pour la première fois...
Heureusement, Serena s'interposa avant que l'Umbrien ne décida de tenter l'expérience. Cela dit, au vu de l'impatience de celle qui l'accompagnait dans ce délirum, peut-être accepterait-elle l'idée de torturer cette bestiole qui jouait avec leurs nerfs. Et qui n'arrangea rien en répondant à la question : sur la lune ? C'était quoi encore cette histoire ? Bon, tout comme il existait des portails permettant de jongler d'un monde à l'autre, Lucian pouvait bien admettre qu'un livre était capable d'avoir le même effet, et ainsi de transporter les gens dans d'autres lieux.
Mais la lune ? Cet astre était mort, pas besoin d'y aller pour le savoir. Ce n'était que poussière et montagnes grises, crevasses sombres et paysages désertiques. Ca se voyait très bien. Alors que ce qu'il voyait n'avait rien à voir avec la lune. De l'herbe, des animaux, de l'air, bref de la vie. Ce n'était pas possible, tout simplement. La bestiole se fichait encore d'eux. Serena parla pour eux deux, et la créature expliqua qu'il s'agissait d'un souvenir. C'était donc le passé ? Jamais l'Umbrien n'avait entendu parler d'une lune aux allures de planète. Et encore ce mot, Sélènes. Il s'agissait sûrement d'un ancien peuple, et sans doute puissant pour avoir pu graver ce souvenir dans un bouquin. Mais il ne voyait toujours pas de rapport direct avec eux. Il lui fallait en savoir plus sur ce peuple s'il voulait comprendre réellement le lien avec eux. Et savoir si effectivement il appartenait vraiment à une race... "lunaire" ou pas.
La bestiole leur demanda de la suivre. Et c'était reparti, encore une fois... Lucian en avait vraiment assez de toutes ces questions. C'était si difficile de répondre clairement ? Remarque, des paroles peuvent être difficiles à croire... En tout cas, la créature repartit à toute allure. Ah non, hors de question de la perdre encore ! Aussi horripilante qu'elle était, il n'y avait pas d'autres personnes pour leur expliquer ce qui se passait. L'Umbrien s'élança donc à la suite de la boule de poils, imitant Serena - à croire qu'ils ne faisaient que se copier mutuellement - et manqua se casser la figure quand leur "guide" s'arrêta sans prévenir.
- Cette partie de cache-cache stupide va-t-elle finir ? J'en ai assez de tous ces mystères.
Il allait VRAIMENT finir par faire un massacre. La bestiole leur indiqua un point plus loin, et Lucian dut faire un énorme effort pour regarder et rester calme. Un immense jardin leur faisait face, qui n'avait toujours rien à voir avec la lune qu'ils connaissaient. Mais si les lieux étaient magnifiques, le regard de l'Umbrien se posa aussitôt sur deux silhouettes blanches. Deux gamines ailées qui semblaient s'amuser autour d'une sculpture proche se tenaient là, riant et se tournant autour. Une autre créature blanche était avec elles.
Lucian réfléchit en faisant tout pour que ce fut logique et clair. Ils étaient dans un souvenir, donc il était inutile de parler avec ces personnes. Il s'agissait sûrement de ces fameux Sélènes dont la bestiole n'arrêtait pas de parler.
Et il était clair que c'était la même chose qu'eux. Du moins Serena. La ressemblance était plus que frappante, encore plus évidente que la sienne avec la Lucinienne. Son lien avec ce peuple ne faisait aucun doute : la peau, les cheveux, les yeux, et surtout les ailes.
Mais ce n'était pas aussi flagrant avec lui.
Lucian n'avait pas les yeux rouges mais verts. Leur intensité restait aussi importante que chez elles, mais c'était tout de même différent. Et il n'avait pas d'ailes - ou alors elles étaient sacrément bien cachées. Le doute arriva tout naturellement dans sa tête. Quelques ressemblances, certes, mais au fond ce n'étaient peut-être que des coïncidences... Il jeta un coup d'oeil redevenu neutre à la bestiole. Au moins, il avait retrouvé son calme habituel, c'était déjà une bonne chose.
- Serena est bien une... Sélène, comme tu dis. Mais je ne leur ressemble pas à ce point-là. |
| | | | Serena Magami
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Jeu 7 Oct - 13:20 | |
| Serena avait l'impression que la foudre l'avait frappée de plein fouet quand l'étrange créature qui les accompagnait lui avait fait poser le regard sur les fillettes ailées qui lui ressemblaient tant.
Elle ne bougeait plus d'un cil, un peu comme si cette vision l'avait pétrifiée sur place et ce n'était pas la planète bleue dans le ciel d'encre qui allait arranger son état.
Toutefois, entendre la voix de Lucian à ses cotés la fit sortir un peu de sa torpeur.
- Serena est bien une... Sélène, comme tu dis. Mais je ne leur ressemble pas à ce point-là.
La créature blanche à ses pieds se tourna vers lui et pouffa légèrement, comme si elle se moquait du jeune Umbrien.
- Bien sûr que non, vu que tu n'es qu'un gamin !
Se faire traiter de la sorte ne devait sans doute pas beaucoup plaire à Lucian et, pour échapper à ses foudres, la bestiole bondit sur l'épaule de Serena, le livre tenu encore dans une de ses pattes.
- Je ne fais que dire la vérité ! Cette petite demoiselle qui t'accompagne a fêté son cent-cinquantième printemps, l'apparition des ailes est la marque du passage à l'âge adulte chez les Sélènes !...
Serena écarquilla les yeux en entendant ça, elle se souvenait trop bien de la douleur qu'elle avait ressenti lorsque ses ailes blanches avaient jailli du plus profond de son être.
Au final, la créature sur son épaule semblait considérer que ce n'était qu'une sorte de poussée de croissance, une sorte de transition vers l'âge adulte.
Elle ne put s'empêcher de poser une question qui la taraudait depuis plus d'un siècle.
- Ca veut dire... que je vais pouvoir grandir à nouveau ?
La bête aussi blanche que ses cheveux ne put s'empêcher de pouffer à nouveau devant l'innocence désarmante de la Lucinienne à ses yeux.
- Bien sûr que oui ! Tous les Sélènes atteignent une apparence adulte, même si leur croissance est bien plus longue que celle des humains.
La gardienne sentit une bouffée d'intense soulagement l'envahir toute entière.
Depuis des décennies, elle était persuadée d'être condamnée à conserver toute sa vie cette apparence d'éternelle adolescente, savoir qu'un jour elle serait une femme à part entière la comblait de joie.
La créature juchée sur son épaule poursuivit en se tournant vers Lucian.
- Il faut que vous sachiez tous les deux que la vie des Sélènes est bien plus longue que celle des humains. Bien qu'ils soient aussi mortels qu'eux, une fois qu'ils ont atteint leur apparence adulte et acquis leurs ailes, ils ne sont plus atteints par les affres de l'âge. En fait, si rien ne lui arrive de fâcheux, un Sélène peut vivre éternellement !...
Cette révélation émoussa quelque peu le soulagement qu'avait ressenti Serena en apprenant qu'elle deviendrait adulte un jour.
Elle trouvait déjà sa vie bien longue mais alors imaginer qu'elle vivrait éternellement comme les Esprits... c'était inconcevable !...
Sur son épaule, la petite créature blanche tourna une page du livre et brusquement tout le décor changea.
Avec stupeur, la Lucinienne constata qu'ils étaient à même la place de ce qui ressemblait à un immense château devant une immense étendue d'eau limpide où la planète bleue dans le ciel se reflétait comme dans un miroir.
Mais le plus étonnant, c'est que tout autour d'eux une myriade d'êtres aux longs cheveux blancs et aux yeux étincelants, ailés ou non, passaient de tout coté, riant, devisant, s'adonnant à leurs activités quotidiennes comme si les deux jeunes gens n'étaient pas là.
Seule la voix aiguë de leur guide improvisé la sortit de ce spectacle aussi incroyable qu'incongru.
- Les Sélènes étaient un peuple qui vivait en harmonie, aucune guerre n'avait eu lieu sur leur monde. Leurs existences sans limites leur permettaient de se consacrer à ce qui les intéressait : les sciences, l'art du combat, la magie, les arts et bien d'autres choses encore.
En effet, à bien y regarder, les bâtiments qui les entouraient étaient tous d'une grande beauté, ce qui marquait un sens profond de l'esthétique et un réel talent que ce soit pour l'architecture ou la sculpture.
La petite bête blanche bondit de l'épaule de Serena et afficha une mine où on pouvait lire une certaine tristesse.
- Hélas, il y avait une chose au-dessus d'eux qui les détournait de leur monde !...
La Lucinienne suivit le geste que faisait la blanche créature et elle constata que sa minuscule patte indiquait la planète bleue dans le ciel noir.
Serena avait un mauvais pressentiment, qu'avait-il bien pu se passer avec cette planète qui semblait si belle à regarder vue d'ici ?
Elle ne put retenir plus longtemps la question qui lui brûlait les lèvres.
- Qu'est-il arrivé aux Sélènes ? Pourquoi n'ai-je jamais entendu parler d'eux ?...
La petite bête blanche resta étonnamment silencieuse quelques instants, comme si elle s'apprêtait à livrer un lourd secret, puis elle se décida à ouvrir la bouche.
- Les Sélènes avaient depuis toujours été intrigués par cet astre bleu dans leur ciel, ils le chérissaient de toute leur âme !...
Cela, la gardienne pouvait le comprendre, cette planète était vraiment superbe à regarder, bien plus que la Lune, ce disque d'argent uniforme, qu'on apercevait dans le ciel pur de Lucina.
La petite bête blanche reprit la parole au bout de longs instants et sa voix se faisait de plus en plus lourde au fur et à mesure qu'elle parlait.
- Au fil des siècles qui passaient, leur passion pour la planète bleue ne se démentait et encore davantage quand la population toujours croissante de Sélènes commença à poser un problème. Jusqu'au jour où leurs scientifiques parvinrent à ouvrir un Portail vers cet autre monde !...
Cette dernière révélation laissa Serena sans voix.
Ouvrir un Portail vers un autre monde... Selon les rumeurs, c'était exactement ce que les Umbriens avaient fait vers Harmonia, ouvrant également le passage involontairement vers Lucina, alors que les trois mondes avaient été volontairement séparés par les Esprits !...
Avaient-ils, d'une façon ou d'une autre, mis la main sur une technologie antique ayant autrefois appartenu aux Sélènes ?
La Lucinienne n'en savait rien et la petite créature à la mine désormais fermée ne semblait pas vouloir en dire plus pour l'instant...
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Dim 31 Oct - 9:23 | |
| Lucian commençait à être plus blasé qu'autre chose par toutes ces révélations. Bon d'accord, c'était ce qu'il voulait, mais la façon qu'avait leur "guide" de les annoncer l'une après l'autre ôtait toute la joie d'avoir enfin des réponses. Il ne releva donc pas la remarque sur son âge, et préféra ne pas demander si ses yeux verts allaient devenir rouge plus tard. Déjà qu'il avait du mal à passer inaperçu, ça ne l'arrangerait pas si ça devait arriver... Il haussa cependant un sourcil en écoutant. Des ailes ? Il allait en avoir ? Ce serait bien étrange... mais après tout, rien ne semblait impossible depuis qu'ils étaient embarqués dans l'histoire des Sélènes par la bestiole blanche... Mais à voir la tête de Serena, ça ne semblait pas une partie de plaisir.
Enfin bon. Ce fut nettement plus rassurant d'entendre que, même si leur croissance était beaucoup plus lente que les humains, ils auraient un jour une taille adulte. Quitter cette apparence de gamin éternelle ne pourrait que faire plaisir à Lucian, même si cela signifiait se retrouver avec des ailes douloureuses. Encore que... avoir une attitude frêle mais rapide était très utile pour voler et fuir. Enfin bon... on n'a rien sans rien, parait-il. Par contre... vivre éternellement ? L'Umbrien fronça un peu les sourcils. Il n'aurait jamais pensé à ça, la vie sans fin s'apparentant plus aux Esprits ou à des dieux. Que pourrait-il bien faire durant tout ce temps ? Son seul but à présent avait été de rechercher ses origines, son passé. Bon il n'avait pas tout, mais la bestiole n'avait pas fini son histoire.
D'ailleurs, elle la continua en changeant de page de ce fameux livre. Les lieux changèrent à nouveau, mais cette fois Lucian ne broncha pas. Il avait compris le principe, et se demanda distraitement s'ils étaient vraiment ailleurs, ou s'ils étaient encore d'une certaine façon dans la bibliothèque du Temple de la Lune. Il espérait qu'aucun ennemi potentiel ne viendrait alors, car si c'était le cas, ils seraient en position de faiblesse, le corps là-bas, l'esprit dans l'histoire des Sélènes.
Chassant ces pensées, l'Umbrien observa le nouveau décor, celui d'un château entouré d'eau, avec un magnifique reflet de la planète. Tout autour d'eux, des Sélènes vaquant à leurs occupations. Apparemment, ils étaient de nature joyeuses et plutôt beaux, certains avec des ailes, d'autres non, mais tous rieurs. Lucian croisa les bras et attendit tranquillement la suite de l'histoire. La bestiole blanche décrivit ce peuple ancien, apparemment sage et plein de connaissances diverses, puis changea de ton. Evidemment, il fallait bien que quelque chose arrivât, et apparemment c'était lié à cette fameuse planète. Serena s'occupa d'avoir les détails, et la créature finit par détailler.
- Un portail ouvert par les Sélènes ?
Ca, c'était bigrement intéressant. Si ce peuple possédait la connaissance d'ouvrir des passages entre les mondes, et même les planètes, alors cela pouvait expliquer le fait que lui se soit retrouvé à Umbra, et Serena à Lucina. Pourquoi, ça c'était une autre histoire, mais l'explication semblait plausible. Et, surtout, si ce pouvoir était raciale, et non pas technologique, alors... ils pourraient à terme créer un jour des passages eux aussi ? Ce serait aussi excitant que dangereux pour eux.
Lucian secoua la tête. Il valait mieux ne pas se laisser distraire par ce type de pensées. Apparemment, la bestiole blanche ne voulait plus en dire davantage pour le moment. A lui de prendre le relais donc.
- Et que s'est-il passé ensuite ? Les Sélènes sont allés dans le monde originel, avant sa séparation en trois ?
Si c'était le cas, alors peut-être avaient-ils un lien avec les Esprits. Ce serait intéressant, même si pour l'heure Lucian n'avait aucune idée de la façon dont il pourrait utiliser cette information. |
| | | | Serena Magami
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Ven 5 Nov - 17:50 | |
| La dernière révélation de l'Archiviste du Temple de la Lune avait laissé la Lucinienne pantoise.
Un Portail entre les mondes...
C'était exactement ce qu'avait ouvert les Umbriens, reliant ainsi les trois mondes séparés par la volonté des Esprits.
Si elle appartenait réellement à ce peuple, avait-elle une chance de défaire ce que le monde des ténèbres avait fait et mettre fin au chaos qui avait suivi ?
Mais elle se poserait la question plus tard, Lucian revenait à la charge.
- Et que s'est-il passé ensuite ? Les Sélènes sont allés dans le monde originel, avant sa séparation en trois ?
Serena reposa ses yeux écarlates vers la petite bestiole blanche qui avait gardé le silence jusque là.
Celle-ci baissa les oreilles au bout de quelques instants, toujours le livre serré entre ses minuscules pattes blanches.
- Vi...
La voix de la créature était si empreinte de tristesse que cela lui serra le coeur.
Qu'avait-il pu se passer de si grave à l'époque pour qu'elle fasse une telle tête ?
Faiblement, une page fut tournée sous l'impulsion de la petite bête et le décor changea de nouveau tout autour d'eux.
Mais cette fois-ci, la gardienne reconnut aussitôt les environs.
- C'est... La Vallée des Mégalithes !...
En effet, difficile de ne pas reconnaître la plaine hérissée de pierres dressées, éclairées par la lumière de l'astre lunaire sous un ciel de nuit.
Mais ce que découvrirent ses pupilles écarlates un peu plus loin était tout aussi stupéfiant.
Devant tout un petit groupe de Sélènes, des êtres de tous les peuples par dizaines étaient agenouillés ou inclinés devant eux.
Seule la voix aïgue de l'Archiviste du Temple de la Lune l'arracha à sa contemplation.
- Quand ils arrivèrent sur le Monde Originel, les Sélènes furent accueillis comme des Esprits par les habitants. Même si nombre d'entre eux ont tout de suite démenti cette origine spirituelle, ils ont quand même été considérés comme des envoyés du Ciel.
Le visage de Serena se ferma un peu à cette évocation tandis que son regard couleur rubis se teintait de tristesse.
C'était ainsi que les habitants de son village l'avaient considérée, simplement à cause de sa chevelure immaculée et du fait qu'elle n'était plus atteinte par les affres de l'âge.
Elle préférait ne pas penser à ce qui se passerait si jamais elle revenait brusquement là-bas, désormais dotée de ces ailes immaculées qui renforçaient encore sa nature spirituelle aux yeux de tous ceux qui la croisaient.
Mais le son des pages que l'on tourne finit par la faire revenir à la réalité.
La petite créature blanche tournait rapidement plusieurs pages afin de leur faire visualiser plusieurs scènes différentes.
- Les Sélènes se dispersèrent à travers le Monde Originel. Ils partagèrent leurs connaissances avec ses habitants et entendaient vivre en harmonie avec ce monde qu'ils avaient si longtemps admiré depuis le leur. Mais tout ne se passa pas exactement comme ils l'avaient prévu !...
La petite bête aux vagues airs de lapin tourna une nouvelle page et brusquement Serena et Lucian se retrouvèrent aux pieds des Monts Lunaris.
Au-dessus d'eux, le Temple de la Lune était en construction, des centaines, des milliers d'ouvriers étaient à l'oeuvre.
Et, au sommet de l'édifice, un petit groupe de Sélènes semblait très satisfait de leur oeuvre.
- Le fait d'être considérés à l'égal des Esprits fit tourner la tête à des Sélènes imbus d'eux-mêmes et, profitant de la dévotion du peuple des Ténèbres qui voyait en eux des alliés aussi puissants qu'immortels, ils se firent construire un temple à leur honneur afin de se faire honorer tels des dieux.
La Lucinienne serra les dents en entendant ça : les Sélènes lui avaient semblé sages jusqu'alors !
Apprendre que certains d'entre eux s'étaient fait passer pour des Esprits et en avaient profité pour manipuler le peuple des Ténèbres lui faisait soudain moins apprécier de savoir qu'elle appartenait à cette caste lunaire.
La petite créature blanche se retourna vers eux, tout en faisant tourner à nouveau des pages à toute vitesse, comme si elle ne tenait plus et qu'elle devait leur faire comprendre quelque chose d'important au plus vite.
- Tandis que la plupart des Sélènes côtoyaient le Peuple de la Lumière pour partager leurs connaissances ou bien celui de l'Equilibre pour permettre à leur civilisation de faire un bond en avant, ce petit groupe de dissidents ne faisait qu'exacerber les sentiments négatifs que le Peuple des Ténèbres éprouvait à l'encontre des deux autres !
Un énorme éclair frappa derrière la petite bête, si intense que la lumière fit fermer les yeux à Serena sous peine de lui brûler les rétines.
Une immense clameur retentit soudain dans les ténèbres et la Lucinienne souleva prudemment les paupières.
Aussitôt, ses pupilles écarlates s'écarquillèrent, elle était juchée en compagnie de Lucian et leur guide sur le chemin de ronde d'un fort en bon état.
Elle ne reconnaissait pas l'endroit pour l'instant mais, en contrebas, c'était la Vallée des Mégalithes de nouveau et des troupes innombrables s'y affrontaient avec férocité.
- Ce fut la guerre, conclut la petite créature blanche de sa voix aiguë. | |
| | | | Invité
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Lun 8 Nov - 11:16 | |
| Lucian écouta la suite de l'histoire, tout en observant les différents lieux que la bestiole leur montrait. Au moins, elle ne se faisait plus désirer et expliquer tout en détail. Il ne faisait pas attention à sa tristesse comme Serena : de toute façon, il n'aurait rien pu y faire, et vu les embêtements qu'elle lui avait causé, ça ne le dérangeait pas plus que ça. Le paysage changea pour un bien plus connu que sa compatriote nomma : la Valée des Mégalithes. Ce lieu étrange où il s'était rendu plusieurs fois, notamment dans un mausolée étrange où sa puissance avait à chaque fois augmentée. Il y aurait-il un lien avec les Sélènes ? Ce pouvait être intéressant à creuser.
L'Umbrien laissa de côté ses pensées pour écouter la créature blanche. Apparemment, ce peuple avait pris pour les Esprits. Ce n'était pas si étrange que ça : après tout, leur apparence et leurs ailes pouvaient facilement les faire passer pour ce genre de puissances. En revanche, il avait du mal à croire qu'aucun Sélène n'avait utilisé ce pouvoir à son profit. C'était difficile d'imaginer un peuple complètement "pur", qui ne cèderait pas à la tentation d'exercer sa volonté sur les autres. Il jeta un coup d'oeil à Serena qui sembla davantage touchée par l'information. Il se rappela alors son soulagement quand il était entré dans le Temple et n'avait pas semblé prêt à la vénérer. Peut-être qu'elle avait vécu la même chose et avait été adulée par une ville.
Sur ce coup-là, il était bien content d'avoir atterri chez les voleurs et assassins.
Le paysage changea à nouveau tandis que le son des pages arrivait aux oreilles du duo. Plusieurs scènes se déroulèrent à nouveau devant eux, montrant la dispersion des Sélènes, le partage de leurs connaissances, bref un petit monde parfait en somme. Mais il y eut le "mais" que l'Umbrien attendait. Ca le rassurait : si un peuple complètement altruiste existait, il aurait du mal à se faire à cette idée. Pour lui, le monde était forcément pourri quelque part, et si des gens savaient être bons, beaucoup préféraient céder à la tentation du côté obs... du mal et de la facilité.
Le Mont Lunaris apparut alors devant eux. Un temple était en construction, probablement celui-là même où ils se trouvaient dans la réalité. La bestiole expliqua que certains Sélènes avaient effectivement cédé devant leur soit disant rôle d'Esprits et profitaient du peuple d'Umbra. Celui-ci n'était sans doute pas aussi innocent qu'eux. Chacun utilisait l'autre en fin de compte. Ce n'était pas si mauvais, c'était même une sorte de loi universelle : je t'aide, tu m'aides, et tout le monde est content. Serena par contre sembla nettement moins apprécier la nouvelle. Lui haussa les épaules.
- Le peuple d'Umbra n'a sûrement pas été manipulé en toute innocence. C'était aussi dans leur intérêt d'avoir de puissants alliés comme les Sélènes. Ils ont dû bien profité d'eux, peut-être même ont-ils eu ainsi des connaissances plus puissantes que les autres peuples.
Ce n'était qu'une supposition bien sûr, mais pour l'Umbrien il était clair que son "peuple d'adoption" dira-t-on ne s'était pas laissé aller à adorer des Esprits juste pour le plaisir : il en tirait forcément des avantages pour sa propre soif de puissance et de domination. D'ailleurs, la bestiole blanche tendait à confirmer ces pensées : plus les Sélènes étaient avec le peuple d'Umbra, plus celui-ci devenait hostile aux autres. Ou plutôt parce qu'il avait maintenant un pouvoir capable d'enfin les détruire ? C'était logique.
Lucian sursauta légèrement quand un éclair frappa le sol juste derrière la créature. Il protégea ses yeux sous son bras droit, et attendit un instant avant de le baisser, méfiant : un boucan du diable était apparu dans ses oreilles, ce qui ne lui plaisait guère. Il regarda autour de lui pour noter l'endroit où il se trouvait : un fort, ou plutôt son chemin de ronde. En contrebas : toujours la Valée des Mégalithes, mais cette fois elle était loin d'être déserte. Plusieurs armées qui se perdaient aux horizons s'affrontaient là. L'Umbrien plissa un peu les yeux mais cela semblait être la partie où tout le monde fonce dans le tas et tape sur tout ce qui bouge. Difficile dans ces conditions de bien différencier les camps.
- Et ensuite ? Les Sélènes n'ont à priori pas pu être vaincus : ils étaient sans doute bien plus puissants que les trois autres peuples. Se sont-ils entretués au point de disparaître ?
Lucian repensa à un petit détail : dans toute société, parfaite ou pas, il y avait toujours un dirigeant, ou un groupe de personnes menant la barque.
- N'avaient-ils pas de dirigeants sur leur monde d'origine - enfin sur la Lune - qui auraient dû empêcher cette guerre ? |
| | | | Serena Magami
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Lun 8 Nov - 14:47 | |
| Le spectacle en contrebas était innommable aux yeux de Serena qui n'avait jamais assisté à une bataille d'une telle intensité.
De tous cotés, les forces en présence usaient de tous leurs pouvoirs dans un déchaînement de magie et ceux qui n'étaient pas magiciens faisaient preuve d'ingéniosité ou bien d'une violence extrême pour terrasser leurs adversaires.
Le craquement sinistre des os brisés, la déferlante des viscères mis à jour, les flots de sang jetés à terre et les hurlements d'agonie, tout cela formait un concert morbide absolument insupportable à ses oreilles.
Curieusement, la bataille dantesque en contrebas du fort ne perturbait pas Lucian outre-mesure.
- Et ensuite ? Les Sélènes n'ont à priori pas pu être vaincus : ils étaient sans doute bien plus puissants que les trois autres peuples. Se sont-ils entretués au point de disparaître ?
La Lucinienne reporta son attention vers le jeune Umbrien qui lui ressemblait tant.
Il avait raison : si les Sélènes étaient aussi puissants que l'Archiviste le leur avait appris, elle comprenait mal comment ils avaient pu être défaits par les habitants originels d'Harmonia.
Puis autre chose sembla effleurer l'esprit de Lucian avant que la petite bête n'ait eu le temps de répondre.
- N'avaient-ils pas de dirigeants sur leur monde d'origine - enfin sur la Lune - qui auraient dû empêcher cette guerre ?
L'étrange créature se retourna vers eux, les oreilles toujours basses et les yeux clos, toujours le grimoire aux souvenirs entre ses pattes minuscules.
- Je vous ai dit que les Sélènes étaient aussi mortels que les humains en dépit de leur longévité. Ils avaient beau être puissants, nombre d'entre eux périrent au coeur des batailles...
Le regard écarlate de la gardienne s'assombrit en entendant ça : ainsi même un peuple qui avait tout pour être heureux pouvait sombrer dans la folie de la guerre !...
Mais l'Archiviste n'avait pas fini de répondre aux questions bien légitimes de Lucian.
- Quant au Roi, nul ne sait ce qu'il est devenu. La rumeur dit qu'il ne supportait pas de voir les Sélènes quitter leur monde natal au profit de cet autre monde. Ulcéré, il aurait refermé le passage qui menait à la Lune et les aurait bannis. Nul ne sait ce qui s'est réellement passé mais pour ce qui est du monde originel...
La petite bestiole blanche tourna une nouvelle page et cette fois, ce furent des ténèbres qui les entourèrent totalement.
Mais quand celles-ci s'éclairèrent, la gardienne écarquilla ses yeux couleur rubis comme jamais.
Sur le voile noir qui était le néant de l'espace, sous leurs yeux, la planète bleu qu'avait tant chéri les Sélènes semblait se démultiplier, donnant naissance à trois sphères apparemment identiques.
Elle devinait instinctivement qu'il s'agissait de Lucina, d'Harmonia et d'Umbra mais assister à la séparation des trois mondes comme indiqué dans les légendes était des plus perturbants.
Flottant à l'image des deux descendants des Sélènes dans ce néant total, l'Archiviste expliqua à nouveau ce qu'ils voyaient.
- Les Esprits mirent un brusque coup d'arrêt à la guerre qui sévissait en séparant les trois peuples sur des mondes différents. Nul ne sait ce qui est arrivé aux Sélènes qui parcouraient le monde à ce moment-là. J'ignore s'ils sont tous morts, s'ils sont retournés sur leur royaume ou bien s'ils se cachent sur les trois mondes. Mais il y a une légende qui explique la vision que l'on a de la Lune désormais...
A cet instant, l'étrange créature referma brusquement le grimoire et Serena constata avec stupeur qu'ils étaient revenus dans la Bibliothèque du Temple de la Lune, comme s'ils n'en avaient jamais bougé.
Le retour fut si brusque qu'elle en vacilla sur ses jambes mais elle se reprit en se maintenant grâce à son Naginata.
- Que... Que voulez-vous dire ?...
La voix de la petite bestiole blanche était plus triste que jamais.
- Il est fort probable que les Esprits, courroucés par Sélènes qu'ils estimaient partie prenante de cette guerre, les ait punis et ait tout simplement brisé la Lune en trois parties, comme ils l'ont fait avec le monde originel...
Cette nouvelle frappa Serena comme la foudre : si ce que l'Archiviste disait était vrai... cela voulait dire que les Esprits avaient détruit sans autre forme de procès le peuple auquel ils venaient d'apprendre l'appartenance. | |
| | | | Invité
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Mer 10 Nov - 9:42 | |
| Lucian ne faisait pas vraiment attention à la bataille, pourtant fort impressionnante à ses pieds. Les viscères et autres parties détachées de corps qui volent, il connaissait, et de toute façon c'était plus intéressant de questionner la bestiole que de regarder le spectacle macabre. Au moins il eut ses réponses cette fois. Il y avait donc eu un roi, mais on ne savait pas vraiment ce qui s'était passé. Le décor changea encore une fois, et le groupe se retrouva dans l'espace, avec une superbe vue sur la planète. Laquelle se multiplia en trois. Difficile de ne pas deviner la signification de la chose : la séparation des mondes.
Cependant, ce détail était fort intéressant. Cela signifiait que les portails n'étaient pas des passages entre différentes dimensions, mais "seulement" un moyen de voyager beaucoup plus vite dans l'espace. Ils permettaient de passer d'une planète à l'autre. Peut-être y pouvait-il y en avoir d'autres, menant à de nouvelles planètes ailleurs. Peut-être que si les Sélènes avaient ce pouvoir, Serena et Lucian pourraient également un jour l'obtenir, et donc créer leurs propres portails vers d'autres mondes ? Cela leur donnerait une capacité fort intéressante et puissante. Peut-être même un peu trop. Il valait mieux n'en parler à personne, ce serait leur provoquer des ennuis sérieux. Et puis de toute façon, ce n'était qu'une théorie, rien de plus.
L'Umbrien écouta à nouveau la petite bestiole qui continuait son histoire. Les Esprits des mondes avaient donc à la fois séparés ces peuples pour les tenir à l'écart les uns des autres, mais aussi pour terminer la guerre avec les Sélènes. A priori, ils n'étaient pas tous morts, sinon Serena et lui ne seraient pas en vie. En toute logique, ils devaient être issus de survivants qui avaient réussi à se fondre dans les peuples. Mais s'ils étaient retournés dans leur monde original alors... Enfin, tout dépendait des dates. Mais avant de demander les détails à la créature, il la laissa finir.
Brusquement, ils furent ramenés dans le Temple de la Lune. Ce fut si soudain que Lucian dut s'appuyer sur une colonne pour éviter de trébucher. Elle aurait pu prévenir quand même ! Enfin bon... elle avait tellement l'air accablée qu'il préféra ne rien dire et écouter le fin mot de l'histoire. Qui n'était pas très joyeux lui non plus. La Lune, monde des Sélènes, aurait été brisé par les Esprits en guise de punition ? C'était tout de même un peu fort... Si certains avaient provoqué la guerre, certes il fallait sévir, mais de là à détruire un peuple entier, sachant qu'il y avait sans doute beaucoup d'innocents... c'était un peu trop.
Apparemment, Serena devait penser plus ou moins la même chose vu sa tête. Ce qui était tout à fait normal. Mais il fallait garder à l'esprit que c'était un "peut-être".
- Y a-t-il un moyen de vérifier la véracité ou non d'une telle chose ?
Après tout, peut-être que ce n'était pas les Esprits. Ou que c'était les Déchus et non pas les Créateurs, ou l'inverse, allez savoir. Cela pouvait faire une certaine différence. Encore que... quelle importance après tout ? C'était un détail, et il ne changerait rien à ce qui s'était passé. Lucian avait d'autres questions plus personnelles qui l'intéressaient. Il pourrait toujours s'amuser à enquêter plus tard si ça le tentait.
- D'ailleurs, quand est-ce que tout cela s'est passé ? Si j'en crois ce que j'ai entendu, Serena a dans les 150 ans, et donc je suis à moins que ça. Sommes-nous nés durant cette guerre ? Quand ? Où ? Comment nous sommes-nous retrouvés dans deux mondes différents ?
L'idée de demander un moyen de connaître son âge lui effleura l'esprit. Mais ce n'était pas le moment, et si déjà il obtenait un début de réponses aux autres questions qu'il avait posé, il serait heureux. |
| | | | Serena Magami
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Ven 12 Nov - 17:56 | |
| Serena était dans un tel état après avoir entendu de la bouche de l'Archiviste la probable destruction des Sélènes et de leur royaume qu'elle en resta sans voix.
Heureusement, Lucian n'était pas aussi impressionnable car il se reprit aussitôt.
- Y a-t-il un moyen de vérifier la véracité ou non d'une telle chose ?
La petite bestiole blanche hocha sa tête ronde de coté, ses oreilles ondulant dans le même sens.
Elle semblait réfléchir mûrement à la question et elle se décida à répondre au bout de quelques instants.
- Hum... On ne peut être sûrs de rien. Vous savez, je viens de la Lune moi aussi et je me suis retrouvé dans ce temple quand le monde a été séparé en trois. La seule chose qui soit sûre, c'est que les portails antiques qui menaient à la Lune ont été détruits à cette époque. Je suis incapable de dire si l'apparence de la Lune est réelle ou si ce n'est qu'une illusion des Sélènes afin de préserver leur monde d'une invasion. Bien sûr, je préférerais que notre royaume soit toujours là !...
Serena eut un sourire triste en entendant ça, ainsi la Lune n'avait peut-être pas été purement et simplement détruite.
Malheureusement, elle ne pouvait pas s'en assurer, peu importe combien elle l'aurait voulu.
- Moi aussi, je souhaite que le royaume des Sélènes soit toujours là !...
Toutefois, que la Lune originelle soit toujours là était apparemment le cadet des soucis de Lucian, mille autres interrogations semblaient lui traverser l'esprit.
- D'ailleurs, quand est-ce que tout cela s'est passé ? Si j'en crois ce que j'ai entendu, Serena a dans les 150 ans, et donc je suis à moins que ça. Sommes-nous nés durant cette guerre ? Quand ? Où ? Comment nous sommes-nous retrouvés dans deux mondes différents ?
Vivement, la petite créature secoua une de ses petites pattes devant elle, comme en signe de dénégation.
- Eh oh, doucement ! Une seule question à la fois !...
L'Archiviste s'éloigna de quelques bonds rapides dans un rayonnage pour ranger le précieux grimoire des Sélènes et revint tout aussi vite.
Toutefois, Serena avait décidé d'essayer d'éclairer un peu la lanterne de Lucian.
- Pour ma part, je suis née dans un petit village au Nord de Lucina et...
L'étrange bestiole qui revenait par bonds successifs l'interrompit brusquement.
- Ce que vous devez déjà savoir, c'est que vous n'êtes pas des Sélènes de pure souche. Si c'était le cas, je vous aurais perçu dès que vous avez franchi les portes de la bibliothèque. Même si vous en avez l'apparence, il est certain que seul un de vos parents était de sang Sélène.
Puis elle croisa ses petites pattes et pencha la tête sur le coté comme si elle réfléchissait.
- La guerre a eu lieu il y a eu bien des siècles, je ne peux vous dire la date exacte. Quant au fait que vous êtes nés sur deux mondes différents, je ne peux que supposer que des Sélènes survivants ont été exilés sur les trois mondes, au sein des peuples qu'ils côtoyaient.
Puis la petite créature s'avança vers eux jusqu'à être à leurs pieds à tous deux et relever ses yeux clos vers eux.
- Il y a une chose que vous deux devez avoir en tête. Les Portails qui ont été ouverts depuis Umbra vers les deux autres mondes ne sont certainement pas étrangers aux Sélènes et encore moins aux Esprits Déchus. Soyez prudents !...
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| | | | Invité
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Lun 15 Nov - 14:20 | |
| Une illusion des Sélènes... il y aurait donc une possibilité pour que l'apparence détruite de la lune ne soit qu'un subterfuge, et que d'une façon ou d'une autre ils aient survécu. Mais cela ne changeait pas grand chose : si c'était le cas, ils veillaient à ne pas revenir sur les mondes, et donc peu importaient que des survivants de leur peuple y soient coincés. De toute façon, Lucian s'intéressait à leur histoire uniquement pour comprendre la sienne. Il n'avait jamais eu d'élan patriotique, et il n'allait sûrement pas commencer, encore moins pour un peuple qui se fichait probablement de lui.
Serena semblait bien plus touchée que lui, et plus encline à aimer ces gens de la même race qu'elle.
- Si les Sélènes sont responsables de la création des portails, nous pourrions peut-être en faire un nous-même vers la Lune, un jour. Tu pourras donc peut-être vérifier par toi-même s'ils sont toujours là ou pas.
Bon ce n'était pas grand chose, mais si cela donnait un peu d'espoir à Serena... ça ne lui coûtait rien de le dire. La bestiole blanche alla ranger le précieux livre tandis que la Sélène lui apprenait où elle-même était née. Mais la créature l'interrompit en revenant avec des "boing boing" sonores. Apparemment, un seul de leurs parents était Sélène, l'autre probablement humain. C'était sans doute logique, car à entendre la bestiole, ce peuple était puissant. Ils auraient senti bien plus tôt leurs différences, et en auraient sûrement eues davantage. En tout cas, cela faisait des siècles environ que cette guerre avait eu lieu. Donc leurs parents Sélènes étaient sans doute des survivants isolés sur les mondes de Lucina et Umbra.
Hum... cela faisait vraiment beaucoup d'informations. Lucian ne se serait jamais attendu à ça, surtout si vite. Mais il n'allait pas s'en plaindre pour autant. Cette... "capacité" à créer des portails l'intéressait fortement.
- Les Sélènes survivants pourraient donc être responsables des portails. S'ils sont capables de les créer, alors pouvons-nous aussi le faire ?
Une autre idée lui vint en tête avant même que la bestiole puisse lui répondre.
- Existe-t-il un moyen efficace et rapide pour les retrouver ? Quelque chose qui permettrait de sonder les mondes et de détecter leur présence ?
Déjà, d'autres questions lui venaient, notamment à propos des Esprits. Quels étaient leurs liens avec les Sélènes ? Pouvaient-ils en être ? Ou un mélange ? Etaient-ils responsables de ceux qu'on appelait Déchus ? Mais ça faisait vraiment trop, alors Lucian préféra attendre les premières réponses avant d'enchainer. Et puis, peut-être que Serena allait demander elle-même ce à quoi il pensait. |
| | | | Serena Magami
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Lun 15 Nov - 16:05 | |
| Serena était perdue dans de sombres pensées, cela faisait beaucoup de révélations en une fois !...
Ainsi elle appartenait au peuple des Sélènes, des êtres à la longévité et à la puissance exceptionnelle si elle en croyait les dires de l'Archiviste.
Ce peuple pourtant pacifique s'était mêlé à la Grande Guerre qui avait ébranlé le monde originel et avait conduit à sa scission en trois par les Esprits pour mettre un terme à ce conflit.
Son père, cet ombre qu'elle avait cherché tout ce temps... appartenait certainement à ce peuple.
Mais en était-il un descendant tout comme elle ou bien un Sélène de pure souche qui avait pris part à ces batailles légendaires ?
Et où était-il maintenant ? Errait-il désormais à travers les trois mondes ou bien se cachait-il sur le Royaume des Sélènes pour lui échapper ?
Manifestement, Lucian s'imaginait qu'elle pensait à tout autre chose.
- Si les Sélènes sont responsables de la création des portails, nous pourrions peut-être en faire un nous-même vers la Lune, un jour. Tu pourras donc peut-être vérifier par toi-même s'ils sont toujours là ou pas.
Un vague sourire reconnaissant se dessina sur le visage pâle de la Lucinienne.
Le jeune homme qui lui ressemblait tant cherchait à la rassurer alors qu'il avait lui-même encaissé toutes ces révélations.
Oui, peut-être qu'un jour elle posséderait le pouvoir de créer des portails entre les mondes et qu'elle pourrait elle-même s'assurer du sort qu'avaient subi les Sélènes lors de la scission du monde originel.
Manifestement, cette question taraudait aussi Lucian qui s'empressa de poser la question à leur guide improvisé.
- Les Sélènes survivants pourraient donc être responsables des portails. S'ils sont capables de les créer, alors pouvons-nous aussi le faire ?
L'étrange créature qui servait d'Archiviste se mit à réfléchir mais avant qu'elle ait pu donner une réponse, l'Umbrien semblait ne plus tenir en place et enchaîna avec une autre question.
- Existe-t-il un moyen efficace et rapide pour les retrouver ? Quelque chose qui permettrait de sonder les mondes et de détecter leur présence ?
Un sourire triste se dessina sur le visage de Serena.
Toute sa vie, elle avait poursuivi l'ombre de ce père qui semblait la fuir depuis sa naissance.
Maintenant, elle en avait appris plus sur son héritage mais elle ne savait toujours rien sur lui, sur les raisons pour lesquelles il n'était jamais revenu vers elle.
- Moi aussi, je voudrais connaître un moyen pour retrouver mon père !...
Son visage triste sembla aussi affecter la petite créature qui se décida à répondre franchement.
- J'ignore si vous êtes aptes à créer des portails comme le faisaient vos ancêtres. Est-ce une question de puissance ou de connaissance ? Je ne saurais vous le dire !... Et pour ce qui est de les trouver...
La petite bestiole blanche aux vagues airs de lapin se mit à faire les cent pas devant les deux jeunes Sélènes comme si elle réfléchissait mûrement.
Puis brusquement ses grands yeux bleus s'ouvrirent à nouveau... et elle bondit tête la première dans la sacoche blanche de Serena.
La Lucinienne en resta interdite, qu'est-ce qui lui prenait de fouiller dans ses affaires ?
- Mais... Mais qu'est-ce que vous faites ?...
Elle entendit la bestiole remuer dans son sac au point qu'elle la déséquilibrait et brusquement elle bondit de nouveau à terre, avec une mine triomphante.
- Vous pouvez les trouver avec ça !...
Serena écarquilla les yeux en voyant ce que la petite bête brandissait.
Sa Pierre de Lune, le colifichet dont la pierre illuminait les ténèbres dès qu'elles devenaient profondes.
Mais, alors que la bibliothèque était bien suffisamment éclairée, la pierre luisait doucement mais, plus stupéfiant, comme un croissant de lune bleu iridescent étincelait dans son coeur.
- Spoiler:
L'Archiviste décida de s'expliquer en désignant la pierre de son autre patte.
- Vous voyez ? La Pierre de Lune réagit toujours en présence d'un Sélène, avec un tel artefact, en retrouver d'autres vous sera facile !...
La bestiole bondit à nouveau et déposa la pierre dans les mains de sa propriétaire.
De mémoire, elle avait reçu cette Pierre de Lune dans ses offrandes alors qu'elle était toujours vénérée telle un Esprit dans son village.
Apparemment, ce n'était pas un hasard, quelqu'un à cette lointaine époque savait-il déjà qu'elle était une Sélène ?... | |
| | | | Invité
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Jeu 25 Nov - 10:24 | |
| La question des portails restait sans réponse. Enfin, Lucian n'allait pas trop se plaindre non plus : il avait déjà eu pas mal de révélations importantes. Il supposa qu'il verrait bien, et que de toute façon, si ces créations dépendaient uniquement d'eux, et non pas d'une technologie particulière, alors ils sentiraient peut-être le moment où ils seraient capables à leur tour d'en créer. En attendant, mieux valait considérer que ce n'était pas possible et ne pas en parler : ça pouvait leur attirer de méchants ennuis.
En tout cas, la bestiole se mit à réfléchir en tournant en rond sur la seconde question. L'Umbrien n'avait pas vraiment en tête de retrouver ses géniteurs, il était simplement curieux de savoir si l'on pouvait détecter un Sélène, ou un demi-Sélène comme eux, facilement. S'il pouvait en retrouver, peut-être en apprendrait-il davantage sur leurs pouvoirs, leur histoire et leurs caractéristiques. Retrouver ses parents n'était pas sa priorité : il n'en avait strictement aucun souvenir, et n'avait pas vraiment envie que ça change. La chose la plus lointaine dont il pouvait se rappeler dans sa vie était confuse et peu agréable. Cette impression de mort, la puanteur du sang, et l'impossibilité de savoir où il se trouvait, et encore moins de quel côté il était...
La créature blanche sauta brusquement sur Serena, ou plutôt sa sacoche. Le mouvement sortit Lucian de ses pensées et imagina un instant voir la bestiole faire un vol plané, balancée par la propriétaire du sac. Oui, il n'avait pas oublié leur course-poursuite dans le Temple. Mais hélas ce ne fut pas le cas. Elle ressortit en montrant une petite pierre blanche, avec un air triomphant. Le coeur du minéral était légèrement bleu et étincelait en forme de croissant de lune. C'était d'ailleurs son nom apparemment, une Pierre de Lune. L'Umbrien semblait se souvenir que Serena l'avait déjà sorti lors de leur mission dans l'Asile. Mais il n'avait pas fait très attention dans le feu de l'action, et ne se trouvait pas très proche d'elle à ces moments-là.
D'après la créature blanche, cette pierre devenait légèrement bleue en présence d'un Sélène. Sans doute était-elle un peu moins efficace avec les demi, ce qui expliquait qu'elle n'avait pas réagi à Lucian avant d'être assez proche de lui. Ce pouvait être utile comme moyen de détection, encore que l'Umbrien se voyait mal planter une pierre devant le nez de chaque personne aux cheveux blancs. Enfin, il y a toujours des possibilités de feinter. Par exemple en plaçant la pierre sur un bâton, comme le font certains magiciens.
- Et où peut-on trouver d'autres pierres comme celle-ci ?
Parce que bon, d'accord ça aidait, mais lui, il n'en avait pas. Quand bien même Serena n'était pas une compagnie désagréable, il préférait voyager et agir seul la plupart du temps, d'autant qu'il avait besoin de solitude après toutes ces révélations pour les digérer et les analyser tranquillement. |
| | | | Serena Magami
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| | Sujet: Re: A la Faveur de la Lune [PV Lucian Elru - Terminé] Lun 6 Déc - 14:12 | |
| Lucian était manifestement très intéressé par la Pierre de Lune que l'étrange petite créature blanche venait de rendre à Serena.
- Et où peut-on trouver d'autres pierres comme celle-ci ?
L'Archiviste afficha un petit sourire sur sa face qui semblait douce et molle, fit une pirouette sur lui-même et prit une pose théâtrale avant de déclamer avec un sourire désarmant :
- J'en sais rien !
Rien qu'à voir la tête du jeune Umbrien, la gardienne devina qu'il devait avoir l'impression d'avoir reçu un rocher de 10 kgs sur la tête.
La petite créature, fière de son effet, pouffa quelques secondes avant de reprendre un peu plus sérieusement.
- Je blague ! En fait, vous devriez pouvoir en trouver quelques-unes au détour des trois mondes, près des points d'eau ou alors en altitude. Vous n'aurez pas de mal à en trouver de nuit, comme celle-ci, elles brillent toutes dans les ténèbres les plus profondes.
La Lucinienne contemplait la petite pierre qui luisait doucement dans sa paume.
Ainsi elle pourrait détecter les êtres qui seraient de sang Sélène tout comme elle mais ce n'était malheureusement pas cela qui allait la conduire à l'ombre de ce père qu'elle cherchait depuis si longtemps.
Néanmoins, elle referma doucement ses doigts blancs sur la Pierre de Lune et la serra contre son coeur.
Elle l'avait ignoré pendant tout ce temps mais depuis toujours, elle possédait cet artefact qui pourrait la mener sur les pas de son géniteur.
Serena ferma doucement les yeux puis les rouvrit tandis qu'un sourire délicat illuminait son visage pâle.
- Merci pour tout ce que vous nous avez appris, Archiviste ! Sans vous, jamais nous n'en aurions appris autant sur les Sélènes !
Le compliment semblait aller droit au coeur de la petite créature qui fit une révérence élégante à la gardienne.
- Héhé ! A votre service !...
La gardienne était très reconnaissante à l'être qui se tenait devant elle.
Grâce à l'Archiviste du Temple de la Lune, elle avait obtenu réponse à des questions qui lui tenaient à coeur depuis son plus jeune âge.
Il ne lui restait plus maintenant qu'à répondre à celles que ces révélations avaient fait naître dans son esprit.
Et, pour cela, elle devait reprendre sa quête entre les trois mondes.
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