Blood and Sand [Quête][Terminé]

Nemptura, la Paisible

. . .

- Monsieur, monsieur...réveillez vous, la caravane est arrivée.

L'homme releva la bordure de son chapeau borsalino et entrouvrit un œil. Devant lui, tout sourire, se tenait le jeune garçon nommé Peridot. Ce bonhomme lui indiquait non sans une certaine fierté la fameuse caravane qui venait d'arriver. L'homme s'appuya sur ses bras et se releva avant de s'étirer longuement. Cette sieste sur le porche de la maison de Peridot lui avait fait du bien, mais me banc ne fut pas très confortable. D'une main, il ébouriffa les cheveux du jeune garçon tandis que de l'autre il baissait le foulard qui lui couvrait la bouche et le nez. Cet homme était un Harmonien, retiré sur Umbra pour une affaire dont-il avait entendu parler récemment. Il s'appelait Saladin et attendait cette caravane depuis deux jours déjà, cette dernière était en retard. L'Harmonien était arrivé ici, vêtu avec les mêmes vêtements qu'aujourd'hui, ses éternelles bottes noires en cuirs usé et vieux mais solide. Il portait un pantalon de toile noire assez épais, ainsi qu'une sorte de grande chemise en toile blanche. Par dessus ceci il porté son long manteau sombre, aussi vieux et usé que les bottes, mais tout simplement indispensable. Les détails ayant changé consistaient en un foulard épais et marron dont il se servait pour protéger sa bouche et son nez. Au dessus de sa tête, coiffant sa chevelure, un vieux borsalino noir, à l'air aussi usé que le reste. Le plus surprenant n'était pas son accoutrement, mais bien la queue de cheval qu'il s'était, détail étrange pour un homme habitué à laisser ses cheveux libres.

- Merci petit, va chercher ton père s'il te plait.

Depuis quelques jours, Saladin était donc arrivé ici, à Nemptura une petite colonie à la bordure Ouest du Désert Sombre. La cité comptait au maximum une centaine d'habitants tous réunis autour d'une oasis. L'endroit était calme, et il y faisait moins chaud qu'en plein désert. La ville vivait grâce à l'oasis et entretenait habillement des cultures malgré le manque de précipitation. Un petit havre de paix, loin des guerres entre les mondes. Le calme apparent collait à la peau des habitants, bien que tous Umbriens ils ne s’offusquèrent en rien de la présence de Saladin, Harmonien de son état. Ils lui firent même très bon accueil, les vieux lui parlèrent pour lui demander des nouvelles des Trois Mondes, les jeunes vinrent lui grimper sur les épaules en le suppliant de raconter des histoires d'aventures. Durant ces deux jours il fit la connaissance d'un homme très sympathique, son nom Enviro. Il était le père de Peridot, et un nomade d'un certain renom dans le Désert Sombre. Au delà du nomade, c'était un véritable aventurier. Saladin et lui passèrent durant ces deux jours de longues heures à parler de leurs aventures respectives. Bien vite, l'Harmonien alla au cœur du problème et parla à Enviro de cette histoire de tempête au cœur du désert. L'Umbrien, en connaisseur qu'il était lui raconta qu'en effet, depuis quelques temps, une violente tempête de sable sévissait au cœur du Désert Sombre et que personne n'en connaissait la raison. Le fait était que, d'après ce qu’Enviro avait put observer en s'approchant au plus près de la tempête, elle semblait grossir un peu plus de jour en jour et se faire de plus en plus violente. L'aventurier Umbrien apprit aussi à l'Harmonien que depuis qu'elle avait commencé à grossir, les monstres du désert avaient pris la fuite et s'en allèrent vers la périphérie du désert, attaquant villages, tribus, et peut-être même bientôt les bêtes arriveraient aux portes de Tenamas. Il ne fallait pas chercher plus loin. Saladin décida le premier jour, après avoir entendu le discours d'Enviro de partir vers cette tempête et de trouver la raison de tout ceci. Mais l'aventurier l'en dissuada, lui expliquant qu'il lui faudrait des vivres pour tenir dans le Désert et que pour ça il fallait attendre la caravane.

Voilà dans les grandes lignes la raison de l'attente de Saladin, il logea chez Enviro en attendant l'arrivée de la caravane. Quand il put enfin la voir, il afficha un sourire satisfait. Enviro arriva bientôt en compagnie de son fils, mais lui paraissait plutôt soucieux. L'Harmonien ne manqua pas de remarquer l'air de son ami. En effet, la caravane qui venait d'arriver n'était composée que deux chariots, là où d'habitude elle pouvait en compter jusqu'à dix, et jamais en dessous de sept. Enviro fut le premier à s'approcher du chef de la caravane, un vieil homme à l'air fourbu et fatigué portant sur son dos un lourd sac de divers ustensiles de cuisines et provisions.

Spoiler:

- Que vous est-il arrivé, demanda Enviro au vieil homme en le délestant de son sac.

- Le vieil homme s'appuya sur son baton et s'assit finalement sur le bord de l'un des chariots.

- Cette maudite tempête, nous pensions la contourner en prenant au Nord, nous pouvions la voir au loin déchainer sa fureur, les hommes avaient peur et les bêtes étaient nerveuses...on la voyait grandir à vue d'œil et nous devions nous hâter, cependant, lors du troisième jour elle arriva sur nous aussi vite qu'une armée au galop...

Les quelques survivants de la caravane s'étaient réunis non loin d'Enviro et du chef du groupe. Saladin avait gardé une certaine distance mais écouta d'une oreille attentive. Le vieil homme laisse tomber son visage dans une sorte de mélancolie, rendant ses rides encore plus prononcées.

- Ekhmel, Janut, et tout les autres, elle les a emporté et pratiquement toute la caravane avec...nous ne devons notre salut qu'à notre fuite désespérée.

On donna à boire et à manger aux caravaniers qui en avaient grand besoin. Les habitants du village accueillirent du mieux qu'ils le purent ces hommes du désert ayant affronté la mort. Le vieil homme ne cessa pas de parler, nommant cette tempête "Calamitée", arguant le fait que ce phénomène climatique n'était pas dut à la nature, que c'était un être vivant et malfaisant. Enviro et Saladin se retirèrent dans la demeure de l'aventurier histoire de discuter de tout ça.

- Je vais y aller, au centre de la tourmente, voir ce qui s'y passe, contrairement aux caravaniers je ne pense pas que la tempête soit vivante mais elle est certainement contrôlée par quelque chose.
- Tu cours à ta perte Saladin, j'ai vu la tempête moi aussi, elle balaie le sable, l'entrainant dans un tourbillon infini, les vents sont chauds et violents et je ne parle même pas de la profusion de monstre que tu rencontreras.
- Enviro mon ami, je te croyais aventurier...
- Aventurier mais pas fou, je vais là où mon pied reste stable.
- Ton fils n'est pas de cet avis, Peridot m'a raconté tes exploits...je dois dire que moi même je ne suis pas assez fou je ne suis pas assez fou pour m'aventurer dans les grottes sans fins de la Montagne aux Hurlements.
- C'était une autre époque, j'étais jeune et peu conscient du danger...
- Parce que tu es vieux maintenant, tu dois avoir 30 ans tout au plus.
- Trente deux exactement, mais j'ai un fils maintenant et a seulement 10 ans je lui donne peu de chances de survivre sans moi.
- N'importe quoi, ton fils est plus débrouillard que je ne l'étais à son âge, il est intelligent, sérieux...ce qui importe c'est ta survie, si tu viens avec moi je veillerais sur toi, et tu en feras autant pour moi.

Enviro s'enfonça dans sa chaise en osier avec un air grave tout en regardant l'Harmonien. Saladin lui souriait, après tout l'aventurier Umbrien n'était pas obligé de le suivre, c'était son choix. Mais Enviro de son coté se questionnait énormément, il avait le gout de l'aventure dans le sang, la passion du risque et de la découverte. D'autant plus que cette tempête ravageait son territoire, il se devait de réagir. Il cacha son visage derrière une main et eu un petit rire. Il se mit alors debout lentement, et s'étira quelque peu. Il tendit un bras vers l'Harmonien et lui fit un geste de la main lui intimant de le suivre.

- Bien, nous irons tout les deux !

Spoiler:

. . .

Saladin termina de fermer son paquetage, avec toute l'eau que lui avait donné les gens du village, il avait de quoi boire pendant une semaine. Il ferma son manteau noir et enfonça son chapeau sur sa tête. Son bô était accroché dans son dos, et son sabre d'abordage fermement pendu à sa ceinture. Son sac contenait, mis à part l'eau, des provisions, essentiellement du pain et de la viande séchée, mais aussi une longue corde et des sortes de larges lunettes hermétiques prévues pour protéger ses yeux du sable. Enviro se tenait à coté de lui, Peridot euphorique l'aidait à fermer son paquetage tout aussi chargé que celui de l'Harmonien. L'aventurier Umbrien portait de bonnes bottes marron et un pantalon en toile gris, une chemise blanche et un pourpoint en cuir. Par dessus tout ça il portait une sorte de large cape avec capuchon. Il avait lui aussi un foulard et une paire de lunettes. Les villageois leur souhaitèrent à tout deux bonnes chances, les mettant en garde devant la dangerosité de l'expédition. Saladin remercia les habitants de Nemptura chaleureusement pour leur hospitalité. Enviro s'isola un moment avec son fils.

- Promet moi d'être sage pendant notre absence.
- Juré !

L'Umbrien sourit à son fils avant de lui ébouriffer les cheveux...un moment se passa ou le père et le fils se regardèrent dans les yeux avant de se prendre dans les bras. Ainsi accolés ils échangèrent ces quelques mots, formant une promesse inviolable.

- Papa, tu dois faire partir la tempête, et revenir au village.
- Je combattrais la tempête pour rendre à Nemptura sa prospérité et son calme, et je reviendrais pour retrouver la chose la plus précieuse au monde à mes yeux.

Tout deux échangèrent un sourire, le père se releva et vint vers Saladin, tenant son fils à la main. L'Harmonien avisa cette petite famille avec un sourire, pensant nostalgiquement à ses parents adoptifs défunts, à son petit frère maintenant vieil homme vivant paisiblement une vie de grand père à Equilios. Le regard de Saladin croisa celui d'Enviro, et ce dernier acquiesça d'un simple mouvement de tête. Le voyage pouvait commencer. Les deux hommes s'avancèrent sur le sentier du village pour affronter le désert. Derrière eux les villageois les acclamèrent, prièrent pour leur retour et leur adressèrent de grands gestes de la main en guise de salut. Au milieu de ce vacarme d'adieu, la voix enfantine du jeune Péridot résonnait bien plus forte que toutes les autres. Il acclamait les deux aventuriers et leur lança un avertissement.

- Revenez tout les deux, ou je viendrais moi même vous chercher !

Ils marchèrent lentement, mais le village étant petit ils eurent bientôt passé la dernière bicoque. Les deux hommes n'échangèrent pas de mots, il n'en avait pas besoin. Le but était d'aller affronter la tempête.

Le temps d'un feu de camp
. . .

La nuit était tombée sur le Désert Sombre, et dans cette immensité de sable, un calme angoissant régnait. Tout était noir comme de l'encre, et pourtant au loin une faible lueur vacillait au gré de la bise. On s'approcha et l'on vit un feu ronronnant et crépitant avec joie. Seule lumière au milieu de ce monde de ténèbres, le feu était suspendu à quelques centimètres au dessus du sol. Son crépitement troublait le silence du Désert Sombre. Deux hommes étaient assis non loin de cet élément magique et pyrotechnique. L'un d'eux était Saladin, l'autre était Enviro. Les deux voyageurs et amis avaient marchés toute la journée, mais à pied la route était longue. Ils n'eurent pas à souffrir de la soif, ayant apporté avec eux suffisamment d'eau pour tenir un siège. La chaleur ne dérangea pas Saladin contrôlant parfaitement la température de son corps grâce à son pouvoir du feu. Enviro n'eu pas non plus à en souffrir, après tout il vivait ici et était habitué au climat particulier de la région. Au final, leur petit périple s'était déroulé dans la joie et la bonne humeur, tout deux échangeant histoire vécues ou entendus, anecdotes, blagues et contrepèteries. La nuit tomba cependant assez vite et ils durent faire halte au beau milieu du Désert. Dormir ici n'était pas clairement indiqué, mais ils étaient deux. Et il fut convenu avant même que le campement ne soit monté que chacun son tour prendrait un tour de garde dans la nuit et Saladin serait le premier à veiller.

- Utile ton pouvoir du feu, il nous aurait été difficile de trouver du bois ici.

En effet, les deux hommes eurent beau chercher un bon moment, ils ne trouvèrent que quelques maigres buissons et de petits branchages. Oh, ils auraient put faire du feu avec ça...mais en sachant pertinemment que le feu n'aurait duré qu'une dizaine de minutes tout au plus. Le fait était que les hommes avaient besoin d'un foyer capable de tenir jusqu'au matin. Saladin se dévoua donc, créant lui même un feu complètement artificiel. Le foyer dégageait suffisamment de chaleur pour les deux hommes, car autant il faisait chaud la journée dans le Désert, autant les soirées étaient fraiches. Enviro lui demanda à un moment si le feu n'allait pas s'éteindre une fois que l'Harmonien dormirait, ce à quoi Saladin répondit que non...il maitrisait suffisamment bien son pouvoir pour que le feu brûle toute la nuit. Le souci était la dépense d'énergie, pas trop importante, il ne s'agissait que d'un tout petit bucher, mais tout de même. L'Harmonien avisa son ami que le lendemain il se sentirait sûrement un peu fourbu, ce à quoi Enviro répondit tac au tac qu'il pouvait remédier à ça.

Ce fut leur première conversation de la soirée, ils parlèrent longuement de leur pouvoir. Enviro fut surpris d'entendre Saladin annonçait qu'il m'maitrisait pas moins de quatre pouvoir. L'arcane, l'air, la foudre et le feu n'avaient plus de secret pour lui. Il lui restait encore à peaufiner sa maitrise du métal. L'Umbrien en fut grandement surpris.

- Quand je pense que je ne contrôle que deux pouvoirs, et encore...que partiellement chacun.
- C'est à dire ?
- L'absorption, un pouvoir Umbrien, et la Création...tu vois de quoi je parle ?
- Oui, les deux m'ont déjà posés des problèmes...dans des combats, parfois contre tes compatriotes, tu vois le genre.
- Oui, nous les Umbriens quand il s'agit de combat on devient vite assez hargneux !
- Tu m'en diras tant !

Les deux hommes partirent dans un rire franc, troublant encore un peu plus le calme du Désert. Le feu crépita un instant, suivant l'humeur de l'Harmonien, il scintilla de plus belle.

- C'est pour ça que je te disais de ne pas t'inquiéter pour la dépense d'énergie relative au maintien du feu, avec l'absorption je pourrais te filer un peu de m'on énergie.
- Pas trop d'énergie dans ce cas, tu risquerais à ton tour de trop t'affaiblir...
- Hey, t'as beau être plus puissant je ne suis pas faible !
- Loin de moi cette idée...bref, et ton pouvoir de Création, il te sert à fabriquer des armes avec lesquelles tu te bats...ça t'évite sûrement d'en trimballer.
- Détrompes toi, je l'utilise pour fabriquer des flèches...mon crédo, c'est le combat à distance.
- Des flèches, et tu crées l'arc avec je suppose.
- Oh que non, l'arc je l'ai avec moi !

Enviro se leva et alla fouiner dans les paquetages déposés un peu plus loin. Ila ramena bientôt sous son bras une boite en bois sombre d'environ un mètre de long. Il l'ouvrit et Saladin put admirer deux morceaux courbés d'ans un bois étrange, une ficelle noire et des ustensiles dans une matière étrange. Enviro avec des mains expertes attrapa les deux morceaux de bois et les fixa entre eux, donnant la forme globale de l'arc. Puis il attrapa les ustensiles un par un et les accrocha par le biais de petites encoches au centre de part et d'autres de la poignée de l'arme. Enfin il attrapa la ficelle noire et l'accrocha à chaque extrémité. Saladin ne manqua pas de remarquer que la corde semblait être tendue à son maximum.

Spoiler:

- Ton arc est plutôt original...je n'en ai jamais vu de tel.
- Je l'ai fabriqué moi même, deux ans de recherche pour les divers matériaux et plusieurs mois de fabrication et d'assemblage.
- Un bel ouvrage en somme...tu m'expliques de quoi il est fait.
- L'arc en lui même en fondu dans l'acier, mais mélangé avec un autre métal pour lui donner une grande souplesse, le tout recouvert de bois...mais pas n'importe lequel...as-tu déjà entendu parler de bois fossile ?
- Non...tu vas m'en dire plus je suppose.
- Le bois fossile est du bois mort depuis plusieurs milliers d'année, mais conservé intact par le temps, il est aussi dur que de la pierre...ça m'a longtemps posé problème mais j'ai finalement réussi à le greffer sur le squelette en métal, l'arc en lui même est donc à la fois souple et très résistant.
- Je vois...et les ustensiles, à quoi te serve ces deux gros machins piquant au milieu, ainsi que les deux plus petits aux extrémités ?
- Ce sont des objets tranchant et perforant, pratiques pour le combat au corps à corps...si un ennemi s'approche trop de moi j'utilise mon arc comme un baton et ces "ustensiles" comme tu les appelles ont vite fait de trancher l'ennemi.
- Et la corde ?
- Ah la corde, ma plus grande fierté...c'est du poil de Kaeonide, adouci, puis tressé on obtient une corde bien plus résistante que la normale...et c'est de ça dont j'avais besoin...vois-tu ces dorures aux extrémités, elles me servent à tendre la corde pour tirer des flèches encore plus rapidement.
- Pourtant la corde semble déjà être tendue à son maximum...
- La corde a une certaine élasticité, lui permettant d'être tendu de façon bien plus importante qu'une corde classique, et avec un traitement pareil, je peux tirer des flèches au moins 5 fois plus rapide que sur un arc de bonne facture...et donc, pour en revenir à ce que l'on disait tout à l'heure, je crée des flèches pour alimenter mes tirs.
- Tu n'utilises jamais de vraies flèches ?
- Je ne possède qu'une seule, fabriquée encore une fois par mes soins, en bois fossile et pointe en acier incrustée de diamants, une flèche capable de traverser n'importe quoi.
- Et je suppose que tu n'as jamais tendu la corde à son maximum...
- Non, mais je pense qu'un tir avec ma corde tendue à son maximum creuserait très facilement un bloc de granit !
- Je demande à voir ça...et j'espère que tu vises bien, j'ai aucunement l'intention de me faire arracher un bras par l'un de tes tirs !

Les hommes partirent dans un rire franc, troublant encore une fois la quiétude des lieux. Le reste de leur soirée fut occupée à débattre sur l'efficacité de leurs différents styles au combat. Saladin arguait avec conviction que le corps à corps restait encore le meilleur moyen de se battre, et que c'était ainsi que le corps pouvait dégager la pleine mesure de sa puissance. Enviro ripostait avec fougue en disant que le combat à distance minimisait les dégâts et permettait au combattant de préserver ses forces afin de se tenir plus longtemps sur la durée. Bien entendu ni l‘un ni l‘autre ne réussit à convaincre l‘autre. Mais la soirée se passa dans la joie et dans la bonne humeur et bientôt Enviro annonça qu‘il allait dormir. Ce à quoi Saladin rétorqua qu‘il le réveillerait pour son tour de garde. L‘aventurier Umbrien s‘endormit bien vite, se mettant à ronfler tout doucement. L‘Harmonien profita que son ami soit endormi pour diminuer la puissance de son feu et ainsi économiser de l‘énergie.

Quand la tempête emporte Tamerza
. . .

- Saladin, je te présente Tamerza, la capitale des sables !

Les deux hommes s'étaient réveillés tôt le matin, et sur les indications d'Enviro avaient fait marche vers Tamerza, une assez grande cité, proche du centre du Désert Sombre. Selon les mots de l'aventurier Umbrien, cette cité était la plus grande du désert et comptait pas moins de 2000 habitants. Une telle grandeur lui venait du fait qu'au centre de Tamerza coulait doucement depuis des milliers d'années la plus grande oasis du Désert Sombre. Saladin fut ébloui dès qu'il vit la cité. Construite sur une dune, elle s'élevait sur le sable, surplombant le désert de par sa majesté. Il pouvait voir non loin de lui une petite étendue d'eau dans laquelle des jeunes femmes et des bons hommes venaient remplir des seaux ou encore nettoyer leurs vêtements. La ville était cerclée de palmiers, d'un vert éclatant. Les bâtiments bien que d'architectures rudimentaires semblaient être étagés les uns sur les autres pour donner à la ville cette impression de hauteur. Enviro se campa à coté de l'Harmonien, posant fièrement ses mains sur ses hanches. Saladin lui contemplait ce lieu, ville si grande et insolente face à la rudesse de la nature aux alentours.

- Alors, ne t'avais-je pas dit qu'on pouvait la considérer comme la capitale du désert ?
- A ce point là je suis tout de même surpris...

Spoiler:

Les deux aventuriers s'avancèrent vers la petite étendue d'eau, Saladin salua les quelques personnes qui faisaient leur linge ou provision d'eau et remarqua qu'Enviro semblait avoir une certaine popularité. En effet, tous les gens trop occupés pourtant se levèrent et abandonnèrent leur tache afin de venir saluer l'aventurier Umbrien. Une jeune fille d'environ 25 ans courut même vers lui avant de se jeter dans ses bras. Enviro apprécia son succès, particulièrement gêné par autant d'intérêt il salua tout le monde et s'éloigna vers la ville entrainant Saladin avec lui.

- Connu ?
- Tamerza c'est comme ma deuxième maison...et puis j'ai souvent protégé cet endroit contre des monstres...
- Braver la tempête te rendra encore plus célèbre !

Saladin flanqua une bourrade amicale à son ami Umbrien puis tout deux avancèrent enfin dans la première ruelle de la cité désertique. Ce qui suivit confirma les dires d'Enviro, beaucoup de gens le saluèrent, que ce soit de près ou de loin. Mais Saladin, ne cherchant pas à déranger son compagnon préféra s'intéresser à l'architecture de la ville. Les bâtiments étaient faits comme toutes autres bicoques du désert, en pierre et en boue séchée...assurant aux habitations une solidité certaine. Le plus impressionnant était certainement l'impressionnant système d'irrigation pourvoyant de l'eau dans chaque quartier. D'autres canaux de l'oasis servaient aussi apparemment à l'évacuation des déchets. Certainement moins efficaces que de vrais égouts comme ceux d'Equilios...mais évitant certainement à la population d'être ravagée par la peste. Quoiqu'il en soit, tout deux furent très bien accueuillis...et quand Enviro expliqua à certains habitants qu'ils venaient pour affronter la tempête, les villageois n'en furent que plus heureux. Saladin connu lui aussi la très généreuse attitude des habitants, les hommes vinrent lui serrer la main, les enfants le traitèrent déjà en héros, les femmes lui souhaitèrent bonne chance, et les jeunes femmes le couvaient des yeux. L'une d'elles vint même jusqu'à se jeter dans ses bras et lui biser la joue. Devant cet élan d'affection, l'Harmonien ne put s'empêcher de glisser à Enviro.

- Cette fille était plus belle que la tienne.

Le bruit courant sur le projet des deux hommes fit rapidement le tour de la ville, et en moins d'une heure tous et toutes cessèrent leurs activités pour rencontrer les deux héros du jour. Bien entendu Enviro fut très bien reçu, on disait de lui qu'il allait à nouveau sauver le village, qu'il était le plus grand de tout les Umbriens, que c'était un homme de bien etc. Saladin fut lui aussi remercié, mais avec plus de réserve, on le regardait avec une certaine curiosité, et les esprits les plus aiguisés réussirent à voir en lui l'Harmonien qu'il était. Bien entendu le bouche à oreille fonctionna à merveille, si bien que les deux mille habitants sûres que l'un de leur deux héros était un Harmonien avant même que le principal concerné n'est le temps d'en parler lui même. Pour beaucoup, Saladin était un Harmonien, certes...mais un Harmonien qui leur venait en aide, ce qui donnait une meilleure image de ce peuple d'un autre monde. Pour certains, en minorité, Saladin fut considéré comme un étranger, ni plus ni moins...certains crachèrent même, pas devant lui bien sûr, que Tamerza n'avait pas besoin de l'aide d'un chien Harmonien.

La journée avança, laissant place à la soirée puis à la nuit. Mais la soirée ne fut si rapide que ça, on prépara un grand banquet à travers les rues de la cité désertique et tous fêtèrent l'arrivée des deux guerriers. Saladin tout comme Enviro trouvèrent cet étalage un peu trop exagéré, et le firent savoir. La plupart des villageois leur expliquèrent qu'ils avaient droit à cet honneur, personne ici n'ayant osé braver la tempête pour mettre fin au calvaire des habitants du désert. La détermination des deux aventuriers représentait certainement le plus grand espoir des citoyens. Mais tout le monde n'était pas en joie, tout le monde ne voyait pas ces combattants d'un bon œil. En effet, au cours de la soirée, un jeune homme d'environ 16 ans s'avança vers la table de l'Harmonien et de l'Umbrien. Ses lèvres n'affichaient pas le moindre sourire, ni aucune expression de tristesse, elles étaient juste fermées, renforçant le coté froid du visage du jeune homme. Il portait à sa ceinture une épée courte dont il serrait furieusement le pommeau de sa main gauche. Une fois tout près de la table il frappa tellement fort du poing sur cette dernière que les verres disposés dessus se renversèrent.

Spoiler:

- Les habitants de cette ville sont tous des lâches, ils oublient de vous dire que les plus braves ont tenté d'affronter la tempête et ne sont pas revenus. Vous deux, vous serez les prochaines victimes de ces vents violents...vous êtes là à fanfaronner, profitant de l'accueil que ces imbéciles vous font. Quand vous affronterez la tourmente vous serez les premiers à déchanter !

La garçon se recula légèrement, fusilla du regard se qui se trouvait autour de lui...avant de jeter ses yeux farouches vers les deux guerriers. Saladin et Enviro regardèrent ce jeune homme qui ne manquait pas de cran avec une certaine défiance. Ce dernier, une fois qu'il eu jeté des éclairs avec ses yeux se retourna et s'en alla dans la rue, s'éloignant des bruits du banquet. Le voisin direct de Saladin, un habitant de la ville répondant au nom de Graunt.

- Ce gamin, c'est Isashime, depuis que son père est parti combattre la tempête et n'en ai pas revenu il est dans cet état...il aimerait partir lui aussi. Je pense qu'il voit votre venue comme un affront à la mémoire des nôtres qui sont partis combattre.
- Il n'y a pas de mal, ce petit aimait simplement son père...

La fête s'éternisa tard dans la nuit, si bien qu'on laisse les tables et couverts dans la rue et l'on décida de tout ranger le lendemain matin. Enviro et Saladin n'allèrent pas se coucher contrairement aux habitants. Ils n'étaient pas fatigués et préféraient passer une nuit sous les étoiles à boire un dernier verre. Dans le calme de Tamerza, les deux hommes discutaient, l'air grave.

- Nous n'avons pas encore vraiment pensé à comment nous allions nous y prendre.
- On verra ça sur le tas...
- Tu veux dire quand des vents très violents fouetteront notre visage et qu'ils enverront dans nos yeux des grains de sable par milliers ?
- C'est en effet ce que j'imaginais...mais nous sommes bien couverts, et les lunettes hermétiques nous seront certainement très utiles.
- Et si nous ne pouvons pas l'arrêter, si nous nous trompions et que tout ceci n'est qu'un affreux phénomène climatique ?
- Dans ce cas le Désert Sombre deviendra en endroit encore plus désolé qu'il ne l'est déjà...mais je n'y crois pas, la tempête semble intelligente et se déplace de façon trop étrange pour être attribuée à la météorologie.
- Puisses-tu avoir raison...

Les deux hommes s'endormirent sur le toit d'une bicoque, profitant de la nuit...et finalement dormirent comme des princes. Leur sommeil fut si profond que même lorsque le soleil ardent leur frappa le visage, ils ne se réveillèrent pas. C'est autre chose qui vint réveiller les deux aventuriers. Saladin ouvrit l'œil le premier et sembla tendre l'oreille, avant de regarder autour de lui. Il secoua Enviro qui grommela un instant...avant de se lever brusquement et lui aussi scruter l'horizon. Ce qui les avait réveillés c'était un bruit, le bruit du vent. Debout sur le toit, ils sentirent le vent se lever et se faire de plus en plus brutal...mais le pire était ce bruit incessant, ce bourdonnement lointain...acte précurseur d'un évènement grave. Sans se dire un mot, l'Harmonien et l'Umbrien descendirent du toit et se hâtèrent de rejoindre le plus haut point de la ville. C'était une sorte de maison, plus grande que les autres, mais abritant en réalité une manufacture de tapis et de corde. Par le biais d'une échelle les deux hommes grimpèrent en haut. Le jeune Isashime se tenait là, les traits sous ses yeux indiquant clairement qu'il n'avait pas dormi de la nuit. Il se tourna vers eux, les deux guerriers marchèrent vers lui d'un pas tranquille...mais leur mine sévère laissait entendre la gravité de la situation. L'Harmonien porta sa main à sa poche et sorti sa tabatière avant d'entreprendre de se rouler une cigarette. Isashime regarda les deux hommes sans dire mot avant de regarder l'horizon.

- La grande tempête arrive !
- Je sais..., dit l'Harmonien tout en allumant sa cigarette.

Les deux hommes et le gamin regardèrent l'étendue se dressant devant eux...plus le temps passait et plus leur mine s'assombrissait. On la voyait arriver, troublant l'horizon et se dessinant de plus en plus franchement. C'était un véritable tourbillon de sable, un énorme tourbillon. D'un bout à l'autre, la tempête devait aisément couvrir cinq bons kilomètres. Sa hauteur...n'en parlons pas, le tourbillon s'élevait tellement haut qu'il semblait chatouiller le ciel. Lentement, elle avançait droit sur Tamerza. Lorsque Saladin jeta sa cigarette et l'écrasa...Enviro ouvrit la boite en bois qu'il avait sous le bras et entama l'assemblage de son arc. Isashime tira son épée courte. Saladin tira son sabre d'abordage. Ainsi préparés, ils regardèrent la trombe engloutir les premières maisons.

Spoiler:

Invité

Saladin Jaggerjack--> 15 xps

Les xps ont été attribués

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