A la recherche de pierres [Groupe2]

Participants et ordre de postage : Arcania D.Cysique; Flore Morinstal; Amn T.Wayde; Asmodeus Akuta

Assit, derrière son bureau dans l'antre de la vérité, quartier général de l'ordre nouveau, le jeune prophète écrivait de sa plume d'aigle. L'ancre bleutée se répandant lentement sur le papier blanc, écrivant quelques mots ici et la, remplissant petit à petit les trous qui restaient sur la feuille. Dans l'obscurité de sa chambre de chef, une bougie brulait, la cire rouge qui en coulait tombait goutte à goutte sur le bois de sa table de travail. L'humain, absorbé par son travail et ses écrits, ne prenait même pas attention à l'état de sa seule source de lumière actuelle. Un livre de magie juste devant ses yeux, il avait tourné si longuement les pages, cherchant du regard les objets de légendes les plus impressionnants, qui pourraient servir à la bonne cause l'ordre nouveau, toujours à la poursuite d'une puissance plus grande. Il s'était penché sur une feuille bien en particulier, et l'avait laissé ouvert à cet endroit la, s'inspirant de ce que racontait les quelques manuscrits qui en parlaient. Pour cette mission, il aurait besoin uniquement des meilleurs, et pas des idiots de disciples qui n'avaient pas assez de force pour vaincre un Salesko, non, il avait besoin de ceux qui pourraient à eux seuls faire face à des hordes entières de monstres plus puissants les uns que les autres. Cette lettre, était adressée à uniquement trois personnes, qui se montreraient sans doute les plus aptes à remplir ce travail en sa compagnie pour rendre le voyage plus agréable et surtout pour lui faciliter le travail. Et bien oui, malgré sa toute grande puissance, le jeune homme au regard émeraude n'était pas non plus un Dieu, et il avait également ses limites. S'il se trouvait débordé sur le champ de bataille car il s'y était aventuré seul, ce serait entièrement sa faute, tandis qu'avec un peu d'aide, il était sur de pouvoir diminuer le danger rencontrable sur la route de tous les périls qu'il s'apprêtait à prendre. Alors qu'il essuyait la sueur qu'il avait sur le front à cause de la chaleur ambiante, il voyait quelques gouttes d'ancre tomber sur la feuille, ce papier qui servait à faire une lettre. L'épéiste serra les dents en voyant cette grossière erreur joncher son travail qu'il faisait depuis maintenant plusieurs heures, mais il n'avait de toute manière pas le coeur à recommencer de si tôt un tel labeur, après tout, ce n'était pas une vulgaire tâche bleue sur une zone non écrite qui allait gêner le bon avancement du travail et sa parfaite compréhension de la part des disciples sélectionnés avec soin par le prophète aux cheveux bruns.

Il se releva, laissant désormais son travail sur la table de travail. Il n'en pouvait plus de cette chaleur insupportable qui régnait ici, il voulait sortir, impérativement, voir la lumière du jour qu'il n'avait plus vu depuis si longtemps, laissant tomber ses écrits qu'il reprendrait plus tard, après tout, il n'était plus à une heure ou deux près, il avait largement le temps de se reposer quelques temps avant de lancer cette mission en territoire hostile. Il fixait le ciel devenu rosâtre, le soleil était déjà partit se coucher loin à l'horizon dans ce monde sombre d'Umbra, lieu où les crimes sont si nombreux. La nuit allait prendre place, et envoyer au lit toutes ces personnes qui se prennent pour des poules et suivent les désirs des astres qui leur apportaient jour et nuit. Le vent était froid, l'air très frais, ponctué de sa petite d'humidité nocturne qu'adorait tant l'Harmonien lorsqu'il avait si chaud. Il sentait désormais quelques gouttes d'eau tomber du ciel sur son visage calme et aux traits fins. Il souriait légèrement, sentant la fraicheur de la pluie qui se mettait à ruisseler sur son visage habituellement si sérieux et froid. En public, il devait se montrer si sévère et si effrayant, alors qu'en privé, il pouvait être si sympathique à côtoyer, comme en ce moment même, où l'on aurait presque pu l'inviter à une danse sous la pluie, qu'il aurait accepté avec un léger ricanement moqueur à son propre encontre. Il tendait les mains sur les cotés, laissant la pluie en leur creux créer des ruisseaux minuscules. Débordant, l'eau s'écoulait sur le sol en plusieurs petit clac répétitifs à chaque fois que la pluie continuait à tomber du ciel son père. Lui qui se disait enfant des cieux, acceptait cette eau qui en jaillissait comme sa petite soeur et souriait à chaque fois qu'elle le recouvrait dans des moments comme ceux ci. Perdu dans ce genres de pensées quelques peu enfantines, l'humain ne sentit qu'au tout dernier moment, ce mouvement qui surgissait derrière lui, son aigle messager qui fouettait l'air de ses battements amples d'ailes. Le prophète écarquillait les yeux, voyant dans les cerfs de ce dernier quelques morceaux de papier portant le cacher de l'ordre nouveau, les rendant désormais officielles. Derrière une montagne, l'oiseau royal disparu, laissant une simple trace de son passage dans les plumes qu'il avait perdu en cours de route et qui tombaient lentement vers le sol devenu boueux par cette pluie bienfaitrice. Courant en entrant dans sa chambre, il ne pu que constater ce qui était, son bureau était jonché de feuilles vierge, mais ses lettres aux disciples, leurs ordres de missions avaient disparus ...

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Il serrait les dents en frappant du poing son plan de travail. Il n'avait pas posé son sceau sur les lettres pour les officialisées, et ne les avaient encore moins mises dans des enveloppes pour les envoyer aux visés. Tant pis, c'était trop tard, les choses étaient faites et il devrait se rendre au point de rendez vous, afin d'y retrouver ceux qui feraient preuve de loyauté à la guilde et seraient présents pour accomplir leur devoir et aider Arcania dans cette mission qui pourrait se montrer périlleuse à travers les hostiles territoires ennemis. Il mettait son ample manteaux mauvâtre, souriant, direction La montagne aux hurlements, en Umbra, non loin de la où il était.

Spoiler:

La lune à moitié pleine brillait d’un éclat splendide en cette nuit étrange et triste. Le vent soulevait par intermittence les feuilles des arbres verts. Une chouette hulula. Puis, à nouveau le silence à peine perturbé par les bruits de la brise nocturne. Il y eut un craquement sonore, seul signe annonçant qu’une présence étrangère s’établissait dans les environs. Le museau d’une créature ressemblant à un renard apparut entre deux buissons, contemplant de ses yeux jaunes la femme qui se tenait devant lui. A nouveau, la chouette hulula.
Flore contempla d’un regard glacial l’animal qui se tenait face à elle. Ce ballet silencieux se poursuivit pendant quelques minutes avant que le renard ne se décide à détourner les yeux et à rebrousser chemin. Dans la semi-pénombre de l’obscurité nocturne, on distinguait à peine les traits de la jeune femme. Sa peau blanche, son visage délicat, ses longs cheveux blonds… Tout cela n’était pas visible dans la nuit noire d’encre. Seuls ses yeux brillaient d’un éclat menaçant. Alors, tandis que la seule bête qui avait osé lui faire face s’éloignait, la jeune femme s’avança de quelques pas, de cette démarche souple et élégante. Le vent jouait avec ses cheveux, fils de soie qui retombaient ensuite sur ses épaules. Finalement, elle s’arrêta devant un gros chêne. Souplement, elle sauta en l’air et s’accrocha à la première branche. Elle se balança quelques secondes puis se hissa sur cette branche sans le moindre effort. Avisant par la suite une branche plus haute que la précédente, notre jeune Flore sauta sur celle-ci. Et ainsi de suite. Lentement mais sûrement, avec toute la discrétion dont elle était capable, la jeune femme poursuivait son ascension jusqu’au sommet. Très vite cependant, elle parvint au sommet de son perchoir. La vision qui s’offrit à elle était à couper le souffle.
La lune paraissait encore plus grosse que vue d’en bas et contrastait par rapport à la noirceur des cieux. Dans cette atmosphère étrange et lugubre, Flore s’y sentait à son aise. Le vent sur sa peau lui faisait du bien, un peu comme une caresse apaisante. Cette solitude même en ce moment lui semblait agréable : cela changeait d’avoir quelqu’un sur le dos à longueur de journée. Mais, elle savait parfaitement que cette tranquillité était de courte durée et que dans très peu de temps, elle serait appelé à réaliser d’autres projets. S’installant sur la branche dans une position assise, Flore sortit de son long manteau un petit livre contenant de précieuses indications sur la magie. Elle l’avait volé dans la bibliothèque d’un marchant à Equillos. Vol qui lui avait valu quelques problèmes d’ailleurs… A la lumière de la lune pâle, Flore contempla en retournant ce petit manuel, caressant du bout des doigts l’armature du livre et ses motifs. La chouette, quelque part en bas, hulula.

Ce bruit même alerta la jeune femme qui se redressa d’un coup. Où était ce maudit volatile qui ne cessait de perturber son repos ? Elle allait se lever pour redescendre et flanquer une bonne raclée à ce stupide piaf lorsqu’un autre bruit attira son attention. Dans le croissant de lune, se détachait la silhouette d’une autre créature, un autre oiseau. Plus majestueux que jamais, il battait lentement des ailes. Flore avait-elle troublé son nid ? Non, elle avait pourtant pris garde en montant à ce qu’elle faisait. Mais le rapace semblait toujours foncer dans sa direction. Calmement, Flore le contempla, restant immobile et silencieuse. Alors, l’oiseau de proie sembla freiner brusquement et se posa avec dignité sur la branche. Un instant surprise, la jeune femme resta immobile face à l’aigle. Il y eut un long silence. Puis, voyant qu’il ne se passait rien de plus, la jeune femme tendit une main en direction de l’oiseau pour le caresser. Son plumage était chaud et doux, contrairement à sa peau glacée et blafarde. Si l’oiseau n’apprécia pas la caresse, il n’en montra cependant aucun signe extérieur, se contentant d’attendre sagement. Retirant sa main, la jeune femme remarqua alors qu’il y avait un parchemin posé sur la branche, déposé sans nul doute par le majestueux rapace. Lentement, elle le déplia, ignorant les protestations du papier. L’aigle poussa un cri perçant qu’elle ignora, obnubilée par l’importance du message. Un calme intérieur régnait en elle, chose inhabituelle : ainsi sa moitié était elle aussi captivée par l’importance du message. Ce satané esprit allait probablement faire des siennes. La jeune femme s’arrêta à la fin du message. Ses yeux argentés parcourent une nouvelle fois la missive. Brève, concise. C’était du Arcania tout craché. Flore l’imaginait sans peine, travaillant pour écrire cette lettre et finalement faire quelque chose d’aussi simple. Récupérer une pierre… Bien entendu qu’elle allait répondre à cet appel. Pour rien au monde elle n’aurait laissé un ami dans l’embarras. Et puis, n’avait-elle pas une dette après tout ? Le rapace poussa un nouveau cri de protestation. Flore eut un sourire, dévoilant ses dents blanches et tandis son bras au rapace. Aussitôt ce dernier s’élança pour se poser sur le bras de la demoiselle. Ses serres s’enfoncèrent dans le manteau, touchant à peine la chaire. Flore lui caressa doucement le plumage, remerciant ainsi ce dernier pour son voyage si laborieux.
Depuis peu elle faisait partie de l’Ordre. Mais elle était quelqu’un de loyal envers les personnes qu’elle suivait. La jeune femme soupira mollement. Il était temps pour elle de se rendre au point de rendez-vous. Déjà elle savait qu’elle manquerait peut-être de temps si elle ne partait pas tout de suite. Comme elle l’avait pressenti, sa tranquillité avait été de courte durée. Peut-être même trop courte à son goût. Elle eut un sourire quelque peu cynique.

« Allons bon ! Une pierre… C’est original à ce que je vois. »

Cette mission étrange pourtant ne la dérangeait pas plus que ça. Cette foutue pierre, elle la récupérerait comme prévu.
Elle leva le bras vers le ciel et l’oiseau de proie s’envola, arrachant un bout de tissus. Mais elle n’en avait cure. Descendant de l’arbre à la manière d’un félin, la jeune femme prit ensuite la direction des monts Umbriens. En elle, elle sentait le démon s’éveiller avec joie et lui communiquer son contentement face à l’aventure qui se profilait à l’horizon.

Une journée plus tard, quelque part dans la Montagne aux hurlements.

La marche la fatiguait toujours un peu. C’était surtout le temps de trajet et physiquement parlant, Flore n’avait jamais été particulièrement endurante. Lentement, la jeune femme marchait, essayant de se faire le plus discrète possible. Elle aimait cet endroit, même si il demandait pour avancer un effort plus constant, plus dur. Elle avait caché l’ordre de mission contre son sein, histoire d’être sûre que personne ne le trouverait et pour ne pas le perdre. Serait-elle seule pour cette mission ? Rien n’était sûr et il était difficile de prévoir ce qu’il allait se passer. Flore était partie immédiatement après avoir reçu sa mission. Elle n’aimait pas faire attendre. Le chemin montait en une pente régulière qui s’accentuait avec l’altitude. Cependant, le point de rencontre n’était pas si haut que ça. Selon Flore, les indications n’étaient pas très claires. Mais elle ferait avec, évitant soigneusement de se perdre dans cet endroit.
Encore une fois, il régnait dans ce lieu un silence étrange et pesant, brisé par la respiration laborieuse de la jeune femme. La fatigue commençait à se faire sentir. Dès le prochain endroit plat, Flore s’arrêterait pour faire une pause. Elle n’en avait que trop besoin ! Finalement, après un dernier effort, elle parvint à un endroit un peu plus dégagé et qui semblait parfait pour s’arrêter et reprendre son souffle. Un rocher trônait non loin de là et elle s’y laissa tomber, fatiguée par cette marche. Flore soupira à nouveau tandis que son pouls décélérait tout en retrouvant une certaine régularité. Finalement, après avoir contemplé de plus près l’endroit, Flore se rendit compte que c’était probablement le lieu de rencontre, ou du moins, il y ressemblait fortement. Soit ! Elle attendrait donc jusqu’ici puisqu’elle était la première à débarquer. Elle ramena ses jambes sur le rocher et les croisa, toujours assise. Elle ferma les yeux pour mieux ressentir son entourage et profita encore de ces quelques minutes de solitude qu’elle chérissait et qu’elle avait tant cherché à trouver depuis les récents incidents. Ayant vécue en ermite un peu tout ce temps, déconnectée du monde, elle allait être à nouveau propulsée dans de nouvelles aventures, bonnes ou mauvaises, mais ça, elle ne pouvait pas encore le savoir.

La taverne se vidait petit à petit, l'heur de fermeture s'approchait à grand pas. Dans un coin sombre, le guerrier blanc était assis devant une table avec un verre d'eau sucré dans sa main. Le tavernier l'avait regardait bizarrement quand Asmodeus lui avait demandé ce petit breuvage étrange, les lieux étaient plus appropriés aux bières en chopes à goût d'urine et de liqueur. L'eau sucré était un délice pour les valtoris, quelque chose de simple cependant très sophistiqué.
Les quelques soûlards restants étaient les piliers, les mûrs et le plafond de la taverne. Ils se tapaient tous dans le dos, riaient à gueule béantes et puantes en racontant des blagues crases. Le parterre était collant de leurs boissons renversés, et l'air empestait le tabac et la fumée. Le visage pâle du guerrier aux yeux dorés était éclairé par des bougies qui fondaient doucement depuis quelques temps, leurs cires chaudes coulaient sur le bois usé de la table. Asmodeus avait pris soin de cacher ses sabres avant d'entrer dans l'établissement, plus par discrétion à cause de la décoration de ses lames. Derniers cadeaux de son père, il ne supportait pas que l'on les touchent; la punition n'était autre que la mort, comme quelques voleurs l'avait appris en début de soirée.

Voilà près de trois heurs que le guerrier était assis là à attendre que le jour laisse place à la nuit pour que le noirceur du ciel puisse l'envelopper dans ses bras ombreux. Il était resté la, discrètement, gardant ses distances avec tout le monde, ce qui n'était pas la meilleur chose à faire finalement. Cependant dans tous les cas il était un étranger, il allait toujours être regardé du coin de l'oeil par toutes les personnes qui venaient dans la taverne. C'est alors que la porte d'entrée usée c'est ouverte précipitamment d'un grand fracas. Trois individus, pour dire le moins louches, sont entrés sans attendre. Ils étaient tous les trois laids et boutonneux. Armés chacun de petites armes blanches et vêtus simplement, ils ont commandés trois choppes de la pisse que le tavernier prétendais être de la bière. Ils ont aussitôt remarqués le guerrier blanc, malgré sa discrétion. Ils se sont invités à sa table et se sont assis.

"T'es pas d'ici toi, tu fou quoi ici?"

Asmo n'as pas répondu, il a juste laissé sa main tripoter la manche de l'un de ses sabres nerveusement. Il n'allait pas supporter leurs odeurs, bruits et visages laids très longtemps. Face à sa silence, les individus ont poursuivis leur interrogatoire.

"On aime pas trop les gens comme toi ici, c'est pas bon signe. Tu viens d'où? Hoh tu me réponds quand je te pose des questions."

Et voilà, il a posé sa main sur le visage pur du guerrier, il n'en fallait pas plus. Le gifle que l'individu salissant allait distribuer fut stopper nette par un coup de lame bien placer. La geste était rapide. D'un trait Asmo a tiré ses sabres de ses fourreaux, mais alors que l'arme pointue allait trucider une nouvelle victime, un oiseau majestueux est entré par la fenêtre ouverte pour se poser dans un éclat dans plumes sur la table devant Asmodeus. C'était un aigle, sa bec grandiose lui donnait un air noble, et son plumage magnifique témoignait de ses allégeances royales. Les deux individus encore vivants sont tombés en revers de leurs chaises surpris par l'oiseau de chasse. Asmodeus regardait, lui aussi étonné par l'arrivée de la créature plumée. L'aigle a poussé un cri strident avant de lever l'une de ses pattes crochues; une lettre y été crispé. Asmodeus a tendu sa main avec précaution, la bec et les talons de cette chose puissante pouvaient réduire sa chaire tendre en lambeaux en un rien de temps. L'aigle a cédé cependant sans hésiter la lettre au guerrier blanc. Les individus ont déguerpis aussi vites qu'ils pouvaient, laissant derrière eux le cadavre gisant de leur camarade vite oublié.
Asmo a rapidement lu le message et s'est levé aussitôt tandis que l'oiseau c'est envolé de nouveau par la fenêtre laissant quelques plumes derrière lui. En quittant la taverne le type lugubre derrière le bar à su murmurer quelque objection insensé au sujet du guerrier blanc. Ce dernier s'est contenter de poser deux ou trois pièces d'or sur le comptoir et de quitter les lieux tel un spectre.

Le voilà qui gravissait l'un des flancs de la montagne aux hurlements, allant à la rencontre de celui qui avait écrit la lettre. Le vent soufflait autour de lui telle une tourbillon, un bruit terrible parcourait les alentours tandis que le vent terrible déchirait les nuages. Il est arrivé au point de rendez vu, un lieu à l'abris du vent. Il n'étais pas le premier arrivé. Il n'avait pas aperçu la jeune femme qui se tenais jambes croisées fièrement assise sur un rocher, immobile comme la pierre sur la quelle elle était placée. Il n'y avait plus d'hurlements ici, tout été calme, comme juste avant une tempête. Asmodeus se demandait combien allait venir. Il s'est incliné devant la jeune dame assise en signe de respect discret.

"Bonjour, on vous prévenue aussi? Je suis Akuta, Asmodeus Akuta. Vous m'attendiez?"

- La prochaine fois je le plume ...

S'exclamait le jeune homme qui se déplaçait à vive allure à travers Umbra. Stupidement, il s'amusait à faire la route à pied alors qu'il pourrait très bien monter Buséphal pour faire la le trajet en moins d'une heure, ou simplement utiliser Gerriko pour se téléporter encore et encore jusqu'à arriver au lieu de rendez vous, mais non, il préférait courir à travers les sables et ruines qui se dressaient sur sa route. Il cherchait un portail qui le mènerait aux montagnes aux hurlements, il savait qu'il y en avait un. Il serait sans aucun doute en retard à cause de ce satané piaf. Les deux disciples convoqués se poseraient très certainement des questions lorsqu'ils verraient une lettre aussi bâclée, ce qui ne ressemblait pas du tout aux habitudes du prophète qui aimait à soigner les documents sérieux de la guilde, comme cet ordre de mission envoyé à Flore et Asmodeus. Enfin, au loin il pouvait apercevoir l'un de ces magnifique portail qu'il cherchait, sans attente, il se rappela enfin qu'il avait en sa possession depuis longtemps cette ceinture magique qui lui permettait de se mouvoir bien plus rapidement et instantanément. En un claquement de doigts, il disparaissait et reprenait place à quelques centimètres de cette porte qui reliait les dimensions. En quelques instants, il passa son bras au travers de ce dernier, puis ton son corps disparu dans cet halo de couleur rougeâtre tel le sang qui si souvent il faisait couler du corps de ses proies. De l'autre coté, la couleur du portail était la même, d'une couleur vive, rouge, elle rappelait le sang, chose qui coulait sous la fureur des êtres qui peuplaient ce monde de violence et de crime. Depuis que les portails avaient étés ouverts entre les mondes, et que les passages entre les mondes étaient possibles et nombreux, Umbra était encore plus mauvais, plus laid et ses habitants étaient encore plus féroces. Les pires criminels des trois mondes se rassemblaient très souvent dans les villes du monde des ténèbres pour trouver les contrats les plus effrayants auxquels on pouvait bien penser. Certains, pour seulement quelques pièces d'or n'auraient aucun scrupules à ôter la vie à une pauvre jeune fille sans défense. C'était horrible de penser que des gens pouvaient encore à l'heure actuelle être comme ça, mais c'était au grand désespoir de beaucoup encore le cas. Levant les yeux vers le haut en sortant de ses quelques pensées, l'épéiste vit l'énorme montagne devant lui et eut un léger sourire en pensant aux évènements qui les attendaient lui et ses deux disciples ayant prit le temps de se déplacer aujourd'hui. Du moins s'ils venaient, ils avaient de toute manière intérêt à venir ... Lentement il se mit à soupirer avant de parler seul, dans le vide, pour lui même.

- Bon allons y, y a pas le choix.

Avec un pas moyennement décidé, il se mit à aller de l'avant, se dirigeant vers une entrée facile dans la montagne. Encore fallait il la trouver cette entrée facile. Aujourd'hui, il n'était pas vraiment dans son assiette le pauvre, il avait tous les pouvoirs qu'il fallait pour ne pas avoir de difficultés à se déplacer, et pourtant il y allait quand même à la marche. Ca aurait presque pu être amusant de le voir aussi ridicule à marcher tel un frêle humain de la capitale. Enfin, il arriva devant un petit chemin dans la résistante pierre qui faisait la montagne aux hurlements. Ne se souciant guère du noms que portait cette dernière, il mit un pied devant l'autre puis se mit à gravir ce petit chemin étrange sans doute créé par la main de l'homme car il ne semblait pas du tout naturel, car trop droit et surtout totalement dessiné pour le passage de charrettes marchandes. Il marchait un peu au hasard car en fait, même lui ne connaissait pas le moyen d'arriver jusqu'au point de rendez vous qu'il avait fixé aux deux membres de la guilde. En tant que prophète c'était un comble de faire autant de bêtises en à peine deux petits jours. En rentrant, il prendrait beaucoup de temps pour se reposer et être à nouveau au top, car la, ça laissait vraiment à désirer. Secouant la tête de droite à gauche, il sentait un léger mal de crâne l'envahir, c'était rare chez lui ce genre de sensations, mais pourtant c'était bel et bien la, et il continuait malgré tout d'avancer. Sans doute avait il eut trop chaud à force de marcher à travers les sables sous un soleil de plomb. Il arrivait désormais sur un chemin plus plat, pouvant ainsi faire moins d'efforts, si son état ne s'améliorait pas pour la suite de la mission, les choses pourraient devenir bien plus problématique pour le bon déroulement de cette dernière.

Au loin, il voyait les deux personnes qu'il avait convoqué pour cette étrange mission qui se profilait pour ce jour. Sans attendre, il se dirigeait vers eux, sans faire de mouvement trop rapide ou encore une entrée qui en mettait plein la vue comme à son habitude, mais il restait sobre, et se contentait d'une petite appellation.

- Bonjour à vous deux très chers amis.

Un simple salut de la main pour se faire remarquer et se fut terminé.

Spoiler:

Négligemment assise sur une pierre, Flore attendait. Ainsi, elle était arrivée la première. Et cela avait toujours tendance à l’agacer. Elle n’aimait pas attendre les autres. Attendre, tapie derrière un buisson et observer, ça, elle le pouvait. Mais attendre d’autres personnes, ça lui était insupportable. Passablement énervée, la jeune femme avait donc fermé les yeux et son visage était d’un calme trompeur.
Elle était à l’abri du vent violent qui semblait balayer le sol et soulever le sable en une multitude de grains de poussière. Par moment, une fine brise parvenait à s’aventurer dans le creux du rocher, s’engouffrant dans les cheveux de la jeune femme et les soulevant autour de son visage, créant un nuage doré et soyeux. D’ici quelques minutes, il y aurait du monde. Des gens, des guerriers, des hommes, des femmes ? A partir de ce moment-là, elle devrait se montrer dure et intransigeante, comme elle savait si bien le faire. Froide en apparence… La sévérité amenait le respect. Et il était important de ne pas être distraite pendant une mission.
Profitant encore des quelques minutes de répit que ce retard lui accordait, la jeune femme commença par faire le vide dans sa tête et s’assura que sa moitié, scellée dans sa prison spirituelle, était éveillée et prête à réagir. Elle reçut son plaisir et sa réactivité en retour. Cette forme de communication n’était pas courante. Elles ne pouvaient parler avec des mots que dans de très rares situations. Sinon, le reste du temps, elles ressentaient leurs émotions respectives. C’était à la fois un avantage et un inconvénient.
Peu de gens étaient au courant de cette étrangeté. Et plus le nombre de personnes au courant diminuerait, mieux ça serait pour elle !

D’ailleurs, son moment de tranquillité venait de s’achever. Elle savait que quelqu’un approchait. Il ne devait plus être très loin en réalité. Elle entendait sa respiration haletante, probablement due à la montée. Flore, à cause du vent, n’avait pu le repérer plus tôt. Il était peu probable qu’il s’agisse d’un ennemi. Pas par ce temps et dans cet endroit. Cela ne faisait aucun doute : il s’agissait sans doute d’un membre convoqué lui aussi. Lentement elle ouvrit les yeux et posa son regard perçant sur le nouveau venu.

Elle ne le connaissait absolument pas. Ne l’avait jamais vu. Ne savait pas son nom et ne parvenait pas à le cerner. Il ne la remarqua pas tout de suite. Mais une fois qu’il eut vu sa fine silhouette assise sur le rocher, il s’avança vers elle et s’inclina légèrement. Geste qui surprit Flore. De loin, elle le jugeait plutôt comme quelqu’un de fier et elle ne s’attendait pas à une telle marque de politesse. Elle ne lui sourit pas. Ne se leva pas non plus. La jeune femme se contenta de hocher légèrement la tête, signe poli qui lui faisait comprendre qu’elle avait reçu cette marque d’attention et lui en envoyait une autre.
Au même moment, il prit la parole.

"Bonjour, on vous prévenue aussi? Je suis Akuta, Asmodeus Akuta. Vous m'attendiez?"

Il n’avait pas une voix désagréable. Peut-être même trop franche, juste et polie pour quelqu’un qui allait effectuer une mission. Sa présentation était courte, concise et sa question allait de pair avec le reste de sa phrase. Flore haussa un sourcil et son regard argenté sonda celui de son interlocuteur avec une indifférence d’abord, qui se transforma en un regard dur et perçant, avide de détails. L’homme en blanc fut-il surpris de ce comportement pour le moins inhabituel pour une dame ? Flore acheva son examen aussi rapidement qu’elle avait plongé son regard dans le sien. Elle détourna les yeux et sembla faire comme si rien ne s’était passé.

« Je suis Flore. »

Elle s’arrêta et sembla regarder vers le chemin par lequel tous les deux étaient venus et décida de ne pas répondre à sa deuxième question. Ce n’était pas précisément lui qu’elle attendait, mais plutôt le responsable de cette mission. En vérité, elle n’était pas sûre quant à l’identité de la personne qui serait le chef. Elle n’engagea pas la conversation. Il était inutile de parler maintenant. C’était une perte de temps et elle était sûre qu’il pensait la même chose.
Flore ramena ses jambes sur la pierre et les croisa. Son coude droit alla se poser sur son genou et elle appuya négligemment sa tête contre sa main.

Un bruit sur le chemin attira à nouveau l’attention de la jeune femme. Encore une fois, elle sut que la personne qui s’approchait de manière plutôt nonchalante était plus proche que prévu. Le vent, ce satané vent couvrait les bruits, indices pourtant précieux sur la position des gens.
Devant ses yeux attentifs malgré sa position de détente qui laissait penser qu’elle ne faisait pas attention à ce qui se passait, Arcania s’approcha de manière détendue et amicale vers eux. Flore haussa un sourcil, peut-être le seul signe de surprise visible chez elle dans ce genre de situation. Elle n’était pas amicale, pas détendue. Ce n’était pas un pique-nique. Le mot mission était synonyme chez elle de sérieux.
Les missions, elle avait l’habitude ce qui expliquait pourquoi elle était si sérieuse à présent. Elle ne répondit pas à son salut amical mais par un très sobre :

« Bonjour Arcania. »

Elle attendit qu’il se soit approché d’eux et fit de même qu’avec Asmodeus. Elle ne descendit pas de son perchoir. Même si en-dehors elle éprouvait beaucoup d’affection pour lui, elle n’avait pas spécialement envie que tout le monde le sache. Appuyée contre son poing droit, elle contempla le Prophète et demanda d’une voix étrangement douce et mélodieuse, qui contrastait avec sa position d’ennui profond :

« Et si tu nous en disait plus long sur cette mission qui nous rassemble ici, tous les trois, dans ce lieu étrange ? »

"je suis Flore"

Voilà une réponse efficace et précise pour dire le moins, pas tout à fait complète mais enfin, c'était déjà cela. Le dernier des Valtori a laissé le regard perçant de la jeune femme sonder son physique, ce qu'elle cherchait il l'ignorais. Un silence apaisant s'est installé, sans déranger les deux personnages présents. Asmodeus se demandait bien ce que leur chef avait imaginé comme plan pour eux, quel allait être leur mission sur le flanc de cette montagne aux vents hurlants. Le ciel obscure les surplombait comme une voile noire, ne laissant apparaitre ni lune ni étoiles, et à l'abri du souffle violent du vent, l'on pourrait croire qu'ils avait trouvé un coin tranquille sur les trois mondes, un lieu paisible et sans déchirements. Le guerrier aux yeux dorés a tiré l'un de ses sabres pour le faire tournoyer doucement entre ses doigts fins et agiles, il fallait bien passer le temps un petit peu.
Ni flore ni Asmodeus semblaient avoir froid, et ils se sont contentés de s'assoir pour attendre leur chef et les nouveaux ordres... Ce dernier est arrivé discrètement tel un ombre. Asmodeus et Arcania c'étaient connus autre fois, bien avant que Arcania ne devienne l'homme de pouvoir qu'il était désormais. Ils avaient combattus ensemble, et ce jour là le guerrier blanc avait faillis tuer le chef du nouveau ordre et l'avait laissé pour mort. Entre temps Arcania s'était soigné et avait grandi en puissance, et maintenant, il pouvait faire ou défaire Asmodeus à sa volonté. C'est une drôle de chose la vie et la tournure qu'elle prend.
D'une signe de la main il s'est présenté. Le prophète, c'était son titre honorifique au sein de l'ordre. Le prophète a ensuite prononcé un simple salutation avant d'etre interrogé par la douce Flore qui n'avait pas bougé. Asmodeus s'est contenté d'incliner la tete poliment, il ne pouvait pas faire grande chose d'autre en attendant que leur prophète ne les amènent plus loin en leur donnant des ordres...

"Bonjour Arcania"

Spoiler:

Arcania se tenait droit debout devant ses deux disciples, l'une répondant par un simple bonjour, l'autre saluant d'un bonjour et d'une petite révérence envers son chef. Le prophète n'en attendait pas tant, après tout, il jugeait bien l'ordre comme une famille, et il est inutile de faire ce genre de manière avec les membres de sa famille même adoptive. Sans plus attendre, il ignora presque totalement la question de la douce Flore et prit simplement la peine de s'asseoir contre le rocher où elle était assise. Il frotta quelques instants son front du bout des doigts, ressentant encore un léger mal à l'intérieur de sa petite tête. Il regardait Asmodeus avec un léger sourire au coin des lèvres. Tout les deux s'étaient connus il y a de cela bien longtemps, alors que le jeune prophète maitrisait à peine 5% des pouvoirs qu'il possède désormais. Il aviat été mit au tapis par le Lucinien qu'il avait en face de lui, ce même homme qui aujourd'hui allait faire une mission quelque peu importante avec lui. Mais après tout, ce n'était pas grave, il l'avait pardonné le jour même où il s'était présenté à l'antre de l'ordre pour y présenter la réussite de sa mission et qu'il était entré dans cette famille au service des Déchus pour la destruction de ces vulgaires créateurs bons simplement aujourd'hui à leur apporté ennuis sur ennuis. Profitant quelques instants du soleil frappant dans cette zone de la montagne, il entrouvrit la bouche afin de s'adresser à cet homme à la blanche chevelure et aux capacités encore loin d'être totalement dévoilées. Le ton de sa voix était calme et presque doux, montrant bel et bien qu'il n'avait aucune mauvaise intention à l'égard de ce dernier.

- J'espère que cette fois-ci Asmodeus, ne se reproduira pas la même chose que lors de notre dernière collaboration.

Puis il ricana et se releva lentement avant de regarder Flore dans les profondeurs de ses yeux. Elle avait la posture d'une personne qui s'ennuyait, à dire vrai, c'était sans aucun doute le cas, ce n'était pas très agréable d'attendre son chef qui est à la bourre à cause d'une erreur de son piaf messager. Un autre sourire sur le visage, un regard tendre, il allait enfin lui répondre avant qu'elle ne se pense totalement laissée de coté. Avec cette même douceur que lors qu'il s'adressait à Asmodeus, il répondait à la délicieuse Lucinienne.

- Tu es bien curieuse aujourd'hui Flore. Mais pour te répondre, nous partons à la recherche d'un dispositif qui nous permettra de protéger encore un peu plus notre antre, qui ne sera jamais assez défendu contre les potentielles offensives de nos ennemis. N'importe qui pourrait avoir la sale idée de s'en prendre à notre quartier général, alors autant mettre tout en oeuvre pour éviter que cela n'arrive. J'espère t'avoir assez répondu, le reste, tu le découvriras tout comme Asmodeus à l'intérieur même de notre quête.

Il passa sa main dans ses cheveux, avant de reprendre de plus belle avec un léger courant d'air rafraîchissant qui se levait tout autour d'eux.

- Avez vous d'autres questions à me poser avant le départ ? Vous ferez connaissance en route, nous n'avons pas le temps de rester plantés ici des heures, le lieu n'est pas sur ...

Flore regarda Asmodeus saluer l’arrivée de leur chef. Nan mais comme si elle allait se mettre debout et effectuer une révérence. Fallait pas rêver non plus ! Certes, elle éprouvait le plus grand respect pour Arcania, mais bon, pas au point de se mettre par terre pour lui. D’ailleurs, Flore ne bougea pas d’un pouce et patienta avec un calme à toute épreuve face aux retrouvailles de ces deux anciens amis, ou adversaires. Finalement, elle n’était pas si pressée de partir en mission. Les évènements des jours précédents l’avaient fatigués, sans compter les changements tous plus impressionnants les uns que les autres qu’elle avait subi. Elle était plutôt fatiguée, même si elle sentait qu’une énergie nouvelle la traversait de plus en plus.
Elle commença par s’impatienter tout de même, n’aimant pas le fait qu’Arcania ait ignoré sa question. Enfin, il se tourna vers elle avec visiblement l’intention de répondre à sa question.
Non, elle n’était pas inhabituellement curieuse. C’était tout simplement normal. Elle n’aimait pas ne pas savoir. Flore n’était pas une machine à exécuter les ordres. Voilà pourquoi elle posait ce genre de questions.
Un dispositif pour protéger la caverne aux illusions ? Parfait, elle n’avait rien à redire à ça. La jeune demoiselle se redressa sur son rocher et posa doucement ses pieds sur le sol. Parfait, elle était prête à partir.

- Je suis prête.

Elle sentit sa moitié s’agiter. Elle n’aimait pas qu’on lui donne ainsi des ordres ou se soumettre. Ces deux entités étaient totalement différentes. La Flore qu’on voyait à l’extérieur était calme, réfléchie et sensible. L’autre Flore, n’était pas dans cet esprit-là. Plus dure, plus violente, elle aimait faire couler le sang et diriger. Voilà pourquoi l’une sans l’autre n’était que moitiés alors qu’ensemble, elles devenaient entières. Ces deux parties caractéristiques à l’être humain avaient été séparées à la naissance pour une obscure raison, probablement celle de rendre l’humanité meilleure.
Flore contempla Arcania qu’elle connaissait. Ses aspects physiques, elle les connaissait déjà : ses yeux de la couleur de l’émeraude et sa dureté au combat. Elle lui était particulièrement liée. L’autre homme, qu’elle venait à peine de rencontrer, ne lui inspirait ni méfiance ni crainte particulière. Comme tout être vivant, il devait avoir ses forces et ses faiblesses. Mais dans l’immédiat, Flore ne les ciblait pas. C’est pour cette raison qu’elle préféra s’en remettre au jugement de sa moitié et tirer elle-même ses conclusions. Se concentrant sur elle-même, elle la sentit à ses côtés, prêtes comme toujours à sortir de sa prison spirituelle et de sauter sur l’ennemi. Visiblement déçue par le manque de combat elle n’émit rien de spécial à l’encontre d’Asmodeus, ce qui signifiait qu’elle s’en fichait pas mal. Néanmoins, Flore ne pouvait s’empêcher de conserver un œil sur lui. Mieux valait prévenir que guérir.
Elle s’avança tranquillement de plusieurs mètres en avant, perdue dans ses réflexions. Elle jugerait Asmodeus pendant le voyage, comme l’avait suggéré Arcania. Ce qui lui importait surtout, c’était de pouvoir dresser un portrait psychologique de cet homme et pouvoir dire si elle pouvait ou non lui faire elle-même confiance sur tous les points. Bien entendu, que le Prophète l’ait amené prouvait qu’il avait toute confiance en lui. Flore aurait bien entendu dû elle-aussi avoir toute confiance en lui. Mais elle n’y parvenait pas complètement.

Finalement, la jeune femme s’arrêta, s’apercevant qu’elle s’était avancée seule. Que foutaient-ils encore ? Elle n’avait pas toute la journée.

- Bon, vous venez ?

Sa voix ne trahissait même pas de l’exaspération. Seul un profond ennui pour tout avouer.

Alors qu'Arcania recevait de nombreuses questions sur le pourquoi de cette mission de la part de sa jeune disciple Flore, il gardait un léger sourire. Ses deux yeux émeraudes se plongeaient dans ceux de cette jeune Lucinienne très prometteuse, et sa main partait se faufiler lentement jusqu'à la poche de son haut, dans laquelle se trouvaient les ouvrages importants pour cette mission qu'il devait impérativement avoir avec lui pour que la mission ne se déroule sans encombre et que tout le monde revienne sain et sauf à la maison à la fin de cette dernière. Il en sortit donc un bouquin dont la couverture était jaunit, on ne pouvait pas la voir et on ne pouvait donc pas comprendre réellement ce que c'était en soit. Il l'ouvrit à la page voulue, lisant à voix haute pour que les deux personnes présentes puissent tout entendre sans aucun problème. Puis, assez maladroitement, il fit tomber le bouquin sur le sol, la couverture cassant immédiatement, et laissant place à une nouvelle couverture.

Arcania le ramassa et fixa la couverture en écarquillant les yeux avant d'éclater de rire sous les yeux de ses deux compagnons d'aventure. Il se remit à lire à haute voix le titre réel du livre << Les aventures du lapin élémentaire >> soit, un livre pour enfant qu'il avait trouvé intéressant simplement car la couverture n'était pas lisible, et que toutes les pages racontants l'histoire avaient soit étés déchirées ou trop mal traitées pour être lisibles ... Il fixa Flore puis Asmodeus, avant de rigoler une nouvelle fois et de s'exprimer en frottant l'arrière de sa tête avec sa main.

- Je crois que suite à cette erreur de ma pars ... Nous pouvons rentrer à la maison ...

Il se tourna lentement en jetant le livre vers le fond de la pièce de la maison où ils se trouvaient justement à ce moment la. Il passa le pas de la porte, avançant sans regarder derrière lui. Il s'exprima une nouvelle fois.

- Allez venez, je vous offre un verre pour m'excuser ...

Puis, sans plus un mot, il se remit en route suivit par ses deux disciples.

Bon, alors, elles venaient ces réponses ? Flore en avait marre d’attendre. Elle n’attendait qu’une chose, que tout cela se termine. Ou du moins, que l’aventure à proprement dit commence. Impatiente à l’idée de voir des choses somptueuses, la jeune disciple contempla le Prophète, une lueur d’interrogation dans le regard. Sa Moitié semblait amusée à l’idée du combat à venir.
Sous ses yeux intrigués, Arcania sortit un livre ouvragé qui avait l’air très ancien. Du moins, la couverture était très belle. Allait-il enfin leur montrer un plan ?

* - J'm'ennuuuuuuuuie. *

La voix de sa moitié était traînante, preuve qu’elle s’ennuyait incroyablement dans cette aventure. Décidément, sa voix même agaçait la jeune Flore qui serra les poings avec l’envie furieuse de coller une droite à la première personne venue.
Soudain, dans une maladresse très étonnante de la part d’Arcania, le livre s’écroula sur le sol et la couverture se fendit. Le jeune homme eut un regard étonné, très étonné même. Il se pencha pour le ramasser. Flore ne put lire exactement ce qui était marqué, mais apparemment, ça ennuyait son ami. Elle haussa un sourcil interrogateur. Puis, Arcania annula la mission. Comme ça. Sans autre explication. Voilà qui était inhabituel.

* - Nan mais je rêve ? Il a annulé la mission à cause d’une erreur ?
- Ouais.
- Et ne me dit pas qu’il ne s’était pas rendu compte de cette connerie plus tôt ?
- Ben non.
- Et que genre on se retrouve comme des clampins au milieu de nulle part à se tourner les pouces et regarder le paysage ?
- Ben ouais.
- Colle lui ton poing dans la figure !
- Ben non.
- Si tu mets encore une fois « ben » au début de ta réponse je t’étrangle. *

Flore regarda Arcania dans les yeux, croisant son regard émeraude. Finalement, elle haussa les épaules et commença à marcher derrière lui.

- Si tu le souhaites.

* - Roh ça va ! Il nous offre à boire.
- M’en fou.
- Arrête de faire ta tête de cochon. Tu veux boire quoi ?
- Muuum. Tu crois qu’on pourrait commander un jus de pêche ? *

Bon, on verra pour une quête la prochaine fois alors, profitez bien de votre petite sauterie ^^

Arcania D.Cysique : 6 xp
Flore Morinstal : 6 xp
Asmodeus Akuta : 4 xp

Les xps ont été attribués Wink

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