Rencontre avec sois-même. [Pv Tyris][Terminé]

Spoiler:

Une soirée d'été magnifique, le ciel parsemé de nuages de toutes formes. C'était l'un des plus beaux ciels qu'avait put voir Fléau durant sa longue existence. Il ne se lassait pas de découvrir toutes les subtilités des mondes. La plaine où il marchait à l'instant était elle aussi de toute beauté. Une multitude de couleurs et de formes. Des gens qui sentaient la joie de vivre. Et d'autres, plus abattu

comme lui en quête de bonheur.
Mais selon Fléau, le bonheur ne lui sera jamais accessible, mais ce démon est vraiment très pessimiste. La vie n'est qu'une suite d'évènements plus ou moins agréable formant la personnalité de chacun se disait Fléau en repensant à sa vie antérieur. Celle d'un monstre sanguinaire avide de pouvoir, mais cet être était passé, il avait changé, murit avec le temps.

*J'aimerai tellement volé et toucher les nuages*

Fléau s'allongea sur un bosquet de fleurs. Il en cueillit une poignée et les disposa pour en faire un bouquet. Regardant le ciel, il se laissa transporter dans un rêve.

Un homme, une trentaine d'année vivant avec des enfants et une femme éblouissante. Tous sont dans un jardin, ressemblant étrangement à la plaine Verdoyante. Tous cours poursuivant un cheval. A priori, le plus jeune, un garçon d'une dizaine d'année veut le monter. Mais le cheval ne se laisse pas faire.

Mais cette vision ne dura pas.

La suite du rêve fut plus horrible. Ce même homme dans la rue, la nuit tue sans scrupule des gens dans un bar. L'homme armé d'une faux est assoiffé de sang. Mais il est habillé comme précédemment.

Fléau, en sueur chuchote des choses. Mais sa folie ne dure pas longtemps, quelque instants plus tard, une présence à côté de lui le réveille doucement. Avec beaucoup de gentillesse.

C'est une jeune femme très belle. Son vêtement est somptueux, Fléau ressent de la joie à la vue de la femme face à lui. Elle le sortit d'un cauchemar, il lui devait une fière chandelle.

-Ravi de vous rencontrer. Et pardonnez moi pour mon état lamentable. Je me prénomme Fléau, à qui ai-je l'honneur ?

Mal à l'aise, Fléau tendit maladroitement le bouquet de fleur à Tyris, et lui afficha un grand sourire.

Le ciel était rougeâtre, on aurait presque pu se croire sur Umbra... Tyris contemplait le ciel, pensive, ses deux compagnons marchants tranquillement à ses côtés. Elle n'avait rien de spécial à faire, Vasa semblait de bonne humeur, autant dire, du repos à prévoir. C'était rare en ce moment qu'elle ne chasse pas quelqu'un ou n'ai pas de but précis, alors elle en profitait, doucement. Elle retira son diadème et laissa le vent glisser dans ses cheveux, puis émit un petit rire cristallin, le calme avait lui aussi, son côté agréable, mais il fut brisé par le grognement de Fang. L'immense loup noir avait sentit quelque chose et, à sa réaction, ce n'était pas un animal quelconque. Curieuse, l'elfe se dirigea vers la source de ce qui perturbait l'infaillible odorat du loup, envoyant sa compagne à plume, bien plus petite, s'abriter dans l'épaisse fourrure.

Elle remarqua enfin l'étranger, étrange et clairement en contraste avec les terres Luciniennes. Massif, presque effrayant, complètement masqué par une ample toge, il n'aurait pas eu l'air ridicule dans le rôle d'un envoyé de la mort et partant, il dormait, d'un sommeil agité. La logique aurait voulu qu'elle s'éloigne, il n'avait vraiment pas l'air accueillant et pourtant, elle s'en approcha, inconsciente d'un éventuel danger. Impossible de dire aussi, pourquoi elle le sortit de son cauchemar en le secouant doucement par l'épaule, la noble faisait, comme toujours, ce qui lui passait par la tête. En tout cas, l'étranger ne resta pas plus longtemps assoupit et se redressa, entamant la conversation.

-Ravis de vous rencontrer. Et pardonnez moi pour mon état lamentable. Je me prénomme Fléau, à qui ai-je l'honneur ?

Tyris été un peu surprise qu'un être aussi terrifiant puisse être aussi courtois, elle n'en laissait rien paraitre mais, se faire attaquer l'aurait moins étonnée que cette étrange situation. Il semblait presque timide et pourtant, même son prénom avait une signification annonçant des jours funestes. La jeune femme prit le bouquet et lui rendit son sourire et, son éducation reprenant le dessus, elle répondit poliment en s'inclinant.

"Je suis Tyris, enchantée, je ne m'attendais pas à croiser quelqu'un d'aussi étrange ici, je suis agréablement surprise. Que faites vous dans le coin?"

Elle regardait l'étranger dans les yeux, lui aussi, semblait mort de l'intérieur, les yeux exempts de tout sentiments. Gardant son petit sourire, elle attendait patiemment la réponse du colosse noir.

Fléau se leva, il avait honte de rester assis devant cette jeune Elfe. Une fois debout, il embrassa la main de la jeune fille et caressa les compagnons de Tyris.
Mais il se sentait mal à l'aise, son rêve l'avait troublé, il n'avait jamais ressentit ni vu de telles choses dans ses précédents cauchemars. L'homme dans ce rêve était bel et bien dans le rêve de massacre qu'il faisait souvent, ce qui l'effraya d'autant plus.
Mais il ne devait pas paraitre faible face à elle, Fléau avait trop d'honneur pour ça.

"Je suis Tyris, enchantée, je ne m'attendais pas à croiser quelqu'un d'aussi étrange ici, je suis agréablement surprise. Que faites vous dans le coin?"

-Je viens assez régulièrement ici pour me reposer et libérer mon esprit troubler. Et j'aime faire de belles rencontres comme aujourd'hui. Mais vous aussi, une femme aussi bien éduquée ne devrait pas se promener ainsi à la couchée du soleil.

Il convia la jeune femme à se promener puisque tout deux avaient surement beaucoup de points en communs. Il lui tendit donc son bras et appela son Ténébris pour jouer avec les deux gentils familiers de Tyris.

-Si madame accepte de m'accompagner.

La présence de cette Elfe au regard vide le troublait étrangement, il sentait ses soucis se dissipaient, mais il vivait avec eux, ne plus les ressentir lui donnait une sensation de libération et de malaise.
La soirée serait réservé à la Tyris, si celle-ci acceptait sa présence.

Son interlocuteur ne se laissait pas des politesses, il était vraiment très étrange, mais une étrangeté agréable. Qui aurait pu penser, en le voyant, qu'il avait besoin de repos? Et il ne semblait pas en avoir honte, vraiment, il était à l'opposé de la caricature de son style. On s'attendrait à une brute, violente et on trouve en réalité quelqu'un d'éduquer capable de tenir une discussion. Fléau intéressait de plus en plus Tyris, elle avait décidé qu'elle passerait un peu de temps avec lui, pour en apprendre un peu plus sur ce drôle de personnage.

Il l'invitait à le suivre, bien sûr, elle acceptait, alors qu'il commençait à marcher, elle répondit à la question cachée qu'il lui avait posé tout à l'heure.

"A vrai dire, c'est rare que je prenne un peu de temps comme ça, généralement, je suis quelqu'un de très occupée alors ces moments, j'en profite. Et votre compagnie est, complètement en accord avec ce principe."

L'elfe avait parlée franchement, elle était bien à ses côtés et se sentait en sécurité. Bien qu'elle n'était pas sans défense, la simple vue de son compagnon devrait en faire fuir plus d'un. Il ne faut pas oublier, le loup géant suivant silencieusement sa maitresse et les deux oiseaux jouant ensemble. La jeune femme et Fléau, au milieu de cette ménagerie, formait un duo vraiment original.

La noble lui offrit finalement un nouveau sourire et, triant les questions qu'elle avait en tête, commença au hasard par l'une d'elle. Sa franchise avait de quoi surprendre le géant vêtu de noir mais, Tyris passait rarement par quatre chemin quand elle avait une idée en tête.

"C'est peut être impoli de demander ça mais... Vous êtes quoi? Je n'ai jamais vu d'humanoïde aussi massif et, bien que je ne puisse vous voir vraiment, vous n'avez pas l'air banal."

Marcher au côté de cette Elfe était très agréable, elle avait une bonne allure et une certaine prestance. Elle savait s'occuper d'elle et n'était pas comme certaines femmes soumise aux règles féminines qui aux yeux de Fléau n'était qu'un prétexte pour rendre les hommes plus importants. Il aimait lui rendre quelque sourires pour montrer qu'il était là, présent à ces côtés et non pas parti dans un rêve horrible. Mais en faisant ainsi, il se rassurait lui-même.

A coté de ça, Fléau se félicitait d'avoir réussi à obtenir une balade sous un magnifique couché de soleil avec cette Tyris. Et d'avoir trouvé un compagnon de jeu à son corbeau qui depuis toujours lui avait été fidèle et précieux.

De plus, la belle créature qui l'accompagnait lui fit le compliment d'être une personne agréable. Les oreilles de Fléau n'avait pas l'occasion d'entendre ça tous les jours. Et de ce fait il était de plus en plus heureux.

-Je vous remercie d'avoir accepté de m'accompagner. Moi aussi je suis naturellement occupé, mais mes troubles font qu'un peu de solitude et de compagnie forte agréable ravive ma flamme.

Fléau se laissa bercer par les pas délicats de l'Elfe et il voyait bien que celle-ci se libéra de son attitude très absente et discrète, Fléau avait remarqué que depuis son changement radicale, les gens se sentait en sécurité avec lui. N'était-ce que son physique ou ses paroles rassurante.
Un long moment de silence perdura, les deux êtres se regardaient dans les yeux et s'échangeaient des sourires. Fléau pensait à tous et rien, libérant son esprit des mauvaises pensées. Et il écouta Tyris parler.

"C'est peut être impoli de demander ça mais... Vous êtes quoi? Je n'ai jamais vu d'humanoïde aussi massif et, bien que je ne puisse vous voir vraiment, vous n'avez pas l'air banal."

Fléau s'attrista soudain, la jeune femme, surement par mégarde le traita d'une certaine manière de chose. Il se sentit insulté malgré l'air enjolivé de Tyris. Fléau resta longuement muet, une peine au cœur versant une larme.
Il avait toujours été considéré comme un animal de foire, que l'on utilise à bon escient puis que l'on jette comme un vulgaire mouchoir. Mais il n'osait penser que l'Elfe aussi noble soit elle puisse en penser cela aussi.
Alors Fléau mis sa peine de côté et répondit comme si aucune images ne l'avait traversé.

-Hum, je suis ancien être humain, après mon passage dans l'au-delà, j'ai été changé en ce que je suis. Mais je ne sais pas ce que je suis. Un démon, une ombre ... Je ne suis qu'un messager de la mort.

Pensant à autre chose, Fléau afficha un faux sourire pour ne pas gêné Tyris. Ils marchèrent encore à travers les longues étendues d'herbe, parcourant plusieurs kilomètres sans soucis, sans torture, juste deux êtres plutôt heureux à l'heure actuelle.
Puis un banc s'offrit à eux.

-Voulez-vous faire une pause sur ce banc? Cela fait bientôt 1h que nous marchons.

Tyris avait sentit le changement chez le colosse après qu'elle eu prononcé ces mots mais, impossible pour elle de comprendre. La jeune femme disait en général ce qui lui passait par la tête, sans méchanceté, juste en constatant. N'étant pas, pour sa part, sensible aux insultes où aux mots qui peuvent blesser, elle n'arrivait pas à savoir pourquoi, pendant quelques instants, il avait eu l'air triste. Ce que l'elfe comprenait en revanche, c'est qu'elle n'avait pas pris le temps de formuler sa question et l'avait posé sous sa forme brute, causant le trouble chez Fléau. Elle écouta avec attention la réponse.

Un revenant donc, il était vraiment étrange mais ça ne faisait que titiller l'intérêt de la noble, aussi, pendant qu'ils marchaient, elle cherchait un moyen de rattraper son erreur. Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, Fléau rompit le silence pour lui proposer un siège. Déjà une heure? Elle n'avait pas vu le temps passer mais pendant qu'elle marchait, des pensées lui étaient venu. En quelques pas rapide Tyris gagna les abords du banc puis monta dessus avec un petit bond. Un nouveau rire lui échappa quand le vent se glissa dans ses cheveux pour venir lui caresser la joue, elle se tourna ensuite vers son compagnon et le fixa dans les yeux, un air triste parcourant son doux visage.

"Je ne voulais pas vous insulter Fléau, je ne vous prend pas pour une quelconque créature bizarre ou repoussante bien que votre apparence soit peu commune. Et... si il y a un monstre ici, ça n'est pas vous."

Un nouveau bond pour regagner le sol, puis elle s'assit sur le banc en lui offrant un large sourire, une main tapotant la surface de bois pour inviter le géant à la rejoindre. Assise comme elle l'était, jambes croisées, cheveux au vent et le port noble et droit, Tyris était vraiment ravissante mais, plaire physiquement à Fléau n'était pas vraiment son but, elle l'appréciait pour son calme, sa compagnie étrange mais rassurante et surtout, pour le contraste impressionnant qui le caractérisait. Un ange dans un corps de démon, voilà la pensée qui venait à l'elfe, un peu le contraire d'elle, en fait.

En tout cas, nous avons un point commun, moi je suis amnésique, bien que depuis le temps, je commence à retrouver mes souvenirs. Vous ne savez pas qui vous êtes, je ne savais pas qui j'était.

Une pensée triste la frappa de plein fouet, une scène qu'elle avait vu et revu s'imposa à son esprit.La noble se rappelait de tout les crimes qu'elle avait commis au nom de la vengeance. Elle perdit son sourire et braqua une fois encore son regard dans celui de Fléau et énonça d'une petite voix.

"Mais parfois, il faut mieux ne pas savoir, les souvenirs peuvent être dangereux."

Bien que son sourire était réapparu, il n'était pas difficile de sentir qu'elle était triste...

Fléau, gêné d'avoir cru que la jeune femme avait des préjugés négatifs sur le démon s'en voulu. Et surtout à son esprit mesquin. Toujours déformant les pensées de Fléau pour les rendre plus sombre.

-Merci de votre franchise, je suis confus d'être si paranoïaque. Mais je dois avouer que mon apparence Démoniaque est troublante.

Fléau repensa à l'attitude de la jeune femme lorsque la brise vint caresser son beau visage. Elle en avait profiter pour s'exhiber secrètement au plus grand plaisir de Fléau. Mais l'homme sentait une certaine distance tout de même. De toute façon, à ses yeux cette rencontre n'avait pas pour but une union quelconque. Mais juste une nouvelle amitié et la compagnie d'une belle créature pour libérer son esprit troubler.
Puis vint la proposition de Tyris, celle-ci tapota le banc invitant Fléau à s'assoir. Et sans attendre il s'exécuta, s'asseyant prêt d'elle tout en regardant autour de lui à son habitude pour se rassurer. Il n'y avait pas de danger, pas visible en tout cas. Fléau put se relâcher et se décontracter.

-Oui, mais si je savais ce que j'étais, mes rêves s'arrêteraient, c'est tout ce que je souhaite pour le moment.
Et serte, l'ignorence est pour certain la voie de la guérison, mais pour moi c'est la voie de la mélancolie et de la tristesse. Mais vous avez surement raison, il vaut mieux parfois ne pas savoir.

Mais le ton joyeux et rêveur de la jeune femme se dissipa rapidement après les dernières paroles échangés. Elle semblait troublé. Par quelque chose d'assez grave. A son attitude elle avait des souvenirs qui refaisait surface. Fléau admirait Tyris, sa force, son courage.
Pour la réconforter, il l'a pris dans ses bras et lui murmura des paroles douces.

-Ne vous en faites pas, je suis là pour vous à présent. Dites moi tout.

Un sourire se faufila tout de même sur le doux visage de la jeune fille. Mais il n'était pas sincère, et Fléau le sentait, il restait là immobile sa compagne du moment dans les bras à contempler la nuit tomber doucement. Tout en soufflant parfois délicatement dans ces cheveux.

Décidément, Fléau intriguait de plus en plus la jeune femme. Hormis Konwen, personne ne l'avait pris dans ses bras de cette manière depuis bien longtemps. Tyris était bien et rassurée contre lui mais parler d'elle n'était pas dans ses habitudes. Elle s'autorisa quelques minutes de silence dans les bras du géant, un petit sourire aux lèvres. Tout ce qu'il faisait venait sans doute de bonne intentions mais la noble ne gardait un mauvais souvenir de ces relations la, la dernière ayant plutôt mal finie. La nuit commençait déjà à tomber et l'elfe regardait le feu du soleil mourir, toujours silencieuse, bercée par les bras son compagnon. Rien ne lui interdisait de profiter un peu de sa présence, mais les mauvaises pensées qui la hantaient étaient finalement parties. Elle se redressa d'un coup et lui offrit un franc sourire avant d'enchainer.

"Je vais bien! Je suis déjà venue ici et je connais un coin d'où on verra bien le soleil se coucher!"

Ni une ni deux, elle était déjà sur ses jambes, courant pour atteindre la colline avant que les derniers rayons aient rendu l'âme. Fang se leva à son tour et soupira, puis jeta un regard blasé à Fléau, incapable lui aussi de comprendre les humeurs de sa maitresse. Il s'élança pour la rejoindre, rapidement suivie par Chut, incapable de laisser la noble s'éloigner trop. Sûre que son compagnon la suivrait, elle ne s'arrêta qu'une fois arrivée et respira un grand coup. L'air était frais et une petite brise parcourait le plateau rocheux, la vue sur les alentours était magnifique et le monde devenait rose et rouge, conséquence de la venue du crépuscule.

"On se croirait presque à Umbra! Sauf qu'il n'y a pas d'aussi grande plaine herbeuse. Mais cet endroit est vraiment magnifique."

Tyris sortit son épée du fourreau et la planta dans le sol pour prendre appui dessus et ferma les yeux. Le vent transportait le parfum de toutes les fleurs, rafraichissement les terres encore gorgée de soleil d'une nouvelle vie, celle de la nuit. Bientôt, la seule lumière serait celle de la lune mais, parfaitement nyctalope grâce au sang qui coulait dans ses veines, L'elfe profiterait encore plus du panorama lorsque la mère des étoiles engloberait le monde, lui donnant un aspect presque fantomatique et irréel.

Fléau était très heureux, il voyait bien que la jeune femme s'était laissé faire à son plus grand plaisir. Elle n'avait pas repousser ses avances, et ne l'avait pas mal pris.
Il se laissa donc s'aventurer à des pensées plus joyeuses, sans se préoccuper des tracas de son esprit malin.
Fléau fut aussi heureux de voir que la jeune femme esquisse un sourire pleins de songes et joyeux. Pas cachant une grande peine.

Soudain, Tyris se leva puis sans prévenir, une envie soudaine, elle courut vers un nouveau lieu. Affirmant à Fléau qu'on verrait mieux le coucher de soleil. Les compagnons de routes de celle-ci la suivirent ensuite, et Fléau ne put s'empêcher de sourire à la vue du loup qui d'un regard avait tout dit sur sa maitresse, lunatique et impulsive.
Fléau ne la suivit pas tout de suite, il préféra la regarder courir au vent, le soleil reflétant son habit scintillant. C'était magnifique, et ça emplit le cœur de Fléau d'une voluptueuse sensation de candeur.

*Tu vois Fléau, il vaut mieux pleins de petits bonheur qu'un vie bien remplie.*

Puis voyant que sa compagne était arrivé au sommet de la colline et affichait un grand sourire, il s'exécuta pour la rejoindre. Une fois arrivé près d'elle, il s'immobilisa, laisse un grand silence pour contempler le soleil finir sa course. Puis il planta sa faux, sans même regarder autour de lui, il faisait confiance à Tyris.
Puis il s'allongea dans l'herbe, sans un mot il regarda comme la jeune Elfe comme un amour perdu.
Puis il l'écouta faire l'éloge de ce lieu, qui était comme elle le dit, merveilleux et très romantique.

-Oui, vous avez tout à fait raison. C'est un lieu que je porte à mon cœur, et j'y reviendrai espérant que vous y serez.

Puis la jeune femme planta son arme à terre, et s'y reposa. Après quoi, comme si elle décidait du jour et de la nuit. Le soleil disparut laissant défiler la Lune, rayonnante.
Fléau s'approcha de Tyris et lui proposa de s'allonger près de lui. Il installa son manteau pour qu'elle ne se salisse pas.

-Si madame a l'obligeance de ce joindre à moi.

La vie, quand elle est ainsi est si belle. Nul besoin de vivre une aventure impressionnante. Seulement vivre au jour le jour.

Tyris avait pendant quelques instants presque oubliée qu'elle n'était pas seule. La contemplation du paysage suffisait à la satisfaire, mais elle se retourna vers Fléau lorsqu'il lui proposa de s'asseoir. Elle lui fit un petit sourire, et leva son index droit pour le mettre devant sa bouche, lui intimant avec légèreté le silence. Elle fit à nouveau volte face et récupéra son arme avant de la pointer en direction de la Lune, comme si elle voulait la toucher. Dressé la comme une statue, pleine de mélancolie, un petit sourire au lèvre, caressée par le vent, elle se sentait bien, calme... Elle entama, sans regarder son compagnon.

"Tu sais, ma mère me racontait souvent des histoires sur les esprits. Elle me disait que les elfes étaient immortels et que, même quand notre corps n'était plus, nous ne quittions jamais vraiment le monde, car nous en sommes une partie intégrante. Le soleil est notre père, la lune est notre mère, les étoiles et nous sommes frères et soeurs."

Sa voix restait calme, mais on sentait une pointe de nostalgie dans son ton, elle continuait pourtant inlassablement son histoire, un contes parmi les autres.

"C'est pour ça que je ne me refuse rien, le jour où ma vie s'achèvera, je les rejoindrais, et je continuerais à observer le monde tourner. Toutes mes erreurs, tout mes crimes, tout mes actes n'ont aucune importance à leurs yeux, les astres sont bien au dessus des hommes, des animaux, des démons et des supposées dieux."

Alors qu'elle parlait, son arme se nimbait de blanc et une silhouette apparaissait petit à petit derrière elle, comme une copie de la noble. Bien que vêtu différent, le spectre lui était quasi identique. Tyris continuait son monologue, mais la voix du fantôme racontait avec elle, d'une voix plus ancienne, plus sage, qui faisait écho à celle de la jeune femme.

"Quand la Lune se lève pleinement, on dit que les esprits danse pour l'accueillir, que dans les plaines, on peut les entendre chanter. Et que si on y croit suffisamment, ils acceptent de nous inviter à leur bal."

La noble rangea finalement son épée et le spectre éclata dans une myriade d'étincelle blanche aveuglante. Elle se tourna finalement vers Fléau et lui tendit sa main pour l'inviter, gardant son petit sourire au coin des lèvres.

"Moi, j'y crois de toute mon âme. Et toi? Accepterais tu de danser avec moi et les morts?"

Impossible dire si Tyris était possédé, folle à lié, dans un rêve éveillé ou saine d'esprit. Beauté fantomatique dans la nuit, la Lune semblait faite pour mettre en valeur son teint pâle et ses cheveux blancs. Autant esprit que corps, autant vision que réalité, ses yeux de morts ne quittait plus le géant noir.

Une fois le soleil parti au loin, et la lune brillante, éclairant le visage des deux compagnons, Fléau sentit un changement chez son interlocutrice, son regard habituellement vide, devint vide de sens.
Puis, la jeune femme se mit à parler. Ses douces paroles raisonnaient comme une chanson. Elle lui contait le récit d'une vie, une vie forte en émotions. La vie du monde et des astres. Elle y mettait tellement de cœur, elle rayonnait, son teint splendide rendit Fléau tout chose.

*Quelle femme en ce monde peut me faire ça. Elle est si troublante, sa mélancolie encense le bonheur.*

C'est alors que, dans l'ombre, derrière sa déesse, un esprit, d'une grande beauté, à l'apparence de Tyris fit son apparition. Celui-ci émanait des paroles de la jeune femme et luisait dans le noir. Fléau lui aussi n'était plus lui-même, il étaient en extase devant cette scène, ses yeux plongés dans une lumière obscure se fermèrent. Dans sa tête, une musique merveilleuse raisonnait.
La jeune fille, comme si il l'avait deviné l'invita à les rejoindre pour une danse.

-C'est avec joie que je me joins à vous mesdames.

Comme plongé dans un rêve, il dansa, il ne savait pas que faire, mais il était entrainé comme si il avait toujours su danser, plus de pensées malheureuses.
Autour d'eux, le temps s'était arrêté, les mouvements de leurs corps effrénés formaient une mélodie en l'honneur de la lune.

Là, dans la lueur du soir, Entrainés par le cliquetis de l'Ivoire. Les feu-follets dansent à tue-tête, A en perdre la tête. Chantant un opéra lugubre, Piétinant un sol insalubre, Le refrain de la misère, Sonne comme un bel aire. Devant cette scène effrayante, La mort ne paraît pas inquiétante, Brisant la vie d'une mère, Ou inspirant quelque vers. Signe d'une vie achevée, D'un rêve effacé, Cette danse morbide, De ces êtres avides.

Mais à chaque instant, Fléau le sentait. Ce sentiment grandissant l'habitait.
Il l'aimait ...

Il avait accepté, et il dansèrent. Forte de son éducation, Tyris était très à l'aise dans l'échange, guidant à merveille le géant dans leur ballet. Elle ne quittait plus le démon des yeux, noyant le regard de son partenaire dans la profondeur du sien. L'Elfe agissait à la manière d'une sirène, charmant et entrainant Fléau dans un tourbillon qu'il ne pourrait plus quitter sans son accord. L'une de ses mains posé sur l'épaule, l'autre glissée dans le creux de la main de l'homme en noir, elle virevoltait, toujours accompagnée de son petit sourire qui ne quittait plus ses lèvres. Le esprit nimbé de blanc avait reprit sa place derrière la noble et dansait elle aussi, avec un partenaire qui n'était plus la depuis longtemps. Une douce mélodie vibrait dans l'air, reprise par la jeune femme et son ombre, elle rapprocha sa bouche à quelques centimètres de la capuche de Fléau pour lui susurrer.

"Tu entend? Il chante pour nous, pour notre danse."

Le géant entendait t'il aussi les esprits? Seul lui pouvait le décider. Pour les rejoindre, il fallait y croire. La Lune illuminait le plateau, tout était transformé sous l'astre de la nuit, prenant un aspect irréel, comme si tout n'était qu'un rêve. La voix de Tyris s'était élevée, elle suivait maintenant le chants de esprits, son compagnon ne pouvait pas comprendre la langue mais, la douceur et l'harmonie des mots suffisait à compléter le charme. Des petites particules blanche planait dans l'air, comme si tout les esprits regardaient les deux danseurs rêver, le monde tournait lentement, formant une spirale de lumière autour d'eux. Les notions de temps et de lieu n'existait plus dans les moments comme ceux la. C'est seulement lorsque la Lune, épuisée d'avoir comblée les fantômes de ses caresses, alla trouver le repos à son tour, que la jeune femme s'écroula d'un bloc dans les bras du démon, inconsciente.

La transe finie, elle avait succombé à sa fatigue. Son ange gardien avait lui aussi disparu avec la mère des étoiles. La musique avait cessée, le calme régnait dans la plaine. Seul un vent matinal faisait trembler l'herbe qui répondait en poussant une langoureuse plainte, déçue que la vie reprenne son cours, volant la place des rêves. La réalité reprenait ses droits, ils n'étaient que deux, hormis les trois animaux qui avaient eux aussi admirés le spectacles jusqu'à s'écrouler d'épuisement. Étrange contraste, le jour était plus calme que la nuit. Mais si tout n'avait seulement été qu'un rêve?

Fléau, n'ayant jamais danser dans ses souvenirs n'eut pas la main facile pour suivre les pas délicats et perfectionnés de sa cavalière. Perdant souvent l'équilibre sans que cela ne se voit, il avait finalement réussi par trouver le rythme.
La main collé sur celle de Tyris et l'autre au bas du dos, il était heureux de se mouvoir au firmament des notes sifflées par les esprits.
Au fil de la soirée, il sentait la jeune fille délirer de plus en plus. Il s'inquiétait mais ne voulait pas mettre un terme à ce déluge de joie craignant de la troubler.
Elle finit par lui chuchotait quelque mots, confirmant que les esprits chantaient bel et bien.

-Oui je les entend, c'est magnifique.

Toute cette beauté finit par émouvoir Fléau qui dans la plus grande discrétion versa quelque larme. Il posa sa tête sur celle de Tyris puis, il retira son masque, laissant apparaitre son visage, à l'apparence d'une ombre, c'était en faite un souhait de sa part. Mais ce soir-là, il ne se força plus à se cacher. Et laissa à la vue de Tyris son vrai visage. Celui d'un jeune homme malgré son âge. D'un homme secret, très marqué par la souffrance, un visage pâle. Puis il huma l'odeur très agréable émanant des cheveux de celle-ci.

Mais le paysage commença à décliner et les esprits disparaitre quand la douce lueur de la lune s'évapora. Le ciel sombre de la nuit laissait peu à peu place à l'aube. Et la rosée du matin faisait son apparition. C'est alors que, soudainement, la jeune fille s'écroula sur Fléau, exténué de cette longue danse.
Il l'a déposa lentement au sol sur sa cape. Il s'inquiéta de ce malaise soudain, et comme pour la rassurer, bien qu'elle soit déjà dans les pommes, il lui susurra :

-Cette nuit avec les esprits fut la plus belle de ma vie. Je te remercie.

Il s'allongea à côté de Tyris, puis il l'a contempla la laissant récupérer lentement son souffle.

Blanc, tout était blanc... Tyris était perdue dans les brumes de son propre esprit. La transe qu'elle venait de connaitre l'avait vidée de toutes forces et elle avait besoin de dormir... Elle savait que sa mère avait été la, même si son compagnon l'avait vu, il n'avait pas pu comprendre. La soirée restait flou dans sa tête, bien qu'elle se souvienne de la plupart des faits, elle savait que le reste reviendrait quand elle irait mieux. La noble bascula finalement dans le sommeil, rêvant qu'elle était une étoile, observant les hommes vivre leurs petites vies.
C'est la chaleur de Fang qui s'était couché contre elle qui la réveilla. Le soleil était déjà très haut dans le ciel, le départ approchait et Fléau dormait. L'elfe voulait qu'il garde un seul souvenir d'elle, la nuit qu'ils avaient passés ensemble. C'est pour ça que la jeune femme se leva en silence et alla récupérer le bouquet qu'il lui avait offert hier, posé non loin d'elle, et sépara les fleurs les unes des autres pour finalement en prendre les pétales et former une phrase sur le sol. Elle lui jeta un dernier regard avant de faire volte face et reprendre la direction des plaines, marchant au hasard. Alors que le démon récupérait de leurs danse enchantée de la nuit, elle errait à nouveau, cherchant un portail qui la ramènerais sur son monde elle et ses deux compagnons.

Elle n'oublierait pas cet être étrange au coeur d'or. Tellement étonnant si on prend le temps de dépasser les apparences pour apprendre à le connaitre. En se penchant un peu, on pouvait voir les fleurs former :

~Adieu, n'oublie jamais cette nuit, on ne sait jamais quand on deviendra une étoile à son tour.~

Fléau proche de Tyris avait finalement lui aussi trouvé le sommeil. Tout autour de lui, tout s'arrêta. Ils étaient là, tous les deux allongés dans l'herbe humide les yeux fermés.
Il se mit à rêver, mais pas d'infamies, juste de leur soirée, il revoyait les scènes les unes après les autres souriant, il était spectateur de la folie qui les avait animé.
La brise matinale avait réveiller Fléau plus tard. Mais il était encore trop tôt, la belle dormait encore à points fermé. Son fang accroupi sur elle. C'était un tableau magnifique, il l'immortalisa dans son esprit.

*Il a bien de la chance de l'avoir comme maitresse. Prend bien soin d'elle.*

Puis, comme pour dormir avec cette image, il ne tarda pas à retrouver le sommeil. Replongeant dans ses rêves.
Peu de temps après, la jeune fille s'était réveillé, elle lui avait écrit quelque mots délicats sur des fleurs mais Fléau était encore plonger dans ses pensées nocturnes.
A son réveil, le démon eut la mauvaise surprise de ne plus la voir. Mais il se vit à son plus grand plaisir les dernières paroles écrites de cette douce Tyris.

~Adieu, n'oublie jamais cette nuit, on ne sait jamais quand on deviendra une étoile à son tour.~

Emplit de joie malgré ce départ qu'il estimait normal et justifier de la part de l'Elfe, il se dit tout haut.

-Je te le promets, un jour, nous nous reverrons.

Rencontre avec sois-même. [Pv Tyris][Terminé] The_en10

Fléau Kousen -->7xp
Tyris Soulless -->7xp

EDIT BY ADMIN : Xps donnés

» 10 000 vies pour du sable [Terminé]
» Une femme de passage [Tyris,Tetsuko][Terminé]
» Les voleurs de lumière. PV Lily et Tyris[Terminé]
» Telle une âme emporté par le vent. PV: Lily et Tyris [Terminé]
» Parfois, même tout n'est pas assez.[ Pv Viladra ][terminé]