.:'APOCALYPSE':. [Pv Pierrot]

Décidément ces deux là avaient des choses à se dire, Valianne n'avait pas l'air de vouloir le rejoindre et Adès le voulait, il pensait sans aucun doute qu'il pourrait rafler le butin, qu'il lui en resterait un peu, mais Anoth n'était pas du genre partageur et il avait déjà eut du mal à accepter l'aide de son compère déchu, sans doute y avait-il vu de l'intérêt, il voyait toujours de l'intérêt. L'orbe d'arcane de Adès percuta une orbe d'ombre, être l'ombre de lui même ne signifiait pas sans réflexe.
Ainsi donc Adès croyait que Anoth était suffisamment emprunt d'esprit de camaraderie entre démons pour oser penser qu'il ne le manipulait pas. Pauvre pantin, face à Anoth, tout le monde était la pièce d'un grand échiquier, ce fourbe était le maître de la manipulation et de l'art de l'embrouille. Et Adès marchait... ou plutôt il courrait au stade ou il était. Pierre ne manqua pas de laisser un rire sonore et inquiétant, l'atmosphère se chargeât et devint lourde, la respiration de simples mortels les affaiblirait sans aucun doute. Les paroles de Adès décevaient le déchu, lui qui le pensait suffisamment intelligent pour savoir que Anoth manipulait tout le monde. Toutefois Pierre savait qu'il ne pouvait pas le tuer, il ne pouvait que le renvoyer d'ou il venait pour un certain temps et il était hors de question de voir Valianne mourir, le déchu pointa son arme vers Adès, si il pensait lui faire peur avec de telles menaces il le connaissait mal, très mal.

-Qui a parlé de te tuer, je peux tout simplement te bannir démon. Tu a bien connu ça n'est-ce pas? C'est horrible de se sentir aspirer loin de tout, dans un grand trou noir, on est en "vie" mais on n'est plus rien, on n'existe que par fragment, on réapparait, mais dans combien de temps? Un jour? Un mois? Mois ça a duré des siècles, ils m'ont emprisonné, ils m'ont séparé de ma puissance, ils m'ont brisé. Pense-tu pouvoir y survivre, je suis sûr que cette idée te donne froid dans le dos. et ne te méprend pas, si je peux arborer ce signe sur moi, c'est que je ne suis pas aussi démuni que j'en ai l'air. Tu a dut visiter nos mondes à Anoth et moi. La visite t'a t'elle plût? Je suis sûr que tu en a bavé, Anoth et moi nous avons refusés de nous soumettre, nous avons résisté, et même si ils ont gagné la première bataille, ils ne gagneront pas la guerre, la prophétie et en route et rien ne peut l'arrêter.

Pierre baissa sa lame, il savait que Adès et lui était à peu près à force égale, mais lui avait un avantage, il en savait long sur le lien entre démons et anges noirs, et ça, le faucheur ne le savait pas.

-Je suppose que tu ne lui a pas tout dit sur le lien n'est-ce pas? Dit ce qui se passe quand un mortel devient trop vieux ou qu'il te déçoit, dit-lui ce qui pourquoi tu n'est pas mort si vous êtes aussi "liés" que ça toi et tes créations.

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Adès grogna, Pierre venait de toucher un point sensible. Oui il avait connu les souffrances, tout comme Anoth et Pierre. Et comme eux, il ferait tout pour ne plus jamais y retourner. Or Pierre venait de menacer de le bannir, c’était la pire des menaces possible pour Adès. Sa bouche s’agrandit, montrant des crocs luisants et agressifs. Ses souvenirs éveillèrent une flamme malsaine en lui, Pierre venait de retourner un couteau dans une plaie que le démon tentait d’oublier depuis longtemps. L’Esprit Déchu n’en avait pas finit avec lui. Voilà qu’il se mit à dévoiler des secrets que les démons eux-mêmes n’avouaient jamais, même sous la torture. Il jeta un coup d’œil inquiet à son élève, craignant qu’elle ne réagisse avec trop de violence en réactions aux propos de Pierre.

Valiane était trop lassé, vidée de toute énergie. Elle se contenta de lancer un regard assassin au démon, oscillant le doute et le reproche. Elle ne bougea pas, toujours assise à moitié caché derrière Pierre. Elle se sentait si las, comme si la vie elle-même venait brusquement de perdre tout son sens. Elle n’avait même plus envie de s’opposer à Adès. Car après tout, même si la question ne lui avait jamais effleuré l’esprit, la réponse était si évidente qu’elle ne s’en étonna même pas. Ils se tiraient tous les deux dans les pattes, chacun arguant qu’il agissait pour son bien à elle. La demoiselle soupira. Un long soupir qui rompit le silence et qui mit longtemps à s’éteindre. Elle avait envie de partir, de disparaître. Comme bien souvent. Mais elle ne le ferait pas. Elle devait assumer qui elle était, et ce, jusqu’au bout. Sa voix était roque et sans vie, connaissant d’avance la réponse à la question. Elle devait être sûre.

« Est-ce vrai Adès ? »

Cette fois pas de télépathie, pas de cachoterie. Elle voulait entendre Adès de vive voix, qu’il le lui dise en face.

« Oui mais… »
« C’est tout ce que je voulait savoir. Et tu sais quoi ? Je crois même que j’aurais été déçue si la réponse avait été l’inverse. »

Quelque peu hésitante dans ses gestes, la demoiselle se redressa lentement tout en restant instable sur ses jambes. Elle sortit de sa poche un étui en cuir sombre et s’alluma rapidement une cigarette. Elle en avait besoin. C’était sa manière à elle de se calmer, de faire le point et de reprendre le contrôle d’elle-même. Elle était entre deux forces de la nature, deux géants qui se bagarraient. Doucement, elle se mit à coté de Pierre tout en restant plus proche de lui que d’Adès. D’un revers de la main elle fit fondre la glace qui disparu peu à peu dans les profondeurs du sol, laissant à nu une terre dévasté, de chaos. Pendant quelques secondes elle observa le paysage, pensive. C’était en partie son œuvre, elle était capable de semer le chaos. Bien des choses avaient changé depuis son départ d’Equillos. Changerait-elle encore beaucoup ? Deviendrait-elle à terme le plus grand représentant mortel du chaos et de la destruction ? Non, elle ne le voulait pas. Mais si, deux ans plus tôt, on lui avait montré ce bâtiment en ruine en lui précisant que c’était son travail, elle ne l’aurait jamais cru. Pas elle. Pas la douce et gentille Valiane. Impossible. Et pourtant. Oui pourtant.

« Vous n’avez pas à me prouver la perfidie d’Adès, Pierre. Je le connais assez pour ne même pas en être étonné. De plus, vous me semblez fort mal placé pour faire des laçons de moral, je me trompe ? Vous vous valez parfaitement tous les deux, pas mieux l’un que l’autre. Je n’ai que faire de vos chamailleries, je n’ai que faire de votre soif de vengeance, je n’ai que faire de la cruauté d’Anoth. Et, plus que tout, je n’ai que faire de vos idéaux envers moi et de l’avenir que vous me prédestinée. Tout le monde me dicte le moindre de mes faits et gestes, Adès en premier. Ne puis-je donc choisir moi-même mon futur ? Ne pourrais-je simplement être quelqu’un comme tout le monde, me marier, avoir une descendance et une vie paisible ? Qui êtes-vous pour me dicter mes actes ? Je connais la réponse d’Adès, il me dira qu’il est là pour que j’honneur ma race et que je ne m’écarte pas du droit chemin, pour que je devienne une digne représentante de la mort, de force s’il le faut. Et vous Pierre ? Que plaidez-vous pour votre défense ? Que tout est écrit peut-être ? Que quoiqu’il arrive je deviendrais une légende, que je le veuille ou non ? Mais si je vous dis zut, si je vous remballe vous et votre cadeau, si je disparais des pages de l’histoire de ce pays ? »

Et voilà, des questions. Avec les mortels il y avait toujours des questions. Pierre n'aimait pas les questions, elles amenaient d'autres questions et Pierre haïssait les questions. La politique était faite de questions et les questions avaient apportés la guerre. Les question avaient été la cause de la chute des plus puissants de ce monde. Des questions il avait cessé de s'en poser il y avait très longtemps. Il suivait son instinct et l'évidence lui paraissait souvent plus plausible que le reste. Bien sûr il réfléchissait, mais il évitait de se poser trop de question afin de garder en place ce qu'il lui restait de pouvoir. Il ne devait pas faillir, et pour ne pas faillir il se devait d'agir vite, toujours. Son armée devait trouver à se tête un chef à l'esprit vif et qui n'avait pas peur des sacrifices pour avancer, peu importait a Pierre que mille homme trouvait la mort si cela lui permettait d'aller au bout de ses projets. Et de toute façon c'est le fait de se poser des questions qui l'avait menés à sa perte, lors de l'instant ou il allait enfin éliminer Melusyne, il avait hésité, et la Faolin avait put exterminer son champion et voler au secours de sa maudite amie. Que les flammes les engloutisses.
Apparemment sa petite repartie avait semée la zizanie entre les deux "amis". Pierre n'avait recherché cela mais de toute faon ça l'arrangeait, et Adès ne manquerait pas de le rapporter à Anoth qui viendrait demander des comptes à Pierre qui lui ferrait comprendre qu'ils était sur un pied d'égalité et que de toute façon elle serrait plus utile sur un champ de bataille que a assassiner discrètement dieu sait qui. Et Pierre en avait marre de rester inactif pendant que son comparse s'amusait comme un fou. L'heure était venue pour le déchu guerrier d'entrer en scène et de faire comprendre aux esprits qu'ils étaient en grave danger. Il plongeâ ses yeux dans ceux de Valianne.

-Tu as trouvé la réponse... tout est écrit. Moi même mes parents n'ont pas voulus croire que je serrait un jour un traitre lorsque l'oracle leur à dit, mais ils ont eut tort... d'une certaine manière. Quoi qu'il en soit certaines destinées sont écrites et la tienne en fait sans aucun doute partie, tu est faites pour devenir une des plus grandes et tu influera un jour sur le destin toi aussi, mais pour le moment tu le subit, et ses courants te porteront quoique tu fasse. Mon premier champion était semblable à toi, sauf que lui a accepté de me rejoindre plus vite, sa soif de pouvoir le guidant, il avait autant de pouvoir que toi mais il en voulait plus, toujours, et je lui en ai donné, certes cela ne l'a pas empêché de mourir de la main d'un esprit mais il a accomplit ce qui était écrit en semant mort et destruction en mon nom. Et j'espère que tu pourra le rejoindre parmi les légendes.

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Valiane inspira une dernière bouffée de fumée avec de faire disparaître son mégot dans une petite explosion d’arcane. Pensive, elle observa longuement ses deux acolytes tout en méditant sur les paroles de Pierre. Tout était écrit, sa vie était déjà terminé avant même qu’elle ne commence. Cette réflexion lui tira une grimace de dégoût. Non. Non elle ne croyait pas à la prédestination. Non elle n’acceptait pas le destin qu’on lui offrait. Non elle ne serait pas celle que tout le monde attend. Oui elle s’opposerait à l’avenir qu’on lui trace. Oui elle choisirait sa vie, d’une manière ou d’une autre. Oui elle était celle maître de ses décisions. Et ce n’est pas parce que personne ne la croyait qu’elle changerait d’avis. Ce n’est pas parce le monde l’attendait qu’elle répondrait à son appelle. Elle n’était ni une déesse, ni une légende. Elle était Valiane Adès Amoymon Sytry De Trehlnor. Rien de plus. Rien de moins. Pierre devrait chercher ailleurs sa star et son idole.

« Quoique vous en pensiez, je reste seule maître de mon destin et je refuse celui que vous m’offrez. Contrairement à vous, je ne suis pas –et ne serais jamais- un serviteur du chaos. J’UTILISE le chaos. Le monde doit changer, évoluer, et cela ne peut se faire qu’à travers le chaos. C’est pourquoi j’ai accepté le marché d’Anoth, de vous aider, vous les Esprits Déchus. Mais je ne dirigerais pas votre armée du chaos, je ne suis pas votre championne et je ne le serais jamais. Votre champion est ailleurs. Quelqu’un de plus fort que moi, de plus belliqueux et de plus ténébreux. Je ne corresponds pas au profil. Je refuse d’y correspondre. »

L’air inquiet, elle entreprit d’inspecter ses blessures et d’analyser les dégâts. Plus d’une méritaient plusieurs points de sutures. Elle n’en avait néanmoins pas le temps. Elle n’avait pas besoin de regarder Adès pour savoir qu’il lui lançait un regard noir lourd de reproches et de colère. Malgré les menaces de Pierre, il restait convaincu que cet individu serait un très bon tuteur pour elle. Valiane se contenta de l’ignorer et de s’assurer que ses deux katanas étaient bel et bien revenus à leur place. Le démon s’approcha à pas lents d’elle et de Pierre. Il finit par ignorer cette dernière et focalisa son attention sur l’Esprit Déchu.

« C’est bien parce que les mortels font des erreurs que je suis là Pierre. Je suis là pour éviter qu’elle n’en face, à commencer par refuser ton offre. Toi et moi savons qu’on ne peut utiliser le chaos, c’est lui qui nous utilise, nous ne sommes que ses humbles serviteurs. Et elle aussi, quoiqu’elle en dise. Or le chaos veut que cette enfant aille sous ton aile. Et toi, tu ne veux pas que nous la forcions. Tu es contradictoire. Choisis maintenant. Soit tu t’en va et tu vas chercher ta légende ailleurs, soit tu la prends avec toi, maintenant. Quant à moi je suis prêt à m’écarter d’elle si tel est ton désir le temps qu’il faudra, à condition que tu me fasses la promesse de protéger sa vie quoiqu’il arrive.»

Un monstre pour un monstre. Valiane haussa les épaules, de toute façon cette conversation ne la concernait pas. Après un dernier regard noir en direction des deux serviteurs du chaos, le demoiselle s’écarta et entreprit de shooter avec force dans un caillou. Une manière comme une autre de s’occuper.

Il n'aimait pas forcer la main au gens en ce qui concernait quelque chose d'aussi grave. Valiane et son désire de liberté, Valiane qui voulait rester maitre de sa vie, Valiane qui s'opposait au destin. Mais pouvait-on s'opposer à la marche du destin? Les prophètes annonçaient de partout que le chaos déferleraient et que leur plus puissants serviteurs sèmeraient la mort et la destruction. Pierre répondait à un appel irrésistible en levant une armée, la vengeance et son destin était plus fort que n'importe quel désir de liberté. Son égérie vivante refusait toutefois ce qui ne pouvait se refuser, conduire des armée victorieuses au combat, devenir une déesse et enfin devenir libre des aléas du destin. Pierre avait tant souffert, il avait tant donné, pouvait-il se permettre de laisser filer le destin et de le retarder? Pierre ne voulait pas que Valiane soit forcée mais son destin était, est et sera de commander les armées du chaos, quoiqu'elle en dise, pourquoi ne pas forcer le destin? Juste un petit peu. Ça ne ferait de mal a personne sauf à l'ego de la mortelle. Elle devait libérer son plein potentiel et cela ne se ferait que si elle venait avec le déchu.
Pierre baissa la tête avec indignation, ce qu'il allait faire ne lui plaisait pas, il sentait qu'il faisait comme Anoth, mais en moins subtil. Il murmura une série d'insultes adressés à lui même et regarda fixement Valiane, ses yeux reflétant le remord et la peine.

-Personne ne combat son destin, Valiane, pas même toi, je suis désolé mais tu doit comprendre que je ne peux pas te laisser partir comme ça, tu tient le destin entre tes mains et tu ne peux pas t'en détourner, on ne peux pas nager à contre-courant du destin. Je vais te donner un coup de pouce, tu pourra décider après tout ça quel sera ton futur, mais pas avant.

Pierre enlaça Valiane et créa un portail vers son monde, dans un palais aux murailles noirs en au salles blanches, dans une chambre immense ou des serviteurs s'affairait à préparer de quoi se loger dans le silence le plus total, puis il la relâcha et lui lança un regard emplis de tristesse, il regrettait de devoir le faire mais il le devait. Valiane ne manquerait de rien, elle serait soignée, et aurait une dizaine de serviteurs à sa disposition, une cohorte de soldats l'accompagnerait dans tout ses déplacements, elle aurait un mois de repos, puis Pierre viendrait pour commencer son entrainement qui la guiderait vers l'Union. Là, elle serait officiellement championne. Mais il lui laisserait le choix, une dernière fois, même si elle devait refuser.

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Valiane ne comprit pas tout de suite le regard étrange de Pierre et le discours qu’il lui tint. Ne pas la laisser partir…un coup de pouce…Autant d’indice qui la laissait penser qu’il allait la tabasser. Du moins c’est ce qu’aurait fait Adès, aucun doute la dessus. « Rien ne vaut une bonne correction pour faire entrer quelque chose dans ta cervelle. » Il le lui rappelait souvent. Dès lors, puisque l’Esprit Déchu n’était pas d’accord avec elle, ils allaient encore se battre. C’était tellement évident qu’elle ne songea même pas à une autre alternative. Et peut-être lui laissait-il ce regard malheureux simplement parce qu’il déplorait tout ce gâchis. La demoiselle se contenta dès lors de se mettre en garde, se préparant mentalement à la moindre attaque. Mais le geste de Pierre la prit complètement de court. L’enlacer ? Qu’avait-il but ? Interloquée la demoiselle resta figée un instant avant de se mettre à se débatte de toutes ses forces.

C’était trop tard, bien trop tard. L’esprit la relâcha alors qu’elle s’effondra sur les dalles blanches de la pièce. Prise de panique, la demoiselle se redressa à une vitesse vivifiante, tous ses sens en alerte. Où était-elle ? Qu’est-ce que c’était que cette pièce ? La décoration était superbe. Un immense lit en baldaquin trônait au centre, un lustre, des rideaux aussi blanc et beaux que les draps du lit, une cheminée finement sculptée, un bureau de grande manufacture…Pas besoin d’être expert pour admettre que cette pièce était richement meublée et que son propriétaire avait des goûts de luxe. Il n’y avait qu’une seule porte et une grande fenêtre, fermée cela va de soit. Valiane ne prit même pas la peine de s’y attarder, elle était certaine qu’elles étaient celées avec de la magie. Jamais elle n’avait vu un endroit pareil. C’était splendide. Et parfaitement effrayant. Un nouveau terrain de combat ? Probablement pas. Une prison alors. Ce monstre venait de l’emmener dans une prison dorée. De fureur Valiane perdit contenance. Avec une rage mal contenue elle se jeta sur le lit et en arracha une partie des draps. De la soie et du coton, parfait. Tout en se dirigeant à grand pas vers Pierre, Valiane enflamma rapidement les tissus à l’aide d’un petit orbe d’arcane et de foudre. Elle lança ensuite le tout sur son « hôte » avant de lui craché son mépris et sa colère.

« Où sommes-nous ??!! Qu’attends-tu de moi démon ??! Que je t’implore mon pardon ?!! Que je te prie de m’excuser, que je m’agenouille devant toi et que je te promette fidélité et honneur ??! Voilà ce que j’en pense !!! »

De mépris, Valiane cracha au pied avant de se détourner de lui, la tête haute et le regard enflammé. Sa rage avait surmonté sa fatigue et sa souffrance, elle ne sentait plus en elle que le goût âpre de la haine. Le rouge lui montait au visage, rare était ceux qui pouvait prétendre l’avoir mise dans un tel état de colère. Elle se savait impuissante, incapable de se mesurer à l’Esprit Déchu. Cette faiblesse la rendait malade. Ni une ni deux, elle attrapa un à un les coussins qui lui servirent rapidement de projectiles enflammés. Elle ne pouvait certes, être une réelle menace pour l’esprit. Mais elle tenait néanmoins à lui montrer sa fureur. Non contente de l’assaillir, elle entreprit ensuite l’insulter de tous les noms d’oiseaux inimaginables, de le maudire et de lui prédire mille et uns malheurs. L’ange noire avait besoin d’extérioriser ses sentiments, d’exprimer à Pierre à quel point son incapacité la rendait folle.

« Et maintenant ??!! Quel est la suite du programme ???! Tu soignes me blessures que tu m’as toi-même infligé puis tu m’offres un chocolat chaud c'est ça ???!! »

Elle passa du cri aux hurlements, tout en continuant à le maudire et à pester contre sa faiblesse de corps.

Loin, bien lion de là. Une silhouette sourit. Elle hoche la tête, satisfaite. Heureuse même. D’un claquement de doigts, l’être devient renard, puis disparaît dans un nuage de ténèbres, laissant derrière lui un rire grave à vous glacer le sang.

[tu n'as pas précisé la déco, si ce que j'ai décri ne te plaît pas, préviens ]

Pierre avait honte, son geste était lâche et surtout il était indigne d'un être honorable tel que lui, il subit les attaques sans broncher, il le méritait après tout, les serviteurs se cachèrent derrière ce qu'ils pouvaient, Pierre attendit patiemment que Valiane soit à cours de munitions, puis il claqua des doigts, trois serviteurs s'approchèrent avec onguents, bandages, fil et aiguille et s'inclinèrent respectueusement devant Valiane. Ensuite Pierre alla ouvrir la fenêtre tout en ordonnant à un serviteur d'aller chercher de quoi réchauffer Valiane ainsi qu'un chocolat chaud. trois gardes se regardèrent avec stupéfaction, ils avaient l'habitude des arrivée mais de la à ce que l'invité insulte leur maître, c'était nouveau. Le déchu ouvra la fenêtre qui fit entrer un air frais et printanier, plein de senteurs de fleurs, il se retourna ensuite et changeât de tenue instantanément, un pantalon noir, une chemise noire et un manteau noir. Les lieux dégageait à présent une senteur d'encens, les prêtres noirs faisaient une procession en bas du château et le fracas des épées se fit entendre soudain, accompagné de cri de rage, l'entraînement commençait apparemment. Valiane pouvait le haïr autant qu'elle le voulait, cela ne changerait rien à la situation. Elle n'était pas sa captive... pas dans le sens conventionnel du moins, elle aurait un mois, même si cela ne durerait que un jour sur le monde d'harmonia, pour réfléchir.

-Tu ma hait, et tu a raison, je ne le nierait pas. Pour un mois ce château et le tien, les hommes t'escorteront dans tes déplacements, les serviteurs t'apporterons tout ce dont tu a besoin. Je suis content que Adès soit partis, il commençait a m'énerver... oh, c'est vrai qu'il ne part jamais pour de bon. Mas il sait de toute façon ce que je pense de lui. Quoi qu'il en soit, tu a un mois de repos, si tu te sent d'attaque, le terrain d'entrainement et en bas, ne tue pas mes hommes j'en ai besoin autant que de toi. Au bout de ce mois tu me dira si tu accepte mon offre ou pas, tu sera libre de partir. Mais n'oubli pas ce que je t'offre, la puissance et le pouvoir d'enfin manier ta vie à ta guise. Une famille, une maison, et une éternité de bonheur si tu survit à l'union. Cet homme que tu aime... ce... Saladin? Il m'a l'air sympathique. Mais tu devra l'abandonner le temps de ma campagne contre Melusyne si tu me rejoint.

Un servant apporta des vêtements ample à Valiane et les posa sur le lit. Puis Pierre fit un sourire à l'ange noir avant de sortir de la salle.

-Si tu consent à me parler, je t'attend devant la porte.

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Je brûlerais tout…Je détruirais une à une les pierres de ce château…J’étranglerais ses serviteurs…J’abattrais à mains nues ses hommes…Je démolirais tous ce qu’il construira…Je sèmerais la zizanie dans son antre…Je tuerais toute trace de vie en ce château…Je l’anéantirais…C’est ça, je vais l’anéantir, l’annihiler même. Je vais le réduire en cendre…Je me vengerais…je me vengerais…

Quoiqu’en pensa Valiane, elle était en fait bien trop épuisée pour faire quoi que ce soit. Les serviteurs s’approchèrent d’elle, un peu craintif. Elle n’avait plus de munition, ils ne risquaient plus rien si ce n’est un soubresaut de colère. Elle se laissa faire alors qu’ils entreprirent de la soigner. La douleur de l’aiguille ne l’atteignait même plus, elle flottait loin au-dessus de tout ça. Elle ne remarqua que du coin de l’œil le déchu qui ouvrait la fenêtre. Elle se sentait lourde, épuisée au-delà même de l’imaginable. Les mains des serviteurs étaient douces et légères, des caresses sur sa peau. Clignant des yeux elle s’assit sur le lit et inspira profondément les odeurs d’enceint. Un chocolat chaud lui fut servit, sans qu’elle n’ait le courage de le refuser. La voix de Pierre se fit lointaine, à moitié effacée…La demoiselle ne perçut que des bribes, ne cherchant pas à le comprendre.

Un mois. Elle resterait un mois ici. Elle prit l’information sans rien ajouter, ne sachant que faire d’autre. L’ange tilta néanmoins plus sur sa remarque à l’encontre de Saladin. L’abandonner ? Mais en quoi cela le concernait-il ? Qui était-il pour lui imposer qui elle devait aimer ou non ? L’idée un peu sotte qu’il soit jaloux lui passa par la tête sans qu’elle ne s’y accroche. Ensuite Pierre se dirigea vers la porte et reprit la parole, probablement pour l’inviter à la suivre. La demoiselle rendit la tasse au serviteur, s’effondra et…s’endormit avant même que sa tête ne touche ce qu’il restait des draps du lit. La fatigue était si intense qu’elle ne pouvait y résister plus longtemps. Que Pierre crève et aille voir ailleurs si elle y était. Ses paupières pesaient une tonne et les émanations d’enceins ajouté au chocolat chaud avaient eut un effet apaisant sur elle. Malgré toutes ses mésaventures, elle se sentait calme et tranquille. Il fallait juste qu’elle dorme, qu’elle se repose.

Pour se rassurer inconsciemment, comme un enfant sucerait son pouce, elle fit apparaître ses ailes noires et s’emballa dedans, se murant dans un cocon de plumes et se recroquevillant dans le fond du lit. Sa tête était lourde, ses yeux lui piquaient. Les pages avaient soigné aux mieux ses blessures mais il y en a qu’on ne peut guérir.

Sa dernière pensée fut pour Adès, qui, pour la première fois de sa vie, n’était plus du tout à ses cotés. Peut-être ne savait-il même pas où elle était. Peut-être serait-il incapable de l’aider même si il le voulait. Elle était seule dans un monde inconnu sous la bonne garde d’un ange destructeur qui se faisait passer pour ange gardien à ses cotés. Un ange qui, après l’avoir à moitié tué, avait prit sa défense, l’avait enlevée, soignée et à qui il avait offert une boisson chaude. Trop de contradictions. Trop de choses en trop peu de temps. Trop pour une simple mortelle. Trop pour Valiane. Elle ne savait plus ce qu’elle voulait. Elle ne savait plus où elle était. Elle ne savait plus où elle allait aller. Elle voulait juste dormir…dormir…dormir…

-Elle s'est endormie monseigneur. Doit-on la réveiller?
-Inutile. Appelez moi si elle se réveille et accédez à toutes ses exigences.

Pierre observa le serviteur à genoux devant lui, le protocole était une chose amusante, ces cerfs qui courbaient l'échine respectueusement, Pierre qui n'avait jamais eut l'occasion de se comporter en grand seigneur auparavant aimait ce sentiment de pouvoir que lui conférait sa position. Il avait attendu si longtemps pour faire valoir les droits de sa naissance qu'il se surprenait souvent à se complaire dans ce rôle et se délectait de la situation comme on se délectait de ce qu'on se privait trop longtemps. Ainsi elle dormait. Elle devait être éreintée par son combat contre lui, c'était normal après tout, il n'y était pas allé de main morte et il avait déchainé ses pouvoirs, d'ailleurs il devait aller se régénérer si il ne voulait pas voir ses pouvoirs flancher, dire qu'il était obligé de s'abaisser à ça pour conserver sa forme. Il avait plutôt intérêt à retrouver ce qu'il lui manquait de pouvoir sinon sa vie serait insupportable. Il apparût dans une salle ovale plongée dans le noir, cinq personnes enchaînée et en sang se tenaient là. Pierre les regarda, les cinq guerriers de Melusyne qui avait tenté d'interférer dans le combat un peu plus tôt. Il observa le premier, son oeil droit gonflé et ses mains aux ongles arrachés, il avait subit quelques traitements malencontreux avant d'arriver, Pierre posa sa main sur son crâne et aspira son énergie vitale, un cri échappa de la bouche de l'homme qui se tordit de douleur, puis il mourut et Pierre sentit une puissance qu'il connaissait bien s'écouler en lui. Puis il passât à la femme, blonde, ses cheveux courts et ses yeux saphirs, elles avait été rouée de coups, elle regarda le déchu avec dédain et s'empêcha de hurler jusqu'au bout, défiant Pierre avec courage. Puis les autres subirent le même sort, Pierre rayonnait à nouveau, il se sentait bien mieux. Puis il partit inspecter ses hommes sur le terrain d'entrainement. Il fallait savoir quels étaient leurs progrès et surtout il avait besoin de se dérouiller.

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Combien de temps dormit-elle ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Le soleil étaient néanmoins presque couchée, elle devait avoir dormit plusieurs heures. La première chose qui la frappa fut la douceur des draps et l’odeur de lavande qui s’en échappa. Immobile, elle ouvrit brusquement de grands yeux et redressa légèrement son aile pour entre-apercevoir la pièce. Elle était seule. Étonnant. Silencieusement, elle écarta complètement ses ailes de son champ de vision. Pas âme qui vive. Méfiante, elle attendit quelques minutes avant de se décider à s’étirer longuement tout en baillant. Elle se massa le haut du dos puis se redressa, tout en méditant sur la suite des opérations. Fuir. C’était une évidence. Mais pour aller où ? Elle n’était même pas sûr d’être encore sur Harmonia, ni même dans un des trois mondes. Elle se mit se ses deux jambes et traina les pieds jusqu’à la fenêtre en baillant à nouveau. Ce paysage ne lui disait strictement rien. En contre bas, une allée longeait le château. Plus loin, Valiane entendaient encore les bruits de combat. Une armée. Pierre était bel et bien en train de monter une armée. Quant à savoir quel serait son rôle exact dans l’histoire, ça, ça restait encore à déterminer.

Décidant qu’il était grand temps de se réveiller, la demoiselle se décida à s’échauffer quelque peu, juste de quoi maintenir la forme. Elle dut néanmoins rapidement abandonner l’idée. Ses blessures mettraient plusieurs jours à ne plus la faire souffrir. Elle constata aussi qu’elle avait probablement une ou deux côtes cassés. Rien de bien méchant en somme. Son corps aspirant seulement à un peu de repos. Logique. D’un haussement d’épaules l’ange noir se dirigea vers l’unique porte de sortie. L’idée de rester là et d’attendre lui traversa l’esprit. Mais un page avait probablement remarqué son réveil d’une manière ou d’une autre, Pierre était peut-être même déjà au courant. Se massant douloureusement une brulure plus vives que les autres à l’abdomen, elle posa sa main sur la poignée et ouvrit la porte. Ses yeux s’agrandir d’étonnement de découvrant un page qui l’attendait, patiemment, à juste derrière la porte.

« J’ai pris l’initiative de vous apporter des habits propres, le temps que les vôtres soient lavés et recousus. Une fois changé, attendez mon maître ici, il a été prévenu de votre réveil. »

Valiane resta songeuse l’espace d’une seconde puis prit la peine de s’inspecter. En effet, l’initiative de ce serviteur n’était pas bête. Après un bref merci, elle ne regarda même pas l’homme s’agenouiller et retourna dans sa chambre pour se changer. Elle garda bijoux, son foulard blanc, armes et objet personnel, laissant uniquement la robe et ses gants sur le lit. Celle que lui avait amenée le page était sans nul doute une robe de guerrière mais à l’allure féminine et élégante sans rien d’ostentatoire. Noir de la tête aux pieds, lacée étroitement dans le dos. Ses longues ailes noires restaient apparentes dans son dos, toujours pour se rassurer. La jeune fille en profita pour se recoiffer avec l’une de ses broches avant de finalement se décider à ressortir. Personne. Intriguée, elle hésita quelques peu sur sa décision puis se dit que, de toute façon, il finirait bien par la retrouver.

Commença alors la découverte surprenante et effrayante du château. Il était indéniable qu’il était superbe, magnifique même. Mais il planait dans l’air une odeur malsaine de mort et de chaos qu’elle ne parvenait à décrire. L’architecture ressemblait globalement à tous les châteaux. Elle n’eut pas trop de mal à repérer les cuisines, les salles de gardes et les hauts quartiers. Plus d’une fois elle échappa de justesse à un garde ou un serviteur. Il avait tous le regard dure, le visage fermé et austère. Tout était silencieux, vide et morne. L’ange noir avait envie de crier, de vider ses poumons pour s’assurer que le bruit parvenait encore à atteindre ce lieu étrange. Mais elle n’en fit rien, se déplaçant comme une petite sourit dans les sombres couloirs.

« Que fais-tu là ? »

Prise de court, l’ange noir fit disparaître ses ailes et sortit de l’ombre. Un garde. Elle venait de se faire bêtement prendre par un garde. Les yeux grands ouverts, elle l’observa de bas en haut sans piper un mot.

« Encore une gamine de cuisine c’est ça ? Et qui a volé une robe en plus ! Vient un opeu ici que je t’apprenne les bonnes manières ! À moins que tu ne préfères t’expliquer avec notre Maître ? »
« Je n’ai pas de maître »

La main du garde surgit comme un serpent, la happât à la gorge et la soulever dans les aires pour le plaqué au sol. Il faisait facilement plus de deux mètres.

« Moi c’est Boris. Je sens qu’on va s’amuser tous les deux ma jolie. »

Valiane tenta d’articuler un mot sans y parvenir. L’homme prenait appuis sur son cou, impossible de faire sortir le moindre son. Il posa sur le mur sur hallebarde tout un lançant un regard carnassier à la demoiselle. Lorsqu’il entreprit d’écarter une mèche de cheveux qui trainait sur le visage de Valiane avant de descendre sa main vers sa ceinture, Cette dernière ne se décida qu’à cette seconde. Avec des gestes vifs, elle lui cracha au visage avant e lui mordre la main et de projeter avec violence son genou dans son entre-jambes. Le garde la lâcha, elle atterrit au sol et s’écarta de quelques mètres.

« Sa tu vas me le payer petite peste. »

Ignorant la remarque, le peste en question s’empara de la hallebarde abandonnée et fouetta l’air au niveau du sol avec le manche. Le garde s’effondra dans un rugissement de colère.

« Crétin. »

Pierre para un coup puis son pied partit percuter l'abdomen d'un homme qui l'attaquait par derrière, son épée virevolta et le plat de la lame assomma un homme qui ne dut sa survit qu'à son casque. Une femme en tenue de cuir souple attaqua avec deux dagues, ses coups rapides forcèrent Pierre à reculer avant que son poing ne percute son visage et qu'elle s'écroule en lâchant du sang au passage. Un chevalier en armure noire réussit à désarmer Pierre qui frappa d'un geste vif la gorge de son adversaire qui suffoqua en portant les mains à son cou, un serviteur approcha et le combat prit fin d'un geste du déchu. Le serviteur annonça à voix basse le réveil de l'invité et Pierre partit alors en laissant ses hommes à leur entrainement. Ils n'étaient pas encore près et le jour ou les plus puissants passerait l'union approchait, il était inquiet, les taux de réussite du rituel était encore faible. Mais sans sacrifices on n'avait pas de résultats et Pierre voulait beaucoup de résultats. C'est ainsi que le déchu se dirigeât vers la chambre pour la trouver vide, petite ballade visiblement, il ferma les yeux et repéra la signature très puissante de son aura, elle avait visiblement reprit du poil de la bête, c'était tant mieux. Il traversa comme un éclair les couloirs et les escaliers pour se retrouver dans le même couloir qu'elle, il vit alors un soldat de sa garde s'approcher et se prendre une correction amplement méritée. Le déchu marcha donc vers Valiane en la regardant d'un air neutre, le temps des questions allait sans aucun doute venir.

-Boris hein? On ne traite pas mes invités comme ça. Vous allez mourir ce soir, profitez bien de cette dernière journée à vivre.

Le garde s'enfuit, il allait sans doute s'enfuir mais il serrait traqué en tué. Pierre n'aimait pas les insolents et les faibles d'esprits qui attaquaient les faibles sans raison. Le déchu tendit une main gantée vers le visage de Valiane et replaça la mèche dérangée par son garde, un sourire illumina son visage. Si seulement ça pouvait être aussi simple de recruter de bons éléments. Mais le destin lui mettait des bâtons dans les roues et il n'aimait pas ça. Mais après tout il avait bien des milliers d'années d'existence, qu'est ce que quelques années pouvaient y changer? Mais son impatience était puissante, plus de milles ans d'emprisonnement. Il allait leur faire payer au centuple.

-Excuser-le, cet incident ne se reproduira plus. Je peux vous aider madame?

Invité

Elle fixa Pierre en silence, s’accordant une seconde de réflexion. Que faire ? Lui renverser un seau d’eau sur la tête puis s’en aller en courant ? Charger dans le tas ? Se faire bien voir ? Demander pardon ? Se mettre à genoux ? L’assommer ? Lui cracher au visage ? Lui faire un crochepied avec la hallebarde qu’elle tenait toujours en main ? Le menacer ? Faire la causette ? L’ignorer ? Lui tirer les cheveux ? Lui lancer un sourire charmeur ? L’engueuler ? Lui ordonner de la libérer ? S’enfuir sans demander son reste ?

Autant de questions. Si peu de réponse. En moins de vingt-quatre heure ce type venait de transformer sa vie en cauchemar sans qu’il ne semble en éprouver le moindre remord. Qu’il crève et s’étouffe avec ses grands projets. Pourquoi était-elle là encore ? Ah oui, être sa championne. Prisonnière dans ce château pendant un mois. Et après ? La mort ? La libération ? La servitude ? Impossible à dire. Une seule chose était certaine, elle n’était plus maître de rien ici, pas même de sa propre vie. Tout dépendait de cet homme. Son bourreau, son chef de cellule, son gardien dans tous les sens du terme. En haussant des épaules la demoiselle se détourna de Pierre et s’élança à travers le couloir.

« Je n’aurais jamais crut dormir aussi bien dans un endroit aussi malfamé. Il y avait quoi dans le chocolat ? »

Ses pas étaient vifs et énergiques. Elle savait où elle voulait aller. Son idée était simple. Première à droite, à gauche, monter l’escalier, longer le couloir, petite porte de gauche, à moitié ouverte. La hallebarde à la main, l’ange noir ouvra brusquement la porte dans un grand fracas. Son regard s’anima en découvrant ce qu’elle était venu chercher. Une bande d’abrutis à moitié endormi qui n’avait même pas été capable de l’entendre venir. Un sourire mauvais se peignit sur le visage de la demoiselle. Une salle de garde. Ils étaient quatre. Quatre soldats harnachés d’armures sombres, avachis sur une misérable table en bois. Deux jouaient aux cartes, un troisième astiquait la lame de son épée pendant que le quatrième dormait. Ils étaient mous, amorphes. L’entrée fracassante de Valiane avait fait lever un sourcil à deux d’entre eux. Un troisième eut la présence d’esprit de se redresser en ouvrant la bouche et le dernier continua de ronfler.

La demoiselle grimpa sur l’endormi et escalada son ventre pour atteindre le porte hallebarde. Sans un regard pour le trois autres, elle remit la hallebarde à sa place tout en s’emparant de l’épée de l’endormi. Elle menaça les gardes éveillés et leva à son tour un sourcil. De dégoût, elle cracha au sol avant de planter avec force la lame dans la table. Pour finir, elle se retourna vers Pierre et lui lança un regard assassin.

« On est où ici ? C’est qui tous ses abrutis qui ne se valent pas mieux les uns que les autres ? C’est ça que je dois diriger ? Je ne vous connaissais un côté humoristique. Même pas capable de retenir une femme ! Ils sont mous, gros et gras. Vous les nourrissez trop, ils s’engraissent et perdent leurs réflexes ! »

Piqué au vif, les trois comparses se redressèrent et réveillèrent leur quatrième compagnon. Les yeux passaient alternativement de Valiane à Pierre, sans comprendre. La remarque de cette dernière leur tirèrent un grognement mais eurent assez d’intelligence pour ne pas se jeter sur elle.

« Un mois. Un mois. Ais-je mon mot à dire dans l’histoire ? Je suppose que non. Et qu’allez-vous faire pendant un mois ? Tenter de me convaincre ? Je suis curieuse de voir ça. En tous cas c’est mal partis avec en voyant cette bande d’abrutis ! »

Tiens donc? Pas de questions? Étrange pour une mortelle d'habitude si prompte à poser des questions et à discuter, elle se contenta d'avancer jusqu'à l'armurerie ou les gardes ronflaient comme d'habitude, ils n'eurent pas le temps de comprendre ce qu'il leur arrivait car la furie était déchaînée et elle hurlait à tout va, les gardes crurent à une folle mais le regard lourd de sens de Pierre leur fit comprendre qu'ils n'avaient pas intérêt à lever le petit doigt. Le déchu la laissa finir son discours sans broncher, elle avait raison après tout, mais elle avait aussi tort, oui elle avait tort de sous-estimer ainsi son armée, les gardes n'avaient pas grande utilité à part donner un style à l'endroit, la véritable armée se trouvait loin de là, en pleine manœuvre, les chevaliers de l'apocalypse contre une armée de faibles armés jusqu'au dents dans une lutte à mort, leurs pouvoirs grandissait mais ils étaient encore si peu nombreux. le reste de son armée n'était pas encore assez forte malgré les années d'évolutions gagnés grâce à l'accélération du temps dans ce monde. Pierre se demandait si il n'allait pas encore tout accélérer pour gagner du temps, les puissants se multipliaient sur Harmonia mais pas ici, la courbe n'était pas assez croissante à son gout et il se devait d'opposer une véritable force de frappe à Melu et ses guerriers.

-Tu as tout à fait raison, cette bande d'incapable ne pourrait jamais envahir Harmonia, Umbra et Lucina si je les envoyait demain à l'attaque. C'est là que tu entre en jeu, ton but et de leur montrer comment on se bat, de les motiver, de les passer à tabac si besoin est. Mais je ne demande pas de partir au combat à la tête de ce ramassis d'incapables. Tu aura sous tes ordres directs les chevaliers de l'apocalypse, mes combattants d'élite. Stern?

Un homme surgit alors des ombres derrière Valiane, il portait une armure de plate noire et son casque était orné d'un masque représentant un visage impassible, il mit genoux à terre,, son épée racla le sol et son bouclier noir sembla absorber la lumière alentour.

-Madame, je suis Stern, pour vous servir.
-Voici donc Stern, le dernier élu qui à survécu à l'union, tu devra y passer aussi si tu veux officiellement commander mes armées, tout mes chevaliers de l'apocalypse subissent se rituel trop souvent mortel. il serra à ton service durant ce mois, si tu a des questions auquel ils peut te répondre il le fera. Sinon je suis celui à qui tu doit t'adresser. Il te présentera aux chevaliers demain matin dés leur retour. Il a mon entière confiance et il est très loyal. J'espère que vous vous entendrez bien.

Invité

Valiane resta immobile en croisant les bras. Stern était agenouillé à ses côtés, elle ne daigna même pas l’observer. Il n’était qu’un serviteur, pas plus respectable que les pages qui l’avait soigné. Des imbéciles qui s’étaient mis de gré ou de force sous les ordres de Pierre. Ils étaient soit fous, soit trop effrayés pour tenir tête à Pierre. Dans les deux cas, ils ne méritaient pas que Valiane s’attarde sur eux. Elle prit néanmoins la peine de lui lancer une remarque sèche, acide.

« Mademoiselle, on dit mademoiselle. Ma Dame à la limite. »

Avec des gestes lents, elle s’empara de son étui en cuire et en sortit une nouvelle cigarette qu’elle porta à ses lèvres et alluma. Le goût familier de la nicotine dans sa gorge détendit ses visages et ses yeux reprirent un air plus sévère et moins agressif. Les quatre gardes s’écartèrent pour la laissèrent passer alors qu’elle rejoignit Pierre à la porte.

« Tu entres en jeu…tu auras sous tes ordres…Je rêve ou vous utilisez le présent et le futur simple ? Ma réponse reste la même : allez vous faire foutre. Je n’ai même pas envie de savoir ce que c’est que cette histoire d’union. J’estime m’être assez battue pour un bout de temps. Vos caresses ne sont pas celle que l’on oublie rapidement. « Si je veux commander vos armées ». Ce petit Stern à l’allure de parfait assassin vicieux et profiteur me semble plus à même que moi pour remplir le rôle. Je n’ai ni besoin d’une nounou, ni d’un garde du corps. Je suis parfaitement capable de trouver la porte de sortie seule. Alors gardez votre chien en laisse et allez voir ailleurs si j’y suis. J’ai autre chose à faire que de subir je ne sais quel test pour votre secte d’illuminés. Je vais d’ailleurs commencer par retourner aux cuisines, j’y ai vu un ragoût qui mérite amplement le détour. »

Elle contourna Pierre et s’élança à nouveau dans les couloirs, avec le secret espoir que les deux autres ne la suivaient pas. Tout en marchant elle se massa les épaules pour tenter de dénouer ses muscles endolori. Demain. Il voulait qu’elle se batte demain aux premières lueurs de l’aube. Certes, il n’avait pas utilisé le verbe « se battre ». Mais elle doutait que ce test ne soit qu’une simple partie de scrabble. Elle déambula un peu plus longtemps que prévu dans le château, parvenant par trois fois à ce perdre dans les entrailles de ce dernier. Pestant contre sa mauvaise mémoire, elle repéra finalement les cuisines à l’odeur et entra dedans en salivant mentalement. Une cuisinière s’approcha rapidement d’elle devinant à son allure qu’elle n’avait pas affaires à n’importe qui.

« Que puis-je faire pour vous ? »
« Si c’est bien de ragoût que je vois sur le feu, je crois que je serais prêt à damné mon âme pour en avoir un bol, il sent divinement bon. »

La cuisinière hocha de la tête et revint rapidement avec un bol et une grosse miche de pain. Valiane s’assit sur la table centrale, remercia la cuisinière qui retourna à son travail. L’ange noir débuta son repas, savourant dans un soupir d’aise la viande chaude et juteuse qui fondait dans sa bouche. Elle trempa son pain dans le jus, et alla jusqu’à se lécher le bout des doigts. Entre deux bouchées, elle éleva la voix, certaine que Pierre n’était pas loin derrière elle.

« Au moins la nourriture me semble parfaitement satisfaisante. Mais vous n’avez toujours pas répondu à ma question : comment allez-vous me convaincre de rejoindre vos rangs ? Pas avec ce stupide test j'espère? Car dans ce cas il faudra commencer par me convaincre d'y participer. »

Elle ne comprenait apparemment pas. En même temps elle n'était qu'une mortelle et elle avait beaucoup à apprendre. Stern n'émit pas le moindre son en resta genoux à terre, attendant patiemment, il était jeune, une vingtaine d'année, une des recrues les plus prometteuses, Pierre le gardait toujours à portée de main, un vrai diable lors des combats, agiles et rapide tout en restant puissant, fracassant parfois un adversaire d'un unique coup de bouclier, un cadeau de Pierre, il absorbait les sorts de lumière qui le touchaient et lui donnait un regain d'énergie. Pierre lui sourit quand Valiane partit, il percevait la rage bouillonnante du guerrier qui voulait faire ravaler à Valianne ses paroles insolentes envers son maître. Pierre s'avança et se plaça à ses côtés. Il aurait bien voulus être chef des armées, mais il n'était pas assez fort et il était bien trop batailleur, il aurait mené les chevaliers à leur perte en les menant dans des actions suicidaires, il était l'un des plus fanatiques, ignorant les pires blessures et hurlant le nom de son dieu avant de se lancer à nouveau dans la mêlée. L'un de ses meilleurs soldat et un des plus dévoués.

-Tu a tes ordres, accompagne là, elle finira par accepter ta présence, elle a accepté la mienne après tout, je vais rejoindre les autres. Garde ton calme surtout, je ne veux pas perdre le moindre de mes chevaliers.
-Comme bon vous semblera monseigneur.

Stern descendit les marches en direction des cuisines, il entendit alors Valiane qui semblait s'adresser à son maître, il fronça les sourcils derrière son masque et avança le visage impassible de son casque cachant ses traits.

-Qui a parlé d'un test obligatoire ma Dame? L'Union est un choix, pas une obligation, seul les meilleurs peuvent espérer réussir, mais je dois avouer que c'est surprenant de devoir affronter un ennemi qui ne peut se vaincre de façon conventionnelle. Mais j'en dit déjà trop. D'où venez-vous? De l'autre monde je parie, les gens là-bas n'ont pas vraiment connaissance de mon maître et donc seul une personne venant de là-bas pourrait le traiter ainsi, mais seul quelqu'un de très important pourrait l'insulter sans en subir les conséquences. Et je n'ai rien d'un assassin, je suis un guerrier, ou plutôt un chevalier de l'apocalypse symbole vivant de la puissance de mon maître.

Invité

Valiane s’arrêta entre deux bouchées. Son cerveau sembla réfléchir une seconde aux paroles de Stern. Il était derrière elle, il ne pouvait la voir. Un sourire radieux apparut sur son visage. Elle sentait qu’elle allait bien s’amuser avec ce coco. Dans un geste très théâtrale, elle se retourna en se redressant, son bol à la main. D’un mouvement très sûr du poignet elle lança le bol sur le masque du guerrier avant de lui tirer la langue avec ostentation.

« Oui ! Je viens de l’autre monde ! Et tu sais quoi ? J’en suis fière ! En voyant votre tête d’attardés à tous, j’en viens à me dire que je dois être dans un asile ici. On t’a déjà appris à sourire mon coco ? Nan parce que c’est pas parce qu’on est un chevalier de l’Apocalypse qu’il est interdit de rire, rassure-moi. On dirait que tu as avalé un manche à balai par en bas. »

Valiane s’enfonça dans les cuisines, à la recherche d’un nouveau projectile. Son choix se posa rapidement sur une marmite de belle taille. De la soupe. Souriant toujours de plus belle, elle s’empara du manche de l’objet et le projeta avec force sur Stern.

« Laisse-moi deviner…À voir ton air suffisant et ton attitude méprisante envers moi je suis convaincue que tu sais ce que ton Maître veut faire de moi. Et t’es jaloux hein ? Ne le nie pas, ça se lis dans tes yeux. Et tu sais quoi ? Moi j’en ai rien à caler, je te l’offre le titre de champion ! Et de bon cœur ! On pourrait devenir copain…Tu fais tout pour convaincre ton maître de me relâcher et tu prends ma place. Quant à ce test, « l’Union » comme vous l’appelez, explique-moi comment Pierre va me le faire passer si ce n’est pas obligatoire et que je ne veux pas le passer ? »

La demoiselle continua d’avancer à pas vif dans la cuisine, à la recherche d’on- ne-sait-quoi. Ce type était beaucoup trop coincé à son goût. Il fallait absolument qu’elle lui apprenne deux ou trois trucs. Il avait certainement reçu l’ordre de ne pas la tuer, même peut-être de ne pas la blesser et de prendre soin d’elle. Elle avait donc un chevalier de l’Apocalypse à ses pieds prêt à céder à tous ses caprices. D’impatience, la demoiselle se frotta les mains. Elle allait s’éclater. C’était le mot. Si le programme s’annonçait aussi intéressant pour le reste du mois Valiane dut admettre qu’elle resterait bien un mois de plus.

Son regard s’éveilla brusquement sur ce qu’elle cherchait. Elle s’empara d’un essuie de vaisselle puis se jeta sur une broche posée sur le feu. D’un geste impériale, elle se retourna vers Stern en brandissant fièrement son arme improvisée. Une dinde y était embrochée. Les cuisiniers, surpris, s’écartèrent d’elle alors qu’elle s’approchait à pas lents du chevalier. Le plus cocasse, c’était que ce dernier avait plus que probablement remarqué le deux katanas accroché à la ceinture de la demoiselle. C’était donc du n’importe quoi. Elle plongea son regard dans le sien, et morda dans la volaille.

« Cuite à point ! Je propose d’aller droit au but. Tu me prends pour une arriviste, une gamine qui te chauffe la place qui te vas de droit. Peut-être même me crois-tu incapable de me battre. Tu estimes que j’ai beaucoup de choses à apprendre, à commencer par le respect envers ton maître. Exact ? À nouveau je vais t’en apprendre une bien bonne mon coco : toi aussi t’as beaucoup de chose à apprendre. Oooh, je ne juge pas tes compétences au combat, je suis sûr qu’elles sont excellentes. Je pense plutôt que tu as fameusement besoin d’être décoincer, il faut que je t’enlève cette olive entre les fesses. Mais je ne promets pas que se sera agréable. »

Valiane lui tira à nouveau la langue, juste pour le provoquer un peu plus.

« Prêt ? »

Ainsi elle le prenait pour un arriviste, un méprisable cloporte qui ne faisait qu'envier les honneurs et rodait autour des autres tel un charognard. Il était un chevalier de l'apocalypse, un puissant guerrier et un fin bretteur, il l'observa alors qu'elle faisait tout pour le mettre hors de lui, la glace et l'impassible masque du calme accueillit chacune de ses attaques verbales, elle le connaissait mal si elle pensait qu'il était prêt à tout pour prendre sa place, il savait que son maître le pensait bien trop emporté et pas assez calme pour diriger les chevaliers au combat. Il avait montré qu'il était capable de rentrer facilement dans une rage meurtrière durant l'union. Son maître était tout pour lui, il était un guide, un symbole et un modèle. Il était un dieu qui dispensait ses dons aux meilleurs, à ceux qui le méritait, qu'avait fait cette femme pour mériter l'attention de son maître, il voulait le savoir. Elle était têtue, apparemment pas très décidée à coopérer et elle méprisait son maître et ses créations. elle méritait une petite leçon mais Son maître le lui avait interdit, il devait se maîtriser. Toutefois l'étrangère y allait très fort, elle le provoquait avec habilité, elle titillait les points sensibles, une véritable professionnelle dans son genre. Puis elle brandit une dinde comme une arme et laissa entendre son envie de duel, ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

-Les chevaliers de l'apocalypse se doivent d'être irréprochables ma Dame, je n'y puis rien si je suis si sérieux mais j'obéit au code à la lettre. Et même si je pense que je serrait sans aucun doute mieux à votre place mon maître en pense autrement, que puis-je y faire?

Stern ne quitta pas son ton neutre mais il mourrait d'envie d'en découdre, après tout il devait veiller sur son hôte et accéder à ses exigences, et le combat était une de ces exigences. Le guerrier tira son épée du fourreau et passa son bouclier à son bras, il n'aimait pas vraiment l'idée se battre contre l'invitée de son maître mais peut être qu'elle cesserait de l'embêter après cela, d'un geste il fit sortir le personnel. Le chevalier s'inclina respectueusement et chargeât, son épée effectuant des arcs de cercles gracieux et mortels, il cherchait à chacun de ses coups à désarmer son adversaire. Puis un coup de bouclier visant le thorax finit son enchaînement, le chevalier se recula de quelques pas et se mit en garde.

Invité

Valiane sourit, ravie que ses piques aient éteint leur cible. Elle tenait toujours fièrement sa broche, avec autant de fierté qu’un bretteur tiendrait son fleuret. Elle avait en face d’elle le parfait soldat fidèle à son maître. Rien d’étonnant dès lors à ce qu’il s’offusque de son manque de respect envers ce dernier. Lorsqu’il lui chargea dessus, Valiane accueillit non sans difficulté son attaque. Une broche était peut-être une arme impressionnante, mais peu pratique et difficilement manipulable. La dinde éclata rapidement en morceau, s’éparpillant un peu partout autour d’eux. Distraite, la demoiselle ne vit pas venir le coup au thorax et en eut le souffle coupé. Elle préféra rompre le combat, plutôt que de risquer de s’embrocher toute seule avec son arme. Elle renversa sur son passage un énorme sac de patates, le temps pour elle d’enrouler l’essuie de vaisselle autour de la broche, de la tremper dans l’huile et de l’enflammer dans la cheminée. Le combat devenait plus équitable. Avec d’amples mouvements du bras, elle força son adversaire à garder ses distances tout en s’emparant d’une pomme et en croquant dedans avec avidité.

Valiane escalada une table et la traversa dans sa longueur, ne se privant pas, au passage, de tout renverser pour ne pas faciliter la tâche de son poursuivant. Parvenue au bout de la table elle se retourna au projeta avec violence sa broche enflammée sur Stern. L’ange noir profita de cette diversion pour sauter à terre en dégainant ses deux katanas après avoir jeté sa pomme. Faisant à nouveau face à Stern, elle l’observa longuement, reprenant cette fois son air sérieux et rebelle en même temps.

« Tu te poses autant de question que je m’en pose, ça se lit dans ses yeux. Donnant donnant ça te vas ? Je propose de commencer : je me nomme Valiane Adès Paymon Sytry De Trelhnor, ange noir, tutrice de l’Ordre Nouveau, une guilde qui a fait alliance avec Anoth. Pierre et moi nous sommes rencontrés par hasard. Il est persuadé que je suis sa nouvelle championne, une future légende ou quelque chose du genre. Son souci est, que moi, je ne suis pas d’accord. Je refuse le destin que me prédestine. Il alors décidé de m’emmener ici. »

Valiane s’élança sur son adversaire, fouettant l’air avec habilité pour forcer son adversaire à parer sans pouvoir attaquer. Attaque, parade, offensive, contre-offensive…l’échange dura quelques minutes avant que la jeune fille ne dusse rompre le combat. La brulure à son abdomen continuait de la faire souffrir, le poison de Pierre n’avait pas finit de faire son effet. Elle tira la grimace tout en respirant bruyamment. Son adversaire était bien plus puissant physiquement qu’elle. Mais il manquait cruellement…d’imagination. Ses attaques était directement tiré des livres des maîtres bretteurs, Valiane en reconnaissait la plupart. Rien de nouveau, rien d’imprévu ou de créer dans l’action. C’était déprimant.

« Á toi de m’expliquer…Où sommes-nous ici ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire de chevaliers de l’apocalypse ? Et l’Union ? Pourquoi Pierre a-t-il absolument besoin d’un champion ? Pour quand a-t-il prévu l’attaque ? Combien d’hommes a-t-il ? Qui a-t-il en dehors de ce château ? »

Valiane avait encore des dizaines et des dizaines de question mais se força à réduire le nombre à l’essentiel.

Elle se battait bien mais Stern avait derrière lui pas mal d'entraînement et il était capable de ne pas se déconcentrer en plein combat, Il envoya la broche enflammée voler dans les airs et riposta par un coup de bouclier qui rencontra la contre-attaque fulgurante de l'ange noir qui avait sorti ses dagues. Le guerrier ne se démonta pas et para avec patience, puis vint la faille, il attaqua alors avec ardeur et rage. Ses coups rencontrèrent un barrage de lame mais il ne lâchait pas aussi facilement, lorsque l'ange noir reprit le dessus il se remit en position défensive et attendit patiemment le bon moment pour sa contre attaque. L'échange dura quelques temps avant que son adversaire ne prenne ses distances, visiblement troublé par quelque chose. Le valeureux guerrier s'attendit à un coup fourré mais elle lui posa des questions après s'être présentée.

-Vous êtes sur les terres créées par mon maître, vous en doutiez? Les chevaliers de l'apocalypse son l'élite de l'armée noire qui sert notre maître. L'Union est tout simplement l'épreuve qui permet au chevaliers de l'apocalypse d'être, certains meurent, d'autres vivent. je ne peux en dire plus. Si Pierre à besoin d'un champion c'est par ce que c'est écrit qu'il ne pourra vaincre sans lui. Il n'a pas encore prévu d'attaque en raison de la faiblesse de ses troupes et je ne sait as le nombre exact de soldats dont nous disposons mais nous avons un camps au nord d'ici qui s'étend sur plusieurs hectar. et en dehors du château il y a la réplique de Umbra mais en plus... chaotique.

Stern tomba le masque et laissa choir son bouclier, il se mit en garde.

-Et puisque nous en somme au présentations, je suis Stern Alquin, humain, membre des chevaliers de l'apocalypse, l'armée qui déferlera sur le mondes pour les détruire.

*.:'APOCALYPSE':.* [Pv Pierrot] - Page 2 Guerrier-1637454102

*.:'APOCALYPSE':.* [Pv Pierrot] - Page 2 Guerrier-1637454102

(Stern)

Invité

Valiane l’observa en silence en penchant la tête sur le côté, comme à son habitude. Il était un maître en escrime, elle ne tiendrait plus longtemps s’ils devaient continuer à se battre. Ses propos la confortèrent dans l’idée que c’était un fanatique dangereux et puissant. Un serviteur parfait. Mais pas un chef d’armée. Pierre avait raison. Si tous les chevaliers de l’apocalypse étaient comme lui, le spectacle s’annonçait joyeux. Même s’ils n’étaient qu’une vingtaine, lâché sur Harmonia, ils causeraient plus de dégâts que n’importe quelle catastrophes naturelles, fut-ce une tornade. Et c’est ça que pierre voulait qu’elle dirige ? Un sentiment d’horreur s’empara d’elle, le temps pour elle de charger à nouveau sur son adversaire. Il l’accueillit avec perfection, la demoiselle sentit la lame frôler son cou de peu. Elle tenta de rattraper le coup, de glisser sous lui pour l’atteindre par derrière. Ce mouvement inhabituel particulièrement osé tira sur les mauvais muscles au mauvais moment. Valiane glapit, dérapa, glissa, se rattrapa de justesse et évita une dernière attaque de son adversaire. Tout en maudissant intérieurement sa faiblesse, elle massa son épaule meurtrie. Quelques points de sutures avaient sautés, elle avait jouée l’imprudente. La poison l’affaiblissait et l’empêchait d’user pleinement de ses capacités. Elle rompt le combat pour la deuxième fois et recula derrière une table.

« Si je comprends bien…Si je réussis l’Union, je deviendrais à mon tour un chevalier de l’Apocalypse ? C’est ça qu’est t’es en train de m’expliquer ? Et ton maître veut que je dirige ces chevaliers ? Moi, une simple mortelle pas même capable de te tenir tête avec honneur ? Jamais. »

La jeune fille rangea une de ses lames et s’empara d’une nectarine qui trainait sur la table. Elle mordit dedans à pleine dents, léchant avec bonheur le jus qui s’en échappait. Elle ne prenait pas réellement ce combat au sérieux. Stern était dans l’état actuel des choses plus puissant qu’elle, c’était certain. Mais il ne pouvait pas la toucher, elle en mettrait sa main au feu. Cette obligation devait le rendre malade. Lange noir s’assit et tenta de reprendre son souffle. Elle était mortelle, faible. C’est quelques heures de repos n’effaçait pas son combat violent avec un esprit.

« Un mois…Un mois à rester dans cette baraque de fous en compagnie de fanatiques comme toi qui s’imaginent un jour détruire ce monde qui est le mien. Pourquoi vous rejoindrais-je ? Pourquoi accepterais-je de détruire ma propre patrie ? De détruire tout ce que j’ai toujours connu ? Ton maître à un compte à régler, pas moi. Ce monde le plaît, c’est le mien et le seul que je possède. Où puis-je aller d’autre ? Ma place est là-bas. Pas ici. Je persiste à la croire. »

Les yeux de Valiane étaient loin, bien loin de ce château. Une bouffée de nostalgie lui monta à la gorge. Un soubresaut de colère mêlé de désespoir l’envahit. D’un geste violent, elle renversa tout ce qu’il se trouvait sur la table avant de la retourner. À nouveau elle grimaça et se frotta le ventre. Elle ne mesurait pas les conséquences de ses gestes. Elle avait l’impression d’avoir un collier électrique au cou, quelque chose qui lui rappelait à chaque instant qu’elle n’était ici qu’une invitée.

« Existe-t-il quelque chose qui puisse apaiser mes brûlures ? Les serviteurs m’ont soigné au mieux mais la douleur du poison de ton maître est toujours là. Ça me lance un peu partout. »

Elle avait subit une sévère raclée de la part de son maître ce qui expliquait son apparente maladresse. Stern se devait donc de faire attention car il serrait responsable de tout ce qui lui arriverait, il mit son épée au fourreau mais garda une main sur la poignée au cas où. Tant de questions devaient se bousculer dans l'esprit de la femme, des questions qui ne se posaient pas ici, des questions sacrilèges et dont les réponses étaient évidente. Pierre était un dieu marchant parmi les mortels, leur créateur, celui à qui ils devaient loyauté et reconnaissance. Elle, cette Valiane, elle remettait en doute tout ça. Pierre était sévère mais juste, il donnait au méritants et prenait à ceux qui ne valait pas la peine vivre, "la force est le moteur de l'existence" disait le livre saint, et Valiane représentait cette force aux yeux de son maître. il avait utilisé son poison sur elle, elle avait dut lui donner du fil à retordre, elle avait dut se montrer au delà de toute espérance, c'était une femme très forte et très puissante qui pouvait le balayer en un rien de temps dans son état normal.

-Nous ne cherchons pas à détruire votre monde mais à détruire les esprits, malheureusement on ne peut les affaiblir qu'en détruisant leurs créations. Notre maître nous guide à chaque seconde de nos vies. L'Union peut faire de vous bien plus qu'un chevalier de l'apocalypse, il peut faire de vous un Dieu. Mais Personne n'a franchit la seconde étape de l'Union jusqu'à présent. La première est suffisamment éprouvante. Quand à vos brûlures, les serviteurs ont quantité d'onguents qui vous soulagerons.

Stern posa une main amicale sur l'épaule de Valiane, Il avait aussi souffert durant l'Union, une douleur encore plus puissante que toutes les entailles et les plaies, il avait combattu et avait à grand peine surpassé l'épreuve, il était devenu si puissant, si fort, il pouvait battre n'importe lequel de ses camarades au sabres, il avait reçu le don de son dieu. Il inspira avec fierté, il aimait sa vie, il aimait se battre dans un but noble, il aimait vivre sous les préceptes de Pierre, "J'adore ce job." disait-il souvent.

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Un Dieu. Valiane prit le temps de réfléchir plus sérieusement à la question…Un Dieu. Cette…Union…était donc plus qu’un test. Elle apportait aussi de la puissance, voir beaucoup de puissance. Ses pensées dérivèrent une seconde vers Adès. Elle connaissait d’avance ce qu’il lui dirait de faire. C’était tellement évident. Mais il n’était pas là. C’était à elle seule d’en décider. La jeune fille refit le point. 1) Les trois mondes sont dirigés par deux esprits, les Esprits Créateurs. 2) Ils viennent d’un autre monde où se trouvent d’autres esprits. 3) Certains de ses autres esprits, Pierre et Anoth, veulent conquérir les trois mondes pour se venger des Esprits Créateurs. Jusque là, c’était simple. 4) Ses Nouveaux esprits, les Esprits Déchus, sont des serviteurs du Chaos. 5) Ils ne sont visiblement pas d’accord sur tout et ont des visions d’esprit fort différentes. 6) Elle avait pactisé avec Anoth. 7) Pierre la vouait comme championne après l’avoir honteusement enlevé. 8 ) Elle donnerait tout pour être aux cotés de Saladin. 9) C’était une histoire de fous.

« Tu m’excuseras j’ai besoin de prendre l’air. »

La jeune fille se redressa et sortit de la cuisine en remettant sa seconde lame à son fourreau. En sortant elle croisa un serviteur il demanda d’aller chercher de quoi la soigner. Ce dernier s’inclina repartit sans un mot. Valiane s’en alla dans la direction opposée, supposant qu’elle trouverait au centre du château un jardin, une cours ou du moins, un espace aéré. Après quelques recherches infructueuse, la demoiselle trouva enfin se qu’elle cherchait : une petit cours entourée de piliers finement sculptés, d’allure sinistre. Sans faire attention à la décoration douteuse, elle s’assit sur un banc et s’alluma une nouvelle cigarette. Il faisait déjà presque nuit.

« J’accepte de rencontrer tes semblables demain. Par pure curiosité scientifique. »

C’est à cet instant que le serviteur réapparu, amenant avec lui un linge humide et un onguent. L’ange noir délassa suffisamment sa robe pour qu’il puisse nettoyer et soigner ses épaules. Le contact froid du linge l’a fit frissonner imperceptiblement. Alors que le page la soignait, elle médita encore quelques secondes sur son sort. L’Union lui permettrait de devenir peut-être un chevalier de l’Apocalypse, tout le contraire de ce qu’elle avait toujours voulu être. D’un autre côté…si devenir un chevalier lui apportait de nouvelles connaissances et un nouveau pouvoir…Pourquoi pas ? Elle pourrait d’autant mieux défendre ce à quoi elle tenait, à commencer par Harmonia. Ce serait utiliser les armes de l’adversaire contre lui-même. Tout en sachant qu’il ne fallait pas prendre les chevaliers pour des imbéciles. Ils pourraient à tout moment découvrir la supercherie et le lui faire payer. C’était une question délicate qui méritait réflexion. En attendant elle garderait ses positions fasse à Stern. Un aussi brusque changement d’attitude lui mettrait plus que certainement la puce à l’oreille.

« Á part le prestige, que vous apporte le titre de « chevaliers de l’Apocalypse » ? Êtes-vous tenu d’être toujours unis ? Est-ce juste un rang ? »

La demoiselle se décida de se renseigner au maximum, c’étaient autant de cartes dans sa main.

Le guerrier alla ramasser son attirail et le remit en place tout en suivant sa "protégée" qui semblait chercher quelque chose, Stern garda le silence, il n'avait pas à l'aider si elle ne réclamait pas d'aide. Puis elle trouva une cour qui sembla lui convenir et alla s'assoir sur un banc, elle fuma un de ces tubes qui dégageait de la fumée et qui semblait la détendre, la nuit tombait et les constellations apparurent, c'était là que le destin et le passé étaient écrits, l'heure approchait où la constellation du guerrier effacerait la constellation du créateur dans un mouvement fluide et parfaitement organisée. Stern murmura une prière crépusculaire et remercia Pierre de lui avoir donné une journée de plus à vivre. C'était l'usage en ces lieux et toutes les personnes imitèrent peu à peu Stern. Le guerrier regarda la femme qui virait de bord de façon surprenante, elle semblait soudain bien intéressée. Stern se méfiait mais il obéissait aux ordres malgré tout. Il hocha la tête et joua le pommeau de son épée en parcourant les signes qui la parcourait, il n'aimait pas devoir obéir à cette femme aussi respectable soit-elle, mais après tout elle s'habituait à se présence comme l'avait prédit son maître non? Le chevalier releva la tête.

-Nos droits sont innombrables, nous gagnons un pourcentage des terres conquises et nous avons les premiers choix dans le butin par exemple, nous commandons aux autres soldats aussi. Notre unité est unique, nous pouvons prévoir nos mouvements et travailler de concert avec une grande facilité grâce à l'Union. Nous sommes connectés entre nous de façon mentale et nous sommes sans égal en ce qui concerne le travail de groupe tout en restant forts en solo, nous représentons un ordre, un cercle restreint rassemblant l'élite, notre "chef" actuel et le premier uni, un homme du nom de Marg Amän. Il est le premier à avoir dompté l'Union et celui qui a ouvert la voie aux autres. Il est notre chef spirituel mais il refuse de nous diriger. La place est vacante est Pierre la refuse à tout ceux qui s'y essaient.

Le guerrier observa ensuite le serviteur qui applique de façon experte l'onguent sur l'ange noir, Stern concevait une certaine admiration pour elle, si belle, si forte. Elle était libre aussi. Elle vivait loin des tracas qui agitaient sans cesse les chevaliers de l'apocalypse. Les plans de bataille se préparaient, les armées étaient équipées et s'entrainaient chaque jours mais cela ne suffisait pas, il leur fallait un symbole, et ce symbole c'était elle.

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Sans rien laisser paraître, Valiane analysait Stern des pieds à la tête. Aucun de ses gestes ne lui échappait, pas même sa main qui parcourait distraitement le pommeau de son épée. Tout dans son attitude la confortait dans une seule idée : elle avait en face d’elle un fanatique. Une machine à tuer qui éprouvait une vénération dangereusement puissante envers Pierre. Comment ce dernier était-il parvenu à ce qu’un chevalier aussi puissant que Stern, soit prêt à vendre son âme pour lui ? C’était bien plus que du respect ou de la dévotion. Valiane sentait que c’était beaucoup plus profond. Comme si la raison même d’exister du chevalier se résumait à l’esprit. Comme si sa vie perdait tout son sens dès que Pierre n’existait plus. Si tous les chevaliers de l’Apocalypse étaient comme lui Harmonia devait se préparer à un affrontement terrible. Et ce, même s’ils étaient peu nombreux.

L’homme reprit la parole, d’une voix emplie d’une passion surprenante. La vie qu’il menait lui plaisait, c’était évident. Mais malgré toutes ces belles phrases Valiane ne retint que difficilement une grimace d’horreur. Ainsi donc c’était vrai. Si elle parvenait à passer l’Union…Elle serait « unis » à eux, elle ne formerait plus qu’un avec eux. Jamais. Cela ne devait jamais arriver. Elle se ferait engloutir par la masse, ils parviendraient sans mal à la faire flancher dans les ténèbres. Il était déjà assez difficile de résister à sa propre conscience alors si d’autres se mêlaient au jeu…Elle deviendrait un monstre. Comme eux. En dix fois plus puissante. Jamais. Jamais. Jamais. JAMAIS ! Plutôt mourir. Échouer à ce test était probablement puni de la peine de mort. Valiane n’acceptait aucune des deux solutions, elle devait tout faire pour éviter de participer à l’Union. Ils avaient tous beau dire que ce n’était pas obligatoire, l’ange noire restait septique. S’ils parvenaient néanmoins à la forcer,… Sa décision était prise. C’était sa vie ou celle des centaines d’habitants d’Harmonia qu’elle allait tuer. Voir plus. Et croire qu’elle parviendrait à résister à des centaines de chevaliers étaient de la folie furieuse.

Ses yeux se posèrent sur Stern, alors qu’elle gardait un visage accueillant et innocent. Ne pas se laisser aller, il ne fallait surtout pas se laisser aller. Le serviteur termina enfin de la soigner. Elle le remercia et prit soin de garder le baume avant de le laisser partir. D’un geste nerveux elle écrasa sa cigarette sur le banc avant de faire disparaître le mégot dans une petite explosion d’arcane.

« Merci d’avoir éclaircis certains points obscure pour moi. Je vais maintenant retourner me coucher. Il se fait tard et je souhaite être en forme pour rencontrer tes « collègues ». Il y néanmoins un dernier détail que j’aimerais régler avec toi. »

Sans le laisser répondre ou réagir, la demoiselle se jeta sur lui en déployant ses ailes. Ces gestes n’étaient pas agressifs mais nets, et précis. En quelques battements d’ailes souples et puissants elle s’éleva rapidement dans les aires en tenant Stern par le collet. S’il était assez intelligent, il ne tenterait pas trop de bouger, au risque de faire une chute de plus de cent mètres. En quelques secondes Valiane l’emmena toucher les nuages et voir les paysage qui s’étendait à ses yeux. Le spectacle lui coupa le souffle, elle s’immobilisa quelques instants avant de reprendre ses esprits et de redescendre ventre à terre sur les toits du château. Elle posa le chevalier sans ménagement au sol et lui lança un regard pesant.

« Je t’ai fais voir les nuages, maintenant je te fais voir ton monde d’en haut. Respire chevalier. Ecoute ton corps. Tu as un cœur, des poumons, des veines, un foie,…En un mot tu vis. Tu as aussi une âme et un esprit. Tu es quelqu’un, tu as une identité. Alors ne la gâche pas en te transformant en une stupide machine à tuer qui obéit à son maître. Ce serait du gâchis. Quoiqu’il t’ait promis. La liberté et le plus beau des cadeaux qu’un maître peu offrir. Assied-toi et regard le monde. Regarde-toi. »

Elle laissa le silence s’installer et se dirigea à pas lent vers le rebord du toit.

« Bonne nuit chevalier. »

Sans un regard derrière elle l’ange noir sauta dans le vide et partit rejoindre son lit qui l’attendait impatiemment.

Stern vit la grimace, elle ne comprenait pas, le lien n'était pas un simple pouvoir qui permettait de communiquer, c'était un instinct, un instinct qui permettait à un groupe d'agir en harmonie, pas à un groupe de se contrôler mutuellement. Puis ce fût la surprise, elle se saisit de lui et l'emmena dans les airs, le paysage de son monde bien aimé défila sous ses yeux, elle voulait le tuer ainsi, un geste bien futile. Mais elle se contenta de lui faire admirer le paysage et de retourner le poser sur le toit, elle lui glissa quelques paroles sur la liberté avant de s'évanouir dans les airs, vers sa chambre. Un petit rire échappa au guerrier, un rire moqueur, alors que deux ailes noires de jais poussaient sur son dos, la douleur habituelle l'envahit, une sainte douleur qui était la chose la plus sacré de ce monde après leur dieu. La liberté n'est que celle que nous choisissons après tout, Stern avait choisit le pouvoir et la puissance, même si pour cela il devait souffrir au nom d'un autre il vouerait une loyauté sans faille à celui qui la lui apporterait. L'humain ailé s'envola vers ses propres quartiers, loin de la ville, les chevaliers de l'apocalypse avaient leur quartier général dans une montagne, une place forte imprenable et imposante créée par le Dieu lui-même pour ses plus zélés serviteurs, mais ils étaient encore trop peu pour exploiter ce lieu au maximum de ses capacités. Les chevaliers en manœuvre revenait justement, couverts de sang et encore excités par la bataille qu'ils venaient de livrer, ils courraient en tout sens pour s'atteler aux tâches habituelles, ranger leur équipement et enfin aller se coucher. Stern fit disparaitre ses ailes et s'approcha de Marg et lui fit son rapport de la journée, ce dernier le congédia ensuite pour continuer les préparatifs du lendemain.

C'est un château en effervescence qui se révéla au petit matin, désormais tout le monde parlait de "l'invité" du maître et on se demandait qui aurait l'honneur de la servir, les soldats avaient repris du poil de la bête et voulaient montrer de quoi ils étaient capable, ils repartaient à l'entrainement et redoublaient d'effort pour ce qui se préparait. Les chevaliers de l'apocalypse arrivèrent à l'aube, une véritable armée d'armures de cuir, de plates ou de mailles toutes noires, des combattants disparates mais redoutables, à pied, à cheval, à dos de dragon. Puis Pierre revint, il apparut dans sa chambre, les serviteurs se mirent aussitôt au travail et entreprirent de satisfaire le moindre besoin de leur maître qui partit après trois minutes de repos pour la chambre de son invité, il s'adossa au mur du couloir et attendit patiemment qu'elle veuille bien sortir, une panoplie d'armures diverses et variées tout juste sorties des forges avaient été posées avec la plus grande discrétion dans la chambre et les serviteurs, toujours présents, attendaient eux aussi dans la chambre sans un bruit.