Chapitre 3 : L'impératrice

Après avoir fait un malheur à cette soirée de bourgeois gentils-hommes, que pouvais-je bien faire maintenant ? Déjà, enlever cet accoutrement ridicule serait une bonne chose, et je le fis en toute rapidité et discrétion. Tessa, son image me restais encore en tête, elle s'en était allé avec sa cheffe et son autre acolyte dont je ne connaissais absolument pas le nom.Puis, trainer dans les rue d'Equilios, n'était guère intéressant car tous s'étaient rentrés dans leurs logis, délaissant les rues autrefois vaillante et abondante.Sous un clair de lune impressionnant, je trottais ma petite marche au bord d'un trottoir ou trainait diverses déchets, point de mendiant toutefois. La température était bien bonne pour une heure comme celle-ci, et en profiter aurait été pas mal, mais déjà, la reflexion de ma prochaine destination me surprenais. Où pouvais bien aller ? Retourner à Tenamas ? Quel imbécilité avais-je parfois, je venais d'arriver ! Ce n'était pas pour repartir tout de suite, mais peut-être avais-je penser à cela parce que le nostalgie me prenait ? Futile réflexion, futile question. Marcel s'en était allé, du moins je ne le l'avais pas reconnu tout de suite avec son habit de clown mais toute fois, après un bon moment, tout laissait penser à lui. Ah le bougre, il allait bien profiter de son petit pillage de nobles, entrainé dans cette luxure, je crois bien que j'aurais eut le même comportement si mes cartes n'avais pas pris le contrôle. C'est alors, au détour d'un regard, que je vis cette affiche haute en couleur, parlant d'un rassemblement original : Un regroupement musicale pour notre grand bonheur à vrai dire.

Quel spectacle qui pourrait se révéler intéressant, il me suffisait juste de trouver le bon endroit mais étant à Equilios, je voyais sur l'affiche un problème de taille, elle se situait en Lucina ! Si seulement Jarod pouvait être là pour m'y emmener... D'un seul coup, dans cette nuit lunaire, j'entendis le roulement d'une charrette, familière à mes douces oreilles, s'en suivit son rire, et au loin, sa longue fumée si particulière émanant de sa pipe en bois. Le vieux commerçant arriva devant dans son rire un tantinet ravageur, sadique, ou vieillard tout simplement.

"Et bien, Jeune Hinnéas, tu as besoin de mes services je suppose ?"

Quelle hasard miraculeux ! A chaque fois que j'avais besoin de lui, il arrivait comme s'il me suivait mais au moins il me rendait bien service. Tranquillement, je lui répondit :

"Jarod ! toujours là au bon moment ! Bah en fait tu vois cette affiche ? J'aimerais bien m'y rendre, pour de divertir un peu, du moins si cela te gène pas ?"

Il me souriait alors, et de sa fumée si singulière, il m'invitais à venir m'asseoir à coté de lui. Ainsi j'y montais et me posait sur le siège qui était spécialement mis en place. Sur le siège de paille, je le regardais sourire et puis il me répondit avant de fouetter ses chevaux :

"Bien nous y allons, après tout, je pourrais peut-être moi aussi trouver des instruments que je pourrais revendre aux antiquaires !"

La charrette fonçait alors à toute allure et comme pris d'un soupir, je m'endormis en pensant à la soirée que je venais de vivre. Tout le bonheur de la luxure, de Tessa qui me draguait volontairement, Selyna, Arthas, ronfl...

Mes yeux s'ouvrait alors, le soleil me baignait alors de sa grandet somptueuse lumière. Un bâillement s'échappa de ma grande bouche ouverte, Jarod n'étais plus avec moi, sans doute parti là-haut. Je voyais déjà la rivière satinée, de cristal, éblouissante, merveilleuse, et déjà une musique d'ambiance s'élevait d'un peu plus loin où s'entreposait diverses caravanes et plus loin encore diverses scènes improvisés par des charrette en bois beaucoup plus imposante que celle de Jarod. J'allais sans aucun doute m'amuser là-haut, oui, je le sentais bien !

Souffle ! Rien de tel pour se sentir bien. Souffler... C'est si léger. Un simple mot pour tant de bien être, un simple geste, une action si basique et pourtant se soupire me revitalise. Elle revenait de loin, de très loin même. Elle était épuisée, un épuisement total autant mental que physique. Elle voulait le calme, le repos... Il avait accordé son souhait et ce n'était pas chose gagné avec cet homme. Des vacances, elle allait s'octroyer des vacances dans une zone reculée et paisible, les bois de l'innocence. Voilà déjà plusieurs jours presque une semaine qu'elle se prélassait au bord de la rivière de cristal, elle avait profité du soleil revêtue une tenue bien plus décontractée que les habituelles de combat. Elle attendait avec impatience un événement musical attendu dans tout Lucina et peut-être même au delà. Elle se délectait les pieds dans l'eau, les mains dans l'herbe grasse et le visage dirigé vers l'astre lumineux, ses yeux fermés elle savoure la chaleur tendre ce celui-ci. Il faut savoir apprécier les choses simples du monde, ce qu'il offre avant qu'il ne le reprenne car personne ne reconnaît à sa juste valeur la beauté et la douceur de ce qui nous est offert à longueur de temps. Comment ne pas oublier ses problèmes ? Comment ne pas réussir à se détendre dans un tel endroit ? Ne vous le demandez pas... C'est impossible de ne pas y parvenir. Un jeune garçon vivant dans les bois, qu'elle avait rencontré au par avant se ruait sur elle en criant son prénom :

-Kaliendra ! KALIENDRAAA ! Viens.... VITE !

Elle se demanda qu'elle mouche avait bien pu piquer le garnement. Néanmoins, elle se releva et se mit à le suivre. Elle courait pieds nus sur ses talons. Qu'avait-il donc de si important à lui montrer pour qu'il hurle ainsi... Elle s'arrêta au village et observa les familles s'atteler pour les préparatif de la fête musicale. Elle ne comprenait pas pourquoi Djiha l'avait convié, il lui fit signe d'entrer dans une des huttes. Elle s'exécuta. Il lui tendit une robe, une magnifique robe blanche ainsi qu'un diadème de fleur blanche très parfumé. Elle sourit et s'inclina devant Djiha et sa famille :

-C'est vraiment très généreux de votre part et ça me touche vraiment de recevoir ce présent.

La mère du jeune garçon acquiesça et renchérit :

-C'est pour votre gentillesse et votre bonté, ce que vous avez apporté à notre fils. Je vous en suis très reconnaissante. Puis cette fête est un grand événement pour nous et nous voulions que vous soyez en harmonie avec. Allez donc l’essayer.

Elle remercia encore tout le monde en les enlaçant. Puis elle embrassa Djiha sur chaque joue, car au fond elle savait qu'il était l'investigateur de ce cadeau avec sa maman. Elle alla donc se changer et passer cette longue robe blanche, légère, toute voilé. Une robe à fine bretelle, cintré sur sa taille, suivant ses courbes et ses formes pour mieux les discerner. Elle passa dans ses longs cheveux rose la couronne de fleur blanche. Quand elle sortit elle fut applaudit par le village, elle était ravissante, vraiment très belle. A cet instant elle eut une pensée pour eux, elle aurait aimé avoir Khan et Arcania avec elle... Montrer à ces deux nigots qu'elle pouvait être féminine, jolie et distinguée. Ils ne savaient pas ce qu'ils loupaient les garnements. Elle se fit attraper le bras pas Djiha, qui l'entraina vers la mélodie qui se faisait entendre au travers des bois. Elle était souriante, détaché et innocente. Elle sautillait et dansait sur le chemin, tournant et faisant virevolter sa robe, une enfant qui redécouvrait le bonheur au travers de la musique.

Quand ils arrivèrent auprès elle remarqua les caravanes, les charrettes, les étales... Elle s'émerveilla, elle était toujours nu pieds et cette fois c'est elle qui entrainant l'enfant entre les scènes improviser et les vendeurs d'instruments... elle se fascina pour un étrange clavier. Il était vraiment très beau et très encombrant... C'est alors qu'elle releva les yeux. Il était la. Lui, Hinnéas si elle se souvenait bien. Elle se détacha de Djiha, contournant l'étale elle avança vers l'homme d'un pas curieux et incertain. Puis elle sourit en le reconnaissant une fois qu'elle fut assez proche pour ne plus être éblouit par le soleil et pouvoir discerner convenablement l'homme qui lui faisait face. Elle resta en retrait attendant de voir si il allait la reconnaître.

Un mois, un mois que j’étais partie à la recherche d’un Umbrien, un mois passé à vérifier la moindre feuille du monde de Lucina et une semaine à rester dans ce village à faire tous les défis qu’on me proposait en échange d’assez d’argent pour passer les nuits au chaud. J’avais gardé ma tête cinq minutes sous l’eau, sauter du haut d’une cascade et faire un bras de fer avec les habitués de la taverne en dehors de la ville, ces braves types ne cherchant que la paie, j’avais sympathisé avec plusieurs d’entre eux, maintenant je sais que je n’ai pas perdue mon temps à venir ici. Depuis mon arriver on ne parlait plus que d’une fête qui allait être organisé dans le village…une fête, une population nombreuse et concentrée…boisson et alcool ! Je m’étais décidé de venir participer à la fête du village pour la défendre d’une supposée attaque, on n’est jamais trop prudent, je ne serais payé qu’à l’œil et à la boisson.

L’après-midi venait à peine de commencer que les premières festivités commence, plusieurs habitants commençaient à s’entraîner à la danse de ce soir et les musiciens accordaient leurs instruments. Les bivouaque de marchands s’empilaient les unes sur les autres ne laissant que quelques passages pour passer d’un endroit à un autre. Toutes ses odeurs et tous ces bruits, ça me remonte des souvenirs, ceux d’Harmonia et de nos fêtes…l’ambiance y est, mais où sont les filles qui se pavanent avec leurs plus jolies tenues, à Harmonia on ne voyait que ça, je crois que je ne dois pas attendre beaucoup de cette fête alors.

−Ha, s’il n’y a pas de jolies filles dans des tenues plus… excitante les unes que les autres, je vais faire quoi quand je serais saoul ?

Un brouhaha attira mon attention, une agitation faisait parler la foule, je grimpais difficilement sur les murs d’une maison pour atteindre son toit et voir la scène… génial ! Une magnifique femme venait de faire son entrer, elle tournait dans tous les sens, ses yeux étaient admiratifs et emplies de joie.

−Aussi belle que celle d’Harmonia, je crois que j’ai le mal du pays, si je n’ai pas un peu plus d’action je rentre chez moi !

La femme de tout à l’heure changea brusquement de comportement, elle s’approcha d’une deuxième personne, je ne pouvais rien dire sur lui, mais je ne l’appréciais pas vraiment, comme si j’étais naturellement en colère envers lui, je suis peut-être jaloux, car il a une occase en or de finir la nuit en bonne compagnie.

Les stands étaient déjà bien établis. Tous se préparèrent à faire leurs petites démonstrations, l'ambiance était folklorique et je me sentais parfaitement bien dans cette atmosphère aussi musical. Certain avait des instruments plus qu'étranges, un mélange entre une harpe et une espèce de soufflet bizarroïde mais il en ressortait un son plutôt doux, ensuite je passais devant une espèce d'échoppe vendant spécialement des Guitares où un homme étrangement vêtus me faisait signe de venir mais je n'étais guère en besoin d'instrument vu mon pauvre porte monnaie du moment, m'en fin, je refusais son offre poliment ! Pas mal de monde commençait à grouiller dans les diverses allées et je n'arrivais toujours pas à retrouver mon cher Jarod, histoire d'avoir un peu de compagnie. Me tournant un peu dans tout les sens, j'observais les différents styles de musiciens, et me demandais comment ils pouvaient faire pour jouer aussi bien. Puis, j'aperçus une charmante demoiselle, qui me disait vaguement quelque chose mais je ne savais pas trop quoi, elle semblait m'observer d'un œil scrutateur, étrange. Pris d'un petit frisson, je m'en allant en précipitant le pas, elle me foutais les jetons, à me regarder comme ça. Je passais alors un coté d'un autre personnage étrange, sans doute, quelqu'un a qui j'avais du faire un truc pendant mes trous de mémoire fréquents ! Un peu froussard, j'avoue mais je ne voulais pas prendre de risque, je sentais leurs yeux sur moi, comme s'ils voulaient me faire quelque choses.

Me cachant tranquillement dans un coin, assez sombre, si je puis dire, j'attendais. Mais je n'avais pas prévus que c'était une loge d'un musicien connu, un guitariste du nom de Broderick, je crois, et sans que je puisse rien faire, je fus emporter par une vague de styliste. Tendant mes bras vers n'importe qui, je m'attendais à quelque de gros,

"Non, m'emportez pas, je veut pas, je suis pas Broderick !!!"

"Mais si, ne nous ment pas, on le sait"

"Rahhhhhhh"

Et bien sur je me retrouvais sur une scène, la guitare dans les mains par je ne sais quel moyen... Un médiator dans la main, et le rythme qui commençais.
Jarod, quant à lui, faisait ses courses tranquillement, il avait acheté une lyre, une mini-harpe très ancienne qui conférerait des pouvoirs, et d'autre babiole sans intérêt, mais cela lui suffisait à faire son petit bonheur. La démarche facilement reconnaissable avec son petit déhanché de vieillard, il se dandinait à la musique, la fumée de sa pipe s'échappait en trombe par dessus lu. Il fut un moment où il s'arrêta en voyant sur la scène, un petit blondinet qu'il connaissait bien, Hinnéas. S'approchant d'une jeune fille très en beauté, aux regard intense, il se présenta, et parla du jeune homme, cette jeune fille n'était autre que celle qui regardait Hinnéas auparavant :

"Vous voyez le blond sur la scène ? Je le connais bien, mais là, il me semble dans une situation inattendue !"

Et il tirait tranquillement sur sa pipe, prenant une autre bouffée de tabac ...

Elle aurait peut-être du aller le voir, aller à sa rencontre. Car elle resta sur place comme une idiote, il l'avait regardé, un bref instant avant de prendre la fuite. Elle grimaça. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Elle n'en avait pas le souvenir. Son sourire s'effaça. Djiha reprit la main de la jeune fille en lui adressant un doux regard, elle lui ébouriffa les cheveux avant de reprendre sa route avec lui. Elle remarqua alors un homme sur un toit, il l'observait lui aussi... Un peu comme tout le monde ici, sauf Hinnéas qui avait fuit pour aller se cacher dans un coin tranquille. Ce garçon sur son perchoir l'amusait grandement, il avait l'air un peu idiot perché là haut. Elle lui fit signe de la main, amicalement, joueuse... Avant de se faire entrainer par la foule avec Djiha. C'était l'heure du concert, un grand guitariste devait jouer. Djiha avait vanté ses talents à la jolie Kaliendra, Broderick par-ci et Broderick par-là, elle s'en amusait et attendait avec impatience que cela ne commence.
Elle fronça le nez... Ce n'étais pas Broderick sur la scène avec cet instrument, c'était... Elle n'eut le temps de le penser. Un homme l'arrêta. Il était assez grand, une démarche étrange, un majordome peut-être ? Il fumait une pipe, en arrachant les bouffées avec entrain, les expirant tel de petits nuages épais. Il s'était approché discrètement d'elle car elle ne l'avait pas remarqué, elle avait juste sentit l'odeur immonde du tabac qui se consume. Elle l'écouta :

"Vous voyez le blond sur la scène ? Je le connais bien, mais là, il me semble dans une situation inattendue !"

Elle se contenta de répondre à cet homme avec son éternel sourire et gentillesse.

-Je le vois oui. Moi aussi je le connais, il se nomme bien Hinnéas ? Pour ma part cher Monsieur je me nomme Kaliendra.

Elle marqua une pause. La foule s'impatientait, il devait jouer sinon il se ferait bientôt huer, jeter des légumes pourrit et autres humiliations encore. Elle songeait à lui venir en aide, mais il l'avait snobé, il était passé non loin d'elle pour s'enfuir. Et à présent elle devrait faire quelque chose pour lui... Elle posa son regard de glace sur l'homme, elle le scruta comme personne. Le fixant avec cet intensité dont elle seule était capable, elle ne vit rien dans son regard. Il était vide. Elle frissonna un court instant et d'une voix mal assurée le questionna.

-Pourquoi devrais-je lui venir en aide ? Dites moi.

Elle en oubliait la foule qui commençait à s'agiter. Les gens criaient, hurlaient, levant les poing pour que le spectacle commence. Elle aurait pu partir à la recherche de ce Broderick mais ne sachant pas à quoi il ressemblait c'était peine perdue. Elle soupira. Djiha lui fixait son idole en s'attendant à entendre de la véritable musique, mais il n'en serait rien si tout cela continuait comme cela. Elle scruta les environs, à la recherche d'un instrument... Mais lequel ? Elle ne savait pas jouer de toute façon, elle se ridiculiserait presque autant que lui en voulant lui venir en aide. Au diable les idées reçut, il fallait absolument faire quelque chose avant qu'il ne se fasse massacrer. Il le serait si il ne se mettait pas très vite à jouer. Elle se fraya un chemin entre la masse de gens, confiant Djiha à l'homme à la pipe. Elle se tenait au devant de la scène et s'écria :

-Hinnéas, joues ! T'as pas le choix là... Joues, n'importe quoi si il le faut mais joues.

Elle se hissa sur la scène, attirant les regards sur elle à présent. La foule se calma croyant à un tout nouveau spectacle. Elle était le fruit d'un rebondissement inattendue, ils s'attendaient tous à quelque chose de surprenant mais sauraient-ils le leur donner. Elle semblait s'énerver contre l'homme à la pipe intérieurement, elle le maudissait. Sans lui, elle aurait fait comme tout les autres regardé un désastreux spectacle offert par un amateur. Elle cherchait un moyen de le sortir de là. Oui mais quoi ?