Harmonia
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 Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé]

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Ersylum Nerhambra
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MessageSujet: Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé]   Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé] EmptyLun 19 Juil - 13:57

Umbra.. On dis que dans ce monde l'humain est mauvais. La misère et la haine composent la vie des individus qui y naissent, d'une avidité sans merci, les hommes sont réduits à accomplir des actes bien bas ou de voir sa destiné victime des desseins d'autrui et de finir par en périr. Le voyage depuis Equilios à travers cette brèche dimensionnelle ne fut pas de tout repos. Un Harmonien ne sera certainement pas accueillit en franche camaraderie ici, à Tenamas. Après tout c'est bien dans ce but que je suis venu ici. C'est pour que les pires crapules et les loques les plus malheureuses qui soient me tombe sous la main. Peut-être trouverais-je ici d'autres personnes qui partagent mon vide, ceux qui en meurent et ceux qui le comblent. Avoir quitté ma terre natale pour m'aventurer dans ce monde obscure qui ne m'inspire que le désespoir et le mal me rend peu à l'aise. Cependant, il me faut des réponses, devrais-je en perdre la raison s'il le faut mais je ne peux pas vivre ainsi plus longtemps. Le vide en moi me draine ma lucidité et mon self-contrôle, j'ai besoin d'apprendre, de comprendre.. Afin de surmonter ce malêtre.

Au fur et à mesure que je m'avançais dans ces rues crasseuses qui puaient la pauvreté je me disais que les Harmoniens d'Equilios avaient bien de la chance. Les Tanamiens étaient loin d'avoir l'air heureux. Le visage crispé par la fatigue, les vêtements en haillons, un air apeuré et méfiant... Certains portaient des petits couteaux ou même des bâtons. Ce qui était certain c'est que la vie ici n'est certainement pas facile tous les jours. Ça me rappelle Marenis, lui aussi à vécu miséreux et pauvre. Malmené par des être qui auraient pu lui donner une vie heureuse en accomplissant un maigre effort de volonté. Ils ont fait de lui un clochard et il a finit par me créer, pour que je l'aide. Et moi, qui l'ai tué en voulant le protéger, je vie à sa place en endurant sa souffrance pour y mettre un terme. Ma souffrance est de ne pas arriver à me sentir exister et le but de mon existence est de supprimer cette souffrance.

Perdu dans mes pensées, des cris me fîmes revenir à moi. D'une ruelle à quelques mètres du muret de pierre sur lequel je m'étais assis venaient des voix d'hommes. Je m'avançais vers elles, curieux, et découvrit un petit cul de sac dans lequel une demi-douzaine d'individus s'adonnaient à un petit jeu bien particulier.

- Vas-y, tiens le ! Ouais, comme ça ! Tu vas voir ta gueule, tiens !

- Plus fort Dymo, frappe-le plus fort !

Égaré dans cette ville labyrinthique et misérable j'ai finis par rencontrer des individus passant à tabac un jeune homme de leur âge. L'un d'eux m'interpella en m'apercevant m'asseoir, regardant la scène. Cet homme laid qui sentait le cigare m'invitait à m'en aller dans un dialecte grossier qui m'énervait au point d'avoir arraché trois doigts de la main qui m'indiquait par où je devais "dégager". Ses camarades le fixèrent crier en serrant sa paume de son autre main et qui reculait vers le groupe sans en redemander. Le plus âgé et grand d'entre eux s'avança vers moi bien déterminé. Les cheveux très courts, une barbe au menton et une tunique aux manches déchirés et répondant à l'appellation de Dymo, ce bonhomme qui me fusillait du regard ne m'inspirait que de la pitié et du ridicule. Ce type qui se considérait comme un chef et qui prenait plaisir à diriger de médiocres sbires, qui ne valent guère mieux que lui, serait peut-être un bon moyen de commencer ma quête de réponses. Ressentirai-t-il la notion d'existence en dégageant une présence particulière auprès de ses comparses au point de devenir pour eux un être essentiel ? Je compte bien le découvrir en le faisant parler, en le frappant si bestialement qu'il hurlera encore plus fort que le pauvre jeune homme qu'il comptait tabasser.

Réfléchissant à ce que j'allais faire à mon interlocuteur qui m'adressait vainement des insultes et des menaces, je décidais de commencer par mener la vie dure à ses aimables hommes de mains. Dans cette situation s'offrait à moi la possibilité d'exister sous deux voies différentes. La première en étant celui qui donne la raclée de leur vie à ce groupe de voyou, la seconde en étant celui qui évite à un jeune homme d'être le jouet de cette bande de vauriens. Poussant Dymo sur le côté comme s'il s'agissait d'une vieille femme un jour de marché, je m'avançais vers mes cibles en cognant mes deux gantelets l'un contre l'autre.

- C'est en malmenant quelqu'un de faible que vous vous sentez exister ? Le sentiment de supériorité qui en résulte et le fait de pouvoir poser le doigt sur l'existence d'un être et d'en faire partie comble-t-il le vide que votre vie misérable à creusée au fond de vos ventres ? Je serai ravi d'essayer cela avec vous. Vous êtes des hommes ? je vais faire de vous mes chiens. Vous êtes fiers ? Je ferai de vous des loques.


La faible lumière rougeâtre du ciel nocturne d'Umbra baignait Tenemas dans un requiem crépusculaire. la plainte odieuse jouée par le cœur meurtrit des gens et les percutantes effusions de sang et de larmes qui rythmaient cette mélodie immorale plongeaient Ersylum dans cette barbarie éphémère qu'on considérerai comme du sadisme spontané.

- Cette nuit.. Est merveilleuse...



Dernière édition par Ersylum Nerhambra le Ven 6 Aoû - 20:19, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé]   Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé] EmptyJeu 22 Juil - 18:43

Un cri de joie se diffusait dans les cieux tel une poussière d'étoiles. A Tenamas, ce jour-là, le ciel était blanc, comme durant les saisons d'automne et d'hiver. Les habitants de la citadelle des ténèbres continuaient de vivre, ou plutôt de survivre, comme ils le pouvaient quotidiennement, entre les différents meurtres, les vols, les bagarres, les méfaits et les délits. Certaines ruelles, et même sur les avenues les plus grandes, on pouvait retrouver des traces de sang sur la pierre des routes. Nous pourrions penser que depuis le temps, ces chemins auraient pu assimiler cette couleur écarlate tant le nombre de victimes dans cette ville obscure était élevé. Sortir de chez soi muni d'au moins un couteau était le strict minimum pour assurer sa survie. De même, il fallait avoir des jambes solides et souples pour pouvoir fuir et semer ses ravisseurs si on ne faisait pas le poids. Des gardes parcouraient certes les lieux pour assurer l'ordre et la sécurité mais leur efficacité était incertaine puisque même certains d'entre eux se plaisaient à soumettre les civils sous leur "pouvoir" d'autorité.

C'est ainsi que ceux qui parvenaient à vivre une vie de civil normal, similaire à toutes les autres civilisations, à toutes les autres villes communes, étaient les plus doués, les plus forts, non pas parce qu'ils étaient dotés d'aptitudes physiques hors norme ni d'une fortune colossale, mais tout simplement parce qu'ils avaient la hargne, la volonté de ne pas se laisser marcher sur les pieds, cette détermination, cette rage qui les faisait repousser leurs agresseurs, ce mépris mais aussi cet amour qui leur donnaient la force de se battre, de continuer d'aller de l'avant, de dégager tous les obstacles se trouvant sur le chemin ! Oui, c'était eux qui méritaient leur place à Tenamas... Néanmoins, ils étaient rares.

Dans l'immensité du ciel, gigantesque territoire qui n'appartenait à personne, un être possédant des ailes de dragon (ou de démon) hurlait de joie en battant des ailes, en volant dans cet air qu'il trouvait pur, là-haut, bien loin, bien plus près du Soleil que n'importe qui d'autre sur Umbra. Le voila qui redescendait vers les ruelles en piquée, continuant d'exulter sans cesse, comme s'il volait pour la première fois, comme s'il avait réalisé le rêve de voler de l'homme. Cette personne, aux yeux bicolores, au bras enroulé de bandages, à la cicatrice au visage, aux cheveux noirs comme l'ébène, se nommait Shiro Kerrigan.
Il sentait le vent glisser sur sa peau, la fraîcheur de l'air vivifier ses poumons et son être tout entier. L'hybride produisait des figures aériennes, loopings, tonneaux, demis-tours après des roulades en l'air, chute libre, vol plané. Sa silhouette se glissait entre des bâtiments, survolant des ruelles obscures, voyant passer en dessous de lui des dizaines d'individus marchant la tête baissée, parfois se frappant avec férocité pour une histoire simple, et se faisant viser par des lanceurs de cailloux et d'autres projectiles plus ou moins dangereux. Il esquivait, riait, se moquait puis disparaissait.

Au final, le demi-elfe se posa sur un toit, reprenant doucement son souffle et en poussant un rire étouffé.

- Hahaha... [halètement]... Hahaha... Ouhlala... Hahaha...

Il tomba sur le dos et s'allongea un instant, fermant les yeux. Etait-il satisfait à présent ? Etait-il tout simplement heureux parce qu'il venait de faire un tour dans le ciel ? Peut-être bien... Peut-être était-ce l'impression de liberté qui lui apportait cette once de bonheur. Cependant, cela n'allait pas durer. Cette distraction avait touché sa fin et le mi-démon mi-fée allait reprendre contact avec les autres Umbriens, entrer dans une taverne, boire quelques verres et peut-être se servir de quelques câtins charmées.

Non... Attendez un instant... Il y avait du bruit... Une bagarre encore ? Et non loin d'ici en plus ? Ah oui... Il était dans le quartier pauvre. Il se fichait un peu de son lieu d'atterrissage de toute manière. Poussé par la curiosité et cette envie bestiale de voir du chaos, il se dirigea vers les bruits qu'il avait entendus.

*Tiens tiens... On dirait qu'il y a un règlement de compte pas loin. Allons voir ça !*

Shiro commença à courir. Il sauta pour atteindre un autre toit. A quelques mètres sans doute, il devait y avoir la source du conflit. L'hybride se positionna au bord de l'édifice et jeta un oeil en bas, dans la ruelle sombre. Plusieurs gaillards étaient en train de frapper un autre homme de leur âge, retenu par certains de ses ravisseurs et frappés par d'autres. L'homme aux cheveux noirs était habitué d'assister à ce genre de guet-apens. Il avait une envie particulière de descendre et de rejoindre ces pauvres types, non pas pour les aider dans leur basse besogne mais plutôt pour frapper leur virilité, leur si grande fierté de se battre ensemble contre un seul adversaire. Oh, non non non, ce n'était pas son côté justicier qui ressortait, bien au contraire : il voulait se dégourdir un peu, utiliser ses sabres qui n'attendaient plus qu'à être dégainés et éventuellement faire couler un peu... beaucoup de sang ! Passant sa langue sur ses lèvres, il allait se laisser tomber dans le vide quand un des malfrats s'était tourné vers un individu tranquillement assis sur un support et qui assistait à la scène.

La suite des évènements fut assez intriguant pour que l'Umbrien situé au-dessus de tout ceci s'interrompit dans son initiative et observa la suite de l'histoire.

*Aïe... Ca doit faire mal... Belle droite... C'est quoi ces trucs sur ses mains ? Ah.. Des gantelets... Je confirme, ça fait mal... Au suivant... L'autre qui s'enfuit.. Ah non, perdu, il est rattrapé, c'est vraiment dommage.*

La bagarre avait finalement eu pour vainqueur l'individu aux cheveux sombres, vêtu de noir. Au sol, gisait le corps de l'homme battu. Il saignait surtout de la tête et peinait à se relever. Autour de lui, ses agresseurs étaient eux aussi face contre terre. Si un jour il devait connaitre le goût de la terre, Shiro pensait qu'il devrait leur demander. Quoi qu'il en soit...

L'Hybride descendit du toit en un saut, déployant ses ailes qui se gonflaient pour amortir son atterrissage brutal.

- Beau spectacle, hahaha. Veuillez m'excuser.

Shiro se dépêcha aussitôt de se ruer vers les "cadavres" et de les dépouiller. Le dénommé Dymo tenta une vaine résistance pour préserver sa bourse d'argent mais un violent choc de sa tête contre le sol l'en dissuada.

- Fais dodo !

Quand il eut fini son petit vol, il se tourna vers le "pauvre" homme qui avait été tabassé, l'attrapa par le col avec un sourire, le releva et le plaqua contre le mur.

- Héhéhé, tiens, prends-ça, et va te faire soigner avant que ton sang ne m'attire plus longtemps !

L'être démoniaque donna alors la moitié du butin au blessé et ce dernier s'empressa de s'en aller en titubant. Se tournant ensuite vers l'inconnu...

- EX-TRA-OOOOOR-DI-NAIRE !! Vous venez de sauver le faible des forts ! Quel justicier vous faîtes, Hahaha !!

Un instant de silence, Shiro baissa les yeux vers les corps gémissant et se tordant de douleur.

- Désolé si ça va vous choquer mais...

L'homme au bras momifié sortit son sabre rouge et trancha la gorge de chacun des brigands, sans pour autant les décapiter. De leurs jugulaires, le sang s'échappait avec effusion.
Se détournant après quelques secondes du spectacle de cette fontaine rouge, notre protagoniste ailé regarda avec plus d'attention l'homme aux gantelets. Il faisait à peu près sa taille, était bien bâti et son regard exprimait un vide, un néant, que l'hybride parvenait à s'y plonger. Ce n'était pas du tout le genre de personnage à être hématophobe ! D'ailleurs, ce petit éclat d'obsidienne derrière ses pupilles laissait suggérer une personnalité des plus curieuse. Se trompait-il ? Non. Peut-être. Shiro connaissait ce regard : il en voyait souvent, et parfois il le voyait dans son reflet. Hahaha !

- On est un peu silencieux ? J'ai aimé votre âme poétique lorsque vous avez parlé à ces bougres.
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Ersylum Nerhambra
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MessageSujet: Re: Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé]   Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé] EmptyVen 23 Juil - 11:53

Dymo restait au sol, paralysé par la panique. Ce matin, en se réveillant en sueur dans son taudis, prenant son petit couteau après avoir enfilé ses vêtements miteux, il ne pensait pas que jouir de ses méfaits cette journée là se retournerai aussi violemment contre lui. L’individu qui s’était immiscé avait déjà fracturé le crâne d’un de ses amis, le faisant se mettre à genoux, saisit à la gorge, et en frappant le haut de sa tête de toute sa force. Personne n’osait bouger, qu’est-ce qui terrifiait autant ces voyous, était-ce la force de leur adversaire ou son expression dénué de la moindre humanité que ses pupilles de braises faisaient luire ?

Ersylum se rua sur un deuxième homme, ceux-ci ne se décidant pas à bouger. Son court sprint lui ayant donné un bon élan, il colla un poing dans la joue de sa victime qui tomba en arrière. L’harmonien attrapa sa tunique et tira l’homme vers lui, manquant de déchirer entièrement son vêtement, et lui donna un autre coup sur la même joue. Il le laissa chuter à terre et porta son regard sur celui à qui il avait arraché des doigts. Il essaya de s’enfuir en longeant le mur, passant devant Dymo dans sa course sans même le regarder. D’un bond, la main tendue, Ersylum perfora le dos du fuyard de ses ongles de fer, pénétrant le corps du vaurien jusqu’au poignet.

Il ne restait que Dymo, l’homme battu et celui qui l’immobilisait à ne pas avoir été touchés par Ersylum, tous trois abasourdis par sa cruauté, tournant sa main dans le corps de son adversaire, celui-ci la bouche grande ouverte qui ne parvenait pas à émettre le moindre son.


- Espèce de cinglé !

Lâchant le type qu’il tenait, le dernier acolyte de Dymo se rua sur l’homme qui les avait martyrisés et humiliés. Le seul de la bande à avoir eu le courage de s’attaquer à leur agresseur se fit battre le plus facilement. D’ailleurs ce n’était probablement pas du courage mais plutôt du désespoir… Quoi qu’il en soit, après avoir retiré sa main, Ersylum marcha vers lui, donnant un coup de pied dans la tête de dymo lui passant à côté. Quand son adversaire fut suffisamment prêt, l’harmonien serra son poing et lui donna un gros revers dans la figure. Il le regarda percuter le mûr en souriant, se retourna vers Dymo qui s’était relevé et le renvoya au sol d’une gifle de métal.

- Vois-tu tes camarades étalés sur le sol, que te reste-t-il maintenant qu’ils sont tous à l’agonie ? Ta vie misérable et ta détermination à te nourrir du malheur des autres vont prendre fin aujourd’hui. Aucun d’entre vous ne rentrera chez lui ce soir. J’ai tout mon temps, et la nuit ne fait que commencer. Toute ta vie tu as vécu en semant de la souffrance, à présent tu vas te noyer dans l’océan de douleur dans lequel je vais te plonger.


Ersylum s’interrompit dans son macabre monologue en entendant glapir l’un des hommes à terre, "Excuse-moi dix secondes" soupira-t-il en détournant les yeux du visage apeuré de Dymo. Il marcha jusqu’au jeune homme qu’il avait frappé à deux reprises qui gémissait ventre à terre, tira ses cheveux en arrière et lui enfonça la tête dans le sol.

"Qu’est-ce que… ?" Une ombre venait de passer au dessus du pugiliste. Un être ailé atterrit près de lui, se réceptionnant disgracieusement sur ses deux pieds. Son physique singulier troubla Ersylum, son corps avait l’air humain mais il avait dans le dos une paire de deux ailes noires et bleus, la texture démoniaque dont elles étaient faites se prolongeait dans son bras gauche. Le reste de son corps semblait normal, bien que ses deux yeux fussent de couleurs différents.

Il se releva en riant et congratula mon "beau spectacle", s’amusait-il à épier la bagarre depuis qu’elle avait commencée ? Avant que je ne trouve quoi répondre à cet individu qui me laissait surpris de le voir s’inviter de cette façon, je le voyais faire le tour des corps et fouiller leurs poches n’en sortant que quelques pièces et divers objets sans grand intérêt dont trois canifs au total. Dymo était le seul à avoir une petite bourse bien remplie.

Non.. Quel idiot… Il venait de l’assommer en prenant son argent, j’allais devoir le réveiller maintenant, en espérant qu’il ne l’ai pas tué. Ce malandrin qui venait du ciel redressa brutalement la victime des voyous et lui tendit une partie de l’argent qu’il venait de dérober. Il le laissa partir, marchant avec difficulté, puis l’homme ailé vint vers-moi, riant de nouveau. Il me qualifia de justicier plein d’entrain, je ne répondis pas, me demandant s’il me félicitait avec entrain ou bien s’il se montrait ironique. Il sortit ses deux sabres colorés, cette fois j’en étais certain, il voulait se battre. L’argent de Dymo n’a pas du lui suffire mais s’il compte prendre le miens il se trompe, je serrai les poings prêt à le mettre en miette.

Mais… Que… Pourquoi tranche-t-il le cou de ces vauriens ? Lui qui n’a rien pour être impliqué dans ce conflit, arrive et ruine ma soirée. J’avais prévu de jouer avec Dymo de la même façon qu’il jouait avec la vie des innocents, maintenant que sa gorge se vide de son sang, tout tombe à l’eau.

- On est un peu silencieux ? J'ai aimé votre âme poétique lorsque vous avez parlé à ces bougres.

Poétique ? Ce garçon a beaucoup d’humour ou alors il est bien insouciant. La fontaine de sang commençait à arriver jusqu’à mes pieds, je n’arrivais pas à bouger ni à parler. Un chaos psychologique venait interférer avec mon contrôle du corps de Marenis. Voulais-je tuer cet homme ou le laisser en paix ? Ressentais-je de l’animosité ou de l’indifférence ? Etais-je calme ou furieux ? Pourquoi fallait-il que l’esprit de mon frère émane dans ma tête maintenant ? Il a du se douter que j’irai me battre avec lui et ne veut pas me laisser faire. Je pensais que l’énergie négative qui sature l’air dans ce monde sombre l’avait complètement neutralisé, lui et sa foutue gentillesse, mais je me trompais. Le sort que j’avais réservé à la bande de Dymo a du lui plaire, c’est pour cette raison que je me suis senti si libre et exalté dans ce combat. Quand à lui, Marenis ne veut pas que je lui fasse de mal… Soit… De nos deux volontés la sienne dépasse de loin la mienne, je ne peux que me plier à ses exigences.

- Tu es très surprenant, fis-je d’un grand sourire, non seulement tu prends la liberté d’interférer dans mon combat sans te demander si je te considérerai comme un allié ou un ennemi. Mais en plus tu semble avoir assisté à toute la scène et tu apparais devant moi sans craindre ma démence au risque que je fasse pleuvoir le reste de ma furie sur toi. Je ne sais pas si tu fais preuve d’une incroyable confiance en toi ou d’une insouciance sans égal mais rassure-toi je ne suis pas comme ces hommes, aveuglés par leur douleur et réduits à répandre le mal.

Du moins, je pensais ne pas être comme ça.

- Ton corps étrange doit susciter la curiosité et les réflexions des gens, mais sois rassuré, je ne suis pas un être comme tu en croise tous les jours. Autant ton apparence puisse-t-elle sortir de l’ordinaire, elle me laisse aussi indifférent que tu l’es devant ma brutalité. Es-tu Umbrien ? Tes vêtements laissent à croire que tu es du coin. Moi je suis né en Harmonia et je suis venu ici parce que j’ai entendu dire qu’on y trouvait le mal à son état d’origine. A vrai dire je suis un peu perdu, peut-être pourra-tu me montrer un endroit sûr où dormir ? Je m’appelle Ersylum Nerhambra, terminais-je en retirant le gantelet ensanglanté de ma main droite, la lui présentant.


Dernière édition par Ersylum Nerhambra le Ven 23 Juil - 19:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé]   Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé] EmptyVen 23 Juil - 15:25

*Ha, pas si muet que ça hein ? Quand tu veux tu parles beaucoup.*

L'individu disait qu'il le trouvait surprenant par le fait qu'il était venu participer au remue-ménage sans même le connaître ni sans avoir eu aucun conflit avec la bande de brigands. L'hybride ne s'attarda pas sur les remarques de cet homme aux cheveux noirs, tout les siens, à propos de son apparence physique; par contre, il avait été plutôt intéressé par le fait que ce personnage vêtu de noir précisait qu'il aurait pu lui déferler sa soif de sang étant donné que ses anciennes victimes avaient été "volées" sous son nez. Pour finir, il termina son discours en annonçant qu'il venait d'Harmonia, l'un des deux mondes étrangers dont la plupart des gens d'Umbra parlait sans cesse. Il se présenta ensuite sous le nom d'Ersylum Nerhambra, enlevant son gantelet de combat immaculé d'hémoglobine.

- Hahahahahaaaa !! Dis donc, tu me parais si curieux, si perspicace et si "lunatique" que cela m'en laisse sans voix - ou presque. Je n'ai pas besoin que tu sois mon "ami" ou mon "ennemi" pour agir. Mon corps étrange dis-tu ? Hahaha ! Ce n'est pas plutôt vous les étranges ici ? Allez, allez...

Il regarda la main tendue de l'Harmonien en sa direction, il ne la prenait pas, et son visage n'exprimait en aucune façon l'hésitation de lui répondre.

- Je me fiche bien de ce que tu peux voir en mois !

Et il lui serra la main sans plus de cérémonie.

- Hahaha ! Aveuglé par la douleur et réduit à répandre le mal... Bon, d'accord. Mais avoue tout de même que tu as pris bien du plaisir à les maltraiter de la sorte . Magnifique coup dans le dos du moins... Magnifique...

Son sourire démoniaque ne semblait plus vouloir partir de son visage. Le sang coulait encore et encore des cadavres lacérés. Le long de la petite ruelle commençait à se teindre en cette couleur écarlate, une couleur si familière à la citadelle des ténèbres, Tenamas. Ce n'était pas du tout la première fois que cela arrivait. Là-bas, au bout de la ruelle, là où on débouchait sur une plus grande rue, quelques passants tournèrent la tête vers la scène du "crime" et s'en détournèrent ensuite, préférant continuer leur route.

- Malheureusement pour toi, je ne suis pas de ce coin, mais je le connais. Allez viens, suis-moi.

Produisant un rapide et sec mouvement des bras, il rejeta le sang qui restait encore sur la lame de ses sabres. Il les rangea ensuite dans leurs fourreaux.
L'Umbrien se dirigea vers les grandes rues du quartier pauvre. Ici, les hommes et femmes, ainsi que les enfants, ne faisaient pas exception à la règle : c'était chacun pour soi ! Seules les familles parvenaient à créer une certaine solidarité entre elles mais il était fréquent qu'il y ait justement des "guerres de clans" qui s'affrontent de temps à autre, pour une histoire de femmes ou de richesses. C'était dans ce lieu que les escrocs et autres contrebandiers faisaient leurs affaires. Les gardes ne pouvaient gèrer longtemps les trafics et de plus, le dédale des ruelles était d'une efficacité ahurissante lorsqu'il s'agissait de fuir et de se cacher. Les toits étaient suffisamment proches pour permettre des déplacements rapides à travers la zone.

Néanmoins, n'allez pas croire que le quartier "riche" est beaucoup plus formidable. Bien que la sécurité y était présente en permanence, les différentes affaires les plus obscures et les plus sanglantes y ont lieu. Le vice était aussi présent dans l'un que dans l'autre, si vous vouliez vraiment survivre plus longtemps, rendez-vous dans les quartiers riches mais espèrez avoir assez de force mentale pour pouvoir survivre à tant de complots et de trahisons ou encore à connaître des histoires qui étaient de véritables allégories de la vanité.

« Vole au-delà des nuages, essaie de tourner la page, fais exploser ta rage et espère gagner les hommages. Montre-leur qui tu es, dis-leur ce que tu es, demande-leur ce qu'ils sont, montre-leur ce qu'ils sont, et rit en leur tournant le dos ! »

Sifflotant et chantonnant silencieusement, Shiro guidait Ersylum à travers les quartiers pauvres.

- Je me demande encore ce que tu es venu faire ici ! Hahaha ! Je ne pense pas que Tenamas soit un centre touristique très apprécié par les clients !

Les deux protagonistes marchaient le long des murs des bâtiments bordant la route. Au milieu de celle-ci, était en train de passer un grand nombre d'hommes vêtus de cagoules et d'uniformes marron. A leur ceinture, on pouvait distinguer des pommeaux de dagues et des flacons noirs. Nulle doute qu'il pouvait s'agir d'un groupe de malfrats sans foi ni loi.

- J'ignore en quoi ils sont déguisés et j'ignore encore plus s'il y a un bal costumé pas loin d'ici... Si c'est le cas, j'aimerais bien y aller. Enfin... Continuons.
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MessageSujet: Re: Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé]   Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé] EmptyVen 23 Juil - 20:49

Son ton provocateur m’amusait. Il mit plusieurs instants avant de saisir ma main, me laissant le bras tendu l’air idiot. Il parlait fort en riant, dégageant une joie de vivre contrastant si fort avec le paysage environnant. Son aspect extérieur ne semblait en rien le préoccuper, me répondant très franchement que j’étais plus étrange que lui, du fait de mon monde d’origine. Cet Umbrien dépassait mes espérances, il avait l’air heureux dans ce monde pitoyable où chaque citoyen a l’air plus méchant ou plus pauvre que l’autre. Au fond, peut-être que j’en apprendrai plus avec lui qu’en passant la nuit à jouir à torturer un voyou. La conscience tranquille, dégageant de l’assurance et de la bonne humeur dans pays aussi lamentable, c’est pour rencontrer quelqu’un comme lui que je m’étais rendu à Umbra. Vivant en se contentant de vivre… Est-ce dont réellement possible ? Ce garçon pourra peut-être m’en apporter la preuve, je ressentais vraiment l’impression que j’avais des choses à apprendre de lui. Le voilà qui riait encore en m’écoutant parler, sa bonne humeur et son rire franc me donnaient envie de sourire. Au fond tu avais raison Marenis, c’aurait été du gâchis de le tuer.

- Ne crois pas que j’ai fait souffrir ces êtres humains par plaisir, je n’ai toujours agis que dans l’intérêt. Je veux bien t’avouer que l’excitation d’un combat me remplit de sensations malsaines et agréables, mes adversaires étaient ridicules tellement leur faiblesse les projetais vers la mort. Les jeter à terre et les humilier je trouve ça jouissif, d’accord, mais faire souffrir longuement je ne fais ça que rarement quand j’y trouve une utilité. Content que tu ai tant apprécié l’instant.

Mon interlocuteur m’invita à le suivre après avoir rangé ses deux armes, me trainant dans le dédale que formaient les ruelles du quartier pauvre d’Umbra. Nous marchions tranquillement, sereins, s’arrêtant parfois quelques secondes quand quelque chose qui nous suscitait un semblant d’intérêt apparaissait dans notre champ de vision. Lui et moi agissions si apaisés alors que nous venions de saigner cette bande de crapules, je trouvais ça drôle de le voir se comporter ainsi. Son attitude n’était pas si différente de la mienne, je me trouvais vraiment des points communs avec lui. Il est aussi vrai que je n’ai pas l’occasion de me voir d’un œil extérieur, étais-je vraiment si amusant ? C’est ce que mon nouvel acolyte me laissait croire, à moins qu’il soit de nature à rire de tout mais ce n’est pas vraiment l’impression qu’il m’a fait.

- Je me demande encore ce que tu es venu faire ici ! Hahaha ! Je ne pense pas que Tenamas soit un centre touristique très apprécié par les clients ! Me fit-il.

Je ne tenais pas à lui révéler ces troubles existentiels qui m’obsédaient et que je n’étais même pas sûr que comprendre et d’analyser correctement. "J’avais envie de voir ce que les mondes au-delà des portails dimensionnels ont à offrir", voilà ce que j’avais trouvé à lui répondre pour essayer d’avoir l’air le plus normal possible. Mais bon, aujourd’hui, que reste-t-il de normal dans cet univers ?

Je crois qu’il ne m’avait même pas écouté, ou bien ma réponse stupide ne lui donnait pas l’envie de répondre… C’est sans importance, baladons-nous tel l’humain lambda, appréciant l’instant et la beauté du paysage. Difficile d’apprécier une promenade dans ces rues qui sentaient l’urine et ces baraques délabrées. La faune malheureuse et triste commençait à se faire rare. Je ne sais pas vers où j’allais mais plus nous avancions, moins nous croisions de passants. Est-ce qu’il savait vraiment où il allait ?

Avant de pouvoir vraiment méditer sur la question, un groupe cagoulé d’une douzaine d’hommes marchait vers nous. Tous équipés d’une courte lame et d’une bouteille au liquide étrange, ce qui me surprenait le plus chez ces hommes, visiblement organisés, c’était de les voir marcher pieds nus.

- J'ignore en quoi ils sont déguisés et j'ignore encore plus s'il y a un bal costumé pas loin d'ici... Si c'est le cas, j'aimerais bien y aller.


- Bal costumé ou pas, ils n’ont pas l’air aussi tendre que Dymo et compagnie… Ils ont vraiment l’allure à préparer un sale coup.

-Enfin... Continuons.

Après cette légère plaisanterie du guide D’Ersylum, ces deux là continuèrent à marcher, n’affichant aucuns signes démontrant leur curiosité envers les hommes en capuchons. Le pugiliste tendit l’oreille en passant à côté d’eux, ne pouvant ouïr que des bribes de leurs messes-basses.

"Tout était parfait ", "le seigneur Akma’lath est fier", "… folie impure mais nécessaire, le sang des hérétiques…".

Tout cela laissait Ersylum suspicieux, bien que la nature des individus restait plus que mystérieuse. Les deux personnages empruntèrent une autre ruelle, prirent à gauche et arrivèrent dans un des recoins sombres de Tenamas. Il y avait à peine quatre petits bâtiments. L’enseigne de l’un deux faisait supposer Ersylium qu’il s’agissait d’une auberge. « Au porc qui dort », qu’est-ce que ça pouvait bien être d’autre ? L’endroit avait l’air convenable pour y passer la nuit, le seul détail contraignant étaient les flammes de l’incendie qui s’en dégageait et qui commençait à se propager sur la maison d’à côté. Les portes des taudis étaient fracturées, les fenêtres brisées et deux cadavres gisaient au centre de ce minuscule repli urbain.

Le couple mort étendu sur le sol était nu, leurs corps poignardés et ornés de symboles mystiques gravés à la lame. Ersylum s’avança vers une maison pour voir s’il restait des survivants, il s’interrompit après quatre ou cinq pas.

Je suis stupide… Il est pourtant évident que les types là dedans sont tous morts… Ca me chiffonne… Il est clair que les bonhommes cagoulés que nous avons croisés il y a pas deux minutes sont responsables, pourquoi nous ont-ils laissés passer ? Je ne crois pas avoir vu d’autres chemins, nous ne pouvions pas arriver ailleurs alors… Pourquoi nous laisser voir leur méfait ?

- Qu’est-ce qu’on fait ?


Dernière édition par Ersylum Nerhambra le Sam 24 Juil - 12:45, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé]   Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé] EmptySam 24 Juil - 11:58

Le spectacle était digne de tels évènements brutaux ayant lieu dans le quartier pauvre de Tenamas. Des flammes dégageant une horrible fumée noire consumaient une des chambres de l'auberge du « porc qui dort » et parvenaient même à atteindre les murs du bâtiment d'à côté. Les trois autres édifices qui formaient le petit carrefour étaient un apothicaire, une boutique d'antiquités et une vieille baraque abandonnée, un peu en désordre, aux fenêtres brisées et aux murs calcinés. Au milieu de toute cette scène de théâtre, il y avait un couple de cadavres sur le sol, complètement nu, troué de coups de poignards et tatoué à la lame. Shiro regardait tout ceci avec attention, continuant tout de même d'avancer mais plus lentement. A sa surprise, il vit que son "camarade" de route s'était dirigé en direction d'une maison délabrée qui comportait d'anciens signes d'occupation : des gens devaient y être ou y habiter même. Cependant, l'Harmonien s'était arrêté au bout d'un bref instant, semblant se rendre compte de quelque chose, puis il s'était retourné en direction de son guide umbrien pour savoir ce qu'ils allaient faire.

Qu'est-ce qu'il en savait ?! Pourquoi il demandait ça à lui ?? Pourquoi ?! POURQUOI ?!

Bon...

- Rien du tout.

C'était la seule réponse que Shiro pouvait lui donner. Ses yeux bicolores exploraient la zone détruite. Sans un regard en arrière, il ne s'interrompit pas dans sa progression, passa devant l'auberge incendié et arriva devant le couple de morts. A ses pieds, il pouvait voir leurs visages pétrifiés dans un masque de douleur et de vide. Leurs yeux encore ouverts ne détenaient plus cette lumière de vie. L'Hybride esquissa un fin sourire, un sourire étrange, qui ne donnait aucune sensation de sadisme, de folie, de satisfaction. Non. C'était un tout autre sourire, comme celui qu'on porterait à son enfant pour le réconforter.

- Allez, prends l'autre corps si tu n'as pas peur d'attraper une maladie; et prends garde à ne pas fermer leurs yeux.

Il ne doutait pas une seconde qu'Ersylum l'aiderait dans ce qu'il allait faire. De sa main enroulée de bandages, le demi-elfe prit la main du cadavre féminin et le traina vers les flammes de l'incendie. Son sourire ne dépassait pas pour autant et il marchait droit devant, sans aucune hésitation, sans réfléchir. Il savait ce qu'il avait à faire. Quand il arriva auprès de l'incendie, près d'une grande fenêtre brisée du rez-de-chaussée. A l'intérieur, le feu avait fini par étendre son territoire, noircissant le bois sale des lieux. D'un geste simple et rapide, l'homme aux cheveux noirs lança le cadavre qu'il trainait dans les flammes. Le corps meurtri de la femme fut aussitôt attaqué par le brasier en folie.

- Ne restons pas ici. Tu cherchais un endroit où dormir, non ?

Shiro monta alors la petite rue et tourna à gauche, dans une ruelle beaucoup plus petite. On aurait dit que la scène précédente n'avait même pas eu lieu à ses yeux. De toute manière, qu'est-ce que cela pouvait bien faire maintenant ? L'Umbrien guida le voyageur dans le dédale de ruelles sombres et humides. Au bout d'un instant, ils arrivèrent dans un lieu où des dizaines de tonneaux et de caisses étaient empilés les uns sur les autres.

- Je sais pas ce que tu veux dire par "voir ce que les autres mondes ont à offrir", mais à Tenamas, rien n'est à offrir, tout est à obtenir.

L'Hybride dégagea les caisses et les tonneaux un par un, sans ménagement. Que faisait-il donc ? Pourtant ces conteneurs en bois étaient acculés contre un mur de briques... La réponse fut donnée dès qu'il eut fini sa tâche : une petite trappe était là, de la même couleur que les briques et se fondant parfaitement dans le décor. Peu de personnes devait connaître cet accès si "simple". C'était là que Shiro se rendait de temps en temps.

- Pff. Tâche de te tenir à carreaux, hahaha !

Il ouvrit la trappe et des escaliers apparurent sous leurs pieds. Sans plus tarder, le mi-fée mi-démon descendit dans les souterrains. Leur chemin dura quelques secondes avant qu'ils n'arrivèrent encore face à une autre porte. Il frappa.

On leur ouvrit.

Un petit enfant était là, tenant la poignée de la porte, le regard un peu inquiet et effrayé. Dès qu'ils furent dans cette nouvelle salle, un grand brouhaha se faisait entendre.

La grande salle s'étendait loin, très loin, devant et était spacieuse. Le plafond était situé à trois mètres, des piliers maintenaient celui-ci en équilibre. Ce qui sautait surtout aux yeux, c'était la foule qu'il y avait ici. Des hommes, femmes et enfants, pauvres, vivaient ici en grande communauté. Des draps étaient disposés partout sur le sol et seuls d'étroits "couloirs" laissaient les gens marcher sans avoir à écraser ceux qui dormaient. La lumière émanait des lampes à huile et de quelques torches accrochées sur les parois de pierre. Dès que les deux hommes avancèrent dans toute cette foule, tout le monde les regarda passer, avec un oeil curieux, presque étouffé par tant de misère. Les gens ici étaient minces, tant la famine leur tenaillait le ventre. Les personnes âgées mouraient les plus vites dans ces conditions. Qui pouvaient dire ce qui se passait dans la tête de ces pauvres personnes ?

Shiro fit disparaître ses ailes dans son dos comme par magie, retrouvant un aspect d'humain sans ailes.

- Souris, allez, souris quand ils te regardent et arrête de faire une tête de cadavre ! Haha !

L'Umbrien s'était bien sûr adressé à l'Harmonien. Il continuait d'avancer. Apparemment, tout au bout du "couloir principal", il y avait encore des places disponibles, libérées par la mort de leurs anciens propriétaires ou tout simplement abandonnées. Au bout de deux minutes, ils trouvèrent une place suffisament éloignée du peuple.

- Hahaha ! Ne te méprends pas ! Je n'habite pas ici bien sûr. Je suis seulement au courant qu'il y a beaucoup de places où dormir si on sait où chercher. Installe-toi !

Shiro s'était installé sur un tas de paille emmêlé et disposé en un rectangle, servant ainsi de support pour dormir.

- Les gens ici ont appris à s'entraider pour mieux survivre, même si leurs efforts ne sont pas assez efficaces pour que tous puissent survivre assez longtemps. Il y a des volontaires qui sortent à l'extérieur pour ramener de la nourriture, des couvertures et d'autres choses essentielles. Il y a plusieurs issues qui mènent ici.

Le jeune homme à la cicatrice fut ensuite appelée par une femme, plutôt charmante, avec des courbes généreuses. Dans ses bras, on pouvait y voir une épaisse serviette qui couvrait sans doute un nourrisson.

- Aaaaah, Shiro. Quel bon vent t'amène ?

C'était une femme d'une trentaine d'années qui réussissait à se faire un peu d'argent en répondant aux désirs des hommes. Shiro l'avait connue par hasard dans ce monde souterrain.

- Esméralda ! Je te présente Ersylum Nerhambra... C'est... Quelqu'un à qui je dois parler.

- Je vois. Et bien... Je ne vais pas vous déranger plus longtemps alors.

- Repasse tout à l'heure si je suis toujours là.

La femme et son enfant quittèrent nos deux hommes.

- Triste sort n'est-ce pas ? Elle a perdu son époux lors d'une confrontation contre un groupe.

Triste sort, triste sort...

Il n'y avait aucune compassion ni aucune tristesse dans la voix de Shiro.
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MessageSujet: Re: Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé]   Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé] EmptyDim 25 Juil - 12:29

- Rien du tout.

Rien ? Lui qui s’invitait dans mon combat pour tuer mes adversaires méprisables ne voulait rien faire ? Lui comme moi avions vu passer ces assassins en capuches, il ne nous suffirait que d’une minute pour les rattraper et leur faire expier ce crime par l’abandon de leur sang. J’ai découvert un sourire triste sur le visage de mon compagnon, il s’était arrêté devant les deux corps et leur lançait un regard plein de compassion. Je le vit soulever le corps de la femme et m’invita à faire de même. Je m’exécutai dans la seconde et porta dans mes bras la dépouille de cet homme maigre au visage glacé qui figeait cette expression alternant le désespoir et la douleur qu’il avait en perdant la vie. Nous portâmes le couple jusqu’au bâtiment incendié, sûr de lui, il lança le cadavre qu’il avait dans ses bras au milieu des flammes. Je me suis avancé jusqu’à sa hauteur afin de faire de même.

Je crois que ce qu’il essayait de me dire c’était que trucider les criminels n’était pas l’essentiel. Que rendre un dernier hommage aux morts, dans un acte aussi simple mais si significatif, afin de les faire exister une dernière fois valait mieux que la justice et le prix du sang. J’étais encore surpris par les priorités morales que cet Umbrien pouvait posséder. Avant que je ne puisse méditer d’avantage sur le sujet qu’il m’invita à reprendre le chemin, et nous revoilà à marcher dans la ville sombre sans regarder derrière. C’était ça la vie : Marcher, observer et continuer sa route sans se retourner, le cœur meurtrit ou apaisé par ce que le destin réserve à chacun de nous. Voilà ce qu’est la vie, alors pourquoi est-ce parfois si dur ?

Ersylum se sentait comme un enfant, ignorant tout des grands principes de vie et qui agissait bêtement sous impulsions. Lui n’avait songé qu’à tuer les coupables plutôt que de se demander ce qu’il aurait pu faire pour les victimes et les aider à trouver le repos. Si l’homme aux ailes de démon n’avait pas agit, il se serait certainement élancé dans un combat avec le groupe mystérieux au risque d’en crever, laissant les deux corps mutilés gésir sur le sol. Son compagnon avait l’air d’apprécier de faire couler le sang des vermines autant que lui, mais au contraire du voyageur psychotique il était plus posé et moins impulsif et savait réfléchir quand il le fallait.

- Je sais pas ce que tu veux dire par "voir ce que les autres mondes ont à offrir", mais à Tenamas, rien n'est à offrir, tout est à obtenir.


Voilà ce qu’il m’a dit pendant qu’il écartait plusieurs tonneaux acculés au fond d’une ruelle, sans faire vraiment attention à ce qu’il faisait je compris que nous pouvions être différents comme nous avions des similitudes. Je ne sais pas comment tu as fait irruption en ce monde, bonhomme au corps étrange, ni comment tu considère la vie. Tout ce qu’on vie nous apporte quelque chose, même perdre sa famille ou ses biens, c’est comme ça qu’on apprend, qu’on comprend et qu’on perçoit la vie autrement.

Une trappe était dissimulée sous les tonneaux, Ersylum suivit son guide qui descendit en premier et tira un tonneau vers lui avant de fermer la trappe. Après voir descendu un vieil escalier dont les marches grinçaient et menaçaient de céder sous le poids des deux individus, ils toquèrent à une porte, c’est un gosse qui leur ouvrit. Ses yeux se sont plongés dans les miens, peu rassuré, il tira la porte en évitant de me regarder et parti en courant après l’avoir bien refermée.

Les voilà dans une grande cave où de tonitruantes personnes avaient l’air de vivre ici, en masse. Vieillards, enfants, prostitué, on y trouvait de tout. Voilà à quoi étais réduits les pauvres, se cacher dans de tels endroits pour échapper à l’angoisse de vivre dans la rue. La pièce où ils venaient d’entrer avait beau être grande, ce n’en était pas moins précaire. Certains dormaient à même le sol, d’autres se blottissaient dans un coin poussiéreux en se serrant dans une petite couverture mitée. Ces gens avaient le corps creusé par la faim, au point de faire pale-figure comparés à un cure-dent. Le teint gris, les dents gâtées, la peau abîmée et des poches sous leurs yeux ternes qui regardaient les deux hommes se frayer un chemin dans la foule.

- Souris, allez, souris quand ils te regardent et arrête de faire une tête de cadavre ! Haha ! Me railla-t-il à nouveau en rentrant ses ailes dans son dos.

Je ne répondis pas, je n’ai pas souris non plus. Ce que je voyais autour de moi me donnaient matière à réflexion, ces pauvres hères sont nés miséreux et mourront ainsi, dans une bagarre ou emportés par la maladie ou la faim. Qu’avaient-ils à apprendre dans ce cas ? Qu’est-ce que leurs vies signifiaient ? Leur existence ne servirait-elle qu’à propulser celle des autres vers les hautes sphères, comme-ci ce n’était que le fruit du hasard ?

- C’est donc ici que tu vie ?


- Hahaha ! Ne te méprends pas ! Je n'habite pas ici bien sûr. Je suis seulement au courant qu'il y a beaucoup de places où dormir si on sait où chercher. Installe-toi !

- Je ne comprends pas, pourquoi ces gens vivent-ils ainsi ? Aussi nombreux, dans ces conditions et un lieu pareil ?

- Les gens ici ont appris à s'entraider pour mieux survivre, même si leurs efforts ne sont pas assez efficaces pour que tous puissent survivre assez longtemps. Il y a des volontaires qui sortent à l'extérieur pour ramener de la nourriture, des couvertures et d'autres choses essentielles. Il y a plusieurs issues qui mènent ici.

- Aaaaah, Shiro. Quel bon vent t'amène ?


Shiro ? C’était donc son nom ? C’est comme-ça que cette femme l’a appelé, il s’appelle donc Shiro…

Il envoya balader la femme, préférant discuter avec moi qu’avec elle, il m’expliqua brièvement sa situation de veuve, qu’elle survivait seule avec son bébé. Le ton de sa voix restait simple, n’affichant pas la moindre émotion.

- Tu ne comprends pas ce qu’un endroit comme Tenamas a à offrir, Shiro, mais rien que ce soir j’ai beaucoup reçu ici. Les valeurs humaines que tu possède, toi qui n’es probablement pas humain, dépassent de loin celles que je possède, moi dont le corps a tout de l’humain.

Ersylum marqua une pause en s’adossant dans la paille à côté de Shiro.

- Qu’est-ce qui fait de nous un Humain ? Est-ce dans notre physiologie ou dans notre tête ? Tu t’en doute peut-être mais je n’ai rien d’un humain, la haine est le seul sentiment que j’éprouve en ce bas-monde. La joie, l’amour, le bien-être, la solidarité… C’est choses là me sont entièrement étrangères. Quand il n’y a rien qui équilibre la balance que nous avons en chacun de nous, celle-ci penche, alors l’âme devient noire. Peut-on encore prétendre avoir une once d’humanité en sois quand la colère et l’avidité sont les seules forces qui animent un corps ?



- Tant de questions, si peut de réponses. Voilà pourquoi je suis venu là. Ici où l’oxygène est composé de méchanceté, d’égoïsme et de rancœur. Je veux comprendre, avoir une certitude sur ma nature, savoir si ma folie est incurable. C’est parce qu’il y en moi un esprit faible qui se bat que je peux être aussi calme, s’il n’était pas là, j’aurai été capable de tuer l’homme agressé dans cette ruelle, même toi, et peut-être la moitié des gens qui se terrent ici.


Quelques Umbriens qui tendaient l’oreille eurent un sursaut d’angoisse, Ersylum continuait de monologuer regardant droit devant lui, sans même se préoccuper d’être écouté, ou pas. Il récitait tout ce à quoi il était arrivé dans ses réflexions psychotiques.

- Voilà pourquoi j’étais si motivé de venir ici, pour chercher des personnes comme moi et voir s’ils savaient vivre ainsi. Tu sais ce que c’est de se sentir vide ? Cette sensation inexplicable qui peut arriver à t’en faire suffoquer… Je ne sais la combler qu’en commettant les assassinats les plus sadiques qui soient, en regardant mes victimes gigoter dans leur propre sang, cela me donne alors cette impression qui dit "C’est moi qui fait ça, donc j’existe", est-ce que tu peux comprendre ça ?
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MessageSujet: Re: Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé]   Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé] EmptyDim 25 Juil - 22:31

Bah ça alors ! Ersylum s'avérait être à la recherche d'un sens à la définition de l'être humain. Il avoua que la haine était le seul sentiment qui l'animait. Il n'avait aucune notion des émotions telles que l'amour, la joie, l'entraide. C'était sans doute pour cela que le fait que ces hommes, femmes, enfants et vieilles personnes qui vivaient en une communauté solidaire lui paraissait si étrange. Il ne se considérait d'ailleurs pas comme un humain, il l'avait dit lui-même. Alors qu'était-il ? Il se posait des questions existentielles, vraiment, se demandant comment prétendre être humain. Aucune réponse ne lui avait été donnée par le passé, il avait donc espéré qu'à Umbra, il pouvait en trouver une. Dans son propre corps, il y avait deux esprits qui semblaient se battre. Le plus faible, celui qui était enfoui au plus profond de lui, était celui qui parvenait à le calmer, à le rendre pacifique, à diminuer sa rage, sa soif de sang, cette envie de tuer. Sa venue dans le monde des ténèbres avait pour but de trouver des personnes partageant ses mêmes doutes, sa même personnalité à peu près. Il se sentait vide, un néant absolu devait régner chez lui. Il comblait cette part de lui qui manquait en commettant des assassinats, des meurtres, faisant preuve de sadisme et de cruauté envers ses victimes. Tout ceci lui donnait cette saveur de la vie, une preuve qu'il faisait partie de cet univers et qu'il agissait, qu'il y vivait.

Shiro l'avait écouté tout en regardant aux alentours. Il jetait de temps en temps un oeil à Esméralda qui donnait le sein à son enfant. Comment l'avait-il connue déjà ? Sans doute par hasard : elle l'avait accostée lors de sa première arrivée dans ce lieu miséreux et pitoyable. Elle était la seule femme qui gardait le sourire dans ce lieu livré au désespoir. La force qui émanait d'elle, cet amour maternel, l'émerveillaient et avaient capté son attention. De plus, elle était aussi la seule personne à être venue lui adresser la parole alors que les autres ne l'avaient regardé que d'un oeil effrayé et méfiant. Qu'est-ce qui avait bien pu la pousser à venir l'aborder ? Shiro l'ignorait, et il s'en fichait éperdument. Elle paraissait fort sympathique et Shiro éprouvait tout simplement du respect pour cette prostituée dont la priorité principale était sa fille. Ah... Oui... C'était pour cela, justement, que le démon-fée la respectait. Elle lui faisait penser à Miss Scarlett...

- HAHAHAHAHAAAAAA !!!!!

L'hybride avait poussé un rire à vous glacer le sang suite à la tirade de son accompagnateur harmonien. Qu'est-ce qu'il pouvait bien raconter ? Shiro n'en cvoyait aucun sens ! Il allait devoir lui expliquer ce qu'il en pensait, et vite ! Il ne fallait pas le laisser trop longtemps dans le doute ou encore face à cette surprise après ce rire radieux qui pouvait être moqueur.

- Qu'est-ce que tu es drôle toi ! Ahlala ! Si tu penses ne pas être Humain alors il n'y a aucun sens à vouloir trouver le sens d'être humain ! Trouve-toi seulement une raison de vivre, trouve-toi un but ! Ou vis seulement pour vivre, en jouissant de ce que le monde peut t'offrir ! A force de réfléchir, ton existence n'en sera que gâchée ! Par contre, si tu veux réellement devenir un Humain, sache qu'il faut savoir éprouver ces.. euh.. sentiments c'est ça ? Alors oublie seulement ce que tu ressens et ne t'attardes que sur un objectif précis ! Regarde droit devant et fais semblant de voir ce que tu souhaites obtenir ! Moi-même, tu l'as bien vu, je n'ai rien d'un Humain ! Hahahahahaaaaa !

Les questions qui tramaient dans l'esprit de cet inconnu n'intéressaient pas l'Umbrien. Ce dernier pensait seulement qu'Ersylum trouvera sa réponse lui-même à force de vivre et de survivre. S'il n'était pas capable de combler le vide, la solution finale était celui de partir, dans l'autre monde, celui des morts ! Peut-être que là-bas, cette nouvelle voie était plus intéressante ! Plus mystérieuse en tout cas ! Mais Shiro n'était vraiment pas pressé d'y arriver. Il lui fallait encore connaître le monde de Lucina, celui de la lumière, et le monde d'Harmonia, celui de l'équilibre. S'il y avait des personnalités telles que celle de cet homme aux cheveux noirs, cela devait signifier qu'Harmonia était réellement plus diversifié. Il fallait avouer en revanche qu'une toute autre société, celle de Lucina en gros, devait être encore plus curieux à comprendre et à explorer ! Faire connaissance avec les habitants de ce monde pouvait offrir un joli assortiment de tendresse et de bonheur; mais Shiro en doutait.

- Ce n'est pas pour te faire de la peine mais tu ne trouveras peut-être pas tes réponses à Umbra. Choisis ta voie à suivre et ne laisse personne se dresser sur ta route jusqu'à ce que l'un de tes opposants te tue ou que tu perds la vie suite à un défi ! Hahaha ! N'est-ce pas excitant ?! Tu peux choisir de tuer, faire parler ta... euh... rage, mais un jour ou l'autre, quelqu'un te tuera et tu... disparaitras !

En accentuant sur le dernier mot, Shiro mima une explosion en rapprochant les doigts de sa main et les écartant vivement.

- Par contre, si tu en as assez, tu peux en finir dès maintenant. Héhéhé.

La voix de Shiro était pleine de mauvaises intentions. Pourtant, il n'en était rien. L'être des ténèbres se leva, s'étirant un court instant avant de repasser un autre regard dans les environs. Sans cesse, il arborait ce sourire sournois et fier. Les différentes personnes qui croisaient son regard se dépêchaient de détourner le leur. Avait-il l'air si repoussant ? Non... C'était plus son apparence de démon qui inspirait cette terreur, cette étrangeté. On craignait toujours quelqu'un qui était différent, qui se comportait différemment et qui n'inspirait pas du tout confiance.

Il se demanda ce qu'il comptait faire dans quelques heures. Etant libre comme l'air, il se doutait bien que leurs routes, la sienne et celle d'Ersylum, finiront par se séparer pour un jour futur se recroiser. Quand ce jour arrivera, il y avait des chances pour que cet "inconnu" qui s'était assez dévoilé puisse avoir obtenu réponses à toutes ses questions.

- Oh bien sûr.. Tu peux aussi suivre tes instincts.. L'instinct est très important tu sais ? C'est ton fidèle ami, celui qui te sauve la vie, celui qui te sort d'une impasse, mais pas celui dont tu seras fier, haha ! Goûte au sang, encore et encore, abreuve-toi jusqu'à en être dégoûté. Si c'est la seule façon pour remplir le vide, remplis-le de sang. Hey !

On aurait cru qu'il incitait Ersylum à faire usage de sa soif de tuer, de justifier l'utilisation de cet instinct de meurtrier. Il avait déjà enlevé de nombreuses vies, il pouvait toujours en prendre, et ce pour longtemps encore ! Cela ne faisait aucun doute ! Shiro ne prévoyait absolument pas la réaction de l'Harmonien. Il n'était pas dans sa tête. En plus, avait-il prévu de "provoquer" la justification des tueries de cet homme vêtu de noir ? Bien sûr que non ! Le demi-elfe ne prévoyait jamais rien ! Il n'avait fait que lui dire ce qu'il en pensait, lui présenter les options qui s'affichaient pour lui et qu'il pouvait choisir sans regrets ! Les regrets, il ne fallait en avoir aucun ! Prendre une décision et assumer son acte, voilà ce qui prouvait notre volonté de détenir sa vie entre ses mains, d'être le propre maître de son destin !

- Mais étrangement, je me demande si, pour toi, ce vide ne s'agrandirait pas de jour en jour, au fur et à mesure que tu le remplisses. Est-ce que ce qui le remplit finit par disparaître petit à petit ou bien est-ce ce trou qui continue de s'approfondir ? Ou les deux ? Tu sais... Si ça te permet de vivre... Pourquoi pas après tout ! Tu ne fais que suivre ton instinct de survie. Un instinct qui fait tout aussi bien partie de l'être humain, la créature la plus imparfaite de tous les trois mondes mais qui peut tout aussi bien être la plus parfaite.

Oui. Le côté démoniaque de Shiro ne pouvait qu'être mortel. Il ne savait toujours pas quelle était la nature du démon dont on lui a injecté le code génétique, mais ce en quoi il était sûr, c'était que ce démon était tout à fait complexe. De quoi il se nourrissait ? De l'avidité ? De la vanité ? Du sadisme ? Du sang ? Du désir ? De la colère ? De la tristesse ? Il fallait un sentiment ou quelque chose de matérielle pour étancher sa soif et remplir son estomac. Les démons n'étaient que des allégories de chaque sentiment, des allégories terribles pour des sentiments terribles. Tout sentiment entrainait la déchéance. L'équilibre des sentiments, le mélange des émotions, formaient ce qu'on pourrait appeler "la stabilité de l'être", l'équilibre même du caractère psychologique d'un individu.

- Au fond, je dis ça, je dis rien ! acheva-t-il simplement.
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Ersylum Nerhambra
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MessageSujet: Re: Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé]   Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé] EmptyJeu 29 Juil - 7:34

- Tu ne cesseras donc pas de me surprendre, tu arrives même à trouver ça drôle…

Oui, il trouvait ça drôle, il riait aux éclats. Son rire franc et gai qui se répandit dans toute la pièce. Pourquoi ne me traitait-il pas de fou ? Suis-je la seule personne a pouvoir percevoir la réalité de cette manière ? Mais qu’est-ce qui amusait tant ce démon ? Croit-il que je ne suis pas sérieux ? Dois-je saccager ce lieu et tuer tous ces malheureux qui y vivent pour qu’il daigne comprendre ? Ce rire… Il contrastait tant avec mon discours si clair et pourtant si dur à éructer. J’étais peut-être entrain de perdre mon temps avec cet individu, de nature il a l’air joyeux, marchant en considérant la misère autour de lui sans lui accorder le pouvoir d’exercer un impact sur sa vie.

Non, je ne l’avais pas bien cerné. Il écoute ce que je dis, il est même très attentif. Ce qu’il disait tombait sous le sens, mais je n’avais pas vraiment envie d’entendre ça. Ce sont des réponses pertinentes mais qui ne m’aident pas. "Vis seulement pour vivre", c’était vraiment si simple que ça ? Je pense qu’il y a autre chose, mais ça sonne juste. Tous ces gens, ils n’ont rien, juste leur vie. Ils vivent pour vivre, leur situation n’a rien d’enviable, mais ils vivent. "Trouve-toi un but", cette femme tout à l’heure, réduite à donner son corps à des types plus sales et stupides les uns que les autres, elle le fait pour son enfant. C’est son but, elle vit pour lui. Shiro… Tu as raison, mais dans le fond tu ne fais que répéter ma problématique.

- Un but.. Une raison… C’est ça que je cherche, en tuant les sous-merdes qui me tombent sous la main pour patienter. Mais rien ne m’a jamais traversé l’esprit, je ne trouve aucuns buts.


Il continuait de parler, m’expliquait que peut-être je finirai par mourir de mon vide en le comblant, comme une espèce de dépendance qui s’aggraverait. Je ne lui ai pas vraiment fait comprendre le fond de ma pensée, ce n’est pas un manque, mais plutôt un état d’esprit.

- Comme la tristesse ou la joie, mon vide se manifeste de façon conséquente et est la cause de certaines émotions, ne crois pas que je vais en mourir… Hahaha, me considérerai-tu comme un drogué du sang ? Mourant d’une surdose en pleine bagarre ? Non, ça n’a rien à voir, mais ça me fait plaisir de voir que tu y réfléchis vraiment. Oui, je compte continuer à tuer, pourquoi est-ce qu’un homme mange ? Ça répond à des besoins vitaux, pour moi c’est pareil, j’ai été crée pour tuer et haïr. Aujourd’hui, n’ayant pas de but, j’essaye d’en trouver un et d’essayer d’altérer ma condition vers quelque chose de plus… Humain…

Son interlocuteur s’était tut il y a de cela deux bonnes minutes avant qu’Ersylum ne ce soit décidé à reprendre la parole. Le voilà qui se décidait à révéler le secret de sa venue au monde à cet homme qu’il avait rencontré il y a à peine une heure ou deux et dont il ne savait strictement rien. Naïf ? Insouciant ? Imprudent ? Pas du tout, pour la première fois le pugiliste avait quelqu’un à qui parler, et ça le soulageait. Le dialogue ne se passait pas de la façon dont il l’aurai imaginé, encore étonné par les rires de l’Umbrien, cependant cette conversation rendait le personnage psychotique plus à l’aise. Comme un enfant qui raconte un problème à sa mère en attendant d’être consolé. Shiro l’écoutait et lui donnait de quoi réflechir, pas des éléments perçus par Ersylum et interprétés à sa manière, des points de vus objectifs qui provenaient d’une personne extérieure à ses pensées. Sans s’attarder d’avantage, il continua ses explications, ne tenant pas à se stopper trop longtemps au milieu de ce qui était le plus gros à sortir.

- J’ai le souvenir d’avoir eu des parents, une enfance et une venue au monde. Ces souvenirs sont faux, je n’ai aucun passé. Marenis Nerhambra, un orphelin qui perdit ses parents et son frère Ersylum, morts d’une saloperie qui ne se guérit toujours pas et assassiné par des bandits pour son paternel. Tu sais ce que c’est de grandir sans problème apparents et de devenir mendiant du jour au lendemain ? Non ? Moi non plus.

Le voilà prit dans sa lancée, il parlait sans s’arrêter, comme un jet d’eau se rependant d’une façon torrentielle après qu’une pierre qui en obstruait le passage soit dégagée.

- Tu ne comprends rien à ce que je te raconte hein ? Oui, Ersylum est mort quand il était bébé. Alors qui je suis ? C’est tout le problème, je ne suis pas. Je n’existe pas. Je ne suis qu’un trouble psychologique façonné par un enfant malheureux. Je suis une pensée, un vulgaire fantasme. Marenis me donna le nom de feu-Ersylum et me narra sa vie tandis que ses journées de solitudes s’écoulaient. Comme une feuille de papier j’étais blanc à ma naissance, complètement neutre et pure. Il a versé sur moi toute l’encre noire qu’il stockait dans son âme. J’en suis devenu mauvais, sombre, colérique. Il y mit tellement de volonté que j’ai pu penser tout seul, n’étant plus un simple fantasme qui lui répondait en réfléchissant. Je développais une conscience, c’est à ce moment là que je devenais dangereux.

Les quelques Umbrien qui écoutaient étaient perplexes. On ne voit pas de personne de ce genre tous les jours. Certains commençaient à s’éloigner, ses vêtements ensanglantés, sa carrure et sa voix grave ne donnaient pas envie de s’approcher d’Ersylum.

- Nous étions alors deux dans la même tête, je pouvais faire bouger le corps que nous partagions mais je ne voulais pas le faire. Un jour j’en ai eu marre. J’ai pris le corps de force, Marenis voulait m’en empêcher et résistait futilement. J’ai tué tous les gens que j’ai pu trouver, des mains de mon "frère". A la fin sa conscience était détruite, j’ai assimilé tous ses souvenirs et presque annihilé toute sa volonté. Tu comprends ? Je ne suis qu’un mensonge, une aberration psychotique. Mon existence est fausse, mon esprit n’est que le dédoublement d’un autre et mon mode de réflexion a été défini par un fou. J’ai été crée pour tuer et haïr, il ne m’a appris à vivre que comme ça, trop bon pour ressentir ces sentiments, il me les a insufflés jusqu’à ce que sa rancœur prenne vie.

Le pugiliste marqua une nouvelle pause, aucun bruit. Autour de lui planait un silence de mort, seul ceux qui n’assistaient pas au monologue glauque de l’Harmonien trouvaient encore le moyens d’être bruyants.


- Ton corps n’est pas humain, mais ton esprit l’est, c’est ce que je voulais te faire comprendre. Tu as peut-être raison, peut-être que ce n’est pas dans cet endroit que je trouverai ce que je cherche.

Il acheva sa phrase en s’allongeant sur la paille, les jambes croisées. Soupira et pour la première fois depuis qu’ils parlaient ici, tourna la tête vers Shiro et attendait une réponse.
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MessageSujet: Re: Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé]   Errance dans un brouillard sombre [PV Shiro Kerrigan] [Terminé] EmptyLun 2 Aoû - 9:02

Ce n'était pas dans les habitudes de Shiro de tenir une conversation aussi longue. Lui qui n'était pas un grand orateur, lui qui avait fini de perdre son temps à la réflexion, il ne trouvait pas souvent le temps ni la nécessité de débattre sur des idées existentielles sur le fait d'être ou non humain. Néanmoins, il fallait avouer qu'il n'avait absolument rien de plus à faire. Il avait achevé son dernier travail; et maintenant, il pensait que cet Ersylum lui serait assez divertissant, lui comblerait ce vide dans son emploi du temps. Dire qu'il l'avait croisé juste par hasard, par le plus pur coup du destin, dans un coin sombre des quartiers pauvres de Tenamas. Quoi qu'il en soit, cet Harmonien se révélait bien plus qu'il ne l'était. Il lui raconta d'ailleurs le résumé de son origine, de sa nature, de sa naissance. L'hybride, bien qu'il parut inattentif, avait toujours une oreille à l'écoute des propos de son interlocuteur. Lui, il regardait aux alentours, cherchant Esméralda des yeux et se disant que cela serait plutôt à lui d'aller lui rendre visite étant donné qu'elle pouvait être gênée par son enfant.

Tuer et haïr, les deux mots qui étaient les raisons de vivre de ce personnage aux cheveux aussi sombres que celui de Shiro. Ersylum en avait eu apparemment assez de ce carnage qui lui servait de source de vie, aussi avait-il décidé de partir à la recherche d'un but qui le rapprocherait de l'être humain, l'éloignant ainsi de cette vie qui était seulement contrôlée par la haine, l'envie de sang et l'envie de tuer. Il voulait sans doute pouvoir se contrôler, ça devait être ça son but recherché : se contrôler afin de ne pas s'attirer des ennuis et attirer des ennuis aux autruis (le premier cas semble la plus exacte).

Shiro baîlla. Il avait repéré Esméralda. Il ira la voir tout à l'heure.