[EVENEMENT]Les voleurs se dévoilent - groupe 3 [Terminé]

Participants et ordre de postage : Anoth / Gaël / Valiane / Elio

Sujet de discussion : Cliquez ici
Maître de jeu : Faolin de Florem
Avancement : Si une personne ne répond pas durant 5 jours, son tour passe et ce sera au prochain membre de poster.

MDJ

Harmonia tremble, les Voleurs, malgré les efforts des combattant mobilisés par les Esprits, ont réussi à s'enfuir avec le Livre de la Vérité qui contenait les nombreux secrets de ce monde. Harmonia est en danger, qui peut savoir ce que feront ces terribles Esprits des informations volées. Alors que Faolin et Mélusyne, les deux esprits créateurs, redoutent le pire, la vie continue tant bien que mal...

Equillios, capitale d'Harmonia, la soirée se promet d'être douce, les rues sont encore illuminées. Sur la place principale, un marché nocturne s'est organisé en prévision des fêtes à venir. Les premiers badauds arrivent, discutent, achètent. Les enfants, comme à leurs habitudes, n'écoutent pas leurs parents et courent dans tous les sens, rigolant, se chamaillant parfois. La bonne humeur est reine ce soir. D'ailleurs, dans la petite foule, on peut remarquer une étrange silhouette, un enfant, emmitouflé dans un manteau bleu cyan. Ce garçon n'est autre que Faolin sous sa forme infantile. De temps à autre, il rend plus riche de quelques pièces les passants qu'il croise en murmurant un " Joyeux Noël " un peu en avance.

Mais alors que tout allait pour le mieux, un cri retenti, perçant la nuit tel un poignard. Tout le monde se tut subitement, ce cri n'était pas normal. Soudain, une vive lumière argentée apparue au centre de la place... Ce fut le chaos...

Les gens couraient en tout sens, les enfants pleurent dans les bras de leur mère fuyant une menace invisible aux yeux de l'esprit. Les gens se bousculaient, certains trébuchaient et n'arrivaient plus à se relever. Et les cris, ces effroyables cris qui ne cessaient de retentir. Soudain, il la ressentit, la légère brise qui lui caressait la joue, la brise d'un autre monde... Aussitôt, il prit sa forme angélique et tant pis pour l'anonymat. Prenant un peu d'altitude, il le vit, un immense portail débordant d'énergie, qui aspirait sans vergogne les malheureux habitants. Une femme en pleure, hystérique, criait qu'on lui rende son enfant, ne pouvant la laisser s'avancer vers l'inconnue, Faolin lui fit barrage de son corps, empêchant quiconque de s'exposer à cette menace.

Faolin ne savait quoi faire, la brise, imperceptible pour les non-spirituels, ne correspondait à aucun des trois mondes qu'ils avaient créé. Ne pouvant rester là sans réagir, il avertit Mélusyne. Celle-ci était déjà en route, prête à faire front commun avec lui. Mais était-il raisonnable que nos deux esprits, maîtres des trois mondes, se risquent seuls vers l'inconnu...

D'un commun accord, ils décident de faire appel à leurs guerriers, afin de résoudre ce mystère et retrouver les personnes portées disparues, ils lancent un appel de détresse qui résonne dans l'esprit de chacun:

" Guerriers, Harmonia est à nouveau en danger, un portail vient de faire son apparition au centre de la ville d'Equillos, mettant en péril ses citoyens et rien ne dit que ce dernier ne se déplacera pas dans d'autres régions ou d'autres mondes ! Venez, si vous vous en sentez la force, venez nous prêter main forte devant cet obstacle ! "

Les esprits prirent position sur la place d'Harmonia, attendant les divers guerriers qui répondirent à leur appel, une fois une petite armée constituée, plusieurs groupes ont été définis pour se séparer une fois le portail traversait.

Votre groupe a de de ce fait été envoyé directement aux Falaises des noyés, bien que vous connaissiez cet endroit dans le monde d'Umbra même, les falaises ne ressemble plus à rien, un violent vent glacé y souffle et la mer en contre bas est à moitier gelée, cependant, quelque part caché en ces lieux, se trouve l'objet convoité ...

Leur stratégie semblait sans faille mais pourtant Anoth savait pertinemment qu'il devait rester dès plus concentré et ne pas se laisser avoir par un excès de zèle mal placé, comme il avait pu si souvent l'observer chez les Mortels depuis des temps immémoriaux. Ses pouvoirs lui étaient revenus peu à peu mais il était loin d'avoir retrouver sa puissance d'en temps et il était convaincu que d'une manière ou d'une autre le corps dans lequel il avait élu domicile ne pouvait que lui imposer des limites. Au moins n'était il plus à présent sous le regard et le joug de ses paires. Ces derniers avaient sûrement juger bon de porter leur attention ailleurs, pensant que le châtiment infligé au Déchu qu'il était l'empêcherait à jamais de renaître de ses cendres. Et à présent le moment était venu, il devait agir...

Les yeux de l'Esprit s'ouvrirent, il se trouvait assit sur le sol, les jambes en tailleur. Il était entouré d'un cercle lumineux composé de symboles mythiques qui commençaient à s'estomper. L'incantation avait réussi et déjà, en levant quelque peu sa tête, il pouvait apercevoir le portail se dessiner dans le ciel. Ils ne tarderaient pas arriver. Ils ne tarderaient pas à découvrir ce monde à la fois si familier et si étranger, que les Déchus avaient forgés. Ils le verraient lui, à quelques centimètres du bord de la falaise, surplombant l'étendue d'eau presque entièrement gelée. Il apercevraient la voute céleste bondé de nuage noirs, la terre grisâtre qui recouvrait le sol ainsi les vieux pins aux couleurs ternes qui entouraient les lieux. Et peut être auraient ils le temps de s'attarder sur la faune locale qui paraissait plus proche de la famine que de l'opulence, annonçant leur agonie certaine. Mais ce qui semblait certain, c'était qu'ils sentiraient irrémédiablement ce vent violent à la fois si sec et si froid auquel il tenait tant.

Et c'est alors que la lumière blanche du portail se mit à briller encore plus intensément, paraissant annoncer l'intrusion imminente des habitants de l'autre monde. Et en effet un court instant plus tard, Anoth vit apparaître trois silhouettes. Ces corps, toujours soumis aux durs lois de la gravité, ne purent faire autrement que chuter lourdement sur le sol de terre. Lorsque ceux ci se relèveraient, ils pourraient apercevoir à quelques mètres d'eux, un homme debout affublé d'un long manteau noir ainsi que d'un masque argenté qui ne laissait apparaître que deux lueurs rouges à la place des yeux. Et à présent qu'ils ne se trouvaient plus dans l'axe du portail et que par conséquent le Déchu n'était plus ébloui par ce dernier, il pu remarquer que Faolin et Mélusyne lui avait envoyé deux jeunes hommes et une jeune femme à peine sortie de l'adolescence.

*Alors c'est ça qu'ils nous envoient ?! Je pensais qu'ils enrôleraient de véritable guerrier...*

Bienvenue chez moi ! Je vous présente Ma Falaises des Noyés, il est vrai qu'elle semble un peu moins chaleureuse que l'originale mais je suis certain que vous vous y plairez... du moins pour les quelques instants qu'ils vous restent à vivre...

Invité

« Je suis venu pour… je suis venu pour… »

Les mots se mélangeaient confusément. Gaël se mit à balbutier, la bouche empâtée d’une sorte de colle acide qui lui coupait la langue. Il posa ses deux mains à plat sur la tablette de bois noir, se forçant à réfléchir. Il devait être dix neuf ou vingt heures et sur le marché tombait une petite pluie douce et amère, fine bruine de sable qui s’étendait sur la ville entière. Autour de lui, joyeux écervelés ou jouvencelles ébahies, s’extasiaient sur les riches tissus de brocart ou les arômes doucereux des parfums orientaux, faisant tinter dans leurs mains brûlantes quelques pièces de monnaie, si peu pour ce qu’ils convoitaient mais déjà bien assez pour s’offrir un bon bain chaud et un repas consistant. Le blondinet se retourna du vendeur, qui avait repris avec nonchalance ses comptes, sans broncher, et regarda avec affliction autour de lui. Déjà, la population lui semblait familière. Il n’était pourtant arrivé qu’il y a un mois à peine et pourtant les lieux autrefois sordides et glacés qu’il traversait lui apparaissaient investis d’une nouvelle jeunesse. Les Harmoniens vivaient paisiblement, sans histoires, à travers ce décor de carte postale. Il reconnaissait de temps à autre un visage, une stature, une voix, et c’étaient toujours les mêmes enfants qui lui couraient dans les pattes en se décochant des billes de polystyrène depuis leurs sarbacanes. Ce soir, c’était le marché de Noël. Les commerçants s’agglutinaient par dizaines sur la place centrale autour de la grande flèche, charriant leurs effluves inconnues au goût d’aventure, qui laissaient sur la langue et dans les esprits un désir d’horizon, pour céder à grand renforts de cris leurs merveilles venues d’ailleurs. Gaël reprit la contemplation de ce dont il s’était entiché.

« Ce médaillon, là… Vous me le vendez combien ? »

L’homme qui tenait le stand leva les yeux de son carnet et resta quelques instants sans rien dire. Il se pencha ensuite sur la table pour se saisir de ce que lui avait désigné Gaël, et le contempla quelques instants, tâtant du bout des doigts les reliefs marqués sur l’argent, les coulures, et les pierreries incrustées dans la joaillerie. Le minuscule pendentif était accroché à une chaînette de cou dont les vieux maillons crissaient dès qu’on la manipulait. En attendant le prix, Gaë retourna dans la contemplation de la ville. Un jeune enfant trottait, l’air insouciant, près du stand où il était accroupi. Il revêtait par-dessus ses vêtements un manteau bleu qui accrochait les premiers rayons de la lune, et ses yeux parcouraient avec une inquiétude non dissimulée le ciel, comme s’il guettait quelque chose, un quelconque signal, ou peut être la fin de la pluie. Gaël, peut être inconsciemment, se mit à regarder dans la même direction, sans voir quoi que ce soit qui eût mérité qu’on s’y attarde. Un long cri perçant le tira tout d’un coup de sa rêverie. Un cri déchirant qui lui hérissa tous les cheveux sur la tête, comme si l’on passait dans son dos une lame glacée qui détaillait tous ses os. Il sentit la panique monter dans la foule et se retrouva bousculé et houspillé, sans réagir. La plainte l’avait littéralement tétanisé. Il lui semblait qu’il avait perdu un instant contrôle de son corps. Se laissant bercer par les badauds attroupés qui couraient dans tous les sens, comme pour échapper à une menace invisible. L’enfant auprès de lui avait disparu.

" Guerriers, Harmonia est à nouveau en danger, un portail vient de faire son apparition au centre de la ville d'Equillos, mettant en péril ses citoyens et rien ne dit que ce dernier ne se déplacera pas dans d'autres régions ou d'autres mondes ! Venez, si vous vous en sentez la force, venez nous prêter main forte devant cet obstacle ! "

Qui avait parlé ? Gaël sursauta. Il lui semblait que quelqu’un lui avait susurré dans le creux de l’oreille, et pourtant la voix lui paraissait forte et assurée, comme un appel lancé depuis les hautes montagnes. Il se réveilla dans la nanoseconde. Les Harmoniens autour de lui étaient sous l’emprise d’un effroi si prenant qu’ils ne maîtrisaient plus aucun de leurs gestes. En essayant de ne pas de faire piétiner, il gagna avec quelques difficultés le portail en question, qui ne se situait par bonheur qu’à quelques mètres du stand auquel il s’était adossé quelques minutes auparavant. De nombreuses personnes s’étaient détachées de la foule. Il chemina à travers le no man’s land qui s’était formé, bordé par la population en larmes, rejoint très vite par ceux qui comme lui avaient entendus l’appel. Ils restèrent ainsi quelques instants, tremblants et inquiets, se regardant sans rien dire dans le blanc des yeux, comme tous conscients qu’ils allaient peut être donner leur vie à ceux qui les avaient exhortés de la sorte. Gaël reconnut peut être les traits de quelques uns d’entre eux sans pouvoir mettre de nom sur leurs visages. Tout en gardant son regard posé sur une des jeunes filles les plus nerveuses, qui se grattait les ongles avec empressement, et de laquelle se dégageait une puissance qu’il n’avait jamais ressentie jusqu’à présent, il sentit un vent frais et humide lui souffler sur les joues et ébouriffer ses cheveux. Les Esprits étaient là. Ceux dont on lui avait tant parlé depuis qu’il était arrivé sur cette terre. Il ne les avait jamais vus encore et en avait presque peur. Leur présence imposante et écrasante lui inspiraient une crainte respectueuse qu’il ne contrôlait pas.

« Vous trois, là, avec moi. »

Il marchait comme un somnambule, les yeux toujours posés sur la jeune fille qui le précédait. Sans rien dire, il pénétra dans le portail, et sentit l’énergie qui s’en dissipait s’immiscer dans tous les recoins de son corps. Toute cette force l’apeurait et le faisait rêver à la fois. Il rêvait juste une fois de posséder cette puissance dévastatrice entre ses mains. Mais il n’avait pas de pouvoirs. Il était juste là pour donner sa chair et son sang. Avec résignation, il passa le vortex.

Il chuta lourdement sur le sol, et ne put réprimer un hoquet de douleur. Se relevant avec difficultés, il chercha tout d’abord à quel endroit il avait atterri. La falaise des noyés, c’était certain. Il y était déjà allé. Malgré tout ce que le paysage avait subi, c’était chez lui, son territoire, sa maison, son monde à lui, à lui tout seul. Il avait écumé chacune des régions reculées de la carte, seul, avec ses amis, ou avec Titouan dans les derniers moments de son existence. Juste avant… juste avant qu’il se noie. Ce souvenir était beaucoup trop douloureux pour qu’il soit temps d’y penser. Gaël ferma les yeux pour tenter de changer de sujet avec sa conscience, et se boucha les oreilles pour donner plus d’ampleur à son geste. Mais c’était inutile. Il y avait trop de choses à faire à présent pour se laisser absorber par ses élucubrations intérieures. Autour de lui, le paysage n’avait pas tant changé que ça, deux ans après la mort de son frère. Les pics dénivelés découpaient le ciel comme de brunes ailes de corbeaux, les cadavres d’arbustes dessinaient la ligne de l’horizon au dessus duquel on ne voyait jamais le soleil, obscurci par des rangées de nuages boueux. Autre fois, ici, on pouvait admirer le ciel et la lune.

Au centre, un homme vêtu d’un long manteau noir et d’un masque d’argent qui lui dissimulait le visage. On n’apercevait que ses deux grands yeux rouges qui brillaient comme des loupiotes. Gaël se mit à trembler de nouveau, tout en se maudissant de ne pas réussir à faire taire ses spasmes. Il devait se contenir le temps qu'il serait nécessaire. Aussi se contenta t il de sourire maladroitement au géant qui leur faisait face.

Bienvenue chez moi ! Je vous présente Ma Falaises des Noyés, il est vrai qu'elle semble un peu moins chaleureuse que l'originale mais je suis certain que vous vous y plairez... du moins pour les quelques instants qu'ils vous restent à vivre...

Le blondinet ne put s’empêcher de déglutir.

« Merci… s’étrangla-t-il. Mais pourquoi nous a-t-on envoyé nous faire tuer ici ? »

Invité

Valiane se sentait joyeuse, heureuse d’être revenue chez les siens. Pour la première fois depuis des années elle franchit les portes de la ville d’Equillos. Elle craignit un instant que les souvenirs ne l’étouffe et ne l’assomme tellement il était nombreux. Mais la magie de cette ville fit renaître en elle l’enfant qu’elle fut et qu’elle restera toujours d’une certaine manière. Elle ne devait pas craindre cette endroit, car ici, plus que nulle part ailleurs, c’était son monde, c’était sa vie. La demoiselle retrouva avec plaisir des quartiers qu’elle avait coutume de fréquenter, les souvenirs refluant en elle avec douceur et chaleur. Elle se sentait bien, divinement bien. Son grand manteau sombre la couvrait entièrement, le haut col de celui-ci et la grande écharpe blanche en laine qu’elle avait prit coutume de porter dissimulaient son sourire émerveillé. Elle voulut sonner à toute les portes qu’elle connaissait, retrouver juste pendant quelques heures le bonheur d’être une simple étudiante dans une grande ville. Mais cela, elle en était incapable. Elle avait aimé sa vie, elle aimait encore plus celle qu’elle menait aujourd’hui. Le seul point noir était la solitude qui pesait régulièrement sur ces épaules. Cependant, pour rien au monde elle ne ferait marche arrière, jamais.

- Valoue ?

Le dit nommé s’arrêta. Elle était dans un des quartiers les plus pauvres et les plus reculés de la ville. La rue était déserte, les passants étaient rares en ces lieux mal famés. Les points gantés de la jeune fille se serrèrent. Elle se sentait tirailler de part en part. Cette voix ne lui était pas inconnue, loin de là. Mais sa vie n’était plus ici. Jamais. La silhouette resta alors immobile, indécise sur la décision à prendre. Se fut le propriétaire de la voix qui décida pour elle. Une course précipitée se fit entendre derrière Valiane, une paire de chaussures usées claquant fermement sur le sol pavé. L’enfant finit sa course en percutant brusquement la silhouette par derrière, enfonçant avec vivacité son nez rougi par le froid dans les amples remplit de la cape.

- Valoooooooooue ! Tu…tu m’as manqué.
- Toi aussi Wilkaï.

******

- Pourquoi tu refuses de m’expliquer ?

Distraitement Valiane soupesa le poids d’un bracelet. Du plaqué, ce bijou n’avait aucune valeur malgré les promesses du marchand souriant. Elle lança un regard noir à celui-ci et reposa avec délicatesse l’objet sur son tapis de soie. Pas de scandale alors que l’enfant était avec elle. Ignorant à nouveau la question de celui-ci elle reprit sa marche zigzagante à travers les stands du marché. Wilkaï, loin de se décourager du silence de son amie continua à la bombarder de question, intrigué et un peu inquiet de cette si longue absence. Valiane lui sourit tendrement, comme si elle voulait résister aux caprices d’un enfant.

- Au lieu de t’acharner sur ce que j’ai fais, raconte-moi plutôt se que tu es devenu pendant mon absence Wilkaï.

D’abord retissent, il finit par se laisser emporter par son récit et oublia d’interroger son amie. Valiane en profita pour acheter du vin chaud et ils partirent s’installer un peu à l’écart du marché, en haut du toi d’une maison d’habitation. La demoiselle se décida alors à interrompre l’enfant, les yeux plongés devant le spectacle qui s’offrait à elle.

- Cette ville est belle n’est-ce pas ?
- Oui, c’est la plus belle du monde.
- Ah c’est surtout la seule que tu connaisses bonhomme !
- Pourquoi tu en connais d’autre toi ?

Le silence s’installa, Valiane braqua ses yeux couleur Azur sur l’enfant. Un courant d’air froid passa, l’enfant frissonna. Elle défit alors l’écharpe qu’elle portait autour du cou et enveloppa Wilkaï. Bientôt il ne resta plus de sa tête que quelques mèches blondes éparpillées. Il se blottit contre elle, heureux de revivre cet instant qu’il avait longtemps espérée.

- Pourquoi es-tu partie ?
- Je devais.
- C’est chez toi ici.
- Oui mais j’avais besoin de trouver certaines réponses.
- Et tu les as trouvées ?
- Certaines.
- Alors revient.
- Non, ma place n’est plus ici.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne suis pas humaine, parce que je suis différente et que j’aspire à la liberté.
- C’est vrai, tu n’es pas humaine, tu es mon ange gardien.
- Si tu savais à quel point ta réponse est proche de la vérité…

L’air était frais, les deux silhouettes finirent par somnoler, peloter l’un contre l’autre dans leur petite bull. Il était bien. Si bien. Puis ce fut le drame. Des hurlements, des cris perçant, des pleurs, une animation anormale venait du centre ville. Valiane regarda l’enfant à peine plus âgé de 7ans blottit au creux de son bras. Elle le souleva et se redressa en un même mouvement. Ses yeux s’animèrent, son regard se durci, elle sentait un danger approcher.

- Que…
- Chut, laisse-faire ton ange gardien.

Sans crier gare elle sauta dans le vide pour atterrir trois étages plus bas au centre d’une ruelle étroite. La jeune fille se mit alors à courir, aussi vite que son souffle le lui permettait. Fuir, n’importe où mais fuir. Elle ne pouvait laisser le jeune garçon seul et encore moins l’exposer au danger en allant voir se qui se passait. Son esprit fonctionna à toute vitesse. Agie, et vite. La population courait en tout sens, complètement désorienté et incapable de s’accorder un instant de réflexion. Valiane courra, elle ne savait pas où elle allait mais elle courait. Elle venait de découvrir avec horreur le pire des dangers qui pouvait peser sur ces épaules ; la perte d’un être proche. Soudainement, à l’angle d’une rue, l’enfant lui échappa des bras et fut happé par une sorte de portail. Valiane hurla toute la terreur du monde, ignora un superbe ange non loin et s’élança et la suite de son protéger. L’ange la retint de justesse, Valiane hurla hurla hurla. Brusquement la rage grandit en elle, elle sentit la violence et les ténèbres l’envahir.

*Pas tout de suite, attend ton heure.*

Encore cette voix. Encore et toujours lui. Il fit pression sur son esprit la forçant à reprendre le contrôle de la situation. Alors que Valiane transformait peu à peu sa terreur en fureur en haine, elle réalisa avec étonnement que l’ange était un des esprits qu’elle avait déjà rencontré une fois par la passé. Un second arriva rapidement.
" Guerriers, Harmonia est à nouveau en danger, un portail vient de faire son apparition au centre de la ville d'Equillos, mettant en péril ses citoyens et rien ne dit que ce dernier ne se déplacera pas dans d'autres régions ou d'autres mondes ! Venez, si vous vous en sentez la force, venez nous prêter main forte devant cet obstacle ! "

La guerrière inspira profondément, cachant au mieux la tempête qui l’habitait. S’approchant des esprits elle ne put cependant s’empêcher de lancer un regard furibond à celui qui l’avait retenue de rejoindre son protégé. Les groupes se firent rapidement. Elle se retrouva avec deux parfaits inconnus. Un des deux était un umbrien, elle en était certaine. À force de se sentir attirer par l’obscur elle avait finir par savoir le détecter. Mais à part ça il était difficile de les juger l’un et l’autre. Ils allaient être ses compagnons, la demoiselle était contente d’en avoir et cela lui suffisait. Du moment qu’elle retrouvait rapidement Wilkaï le reste lui emportait peu.
Ils furent éconduits devant un portail et Valiane s’y engagea l’air déterminé. Son visage s’était fermé à toute expression. Elle n’était ni une crème ni une tendre. C’était une solitaire émérite, une aventurière et une guerrière, elle avait foi en peu de chose et n’avait jamais sa langue en poche. Peu de chose la touchait ou la rendait sensible, elle avait appris à fermer son cœur aux émotions. Mais Wilkaï…ils paieraient. Qui qu’ils soient ils paieraient.

La demoiselle atterrit dans un grognement, surprise d’apparaître de si haut. Les articulations de ses genoux signalèrent leurs désaccords, Valiane les ignora et se redressa en inspectant les lieux. Elle crut reconnaître plus au moins l’endroit, quelque part sur les terres obscures. Comment s’appelait ce lieux et où était-il exactement ça elle n’en avait aucun idée. Mais l’umbrien lui semblait bien connaître les lieux. Visiblement peu ravi de se retrouver là-bas, elle comprit rapidement qu’elle n’était pas la seule à être hantée par les fantômes du passé.

Devant elle un homme, étrangement vêtu. Elle ne put réprimer un frisson, elle était tombée dans la cage d’un fauve. Trois misérables souris dans l’antre d’un lion. La partie s’annonçait amusante. Le regard ardent de l’étranger sembla la percer de part en part, elle dut baisser rapidement les yeux. Cet être, quel qu’il soit, était un maître.

Bienvenue chez moi ! Je vous présente Ma Falaises des Noyés, il est vrai qu'elle semble un peu moins chaleureuse que l'originale mais je suis certain que vous vous y plairez... du moins pour les quelques instants qu'ils vous restent à vivre... « Merci… Mais pourquoi nous a-t-on envoyé nous faire tuer ici ? »

Valiane resta en retrait, muette.

[bon ok, j’ai un peu forcé la dose là oO mais j’avais trop de mal à démarrer ce rp, chais pas pk ><. L’essentiel c’est qui soit fait même si j’en suis pas du tout satisfaite T.T]

Le mouvement en spirale que sa cuillère produisait avait comme un effet hypnotisant. Il s'était d'abord mis à réfléchir puis fixait désormais le manche en argent qu'il ne pouvait tenir qu'avec deux doigts et qui bougeait avec le rythme lent qu'il lui avait imposé, l'esprit totalement vide. C'était un sentiment agréable. De flotter. Sans se soucier de quoi que ce soit. Et puis...

- Bon alors, tu vas le boire ce thé ?

Il arrêta son manège à regret, fixant la femme qui venait de parler. Dans la cinquantaine, elle avait les cheveux grisonnant, un air maternel et sa bonté intérieur rayonnait tellement sur son visage qu'elle en semblait belle malgré les rides qui montraient les soucis que la vie lui avait donné. Debout près de la porte du salon, elle avait un sourire espiègle, comme si elle avait déjà deviné. La chose liquide qu'on lui avait donné à boire était vraiment très loin de ses boissons préférées.
Il chercha une solution pour arrêter son "calvaire" en cherchant un échappatoire autour de lui. A environ un mètre cinquante centimètres de sa jambe droite se tenait Heitz, le chien de la famille, une sorte de berger allemand si ce n'était qu'il avait des poils noir hormis la tâche blanche sur son ventre. Il observa l'animal, sa tasse, puis la bête à nouveau. Puis, prenant un air totalement surpris, il pointa un tableau qui pendait au mur derrière son hôtesse.

- J'adore cette œuvre !

Alors qu'elle se retournait en éclatant de rire, ayant déjà deviné les idées saugrenue du jeune homme, Elio tenta de faire avaler de force le breuvage au chien qui, lui non plus, ne semblait pas apprécier. L'animal aboya en tournant brusquement, envoyant son adversaire au tapis, avant de se mettre à lui lécher le visage, amicalement, voir moqueur.

Cela faisait déjà quelques jours qu'il traînait dans cette maison. Il appréciait leur compagnie et retardait sans cesse le moment du départ. Il avait trouvé Emilia sur le bord de la route, alors que cinq "brigands" pas très dégourdis et intellectuellement plutôt limités tentaient d'alléger sa bourse. Il avait eu tôt fait de les faire détaller, sans même avoir à se battre. Elle lui avait demandé de rester avec elle afin qu'elle puisse le remercier pour son aide. C'est donc ainsi qu'il avait fait la connaissance d'Equilios, de Heitz, son chien, Wald, son époux et Yan, leur fils unique, encore très jeune. Elle était marchande et vendait surtout les outils, équipements et armes que son forgeron de mari fabriquait.

Allongé sur le sol, il se releva, soudainement alerté par des cris qui semblaient venir de dehors. Heitz aussi s'était levé et tentait de sauter après le mur pour voir ce qui se passait dehors. Il avait l'air plus que nerveux. Elio attrapa l'animal, le retenant comme il pouvait au niveau de l'ouverture. A l'extérieur, les gens, affolés courraient en tout sens. C'est à ce moment que Wald ouvrit la porte qui menait à sa forge comme si il avait le diable à ses trousses. Le pauvre semblait presque autant traumatisé que ceux qui hurlaient, dans la rue.

- EMILIA ! OU EST YAN ?
- Calme toi trésor, et raconte nous ce qui se passe.

Il avait l'air d'un taureau enragé. Il passa devant eux sans rien ajouter, mi-marchant, mi-courant. Elio échangea un regard inquiet avec la vieille femme. Il semblait se passer quelque chose d'étrange. Son regard se reporta à la table, encore garnie par leur futur repas qui semblait plutôt compromis. Dans son assiette se tenait toujours le lapin cuit qu'il avait toujours l'intention de dévorer jusqu'à l'os. Elle suivit son regard ne pu empêcher de rire à nouveau. Il fallait admettre que l'elfe n'était pas vraiment une personne qu'on avait l'habitude rencontrer tous les jours.
Au premier étage, une espèce de beuglement de soulagement leur appris que Wald venait de trouver son fils dans sa chambre. Mais il n'avait pas l'air remit de sa mésaventure et Elio décida de sortir pour vérifier la raisons de ce tumulte. Lorsque sa main ouvrit la porte d'entrée, son cœur s'accéléra, poussé par le vacarme ambiant. Il fit quelque pas dans la rue bondée, esquivant maladroitement les délurés qui couraient sans le voir. Il tenta vainement d'en arrêter un au passage mais sans succès. Le monde semblait devenir fou.

" Guerriers, Harmonia est à
nouveau en danger, un portail vient de faire son apparition au centre
de la ville d'Equillos, mettant en péril ses citoyens et rien ne dit
que ce dernier ne se déplacera pas dans d'autres régions ou d'autres
mondes ! Venez, si vous vous en sentez la force, venez nous prêter main
forte devant cet obstacle ! "

Il écarquilla les yeux, surpris qu'on lui parle dans sa tête. Malgré le brouhaha, il compris nettement le sens de ces paroles. Il retourna dans la maison qui semblait soudain un abri fragile. Emilia l'interrogea du regard. Son mari n'était toujours pas là.
Elio lui répéta ce qui venait de lui arriver, et elle hocha la tête, d'un air grave. Elle le croyait malgré l'invraisemblance de ses propos. Ceci dit, l'agitation qui régnait au dehors devait être une preuve suffisante...
Pensif, le jeune homme se dit que c'était peut-être le moment de prendre congé de ses hôtes. D'une manière ou d'une autre, il devait continuer sa vie de solitaire. Même si cette compagnie de courte durée lui avait semblé agréable.

- Bon, je crois que je devrais y aller.

Il se détourna, retournant vers la porte. Il n'eut pas le temps de poser la main sur la clenche que, dans son dos, il l'entendit soupirer.

- Attends. Tu n'as pas l'impression d'oublier deux ou trois petites choses ?

Il la fixa sans comprendre. Avec un sourire, elle tapota sa hanche droite. Lorsque l'elfe observa la sienne, il vit qu'il manquait sa ceinture cuir et surtout son épée. Il retint un juron et s'élança vers l'armurerie-forge. Les établis étaient remplis de choses qui lui semblaient inutiles - des fers à cheval, des couteau, des gobelets... - et aussi d'armes au formes étranges et au maniement compliqué. Il ne tarda pas à retrouver la sienne, dont l'éclat d'argent n'avait, pour le moment, pas trouvé d'équivalent. Lorsqu'il retourna vers le salon, arme au côté, elle l'attendait déjà avec un sac à dos dans les mains. Il ne lui demanda pas ce qu'elle y avait mit. Il n'avait pas vraiment le temps. Il le prit avec un signe de tête en remerciement. Puis elle lui tendis son assiette, qui contenait toujours son lapin. Il l'observa, pensif. C'était idiot d'emmener son repas si il y avait vraiment un danger là-bas. Mais, si il ne le prenait pas et qu'il ne pouvait plus repasser par le portail...
Il l'attrapa par une patte avec un nouveau "merci" du menton, un sourire, un signe de la main et il était déjà en train d'ouvrir la porte.

- Demain ce sera du sanglier. Ce serait bien si tu pouvais me dire comment vous les cuisinez chez vous...

Cette fois, ils rirent ensemble, mais plutôt nerveusement. C'était une manière comme une autre de faire comme si il allait revenir. Même si, quelque soit l'issu de cet étrange évènement, il ne comptait pas le faire de sitôt. Il ferma la porte derrière lui, incapable de prononcer ces mots si simples qu'étaient "Au revoir !".

Il sonda la rue qui s'étendait à nouveau sous ses yeux. Ne restait plus qu'à trouver la sortie. Pas question de courir au suicide comme de la stupide chaire à canon. Par contre... Il ne se souvenait absolument pas du chemin à prendre pour sortir. Il se décida pour la droite et s'arrangea comme il pu pour avancer le plus rapidement possible à travers la ville. Les gens affolés se rentraient les uns dans les autres, allaient jusqu'à se piétiner. Partout, cela ressemblait à un chaos presque indescriptible. Personne ne savait vers où aller. Et Elio se doutait que peu de monde ne sache pourquoi il fallait avoir peur. Autour de lui, les rues se déserraient et il arriva... au centre ville. La poisse complète.
Il s'arrêta net, découvrant les hommes et les femmes qui s'étaient rangés sur cette place. Une sorte d'ange sondait chaque personne présente. Il ne détailla même pas les visage présent, trop inquiet de la suite des évènements. Pouvait-il vraiment faire demi-tour et laisser ces créatures marcher vers la mort sans s'en soucier d'avantage ? Il déglutit. Probablement pas. Il n'avait jamais, jusqu'à présent, eu quelque chose à perdre. Peut-être valait-il mieux que ce soit un homme de cette envergure qui perde la vie.
Il avança et se plaça parmi les autres. Mais il n'avait plus vraiment l'impression d'être là. C'était plus comme si il était spectateur. Il sentait que quelque chose de très dangereux allait arriver. Peut-être la mort elle-même. Mais il ne savait pas quand, comment, ni même pourquoi.

« Vous trois, là, avec moi. »

Il sursauta quand il comprit que c'était bien à lui que l'on s'adressait. Il s'avança à la suite des deux autres qui semblaient presque aussi rassurés que lui. Devant lui, il y avait un garçon qui devait avoir son âge. Ou peut-être plus jeune. Vu de dos, c'était dur à dire.
Ils s'approchèrent d'un élément étrange du décors. Même de loin, il sentait déjà que la chose tenait déjà à les aspirer. Ses pas se firent mal assurés. Plus il s'approchait du portail, plus il avait peur. Peur de ce que cette chose impliquait. Peur de ce qui pouvait se trouver de l'autre côté. Lorsque les deux autres l'eurent traversé, il hésita à les suivre. Après les avoir vu disparaître, qu'est-ce qui lui prouvait qu'ils seraient entier de l'autre côté ? Il passa sa main au travers de l'étrange surface. Le sentiment grisant qui l'envahit lui fit perdre le peut de conscience qui lui restait. Il fit son dernier pas vers l'inconnu...

Il reprit conscience sur le sol, les bras en croix. Il cligna des yeux et se releva, identifiant son environnement. La végétation plutôt rare si près rendait le sol presque nu. A tel point qu'il distinguait une... mer de glace, au loin. La lune qui lançait faiblement ses rayons à sa surface lui donnait une allure pâle, incertaine, comme il aurait imaginé la peau d'un fantôme. Pas une étoile de visible. Autour d'eux, des arbres semblait réduire leur univers comme les murs d'une arène sur les gladiateurs qui rougirons le sable de leur sang. La seule chose agréable de cet univers était le souffle du vent qui caressait, même violemment, son visage. Et surtout, comme maître de tout cet univers gelé et désertique, une créature aussi sombre que ce monde qu'il venait de découvrir et aux yeux si étranges et effrayants qu'il sentit son cœur accélérer dans sa poitrine. Si c'était là la croisée des chemins, il estimait que sa vie aurait pu être pire. Finir vieux et croulant dans son lit, abandonné de tous aurait été une fin tranquille. Mais pas moins atroce que celle qui risquait d'advenir. Il s'assit sur le sol, s'adossant à un rocher cinq fois plus gros que sa tête qui traînait à côté.

Bienvenue chez moi ! Je vous présente Ma Falaises
des Noyés, il est vrai qu'elle semble un peu moins chaleureuse que
l'originale mais je suis certain que vous vous y plairez... du moins
pour les quelques instants qu'ils vous restent à vivre...

Ses derniers doutes sur les intentions de la créature s'envolèrent. C'était bien un combat à mort qui allait advenir. Il avait l'habitude de jauger ses adversaires d'un simple regard. Cette fois, l'analyse fut beaucoup plus simple. Il était largement plus fort que lui.

« Merci… s’étrangla-t-il. Mais pourquoi nous a-t-on envoyé nous faire tuer ici ? »

Son regard tourna vers celui qui venait de parler. Il avait peur. Qui ne serait pas dans ce cas ? Même lui peinait à empêcher ses mains de trembler et ce n'était qu'un entraînement permanent sur le contrôle des réactions de son propre corps qui lui permettait se prodige.
Le troisième du groupe ne semblait rien vouloir ajouter. Qu'y avait-il d'autre à dire, après ces déclarations explicites ? La question de son partenaire était très intéressante. Mais il craignait de ne pas avoir le temps de trouver une réponse. Il observa sa main gauche dont les phalanges blanchis par la pression qu'ils exerçaient tenaient toujours le lapin dépecé et cuit par la cuisse. Il la détacha du reste du corps et entrepris de commencer à la manger, usant tout la concentration dont il disposait pour avoir l'air calme. Il lança, faussement enjoué - et la bouche presque vide - :

- Quelqu'un en veut un bout ? J'sais pas si j'aurai le temps de le finir en entier dans le temps imparti...

Ses pieds s'étaient rapprochées le plus près possible de ses fesses. Sa main droite posée, dans son dos, sur la pierre se préparait comme le reste de son corps à éviter la première attaque qui pouvait d'arriver.
Ses yeux épièrent tous les gestes de l'homme masqué, attendant sa réaction. Son cœur n'avait pas décéléré.

>Battle For The Sun, Placebo<

♠ Hier ou jadis sur Harmonia...

Cela faisait déjà un moment que le Déchu avait pu entrer dans le corps du mâle humain, s'emparant de sa chair et de son esprit tel une marionnette. Depuis ce moment, l'espoir de retrouver un jour toute sa puissance lui était revenu, et il ne passa dès lors son temps qu'a s'entrainer, tentant de donner un coup de douce à sa "guérison". Puis il lui fallu un test, une épreuve grandeur réelle. Il reprit la route et décida de se rendre à proximité d'un village voisin...

Alors qu'il marchait sur le discret et étroit chemin fait de terre, Anoth aperçu au loin trois brigands qui paraissaient s'en prendre à un marchand ambulant. Il ne tarda pas à voir ce dernier tomber au sol, la vie ayant sûrement quitté ses entrailles, avant que les trois hommes ne se jettent sur lui pour le dépouiller. N'étant qu'un simple spectateur de la scène, le Déchu passa près d'eux sans se soucier de ces derniers. Mais les charognards se détournèrent de leurs butins avant de venir se positionner devant lui pour l'êmpêcher de continuer son chemin. Et c'est alors que l'un des homme, enlaidie par une cicatrice au front et affublé de vêtements sales et déchirés, mit un terme au silence qui régnait.

Hey regardez les mecs ! Il y a un imbécile avec un masque qui vient nous voir !
Le masqué tu vas où habillé comme ça ? Il y a un bal dans le coin ?! Déclara un autre homme avec moquerie avant de reprendre. Eh chef, on s'occupe de lui ?
Bien sûr espèce de crétin ! Et regarde ses vêtements, tu peux être certain que celui là il a un paquet de fric sur lui ! Puis il s'adressa au Déchu. Bon pour toi la suite elle est simple, soit tu raques, sois tu douilles avant qu'on t'envoie retrouver les Dieux ! Et je peux te jurer qu'on va y prendre du plaisir !

Alors qu'Anoth ne bougeait pas d'un poil suite à ces paroles, celui qui paraissait être à la tête de la bande d'idiots reprit la parole tout en sortant son épée.
T'es sourd ou simplement attardé ?! Je t'ai dis de filer tout ce que t'as ! Alors tu vides tes poches et plus vite que ça ! A moins que tu préfères te faire embrocher par la ferraille que j'ai dans ma main... Voyant que le Déchu ne bougeait toujours pas, les trois hommes commencèrent à avancer vers lui.

Anoth pencha alors quelque peu sa tête sur le côté gauche et les trois hommes se stoppèrent net. Puis après quelques instants un air étonné s'afficha sur leur visage. C'est quoi ça ?! Mais d'où c'est apparues ?! L'expression de surprise fut alors rapidement remplacée par celle de l'horreur. Ils commencèrent ensuite à agiter leurs bras à tout vas, semblant se battre contre l'air ou un ennemi invisible. Non, non arrêtez ! Puis des cris d'agonies se firent entendre et les trois hommes tombèrent sur le sol. Leurs chairs étaient devenues pales, leur bouches étaient grandes ouvertes tout comme leur yeux. Un air de terreur avait figé leur visage à tout jamais. Toujours sans un mot le Déchu enjamba les corps inertes avant de reprendre son chemin vers le village.

Il arriva finalement à l'orée du bois, apercevant les premières maisons. Le froid fit son apparition et le ciel couvert commença alors à lâcher quelques flocons de neige. L'heure était venue de faire un point sur son avancée, de voir si sa puissance était à la hauteur de ses projets. Il tendit alors légèrement sa main en avant, ouvrant sa paume vers les cieux. Puis il commença à former de l'ombre, créant une sphère de la taille d'un gros pamplemousse. Il commença ensuite à concentrer cette boule, réduisant sa taille à celle d'un abricot et augmentant d'autant sa noirceur, bien qu'il semblait impossible de faire plus noir que noir. Puis il l'envoya au loin sur l'une des bâtisse, celle ci explosa littéralement, répandant de toutes part des débris enflammés et affectant de nouvelles maisons. Anoth ne tarda pas à entendre les premiers cris horrifiés des habitants et à voir la panique et le chaos les gagner. Ils commencèrent alors à courir dans tout les sens et le Déchu en profita pour créer de nouvelles boules d'ombre avant de les envoyer sur d'autres bâtiments. Il se changea ensuite en ombre, avant de se mettre dans un coin pour profiter de son oeuvre. Et alors qu'il allait reprendre son chemin, une ombre apparue à ses côtés.
Tu n'es pas le seul à souhaiter prendre ta revanche...

La Vengeance est un Plat qui se savoure Glacé...

♠ Présentement, sur son monde artificiel...

Touts les protagonistes étaient désormais présents, les cartes ne tarderaient plus à être distribués et le Déchu qu'il était savait qu'aucun d'eux ne tireraient un jeu égal au sien. Qu'il était bon d'avoir toutes les cartes en main et de les disctribuer comme bon nous semblait... Depuis plusieurs semaines les pièces avançaient peu à peu sur l'échiquier grandeur réel que Pierre et Anoth avaient recréés et qu'il contrôlaient parfaitement. Bien que la tradition voulait que les Blancs commencent, ici c'était les Noirs qui avaient entamés la partie, déplaçant et sacrifiant leurs pions pour ce qu'ils était... de la chair à canon. Bien entendu ils n'avaient servis que de simples leurres... Quand aux Blancs, surpris par ces circonstances inattendues, ils venaient de jouer précipitamment leurs premiers coups, alignant leurs pions en travers du chemin des Noirs tel une barrière chétive et leur demandant d'avancer à l'aveuglette. La Reine Blanche et le Roi Blanc avaient alors profité de cette manœuvre pour se mettre en sécurité, se recroqueviller dans leur coin. Mais tout était une question de temps, aucune cachette n'était assez subtile pour résister aux Déchus... et Anoth patientait depuis déjà bien longtemps, alors il était loin d'être pressé. Le sadisme des Déchus les avaient même poussé à changer quelque peu les règles standard, ils ne désiraient pas simplement faire tomber le roi et supprimer la reine, mais aussi éliminer de l'échiquier toutes les autres pièces Blanches.
Et il était à présent temps pour les Noirs de faire avancer les sombres et imprévisibles Cavaliers...

Les trois inconnus venaient tout juste d'apparaitre à travers le portail et déjà ils semblaient horrifiés par ce qui se trouvait sous leurs yeux. Le Déchu n'avait pas encore levé le petit doigt mais il avait déjà l'impression d'entendre de sa position les claquements singuliers des rotules des trois individus tétanisés. Qu'avait il fait pour leur faire peur ? Si sa seul phrase avait suffit à faire naître chez eux une certaine réticence, c'est qu'ils n'avaient vraiment rien de guerriers. Et ils seraient sûrement très déçus par la suite... il ne tarda pas à entendre les premières réactions des deux hommes, ils ne paraissaient même pas savoir pourquoi ils se trouvaient ici. Mélusyne et Faolin avaient joués leur coups tellement précipitamment qu'ils avaient enchaînés les erreurs, ils ne faisaient que lui mâcher le travail. Anoth ne pu alors s'empêcher de lâcher un large sourire qui malheureusement ne pouvait pas se voir à travers le masque qu'il portait. Il attendit ensuite quelques courts instants avant qu'un rire grave qui émanait de ses lèvres ne se mette à recouvrir le silence presque glacial qui avait prit place. Son rire paraissait provenir de partout, comme un écho. Puis il prit la parole.

Vous ne savez même pas pourquoi vous vous trouver ici ?! Vous ne savez pas pourquoi vos Esprits vous ont demandés de nous affronter !
Déclara t'il d'une voix presque amusé avant de continuer. Il s'avança en même temps de quelques pas dans la direction des trois inconnus.
Même si cela ne m'étonne guère venant d'eux, je pensais que vous l'auriez au moins deviné... Qu'est ce qui peu pousser des êtres aux dons exceptionnels à envoyer leurs frêles sujets se sacrifier dans un affrontement perdu d'avance ? La réponse est des plus simple, LA PEUR ! Bien qu'ils soient des Esprits et qu'il possèdent une puissance que vous ne pouvez pas imaginer, il sont enclins à des sentiments identiques aux votre. Et vous n'êtes pas tombés sur les plus courageux...
Il fit une petite pause avant de reprendre.
Ils avaient fait le serment de VOUS protéger et ils sont en train de vous mener à l'abattoir tel du bétail pour LEUR propre survie. Et tout cela pour grappiller désespérément quelques secondes de vie en plus...
Il s'arrêta une nouvelle fois avant de conclure.
Si même vos Esprits ont peur de nous affronter, s'ils savent pertinemment qu'ils ne sont pas en mesure de nous défier, pensez vous vraiment avoir la moindre chance face à nous...

Le froid s'amplifia et c'est alors que la neige se mit à tomber, commençant peu à peu à tout recouvrir...

Invité

Quel rire sinistre…Il a du sécher quelques cours à l’école du rire celui-là. Contrairement à lui elle trouva que son coéquipier à la cuisse de poulet avait un humour plaisant. Au moins quelqu’un qui savait toujours trouver une remarque amusante dans les pires moments. Ceci dit l’étranger avait raison sur un point en répondant à la question de l’umbrien : tout ceci n’était qu’une farce. Une immense farce dans laquelle Valiane venait de plonger tête baissée. Non, elle n’avait aucune idée de la raison pour laquelle elle s’était retrouvé ici, la seule chose qu’elle savait c’est que cet étranger était responsable de la disparition de son compagnon. Quant au reste, esprits, portails et étrangers, ils pouvaient tous aller se faire voir. Cette espèce de monstre à pattes était terrifiant, autant dès lors combattre le mal par le mal. La meilleure défense n’était-elle pas l’attaque ?

« Je suis venue chercher ce que tu m’as volé, le reste n’a aucune importance. »

Avec délicatesse et douceur, comme si elle voulait soulever un morceau de verre, et dégaina un de ses deux sabres dans son dos. L’objectif n’était nullement d’impressionner, loin de là. Mais le contact du manche d’une arme en main avait toujours eut un effet apaisant sur elle, aussi futile soit la lame. Tout en inspectant méticuleusement le tranchant de sa lame elle reprit.

« Ceux que tu appelles les esprits ne sont que des imbéciles imbus de leurs pouvoirs. Tout comme toi visiblement. Vous devez probablement être de la même race, où du moins avez-vous les mêmes ancêtres.
Vous vous surestimez tellement que vous pensez déjà savoir l’épilogue avant même de nous connaître. C’est…pitoyable.
Rejeter la faute sur autrui, sur les esprits. Comme s’ils allaient être responsables de notre mort. Pourtant se sera toi le meurtrier non ? Ne serait-ce pas toi le lâche de ne pas assumer tes actes futurs, si tant est-ce qu’ils se produisent ? Pitoyable.
Quand à leur serment de protéger leur peuple je ne m’en sens pas concerné. Je ne fais partie d’aucun peuple, d’aucune race où d’aucun clan. Je n’ai devoir envers personne et personne n’a de devoir en vers moi. Si je suis ici c’est de ma propre initiative et non de celle d’un autre. Folie que cela ? Peut-être. Mais qui pourrait prétendre être sain d’esprit ? »

Valiane du faire un violent effort sur elle-même pour ne pas imploser. Quelles que soit les apparences elle était loin d’être à son aise dans cette partie d’échec. L’obscur transpirait de chaque coin de la caverne, l’étranger semblait être un puit de ténèbres sans fin. Si elle ne se mettant pas rapidement en action les choses pourraient mal tourner pour elle. Elle ne résisterait pas indéfiniment au conflit intérieur qui la tiraillait, encore moins à la présence d’Adès non loin. Son visage était fermé, de marbre. Mais craignant que ses yeux ne la trahisse elle évita de croiser le regard de braise de son interlocuteur. C’était une réaction de faible devant un maître, indigne d’elle. Mais elle préférait de loin passer pour une faible que de permettre à cet être de lire en elle comme dans un livre ouvert.

Elle songea à ce que devait penser ses deux compatriotes de son discours enflammée. Elle ne connaissait rien d’eux, strictement rien. Deux étrangers de plus dans cette pièce pittoresque et qui se prétendait être des alliés. L’avenir lui dévoilera certainement si c’était le cas où non. En attendant elle décida de partir du principe qu’elle pouvait compter sur eux. Au moins avait-il comme elle répondu à l’appel des esprits, c’étaient des guerriers « volontaires » et non des soldats. Du moins elle l’espéra.

« Et toi qui est si malin explique-nous…et explique-nous aussi pourquoi avoir enlever des habitants d’Equillios… »

S’il fallait jouer le grand jeu, autant y aller jusqu’au bout. Peut importe qu’on la prenne pour une folle, une imbécile ou une handicapé mentale, les choses devait bouger et vite. Comme si Valiane était pressé de mourir, ou comme si simplement elle n’avait pas que ça à faire. Ses compagnons la suivrait-il dans sa démarche ? Elle allait rapidement le savoir. Avec une extrême rapidité elle s’empara de son deuxième sabre de sa main gauche. Elle tenait maintenant les deux lames d’une main ferme mais souple. Elle n’était ni en position de repos, ni en garde.

« …je te donne trois minute. ».

Advienne que pourra…

Elio se hâta de terminer son maigre repas pendant que le type étrange encapuchonné parlait. Après quoi il chercha dans son sac à dos de quoi envelopper le restant de son lapin adorer pour le finir plus tard, puis, farfouillant un peu son sac, il chercha quelque chose d'amusant. Vu que, cette fois ce fut son allié potentiel qui repris la parole, il chercha une occupation et d'accroupi dans la neige, commençant à rassembler et rouler de la neige pour en faire un bonhomme, fâcheuse habitude qu'il avait pris étant gamin et qui ne l'avait pas quitté depuis. Finir son chef-d'œuvre de soixante centimètres de hauteur ne lui pris guère de temps, aussi eut-il finit avant-même que le silence ne retombe. Il se redressa et observa le résultat de son travail précipité qui avait une assez bonne allure, grâce à ses heures d'entraînement que l'hiver et l'ennui avait allongé. Décidément, que de souvenirs pouvaient lui revenir dans des moments pareils !
Si il paraissait totalement à côté de la plaque, cela ne l'empêcha pas de suivre la conversation. Certes, il n'aurait pu répéter les discours exacts de chacun, mais il en avait plus ou moins compris les grandes lignes. Et la chose qui l'inquiétait le plus, c'était que trois minutes allaient se révéler être un laps de temps un peu trop court pour digérer. Il lui avait fallu un peu de temps pour comprendre qu'il "faisait équipe" avec une jeune femme, mais il n'avait pas été surpris le moins du monde lorsqu'il avait compris que, des trois qui se tenaient devant cette asperge (que ses parents avaient sans doute loupé lors de sa conception ce qui expliquerait l'utilisation du masque) elle était la plus hargneuse et la plus agressive. Le troisième semblait terrifié et il ne pouvait lui en vouloir puis que lui-même n'envisageait pas un avenir très long ni très joyeux.
Debout, sondant le ciel grisé qui se massait à l'horizon avec un regard perdu, sa voix traversa le silence qui venait à peine de s'installer comme un clown débarquant au milieu d'une chapelle.

- Est-ce que quelqu'un aurait une mini-carotte à me prêter pour mon bonhomme de neige, le temps que je résume ce que j'ai compris ?
Vous me dites si je me trompe surtout !
Donc... Situation initiale : Monsieur pas beau au masque et monsieur ni vu ni connu s'aimaient beaucoup et vivaient heureux ensemble au royaume des esprits et des papillons, etc. Élément perturbateur : Le drame arrive ! L'un des deux ne veut pas prêter son jouet à l'autre. Furieux, ce dernier essaye banni monsieur au masque or du royaume des esprits. Rancœur envahit le cœur de monsieur banni qui, pas content du tout, décide de se venger en élaborant un plan cruel et machiavélique et horrible et compagnie afin de faire souffrir le plus possible celui qui a causé son tourment - muwahaha. Manque de bol numéro un : monsieur ni vu ni connu n'est pas un imbécile TOTAL ! Et oui, il ne se montre pas de lui même !
Du coup, monsieur au masque, très sournois, intelligent, malin, futé, (etc) décide de l'attirer dans un piège : il utilise des pouvoirs qu'il ne maîtrise qu'en partie pour attirer monsieur le méchant esprit dans ses filets en créant un portail magique instable qui attrape tout plein de gens d'Equilios dont au moins une connaissance à la demoiselle. Sauf que ! Suspense !!! Vient ensuite le manque de bol numéro deux : monsieur ni vu ni connu n'est TOUJOURS pas un imbécile ! Enfer et Damnation ! Ce dernier envoi donc tous ses imbéciles de copains taper sur la tête du pauvre gentil exilé à coups d'épée en bois. Si ils gagnent, ils deviendront des héros sans nom MAIS ! dont on se souviendra pour l'éternité et si ils perdent... bah tant pis pour eux ! Depuis quand les esprits font de la charité ?
Bien, donc si je pense que la réponse à la question de la demoiselle est : "Ce sont mes otages pour attirer les esprits. Maintenant, mourrez, muwaha !" ou un truc du genre. A noter que je n'ai jamais dit que otage était synonyme de "étant encore en vie".
Donc si j'ai bien tout saisi, je viens de louper mon doux repas chaud si aimablement proposé à cause de vos histories stupides et sans intérêts.
Maintenant, je peux répondre au monsieur tout vilain tout pas beau tout gentil qui emmerde tout le monde : Pensons nous avoir une chance contre toi - désolé, j'aime pas vouvoyer les masques... - ? J'en ai rien à faire. D'où la réponse à l'éventuelle futur question "Pourquoi allons nous nous battre ?".

Il soupira - et en profita pour prendre une bonne inspiration vu que, durant son discours, il n'en avait pas vraiment eu l'occasion - avant de continuer, comme si l'existence même de cette question le désespérait. Son discours mélangeait étrangement un cynisme poussé à l'extrême et une sensation d'exaspération presque palpable qui en disaient long sur son avis vis-à-vis de ce qui était en train de se passer.

- J'ai personne pour me pleurer, pas de rêve grandiose à réaliser. Donc si j'crève, je m'en fou. D'autant plus que d'après ton point de vue, comme nos vies n'ont qu'une valeur très limitée, je ne vois pas où est l'idiotie lorsque nous souhaitons en faire ce que nous voulons. Mais si les risques sont plus élevés que les chances de gagner. Et comme en plus de mes innombrables qualités que personne n'a jamais remarqué, je suis d'une bonté sans limite, je te pardonne même pour m'avoir fait sauter un repas. Mais bon... je m'ennuie, le coin à l'air sympa et amusant. Donc si par un malheureux hasard, j'en venais à t'ôter la vie - prière de ne pas mourir de rire maintenant - ne considère pas que ma personne soit mue par le désir de protéger ou d'aider qui que ce soit et surtout, prend le comme une action sans animosité aucune qui ne te visait pas forcément. Un peu comme ce qui vient d'arriver aux habitants d'Equilios... Enfin, je te conseil de ne pas marcher à l'impossible. La seul certitude que tu peux avoir, c'est qu'une chose est possible une fois qu'elle est réalisée. Les rêves paraissent toujours inatteignable avant d'être tangibles. Et l'immortalité est une chose que seuls les dieux sont assez orgueilleux pour considérer l'avoir à leur portée.

Sa main droite se referma sur le manche de son épée qu'il dégaina le plus maladroitement possible. Pas trop dur. Il faillit même tomber en arrière, déséquilibré comme un véritable demeuré armé. Il la leva maladroitement devant lui. La lame tremblante envoyait directement les rayons lunaires dans les yeux de l'adversaire avec un éclat d'argent resplendissant. Il aurait bien joué un air de flûte mais il doutait que l'esprit dispose d'encore suffisamment de patience pour l'écouter jouer, encore moins jusqu'au bout. Autant commencer les festivités directement.

- Désolé au passage. J'crois que je viens de te piquer tes trois minutes...

Doucement mon esprit recommençait à faire surface, formant à partir du néant le plus totale une nouvelle cohésion. Les rouages de mon cerveau se remettaient lentement en route, grinçant les uns sur les autres et résonnant dans ma tête pour finalement me donner mal au crâne. Je n'arrivais pas encore à réaliser se qu'il m'était arrivé et je n'avais pas assez de force pour commander à mes paupières de se lever. Du moins c'était ce dont je tentais de me convaincre... En vérité je n'osais pas les ouvrir, paralysé par la peur de découvrir se qu'il s'était passé. Les dernières choses dont je me souvenais étaient ces ombres qui étaient apparus de nul part, apportant les ténèbres et tournant tout autour de moi dans un balai dès plus funeste. Puis il y avait eu la douleur, cette atroce souffrance qui avait semblé naître de mes plus profondes entrailles avant de s'en prendre à chacune des parcelles de mon corps, les déchiquetant comme s'il s'agissait de vulgaires feuilles. Et ce froid, qui avait été si soudain et si captivant était toujours présent. Mon corps tenta de bouger, mais cette tentative parut rester vaine, seule ma tête semblait pouvoir se mouvoir. Sans bouger ou me réchauffer je ne pourrais pas résister bien longtemps... Finalement, et bien que cela me sembla paradoxale, la bravoure refit surface en même que mon esprit et mes paupières ne tardèrent pas à se lever, me faisant passer de la noirceur à l'obscurité. Cela devait être juste une question de temps, mes pupilles allaient sûrement s'habituer à ce nouveau lieu.

Quelques instants ou une éternité plus tard, la notion du temps ne semblait pas encore m'être totalement revenue, mes yeux purent commencer à distinguer certaines formes dans l'obscurité et de nouvelles sensations s'offrirent à moi. Tout mon corps paraissait bloqué par une matière dont je n'arrivais pas à déterminer la nature et bien que cela semblait impossible, je me trouvais tout entier dans ce qui donnait l'impression d'être de l'eau. Comment pouvais je survivre sous l'eau ? Je savais à peine nager et je n'avais jamais été spécialement doué pour faire de l'apnée. Et ce n'est qu'à ce moment qu'une nouvelle pensée irréelle s'insinua dans mon esprit: je respirais! J'avais déjà entendu parler de personnes aux dons exceptionnels et je savais pertinemment que je ne faisais pas parti de cette catégorie de gens. Comment cela pouvait il alors être possible... Mes yeux s'arrêtèrent finalement sur ma gauche sur ce qui paraissait être une silhouette humaine et bien que l'obscurité sous marine n'était pas pour m'aider je supposa rapidement qu'il s'agissait d'une personnes dans la même situation que moi. Je tourna ensuite ma tête de l'autre côté avant d'apercevoir une scène identique. Je n'étais pas le seul à avoir été pris au piège. Et c'est alors que mon nouveau et hostile monde se mit à trembler avant que je ne sente tout mon corps immobile se mettre à bouger, je semblais remonter. Et une intense lumière ne tarda pas à m'éblouir...

La tension venaient de grimper depuis quelques instants, depuis que deux des trois malheureux mortels avaient pris la parole menaçant l'esprit qu'il était et dénigrant une situation qui les dépassait de loin. Ils tentaient de faire leurs intéressant, espérant sûrement par leurs propos dominer la situation. Les pions n'étaient pas appelés des pions pour rien. Et le rôle des pions avait toujours été des plus simple, avancer dans le brouillard en obéissant aveuglement à leur souverains. Un pion n'étant rien d'autre que de la chaire à canon sacrifiable et remplaçable à volonté. Bien qu'il devait avouer que ces pièces ci de l'échiquier ne semblaient pas totalement dénués d'intelligence et qu'elles avaient su, ou du moins l'une d'entre elle au moins, résumer les évènements assez correctement. Anoth attendit alors un court moment avant de rompre le silence qui avait reprit sa place.

Je n'ai aucune idée du compagnon dont tu me parles et ce dont je suis censé t'avoir privé... J'ai participé à tellement de fins, j'ai accompagné tellement d'agonies, j'ai enlevé tellement de vies... J'ai vu la mort de centaines, de milliers, voir même peut être de millions de mortels...
Affirma t'il à la jeune femme en espérant l'irriter encore plus.

C'est une analyse intéressante... mais ta critique n'explique pas pourquoi tu as choisi de prendre la place de pion... surtout si tu n'es attaché à rien ni personne, et même pas à ta propre vie. Il y avait des manières plus simples et plus rapides pour te suicider sans faire un si long chemin en venant jusqu'ici. A moins que se ne soit pour l'excitation de la bataille et l'odeur du sang... mais si c'était pour cette raison j'observerais en face de moi un guerrier et non un simple paysan.
Finit par dire avec assurance et amusement à l'elfe.

Puisque vous semblez vouloir prouver votre valeur, si vous le voulez bien on va jouer un petit jeu...

L'esprit déchu se concentra alors pendant quelques instants avant de former dans chacune de ses mains une boules d'ombre. Il commença ensuite à rapprocher ces dernières l'une de l'autre et dès qu'elles entrèrent en contact, leur fusion débuta. Quelques instants plus tard naquit alors une unique boule qui était de la même taille mais qui semblait encore bien plus sombre et bien plus instable. Il fixa ensuite rapidement le portail qui était encore ouvert avant d'envoyer sa dernière création droit vers celui ci. Et c'est alors qu'au lieu de le traverser pour retourner sur harmonia, la sphère absorba le portail avant de disparaître. Désormais les trois mortels étaient coincés sur le monde plagieur avec leur hôte. Puis Anoth s'accroupie sur le sol, toujours en observant les trois mortels avant de poser la paume de l'une de ses main sur celui ci. De la glace commença alors à se répandre sur le sol, partant de sa main comme s'il s'agissait d'un poison qu'il avait sécrété. Les trois intrus allaient devoir faire attention à leur pieds s'ils ne voulaient pas que ces derniers soient emprisonnés dans la couche de glace... Tel une patinoire, le sol était désormais recouvert de glace et le moindre geste brusque ou déplacement trop rapide ferait gouter la loi de la gravité à leur postérieur.

Mais la petite mise en scène de l'esprit déchus n'était pas encore complète. En effet ce dernier se redressa avec un large sourire sur ses lèvres, que les trois mortels ne pouvaient toujours pas voir à cause de son masque. C'est alors que venant de la mer glacée on pu entendre un intense craquement comme si celle ci tentait de se remettre en mouvement. Ce bruit fut suivi à la hâte par de puissants tremblements de terre qui parvinrent jusqu'aux quatre protagonistes sans pour autant craqueler la glace qui recouvrait le sol. Et c'est alors, que dos à Anoth et donc face aux intrus, ont pu voir sortir peu à peu de la mer gelée trois long poteaux alignés en bois. Ces derniers, toujours plantés dans la glace, se dressaient vers les cieux comme pour offenser les dieux à plusieurs dizaines de mètres du bord de la falaise. Et sur chacun de ces pics se trouvait un habitant d'Harmonia, dont le corps était emprisonner dans la glace. Et on ne tarda pas alors à entendre leurs voix apeurées qui imploraient qu'on leur vienne en aide. Puis le Déchu recouvra leurs voix par la sienne.

La règle est simple... ceux qui arriveront à ramener jusqu'ici un villageois pourront repartir avec ce dernier d'où ils viennent... enfin s'ils parviennent à garder la vie sauve jusque là bien entendue.
Puis Anoth se tourna en direction des prisonniers avant de lever un de ses bras dans leur direction. La glace qui tenait la base du pic du centre commença alors à trembler avant de s'écarter rapidement. Et c'est alors que dans un râle de désespoir, le pic en bois et son prisonnier plongèrent à nouveaux et à jamais dans les profondeurs des abysses. Puis la glace se referma comme si l'existence du pic et du villageois n'avaient jamais eu lieu.
Il y a tout de même une petite subtilité, vous êtes trois et désormais ils ne sont plus que deux...

Invité

Valiane restait immobile, ne bougeant pas un orteil pour ne pas risquer de perdre son équilibre. Une patinoire. Ce fou avait transformé son repère en patinoire.

* Bouffe-le.*

La jeune fille s’accorda un petit sourire derrière son écharpe blanche. Ils étaient en très mauvaises posture mais pour une raison qui lui échappait elle se sentait bien, en parfaite harmonie avec elle-même. Le discours de son compagnon harmonien lui avait plut, elle décréta que ce jeune homme méritait qu’on protège sa vie. Il était maladroit, franc, honnête, droit et visiblement peu influençable. Il semblait prendre tout de haut, comme si après tout ceci n’était qu’une garderie le temps que papa et maman esprits reviennent nous chercher. Pour peu Valiane aurait été lui faire la bise. Mais sur l’instant elle avait bien mieux à faire. Elio était un grand garçon, elle décréta qu’il savait probablement très bien se débrouiller sans elle pour le moment. Elle pouvait donc directement passer au plat de résistance sans avoir à surveiller un incompétent et un abruti à l’arrière. Elio était visiblement tout sauf un incompétent et un abruti.

*À toi la droite. À moi la gauche.*
*With pleasure.*

Valiane ne savait pas respecter une règle. Elle n’avait jamais su. Ces habitants d’Equillos enfermé dans de la glace…Elle devait aller les chercher…Et puis quoi encore ? Depuis la vie de misérable étranger l’intéressait ? Si encore c’étaient des enfants…mais même pas. Et puis…rien ne prouvait qu’ils fussent encore vivant ces êtres de glace.

Patiemment, Valiane rangea ses armes, presque avec sérénité. Le bruit à moitié effacé des lames contre leurs fourreaux l’aida à vider son esprit. La jeune fille s’accorda un instant de méditation. Ses yeux se voilèrent d’une brume sombre, passant d’un bleu azur à un bleu presque noir. Imperceptiblement elle se laisser aller à sa rage, à son envie de se battre. Elle ne craignait pas cet étranger. Pas avec Adès à ses cotés. S’il la poussait à se battre, c’est qu’elle devait le faire. Elle lui faisait confiance. Son adversaire était un sacré morceau à n’en pas douter. Mais elle non plus n’était pas une tendre. Et après tout, l’homme au masque voulait qu’un combat se déroule, c’était évident. Elle fonçait à coup sûre dans un mur gros comme une muraille mais qui risque rien n’a rien n’est-ce pas ? La demoiselle aspirait à un peu d’action, juste de quoi défouler la haine que lui inspirait cet être probablement responsable de la disparition de Wilkaï. Une lueur malsaine s’alluma dans son regard, prête à bouger.

« Le loup et l’agneau enfermé dans une même cage…À ton avis, qui est l’agneau étranger ? »

Plus de place à la peur quand on est face à un tel adversaire. Droit dans les yeux, Valiane n’avait pas droit à l’erreur. Elle sentait le mal et les ténèbres transpirer de cet être et cela l’effrayait au plus haut point. Non pas que l’obscure était une chose à craindre. Plutôt que son attirance pour la noirceur était à craindre. Car à nouveau, pour ne pas changer, elle se sentait irrémédiablement attiré par les ténèbres. Elle cacha au mieux ce sentiment loin au fond d’elle. Pas d’erreur. Aucune. Adès l’attendait.

Alors que le silence venait de prendre possession des lieux, plongeant la caverne dans un froid glaciale, Valiane bougea. Tout son corps n’était plus qu’un mouvement unique, fait pour fendre l’air et atteindre son objectif. Ses ailes apparurent dans son dos et elle s’envola à moins de deux mètres du sol, droit sur l’ennemi. Loin de sembler le craindre, elle plongea sur lui, main tendue. Au moment où ses mains effleurèrent les vêtements de l’étranger, elle déversa une quantité effrayante d’arcane sur lui, le noyant littéralement sous la magie. Elle avait fait sa part. Il ne restait plus qu’à attendre son compagnon et prier. Tant est-ce que Valiane avait quelqu’un à qui prier.

Elio cessa son manège lorsqu'il vit que le rayon lunaire ne gênait nullement son adversaire. A quoi bon faire quelque chose d'aussi stupide si cela ne dérangeait personne ? Quoi que...
Et puis la chose pris la parole. Dès le début de leur "entretien", l'elfe l'avait considéré comme un être égoïste et dont l'orgueil n'avait de semblable que sa négligence. Lorsqu'il se mit à parler, il considéra que ses aprioris étaient totalement faux. Cet être était tout ce qu'il pouvait jamais considérer comme abjecte. Il se servait des autres comme de simples outils et n'accordait pas plus d'importance à leur mort qu'à la flamme d'une bougie que l'on souffle. Une créature qui tuait par envie, nécessité, préférence, ... Elle semblait avoir tant de raisons...

Il réussit à ne pas réagir à l'écoute du mot "paysan" qui approuvait encore une fois son raisonnement précédent, tant il semblait réunir tous les "mortels" sous une même catégorie, comme du bétail. Mais paysan était un mot qui ne lui seyait guère. Sans compter la pauvreté de sa condition, le paysan travaillait pour un ensemble. C'est la partie la plus "sociable" et agréable de la société. Deux qualités dont il ne disposait pas.

Impassible, il observa son manège et écouta ses instructions jusqu'au bout. "Jeu". Cela sonnait comme un défi. Si presque tout son être brûlait de l'envie de le relever, il restait encore au fond de lui cette voix suffisamment froide et douteuse pour doucher son enthousiasme et l'obliger à réfléchir jusqu'au bout.
Paysan. Jeu. Mortels. C'était ça. Un gigantesque jeu. C'était comme si on leur dictait leurs actions d'en haut. Comme si c'était les dieux eux-même qui jouaient une partie titanesque et stupide. Cet être qui parlait de la vie comme d'une larme au milieu d'un torrent était sans doute plus ancestral qu'il ne pourrait s'en douter. D'où son orgueil illimité. Et rien n'irriterait plus deux cerveaux qui s'affrontent que rien ne se déroule comme prévu. Que leurs propres pièces se dérobent sous leurs doigts. Et de toutes manières, il avait depuis longtemps décidé que personne ne lui dicterait plus sa conduite. Être le seul maître de son destin n'était certes le chemin qui donnait accès au bonheur. Mais il était sûr de ne jamais regretté le moindre de ces gestes. Jamais plus.
Il sonda le troisième bloc de glace qui s'effondrait avec fracas. Et puis la logique pris la suite du débat de conscience. Défendre des blocs de glace qu'il tenait entièrement à sa merci. Quoi de plus stupide ? Détourner leur attention de la source du danger pour "sauver" des êtres qui leur apporteraient le "salut". Suivre ces règles c'était suivre les consignes d'un être hostile qui s'amusait aux dernières nouvelles à dévaster toute une ville.
La petite phrase philosophique "ils sont trois désormais et vous n'êtes plus que deux ! (muhahaha)" acheva la discussion interne. Pourquoi ne pas se battre entre eux au final ? Quoi de mieux pour se tirer vivant d'un combat aussi dangereux...
Il avait personnellement assez d'un seul adversaire. Il allait se battre.
Tu penses trop !
Sa main gauche se crispa dans le vide alors que la droite serrait la garde de son épée. Si seulement il pouvait en avoir une deuxième... Il serait sans doute plus sûr de lui...
Une épée coupe aussi bien que deux. Tu penses trop !
Il tenta leva les pieds pour assurer sa position mais la glace émit une certaine résistance. Lorsqu'il baissa les yeux pour en connaître la cause, il la vit qui grimpait lentement le long de ses chaussures. Encore un handicap supplémentaire...
Tu penses trop !
Elle se brisa lorsqu'il se dégagea violemment. Le sol glissait. Il ferma les yeux, incertain de ce qu'il allait faire réellement. Le terme "magie" l'effrayait encore un peu lorsqu'il pensait qu'il en avait aussi un peu en lui. Pour tous les tests qu'il en avait fait, la sienne se rapportait à l'eau. Mais autant avait-il appris à utiliser son corps sous toutes les coutures [les pervers, dehors] autant son esprit était émoussé.
La glace se liquéfia autour de ses appuis, pénétrant le sol doucement. Un problème de moins, tant qu'il y ferait attention. Il ferma les yeux, entrant dans son propre monde. Le bruit du vent... Leurs respirations... Les crissement de la neige et les craquements de la glace... Il sentait tout et se représentait le monde presque mieux qu'il ne l'aurait vu avec ses deux yeux.

« Le loup et l’agneau enfermé dans une même cage…À ton avis, qui est l’agneau étranger ? »
Un loup... C'était son animal à lui...
Tu penses trop.

- Je pense pouvoir déduire de l'incohérence de tes paroles que je me suis mal exprimé... Je suis tout, sauf un pion. Je choisi moi-même mon futur, joue lorsque j'en ai l'envie et enfin... Comme je le souhaite. Or ces règles ne me plaisent pas suffisamment.

Enfin, sa conscience fut poussé dans un recoin de son être. Le noir l'envahit, comme lors de ses vieux entraînements. Ses doigt se mirent à jouer sur la poignée de l'arme argentée, provoquant petit à petit sa rotation. Puis cette dernière s'accéléra tellement que l'air commença à s'engouffrer dans les trous qui parsemaient le manche et la garde en créant un son étrange, profond et triste, aigu et pourtant porteur de tant d'harmoniques graves... Pour qui les connaissait suffisamment, on l'aurait confondu avec un hurlement. De loup.
Il chargea. Dans son crâne, l'image de la jeune femme ailée se matérialisa presque parfaitement dans sa tête, si ce n'était que les couleurs n'étaient pas forcément les plus adaptées. Il se lança sur son ennemi sans montrer le moindre sentiment, comme toujours. La glace glissait. La magie qu'il usait était encore instable même si elle limitait les dégâts. Il dérapa légèrement sur le début de sa course mais s'habitua presque à cet environnement étrange. Il arriva à portée de son adversaire juste après que sa compagne de fortune ait lancé son étrange attaque. Bien lui en pris puisqu'il évita de peu les éclaboussures. Pris dans son élan, il n'aurait pas freiné à temps.
Il frappa d'un coup en revers de bas en haut et de la gauche vers la droite. Le coup, basique en soit, n'avait en théorie rien de moins dangereux qu'une attaque lambda. Au contraire, la rotation amplifiait les chocs au points que ses coups devenaient presque impossibles à parer et pouvaient facilement briser les os. Mais ça, c'était l'expérience qu'il en tirait des combats qu'il avait mené. Et parmi aucun d'eux il ne pouvait se vanter d'avoir affronté un esprit.
Le temps sembla ralentir alors qu'il s'attardait sur chaque détail pouvant indiquer une contre-attaque. Il avait peut-être eu peur auparavant. Mais le seul sentiment qui l'habitait à présent était un mélange d'excitation, de plaisir macabre et surtout de la sensation d'être vivant. De tenir la vie du bout des doigts. De cette libération de ne plus avoir à se soucier de demain, simplement de la seconde qui suivait et qui pouvait à chaque fois être la dernière. Depuis des années, c'était la première fois qu'il pouvait l'affirmer. Il vivait.

[MDJ]

Le froid avait maintenant envahit tous les lieux, les habitants retenus étaient dès lors visibles également dans une prison de glace, mais sur l'un des pics, vous pouvez apercevoir un étrange morceau de papier, papier qui ressemble bien au parchemin utilisé dans le livre de légende ... A vous de faire de votre mieux pour ne pas succomber dans d'atroces souffrances dans ce monde totalement plagié ...

Anoth était des plus satisfait du petit jeu qu'il venait de lancer et les intrus n'avaient pas tardé à se laisser tenter par ce dernier... enfin ils n'avaient pas le choix s'ils désiraient revoir un jour leurs terres natales. La jeune femme avait rapidement déployé une paire d'ailes noires, lui permettant de faire d'une pierre deux coups. A présent elle dominait la situation, du moins d'une certaine manière, et cela lui permettait de ne pas se soucier de la glace avec laquelle il venait de recouvrir le sol. Il devait avouer qu'il était quelque peu déçu qu'elle trouve cette parade si facilement, mais il savait qu'elle devrait redescendre à un moment ou à un autre... et cela de gré ou de force. Il eut rapidement la réponse à son questionnement lorsqu'il vit l'ange noir fondre rapidement sur lui tel un aigle à l'affut d'une souris ou d'un loup sur un agneau... Avait elle été vraiment sincère lorsqu'elle le comparait à un vulgaire mouton et elle a un loup ? Alors qu'il voulu s'amuser quelque peu de cette situation il vit au loin l'elfe s'approcher de lui à la hâte, l'arme au poing. Malgré qu'il semblait avoir un certain mal à avancer, il paraissait aussi à parvenir à ses fins... Cela voulait il dire qu'il arrivait d'une manière ou d'une autre à avoir une emprise sur l'eau ou la glace ? Il y avait de grandes chances...

Et c'est à ce même instant qu'il comprit que ses quelques réflexions venaient de lui enlever tout le temps qu'il aurait pu consacrer à esquiver ou à parer. En effet la jeune femme venait tout juste d'arriver sur lui et quant à l'elfe il serait là dans quelques microsecondes. Il n'avait aucun moyen d'éviter l'un des coup et donc encore moins les deux. Cela signifiait il qu'il allait mourir ou se retrouver gravement blessé ? Enfin c'est la question qu'il se serait peut être posé s'il n'avait été qu'un simple mortel, les esprits, qu'ils étaient Déchus ou non, avaient plus d'un tour dans leur sac. Il se transforma en ombre pendant quelques instants, laissant juste le temps à la lame de l'elfe de le traverser de part en part et à l'ange noir de lui passer au travers. Lorsque le corps de cette dernière entra en contact avec son corps d'ombre, elle ne pu empêcher ses chaires d'être lacérées. Anoth prit ensuite un peu de recule, à présent c'était à son tour de répliquer. Il leva son bras vers l'avant et un court instant plus tard une faux se matérialisa dans sa main. Il la ramena ensuite près de lui, laissant rapidement reposer le bout de son manche contre le sol. Puis il déploya à son tour dans son dos deux grandes ailes sombres. Il souleva ensuite sa faux de quelques centimètres avant de la faire retomber sèchement sur le sol. A ce même instant de puissantes ondes, dont il était le foyer, se répandirent à la fois dans le terre dans les airs, comme si une tempête venait de s'allier à un séisme pour provoquer une catastrophe encore plus dévastatrice. Les deux intrus furent violemment projetés à plusieurs mètres avant de retomber durement sur le sol. Puis le calme revint et Anoth en profita pour prendre la parole.

Peut être suis je Déchu, mais je ne fut pas n'importe qui... Vous me qualifiez depuis des milliers d'années de Faucheuse ou de Collecteur... Il y a une seule chose que des mortels comme vous ne pourrez assurément jamais vaincre... la Mort !
Déclara t'il sur un ton sérieux et assuré.

hj: désolé c'est pas exceptionnel, mais la chef veut que ça avance vite Razz

Invité

« Et c’est bien pour cette raison que je suis là. »

Une sombre silhouette apparu et s’interposa brusquement entre Valiane et l’entité maléfique. Aussi vif que surprenant il fouetta l’air de sa faux pour forcer l’ennemi à reculer. Lui, contrairement à la jeune fille il ne craignait nullement les ténèbres…Il était ténèbres. Un long manteau noir usé et tanné par le temps enveloppait une carrure d’apparence plutôt légère mais mesurant plus de deux mètres. De longs cheveux noirs en bataille, des vêtements aussi vieux que leur propriétaire et pourtant de haute couture. Ses longs gants en cuir tenaient fermement une faux au moins aussi grande que lui, voir plus. Ses yeux d’un rouge vifs ne dégageaient que haine et mépris aux alentours. À la place de la bouche il ne possédait qu’une large fente grossièrement recousue. L’ensemble formait un être à craindre et à respecter pour de pauvres mortels comme Elio ou Valiane. Il dégageait quelque chose de glacé, de sinistre.

*Tu…tu avais dis la droite.*
*Disons qu’il y a eut un imprévu.*

Ignorant aussi bien Elio que Valiane, il fixait l’étranger d’un air menaçant et intrigué à la fois. Maintenant qu’il était là, juste en face de lui, bien des choses s’expliquaient. Si c’était ÇA l’ennemi public numéro un des trois mondes…ils allaient bien se marrer. Des pauvres mortels comme eux n’étaient que des vermisseaux en comparaison de lui. Adès fit pivoter une dernière fois sa faux pour forcer l’adversaire à reculer. Les choses se compliquaient bien plus que prévu. Qu’il force Valiane à affronter sa peur en combattant un être plus puissant qu’elle était une chose, l’envoyer au suicide en était une autre. Il n’avait pas besoin d’en savoir plus. Ce qu’il voyait lui était amplement suffisant. Son élève n’avait aucune chance contre ce genre de créature et lui-même n’avait pas envie d’affronter un de ses semblables.

*On change de programme. Tu vas…*
*Pourquoi changer ?*
* Tais-toi et écoute-moi jusqu’au bout. L’être que tu vois devant toi je le connais, et je te déconseille fortement de t’y frotter. Interdiction formelle de lever encore ne fut-ce qu’une patte dans sa direction c’est clair ?*
*Ah, t’as peur que ton petit frère y reste c’est ça ?*
*Je te ferais ravaler tes paroles un autre jour jeune fille. Pour le moment fait ce que je te dis.*
*Bien d’accord…Je ne tente plus rien contre lui. Et je dois aussi le défendre d’Elio peut-être ?*
*Suffit ! Je n’ai pas envie de rire.*
*Et si c’est lui qui m’attaque ?*
*Tu ne bouges pas de là où tu es et tu me laisses faire.*
*Ok patron.*
*Au vu des circonstances vous ne parviendrez pas à sortir d’ici par la manière forte. Va falloir négocier. Si tu parviens à te mettre Anoth dans la poche tu auras un précieux soutient.*
*Anoth ?*
*Oui.*
*Euh…Tu es au courant que c’est le big méchant à la mode c’est temps-ci et que si je pactise avec je vais foutre le bordel ?*
*C’est l’ennemi des esprits, pas des harmoniens et en l’occurrence pas de toi.*
*Alors pourquoi il enlève des mômes et des vierges effarouchées ? Je te signal quand même qu’il vient de tuer un habitant des trois mondes et qu’il a avoué de lui-même qu’il n’en était pas à son premier meurtre.*
*Il a un objectif. Les mêmes origines coulent dans ses veines et dans les miennes. Si j’avais le même but que lui, trouverais-tu étonnant que je me cure les dents avec quelques pauvres mortels qui traînent sur mon chemin ?*
* Un point pour toi.*
*Et en touchant les habitants il touche les esprits.*
*Visiblement c’est un rigolo ton copain. Autant que toi d’ailleurs. Tu n’imagines pas ma joie à l’idée d’avoir un deuxième Adès.*

Valiane en aurait bien ri mais ses côtes lui faisaient trop souffrir. Cette échange de pensées ne dura pas plus de quelques secondes. Péniblement elle se remit sur ses deux jambes, s’aidant de la paroi de la caverne. Elle chercha quelques instants du regard Elio, espérant qu’il n’en n’avait pas trop prit dans les gencives. Alors qu’elle se massait douloureusement les muscles la demoiselle aperçut brusquement que dans l’un des gros frisko du gros méchant se trouvait une page de livre. Elle ne mit pas à longtemps à comprendre son origine et la véritable raison pour laquelle ils s’étaient retrouvés là. Ce livre, encore se foutu livre. Livre des vérités ou quelque chose du genre. C’était la deuxième fois qu’elle risquait sa vie tout ça pour quelques bouts de papier. Dégoutée, elle fit la grimace. Voilà à quoi étaient réduits les héros d’Harmonia ; mettre sa vie en jeu pour de vulgaires manuscrits aussi vieux qu’inutile.

Heureusement la guilde était là. Oh certes, ils n’en étaient encore qu’à leurs débuts. Mais l’idée que plusieurs individus aient ainsi rapidement rejoint ses visions du monde la faisait jubiler. Renverser l’autorité actuelle, foutre quelques peu le bordel pour enfin instaurer un nouveau régime…Géniale. C’est alors que de nouveaux adversaires aux esprits firent leur apparition : Anoth et ces petits copains. Valiane n’y vit d’abord que de nouveaux ennemis qu’il fallait aussi abattre. Mais…Adès venait de lui ouvrir de nouvelles possibilités. Les ennemis de nos ennemis sont nos amis n’est-ce pas ?

Mais en attendant elle avait un compte à régler. Cette première attaque l’avait frustrée, elle s’était fait avoir comme un bleu. Le démon ne voulait pas qu’elle bouge. Qu’il crève, Valiane avait une revanche à prendre. APRÈS ils pourraient discuter. Pas question d’avoir un allié qui s’imaginait plus puissant qu’elle. Après quelques secondes de réflexion elle opta pour une attaque imposante. Il ne lui fallut que quelques instants pour se décider sur l’animal. Un serpent, un gros serpent. Après un dernier sourire en direction d’Anoth elle se métamorphosa en serpent géant. Certes, sous cette forme elle occupait presque tout l’espace disponible de la pièce. Mais grâce à l’agilité et à la souplesse légendaire de ses bestioles, l’idée de se retrouvé dans un endroit confiné de la dérangeait pas trop.

Valiane opta pour une robe noir sur le dos en blanche sur le ventre. Quelques motifs abstraits en blancs venaient donner un peu de contrastes au tout. Ses yeux aux iris aussi bleu que des saphirs se fixèrent sur son adversaire. À table. Le repas est servi.

C'est alors qu'Adès éleva la voix, s'adressant à Anoth, cassant magistralement toute la mise en scène que Valiane venait de mettre en place.

"Tu t'occupe de la fessée?"

Fwip.
C'est tout ce que généra son attaque. Enfin, pas exactement...

Avant même que sa lame ne parvienne à toucher sa cible, il se passa quelque chose d'étrange. Une lumière rouge clignota dans son cerveau alors qu'un "DANGER" lui tambourinait le cerveau. Il savait qu'il n'aurait pas dû. Mais la vitesse qu'il avait accumulé ne lui permettait aucunement de faire marche arrière. Il n'aurait même pas pu arrêter son coup sans risquer de se briser le poignet. Son pied droit se posa le plus loin possible devant lui pour l'arrêter net dans sa course.
Deuxième réflexe. Ses yeux s'ouvrirent pour admirer le corps déjà sombre de son ennemi devenir... noir ?
Il trancha le vide. Son cerveau fut totalement incapable d'en analyser la raison sur le moment, mais une chose lui dictait de s'éloigner le plus vite possible. Notamment tout de suite.
Sa main commença à ralentir la rotation qui risquait de lui casser quelque chose et il donna l'ordre à ses jambes de faire marche arrière. Trop lent. L'ombre avança vers lui. Son bras droit, la partie la plus en avant de son corps, fut le premier à pénétrer "la chose". Ses yeux s'écarquillèrent lorsque la douleur le saisit, lorsque son propre avant-bras se couvrait de plaies sous ses propres yeux.
Recule, bon sang !
Comme un homme poursuivit essaye d'ouvrir une porte alors que celle-ci se montre indéniablement fermée [ou un gros geek appuie comme un bourrin sur la touche "tire" pendant dix minutes alors qu'il sait très bien qu'il vient de se faire dézinguer], son encéphale hurlait le mouvement de la retraite alors que son corps peinait à s'arrêter. Mais c'était trop tard.
Le coude. Le bras. L'épaule. Le torse...
Si tu veux arrêter la douleur... traverse. Il continua. Il ralentit une fois de l'autre côté (notamment puisque le vide devant lui avait de quoi le dissuader d'aller plus loin), passa son arme dans sa main gauche qui avait évité la majeure partie des dégâts et se retourna pour parer une autre éventuelle attaque, malgré son état... L'ombre retournait à sa place, visiblement satisfaite de son oeuvre. Ou pas. Elle repris sa forme normale. Du moins, c'est ce qu'il croyait jusqu'à ce que deux grandes ailes lui sortent du dos. Il souleva sa faux dans les airs comme un illuminé montre son oeuvre à toute la foule.
Mais ce n'était pas le moment d'ironiser...
Là encore, il savait qu'il risquait d'avoir un problème avant même de voir les cailloux les plus proches de l'être voler comme des fétus de paille durant une tempête. Il sentit l'inspiration l'envahir, le dépasser, le saturer. Et, suivant sa muse, il sortit d'une traite tout ce qui lui restait sur le coeur et dans son esprit. A savoir...

- Merde.

Un ton qu'il aurait sans doute utiliser pour dire "tient, le pot de chambre a disparu". Par contre, la tempête qui rugit ensuite à ses oreilles n'eut rien de "banal". Il sentit ses pieds quitter le sol, sa main se crisper sur son épée malgré la douleur que ce geste lui renvoyait. Il voyait le monde qui tourbillonnait autour de lui à une allure folle. Il le savait. Derrière lui, il n'y avait que du vide. Si il ne se rattrapait pas avant de dépasser la falaise, il était mort. Mais avait-il seulement le temps de se reprendre ? Sa logique était déjà en train de faire ses dernières prières de salut.
Pourtant, par réflexe, il tendit tout ses membres. La lame se planta dans le sol, stoppant net son expulsion... mais pas son mouvement. Il finit de tourner lorsque ses deux pieds touchèrent le sol en protestant violemment, surtout le droit.

Il se redressa avec l'allure d'un homme qui était tombé dans son mixeur après s'être réveillé. Les cheveux dressés un peu n'importe comment, l'air pas très présent, et des égratignures écloses un peu partout sur ses membres droits et la partie droite du torse. Prêt pour une chasse au dragon, en faite.

Cependant, plutôt fier de lui pour avoir réussit un truc (le seul dans les dernières trente secondes), il sourit. Son air sonné finit par disparaître lui aussi et ses cheveux, fatigués de rester en l'air de la sorte, s'allongèrent, lui donnant une nouvelle coupe sympathique qui ferait hurler n'importe quel coiffeur. Ses plaies, elles, ne guérirent malheureusement pas sur l'instant. En faite, il mit un moment avant de comprendre qu'il se trouvait sur un petit bout de sol à dix mètres de la falaise (Il s'en rendit compte lorsqu'il manqua de basculer dans le vide en dérapant). En dessous de lui, un type hurlait. Mais il n'avait pas vraiment le temps de s'en occuper, il avait un esprit à frapper !
Sauf que... Dix mètres... Ça faisait un sacré saut. Un peu suicidaire. Autant rester sur place et attendre qu'on vienne le chercher.
Il baissa les yeux. Bon, autant essayer de s'occuper de cet imbécile. Ou cette ? Aucune idée. Sans lâcher son épée de peur de faire une chute mortelle, il se concentra, essayant d'oublier la douleur qui parcourait presque toute la surface de sa peau et entreprenant de faire fondre la glace qui retenait l'humain, par magie. Malheureusement, il n'était pas très doué et cela risquait de leur prendre du temps.
Il levait les yeux de temps à autre pour voir l'avancement du combat, espérant qu'on lui redonne une chance d'y prendre part avant que la jeune f... Mais il sortait d'où ce serpent ? C'était quoi ce bins ?

L'affrontement avait débuté depuis peu mais la violence de ce dernier pouvait déjà presque se faire ressentir à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Le Déchu avait laissé la main aux deux mortels leur permettant de commencer par l'attaque de leur choix. Attaque qui au passage l'avait plutôt déçu... ils n'avaient fait que l'approcher d'une manière frontale comme des forcenés... N'avaient ils toujours pas compris qui il était ? Puis il avait rapidement lancé l'offensive, les envoyant valdinguer à plusieurs dizaines de mètres de lui d'un simple petit geste de sa faux. Et c'est alors qu'il venait de faire sa petite démonstration de force, réaffirmant sa suffisante supériorité, que les évènements prirent une tournure qu'il n'avait pas imaginé possible. Tout d'abord et contre toute attente, ses deux adversaires entamèrent ce qui ressemblait à un travail d'équipe, la jeune demoiselle gardait ses prunelles fixées sur lui alors que l'elfe paru se reporter sur les deux prisonniers glacés... Cela leur donnerait peut être une chance de gagner à son jeu... Ensuite un fait encore plus improbable se produisit. Une sombre brume apparut rapidement aux côtés de l'ange noir avant de prendre forme. Il ne mit qu'un instant avant de reconnaitre Adès, un autre Esprit qu'il avait côtoyé jadis.

Avait il fait son apparition pour défendre sa protégée face à lui ? Anoth devait il s'attendre à un combat d'un autre niveau ? Mais ce dont il était certain c'était que ce dernier avait lui aussi perdu de sa puissance, un Esprit ne s'alliait jamais à un corps mortel par pur plaisir... Les deux êtres semblèrent ensuite communiquer, se fixant intensément pendant quelques secondes, mais le Déchu n'entendit aucun son et ne vit nullement les lèvres de la jeune femme vibrer. Adès ne paraissait pas se montrer agressif envers lui, peut être désirait il seulement observer l'affrontement... Il eu finalement sa réponse lorsqu'il vit l'air irrité sur le visage de son confrère après la transformation de l'ange noir en serpent, et qu'il lui proposa d'une voix puissante de la corriger quelque peu. Et c'était bien ce qu'il avait eu l'intention de faire...

Avec plaisir...
Affirma t'il sur un ton presque jovial.

Le Déchu leva alors une nouvelle fois sa faux avant de l'abattre d'un coup sec et rapide en travers devant lui, formant une onde puissante et incisive qui se dirigea à la hâte vers le serpent. Celle ci frôla le dos de la créature, créant une large entaille, avant de continuer son chemin en direction des deux pics de glace telle une balle perdue. Il vit finalement l'onde couper le haut d'un des pic, sauvant de peu un villageois de la décapitation. Et à présent l'elfe devait se situer bien assez près des prisonniers pour avoir trouvé le bout de parchemin qu'il avait "malencontreusement posé à cet endroit".

[EVENEMENT]Les voleurs se dévoilent - groupe 3 [Terminé] Morcea11

Tu n'as toujours pas compris ? Dragons, monstres, serpents géants, humains et autres êtres pensants, tigres, chiens, ou bien encore rats... pour moi vous n'êtes que des insectes ! En augmentant ta taille tu ne fais qu'accroitre celle de ma cible, me facilitant les choses !
Déclara t'il en s'adressant à ce qui avait été un court moment auparavant une jolie jeune femme ailée.

Anoth leva ensuite encore une fois sa faux de quelques centimètres avant de la laisser retomber sur le sol. Ce petit geste pourtant si anodin déclencha un évènement étrange. En effet l'environnement qui les entourait commença à fondre comme la cire d'une bougie qu'on aurait laissé trop longtemps sous un soleil estival. Le ciel nuageux, la terre, la roche et la végétation commencèrent à se transformer en un mélange visqueux des plus chaotique. Finalement tout disparut et le serpent ainsi que le Déchu furent transportés dans un monde de Chaos. Ici il n'y avait rien, tout n'était qu'obscurité et pourtant les deux adversaires pouvaient se voir très distinctement, ils se faisaient face paraissant en suspension dans ce vide indescriptible. Cette obscurité était si oppressante qu'elle étreignait le serpent au point que celui ci ne ne pouvait plus bouger. Après quelques instants, le temps de savourer sa supériorité, il tendit son bras devant lui avant d'ouvrir sa main tournant sa paume vers ce qui semblait être le haut dans ce monde sans repère. Puis une petite boule d'une intense et aveuglante lumière de la taille d'une clémentine se forma dans sa paume avant de grossir pour atteindre celle d'une pastèque. Il s'agissait simplement d'une boule d'ombre, mais dans ce monde de chaos ou tout n'était qu'obscurité et noirceur pure, même l'ombre apparaissait tel un phare dans la nuit. Le Déchu envoya ensuite à la hâte sa création sur sa proie paralysée. Les deux se rencontrèrent alors dans une intense explosion de lumière qui l'aveugla. Lorsque Anoth rouvrit les yeux ils étaient revenus dans le monde plagieur et la jeune femme, étendue sur le sol semblant à demi consciente, avait reprit sa forme initiale.

Sous le regard d'Adès il s'approcha alors de l'ange noir à terre avant de lever sa faux au dessus de sa tête, puis il coupa le silence qui était rythmé par la respiration haletante de la mortelle.
Si tu as encore quelque chose à dire, c'est maintenant ou jamais...

Invité

Valiane regarda approcher son adversaire les yeux grands ouvertes. Elle aurait hurlé de douleur si seulement elle en avait eut la force. Cette brusque rencontre entre elle et les ténèbres venait de briser quelques chose en elle, sans qu’elle ne sache exactement quoi. Comme si…comme si au plus profond d’elle-même la jeune fille venait de retrouver un ancien ami, quelque chose de lointain et de puissant. Un frisson la parcouru, brusquement assoiffée de cette magie qu’elle connaissait si mal. La demoiselle se sentit apaisée, comme si une trêve venait d’être signée en elle. Elle ne voyait plus Elio, ne ressentait plus la peur et le mal percer les lieux. Même la douleur s’atténua peu à peu. La magie d’Anoth l’avait fascinée, subjuguée. Et pourtant c’était cette même magie qui venait de la réduire en miette, de la rendre faible et impuissante. Avec un hoquet de stupeur elle comprit que ce n’était ni de la peur ni de la terreur qu’elle approuvait pour cet esprit déchu, mais bien du respect.

*Autrefois, les anges noirs nous vénéraient pour notre puissance. Mais on ne peut empêcher le temps de faire son œuvre. Bien des choses en changé depuis. Néanmoins vous ne pouvez vous empêcher d’éprouver de l’attirance pour ce que nous sommes.*
*C’est…c’est enivrant.*
*C’est aussi mortel. Un peu plus et tu expirais ton dernier souffle.*
*Pourquoi ne l’a-t-il pas fais ?*
*Parce que ton rôle n’est pas fini. Relève-toi.*

Valiane respira bruyamment. Sa bouche lui paraissait pâteuse et sèche, elle ne parvenait pas à se décoller la langue. Anoth allait appliquer sa sentence, abattre sa faux et la réduire au silence. Fascinée elle l’observa, tel un lapin hypnotisé par un serpent. Plus elle le regardait, plus elle se sentait attiré par cette créature, cet esprit de la mort. Adès n’était pas loin, elle ressentait sa présence. Il lui avait parlé de faire un pacte. Mais on ne discute pas avec quelqu’un à ses pieds. Avec un grognement de mécontentement, ignorent l’arme au-dessus de sa tête, Valiane se redressa et se mit debout à moins d’un mètre d’Anoth. Envoûtée par la puissance que ce dernier dégageait, elle ne manifesta aucune crainte. On ne doit pas avoir peur d’un maître quand on se sent son serviteur. Avec un sourire en coin la jeune fille fixa ses yeux dans ceux d’Anoth. Deux saphirs accroché à deux braises. Elle plongea tête baissé en lui, se remettant complètement à cet être pour qui elle éprouvait du respect.

« Oui, j’ai quelque chose à dire…Anoth. »

De son côté Adès regardait la scène de loin sans intervenir. Si Anoth parvenir à conquérir sa protégée, alors peut-être arriverait-il à en faire quelque chose après tout. Il fallait juste leur laisser un peu de temps pour mijoter. Malheureusement l’autre coco plus loin ne semblait pas aussi patient. Dans peu de temps il allait mettre la main sur le parchemin et tout serait perdu. Adès le distinguait parfaitement malgré la distance qui les séparait. Avec un haussement d’épaule Il tendit la main vers Elio. Un vent puissant le fit brusquement glisser d’une dizaine de mètres sur la glace alors que le parchemin s’envolait dans la direction inverse. Avec un peu de chance il tomberait même du haut de la falaise. Quoiqu’il en soit ce bonus de temps devrait suffir. Il se détourna alors de l’elf et revint vers les deux autres.

De son côté Valiane continuait à soutenir Anoth du regard.

« Je ne me suis pas encore présentée. Valiane Sytry de Trehlnor, tutrice de l’Ordre Nouveau. »

Elle le laissa l’observer, l’analyser, la scruter. Elle ne lui cacha rien. Ou du moins si peu de chose. Les ténèbres se mirent à briller dans ses yeux. Ils avaient tant de choses à partager.

« Pourquoi être ennemi ? Nous avons plus de points communs que tu ne crois à commencer par les mêmes objectifs : détrôner les Esprits Créateurs. »

Adès se positionna derrière Valiane en gardant le silence. Elle n’était plus en état de combattre mais cette fois si Anoth levait encore la main il s’interposerait. La respiration de la jeune fille était sifflante. Elle se savait incapable de parer la moindre attaque, aussi faible soit-il. Mais elle avait confiance en Adès…et en Anoth. Elle tenta de lancer un faible sourire en direction de ces derniers, ne recevant en réponse que l’air imperturbable de son masque sans vie.

« Vous ne pourrez instaurer votre règne sans être accepté par le peuple. Où alors vous dominerez un monde sans vie, sans utilité. Le peuple est mortel. Le peuple n’écoute que des mortels. »

En y mettant le plus de conviction possible elle tendit sa main gantée.

« Laissez-moi leur parler en votre nom. Je peux être très convaincante à mes heures. Je commencerais par la capitale. »

Cette fois la demoiselle lui lança un sourire radieux, ces dents blanches illuminant son visage. Elle savait déjà comment s’y prendre…

Essayer de comprendre un fait sortant de l'ordinaire, même avec du recul. Alors, quand tout s'enchaînait à cette vitesse, comme pensez vous qu'un elfe très terre à terre qui n'a pour notion de magie que sa propre expérience assez limitée réagisse ? Étrangement.

Bon, ce gus était presque libre. Ses yeux exorbités étaient une preuve suffisante de son état mental pour qu'Elio puisse se laisser aller à ses propres inquiétudes. L'adrénaline du combat avait disparu. Il éprouvait certes un peu d'inquiétude à se trouver en équilibre précaire sur un pic gelé. Et cette dernière s'accentua lorsque le sommet de l'autre pic explosa, suite à... Un choc qui venait sans doute de quelque part. Mais les deux combattants étaient à une distance beaucoup trop importante pour être suspectés. En théorie...
Son épée plantée dans la glace, les jambes accrochées à la partie non coupante de son arme, il essayait maladroitement d'attraper les mains de l'homme qui, presque complètement libéré, s'était mis à hurler en gesticulant. Le problème était qu'une fois qu'il le serait totalement, il allait tomber...

- Bon, le couillon, tu vas arrêter de brailler et me tenir les mains avant ou après t'être écrasé ?

Mauvaise idée. Le type s'ébroua de plus belle. Bon dieu, qu'est ce qu'il avait donc pu subir pour être dans cet état ? Même la mort n'avait d'effrayant après tout ! On était pas plus mort après une attaque magique que physique !
Il arriva finalement à lui agripper les poignets. Testant ses abdominaux, il tenta de revenir au sommet. Si cela lui demanda énormément d'effort, surtout avec un type accroché aux poignets qui tentait désespérément de tomber dans le vide par tous les moyens, il y parvint tout de même. Il avisa la distance qui séparait le pic de la falaise, puis souris d'un air très rassurant - ou pas... - avant de saisir le type par le torse et de le lancer vers la terre ferme. Coup de bol ou art du lancer, ce dernier y arriva avec plus de peur que de mal. Saisit de tremblements, il ne parvenait même plus à se relever. Tant mieux, ça lui éviterai de faire quelque chose de stupide.
Il avisa le deuxième prisonnier et, décrochant son arme, sauta sur l'autre prison de glace. Le haut brisé lui rendit la tâche beaucoup plus facile car l'homme était déjà en grande parti libéré. Lorsque, pendant l'extraction, il chercha à voir où en était le combat, il ne distingua aucun des deux adversaires. D'abord une fille qui disparaît. Puis un serpent géant et un cinglé avec une puissance destructrice. Mais où était la logique ? Qu'importe.
Cela lui prit donc beaucoup moins de temps, surtout que le deuxième type avait un peu moins les nerfs à vif. Au moins ne le montrait-il pas autant et restait-il immobile, bien que la terreur se lise aussi au fond de ses pupille. L'elfe suivit le même scénario et l'envoya sur l'herbe. Et il était sur le point de rejoindre les deux traumatisés lorsque la fille et la chose réapparurent. Et le serpent ? Il s'était perdu en chemin ? Ou bien...
Bref, il prit appuie sur ses deux pieds, plia les genoux... Et vit un morceau de papier qui dépassait de la glace. Il l'attrapa et entreprit de le libérer totalement. Ce faisant, il s'attarda sur la conversation plus loin. Après une étude attentive, il remarqua qu'il n'y avait pas deux mais trois personnes. Deux hommes étranges. Et la jeune femme. L'inconnu - qu'il n'avait encore pas vu jusque là - semblait un peu trop faire attention à lui. L'elfe observa la main tendue dans sa direction et fut loin de la considérer comme une proposition d'aide. Le regard ne correspondait absolument pas. Et bien sûr, il fallu que cette foutue paperasse se libère à cet instant. Il se redressa à peu près au moment ou le vent souffla sur lui. Déséquilibré, il s'accrocha à son épée, lâchant le bout de papier au passage. Avant même qu'il ait eu le temps de le lire. Il tourna la tête et fixa la feuille humide qui virevoltait gaiment en contrebas.
Diverses idées lui traversèrent la tête, comme sauter dans le vide pour la récupérer, descendre en s'accrochant au poteau de glace pour ne pas glisser trop vite, aspirer de l'air le plus fort possible pour qu'elle revienne...
Mais c'était la plus sensée qui retint son attention. Tenant toujours fermement son arme de peur de glisser - connaissant son adresse habituelle, il se concentra sur la feuille et essaya de la faire venir à lui. Si, au début, les vents ne semblaient pas tout à fait d'accord, il eu la joie de constater qu'elle s'approchait tout de même de lui et de plus en plus vite. Si bien qu'il l'attrapa finalement et bénit les esprits pour avoir fait que les feuilles s'imbibaient d'eau si facilement. Il lu rapidement la feuille, imprimant les mots dans sa mémoire, décrocha son arme de la glace, la rengaina et sauta enfin vers la falaise. Il manqua de peu de passer dans le vide et atterrit dans une roulade si magnifique qu'on aurait pu croire qu'il avait fait exprès. Mais non. Oubliant les crampes qui menaçaient ses bras et ses chevilles, il se redressa fièrement et s'approcha du petit groupe avec un air presque déçu - c'est vrai quoi, ils s'étaient battus sans lui !
Il leva la main comme si il s'agissait d'une simple réunion entre amis et lança un "Yosh" totalement décontracté qui n'allait pas du tout avec la situation, ni son état physique, ni ses pensées. Bien sûr, il avait déjà les mains dans les poches.
Il fixait le nouveau venu aux cheveux noirs avec un œil dubitatif. Il savait exactement ce qu'il lui rappelait mais cherchait plutôt à déceler pourquoi. Son regard profond et sans âge était bien trop emprunt de malveillance pour correspondre à ses souvenirs. Il n'en avait pas peur mais le haïssait déjà.
Ses yeux se dirigèrent ensuite vers leur "ennemi attitré". C'était la seul partie de son corps qui semblait intacte et il n'avait rien perdu de ses airs cyniques de défiance et de fierté.

- ... y aurait p't'être fallu les traumatiser un peu moins- ou un peu plus-, j'ai faillit en lancer un dans le vide pour le calmer.

Puis il se redirigea vers le type bizarre qui avait essayé de lui enlever la feuille des mains. Il lui adressa un sourire splendide.

- Si t'as le temps, un de ces jours, faudra que tu me parles des autres membres de ton espèce. C'est bizarre mais je crois que ma curiosité pourrait l'emporter pour une fois. Merci pour le coup de main au passage... Je te revaudrait ça un de ces quatre.

Et finalement, il continua son chemin, passant juste à côté de Valiane et s'arrêta. Il ne murmura pas, sachant très bien que n'importe qui pouvait l'entendre avec une telle proximité. Mais ses mots n'étaient adressés à personne d'autre.

- Joli caractère. Mais évite de toujours choisir les voies qu'on te montre. N'oublie pas que tout le monde n'est pas forcément capable de voir celle qui te convient réellement. Surtout quand il s'agit de ceux qui n'ont pas été capable de trouver la leur propre.

Puis il reprit sa marche et, toujours sans se retourner, il ajouta :

- Bon, puisque les hostilités semblent plus ou moins terminées et que les deux gus sont libérés, je crois qu'on a finit le jeu. On rentre ? J'ai un dîné qui m'attends moi...

Comme pour ponctuer ses dires, son estomac émit un immense gargouillement.
Il ne fit pas l'inventaire des endroits douloureux, il y en avait trop. De la zone brûlée à ses muscles épuisés... Son esprit était tout à fait éveillé mais son corps se plaignait. Voilà ce que ça lui avait coûté de rester inactif aussi longtemps. Surtout qu'il avait réussit à s'entailler avec sa propre lame... Mais il n'était pas encore minuit. En théorie. Il devrait rester de quoi manger un peu lorsqu'il rentrerait. Avec un peu de chance !

[MODE MDJ]

Peu à peu, chaque équipe réussit à sa manière de venir à bout des esprits déchus. Les portails se referment gentiment alors que des morceaux de papier restent à terre ressemblant étrangement aux feuilles du livre de légende. Quand les groupes purent reprendre le chemin du monde réel, en rassemblant les morceaux, voici ce qu'ils pouvaient y lire :

[EVENEMENT]Les voleurs se dévoilent - groupe 3 [Terminé] Page_r11

[EVENEMENT]Les voleurs se dévoilent - groupe 3 [Terminé] Notati10

Anoth Darkhope : 14 xp -> perso principal + 1 niveau pouvoir spécial (à demander à la Mausolée)
Elio Endral : 18 xp + 1 niveau pouvoir spécial (à demander à la Mausolée)
Valiane De Trehlnor : 17 xp + 1 niveau pouvoir spécial (à demander à la Mausolée)
Gaël Legilith : 4 xp

Les xps ont été attribués