Chirurgie [Terminé]

Cela faisait plusieurs jours que Maxxie n'avait pas vu âme qui vive... Il trainait depuis la fin de son pitoyable premiers combat, raclant ses pieds contre le sol, tel une âme en peine...Tout son corps le faisait souffrir... Il n'avait pourtant pas subit de dommage énorme face à cet imbécile prétentieux de nomade... Rien qu'en y repensant, Max' sentait les baies qu'il avait engloutit lui remonter en travers de la gorge... il se pinça l'arrete du nez et renversa sa tête en arriere... Il avait prit l'habitude de compter ses respirations pour oublier la douleur qui le rongeait lentement mais surement... Pourtant d'habitude, le fait d'avoir mal ne lui déplaisait pas, loin de là. Il était du genre à gémir de plaisir au contact d'une lame contre sa gorge ou n'importe ou ailleur...Mais là, il se sentait comme consumé de l'interieur... Comme si tout ses organes avaient prit le partit de se liquéfier... La plaie sur son épaule palpitait doucement, teintée d'une couleur noire peu encourageante... Mais le jeune garçon restait digne et continuait de marcher dans le cimetière comme si de rien n'était... Il avait élu domicile dans une immense tombe, un caveau, qu'il avait débarassé de ses zombies et dont il avait renforcé la porte d'entrée. Il entrait et sortait par un trou dans le toit, innaccessible au mort-vivant, dormant comme un nouveau né, solidement barricadé dans une des tombes, la dalle en marbre tiré sur lui. Bref, le résumé est donc qu'il se sentait étrangement fatigué depuis son combat contre Gabnon... Mais il avait prit le partit de lutter contre sa faiblesse en faisant comme si de rien n'était... Son crâne le lançait, comme son dos, et ses jambes lui paraissaient faites de plombs... Mais il continuait de se battre contre les zombies pour ne rien perdre de son adresse et de sa dexterité... Environ une semaine passa sans que rien d'anormal ne se produise, mais un jour, il faillit laisser sa peau aux non mort en manquant de perdre connaissance en plein milieu d'un combat...

Prit d'une espece de panique, il se traina jusqu'à son repère dans lequel il s'écroula, à bout de souffle. Il ne lui était jamais arrivé pareille infortune... Jamais il n'avait été lachement trahis par son propre corps... Appuyé contre la dalle humide de son 'lit', il halletait en se demandant ce qui pouvait lui causer tant de souffrance. Comme je vous l'aie dit plus haut, il était du genre à aimer souffrir, mais là, les larmes lui montaient aux yeux tant il se sentait faible et impuissant... Il posa sa main sur son front et le découvrit brulant... Tout tournait autour de lui et il n'avait même pas la force de se lever pour rejoindre la protéction de son tombeau... Il attrapa sa cape qui trainait là et s'enroula dedans, grellotant de fièvre, incapable du moindre mouvement, condamné à subir ce mal qui le torturait...

Et la torture, il la subit pendant les 7 jours suivants, inlassablement, sans aucune trèves, chaque parties de son corps subissait les assauts du virus qui s'était développé au cour des experience qu'il avait subit plus jeune. Il ne pouvait rien y faire et ne pouvait qu'attendre. Attendre que cesse enfin l'affreux supplice... il était parvenu dieu seul sait comment à se hisser dans son tombeau et à s'enfermer dedans, à l'écart de toute lumière, de toute vie...


Le premier jour, ses hurlements passèrent les multiples couches de granite pour exploser dans le silence du Cimetière attirant tout les vampires à la ronde. En effet, sous sa peau courrait d'improbable couleuvre, qui semblait redessiner les muscle du jeune garçons. Il avait l'impression qu'elle les déchiraient de leurs crocs acérés pour les raccrocher ailleurs... Peut être en était il ainsi d'ailleur car de nombreuse cicatrices apparaissaient sur le corps de Max au fur et à mesure que la journée avançait...Autour de ses bras, sur ses mains son torses et son dos... Déjà, il ne sentait plus ses jambes et ne parvenait pas à les bouger... Mais sa douleur et la fièvre était si grande qu'il ne s'en préoccupait pas... Préférant se concentrer à lutter contre cette étrange maladie...A un moment, il crut qu'il était enfin sortit d'affaire, mais soudain ses mains se crispèrent et devinrent blanche comme neige, agitées de tremblement compulsifs... il sentait des centaines de milliers d'aiguilles dans ses chairs, dans ses paumes... Il se mit à les frotter contre la roche sans parvenir à autre chose qu'à se faire encore plus mal... Des larmes perlaient au coin de ses yeux obstinement ouvert... Plus aucune dignité n'encombrait le garçon... Il n'était rien d'autre qu'un enfant qui à mal... Pleurant et gémissant... Suppliant qu'on mette fin à ses souffrances, qu'on acheve son supplice... Mais le calvaire ne faisait que commencer... La lune se leva, et avec elle, une nouvelle tempete de souffrance, mais plus aucune modification... Car, c'était bien cela que subissait notre jeune ami... Une mutation... Une évolution dans la douleur et la mort...Et enfin, la douleur disparut le laissant faible comme un nouveau né... Il se roula en boule et s'endormit bercé par ses propre sanglots...


Alors se leva le deuxieme jours... Maxxie ne pouvait toujours pas se lever, il ne put que rester dans son caveau, le ventre grondant déjà de faim, la gorge déjà enflammée par la soif... il essaya de ne pas s'en préoccuper se concentrant sur ses autres maux... Il ne se souvenait plus si ses yeux étaient ouvert ou fermés par exemples... Ou si ses cheveux étaient si long quand il était rentré dans le caveaux... Mais ces subterfuges ne marchèrent qu'un temps et bientôt la faim revint suivie par la soif...Il se mit à penser à toutes ces bonnes choses qui étaient là, dehors, à l'attendre... Des plats tous plus délicieux les un que les autres, des boissons sucrées à vous en faire perdre la tete...La douleur s'était un peu appaisé, mais il était bel et bien bloqué dans ce piège qu'il avait lui même soigneusement scellé! La tête penchée sur les cotés, sa langue seches pointant entre ses lèvres gercées, il imaginait des banquets, des fontaines fraiches et pure... il finit même par lécher la paroie du caveau pour ne pas mourir de soif... Sa langue immense atteignait le mur frais sans mal et il récupérait le peu d'humidité présente... Il coinça aussi un cafard qu'il avala sans reflechir... Mais son estomac, habitué à d'énorme plats, au moins deux fois par jours, grondait et lui faisait souffrir le martyr... Pourtant dans un sursaut de volonté il parvint à se ressaisir...S'il était là, c'était dans un but précis, il en était certains... Quelques chose en lui le lui disait, qu'il fallait qu'il soit patient, qu'il subisse tout ça... Et que, le moment venu il saurait que tout était terminé. Alors une nouvelle ère commencerait... Une ère ou la stabilité serait peut être enfin plus proche... Il se mit à réver d'une nouvelle vie occupant ainsi son cerveau sur autre chose que sa faim et sa soif... Il finit par sombrer dans le sommeil et une nouvelle lune se leva durant celui ci... Il pensait sans doute avoir subit le plus dur... Pourtant le plus dur restait à venir...


Il fut éveiller par un craquement sur le sommet de son crâne...Le troisieme jour était là... Le craquement se faisait de plus en plus long et de plus en plus fort... Pourtant aucune douleur particulière ne blessait sa tête de mule... il se sentait même vaguement mieux... à croire que ces prières avaient été entendues... Persuadé que son calvaire avait prit fin, il se redressa et le sommet de son crâne effleura le marbre... Alors un electochoc parcourut tout son corps... Il se mit à convulser tant la douleur était puissante... Comme jamais il n'en avait connus... Et plus il convulsait, plus il se cognait la tête contre les paroies, plus la douleur était forte... Il avait tellement mal qu'il ne controlait plus ses membres qui partaient en tout sens... Les craquements le rendaient fou, et il se griffait le cuir chevelu avec violence... Soudain, ses mains accrochèrent à deux petites excroissance d'environt un demi centimètre... La douleur reffluait lentement... Le jeune garçon terrorisait ne comprenait pas ce qui lui arrivait... Il avait bien comprit que des cornes lui poussait, il n'était pas stupide... un telle douleur pour un demi centimètre... Heuresement, elles ne mesurèrent au final que 5cm mais, Cette épreuve laissa Maxxie évanouie sur le ventre, la bouche en sang et les mains écorchées.. Sur sa tête s'épanouissait maintenant une petite paire de cornes recourbées vers l'arriere... Sa respiration halletante, tout comme son pouls se prolongèrent jusque tard dans la nuit...


Et tout recommença le 4eme jours...Mais dans son dos cette fois... Cette brulure incessante, les craquements, les os qui changent de place... Mais mainteanant le jeune homme était trop faible pour hurler et ce débattre... Entre sommeil et inconscience, entre vie et mort... il ne pouvait que gémir... Annah... Annah... Encore et encore inlassablement, happé par ses souvenirs enfouis... Dans sa mémoire défectueuse, la douleur réveillait peu à peu son passé peu glorieux... Des larmes roulaient sur ses joues livides... Il revoyait sa jeunesse, sa mère, ses freres et ses soeurs...Les images se confondait... Le quatrieme fut comme ça... Douloureux et brumeux... Sur sa colonne se développaient de nouvelles excroissances, sorte d'ailerons en os... Le plus long dépassant de 5centimètre, comme pour les cornes... Pour finir, ils furent au nombre de trois, répartit également le long de son dos... Mais le jeune garçon risquait de ne jamais pouvoir en profiter, car son état de santé se dégradait de plus en plus... IL respirait dfficilement, et tremblait sous l'effet de la fièvre... Il se recroquevilla brusquement et s'enroula dans sa cape, pour avoir chaud, pour ne plus avoir peur, pour avoir un repère... Il mordait doucement les coutures et gémissait sans reprendre conscience pour autant... Annah... Annah... La lune se leva sur ses plaintes pathétiques...


Le cinquieme jours fut le pire de tous... Avez vous déjà ressentit la sensation que votre peau fond et que vos os brûlent sans que vous puissiez avoir le plaisir de mourir... Non, sans doute pas... C'est ce que ressentait le jeune Naga... Ses jambes collées l'une à l'autre refusaient le moindre mouvement... Et une odeur de brulé emplissait le local exigue... la peau de ses deux membres semblaient fondre lentement comme sous l'effet d'une source de chaleur surpuissante... Des spasmes agitaient le gamins qui n'avait plus conscience de rien... Il ne revait meme plus, au bout de l'épuisement...Une excroissance élastique poussait de son coccyx avec une lenteur infernale... Une queue de serpent evidemment... Il fallut plusieurs heures pour qu'elle prenne sa forme complète et qu'elle perde sa première peau... Le bout de l'étrange appendice était agité et balançait de gauche à droite ... Maxxie restait inerte sur le sol poussiereux, pourtant, des couleurs étaient revenues sur ses joues... Il était certe maigre et décharné, mais la fièvre était petit à petit tombé et sa respiration se faisait plus calme... Il s'éloignait lentement de la mort pour sombrer dans un profond sommeil... plus de cauchemards, plus de douleur, plus rien... Juste un repos bien mérité qui dura tout la nuit et la journée d'aprés.


En effet, il passa le sixieme jours à dormir, reprenant petit à petit les forces qui lui manquait... Etonnament, la faim ne semblait plus le faire souffrir, comme s'il était vraiment repartit de zéro, meme dans son organisme...Sa peau se refroidissait lentement pour devenir juste tiède, un peu en dessous de la température corporelle d'un humain normal...Les battements de son coeur se faisaient plus lents, plus calme... Les paupières de Maxxie fremissaient prouvant son réveils prochain... Et en effet, il finit par s'éveiller lentement, au matin du 7eme jours... Il ouvrit ses paupières et passa sa langue sur ses paupières... Il se sentait étrangement different... Mais tellement bien...Il passa une main sur son visage et le trouva lui aussi different... Intrigué, n'ayant pas de souvenir de sa semaine de torture, il se redressa doucement et ses cornes touchèrent le plafond, l'empechant de se redresser plus... Son étonnement n'en fut que plus grand...Il ouvrit son tombeau et voulut passer ses jambes dehors comme il le faisait toujours, IL resta completement stupéfait...En plus de ses jambes, Une magnifique queue rougeatre partant de sa taille et d'une taille plus que respectable s'enroulait dans le bas de la tombe...Il attrapa le bout et le porta jusqu'à ses yeux équarquillés... Les écailles raclaient contre la roche tout comme les pics de son dos... Il avait le choix entre reflechir à ce qui avait put se passer au risque de ce donner un mal de crâne pour rien et s'accomoder de ces changements étonnant ... IL secoua la tête et glissa sa queue hors du cercueuil... IL tomba comme une loque sur le sol et rampa littéralement jusqu'à son sac dans lequel se trouvait vivre non perissable et eau... Il se fit alors une veritable orgie gastronomique jusqu'à se que son estomac soit proche de l'explosion... Il décida alors de ce trainer dehors, sachant que le soleil était encore haut ... Il réussit tant bien que mal à sortir de sa demeure et se hissa dans les bras d'une statue qui devait jadis naguère tenir un enfant de la taille d'un boeuf dans ses bras... Il rangea tant bien que mal son immense queue autour des doigts de pierre et, comme tout bon serpent qui ce respecte, s'endormit comme une masse... Le vent sur sa peau, l'humidité ambiante, tout lui paraissait merveilleux par rapport à son enfermement... Le soleil se coucha une dernière fois sur la solitude du gamin et les zombies vinrent faire une ronde au pieds du colosse de pierre et de son précieux chargement endormis... De plus en plus de zombie mais aucun pour réussir à escalader la statue... La paix au dessus de l'enfer... Le repos et la paix..

Enfin libre...

Spoiler:

Le maître observa attentivement son élève.
- Et tu penses vraiment que je vais gober cette histoire ?
- ...
- Tu n'as pas le droit de me mentir, pas à moi, compris ?! Alors répond-moi franchement, gamine, as-tu peur ?

Le silence. Tout n'était plus que silence et éternité. Un cimetière étendu sur des kilomètres, du nord au sud, de l'ouest à l'est. Tout n'était que silence et brume, pourtant le soleil, à cette heure-ci, était bien haut et laissait de nombreux rayons échapper d'entre les nuages. Ces nuages si mystérieux...Des pierres tombales parsemaient l'immense endroit, et si on tendait l'oreille, pouvait-on percevoir le murmure des âmes ici prisonnières ?
La petite silhouette qui marchait là entendait le son des esprits anciens qui voletaient dans le vent. Elle sentait qu'à chacun de ses pas les morts frémissaient de se sentir ainsi piétinés. Seulement, cela faisait plusieurs jours qu'elle n'y faisait plus attention.

Sa démarche était lente, très lente, et hasardeuse, chaque pas tâtonnant le sol avant de s'y poser. On lisait dans ces pas une fatigue sans nom, presque tremblante, une lassitude et un désintérêt profonds. Malgré tout, cette démarche restait fluide et souple, comme un défi que cette silhouette s'était lancé à elle-même. Le défi de tenir debout, même après ces mésaventures épuisantes.

- Où vas-tu ?
- ...
- Si tu ne le sais pas, c'est que tu t'es perdue de vue toi-même. Où vas-tu ?
- ...

Avec de bons yeux, à travers la brume qui se levait avec mauvaise volonté, on pouvait distinguer que cette silhouette n'était en fait qu'une jeune fille, aux cheveux blancs comme les étoiles et aux yeux de nuit comme celles dont on ne peux jamais se souvenir. On pouvait surtout voir que ces yeux papillonnaient d'épuisement, que ces frêles jambes manquaient de trébucher tous les deux mètres, que ces bras se balançaient nonchalamment de chaque côté de ce ventre vide, de ces abdominaux douloureux. De nombreuses coupures parsemaient ce petit corps insignifiant, des hématomes de bonne taille rivalisaient avec les courbatures qui milimètraient chaque parcelle des muscles victimes de froissements ou d'élongations.

- Ton corps ne compte pas ? Il faut être attentif, c'est peut-être une alerte à laquelle il faut prêter attention.
Il avisa les membres zébrés de la fillette.
- Pensez-vous réellement que "ça" mérite de l'attention ?

Quelques jours plus tôt, cette énigmatique figure cherchait juste de quoi manger. La faim était quelque chose qu'elle savait toutefois endurer et qui ne criait sans doute pas aussi fort que cette voix résonnant dans tout le cimetière. Une voix déchirante, des cris de souffrance. La fille en avait entendu un nombre incalculable depuis le début de sa vie. Et elle n'avait jamais voulu sortir de son être de tels sons. Parce que cela aurait voulu dire qu'elle avait abandonné. Et cette gamine là n'avait aucune envie de se laisser faire. Jamais. Mais ces hurlements qu'elle entendait devaient être arrachés à leur possesseur, une telle intonation n'échappait pas facilement à n'importe qui. Ou n'importe quoi. La jeune fille, toute la journée, avait ressentit toute cette douleur qui résonnait profondément en elle, comme un appel à d'anciens souvenirs, captant une souffrance qui n'était pas la sienne, absorbant une détresse à la fois familière et inconnue.

Les jours suivants, elle ne perçut rien. Ou n'y faisait pas attention. Le sol semblait voguer de droite à gauche, de gauche à droite, cherchant à la faire tomber. Elle dut s'appuyer quelques fois sur une tombe pour s'apercevoir juste quelques minutes plus tard qu'une nausée due au tournis insupportable l'assaillait. Mais elle marchait encore. Même la nuit, elle marchait. Peut-être était-ce le seul moyen pour se fuir ? Finalement, n'avait-elle qu'un prétexte pour marcher ? Tout son corps n'avait plus de lien avec son esprit, qui sombrait dans un noir rassurant, protecteur, bouclier contre les questions qui faisaient mal à la tête.

Et la fièvre était si proche que des sueurs brûlèrent bientôt les égratignures. Une fièvre qui a elle seule pourrait endormir n'importe qui, même dans un cimetière, parce qu'elle est si violente que tenir debout et y résister est impossible. Mais la silhouette tint bon. Ne dit-on pas que lorsque que la douleur est trop forte et trop longtemps, on finit par ne plus la sentir ? Sans doute était-ce cela alors... Faible...Si faible...Insupportablement faible pour une personne dont la vivacité était la survie. Incapable de réfléchir. Incapable de penser. Incapable de sentir son propre corps. Déjà n'était-ce plus qu'un cadavre au milieu de cadavres.

Et le jour de saturation arriva bien vite. Mais l'ombre du vent revint soutenir la jeune Yoru, perdue en elle-même, perdue dans ce cimetière, car la nuit ne peut tomber sur la nuit. Haletante et brûlante de fièvre, la jeune fille reprit peu à peu ses esprits, ressentant de nouveau la douleur de son corps, ignorant volontairement celle de ses souvenirs. Quelques arbres au loin, flous encore pour les yeux de la gamine. La brume n'était plus seulement autour d'elle, mais aussi en elle.

- Pourquoi te relèves-tu ?
- ...
- Répond ! Ton silence est affligeant. J'ai l'impression que tu ne fais que semblant de comprendre.
- Je me relève ? Je n'avais pas l'impression d'être tombée...
- ...

Une distance évaluée au hasard. Un tronc percuta son épaule droite. Le coup de grâce, ce fut aussi un retour aux réalités trop violent. Odeurs, couleurs, pensées. Puis plus rien. Absolument plus rien. Le vide total. Les jambes de la jeune fille échappèrent à son contrôle et se dérobèrent sous elle. Le contact avec le sol fut à peine sentit par l'ombre. Le vent emporta son regard vers les branches, sur lequel une étrange forme s'étalait lourdement et puissamment. Elle s'était dit qu'après toute cette aventure de zombies, de miroir, de Rex, de Dédé et compagnie, elle ne s'étonnerait plus de rien.

Et de toutes façon, elle n'eut pas même la force de s'étonner avant que le noir ne la rattrape et ne l'emporte dans l'obscurité.

Elle était tremblante de fièvre, les cheveux collés au visage par la sueur, les plaies ouvertes saignant le long de ses jambes, de ses bras. Les yeux valsant d'un coin à l'autre sans rien regarder. Les bras tombants, l'épaule encore appuyée sur l'arbre, et plus aucune vivacité dans ce corps malade et blessé. Plus rien.

Rien que la nuit la plus noire n'ayant jamais émané de Yoru.

Maxxie dormait donc paisiblement d'un sommeil sans rêve... Il était bien, il était calé... mais soudain, la pluie se mit à tomber... A peine d'abord, puis plus violemment... Chaque gouttes faisaient se recroqueviller un peu plus le jeune garçon... Il se tortillait comme un paresseux endormis, gémissant et se crispant tour à tour... Soudain, il roula sur lui même et s'écrasa par terre comme une loque avec un magnifique cri de terreur... Le nez dans la boue, les fesses en l'air, la queue ballotée par les rafales de vent, il avait l'air ridicule... Vraiment, vraiment ridicule! Il se redressa l'air de rien... Il inspecta les environs à la recherche d'un potentiel ennemi qui aurait put voir sa descente magique de son perchoir mais ne découvrit rien d'autre qu'une main de zombie qui rampait lentement sur le sol boueux...Les yeux du 'nouveau-né' s'équarquillèrent et ses pupilles se remplirent d'étoiles... il s'approcha lentement et s'accroupit a cotés de l'étrange erreur de la nature... les doigts s'enfonçaient dans la terre molle, attaqués par les gouttes de pluies... Le gamin la ramassa et la porta devant son visage...

Wouhaaa...

Soudain la main se tendit vers lui et lui attrapa violemment l'oreille... Il poussa un gémissement et tira de toute ses forces sur le moignons de poignet... Mais l'horrible horreur s'accrochait de toutes ses forces... S'en suivit un combat acharné qui trimballa le couple a travers tout le cimetiere... Des cris, des larmes du sang... Et un morceau d'oreille en moins...Enfin, aprés des minutes interminables, le jeune garçon s'assit sur une tombe, son envahissante compagne toujours scotchée à son oreille comme un pendentif... Il croisa les bras, l'air ennuyé puis, il se redressa et déclara pour lui même comme pour le rat qui le regardait de loin:

Bon... Elle tombera quand elle sera mûre !

Il se redressa et hésita de la direction à prendre... Il se sentait bien, il se sentait en forme et aurait voulut avoir un ou deux adversaires pour pouvoir jouer... Mais étrangement, les rares zombies qu'il apercevait semblait attirés vers un point bien précis...Il secoua la tête et par la meme occasion se prit un pouce dans l'oeil... Il poussa un soupir las et se mit en marche, suivant les traces des zombies, les yeux rivés au sol... Enfin, c'est surtout à l'odeur qu'il suivait les cadavres ambulant... Bref, il finit par arriver en bordure de la foret... Tel une procession de fourmis, les zombies marchaient lentement vers une forme étendue à meme le sol... Ils n'étaient plus qu'à quelques metres de ce qui s'avéra être une jeune femme... Le gamin hésita un instant puis s'avança l'air de rien, sa main pendue a son oreille... Il se dressa sur la pointe des pieds et observa l'Umbrienne étendue... elle semblait jeune et mal en point...Il soupira et bondit lestement par dessus le cercle formé par les non morts:

Allons, allons messieurs, Je ne pourrais vous laissez tuer une si jolie enfant... Vous comprenez?

Le regard vide de ses interlocuteurs lui apporta la réponse qu'il attendait... Leur bouches baveuses, leurs dents déchaussées et pourrissantes ... Il se pencha et attrapa la jeune fille pour la poser sur son dos... Il enroula sa queue atour de la taille de sa protégée de fortune pour la tenir contre lui et se pencha en avant... Les zombies se faisaient de plus en plus nombreux et le sourire de l'étrange personnage s'élargit brusquement... il attrapa à pleine main les cranes des deux horreurs les plus proches et Bondit par dessus elle en riant... Manque de chance, l'une d'entre elle attrapa la main soigneusement cramponnée à son oreille et l'attira... Cette derniere ce détacha enfin, mais laissa sur la joue du jeune homme trois lignes sanglantes et parallèles... Il poussa un gémissement de colère mais préféra déguerpir au plus vite... Il prit machinalement le chemin de son caveau et s'y enferma...Déjà, les ongles des morts-vivants grattaient contre la pierre... Mais il se savait en sécurité... Ses affaires étaient toujours là... dehors la pluie crépitait... Il déposa sa trouvaille sur le sol et l'observa, ne sachant trop que faire... il décida donc de l'enrouler dans sa cape pour qu'elle ne soit pas plus malade qu'elle ne l'était déjà et s'assit pour attendre patiemment... Le bruit des ongles, de la pluie, tout ceci contribua à le plonger dans une douce torpeur...Il s'endormit comme une masse, roulé en boule prés de la jeune femme, frissonant sous l'air froid qui balayait sa peau.

La vie ne tient qu'à un fil. Et quand il te lâche, tu tombes. Tu t'enfonces dans des profondeurs inconnues où plus rien d'autre ne t'arrivera. Tu continues de tomber.

Yoru, depuis le noir apaisant qui l'enveloppait, sentait la présence de plus en plus nombreuse d'êtres divers. Elle était incapable de bouger. Aucun doute, elle ferait office de casse croûte ou de punching ball à quelques zombies hagards. Même si elle aurait bien voulu jouer elle aussi, c'était loin d'être possible, et pour cause la fièvre gagnait chaque parcelles de son corps, habituellement frais, le faisant devenir bouillant comme l'insupportable chaleur d'une lumière trop proche. Heureusement, il y avait le noir. Ce noir qui était barrière entre réalité et souvenirs et qui empêchait quoi que ce soit d'atteindre son cerveau. Lutter était inutile et douloureux. De toute façon, ses membres refusaient d'obéir. Conclusion, elle allait rester là et couper le fil.

Tu plonges dans un noir intense qui ne te laissera pas t'échapper. Tu peux hurler, rien ne t'entend. Peux-tu hurler ? Autour de toi, tu ne verras que mirages flottants dans un pseudo-rêve. Tout ce que tu crois être vrai l'est peut-être, ou pas du tout. Et tu continues de tomber.

Nouvelle présence. Ou pas. Ou peut-être. Le doute, la jeune fille s'en fichait pas mal. Ici, dans l'obscurité, rien n'avait vraiment d'importance. Un être pensant...Et vivant. La notion du toucher ne lui appartenait plus. Lorsqu'elle fut soulevée du sol, le contact absent ne la perturba pas. D'ailleurs, elle ne sentait plus rien.

Alors que ton âme vogue vers les abîsses, tu es entrainé dans d'étranges illusions. Tu as beau essayer de recentrer tes pensées, tu en es incapable. Tout ce que tu peux faire, c'est paniquer, seul avec tes horribles cauchemars. Et tu tombes encore.

Des cauchemars ?
- Oui.
- Et tu comptes t'y prendre comment ? Tu penses qu'avec des mots tu peux me tuer ?
La jeune fille au regard dur sourit légèrement.
- Alors vas-y ! Tues moi ! Montre moi mes pires cauchemars !
**Mégalo...**
Le maître au sol, ruisselant de la magnifique couleur pourpre propre à ce liquide qui le vide petit à petit de sa vie. La gamine, à quelques mètres, sabres déjà rangés dans leurs fourreaux.
- Ton pire cauchemar, c'est moi.
Les yeux agrandis par l'ahurissement, la peur, et simplement la mort qui s'approche, il veut tendre la main. Vers l'élève.
- Pourq...pourquoi...?

La vie ne tient qu'à un fil.

Yoru sursauta brutalement. Elle était en position assise, dans un caveau froid, d'autant plus froid que la sueur glacée provoquée par la fièvre mouillait son visage et son dos. Les...Les souvenirs...avaient été presque réels. Comme si elle avait tout revécu. Douloureusement. Et maintenant, ses muscles et articulations criaient grâce. Elle avait sentit un soudain retour à la réalité désagréable et son esprit de nouveau connecté à son corps lui faisait savoir de façon à ce qu'elle ne l'oublie plus. Haletante, elle tourna lentement la tête de chaque côté, balayant l'endroit de son regard encore fiévreux, mais de nouveau vif. Elle faillit sursauter une fois de plus quand elle vit un autre corps étendu à côté d'elle. Un garçon. Avec une queue ? Elle soupira, n'ayant pas la force de hausser les épaules.
Le deuxième réflexe fut de se demander si elle était armée de ses seuls amis. Kaze et Kage n'étaient plus là. Une vague de panique envahit la jeune fille. Elle observa encore et encore les alentours sans entrevoir ne serait-ce que la lueur des lames. Mais rien. Sa tête tournait et elle dut la prendre dans ses mains pour la tenir éveillée. Rien que cet effort lui avait coûté le crissement de ses bras. Elle s'appuya contre un mur bas.

Kaze...perdu...Kage...avec...Yoru avait l'impression de s'être perdue elle-même. Et toujours ces choses dehors qui grattaient. Et un bras seul passa par le trou qui venait d'être...gratté. Yoru recula et adopta les réflexes qui sauvent la vie, plaçant sa garde au niveau de son abdomen. Le garçon à côté d'elle dormait toujours. Un bras, qu'était-ce à côté de ce qu'elle venait de vivre et dont elle était sortie par je ne sais quel miracle ?

Yoru, tes souvenirs t'ont déjà rattrapée ? Hm... Tu ne pourras pas les fuir éternellement. Tu ne cours pas assez vite pour distancer le temps...