Là haut sur la montagne... [Terminé]

Slyck avait été téléporté ici par une force étrange, une sorte de déesse. Il n’avait pas vraiment compris ce qui s’était passé, mais il était content de se retrouver dans un endroit relativement familier. En effet, son père avait ouvert une filiale de la forge familiale dans les montagnes. La chaleur intense et le magma étaient parfaits pour créer des armes de qualité supérieure. Il arrivait souvent que Slyck soit envoyé dans cette région pour aller chercher une commande et la rapporter à la cité. Slyck regarda autour de lui, mais ne put savoir où il était exactement sur la montagne. Un problème se souleva en son esprit. Il était au milieu de nulle part et sans ration de nourriture ou d’eau. Bien sûr, il aurait pu invoquer un gobelin et l’utiliser comme source de protéine, mais cette idée n’était pas très attrayante, cela resterait en tout dernier recourt.

Alors qu’il se demandait par où aller, un son se fraya un chemin à travers les vapeurs et les gaz du volcan jusqu’à l’oreille de Slyck.
- Never again will I be desolate, And never again will I be reminded, We're living within the world of the jaded, They...inspiration, It's my obligation, To never again, allow this to happen, Where do I begin?, The choices are endless, Denying the sin, My art, my redemption, I carry the torch of my fathers before me.
Entendant cet air irritant, il se dirigea vers sa provenance. Ce n’était pas bien loin, mais il se déplaça lentement, très lentement, se cachant derrière chaque pierre pour s’assurer de n’être pas vu par personne. Une fois arrivé près de ce chant, Slyck aperçu ce qui semblait être un harmonien. Slyck, sans hésitation, commença à se créer une stratégie pour savoir comment il pourrait surprendre cet homme et l’attaquer pour obtenir ses vivres, son eau et tout ce qu’il pourrait trouver de valeur. Avant qu’il n’ait pu agir, un second homme apparu. Cette fois c’était définitivement un Lucien, un dandy. Slyck se ravisa, il pouvait facilement attaquer un homme seul, mais deux, c’était un peu plus compliqué, surtout s’ils se retournaient contre lui en même temps. Il resta donc là à écouter leur conversation et cherchant une autre stratégie.

Voyant que les deux hommes ne se connaissaient pas, Slyck sut exactement quoi faire. Il se positionna derrière le Lucien avant de sortir de sa cachette et d’avancer vers le duo. Avec son armure complète, il savait qu’il avait l’air impressionnant et important et il savait comment tirer avantage de cette allure. Arrivé près des deux hommes, Slyck entra en action. En un mouvement rapide, il attrapa le Lucien par le collet et le projeta au sol, mis sa botte droite et déposa la pointe de sa lame à quelques centimètres de la gorge du Lucien et pointant son épée courte vers l’Harmonien avant de prononcer solennellement :

-Martin Lodvak, au nom d’Umbra vous êtes en état d’arrestation pour multiple meurtre. Toute tentative d’agression, d’évasion ou quelconque résistance sera perçue comme un aveu des charges qui pèsent contre vous et j’aurai l’autorisation de vous trancher la gorge et vous laisser vous vider de votre sang. Coopérez et un procès vous sera accordé une fois arrivé à notre destination.

En gardant toujours le Lucien en joue, le ton de voix de Slyck changea, indiquant qu’il s’adressait maintenant à l’Harmonien. Il abaissa aussi l’épée qui pointait ce dernier.

-Vous monsieur, vous êtes harmonien si je ne m’abuse. Je n’ai rien contre vous et vous ne semblez pas être avec ce criminel, néanmoins, si vous vous interposer contre cette arrestation cela ira à l’encontre des lois d’Umbra. Je préfère vous en aviser, s’il vous plait, n’agissez pas.

*Là si il ne m’attaque pas, je devrais bien m’en tirer…mieux que bien…sinon…il va y avoir du sport*

Slyck remit l’épée courte dans son fourreau, se concentrant totalement sur le Lucien, en espérant que l’Harmonien se range de son côté. Il attendit ainsi que la situation évolue.

L’inconnu mélomane que Jerico avait interpellé, avait fait disparaitre tout signe d’hostilité à son encontre et s’était présenté amicalement à l’insouciant hippie. L’inconnu sembla tout d'abord examiner le pacifiste, avant de bien sûr s’approcher de lui pour le saluer. Une classique poignée de mains eu lieu entre les deux hommes, et l’inconnu se présenta sous le nom de Saladin, se disant ensuite Harmonien. Jerico fut agréablement surpris d’apprendre que la première personne qu’il avait rencontré dans se monde était un Harmonien. Lorsqu’il voulut à son tour se présenté, il fut malencontreusement prit de vitesse par Saladin, qui enchaîna sur un conseil avisé concernant ce que Jerico fumait. A l’entendre parler de ce sujet, le lucinien devina que l’odeur qu’il devait dégager le trahissait, mais il pressentit par la même occasion que l’harmonien avait une certaine expérience dans se domaine pour aussi bien reconnaître à l’odeur ce qu’il avait consommé.
Il émit d’ailleurs une petite pensée à ce sujet…

* Faudra que je lui fasse goûter une roulée de ma conception. Elles sont bien dosées, et y a pas d’problème d’hallucination…enfin pour ma part j’en ai pas…ou du moins j’en ai plus. Faut dire, j’y suis habitué à celle-là maintenant, sa doit faire trois ou quatre ans que j’en descends un petit paquet tout les jours. Bref, je crois que je lui en donnerais une ou deux en gage d’amitié... Mmmmmmh ? Tiens !? Ca m’intéresse ça ! Eh Bien voila, je viens de trouvé un compagnon de route pour me rendre dans la capitale de ce monde, et cela sans rien faire et demander. Mmmmmh…elle est belle la vie. *

Effectivement, Saladin venait de proposer à Jerico de le suivre jusqu’à la capitale. Bien sur, lui qui était un voyageur étranger à ce monde n’allait pas refuser, il savait qu’il s'en tirerait mieux accompagné que seul. Il prit donc la décision d’accepter…mais une nouvelle fois encore, avant même qu’il ne prononce un mot il fut coupé de court. Cette fois-ci ce n’était pas Saladin, c’était un étranger qui avait soudainement surgit derrière lui, l’avait saisit par le col, et l’avait plaqué au sol. Sur le coup il ne réalisa pas trop ce qu’il lui arrivait, il ne comprit réellement que lorsque il fut au sol, allongé sur le ventre, et que cet individu brutale le tenait en joug avec une épée. Dans l’instant, il ne bougea pas, il resta immobile à écouter les paroles du nouvel arrivant.

- Martin Lodvak, au nom d’Umbra vous êtes en état d’arrestation pour multiple meurtre. Toute tentative d’agression, d’évasion ou quelconque résistance sera perçue comme un aveu des charges qui pèsent contre vous et j’aurai l’autorisation de vous trancher la gorge et vous laisser vous vider de votre sang. Coopérez et un procès vous sera accordé une fois arrivé à notre destination.

* Martin Lodvak ? C’est qui ça ? Je crois qu’il se trompe…je devrais lui dire. Je pense qu’il comprendra son erreur, après tout, tout le monde peut faire une erreur, juste certain qui en font plus que d’autres. Par contre, c’est que sa lame elle coupe…il pourrait malheureusement me faire mal avec, sa s’rait embêtant. Eh bien c’est dommage, mais je ne pense pas avoir le choix. Je m’excuserais ensuite. *

Cet homme qui se présenta comme une autorité d’Umbra, faisait assurément erreur. Ce n’était pas l’assassin qu’il recherchait qui était sous sa lame, mais juste un hippie qui était là au mauvais moment, au mauvais endroit, rien de plus. Surtout qu’à sa connaissance, Jerico n’avait encore jamais tué personne…le pacifiste qu’il était n’avait même, jamais tué le moindre animal ou insecte volontairement, ou pour le plaisir. Enfin bref, le Lucinien allait essayer se sortir de ce quiproquo en évitant au maximum d’être blessé, ou de blessé son assaillant.
Tandis que l’Umbraien s’adressait à Saladin, Jerico profita de ce court moment ou son attention était focalisé sur l’harmonien pour inspecter rapidement son agresseur. Il repéra au premier coup d’œil le couteau attaché à la jambe gauche de son assaillant, mais remarqua également qu’il était assez bien protégé par son armure…enfin, une assurance de pas le blesser pour le hippie. Jerico subtilisa alors furtivement le petit couteau attaché à la jambe de son agresseur, tandis que lui finissait de menacer Saladin pour maintenant focaliser son attention sur sa prise, seulement, il était trop tard désormais. Jerico repoussa subitement la lame proche de son cou avec le couteau, et déstabilisa son agresseur avec un rapide coup de genou donné à terre dans ses pieds. Il profita de cette mise en scène en se relevant aussitôt d’un bond sur le coté, et il recula de quelque pas en arrière, à une distance raisonnable de son assaillant. Il avait toujours l’arme subtilisé à son agresseur entre les mains, mais il ne le tenait pas de manière hostile. D’ailleurs, il n’avait pas du tout l’air hostile ni malveillant. Il regardait simplement l’étranger d’un air nonchalant, semblant presque lassé de la situation (même si ce n’était pas la cas). Il reprit son souffle, et renvoya le couteau à coté de l’Umbraien à son propriétaire. L’arme se planta dans le sol à quelques centimètres des pieds de l’étranger. Le Lucinien émit un petit oups en voyant qu’il avait failli toucher le jeune homme, puis soupira en baissant la tête.


Jerico observa ses pieds quelques secondes, puis releva la tête vers les deux autres individus. Il se grattait la tête en les regardant, cherchant les bons mots pour ne pas accentuer les tensions qui étaient déjà présentes.

- Euuuh toi ? Oui toi qui m’as attaqué à l’instant. Tu sais que ton épée elle coupe ? Tu réalises que tu pourrais tuer des gens en les agressant de la sorte ? Bon je me doute que tu dois faire ça qu’avec les criminels, mais à vrai dire je suis pas Martin chouette comme tu m’appelais tout à l’heure. Désolé pour toi, mais je ne suis pas le criminel que tu recherches. D’autant plus que c’est la première fois que je viens ici…d’ailleurs cette région n’est pas très belle, mais sa c’est autre chose. Bref, sinon j’espère ne pas t’avoir fait mal en me dégageant ? Sinon je m’excuse solennellement c’était pas le but recherché.

Il se tut, mais ne demeura silencieux qu’un court instant, car il se souvint qu’il avait quelque chose à faire vis-à-vis de Saladin. Il se tourna vers l’harmonien, et s’inclina face à lui tout en réalisant d’une main une petite courbette visant à ne rendre que la chose plus … classe ?

- Jerico Fistlight pour te servir.

Toujours en restant incliné, il releva la tête vers Saladin, et arbora son sourire le plus radieux avant de reprendre.

- Et j’accepte ta proposition de voyage jusqu’à la capitale. C’est toujours mieux d’avoir de la compagnie dans ce genre d’escapade.

Trêve de courbette, Jerico se releva ensuite, et attendit sereinement la suite des événements.

Avec tout ce qui s’était passé en un instant, Slyck ne savait pas vraiment quoi faire. En un instant il s’était retrouvé au sol, le lumien avait volé sa dague et bouger l’épée que Slyck tenait fermement sans qu’il ne s’en rende compte et s’était extirpée de sous son pied malgré le poids de Slyck additionné au poids de son armure, c’était vraiment étrange comme situation. Il était évident que, comme sa stratégie n’était pas un grand succès, il devait soit en changer ou tout bonnement dire la vérité pour une fois.

En voyant le couteau revenir dans sa direction fendant l’air, Slyck roula sur le côté, évitant le lancer. Il vit sa lame se planter au sol et réalisa que cette dernière ne l’aurait pas atteint. Soit le Lumien ne le visait pas vraiment, soit il ne savait vraiment pas viser. Néanmoins, Slyck se releva, l’air un peu déçu de sa performance. Après avoir entendu la proposition de les rejoindre, il sut que ces deux-là n’étaient vraiment pas du coin, mais il ne survivrait pas sans nourriture ni eau. Slyck décida donc de passer aux confessions.

-Bon très bien, je ne suis pas garde de Umbra ou soldat, un simple aventurier qui a été téléporté ici par je ne sais qui…ou je ne sais quoi, sans nourriture, sans eau, sans espoir. Dans ces montagnes la déshydratation est la plus grande cause de mortalité…enfin après les attaques de ce qui vit ici. Mais merci pour votre proposition, j’accepte de me joindre à vous avec plaisir et désolé pour l’attaque, mais vous savez…ici c’est trop souvent tuer ou être tué…Cette région est très peu hospitalière. Des bandes de bandits rodent souvent, cherchant à attaquer les marchands qui viennent chercher des items dans l’une des forges de la montagne. J’en ai moi-même combattu quelques-uns dans le passé.

Slyck observa ses alentours, se rappelant de vieux souvenirs. À force de regarder autour de lui, il finit par trouver des points de repère. Il savait maintenant avec quasi certitude où ils étaient. Bien loin de la capitale, mais dans la bonne direction au moins. Il savait aussi qu’une des forges de sa famille n’était pas bien loin. C’est alors qu’une idée lui venu en tête.

-Je ne veux pas trop vous importuné dans votre voyage, mais est-ce que cela vous dérangerait si l’on fessait un petit détour dans un peu plus de deux kilomètres…j’aimerais arrêter quelque part, une forge non loin de la route principale…une heure de marche supplémentaire au plus, allé-retour…Cela permettrait en même temps de faire le plein d’eau et de vivres…et peut-être que l’on trouvera quelque chose pour vous là-bas…

Slyck se tenus là, ne pouvant pas vraiment ajouter grand-chose. Il ramassa son couteau et le remit dans l’étui, attendant une réponse, la gorge un peu sèche.