[Terminé] La fatalité

Alors qu'Arcania courait en retrait comme à son habitude depuis le début de cette petite aventure palpitante avec les lapins gris mais également la très charmante Kaliendra, les bruits de pas continuaient à résonner encore et encore à travers les couloirs de la prison, comme s'ils savaient directement où allaient se rendre les Harmoniens en fuite. Une véritable course poursuite. S'il avait été seul, le prophète aurait put très facilement se débarrasser de ces gêneurs, mais il ne pouvait pas se permettre de mettre encore une fois en danger ses nouveaux camarades, qui se débrouillaient beaucoup moins bien que lui en matière de magie. Plus les secondes passaient, plus les minutes s'écoulaient, et plus il sentait que ce moment approchait, une nouvelle pièce sur le puzzle de son passé qui allait être révélée à tous. Il sentait déjà ses poils se dresser en pensant à ce qui allait se passer. Bien que tous pensaient surement qu'ils allaient tous ensemble s'enfuir, lui savait que les choses seraient tout autres, et que rien ne se passerait comme ils l'avaient sans aucun doute tous prévu depuis que le groupe avait été totalement reformé. Ils devaient normalement tous s'en sortir sains et saufs, sans perte, sans aucune blessure, et pourtant il avait faillit à son devoir, la fiancée de Khan était morte, tout ça parce qu'il s'était protégé lui même. D'autres s'étaient blessés alors que s'il avait réagit correctement comme un vrai leader rien de tout cela n'aurait du se passer et tout aurait du se dérouler sans aucun encombre. Mais les choses étaient faites ainsi, et ses erreurs affectaient une nouvelle fois les autres plutôt que lui directement, comme si le malheur voulait le préserver de la souffrance en rejetant toute sa rage sur ceux qui l'entoure plutôt que sur lui même. Pierre l'avait dit, il était immortel, et le temps n'influencerait plus son être, jamais les ravages des années passant ne le toucherait et il devrait voir périr un à un tous ceux qui ont une place dans son coeur. Il savait que tout cela était injuste, mais pour le moment, il ne devait pas perdre sa concentration en pensant à ces choses là, il devait rester prêts à réagir à n'importe quelle attaque extérieur et se préparer à ce qui allait désormais se passer. Car oui, juste devant eux, se dessinait enfin le dernier couloir, cette ultime longueur, ces quelques pas qui les séparaient encore de cette liberté dont ils rêvaient tant. Ils couraient à vive allure sans vraiment se soucier de ce qu'il se passait tout autour d'eux, et bientôt, tous étaient tombés dans un cul de sac, une voie sans issue. Pris au piège avec des gardes non loin arrivant en nombre conséquent pour les arrêter. L'Harmonien ferma les yeux et inspira longuement avant de laisser l'air s'échapper de sa bouche. C'était proche, tout proche, ce moment où il ferait appel à l'un des petits secrets de sa famille.

Alors que les gardes s'approchaient encore de plus en plus, et que tout semblait réellement perdu pour eux, Arion, semblait extrêmement en colère et finit par se retourner vers l'épéiste d'Equilios avec cette même rage, hurlant de toutes ses forces, s'il avait été un jeune enfant, Arcania se serait très certainement mit à pleurer en entendant des paroles telles que Vous vous foutez de notre gueule ? C'est ça votre "vraie" sortie ?! Vous voulez notre mort ou quoi ?, mais il ne le fit pas, il était un adulte, un homme fort, puissant, l'un des plus puissants des trois mondes à dire vrai. Il resta calme, et garda le silence malgré les attaques verbales du lapin gris. Il aurait très bien pu en un battement de cils l'envoyer s'écraser contre le mur ou même le faire exploser en un simple souffle s'il lavait voulu, mais il resta toujours aussi calme, ne montrant pas une seule marque de son énervement. C'était même presque déconcertant. Alors que les gardes étaient désormais derrière eux, prêts à combattre pour les remettre dans leurs cellules ou même à les abattre, l'Harmonien ne fit rien, il ne dégaina pas son épée, il n'activa aucun de ses pouvoirs. Restant comme figé au milieu de la scène de combat, tout le monde commença à prendre part à l'affrontement, hormis Khan qui blessé resta en retrait. Le prophète fixait videment Arion, il ne disait rien et semblait comme trop pensif pour remarquer ne serait-ce que la présence des gardes derrière lui, en train de tirer des flèches sur eux pour les tuer et les envoyer dans le monde des âmes. Dans sa tête, tout se déroulait autrement, comme un monde parallèle, un lieu où le passé à prit sa place comme étant le présent et le futur. La mémoire du jeune homme à l'oeil émeraude s'activait lentement, mais les images devenaient de plus en plus nettes, et bientôt il pouvait presque voir le visage d'un homme, un être puissant, un noble d'Equilios qui avait déjà ôté la vie à bien des ennemis ... Ibirak D.Cysique, son père.

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Cet homme d'une taille incroyable, avoisinant presque les deux mètres, aux cheveux non coiffés et laissés dans le même état qu'ils ne l'étaient à la sortie du bain ou du lit. Chevelure d'un noir intense et une carrure effrayante, musclé comme un titan. Il se tenait là, près de ce jeune enfant au regard émeraude et aux cheveux d'un brun jeune qui semblait être son fils et qui l'écoutait avec une attention incroyable. Sur sa tête, un casque noir et rouge, surpassé d'une sorte de chevelure rougeâtre qui flotte dans l'air à chaque passage du vent. Portant sur lui une armure noir et rouge qui s'étend de sa nuque à ses pieds, cachant chaque parcelle de son corps même celles habituellement ouvertes aux attaques ennemies, pleine de coups reçus lors des nombreuses guerres menées et batailles remportées, une cicatrice passant du haut jusqu'au bas de son oeil droit, le même que celui qu'avait perdu l'épéiste d'Equilios. Grand noble juste et bon, il était également un général puissant et redouté de ceux qui croisaient ses troupes et sa lame. Entre ses doigts se tenait justement cette lame de presque 1mètre de long, très lourde, presque vingt kilogrammes, des flammes rouges tout le long, représentant aux extrémités un dragon. Très tranchante, cette lame avait déjà ôté la vie des centaines d'hommes, si ce n'est plus. Cet homme craint se tenait la, sa seconde main posée sur l'épaule de son jeune fils, son regard froid et dur, d'un sérieux presque effrayant se posait sur le mur devant lui et son fils, et finit enfin par posé ses yeux noirs sur son enfant en lui adressant un léger sourire plus apaisant que son visage précédent.

Cet homme posa un genou à terre, de manière à être plus ou moins à la hauteur de son jeune fils qu'était Arcania D.Cysique. Il laissa tomber sa lame sur le sol avant de poser sa main sur l'autre épaule du jeune enfant afin de le tenir entre ses mains. Il le fixait en plongeant son regard dans le sien, ses lèvres se décollant, quelques mots s'évadant de sa bouche pour aller frapper les tympans de son jeune fils.

- Ce mur est magique, et un jour, je sais que tu sauras faire preuve d'intelligence pour l'utiliser uniquement en cas de dernier recours pour prendre la fuite. Ecoute bien les paroles qui l'ouvriront, car plus jamais tu ne les entendra.

Effectivement, ce mur avait été dressé pour être magique, et seuls les nobles de grandes familles pouvaient l'ouvrir. Plusieurs codes permettaient son ouverture, mais chaque code ouvrait le mur sur une route différente, de manière à ce que tous les nobles ne fuient pas dans le même endroit en cas de gros problème au sein de la capitale Harmonienne. Il avait été placé dans la prison, car ce lieu était généralement le dernier que visitaient les ennemis du peuple. Le père d'Arcania posait sa main contre le mur, et de nouvelles paroles sortirent de sa bouche, mais au lieu d'entendre le son fort de la voix de son père, ce fut tout autre chose qui vint frapper les oreilles du jeune homme.

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-Il est temps pour nous de sortir d'ici, montre nous la porte s'il te plait.

La voix de Kali' le fit revenir sur terre, et il secoua la tête avant de lui adresser un sourire et s'avancer de quelques pas. Juste devant Arion, il s'arrêta, plongeant son regard froid dans le sien.

- Bouge de la ...

La réaction du lapin gris pas assez rapide à son gout, l'Harmonien le traversa comme un humain traverse un fantôme, et le visage du lapin gris devint aussi blanc que celui des morts. Arcania s'avança vers le mur, et y posa sa main. Une énorme décharge d'énergie magique se mit à traverser toute la pièce, envoyant en arrière tous les gardes ainsi que déclenchant un très désagréable sifflement durant quelques secondes. Les lèvres d'Arcania s'entrouvrirent, et un son mélodieux s'en échappa.

Du fer, du feu, du sang ! C’est Elle ! C’est la Guerre !
Debout, le bras levé, superbe en sa colère,
Animant le combat d’un geste souverain.
Aux éclats de sa voix s’ébranlent les armées;
Autour d’elle traçant des lignes enflammées,
Les barons ont ouvert leurs entrailles d’airain
Partout chars, cavaliers, chevaux, masse mouvante !
En ce flux et reflux, sur cette mer vivante,
À son appel ardent l’Épouvante s’abat.
Sous sa main qui frémit, en ses desseins féroces,
Pour aider et fournir aux massacres atroces
Toute matière est arme, et tout homme soldat.

Ces soldats qui par nous, gagneront sans relâche, car telle est notre promesse, nous, D.Cysique, descendant des plus grands.

A la fin de ces quelques mots, le mur se mit à vibrer, et les briques disparurent une à une, comme s'enfonçant dans le plafond. Un énorme couloir très sombre se dessina devant eux. Alors que les gardes étaient toujours au sol, les lapins gris et Kaliendra ne semblaient pas vraiment bouger, et restaient plantés la sans vraiment se mettre en mouvement. Fronçant les sourcils alors que les gardes se relevaient petit à petit, sa voix devenue très froide et presque violente se mit à résonner.

- Vous allez rester plantés la longtemps bande de sombres imbéciles ? Foutez moi le camp et vite.

Sans vraiment attendre qu'ils ne bougent, il fit se déclencher son pouvoir de l'air, qui sans attendre, expulsa tous ses alliés dans le couloir, et les fit atterrir tout en douceur pour qu'aucun ne ressente la douleur. Alors qu'il regardait ses équipiers posés sur le sol, un sifflement dans l'air se fit entendre, et sans qu'il ne puisse réagir, une flèche vint se planter dans l'arrière de son épaule, laissant son sang couler le long de celle ci. Il releva la tête vers Khan et Kaliendra sans montrer qu'il avait mal, et il se mit à sourire, avant de parler.

- Khan, ma disciple te retrouvera très vite, elle te conduira à l'antre. Kaliendra, je veux que tu sois à l'arène dans quelques jours, j'ai beaucoup à t'apprendre.

Et alors qu'il terminait ainsi, une seconde flèche vint se planter dans son corps, mais cette fois ci dans sa cuisse droite. C'était douloureux, cela faisait longtemps qu'il n'avait plus été touché par une flèche ennemie. Et alors qu'il restait la, se dressant devant toute la masse de gardes pour protéger ses nouveaux amis, les briques se remettaient en place une à une. Le corps de l'Harmonien se mit à devenir petit à petit très lumineux, se couvrant entièrement d'arcane, et avant que son visage ne le soit à son tour, il adressa un sourire derrière lui, et sa voix frappa une dernière fois.

- Maintenant, DEGAGEZ !!!

Et le mur continuait à se refermer petit à petit, alors qu'Arcania se retrouvait seul face à désormais près de cinquante gardes dans le même couloir. Son corps totalement arcanique, il s'avançait lentement vers eux sans même sortir son épée, les flèches se plantant une à une dans son corps insensible. Ils devaient tous fuir, et vite ...

Lorsque la belle aux cheveux roses ouvrit les yeux c'était un visage de fureur qu'ils découvrirent. Cela ne plut pas du tout à Khan. La jeune femme se redressa et face au sadisme qui se manifestait sur l'expression de Kaliendra, Eldiir recula. Elle lui arracha son arc et ses flèches des mains qu'il lui tendait avant de se recevoir sans avoir le temps d'esquiver un splendide coup de poing en pleine figure. L'aîné des trois elfes tituba en crachant du sang. Son honneur d'elfe le couvrit alors de colère et il devint rouge pivoine. Ses deux frères cadets l'attrapèrent alors chacun par un bras pour le retenir.
C'est alors que Kaliendra s'approcha de l'orphelin aux cheveux verts pour lui murmurer une phrase bien trop particulière à son goût.

Qu'avait elle fait ? Elle avait osé lui faire une réféxion sur sa manière de diriger les lapins gris. Elle avait osé le traité d'incapable à cause de ses blessures. Elle avait osé l'appeler par son prénom ! C'était beaucoup trop de choses d'un coup. Le visage du jeune garçon aux cheveux verts se couvrit alors d'une rage que les lapins détestaient entrevoir. C'était cette colère qui s'emparait de lui dans les rares moment où il n'était pas d'humeur. Généralement, c'était lorsque quelque chose de grave venait de se passer. Khan n'était pas du genre à s'énerver pour rien en temps normal. Il gardait son sang froid et répondait toujours avec humour et dérision, prenant les choses avec recule. Mais ce n'était pas le cas lorsque qu'il était à cran. Dans cet état, il s'enflammait pour peu de choses : un mot de travers, un geste déplacé, le moindre faux pas qu'il lui déplait, la moindre ridicule chose le contrariant, etc. Il avait déjà casser le nez d'Arion d'un coup poing la dernière fois qu'une pareille situation était arrivée. Kaliendra n'avait pas du tout bien fait d'oser réagir ainsi face à lui.
Khan sentit ses membres trembler face aux paroles de Kaliendra. Il serra les dents de fureur et poussa sur ses bras pour se redresser tandis que sa soeur et la demoiselle aux cheveux roses se battaient ensemble. Malheureusement pour le jeune orphelin il était en effet bien trop affaibli pour ne serais-ce que se relever. Il cracha à terre et ragea, lançant un juron pour lui-même. Alors qu'il commençait à s'énerver tout seul, frappant le sol du poing en fermant les yeux en rentrant dans une furie plus ridicule qu'autre chose, Kaliendra et Camélia firent un carnage supplémentaire avec leurs projectiles. Mais malgré cela, la colère d'Orphan ne se calmait pas. Il ne tolérait pas qu'on l'appel par son prénom ! Cette jeune femme ne le connaissais que depuis aujourd'hui même, et même sa soeur n'osais que rarement l'appeler par son prénom. Incroyable, mais c'était ça qui plongeait le voleur dans une colère si noire. Ce prénom incarnait tout son passé, tout ce qu'il haissait, tout ce qu'il voulait oublier. Prononcer son prénom c'était le mettre sur la défensive, c'était l'agresser directement, c'était lui rappeler son impuissance passée face au destin, c'était lui rappeler qu'avant il n'était rien ; chose qu'il ne supportait pas. Comment avait-elle osé ?

C'est alors qu'un garde un peu trop téméraire parvint à approcher Khan de trop près. Il menaça de trancher en deux le pauvre orphelin blessé de sa lame. Si il en eut le temps ? C'était sans compter sur la folie furieuse de la soeur d'Orphan et de la belle sucrerie rosâtre qui se transforma plus en panthère rose déchaînée. Les deux jeunes femmes s'abattèrent sur lui avec des flèches a pleine main, l'injuriant comme des folles, l'éxacutant littérallement par terre. L'homme meurtri agonisa sur le sol, des morsures sanguignolantes dégoulinant par endroit entre les plaies de pointes de flèche. Khan resta bouche bée devant la scène. Kaliendra s'était associée à sa soeur comme l'aurait fait un membre de sa propre famille pour le protéger. Il était choqué, ne sachant plus comment réagir. Le fauve à la crinière de barbe à papa s'écarta pour rejoindre Arcania sans prêter plus d'attention à Khan tandis que Camélia accourut vers lui pour vérifier qu'il n'avait rien. Elle l'attrapa par les épaules, le secouant un peu :

- T'as rien ? Tout va bien ? Il t'as pas touché ce con ? Mais Khan ne lâchait pas Kaliendra du regard. Il était tellement étonné qu'elle passe de la réfléxion cinglante au fait de lui sauver la vie en si peu de temps qu'il ne parvenait pas à comprendre et faire un raisonnement logique qui puisse expliquer la situation. Camélia lui attrapa le visage entre ses mains pour le forcer à la regarder dans les yeux : Hey ! Qu'est-ce t'as ? Khan secoua la tête et il émit un sourire vers sa soeur pour la rassurer :
- T'inquiete ! J'vais bien ! Va aider les autres !

Mais a peine eut-il le temps de dire ça qu'il assista à l'étrange scène entre son meilleur ami et le prophète. Sir D.Cysique mit un coup de pression plutôt impressionnant au grand brun qui ne réagit pas asse vivement au goût de l'épéiste harmonien qui le traversa d'une façon mystique et impressionnante qui laissa encore une fois Khan dans un état d'admiration qui tendait de plus en plus au fanatisme. La suite ne le fut pas moins. Le prophète écarta les bras et il commença à réciter une sorte de formule, ou un mot de passe, Khan n'en savait rien. Il ne put s'empêcher de le retenir, comme à son habitude d'enregistrer tout ce qu'il entendait, son esprit calculateur gardant en mémoire le moindre petit détail. De quoi pouvait-il bien s'agir ? l'orphelin n'en sut rien avant de voir le portail s'ouvrir sur la paroie du mur, les briques s'écartant comme animées par une force inconnue et mystique. Un couloir s'était ouvert pour leur permettre la fuite. Arcania commença à leur ordonner vivement de déguerpir sans lésiner sur les mots. Il utilisa même ses pouvoirs pour les forcer a prendre la direction qu'il souhaitait. L'ensemble des lapins gris se retrouvèrent réunis derrière l'épéiste tandis qu'une flèche vint blesser ce dernier. Camélia aida son frère à se relever tandis qu'Orphan accorda une brève seconde d'attention à Kaliendra qui se trouvait auprès d'eux. Il lui lança un regard perplexe et suspicieux, entre la méfiance, l'incompréhension et la curiosité. Qui était cette fille ?
Mais alors qu'il réfléchissait dans sa tête, Arcania lança ses derniers ordres, expliquant à Khan qu'il devait retrouver l'une des disciples de l'ordre qui le conduira vers l'antre, ce qui devait être le quartier général de l'Ordre. Il nota également qu'il donna rendez-vous à Kaliendra à l'arène. Ce n'était pas ses affaires et pourtant il trouvait cela intriguant. Ces deux là avaient un comportement étrange l'un envers l'autre. L'attention d'Orphan en fut attirée, mais bien évidement, la situation se prêtait mal à l'attardement sur de pareilles questions.
une flèche supplémentaire agressa le corps de leur protecteur et sauveur avant que l'arcane lumineuse ne recouvre son corps, passionnant une fois de plus encore le jeune Khan. Les briques commençaient à retourner à leurs places ce qui signifiait que le temps leur était compté. Arcania hurla d'un ton impératif. Orphan ferma les yeux rapidement, serrant avec violence ses paupières contre ses paumettes l'espace d'un instant avant d'ouvrir de nouveau ses yeux avec une nouvelle détermination. Le leader des lapins gris gueula à son tour aux siens :

- Aller ! Lâchez tout ! On se tire d'ici !

Sans le moindre mot, Camélia avait lâché son arbalète pour plutôt se focaliser sur le fait d'aider son frère à se diriger vers le couloir qui se refermait dangereusement. Les jumelles lâchèrent leurs épées pour courir les premières dans le couloir. Endurim et Vaali tirèrent leur frère à la suite des deux drow, Eldiir ayant encore une amertume prononcée envers le coup que lui avait asséné Kaliendra, refusant de la lâcher de son regard noir méprisant, un filet de sang sèchant déjà sur le bord de sa bouche. Daren tira Arion vers le couloir, ne lâchant pas les précieuses armes de leur chef et de la jolie kaliendra. Tous les lapins gris disparurent chacun leur tour dans le couloir. Daren s'arrêta juste devant l'entré, laissant passer Khan et sa soeur avant de se tourner vers le chaton au pelage de couleur de douceur en lui tendant la main :

- Aller ! faut y aller !

Se tenant droite et fière, elle le regarda traverser Arion avec un certain amusement, vu son expression il réfléchirait à deux fois avant de provoquer Arcania. Elle le vit poser sa main sur le qui déferla sur eux sa puissance magique, elle laissa la magie la traverser et faire valser sa chevelure. Les gardes se retrouvaient par terre, soufflé par cette étrange vague de puissance. Ce que c'était elle n'en savait rien et pour tout vous dire elle s'en fichait. Elle désirait s'approcher de lui, comme si elle comprenait d'où venait tout ceci... Il y avait une sensation étrange, un sentiment perdu. Apparut sur son visage un sourire, comme si elle venait d'être caressée par les doux rayons lumineux de l'astre doré, mais rien de tout cela ne figurait dans les ténèbres de ce couloir. Elle tourna son visage vers la horde de garde, ses cheveux flottant presque au ralentit, ils se redressaient tandis que le passage s'ouvrait. Elle eut envie d'y courir sans plus jamais s'arrêter, pourtant elle ne bougeait pas ses membres restant tétanisé. Il avait songé à cela car un vent la souleva pour aller l'abriter dans le passage, elle le fixait avec une extrême intensité sans comprendre. Il voulait que Khan se ferait retrouver par la disciple d'Arcania et elle... Elle avait rendez-vous à l'arène dans quelques jours avec lui. Elle se contenta d’acquiescer. Elle attendait patiemment qu'il les rejoigne, quand il leur hurla de dégager elle comprit. Horrifiée elle vit la première flèche se planter dans son épaule, son œil trahit l'espace de quelques secondes la présence d'une douleur, lueur qui disparut rapidement. Qui était-il ? Pourquoi se montrer si fort et insensible ? Certaines choses dépassaient notre jeune Harmonienne et particulièrement celle-ci. Le mur se refermait. Khan ordonna aux lapins gris de tout lâcher et de courir. Elle les vit détaller, passant à ses côtés alors qu'Arcania se laissait consumer par l'arcane, elle ne voulait pas y croire. Camélia portant son frère lui adressa un regard, elle lui sourit comme pour approuver son choix, mais Daren restait là à ses côtés lui tendant une main.

-Aller ! faut y aller !

Les mots raisonnèrent dans sa tête, elle posa son regard azure sur Daren. Puis le reporta sur le mur où il y avait encore le Maître. Une flèche dans sa cuisse, son regard s'assombrissant, ne devenant que haine. Elle secoua son visage de façon négative à l'adresse de Daren, elle n'irait pas, pas maintenant, elle ne l'abandonnerait pas... C'était injuste ! Elle se mit à courir dans la direction opposée à tous, laissant le pauvre Daren perplexe sur ses talons, elle savait au fond d'elle même qu'il avait plus de réponses que quiconque sur son passé, elle ne pouvait prendre le risque de le perdre, pas aujourd'hui, pas maintenant. Elle le fixait, la fente du mur rétrécissant et lui se consumant. Elle finit par se heurter au mur en hurlant:

-NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !

Elle le tambourinait de ses points, il s'était clos sous son nez. Elle concentra son arcane pour tenter de détruite le mur faisant trembler tout le couloir. Les yeux larmoyant, le regard remplit de haine elle évacuait sa rage contre se mur... incassable. La main de Daren se posa sur son épaule la faisant sursauter, il plongea son regard dans le sien, l'invitant de nouveau à le suivre :

-Kaliendra, viens ! Tu ne peux plus rien pour lui, tout ce que tu risque c'est de mourir ici. Viens avec moi.

Elle se saisit de la main du daguer, la serrant doucement dans un éclair de lucidité. Elle lui sourit. Se redressant, elle fit demi-tour. Le tunnel tremblait de toute part, la roche commençait à s'effondrer. Il était temps d'avancer sans se retourner. Orphan et les autres étaient loin devant, elle soupira. La seule pensée qui pouvait la faire avancer s'ancra dans son esprit, elle sentait qu'il était là... derrière ce mur son aura la poussant à fuir. Il lui avait donné rendez-vous, il survivrait. Elle s'en persuada. C'est alors qu'elle se mit à courir vers la sortie entrainant soudainement Daren. Elle serrait la main de Daren s'y accrochant fortement, elle ne regarda pas derrière elle une seule fois, sentant le couloir s'effondrer sous ses pas elle courait pour ne pas se faire engloutir, sa chevelure rose flottant la suivait à la trace, comme un drapeau s'élevant que quelqu'un brandirait. Ils rattrapèrent Orphan et Camélia, elle se détacha de Daren pour aller soutenir la jeune fille épuisée par tous les efforts qu'elle avait du fournir, elle regarda Khan puis suggéra :

-Daren, tu pourrais le prendre sur son dos pour aller plus vite ?

Personne ne répondit. Ils n'avaient pas le temps pour discuter. Khan se retrouva sur le dos de Daren tandis qu'elle se charger d'attraper la main de Camélia dans un dernier sourire avant d'être en sureté. Camélia se laissa faire et tout les quatre reprirent leur course, elle savait qu'ils avaient vécu en ce jour une aventure riche en rebondissement et en sensation. Peut-être retrouverait-elle une vie paisible et calme après cela ou peut-être pas... Elle ne regardait pas où elle allait, elle continuait d'avancer vers la lueur du jour. Se souvenant des moments important de cette journée mouvementé, elle revit le regard de Khan après qu'elle eut prononcé son prénom, puis celui qu'il posa sur elle juste à l'entrée de ce foutu trou... Elle lui jeta un regard, il était perché sur le dos de Daren et semblait assez faible, elle éprouvait au fond une certaine compassion pour ce gamin d'une vingtaine d'année pas toujours réfléchit, un peu têtu et attachant. Au fond il méritait qu'on fasse tout ceci pour libérer ses amis, elle avait décidé d'aider deux hommes recherché pour rien, pour aucune récompense, aucune reconnaissance... Pourquoi l'avoir fait ? Pourquoi avoir risqué sa vie pour des inconnus ? C'est ce que Kaliendra nommerait la folie du cœur. Il a des raisons que la raison elle même ignore. Elle sentait Camélia faiblir, elle la porterait si il le fallait pour sortir d'ici mais Khan ne perdrait pas une seconde fois un être qui lui est cher en tout cas pas tant qu'elle serait vivante.

-Camélia, courage nous y sommes presque.

Elle opina, accentuant la pression qu'elle exerçait sur la main de la jeune femme aux cheveux roses. Rassemblant ses dernières forces Camélia redoubla d'effort. Daren lui effectuait un exploit, il maintenait la vitesse alors qu'il avait sur le dos un poids considérable et non négligeable. Elle se promit de s'autoriser à s'effondrer sur le sol à la sortie. Ils étaient presque arrivés, les cris des lapins gris à l'égard de leur trois comparses se faisaient entendre. Elle fut éblouit par la luminosité extérieur, s'éloignant de la cavité elle laissa Camélia aux mains des lapins gris... Ainsi que Khan et Daren, elle s'éloigna un peu pour aller se poser contre un rocher. Là, elle s'effondra comme promis. Seule. Elle jeta un regard à cette bande semblant ravie d'être réunit, d'être presque tous sain et sauf... Elle les enviait quelque part, elle n'avait plus personne et presque pas d'identité. Qui voudrait d'une fille sans passé ? Sans histoire à raconter ? Elle rassembla vers elle ses genoux, plongeant son visage au creux de ses bras, écoutant la cavité se refermer. Elle laissa s'échouer sur son visage noir de poussière des larmes de tristesse. Silencieuse, elle se renferma sur elle même comme trop souvent. Elle n'avait de joie à partager avec personne, ni de peine.

Alors qu'enfin, les dernières briques se replaçaient pour en finir avec le problème de la présence de Kaliendra, Khan et les lapins gris, Arcania de son coté continuait d'avancer vers le groupe de gardes qui se tenaient devant lui. Sans fléchir une seule fois malgré les nombreuses flèches qui se plantaient dans son corps. L'arcane l'empêchait de subir le moindre dégât physique à cause de ces vulgaires bouts de bois chargés d'une simple pointe de fer. Des épéistes fonçaient sur lui, tentant de lui infliger douleurs et blessures de la pointe de leurs épées, mais rien ne faisait, comme si le jeune prophète s'était transformé en un monstre insensible aux attaques de vulgaires mortels dépourvus de magie, mais n'était-ce en fait pas le cas ? Il n'en était pas loin, intouchable à moins de l'attaquer avec une très forte puissance magique, ce que ne possédaient pas de vulgaires gardes d'une prison faite pour des prisonniers qui ne maitrisaient pas la moindre magie. L'un des soldats leva sa lame vers le haut, voulant frapper l'humain immortel en diagonal. Le pauvre homme n'en eut pas le temps, Arcania l'avait déjà attrapé au niveau de la gorge, serrant cette dernière entre ses doigts arcaniques, brulant tout sur son passage, détruisant extérieur comme intérieur le faible être vivant qui essayait toujours de se débattre avant de lâcher son dernier soupir et partir terminer sa course dans l'un des murs déjà abimé de la bâtisse, passant de l'état de vie, à celui de simple cadavre inerte. Les lances finissaient enfin par faire leur entrée, leur apparition tant attendue. L'une d'entre elles se dirigeait droit vers l'Harmonien, qui d'un simple mouvement sur la droite l'esquiva et frappa du pied dedans, la faisant exploser en milles morceaux au contact violent avec le sol. Il leva la main droite, pointant son index en direction des gardes très maladroitement regroupés les uns près des autres. Il en profita, un faisceau d'arcane partit très rapidement frapper le parterre aux pieds des gardiens, qui tous se prirent l'explosion de plein fouet, la plupart d'entre eux se relevant quand même au grand plaisir d'un épéiste devenu presque sadique sous l'impulsion de cette rage qui jaillissait de son être. Son corps perdit son arcane, afin qu'il redevienne normal, le sang coulant encore de sa cuisse et de son épaule. Il cachait la douleur, ne montrant pas qu'il souffrait, faisant reculer les gardes de quelques pas, certains glissant sur le sang de leurs camarades tués sous la dernière attaque du terrifiant prophète de l'ordre nouveau. Un léger sourire, il dégaina son épée et s'exclama.

- N'ayez crainte, le jeu ne fait que commencer.

En quelques secondes, son bras et sa lame fusionnèrent, la garde de l'arme disparaissant à l'intérieur même de la peau du jeune homme, son bras tout entier devint de métal, ses doigts disparaissant au profit de la pointe meurtrière de l'arme qu'il chérissait tant, celle qu'il avait récupéré et qui appartenait anciennement à son maitre. Cette lame magique qui transformait un volcan en glacier et changeait la neige en pluie de feu. Il fonçait droit devant lui, levant le bras vers le plafond, l'abaissant tout aussi vite, tranchant de haut en bas le premier soldat venu devant lui. Le courage qui émanait de tous ces guerriers disparaissait petit à petit à mesure que le disciple des Déchus avançait dans ce combat. Les jambes tremblantes, un autre poussé plus par la peur que par la rage de vaincre se précipitait vers lui, se jetant à bras ouvert à la mort. Il attrapait à main nue la lance du soldat, tirant vers lui pour qu'elle passe par dessus son épaule, et que le pauvre homme se retrouve empalé sur la lame du grand descendant des D.Cysique. Plus les secondes passaient, et plus leurs chances de survie étaient faibles, plus ils combattaient, et plus l'envie de leur ôter la vie s'intensifiait dans le corps du jeune épéiste d'Equilios. Alors que le cadavre se voyait extirpé la lame fusionnée au bras du jeune homme de son corps, une aura mauvâtre se mit à entourer le jeune humain, une odeur nauséabonde, très puissante se répandit très rapidement à travers toute la pièce, on pouvait entendre les cris de dégout des prisonniers non loin de là, qui suffoquaient déjà sous la puissance destructrice du poison qui laissait se répandre le prophète. Certains gardes ne tardèrent d'ailleurs pas pour les plus faibles à tomber à terre, perdant petit à petit la vie qui coulait dans leurs veines. Une fois aspirée en trop grande quantité, le poison d'Arcania était mortelle au point de terrasser une armée entière. Ceux encore debout, dans un geste de survie de dernière minute se protégèrent en plaçant un morceau de tissu juste devant leur nez et leur bouche. Un autre sourire apparu sur le visage du jeune humain qui défusionnait sa lame de son bras pour la ranger dans son fourreau. Quelques autres mots sortirent de sa bouche.

- Le tissu, l'une des matières qu'ils préfèrent ...

Il disparu, reprenant forme juste devant l'un des gardes qui sursautant et qui mouilla son pantalon sous la crainte et la surprise. Il avait au passage lâché son arme qui fit échos sur le sol au moment du choc. L'Harmonien posa sa main droite sur le visage du soldat, ses nombreuses petites bêtes qui sortaient des pores de sa peau, et qui se répandaient petit à petit partout sur lui, dévorant le tissu sur son visage, entrant à l'intérieur de lui par ses oreilles, son nez et même sa bouche, le soldat hurlait face à la douleur, puis, d'un simple claquement de doigt ...

- Boum ...

Le corps du garde explosa de l'intérieur, les centaines de petites bêtes qu'avait relâché Arcania se mirent à exploser à l'intérieur de leur cible, offrant quelques frissons délicats à leur maitre au moment où elles explosèrent. Les autres gardes prirent tellement peur qu'ils tentèrent de s'enfuir, laissant Arcania derrière eux qui fronçait déjà les sourcils. Un énorme mur de vent, des courants si puissant qu'ils auraient pu trancher n'importe quoi sur leur passage avaient prit place juste devant eux, les empêchant de faire un seul pas de plus. Ils se retournaient, tremblant alors que le poison commençait à s'évacuer par les fissures présentes dans le plafond et les parois de la prison. Deux ou trois d'entre eux s'étaient déjà mit à genoux pour demander pardon, demandant à être épargnés. Tout ceci déclencha un énorme rire dans la bouche d'Arcania, il s'arrêta à quelques mètres d'eux, son corps devenant extrêmement électrique, des décharges de foudre explosant dans tous les coins, frappant parfois les cadavres d'autres gardes, et enfin, il s'exclama une dernière fois.

- Avez vous épargné la fiancée de mon ami ? Avez vous laissé mes camarades s'enfuir pour retrouver leur liberté ? Je ne pense pas, en échange de leur liberté, je vais vous voler la votre, mais pour l'éternité.

Un éclair surpuissant frappant le plafond qui explosa d'un seul coup, la foudre se répandant de plus en plus à travers toute la pièce, un dernier sourire s'afficha sur le visage d'Arcania, avant qu'une explosion de foudre ne surgisse dans toute la prison. Les gardes étaient tous morts ainsi que certains prisonniers retenus un peu trop près de la scène, le prophète quant à lui avait disparu, mais de la capitale et aux alentours, on pouvait voir une chose, une seule, c'était le tracé de l'envol de cet humain immortel, qu'était Arcania D.Cysique, considéré comme l'un des plus puissant guerrier des trois mondes, qui dans trois jours, sera prêt à rencontrer à nouveau la belle Kaliendra.

Spoiler:

La course fut éffrenée. Les lapins gris détalaient aussi vite que leurs jambes leur permettait. Daren avait entreprit de prendre Khan sur son dos pour aller plus vite. Vu qu'ils étaient du même gabarit, Daren parvenait tout de même, au prix d'un effort considérable, a courir vers la sortie avec son chef sur la colonne vertébrale. Camélia courrait aux côtés de Kaliendra. Les autres lapins étaient déjà sortis quand eux traversaient toujours le couloir sombre.
Khan, les yeux ouverts malgré l'épuisement, passait son regard sur les trois personnes qu'il voyait. Il y avait son ami Daren dont il ne distinguait que la touffe de cheveux bruns qui bougeait avec la vitesse de leur course. Il entendait la respiration difficile et saccadée du pickpocket, ressentant a travers ses muscles et le mouvement, le stresse qu'il éprouvait. Khan avala furtivement sa salive et son regard se posa sur sa soeur, l'être le plus cher qu'il lui restait désormais. Elle était la seule, la dernière en vie. Tout lui avait été arraché sauf elle. Pendant cette fraction de seconde, alors qu'il admirait Camélia courir, avec cette agilité déconcertante, avec cette énergie dans ses muscles, le tout dans une grâce féline qui frôlait la bestialité, il se jura de la protéger au prix de sa vie. Il se jura de faire en sorte que cette belle chevelure brune continue de virevolter à travers le monde, que ce regard plein d'émotion et de vivacité continue de dévisager l'univers, que ce caractère aussi épineux que savoureux et touchant continue d'emmerder le monde, que sa force et son adresse incroyable soient toujours là pour lutter contre les injustices de cette existence, et que cette beauté merveilleuse, dernier vestige et héritage de leur mère, perdure jusqu'à trouver un homme dans les bras duquel faire un enfant. Orphan se le promit. Comme une marque indélébile au sein de son coeur, cette promesse frappa son coeur, tel un fer chauffé a blanc. Il sentit même un frisson et des spasmes dans sa poitrine lorsqu'il formula cette promesse dans sa tête. Et son regard se posa sur la dernière personne qui courrait à côté d'eux...

Kaliendra de Menfest. Quel étrange personnage ; quelle étrange bout de femme ! Khan ne la comprenait pas. Elle l'intriguait au plus haut point. Elle semblait réagir tout comme sa soeur mais avec une logique qui lui échappait. Belle, impulsive, avec un caractère fort. Camélia semblait apprécier Kaliendra, ce qui n'était pas dans ses habitudes. En dehors des filles de la bande, Camélia avait tendance à être particulièrement piquante avec les étrangères. En particulier si elles approchaient trop son frère aîné. Elle était très protectrice envers lui. C'était amusant de savoir qu'ils étaient tout deux aussi préoccupés par l'autre. Mais sachant que leurs parents sont morts lorsqu'ils étaient encore enfants, instinctivement, Khan avait endossé un rôle de grand frère très protecteur et paternel. Camélia, élevée et protégée par son frère pendant toute sa jeunesse avait donc finalement développé une attitude très maternelle a son égard, en retour à leur passé commun. C'est aussi pour ça qu'ils se querellaient si souvent...
Ainsi, Camélia appréciait Kaliendra. Aux yeux de Khan, cela rajoutait une touche de mystère au personnage de la jeune fille aux cheveux roses. Elle était si particulière. Il y a quelques heures a peine, il ne la connaissait pas, et par un tour du hasard, que Khan se plaît à appeler le destin pour mieux le détester, ils s'étaient retrouvés à faire équipe. Pourquoi ? Cette jeune femme et lui ne se devaient rien. Il la connaissait à peine ! Et pourtant ils étaient désormais dans la même galère. L'éclair vert sentait en lui un certain sentiment de culpabilité. C'était lui qui l'avait embarqué dans tout ça. Certe, elle avait choisit de son plein gré de les accompagner, mais c'était bel et bien lui qui lui avait proposé. Peut-être aurait-il dut ne rien faire, ne pas se laisser accomoder par le courant qui passait bien entre lui et la jeune demoiselle. Il avait le sentiment d'avoir fait une erreur, de s'être trompé. Et si elle perdait la vie à cause de la situation dans laquelle il l'avait mise ? Orphan ne se le pardonnerait pas. Il se sentait responsable. Il avait beau lutter, il ne pouvait pas. Depuis quelques minutes, ce sentiment poussait au fond de lui et il ne parvenait pas à le refouler.
Une nouvelle fois, son coeur fut marqué au fer rouge... Il fallait qu'il lui parle !

Ils sortirent alors presque comme des boulets de canon du tunnel. La lueur aveuglante du jour força Khan à fermer les yeux en poussant un petit gémissement. Il entendait autour de lui tous ses amis qui hurlaient son pseudo pour s'assurer qu'il allait bien. Il y eut des réjouissances, des cris de joie. Les lapins acclamaient leur chef d'être venus les secourir avec succès. Khan ouvrit lentement les yeux pour voir les visages des siens. Il les comptaient, les nommaient, et chercha l'ultime visage.
Il n'était pas là. Ce sourire n'était pas là. Ces lèvres n'étaient pas là. Ces cheveux n'étaient pas là. Ce regard brillant n'était pas là. Cette silhouette n'était pas là non plus. Ce parfum si doux était absent.
Il n'y avait rien à faire. Lenays était bel et bien morte, son cadavre emporté par la bête ailée de celui que Khan s'autorisa à considérer comme son maître dans sa tête. Il revoyait le corps de la jeune fille s'élever dans les airs, disparaissant dans le soleil, comme si celui-ci l'avait incinérée de ses rayons. Le jeune orphelin respirait difficilement en basculant la tête d'un visage à un autre. Il n'entendait soudainement plus que sa respiration, les cris des autres voleurs étaient éttoufés par le râle de ses poumons. Les visages des pilleurs de rue se changèrent en inquiétude en voyant cela. Camélia bouscula les autres et Khan vit le visage de sa soeur approcher du sien. Les mains moites de la belle brunette se posèrent sur chacune de ses joues et elle semblait lui parler, mais il n'entendait rien. Sur ses lèvres, il pouvait lire son pseudo mais son corps refusait de répondre à cet appel. Il sentit que celui qui le portait, surement Daren car ça ne devait pas avoir changé, le déposa sur le sol. Alors qu'il basculait en arrière, ses paupières se fermèrent...

Un peu de calme et de tranquillité. Ce n'était pas de refus ! Depuis le temps qu'il courait dans tous les sens ! Il en avait marre de tout ça. Si il pouvait offrir son âme aux déchus pour retrouver la belle époque de la vie de galère dans les bas quartiers, il le ferait. Mais l'heure était au repos.
Aïe ! Qui à osé frappé ? Aïe ! Encore ?! Laissez-le dormir ! Il a tant besoin de repos. Il a risqué sa vie, perdu celle de l'élue de son coeur, et poussé à bout de force son propre coeur. Il était vidé de son énergie. Ses muscles ne voulaient plus répondre.
Aïe ! Bon sang ! Qui pouvait donc faire une chose pareille ? Qui pouvait avoir le culot de le frapper alors qu'il dormait après un tel effort et pareil combat sangunaire ? Khan cherchait dans sa tête... La seule personne pouvant le gifler dans un moment comme celui-ci devait être une personne qui n'avait pas peur de lui. Ce devait être une personne qui savait que la douleur devait être utilisée pour survivre ; comme par exemple réveiller quelqu'un d'inconscient lorsqu'il y avait vraiment quelque chose de dangereux et important. Il ne pouvait s'agir que d'une personne qui le connaissais asse pour oser dire son prénom...

- Khan !

Le jeune orphelin aux cheveux verts ouvrit ses paupières d'un seul coup, les yeux écarquillés. Il se redressa d'un bond, assis et immobile, comme tétanisé. Camélia, qui était accroupie à côté de lui, lui sourit et lui envoya :

- A bah c'est pas trop tôt ! Tu roupillera après, glandeur... Et c'est a ce moment précis qu'elle reçu une gifle magistrale de la part de son frère qui l'étala au sol sur le dos.
- Désolé, fallait que j'te rende la pareille.

Camélia jura en se relevant, brandissant le poing en direction de son grand frère, mais Daren l'empêcha de se jeter sur lui. Orphan se releva, et il fit quelques pas pour voir si il pouvait marcher. Il boitait toujours et il allait forcément ralentir le groupe. Mais ils n'avaient pas le choix, on ne pouvait pas le soigner pour le moment. Eldiir avait l'épaule dans un sale état également. Mais à part Lenays, aucune vie n'était en danger. Il leur fallait maintenant fuir, le plus vite et le plus loin possible, tout en retrouvant ce membre de l'ordre Nouveau qui les guideraient. Khan, après avoir fait quelques tours, se mit à parler aux siens :

- Il faut qu'on s'éloigne de la ville le plus rapidement possible ! Cam' tu vas m'aider à marcher. Les frangins aux oreilles pointues, je vous laisse vous débrouiller entre vous, comme d'hab' ! Arion, tu prends la tête du groupe. Vite !

Arion fit signe qu'il était d'accord de la tête et d'un geste il mena les lapins gris vers l'avant qui commencèrent à le suivre sans poser de question. Camélia arriva vers son frère pour l'aider à marcher. Mais lorsqu'elle passa son bras autour de son cou pour qu'il ait plus d'appui, la tête du jeune homme aux cheveux verts bascula sur le côté et son regard croisa la silhouette prostrée de la panthère aux cheveux roses qui l'avait aidé pendant toute cette aventure. Il fronssa les sourcils et plaqua une main sur la poitrine de sa soeur pour l'arrêter. Il lui dit alors d'un voix autoritaire :

- Attends un peu... Il se dégagea de l'aide et des bras de Camélia avant de lui dire encore : Je reviens tout de suite.

Il se mit à boiter vers la jeune femme qui était totalement renfermée sur elle-même. Pourquoi était-elle comme ça ? Ressentait-elle quelque chose qui pourrait l'aider à comprendre qui elle est ? Orphan ne ressentait que de la tristesse à travers cette position. C'était celle qu'avait pris sa soeur après la mort de leur mère, celle que Camélia prenait le soir lorsqu'elle n'allait pas bien. Mais devait-il considérer Kaliendra comme sa soeur ? Il avait peur que la belle demoiselle se sente mal en se rendant compte du pétrin dans lequel elle s'était fourrée. Désormais, sa tête sera placardée à côté de la sienne et de celle d'Arcania. C'était quelque chose de pesant.
Boitant toujours, le jeune Khan avançait vers elle. Il finit par la rejoindre. Elle tremblait. Est-ce qu'elle pleurait ? Sans doutes. Lorsqu'il arriva à son niveau, il se laissa tomber à genoux auprès d'elle. Il tendis sa main vers elle, puis, au milieu de son mouvement, il hésita. N'allait elle pas prendre cela pour une agression ? Il fallait prendre le risque après tout... Alors, non sans appréhension, en tremblant, par la fatigue, la peur, la douleur, et tout un pannel de sentiments et sensations, il déposa avec douceur sa main sur l'épaule de Kaliendra. Lorsque ses doigts touchèrent le corps de la demoiselle, il se sentit mieux. Il inspira profondément et il ferma les yeux avant de laisser échapper ces quelques mots venant de son coeur :

- J'ai une dette envers toi. Il marqua une pause. Tant que je vivrais, je n'oublierais pas ce que tu as fais pour moi et les miens. Il marqua une nouvelle pause, laissant son crâne tomber vers l'avant, des mèches de ses cheveux tombant elles aussi en laissant perler quelques gouttes de sueur mêlées à la farine qu'avait mit Kaliendra ainsi qu'au sang versé des gardes de la prison. Sois sûre que nous nous reverrons Kalie.

Camélia arriva alors derrière son frère, l'ombre de la grande brune recouvrant les deux jeunes gens aux cheveux respectivement pigmentés de couleurs si exotiques. La soeur du leader des rongeurs posa ses mains sur les épaules d'Orphan avant de dire avec un ton sec :

- Frérot, faut y aller maintenant, on va perdre les autres !

Khan soupira, puis il grogna. Il offrit un dernier regard vers Kaliendra avant de se relever avec l'aide de sa soeur. Il laissa sa tête tomber de nouveau vers le sol alors que Camélia le soutenait. Ils s'éloignèrent alors de Kaliendra, dans les plaines qui les meneraient vers une autre ville où ils pourront chercher l'asile.

Tout en marchant, Orphan ne pouvait s'empêcher de songer à trois personnes : Lenays, Kaliendra et Arcania. La belle, la mystérieuse et le sauveur. Il commença à comater dans les bras de sa soeur alors qu'ils rejoignaient les autres pour s'éloigner de l'enceinte d'Equillios, ville où il avait vécu si longtemps...

Un élan de tristesse, le fond d'un gouffre. Pourquoi ? C'était la question qu'elle se posait le plus souvent. Elle n'avait pas de réponse, elle agissait comme bon lui semblait car plus rien ne la retenait. Elle n'avait pas d'attache, une famille dont elle ne se souvenait plus... Un nom sans âme, l'ignorance de savoir ses proches mort ou vivant. Elle n'était qu'une jeune fille d'environ vingt ans quand elle s'était retrouvée seule, seule au cœur d'une jungle où ses seules souvenirs n'était autre que sa capacité à combattre, une vivacité et une dextérité incroyable, une chasseuse à l'arc hors paire, une magnifique archère qui se retrouvait en milieu hostile. La survit sa raison de vivre.
Qu'avait-elle laissé derrière elle ? Comment sa famille avait-elle réagit à sa perte ? Elle y songeait, tous ses souvenir enfouit qui ne voulaient pas resurgir. Elle n'y comprenait rien. C'était en elle, mais où ? Elle avait beau fouiller, tout retourner... Elle ne découvrait rien. On ne mit sur son chemin qu'un nom, une identité sur qui elle était : Demoiselle De Menfest Kaliendra. Un nom avec une certaine valeur, un nom qui en temps faisait fureur. Qu'en est-il aujourd'hui ? Après quatre années le monde avait bien changé.

Elle voulait se trouver un but, elle avait donc décidé de quitter la jungle. Revenir à la civilisation malgré qu'elle ne sache pas qui elle était. Elle s'était avancé dans les rues, elle avait appréciée le marché et le fait de voir tout ce monde s'animer. Les étales et les couleurs, les cris et les odeurs... déambuler entre les passant pour réussir à trouver la perle que l'on cherchait. Elle avait trouvé un jeune garçon aux cheveux vert... Puis ces problèmes avec la garde d'Equillios. Ainsi que le célèbre Arcania D.Cysique que tous semblaient redouter sauf elle pour qui l'inconnu demeurait un être relativement normal. Deux rencontre pour un même lieu, pour un même but. Un objectif qui leur était commun sauver et libérer la famille de ce pauvre gamin intrépide.

L'aventure était finit, elle n'était plus rien. Sur cette toile où la victoire serait célébrée, elle s'effacerait comme une feuille morte balayée par le vent. Elle avait son acte de justice, elle avait rendu service et heureux des personnes aujourd'hui. Perdue une âme au combat... et pourtant elle se sentait légère et à sa place. Elle eut un sourire cachée en songeant à avoir sa tête placardée sur les murs d'Equillios aux côtés d' Orphan et d'Arcania... La vision était très amusante. De la publicité gratuite, peut-être quelqu'un la reconnaitrait et informerait sa famille de son existence et du fait qu'elle soit toujours vivante pour l'instant. Elle sentit une présence, quelqu'un qui s'approchait d'elle, elle n'avait pas envie qu'on la voit ainsi. Pourtant il posa sa main sur son épaule, respectant sa position. Elle l'écouta attentivement. Un dette disait-il... n'importe quoi elle était venue de son plein gré elle était seule responsable d'avoir prit la décision d'aider deux inconnu. Elle releva son visage, les yeux rougit par les larmes et glissa à Khan :

-Merci.

Un mot, un seul et unique mot qui signifiait beaucoup pour elle. Elle avait trouvé dans cette aventure deux amis elle l'espérait et peut-être plus avec cette petite clique de lapins. Elle sourit à Camélia qui le lui rendit en pressant un peu son frère. Elle n'avait pas tord les autres avaient prit les devant et c'étaient déjà bien éloigné d'eux. Kalie... Ça raisonnait dans sa tête, il lui avait donné un surnom, proximité si soudaine qu'elle ne parvenait pas à l’interpréter. Une sensation dans sa poitrine, son cœur se serrant, son estomac se nouant, la bouche sèche, un manque d'oxygène. Elle le fixait entrain de prendre la route, elle n'en voyait que le dos. Des amis ? Elle n'était plus seule. Elle des sentirait moins seul à présent et c'est tout ce qui comptait. Elle se leva. Ses cheveux fouettant l'air, elle se tenait droite. Le visage sali par le sang, la poussière, la sueur, les larmes, elle avait un air démoniaque. Elle se retourna vers Equillios, le pas souple et déterminée, elle trouverais une auberge à l'extérieur, de quoi dormir et se rafraichir avant de le retrouver lui. Lui qui lui avait dit d'aller à l'arène pour un entrainement personnelle.

Elle espérait qu'il serait là, elle avait besoin de savoir. De trouver des réponses et il semblait qu'il puisse savoir des choses sur elle et sur qui elle était. Bien qu'il semble lui aussi rayé son passé de son esprit mais volontairement. Elle subirait en tant voulu, sa magie ne devait pas blesser ses amis mais les protéger et pour cela elle se devait d'apprendre à la contrôler, même si c'était en compagnie d'un homme arrogant et fascinant à la fois. Elle disparut dans la pénombre, en chantonnant une berceuse particulière... qui était-elle ? Un mystère pour les autres mais aussi pour elle.

* Fin *

Un rp très intéressant avec beaucoup de rebondissements, l'allégeance de Khan à l'Ordre, la réminiscence de Kali et la bataille rangée avec les gardes ^^ Ca promet quand ces personnages se recroiseront autour des trois mondes

Khan Edenia : 12 xp
Arcania D. Cysique : 12 xp
Kaliendra de Menfest : 12 xp

EDIT ADMIN:XPS ATTRIBUÉS

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