Pour un menuet [Terminé]

Equillios, la ville la plus importante des trois monde pour Yuan…maintenant que ceux-ci étaient en phase et que leurs habitants allaient et venaient à leur guise causant maint tourments aux autorités locales un peu partout, la cité était devenue l’endroit le plus populaire et un centre important de commerce : c’est d’ailleurs là qu’il allait devoir lutter le plus pour développer son petit empire commercial qu’il préparait dans l’ombre. Mais alors qu’il avançait dans les rues pavées mais défoncées de la capitale de son monde d’origine en croisant de nombreuses patrouilles de soldats qui tentaient vainement de maintenir l’ordre et le calme, le jour tirait sur sa fin et il n’était pas venu là ni pour ses projets commerciaux, ni pour la guilde mais pour son bon plaisir. En effet il était à la recherche d’un objet en particulier : un instrument de musique. Or il avait entendu dire qu’une boutique nommée la chouette habile vendait toute sorte d’objets magique, c’est pourquoi il s’était demandé s’il ne pouvait pas combiner l’utile et le superflu pour une fois.

Il se demandait où était Kairi alors qu’il tournait pour passer dans une rue plus étroite que l’espèce de boulevard qu’il remontait et qui menait droit sur l’enceinte des beaux quartiers de la ville qui restaient très beaux et chers malgré les dommages subits lors des sombres événements qui avaient touchés Equillios. Il esquivait les immondices qui trainaient pour ne pas trop salir ses bottes tout en se demandant si un jour le système d’égouts se verrait démocratisé …Il imaginait déjà une ville entièrement pavée et doté d’un système d’aqueduc moderne couplé à ces dit égouts…à des bains alimenté en permanence et chauffé par le charbon extrait des montagnes de glace… Il se secoua un peu : tout n’était qu’utopie et bien peu de monde songeait à son confort alors que l’insécurité était grandissante.

Alors qu’il dépassait un mendiant crasseux et affamé il commençait à se demander où était encore passée Kairi…autant elle passait son temps à dormir lorsqu’ils étaient en pleine campagne autant elle était intenable en ville et passait son temps à fureter…et voler par la même occasion : il avait même failli être arrêté par sa faute une semaine auparavant. Comme s’il l’avait appelé il entendit alors son petit cri caractéristique venir des toits au-dessus de lui et il releva sa tête encapuchonnée vers le ciel qui se teintait d’orange progressivement : son hermine le regardait attendant qu’il lui fasse signe, et en plus elle tenait quelque chose dans sa gueule. Il tendit ses bras pour la réceptionner et celle-ci sauta sans hésiter avant d’atterrir dans ses bras. Il constata tout de suite qu’elle avait encore volée un collier…et en or par-dessus le marché.

- Tu veux ma mort salle bestiole ?

Ce faisant il lui chatouilla la tête pour lui faire lâcher son trésor qu’il enfourna aussitôt dans la poche intérieur de sa cape avant de lui donner une des figues qu’il avait acheté à un étal en passant justement pour elle. Elle se glissa dans sa cachette habituelle en tenant le fruit dans ses pattes et Yuan soupira en songeant au fait qu’il allait encore devoir laver sa cape car elle allait la tacher avec le jus sucré du fruit.

Finalement après avoir tourné dans une nouvelle ruelle cette fois déserte il repéra l’enseigne qu’il cherchait : la Chouette Habile…L’établissement ne payait pas de mine et aurait mérité un bon coup de peinture : mais d’un autre côté au moins personne ne risquait d’y entrer par hasard. Il s’avança vers la porte et remarqua un règlement apposé près de celle-ci : reglement qu’il parcouru rapidement des yeux avant de pousser la porte de bois et entrer dans la pièce accompagné du tintement de la clochette d’entrée…Il avait pensé à s’essuyer les pieds comme il pouvait sur le vieux paillasson et était soulagé d’être arrivé avant que le jour soit complètement terminé. Il s’avança lentement vers le comptoir alors que ses bottes claquaient sur le plancher de bois très ancien mais propre alors que son regard passait sur l’indescriptible amas d’objets hétéroclite mais ordonné qui était un peu partout dans l’échoppe. Pour le moment il ne voyait personne et lorsqu’il fut arrivé près du comptoir il s’y appuya avant de dire à haute voix :

- Bonjour.

Nul doute que quelqu’un allait venir s’occuper de lui : il était dans une boutique après tout…Il déposa son sac sur le sol de bois pour se soulager les épaules et attendit donc accoudé au comptoir de bois patiné par l’âge.

Tout était prêt, il ne restait plus qu'à y mettre la dernière touche, et ce serait enfin finit, oui, ce travail sur lequel ils étaient tous les trois depuis près d'une semaine, nuit et jour durant, lorsque les clients n'étaient point présents, ils se donnaient corps et âmes pour parvenir à faire cette potion si spéciale. Suite à quelques soucis techniques, la pièce où Chosokabe recevait ses clients était dans un état assez dégoutant. Des traces de brulures sur les murs, un sol miteux, et surtout, son magnifique bureau, qui servait plus de comptoir, qui paraissait comme avoir fait deux guerres. Un peu plus d'une semaine plus tôt, un étrange client s'était présenté chez eux pour obtenir une potion qui pourrait faire s'enflammer n'importe quel bâtiment. Lors de l'échange, l'idiot de visiteur avait laissé la fiole tomber sur le sol, et un rapide, très rapide incendie s'était lancé dans le lieu de travail et de résidence du maitre des potions. Aujourd'hui, il était obligé de refaire la peinture extérieur et de réaménager toute la pièce des ventes. Même les articles n'avaient guère étés épargnés, fort heureusement que les puissants objets magiques qu'il possédait n'était pas entreposé dans cette salle, ou les dégâts dans sa caisse auraient étés bien supérieur. Seuls quelques vêtements et armes avaient disparus dans le feu, et le reste de la bâtisse, comme le laboratoire ou les chambres n'avaient rien subis. Devant eux, restaient une seule fiole, qui pourrait sans aucun doute remettre à neuf la façade et faciliter la remise en bon état de la salle d'accueil des visiteurs qui pourraient bien désirer les subtiles mélanges de saveurs que pouvait bien posséder l'alchimiste dans sa belle échoppe. Alors qu'il était plongé dans son travail, la cloche d'entrée retentit, et le descendant des Motochika n'eut d'autre choix que de s'arrêter dans son boulot qui demandait tant de concentration. Il se redressait et posait les yeux sur son apprenti et sur son fidèle loup garou qui lui servait et de serviteur et d'animal de compagnie ... Et parfois aussi de baby-sitter ou de gardien pour sa bâtisse ... Et de beaucoup d'autres choses encore ... Sa voix les heurta comme un ordre.

- Je vais m'occuper de notre visiteur, tâchez de bien travailler en mon absence. Je ne supporterais pas de travailler dans un magasin dans un état pareil.

Lentement, il quitta le laboratoire, apparaissant dans l'encadrement de la porte qui séparait son lieu de création à son lieu de vente. Devant lui se trouvait un homme accoudé à son comptoir. Le marchand fronça les sourcils devant la scène, il avait de la chance que le bureau n'ait pas cassé sous son poids, après tout, le bois à moitié brulé ce n'est plus très résistant. Son corps entier à présent visible de son client, sa voix le frappa en salutation.

- Bonjour et bienvenu chez moi, que puis-je pour te faire plaisir ?

Oui oui, il l'avait tutoyé, Chosokabe ne vouvoie pas, il tutoie ...

Effectivement il n’attendit guère longtemps avant que quelqu’un vienne s’enquérir de lui et un homme se détacha bientôt dans l’embrasement de la porte entre la boutique elle-même et les quartiers privés de son propriétaire. Visiblement celui-ci était grand et imposant de carrure alors que son regard ne trahissait rien si ce n’est une pointe de mystère. Yuna n’était cependant pas homme à se laisser intimider par qui que se soit et, il attendit donc que le nouvel entrant se présente en premier.

- Bonjour et bienvenu chez moi, que puis-je pour te faire plaisir ?

Heureusement le demi-elfe n’était guère à cheval sur la politesse et il ne prit donc logiquement pas ombrage de la façon familière qu’avait Chosokabe de s’adresser à lui. Mieux il se contenta de lui faire un sourire espiègle avant de se pencher sur le comptoir pour lui exposer ce qui l’amenait chez lui.

- Voyez-vous monsieur… Motochika je crois ?

Il prenait un malin plaisir à le vouvoyer pour lui montrer que s’il respectait son choix il n’était pas forcé de marcher dans son jeu et de faire de même.

- Certaines de mes connaissances disent le plus grand bien de votre établissement c’est pourquoi j’ai pensé à vous pour une requête un peu spéciale. En effet je suis à la recherche d’une lyre. L’instrument bien évidement, mais comme je suis souvent amené à effectuer diverses activité j’ai pensé qu’il me serait utile d’en posséder une qui aurait la capacité d’offrir un peu de repos à mon auditoire suivant le morceau dont je jouerai.

Il espérait avoir été assez clair, car en effet par moment il avait une fâcheuse tendance à parler qui faisait qu’on pouvait en oublier quel était le sens premier de ses phrases. Bien sûr ce fut le moment que choisi Kairi pour faire une nouvelle sortie et alors qu’elle commençait à courir sur le comptoir il l’attrapa vivement par le coup avant de s’adresser d’un ton ferme à elle.

- Ne t’avise pas de voler quelque chose ici toi !

Pour plus de sureté il la garda dans ses bras se doutant que le marchand n’aimait pas voir des bestioles courir dans son stock d’objet en toute impunité…il ne restait plus qu’à attendre son éventuelle réponse.

Le marchand se mit à sourire lorsqu'il vit la petite bête sortir de la cape de son visiteur. En effet, hormis les chats, il était un véritable adorateur des animaux. Enfin bon, peut être que c'était la présence de son animal de compagnie, son loup-garou scientifique qui le poussait à détester ces pauvres félins. La moindre présence de l'un d'entre eux dans les parages rendait le petit Spooky de deux mètres dix super furax et le laissait entrer dans une folie telle que même son maitre adoré ne pouvait plus le contenir et devait le laisser faire exploser sa rage contre cette espèce animale qu'il avait toujours eut en grippe. La petite bête poilue se fit d'ailleurs vite remettre à sa place par son maitre qui ne semblait pas forcément apprécier l'apparition ou peut être même l'intrusion de la pauvre compagnie qu'il était dans ce lieu magique. Alors qu'il laissait son seul oeil restant tourner, comme pour montrer qu'il trouvait cette remise en place sans utilité, il posa ses deux mains sur le bureau avant d'approcher son visage très proche de celui de son client qui semblait tout droit venir d'Harmonia. Son bandeau mauvâtre recouvrant toujours l'oeil droit qu'il avait perdu, il se mit à parler.

- Dans cette pièce ci, y a pas grand chose à voler, c'pas comme si elle allait piquer un truc hyper important. Et appelle moi Chosokabe pas Monsieur Motochika merci. On est pas des gros riches ici ... Quoi que ... Non rien ...

Bah oui, Chosokabe en tant que grand alchimiste et maitre de toutes ces fantaisies magiques qu'il vendait, avait un beau petit pactole derrière lui, mais il ne s'en vantait pas vraiment, en fait il s'en fichait, dans son métier ce qui lui plaisait le plus, c'était de faire plaisir à ceux qui venaient lui rendre visite dans ce lieu si étrange. Plusieurs personnes avaient déjà put avec beaucoup de courage affronter les pires épreuves qui pouvaient bien être mises sur leur route. En tout les cas, la demande de ce jeune homme était tout à fait appréciable. En effet, l'objet qu'il désirait était justement en stock, mais bien sur, il ne l'aurait pas au simple prix de quelques pièces d'or comme il le faisait habituellement avec les objets bas de gamme. Non, la magie ça se gagne, ça se mérite, et on ne vend pas n'importe quel objet au premier venu. Nombreux étaient ceux qui avaient péris durant les aventures que proposait l'ex pirate et encore plus étaient ceux qui avaient échoués lamentablement aux portes de la réussite. Il était intransigeant et n'offrait la puissance de la magie qu'à ceux qui se montraient réellement capable de la maitriser. Stupidement, il ouvrit un tiroir et en sortit un livre étrange dont la couverture était brulée par l'incendie qui avait eut lieu. Sans attente, il jeta le livre sur la table, fixant en souriant son interlocuteur. Sa voix résonna une seconde fois en quelques secondes.

- Aime tu les histoires ?

Cette question n'en était en fait pas réellement une, car même si son étrange nouveau client détestait ça, il la découvrirait, l'entendrait, et qui sait, peut être même plus ...

Heureusement pour le demi-elfe le marchand semblait plutôt amusé par l’intrusion de la petite hermine dans son antre ce qui rassura un peu Yuan qui avait déjà eu des déboires à cause du caractère curieux de Kairi. Il roula son œil unique quand il morigéna la petite créature et il le vit poser ses mains sur le comptoir pour se pencher vers lui de manière relativement inquiétante pour lui. Yuan l’entendait respirer tellement ils étaient proches et il se demanda si le pauvre homme avait toute sa raison, néanmoins il ne fit aucun commentaire désobligeant puisqu’il avait besoin de lui et attendit qu’il se décide à parler ce qui ne tarda guère.

- Dans cette pièce ci, y a pas grand chose à voler, c'pas comme si elle allait piquer un truc hyper important. Et appelle moi Chosokabe pas Monsieur Motochika merci. On n’est pas des gros riches ici ... Quoi que ... Non rien ...

Tout dépendait de ce qu’il appelait riche… Yuan n’était pas forcement quelqu’un à plaindre au niveau financier mais puisqu’il voulait qu’on le tutoie il pouvait bien lui passer ce caprice dans la mesure où il allait accéder à son souhait avec un peu de chance. Il ne vint pas un instant à l’idée que l’homme face à lui pouvait être encore plus riche que lui ce qui était en fait le cas mais il n’en faisait pas grand-chose et ne l’affichait pas. Yuan attendait toujours une réponse de Chosokabe et machinalement ses doigts tapotaient le comptoir signe d’un certain agacement : il était près à se voir signifier un refus mais il voulait une réponse rapidement… C’est alors que le grand marchand ouvrit un des tiroirs près de lui et en sortit un livre…sa couverture était noircie par les flammes et il se demandait bien ce que celui-ci allait lui apporter. Une fois celui-ci posé sur la table Chosokabe le fixa visiblement de nouveau amusé avant de lui demander :

- Aimes-tu les histoires ?

Yuan grimaça légèrement comprenant qu’il s’apprêtait à lui faire un coup tordu dont il ignorait tout et le pire c’est que pour avoir son objet il devait se plier à ses désidératas… Yuan était relativement bien instruit et aimait lire à une époque ce qu’il faisait avec aisance c’est pourquoi il répondit en toute honnêteté :

- Tout dépendra de l’histoire…et le sort réservé à l’acteur principal de celle-ci.

Il espérait que son message allait être suffisamment clair : il voulait bien jouer le jeu mais si jamais il tentait de le rouler il aurait de ses nouvelles…Sur ce il attendit patiemment de savoir ce qu’on allait tant lui faire.

- Tout dépendra de l’histoire…et le sort réservé à l’acteur principal de celle-ci.

De son seul oeil encore valide, le marchand fixa le visage de son client, un léger sourire toujours amusé sur le bord des lèvres. Cet homme voulait une lyre capable de faire reposer son auditoire ? Et bien il serait sans nul doute exaucé, mais pas comme il le pensait. Non, ici les choses ne s'achètent pas, elles se méritent. On obtient pas un sabre capable de trancher le flanc d'une montagne en faisant la vaisselle dans l'arrière boutique, ici pour obtenir les choses, on partait directement au coeur du problème, régler soit même le conflit qui permettrait d'obtenir l'objet convoiter. C'était toujours plus agréable d'obtenir son désir de soit même que d'en prendre possession grâce à un autre. Du moins le maitre alchimiste avait toujours pensé et fonctionné comme ça. Aucune de ses clients ayant voulu un objet aussi puissant n'avait pu se tourner les pouces, quand on souhaite un pouvoir de plus dans son attirail, il ne fallait pas reculer et avoir peur de mettre sa vie en jeu. De toute manière, une fois qu'on avait mit le pied dans cette échoppe, le sort était déjà scellé, revenir sur ses pas était impossible, on ne repartait qu'avec ce qu'on était venu chercher, ou on restait emprisonné ici à jamais. Telle était la dure loi de la magie dans l'antre de Chosokabe. Aussi puissant pouvait être le visiteur, le moindre faux pas était fatal et menait directement au trépas dans la souffrance. Si Yuan voulait vraiment cet instrument digne des plus grands bardes, alors il devrait se surpasser et montrer sa réelle motivation, ou il finirait comme tous ceux qui s'étaient crus plus forts qu'ils ne l'étaient. Posant sa main sur le livre, il serra un peu ses doigts autour de ce dernier comme pour le soulever de la table où il était en train de reposer depuis à peine quelques poignées de secondes. La voix du descendant des Motochika se mit à nouveau à résonner dans la pièce des ventes. Annonçant l'ouverture du premier chapitre de cette nouvelle histoire.

- Quelqu'en soit le sort, tu y es déjà plongé. Il n'en tient qu'à toi d'en écrire la suite ...

Doucement, le marchand releva le bouquin de son reposoir, et sans laisser le temps de répondre à son jeune client, il l'ouvrit pour tourner les deux premières pages. Devant lui, il reposa le livre sous les yeux de l'Harmonien qui lui faisait face. La page était quasi totalement blanche, il n'y avait que quelques mots dessus, une courte introduction, comme toutes celles que l'on a dans les contes que l'on lis aux enfants avant qu'ils ne s'endorment. Prenant une courte inspiration, le marchand borgne se mit à lire les seuls quelques mots qui y étaient écrit.

- Il était une fois, dans un royaume reculé ...

A ces mots, un léger tremblement se fit ressentir dans toute la bâtisse du marchand, ou plutôt c'était Yuan qui ressentait ces secousses et personne d'autre. Il se passait quelque chose tout autour de lui, et lentement, ce dernier pouvait s'il regardait ses mains, les voir se tordre, comme s'il commençait à se replier sur lui même. Comme dévoré par l'espace qui l'entourait, l'Harmonien pouvait sans aucun doute se sentir rapetissir, maigrir, se recroqueviller sur lui même. Avant de ne totalement disparaitre de la pièce où il se tenait quelques instants auparavant. Quand il rouvrirait les yeux, il serait au milieu d'une grande forêt dense et dont l'atmosphère est très lourde. Il était tombé dans ce conte, celui que Chosokabe venait de commencer à lire. Avec ce client, l'histoire ne faisait que commencer ...

L’amusement en semblait jamais vouloir quitter ca marchand si particulier et même si le fait qu’il le regarde ainsi laissait présager qu’il lui donnerait satisfaction à la fin il ne pouvait s’empêcher d’être tendu en essayant d’imaginer ce qu’il allait demander après son « histoire ». Le plus pénible dans l’affaire était l’ignorance dans laquelle Chosokabe le laissait se débattre…Yuan n’avait pas peur de ce qu’il allait lui demander ou faire mais il craignait un peu de ne pas être prêt. Finalement il posa ses mains sur le livre qu’il serra entre ses grands doigts avant de se mettre enfin à parler…même si c’était pour raconter des inepties.

- Quelqu'en soit le sort, tu y es déjà plongé. Il n'en tient qu'à toi d'en écrire la suite ...

Lui parlait-il vraiment ? Ou citait-il simplement son maudit livre ? Yuan réprima une envie soudaine de prendre celui-ci avant de la jeter au travers de la pièce… Lentement il le vit soulever le livre puis l’ouvrir aux première pages et Yuan pesta de ne pouvoir en voir le contenu puisqu’il était trop petit et en plus du mauvais côté du comptoir. Heureusement par chance il déposa le livre sur le comptoir pour lui en faire voir le contenu…enfin si on peut dire une chose pareille vu qu’il était quasiment vide à l’exception de quelques menue phrases d’introduction et cette fois Yuan devait bien admettre qu’il ne comprenait plus rien aux élucubrations et manies de Chosokabe.

- Il était une fois, dans un royaume reculé ...

Yuan ressentit alors un tremblement autour de lui : qu’arrivait-il ? Etait-ce un séisme, une explosion ou une attaque ? Il voulu faire un pas en direction de la porte pour voir de quoi il s’agissait réellement mais il se figea alors que tout semblait se déformer autour de lui et il braqua un regard assassin sur ce maudit marchand comprenant qu’il était en train de l’ensorceler. Il tendit les mains en direction de Chosokabe comme pour l’étrangler mais il put voir ses mains se replier sur elle-même alors que tout son corps devenait totalement insensible et incontrôlable…il n’arrivait même pas à l’insulter comme il aurait aimé le faire. Il se sentait attiré ailleurs et Kairi eut le reflexe de fuir loin de lui ce qui soulagea un peu le demi-elfe puisqu’il serait entrainé seul là où voulait l’envoyer cette ordure. Finalement il ne vit pas la fin des horreurs qui lui arrivaient puisqu’il perdit conscience durant un moment.

Lorsque finalement il se réveilla était allongée sur un buisson au milieu d’une forêt très touffue et très humide… Des grands arbres centenaires faisaient la course vers le Soleil quasi-absent du sol désormais alors que la mousse proliférait le long des troncs, sur les rochers et même dans les branches. De petits bruits laissaient penser au demi-elfe à une vie animale mais il n’en était pas sûr. Etait-il dans le monde réel téléporté par une puissante magie ? Etait-ce un royaume purement onirique ? Une chose était sûre… il était là par la faute de ce maudit marchand et il leva le poing vers le ciel avant de lancer d’une voix forte :

- Espèce de salopard, je ne me laisserais pas faire si facilement !

Mais en attendant tout ce qu’il pouvait faire c’était de choisir une direction et d’avancer entre les buissons et les branches sans glisser…

- Espèce de salopard, je ne me laisserais pas faire si facilement !

Furent les quelques mots que Yuan prononça au moment où il avait enfin reprit la pleine possession de ses mouvements et de son corps. Le pauvre, se retrouvait lâché dans un endroit inconnu, dans un conte, dans l'imagination d'un marchand fou, qui voulait jouer avec lui, le tester et voir de quoi il était réellement capable. Les quelques paroles qui avaient étés dites, étaient bien sur arrivées jusqu'aux oreilles du maitre de la chouette, qui se mit à ricaner légèrement. Ses yeux plongés sur le livre où désormais se trouvaient écrites deux pages complètes à l'ancre bleue. Ces deux pages qui racontaient exactement ce que vivait le client plongé dans ces pages blanches dont il devait écrire la suite. Bien sur, la politesse absente dans la phrase choisit par l'Harmonien ne passerait pas inaperçue dans la plume que tenait en main l'alchimiste borgne. Le bout de cette dernière, imbibé de ce liquide bleuâtre qu'utilisaient les quelques écrivains existants déjà à l'époque se posait délicatement sur le papier. A coté de la main de l'ancien pirate, se trouvait assise sur le bureau l'hermine de sa proie, qui devait pour son propre bien éviter de trop bouger, car la moindre rature sur les feuilles vierges pourraient conduire Yuan vers le trépas. Un sourire amusé toujours décorant ses lèvres, la plume commençait à bouger et répandre son ancre sur le divin papier magique. Les lettres s'enchainaient, les mots apparaissaient et les phrases se créaient. L'histoire avançait mais seul l'Harmonien mal poli déciderait de la touche finale de ce dernier et du bon déroulement de son action. Relèverait il le défi à son maximum ou se laisserait il tomber dans les ombres en fichant ce magnifique récit en l'air ? La réponse ne saurait trop tarder puisque le point à la ligne de Chosokabe arrivait. Dans le monde réel rien ne changeait, tout était toujours identique à précédemment, c'était chez Yuan que tout se modifiait, se changeait et disparaissait pour se remodeler. Les bruits autour de lui commençaient à s'amplifier, et les brins d'herbes se pliaient sous les assauts répétés du vent qui recouvrait toute la zone.

Derrière un arbre, un léger bruit de métal était audible, telle une lame que l'on sort du fourreau lorsqu'un danger approche, lorsqu'un soldat repère un ennemi ou lorsqu'un vulgaire chasseur sans arc s'apprêtait à courir à la suite d'une biche blessée. Tout de vert vêtu, un casque en tête de dragon sur le crâne, deux sabres dont un sortit et un déjà empoigné dans une main libre. Il rappelait tout du puissant samouraï prêt à tout pour ceux qu'il aime. L'homme aux cheveux noir et au regard froid s'approchait lentement de Yuan, le fixant sans aucun sourire. Il ne semblait pas très amical le coco, mais pourtant il n'attaquait pas, il restait sur place, sortant lentement, petit à petit ce deuxième sabre qu'il pouvait utiliser en cas de combat.

Spoiler:

La plume de Chosokabe dans le monde réel se déposait après avoir écrit une dernière phrase ... "D'une voix forte, le soldat s'adressa à l'intrus du monde merveilleux où il vivait".

- Nabwakasukeka ?

Paroles incompréhensibles, langage inexistant ... Et pourtant ... Tout dépendrait de ça ...

Yuan ignorait totalement le rôle que Chosokabe jouait réellement dans cette sombre farce et il ne savait évidemment pas qu’il pouvait le suivre et même l’entendre… Yuan poursuivait sa progression dans la forêt qui semblait ne pas avoir de fin tant les arbres étaient grands. Heureusement de temps à autre des troués laissaient des tapis d’herbe verte pousser ça et là, mais rapidement le vent sembla se lever venant de nulle part et les feuilles se mirent à bruirent alors que les plus fragile se détachaient et flottaient dans les airs, les arbres grinçaient lentement sous l’effort provoqué par les oscillations mais Yuan continuait toujours son chemin.

C’est alors qu’un bruit différent le fit s’arrêter brusquement…un bruit de métal venant de sa gauche. Il y avait quelqu’un ici ! Et une personne qui ne lui était probablement pas favorable car elle se cachait alors qu’il était désarmé à première vue. Il vérifia la présence de ses dagues le long de son corps se demandant si elles seraient suffisantes pour l’aider. Finalement alors qu’il regardait fixement la zone d’où venait le bruit, l’intrus du se sentir repéré car il sortit lentement de derrière l’arbre qui le masquait. Il s’agissait d’un guerrier entièrement caparaçonné et possèdent deux épées de type katana dont l’une luisait déjà à la lumière hors de son fourreau signe s’il en était du caractère peu amical de ce samouraï perdu en pleine forêt. Son visage encadré par des cheveux couleur d’ébène était plus que froid et sévère à son égard et yuan commença à étudier la configuration du terrain au cas où l’affrontement était inévitable.

Heureusement il arrêta finalement d’avancer vers lui alors que Yuan dégrafait sa cape pour avoir une meilleure mobilité et il le regarda sortir lentement sa deuxième lame…que voulait-il ? Qu’attendait-il ? Il ouvrit enfin la bouche pour lui poser une question d’une voix forte :

- Nabwakasukeka ?

Yuan resta dubitatif…il ne connaissait pas du tout cette langue étrange et même si la question était probablement de savoir qui il était ou ce qu’il faisait là…il n’avait pas moyen de se faire comprendre par les mots.

- Et ben on n’est pas dans la merde…qu’est-ce qu’il me veut le pingouin là…

Il commença par montrer ses armes toujours dans leur étui lentement sans faire de geste brusque puis fit un mouvement horizontal avec ses mains essayant de lui faire comprendre qu’il ne souhaitait pas se battre puis il se désigna du doigt avant de le pointer vers l’horizon en tentant de lui faire comprendre qu’il était perdu et ne faisait que passer. Néanmoins comme il n’y avait que peu de chance qu’il comprenne il bandait déjà ses muscles prêt à bondir en cas d’affrontement.

- Et ben on n’est pas dans la merde…qu’est-ce qu’il me veut le pingouin là…

Cette phrase pouvait véritablement sembler stupide, mais elle semblait réveiller chez le samouraï quelque chose de plutôt bon pour Yuan. En effet, ce dernier avait immédiatement rangé ses armes et gardait une position droite face à son interlocuteur. Il se mit à joindre les mains et à faire une révérence à Yuan avant de relever la tête pour fixer le jeune elfe dans le blanc des yeux de manière totalement neutre. Son visage toujours gardant ce sérieux et cette sévérité qui étaient affichés depuis son apparition de derrière l'arbre d'où il espionnait les mouvements du visiteur ou plutôt de cet intrus, qui n'avait rien à faire dans cette histoire qui leur était réservé à eux, personnages créés uniquement à l'intérieur de ces pages blanches qui ne faisaient que s'écrire. Dans le monde réel, la plume magique répandait son ancre en l'absence de Chosokabe, laissait libre cours à l'imagination magique de cet objet qui déterminerait encore du futur dans cette mission de Yuan, cet Harmonien qui voulait devenir ce musicien magique aux pouvoir de Morphée. L'homme en armure verte se tourna ensuite vers l'horizon, montrant son profil à l'Harmonien avant de pointer du doigt une route droit devant eux. Dans le carrefour, il montrait d'emprunter celle qui allait jusqu'au lieu où le ciel touchait la terre. Sa voix froide se mit à résonner également aux oreilles du visiteur du monde réel.

- Pingouin ...

Une invitation à aller jusqu'à la banquise rencontrer les manchots ? Ou alors une véritable information qui pourrait servir à Yuan pour la suite de cette aventure magique et unique, que personne d'autre que lui ne pourrait sans doute jamais vivre. C'était une expérience bien étrange et pourtant elle était un passage obligatoire pour l'obtention de ce qu'il voulait.

Le vent derrière lui se mit à souffler, comme pour le pousser à avancer, et lorsque ses yeux se poseraient une nouvelle fois sur l'endroit où se tenait l'homme armé de vert, un simple vent soulèverait la poussière, lui, il aurait déjà disparu.

Aussi curieux que cela puisse paraitre le samouraï vert sembla plutôt bien prendre sa phrase et il rangea ses épées sous le regard médusé du demi-elfe qui se murmura pour lui-même.

- Si j’avais su que l’insulter de pingouin allait m’aider…

Décidément Chosokabe l’avait envoyé dans un monde bien étrange… et il espérait qu’il prendrait soin de son animal de compagnie en son absence sans quoi il lui ferait bouffer toute sa marchandise pour se venger. Yuan rendit sa révérence au guerrier pour ne pas le froisser et perdre l’avantage qu’il avait finalement acquis par un heureux hasard. Il lui lança alors d’une voix toujours aussi froide mais qui collait parfaitement avec son style des plus martial :

- Pingouin ...

Il lui désignait à l’aide de son doigt une route dont le tracé filait droit vers l’horizon à travers les bois sans qu’elle ne subisse le moindre virage…une route telle qu’on en rêvait mais qu’on ne voyait jamais en vrai… Devait-il suivre cette direction ? Quel autre choix avait-il ? Le vent se mit à souffler dans son dos cherchant à l’entrainer doucement dans cette direction et il se tourna à nouveau vers le samouraï pour avoir des précisions…mais il avait déjà disparu…littéralement évaporé en quelques secondes et Yuan eu un long soupir avant de se mettre en route en direction de l’horizon dans ce qui ressemblait un peu trop à jeu pour empêcher un frisson de lui parcourir l’échine.

Spoiler:

Alors que le jeune homme se mettait à avancer, il trouverait toujours devant lui un vulgaire chemin, un seul chemin, jamais rien de plus, jamais rien de moins. Cette route de terre était entourée à droite comme à gauche d'une grande étendue verte qui s'étendait par delà la vision de l'homme. Si l'Harmonien tentait de regarder plus loin que l'horizon pour voir ce qui s'y trouvait, il ne verrait rien hormis des herbes sauvages, cette verdure éternelle jusqu'à ce que ses yeux ne puissent plus rien lui montrer. Cette route de terre et de cailloux était la seule possibilité qu'il avait s'il voulait à un moment où un autre arriver devant une quelconque civilisation. Enfin, s'il en existait réellement une dans les parages, rien n'était moins sur. Après tout, n'avait il pas ouvertement insulté Chosokabe, ce marchand aux délires fous ? Ce dernier l'avait de plus entendu comme s'il avait été à quelques centimètres de lui. Était-ce une sorte de vengeance ou simplement le véritable chemin qui le mènerait vers le lieu qu'il se devait de chercher pour trouver ce qu'il était venu commander ? Au bout de plusieurs heures de route, tout ce qu'il pourrait trouver, du moins s'il avait vraiment suivit le chemin qui s'était dessiné devant lui comme unique option raisonnable, serait un village au loin, entouré par de nombreuses palissades en bois. Des tours de guets tous les dix mètres et de nombreux gardes marchant derrière les palissades pour guetter l'arrivée possible d'un ennemi. A une dizaine de mètres plus près, on pouvait voir un panneau à moitié fendu ou restait lisible "Pingouin". C'était peut être le nom du village ou tout autre chose, restait à Yuan de prendre une décision quel qu'elle soit.

Soit pouvait il rebrousser chemin et errer sans cesse, soit pouvait il tenter une approche du village pour voir ce qu'il pourrait y trouver, du moins si on le laissait entrer et s'il arrivait jusqu'aux défenses de ce dernier sans se faire cribler de nombreuses flèches mortelles dans tout le corps.

Yuan avança longtemps au milieu d’une vaste étendue herbeuse aussi lassante qu’épuisante dans la masure ou seul le chemin caillouteux venait en rompre la monotonie : ce genre de décor ne pouvait pas exister réellement, il était bien trop parfait. Il maudit une bonne centaine de fois ce foutu charlatan qui l’avait entrainé dans il ne savait quelle combine et se promettait de lui faire subir mille tourments s’il rentrait bredouille de cette excursion… enfin à supposer qu’il allait en rentrer car rien ‘était moins sûr pour le moment. Un autre problème l’inquiétait : le passage du temps…pouvait-il s’attendre à voir la nuit tomber où non ? Pour le moment cela n’avait guère d’importance mais lorsqu’un village se dessina au loin devant lui il se reposa cette question car une approche nocturne était bien plus discrète en général et comportait moins de risques vis-à-vis des autochtones. Il ne parlait pas le dialecte local et si tous étaient armés comme son étrange rencontre de tout à l’heure il avait du souci à se faire faiblement armé qu’il était.

Alors qu’il approchait le village se découpait plus distinctement à ses yeux et une nouvelle mauvaise surprise apparu : le village était ceint d’une palissade de bois un peu comme celle qui entourait le village où il avait implanté son quartier général commercial…à la différence prêt qu’ici il y avait deux fois plus de tours et quatre fois plus de gardes ce qui ne pouvait signifier que deux choses : soit ils gardaient quelque chose d’extrêmement précieux, soit la contrée était très dangereuse et dans les deux cas cela n’avantageait guère le demi-elfe. Il resta un long moment hors de vue à jauger la situation ne souhaitant guère se faire transformer en porc-épic par les archers en s’approchant, mais d’un autre côté il ne saurait pas où il se trouvait s’il fuyait les être vivant qu’il rencontrait.

Finalement il recommença à avancer dans la direction du village avant de voir un panneau délabré qui le mit hors de lui : il était inscrit à sa surface le mot pingouin… preuve s’il en était que quelqu’un s’amusait sur son dos et cette personne ne faisait guère de doute. Le plus irritant pour la fierté de Yuan était probablement qu’il se voit contraint de jouer jusqu’au bout de la partie. Une fois qu’il estima être à portée de tir et que des nombreux gardes le fixait d’un air austère il leva lentement les bras sans relâcher sa vigilance et lança à voix haute et claire dans l’infime espoir qu’on comprenne ce qu’il voulait :

- Je suis un voyageur, pourrais-je entrer dans votre village messieurs ?

Il n’aurait été qu’à moitié étonné de voir courir dans les instants qui allaient suivre pour devoir revenir plus tard tenter de s’infiltrer à l’intérieur si une quelconque nuit voulait bien tomber.

Alors que le jeune homme avançait vers le village, un garde armé d'un arc et une flèche déjà prête à être décochée le remarqua et le prit directement pour cible, pointant cette flèche vers lui, prêt à tirer au moindre signe d'hostilité. Ce dernier sembla prendre la parole, ce qui eut pour effet, de faire rabaisser son arc au garde, qui l'écouta paisiblement, sans plus montrer d'agressivité.

- Je suis un voyageur, pourrais-je entrer dans votre village messieurs ?

D'un signe de la main, le garde fit venir l'un de ses compatriotes qui s'approcha de lui, fixant à sont tour le jeune intrus depuis le haut de la palissade de bois. Ils ne semblaient pas comprendre la langue qu'il utilisait, mais ils ne montraient plus de méchanceté, comme si le fait que ce dernier puisse user d'une langue montrait qu'il n'était pas inamical. D'un simple signe de la tête, deux hommes armés de lances ouvrirent les portes, et un cavalier en armure verdâtre sortit. Et oui, il était facile à reconnaitre, c'était le samouraï croisé plus tôt dans la forêt sur sa monture qui s'approchait désormais de Yuan et sa chevelure sombre. D'un simple nouveau signe de la tête, il partit en faisant signe au jeune homme de le suivre jusqu'à l'intérieur du village. S'il le faisait tant mieux pour lui, s'il ne le faisait pas, ce serait son choix.

Si Yuan décidait de suivre le cavalier mystérieux, il pourrait découvrir le village, lieu spécial et magnifique. Des maisons un peu partout, toutes différentes, construites à la sueur et le sang de ceux qui y vivent, avec divers matériaux que l'on pouvait trouver dans les parages. De nombreux animaux qui se baladaient en liberté, des chevaux, vaches, et autres animaux élevables qui amenaient nourriture et autres aliments comestibles. Cet endroit était totalement livré à lui même, et s'en sortait très bien avec l'entraide de ses habitants. Une armurerie se tenait toute proche de l'entrée, et toutes les armes y étaient déposées dans divers baques, la où se servaient gardes et civils en cas d'attaque.

Plus loin, une énorme table, assez large pour accueillir tout le village. La se tenaient une dizaine d'hommes très larges d'épaules et très musclés. A la droite du plus vieux, se mit à s'asseoir le samouraï qui invita Yuan à le rejoindre, du moins s'il avait accepté d'entrer ... Cette histoire s'écrit selon ses actes. Il pouvait refuser et faire ce que bon lui semblait, il devrait simplement en assumer ... Les conséquences ...

Les gardes semblèrent se concerter sur la démarche à tenir tout en le fixant ce que Yuan considérait comme un bon signe : ils ne le comprenaient pas mais d’un autre côté il n’était pas encore criblé de flèches ce qui montrait qu’il y avait moyen de parlementer tant bien que mal avec eux. Finalement deux lanciers ouvrirent rapidement les portes de bois qui gardaient l’accès au village d’éventuels ennemis et un cavalier en sortit lui aussi vêtu de l’armure verte qui semblait être de mise dans cette contrée totalement inconnue. Quelle ne fut pas la stupeur et l’effroi qui se manifesta chez le demi-elfe en constatant que l’homme n’était autre que celui rencontré précédemment dans les bois ce qui voulait dire qu’il l’avait doublé grâce à sa monture. Il ne savait vraiment pas à quoi il devait s’attendre tant leur première entrevue avait été des plus tendues. Il s’arrêta à quelques encablures de Yuan et le toisa à nouveau avant de l’inviter à le suivre d’un simple signe de la tête suite à quoi il fit tourner bride à sa monture pour regagner tranquillement son village et cette fois il n’hésita guère avant de lui emboiter le pas : de toute manière il n’avait pas trop d’autres choix et la manœuvre était trop stupide si l’on regardait cela comme un piège. Une chose était sûre…il se souviendrait longtemps des méthodes de cet escrocs de Chosokabe.

Il s’approcha donc à nouveau du village tout en essayant de rester détendu malgré l’impression qu’il allait mourir à chaque pas ce qui fort heureusement ne se produisit pas étant donné que les sentinelles ne lui portaient désormais aucune attention…Et derrière la palissade quelle ne fut pas sa surprise de découvrir enfin un village très animé et bruyant remplis à la fois de gens et d’animaux alors qu’un peu partout il apercevait des râteliers et des bacs remplis d’armes et de flèches ce qui l’amena à se demander vraiment quel genre d’horreur se promenait dans la contrée pour avoir un tel dispositif…monstres ? Bandes de brigands sanguinaires ? Pour le moment il ne pouvait le savoir.

Tout semblait fabriqué sur place dans tous les cas ce qui trahissait une autarcie au moins partielle sinon totale vis-à-vis de l’extérieur et d’autres villages. Il nota alors la présence d’une énorme table plus loin le remontant entre les maisons : une table capable d’accueillir probablement tout le village…Une dizaine d’homme se trouvaient là tenant une espèce de conseil et celui qu’il connaissait s’empressa de les rejoindre alors qu’il se demandait s’ils étaient réunis pour lui… On lui fit signe alors de s’approcher ce qu’il fit sans hésitation avant de s’incliner légèrement par signe de respect attendant que quelqu’un prenne la parole même s’il se doutait qu’il ne comprendrait toujours rien.

Alors que Yuan prenait la peine de s'approcher de la table et de faire un signe de révérence à tous ceux présents, il s'assit enfin. Le conseil allait pouvoir continuer de plus belle comme c'était le cas avant. A dire vrai, si tous parlait comme le samouraï, il restait fort à parier que l'intrus ne comprendrait strictement rien à ce qui se dirait, mais rien n'était perdu après tout. Le plus vieux, sans doute le chef, avec une longue barbe le fixa droit dans les yeux, avant de poser ses deux mains sur la table et de soupirer lentement avant d'entrouvrir la bouche. Un son en sortit, en fait, il commençait à parler sur un ton décontracté mais dans lequel restaient perceptibles quelques notes d'un stress passé.

- Nous besoin votre aide ... Langue vous difficile ... Mais nous aide besoin ... Dieu tuer tout le monde ... Dieu fou ... Vous devoir sauver nous ... Vous devoir pour retourner vous ...

C'était presque incompréhensible, mais le principal était la, si Yuan voulait repartir chez lui, il devait les aider à vaincre ce Dieu fou qui tuait tout le monde sur son passage. Mais que pouvaient bien faire de vulgaires armes contre un Dieu ? Cela n'avait pas de sens à bien y réfléchir, mais si ce Dieu était un être vivant qui était simplement bien plus puissant que tous les autres, alors la tout aurait un sens. D'autres choses pouvaient encore se faire demander ... Pourquoi contre un seul homme, tous ensemble ils ne parvenaient pas à le vaincre ... Pourquoi avoir besoin de l'aide d'un simple visiteur égaré tel que Yuan ? Tant de choses qui pouvaient se faire demander, et qui pourtant, n'auraient pas de réponses. L'histoire n'avait pas prévu que ces questions soient posées, dans les livres, les héros aident sans s'interroger autant. Dans les livres, c'est toujours une personne trouvée au hasard qui devient le héros de tout un peuple. Yuan était il cette personne ? Tout cela serait dit plus tard. Mais pour le moment, un autre homme, le fils du chef du village se leva, fixant à son tour Yuan, avant de s'exprimer.

- Vous aider nous ?

Yuan se retrouva donc assis à la table d’un conseil merdique dans un patelin tout aussi merdique qui parlait une langue dont il ne comprenait rien à cause d’un escroc de commerçant peu fréquentable … le rêve quoi. Il attendit donc patiemment qu’on veuille bien lui expliquer ce qu’il faisait là puisque de toute manière il ne gagnerait rien à s’énerver visiblement… et ce fut le vieil homme qui présidait le conseil qui tenta de lui expliquer ce qu’il voulait :

- Nous besoin votre aide ... Langue vous difficile ... Mais nous aide besoin ... Dieu tuer tout le monde ... Dieu fou ... Vous devoir sauver nous ... Vous devoir pour retourner vous ...

Le regard qu’il lui envoyait était intense et poignant même malgré son âge et il voyait quels étaient les efforts qu’il faisait pour qu’il essaye de comprendre ce qu’il se passait. De plus sa voix semblait très stressée comme si une catastrophe risquait d’arriver d’un moment à l’autre… Yuan se repassa donc les paroles du vieil homme en tête car il n’avait pas tout saisi il devait l’avouer sinon qu’ils avaient besoin d’aide ce qui expliquait l’était quasi militaire de ce pauvre village. Ce qui était plus sud à comprendre était cette histoire de Dieu…les gens incultes voyaient souvent des dieux partout ne serait-ce par exemple que dans un simple dragon. S’il s’agissait d’un monstre il n’avait qu’à le terrasser pour rentrer chez lui cela voulait dire ce qui était plutôt une bonne nouvelle. Un autre guerrier plus jeune se leva alors le fixant à son tour avant de lui demander simplement :

- Vous aider nous ?

Yuan avait besoin de plus de renseignements pour se décider à aider ce pauvre peuple et il se leva en scrutant un à un les membres de ce conseil :

- Messieurs, vous parler mal ma langue mais j’ose espérer que certains d’entre vous peuvent me comprendre quand je parle… J’ai besoin de plus d’informations pour savoir si je serais en mesure de vous aider dans votre lutte…en fait trois informations.

Il marqua un léger temps de pause pour voir si certains suivaient ce qui semblait être le cas même s’ils gardaient le silence et il poursuivit donc :

- Pour commencer quel est ce dieu et sous quelle forme vous attaque-t-il ? Deuxièmement où pourrais-je le trouver et troisièmement pourrais-je compter sur l’aide d’une partie de vos soldats ?

Évidemment la question la plus pertinente et déterminante serait la première c’est pourquoi il s’appuya des poings sur la table en attendant al réponse alors qu’il notait que de nombreux villageois s’étaient approchés discrètement probablement intrigué par sa présence dans le conseil…

Alors que les quelques hommes rassemblés autour de la table des chefs gardaient désormais le silence, Yuan avait prit la parole, posant diverses questions à ceux qui imploraient son aide. A toutes ces questions, ils restèrent tous silencieux, jusqu'à ce qu'enfin, le fils du chef prenne la parole sur un ton un peu inquiet, laissant trembler par moment les mots qui sortaient de sa bouche.

- Vous toute l'aide voulue avoir ... Mais nous pas savoir où lui être.

En effet, malgré toutes ses attaques sur le grand village, aucun habitant ne savait réellement où vivait cet être malveillant. C'était une choses bien dérangeante pour la suite des évènements, mais ils devraient faire avec cela. Puis enfin, le chef reprit à son tour la parole, avec cette fois ci une voix très tremblante, comme s'il allait parler d'un démon lui même.

- Lui endormir nous par la voix. Nous pas combattre ...

Cette information serait très précieuse, en effet, les hommes se faisaient tous vaincre par la seule voix de leur adversaire, et si c'était également le cas pour Yuan ? Pourrait il vraiment faire le poids ?

Mais alors que tous pouvaient se poser les mêmes questions, la porte d'entrée s'ouvrit, les deux gardes avaient commencés à l'ouvrir sans le consentement des chefs, et tous se levèrent de la table d'un bond, c'était le signe qu'il arrivait une nouvelle fois dans le village. Yuan pourrait le voir de ses propres yeux cette fois. Une fois la porte grande ouverte, les deux gardes s'effondrèrent sur le sol, et ne bougèrent plus. Ceux sur les murailles étaient déjà couchés sur le sol, soit endormis, soit morts, on ne pouvait pas encore le dire de la où ils étaient positionnés. Dans le village entra enfin un homme, plutôt mince et assez grand. De longs cheveux blonds. Il se stoppa net une fois entré dans le lieu. Les bruits de fer des épées prisent en main résonnaient de partout. Il était désormais visible de tous et toutes.

Spoiler:

Sa voix mélodieuse retentit alors que la moitié des hommes armés autour de lui tombaient sous le poids du sommeil.

- Bonjour auditeurs ...

Malgré toute sa bonne volonté les guerriers autour de la table n'étaient guère loquaces et ne semblaient pas réagir à ses questions. Finalement se ce fut une nouvelle fois le fils du chef qui reprit la parole mais cette fois d'une voix hésitante et tremblante :

- Vous toute l'aide voulue avoir ... Mais nous pas savoir où lui être.

Voilà qui était gênant, se plaindre d'être persécuté par un Dieu au passage était hautement improbable, et ne même pas savoir où le trouver… Si le demi elfe avait eu le choix il aurait sûrement repris ses cliques et ses claques et serait rentré chez lui : mais visiblement le problème était que pour rentrer chez lui il devait aider ces gens.

- Voilà qui me fait une belle jambe…

Alors qu'il poussait un long soupir, le chef reprit à son tour la parole et il tendit machinalement l'oreille pour voir quel genre de nouvelles catastrophiques il avait encore à lui annoncer.

- Lui endormir nous par la voix. Nous pas combattre ...

Voilà qui était fort ennuyeux mais pas autant qu'ils auraient pensé : il s'agissait d'une arme redoutable mais elle était vivement contrable : il suffisait simplement de se boucher les oreilles et il était sidéré de voir que cette bande d’empaffés ne semblait même pas y avoir pensé. Yuan allait se permettre de faire une remarque désobligeante mais il ne peut pas le faire dans la mesure où il fut interrompu par un événement totalement imprévu. En effet les gardes étaient en train d'ouvrir les portes donnant sur l'extérieur sans l'autorisation des chefs qui se trouvaient avec le demi elfe qui était pour le moins surprenant. Il eut alors la surprise de les voir se lever subitement visiblement effrayés et il comprit alors qu'il s'agissait de leur ennemi de toujours… Il allait pouvoir tenter de régler le problème tout de suite, ou échouer lamentablement. Les de gardes près de la porte s'effondrèrent alors sur le sol et ne bougèrent plus, était-il mort ou simplement dormi : il le découvrirait bien assez tôt. D'autres gardes perdirent à leur connaissance et l'explication fit son apparition à l'embrasure dévaste porte : il s'agissait d'un homme plutôt jeune, mince et avec de longs cheveux blonds… Tous les guerriers empoignèrent leur épée comme pour se battre et yuan devina qu'il ne s'agissait sûrement pas de la première visite de ce qui ressemblait à un ménestrel tenant une petite lyre : mais ils n'avaient toujours pas compris la leçon…

Il vit alors la bouche du ménestrel s'ouvrir et la moitié du village tomba soudainement en plein sommeil, voilà ce qu'ils prenaient pour un Dieu : simplement un peu de magie. En effet il savait qu'une débranche potentiel de la magie influait sur le son, mais les autochtones ne semblent pas connaître la magie. S'il ne voulait pas subir le même sort il devait trouver quelque chose pour se boucher les oreilles et avisant des chandelles il s'empressa de se tailler deux bouchons dont il se servit pour se couper du monde sonore extérieur… Il tira alors une de ses dagues de sous ses habits et s'avança d'un pas décidé vers le ménestrel en lui lançant :

- Arrête ça tout de suite et quitte ce village où je te tue… Cesse de les importuner, et pas la peine de répondre je ne t'entends pas.

Il avançait doucement pour lui laisser le temps d'obéir mais s'il ne faisait pas preuve de bonne volonté il n'hésiterait pas à l'attaquer pour que le village puisse enfin vivre tranquille.

- Arrête ça tout de suite et quitte ce village où je te tue… Cesse de les importuner, et pas la peine de répondre je ne t'entends pas.

L'homme à l'instrument se mit à sourire en fixant droit dans les yeux l'homme qui lui faisait face. Il était un peu plus astucieux que les autres, grâce à cela, il pourrait se protéger contre la magie qu'utilisait le musicien, ou plutôt la magie qui s'échappait de l'objet qu'il avait entre les mains. Heureusement pour lui, et malheureusement pour l'être aux cheveux sombres, ce n'était pas le seul atout qu'il avait dans sa manche. Lentement, ses mais retombèrent le long de son corps, l'instrument toujours dans les mains. Quelques légers crépitements furent audibles, et quelques femmes et enfants tout autour de la scène partirent en courant en reconnaissant l'attaque qui allait se produire. Des cercles rougeâtre apparurent instantanément à cinq endroits différents, un derrière, un devant, un à droit et un à gauche du musicien. Le dernier quant à lui, prit place sous les pieds de l'ennemi du village. Les cheveux de cet homme se mirent à se soulever pour forme un angle droit avec son crâne. Comme si le vent frappait férocement alors que ce n'était point le cas. Avec un autre sourire, ses lèvres ne se décollant pas, sa voix résonna à l'intérieur même de la tête de Yuan.

- Croyais tu vraiment que la musique était mon seul atout ? Prépare toi donc intrus ...

La voix se tut, et sans aucun doute l'Harmonien serait il surprit par cette voix venue d'ailleurs pour lui parler et le mettre en garde. Un jet de flamme sortit du premier trou, puis du second, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le trou sous les pieds du musicien d'inactif. Ce dernier le resta encore un moment, et au dessus du chapeau pointu de l'homme, se créa à partir des énormes jets, une énorme boules de flamme et de lave, d'une rondeur parfaite. Fronçant les sourcils, le musicien envoya directement la boule en direction de Yuan, qui pourrait peut être l'éviter ou la contrer. S'il l'évitait, c'était certain, des maisons derrière lui en souffrirait énormément. Mais n'oublions pas que nous sommes dans un livre, une histoire au centre de laquelle Yuan est maitre de tout en l'absence de Chosokabe pour tenir la plume. Il n'en tenait qu'à lui de vouloir écrire la suite des évènements.

Le dernier jet de flamme sortit alors que la boule faisait course à vitesse folle sur Yuan. Le musicien disparaissait dans les flammes, et il faudrait attendre que le feu se calme pour savoir ce qu'il se passait avec le joueur de musique.

Yuan attendait de voir quelle serait l'attitude du ménestrel se trouvait face à lui, allait-il fuir ? Allait-il se battre ? Allait-il tenter un coup fourbe ? La première action ne fut pas forcément encourageante puisqu'il se mit à sourire ce qui tendait à laisser penser sans doute il avait déjà un plan d'action. Visiblement le fait que le demi-elfe ait pensé à se boucher les oreilles pour se protéger de sa magie auditive l'amusait d'une certaine façon… Yuan se tenait prêt à agir aussi bien avec des armes qu'avec ses pouvoirs magiques mais il préférait jouer l'attente pour le moment. Lorsque des crépitements commencèrent et que les femmes et enfants encore présents et conscients commencèrent à fuir Yuan se posa quelque questions : à cause de ses bouchons il n'entendait pas les bruits qui annonçaient l'attaque du ménestrel… Néanmoins il lui tout de suite apparaître les cercles rougeâtres à divers endroits dans un sou le magicien lui-même : ils l'entouraient littéralement et aux yeux du demi elfe cela ressemblait fortement à de la magie propre à pyroman. Yuan comprenait d'ores et déjà qu'il avait la cible d'une boule voir une langue de feu et qu'il n'avait que deux solutions possibles : l’éviter, ou la contrer. Alors que le visage de notre héros se fermait devant sa concentration, les cheveux du ménestrel se soulevaient désormais signe qu'il déployait sa puissance magique. C'est alors que la voix de son adversaire résonna au cœur même de sa tête signe qu'il était capable d'utiliser de la télépathie et pas seulement du feu :

- Croyais tu vraiment que la musique était mon seul atout ? Prépare-toi donc intrus ...

La voix se tue alors qu'un un sourire mesquin se dessiner sur le visage de Yuan, s'il croyait lui faisait peur il se mettait le doigt dans l'œil : jamais il ne se laisserait déstabilisé par un vulgaire magicien, il en avait maté des plus coriaces. Déjà il déployait discrètement ses pouvoirs magiques liés au métal absorbant diverses ses armes et les fondants pour former une espèce de boucliers de tout hors de la vue de son adversaire, il devait faire vite tout n'était qu'une question de timings. Déjà une gerbe de flammes jaillit du premier trou puis des autres à l'exception bien sûre de celui qu'il avait sous les pieds. Une énorme boule de flammes et de matières en fusion se formaient au-dessus de son adversaire et il semblait bien décidé à en finir avec lui : Yuan de son côté comprenait qu'il avait pris la bonne décision, en effet s'il avait esquivé il exposait le village a de gros dégâts, voire à des morts. La sueur coulait déjà sur le visage de l'étranger à ce village qui avait accepté de prendre leur défense est lorsque nous projectiles de mort prostrée dans sa direction il envoya à sa rencontre l'espèce de boucliers qu'il avait préparés pour contrer l'attaque… Le choc d'une violence extrême et seule sa maîtrise de la transition de phase liquide solide lui permit de conserver son intégrité sans être perforé dans la débauche d'énergie du ménestrel. Celui-ci était pour l'instant toujours dissimulé sous un torrent de flammes et lorsque la pression commença à diminuer sur le bouclier métallique il attira une lance à lui et la lança droit en direction de l'intrus qui tourmentait tant ce village. Normalement ils n'avaient pas visé pour le tuer mais s’il le touchait là où il le voulait il sera probablement jeté au sol avec une intense douleur et une blessure nécessitant des soins.

Alors que le jeune Harmonien parvenait à contrer l'attaque de feu du musicien, l'énorme colonne de flammes continuait à entourer le sois disant Dieu du village, cachant de la vue de Yuan et des autres ce qu'il était en train de se dérouler autour de ce fameux joueur de musique. Quelques légers bruits de crépitements étaient audibles, sauf pour Yuan qui sans doute n'entendait toujours rien à cause des bouchons qu'il s'était lui même inséré dans les oreilles pour ne plus entendre la douce mélodie qu'était capable de jouer le ménestrel. Alors que les flammes commençaient à perdre de leur puissance, on pouvait commencer à voir apparaitre une chose, non plus un homme, non, pire, un énorme monstre, fait de lave et de pierre. Un corps musclé, et haut d'au moins quatre mètres, la peau rougeâtre, et un visage effrayant. Une énorme masse à la main, l'instrument de musique qu'il tenait précédemment était en train de reposer sur le sol. Deux énormes cornes sur la tête, il commençait à hurler un bon coup, les gens commençant à nouveau à courir encore plus vite pour aller se cacher de ce démon qui était en train sévir dans le village pourtant habituellement si paisible lorsqu'il ne venait pas leur rendre visite.

Spoiler:

Soudain, il se baissa légèrement vers l'avant, et se mit à courir en criant vers Yuan. Ses cornes se mirent à s'enflammer, ainsi que tout son corps après elles, une véritable torche fonçait droit vers le pauvre jeune homme qui n'avait jamais demandé à être envoyé ici. Même son énorme massue se mit à prendre feu, et lorsqu'il arriva à cinq ou six mètres de l'Harmonien, une dizaine de boules de feu furent crachées par le démon qui ne s'arrêta même pas de courir. Le pauvre Yuan allait apprendre à souffrir si jamais il ne parvenait pas à contrer cette attaque.

Spoiler:

Yuan restait dans l’expectative…il avait tenté de neutraliser son adversaire mais le torrent de flamme l’empêchait pour le moment de se rendre compte du résultat et il devait maintenir son bouclier métallique pour se protéger pour le moment. Bien évidemment le demi-elfe ne pouvait rien entendre pour le moment dans la mesure où il avait toujours les oreilles bouchées pour se prémunir des phénomènes sonores qu’exploitait l’agresseur du village. C’est alors que les flammes puissantes commencèrent finalement à baisser en intensité révélant un spectacle aussi effrayant que stupéfiant : un monstre de lave et de pierre avait désormais prit la place du jeune homme, était-ce son apparence réelle ? En tout cas sous cette forme il comprenait mieux l’effroi qu’il inspirait aux villageois qui lui donnaient le titre de dieu. La vision directement sortie des enfers faisait au minimum quatre mètre de hauteur pour plusieurs quintaux, des flammes parcouraient un partie de son corps qui semblait en partie couvert d’une armure de pierre et chose encore plus effrayante son instrument reposait sur le sol remplacé par une énorme masse de bataille. Un filet de sueur froide coula dans le dos de Yuan qui comprenait qu’il allait devoir vaincre ce monstre s’il voulait rentrer chez lui et sauver ces gens et il refrénait l’envie de tout laisser tomber et partir en courant. Un hurlement impressionnant du monstre ne fit que renforcer ce sentiment alors que les villageois fuyaient maintenant le plus loin possible abandonnant Yuan à un bien triste sort.

Pire le monstre inclina lentement la tête puis se mit à le charger sauvagement, ses cornes luisaient à la lueur des flammes qui les parcouraient alors que le cri qu’il poussait pétrifiait le pauvre héro échoué dans ce cauchemar. Il tomba à genou persuadé que sa dernière heure était arrivé devant ce démon venu droit de l’enfer pour l’emporter et il souhaita ardemment avoir plus de pouvoir pour pouvoir faire quelque chose… C’est alors qu’un miracle se produisit car ce fut comme si un barrage se rompait pour lui désormais, un torrent de puissance magique se déversait désormais en lui et sans en chercher la cause il laissa son instinct parler. Il commença par étouffer dans un mur métallique les boules de feu qui se dirigeait vers lui tout en attirant cette fois ci à lui tout le métal du village détruisant malheureusement quelques habitations au passage. Ses yeux luisaient désormais aussi surement que ceux du monstre même s’il n’en avait guère conscience d’ailleurs et il façonna ce qui ressemblait à un grand marteau qui vint subitement frapper le monstre sur le flanc l’envoyant valser hors de la trajectoire initiale qu’il empruntait pour l’écraser.

Le demi-elfe fit alors quelques chose de surprenant pour exploiter son pouvoir qui rugissait en lui tel un torrent et autour de lui commença à se façonner un corps d’acier, de cuivre et d’or qui prit rapidement des proportion digne du monstre qu’il affrontait…et il pouvait le contrôler qui plus est au prix d’une débauche d’énergie phénoménale. Il termina par façonner une grande hache qui alla s’incruster dans les mains de sa création qui lui servait aussi d’armure et il la fit avancer pas après pas en direction de son adversaire pour tenter de lui porter un coup formidablement puissant à l’aide de ce tranchant effilé alors qu’il se remettait du premier choc.

Les offensives du géant toutes contrées, il se retrouvait bien déséquilibré par le jeune homme, et il ne pouvait que se vautrer par terre. Avec rage, il se redressa mais avec quelques difficultés, rien d'illogique après tout vu sa taille et son poids. Entre temps, un énorme monstre de métal s'était dressé pour faire face à l'immense bête de lave et de roche. Un combat de titan allait sans aucun doute commencer sous peu, et alors que le musicien métamorphoser serait sa massue dans sa main de toutes ses forces, le monstre de métal avançait vers lui avec une arme entre les doigts. Il se mit à sourire, et ne trouva guère mieux à faire que d'ouvrir la bouche bien grand, laissant un énorme jet de flammes s'en échapper et s'écraser lourdement sur l'amas de métal. Ce dernier ne fondrait sans doute pas, la chaleur bien trop basse que pour faire cela. Mais ce n'était pas le but recherché par le musicien, pendant que le mur de flammes s'écrasait encore sur le tas de métal, lui avait disparu, se retrouvant déjà à moins de deux mètres de son adversaire gigantesque, levant son arme vers le ciel et la laissant s'écraser en diagonale sur le monstre dirigé par Yuan. La force mise dans l'attaque, et la violence du choc ne laissèrent aucune chance au pauvre monstre qui explosa en mille morceaux, laissant Yuan seul pour le combat alors qu'il avait usé beaucoup d'énergie pour créer ce genre de bouclier qui pouvait se mouvoir. Il était sans doute dans un sale pétrin alors que de sa voix devenue très grave et loin d'être mélodieuse, le monstre géant se mit à parler.

- Rien ne peut m'atteindre, tu vas perdre étranger.

Alors que tout cela se passait très rapidement, plus loin, un énorme bruit pouvait être entendu, l'un des villageois s'étant déjà réveillé s'était saisit de l'instrument que le monstre avait laissé tomber sur le sol et en avait tiré l'une des cordes avant de la lâcher. Le son émit par ce dernier fut tel que celui qui venait de tirer la corde s'évanouit de nouveau, et le démon de lave lui même se mit à hurler de douleur sous les yeux de Yuan, reculant de plusieurs pas et s'écroulant dos contre la façade d'une bâtisse servant apparemment de garde manger. Là était sans aucun doute le point faible du démon, l'Harmonien devrait sans doute profiter de cela pour le mettre hors d'état de nuire.

Spoiler:

Autant dire que cette fois-ci tout le village était en proie à la terreur alors qu’ils voyaient un combat entre le monstre de métal et le monstre de lave et de roche commencer sous leurs yeux. Qu’avaient-ils donc fait pour mériter ça ? Avaient-ils en fait invité un second démon pour les débarrasser du premier ? De son côté Yuan n’avait plus de place pour l’hésitation alors que l’effort le vidait progressivement de ses forces magiques : il devait en finir rapidement sans quoi il finirait par perdre le contrôle de la masse de métal qui l’entourait. Avant qu’il ne parvienne à assener le coup de grâce un déluge de flammes jaillit de la bouche du monstre qu’il avait face à lui et cette formidable puissance vint s’écraser contre l’avant de sa créature. Il y avait de forts risque pour qu’elle fonde et il du donc mettre encore plus d’énergie pour qu’elle résiste provoquant des mouvements dans sa structure pour répartir la chaleur et placer les métaux les plus réfractaires à l’avant du colosse. Le seul souci était qu’il ne s’agissait en fait que d’une basse manœuvre de diversion et que pendant ce temps le monstre de flamme en avait profité pour se rapprocher terriblement. Handicapé par le poids il ne fut pas assez vif pour contre le formidable coup qu’il lui porta alors de manière subite et qui vint tordre et fracasser l’amas de métal dont Yuan ne put s’extirper que quelques secondes avant d’y trouver la mort. Il posa un genou en terre avant de se relever péniblement alors que son adversaire du moment le toisait désormais d’un air visiblement moqueur et il osa même le railler de sa voix rauque et désagréable maintenant que plus rien n’obstruait ses oreilles…

- Rien ne peut m'atteindre, tu vas perdre étranger.

Effectivement Yuan était mal embarqué mais alors qu’il reprenait son souffle il ne s’avouait toujours pas vaincu, il avait de très nombreux défauts certes mais s’il était encore en vie après tout ce temps c’est qu’il se battait toujours jusqu’au bout sans hésiter…l’hésitation avait fait mourir trop de gens en se présence pour qu’il lui laisse une place dans de tels instants. N’ayant plus que peu de pouvoir il tira néanmoins une barre de métal de l’amas qui avait remplacé son monstre et la moula par la force de son esprit en une lame de taille moyenne et diablement effilée. Il toisa alors son adversaire d’un regard dur comme l’acier avant de lui répondre.

- On verra si j’aurais perdu quand cette lame te décollera la tête une bonne fois pour toute engeance démoniaque de seconde zone !

C’est alors qu’un formidable bruit retentit dans le village…aucun doute possible le son provenait bien de la lyre délaissée par son adversaire et qu’un villageois avait tenté de manipuler le mettant hors service directement…mais chose plus intéressante le monstre rugit violement et vacilla avant de chuter le long d’une façade d’un des bâtiments du village qu’il fit sombrer dans les flammes. Ainsi il avait bien un point faible, il fallait qu’il arrive à s’approcher de ce foutu instrument de musique mais s’il s’y lançait pour le moment il serait probablement intercepté par une langue de flamme : il devait la jouer en deux temps.

Sans prendre plus de temps pour réfléchir il courut droit sur le monstre qui essayait de se relever et évitant un jet de flammes il s’aida des décombres de la partie en pierre de la bâtisse pour prendre de l’élan et sauter par-dessus lui en prenant la peine de lui cingler le visage de plusieurs coups de sa lame ce qui lui arracha à nouveau de cri de douleur. Cela convenait parfaitement à Yuan : la douleur avait tendance à faire prendre son discernement à quelqu’un… Malheureusement au lieu de retomber tranquillement sur le sol il fut frappé par un mouvement convulsif de la main du monstre qui lui fit traverser la rue puis passer à travers une fenêtre de maison. Nul doute que s’il n’avait pas bénéficié de la résistance naturelle que lui procurait son double héritage il serait mort. Ne rien avoir de cassé le l’empêchait pas d’avoir de multiples contusions et plaies dus à son passage à travers le verre mais il s’empressa de se relever tant bien que mal songeant qu’il aurait bien le temps de se plaindre de ses douleurs une fois mort. Il s’empressa de chercher une seconde sortie à la maison de préférence à l’opposé du monstre alors que des flammes se dirigeaient vers lui à nouveau. Il eut juste le temps de sortir avant que la maison ne soit livrée aux braises et aux cendres et Yuan profita de ne pas être dans le champ de vision de son adversaire pour chercher la harpe des yeux : elle était là… à quelques mètres de lui à découvert du côté gauche de la maison. Il ramassa une pierre dans la rue et la lança vivement dans une vitre de l’autre côté de la rue du côté droit de la maison pour attirer brièvement l’attention du monstre incandescent. Il en profita pour se ruer sur l’objet magique et alors que le monstre ouvrait sa gueule dans sa direction pour l’incinérer une bonne fois pour tout il donna un grand coup qui fit vibrer toutes les cordes de manière complètement discordantes et douloureuses… Néanmoins cela semblait beaucoup moins l’être pour Yuan que pour le monstre qui referma la bouche sans cracher de flammes et il se mit à vaciller à nouveau tentant de reculer en trébuchant sans cesse alors que le bruit lui était vraiment insupportable.

- Il en temps d’en finir !

Sans presser de temps il se mit à marcher droit sur le monstre en pinçant les unes après les autres les cordes pour maintenir le bruit discordant qui affectait tant le monstre et le demi-elfe quant à lui tenait bon malgré ses oreilles qui lui transmettaient des signaux de douleur puissants. Il fut rapidement tout prêt du monstre qui aurait pu le rayer de la carte si seulement il lui était resté de la force…il semblait même rétrécir à vue d’œil alors que les flammes étaient de plus en plus faibles à sa surface. Yuan donna un nouveau coup violent aux cordes avant d’empoigner sa lame et avec un rictus de douleur il profita du fait que le monstre était à terre pour lui planter la lame sur toute la longueur entre les deux yeux… La lueur maléfique qui régnait dans les yeux du démon se figea alors avant de disparaitre et il se pétrifia alors que toute chaleur le fuyait : visiblement il était fini…Le demi-elfe poussa un long soupir et se laissa tomber sur le dos avant de sombrer momentanément dans l’inconscience que lui réclamait son corps douloureux que cela soit ses épaule foulé, ses côtes cassés où ses oreilles qui saignaient à cause de l’utilisation abusive de la lyre…

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