Promenade...de santé ? [Terminé]

Il y avait déjà quelques jours qu’elle marchait, sans trop savoir où aller, un peu comme une nomade, jamais à la même place. Là c'était différent ; elle n'avait pas rencontré une seule bête… comment allait-elle manger ?
Une ville se dressa au loin, voilà enfin une chance pour me rassasier. Juste un coup d'œil dans les environs et déjà elle avait l'impression de pénétrer dans un trou à rat.

Ça pue la charogne ici, je me trouve une taverne et je m'en vais au plus vite !

Une odeur de viande rôtie et de pain grillé lui titillèrent les sens. Ce parfum venait, semblait-il, d’une taverne tout près. Guidée par sa faim, la jeune femme pressa le pas en direction de l’établissement qui semblait fourmiller. Une ambiance très peu accueillante l’attendit derrière la porte ; elle s'en foutait, tout ce qu'elle voulait c'était manger et se reposer un peu. Deux jours de sevrage c'était un peu trop pour cette guerrière affamée. Elle referma son manteau et mit son capuchon sur sa tête, passer inaperçu c'était sont but.
Tout en passant le seuil de la porte elle balaya la salle du regard. Les gens dans la salle avaient l'air biens nantis pour la plupart, des grandes gueules probablement, le genre de personnes qui par tout les moyens vont obtenir de l'argent. De la vraie merde ! Elle repéra finalement un coin à l’ écart dans l’ombre et entreprit de s’y installer.
Lorsqu’elle fût dévêtue de ses lourds par-dessus et de ses sacs de voyage, elle s’assit et porta son attention vers ses jambes. Ses pauvres jambes. Merde ce qu’elle pouvait avoir mal aux jambes. Elle n’avait probablement jamais tant eu mal aux jambes. Lesquelles elle n’arrêtait, d’ailleurs, de masser et de frotter. Ses pauvres jambes.

On vous sert quequ’chose m’dame ? interrompit une voix À boire ou à manger ?

Il s’agissait d’une jeune serveuse qui s’était rendue à sa table.

Les deux.

Elle se prit une choppe de bière en attendant le repas. Se mettant finalement à ses aises elle examina l’endroit où elle était.

Quand je pense qu'il y a des enfants qui meurent de faim dans les rues et qu'eux se vautrent dans leurs habits et leur bijoux probablement volés.

L’aubergiste vint lui-même emporter le repas qu’elle avait commandé ; elle se régala de son festin, on aurait dit un ogre, les gens commençaient à la dévisager. Elle s'en foutait tout simplement, mais quelqu'un la regardait avec un drôle d'air ; un air presque moqueur. Ce qui attira sa curiosité. Après s’être rempli l'estomac elle s'alluma une cigarette, un tout petit plaisir dont elle savoure chaque instant.
Ayant passé une heure assise, la jeune femme jugea qu'il était temps d'y aller. L’air était à peine respirable dans cet endroit, une pièce de monnaie s'échappa de sa poche et roula jusqu'au pied d'un homme qui était assis seul à une table, bien sur elle aurait passé son chemin sans trop faire attention. Mais cette pièce n'était pas comme les autres ; elle avait un défaut sur le côté face, un porte bonheur lequel provenait du vieil homme. Un souvenir.

Hé ! Vous ! Lancez- moi ma pièce dit-elle à l'étranger.

Eh bien, j’attends! !

Elle ne se fit pas prier pour sortir de cet endroit infâme. Sollama pris ses affaires et accompagna l'homme hors de la ville. Le soleil commençait à se coucher, une brume peu épaisse s’étalait sur toute la vallée, elle n'avait aucune idée ou cette homme ce rendais ni ou elle était.

On pouvait voir à sa démarche que ses jambes la faisaient encore souffrir, mais elle n'en dit pas un mot. Le coté pratique d'une lance c’est qu’on peut s’y appuyer pour marcher.

Ah ! au fait je m'appelle Sollama, dit la jeune femme.

À peine eu-t-elle le temps de continuer qu'elle entendit un grognement. Ces derniers lui étaient familiers ; il s’agissait là de loups, habituellement plusieurs. Le vieil Hermite l’avait souvent entrainée dans ses expéditions de chasse, lui enseignant à reconnaitre chacun des animaux de la forêt. c'était forcement des loups mais bizarrement elle n'entendais qu'un seul grognement, seul ? C'est assez inhabituel chez eux.

chut

Elle se retourna et l'aperçut ; un vieux loup qui avait l'air aussi affamé qu'elle en début de journée, une tentative désespérée pour manger puisqu'il était seul. En un instant celui-ci bondit vers Sollama. Heureusement pour elle, la lance était déjà dans sa main, elle empala la pauvre bête et la lança par dessus elle.

Pendant son séjour dans les bois avec l'hermite, ce dernier lui avait enseigné que les loups étaient sacrés, ces créatures devaient être protégées de l'homme. Accroupie près du loup elle dit quelques mots incompréhensibles tout bas. Un rituel qu'elle avait apprise du vieil hermite ; ces mots signifiant : « Que ton chemin soit calme dans ce monde céleste où tu retournes ».

L'homme avait l'air peu surpris, aguerri même ; il était resté placide tout au long du périple. D’un sang froid impeccable. À qui pouvait-elle bien faire face ? Son attirail de guerre ne lui donnait certes pas l’impression de posséder une gêne face au combat.

Qu'est-ce que je disais encore ? Ah oui ! Je peux savoir ton nom ? dit-elle tout en scrutant l’horizon
Restons sur nos gardes. » renchérit-t-elle pendant qu’un léger rictus se dessina sur son visage
Il doit y en avoir d'autres pas loin. Celui-là était tout simplement affamé.

Il y a longtemps qu’elle n’avait chassé, elle se ressentit revivre, vibrer de la frénésie du chasseur. Elle semblait sonder l’horizon comme s’il devait en avoir d’autres…

Des centaines de loups et de galopins... Voilà un beau merdier!

C’est plutôt anormal, se dit-elle… les loups se tiennent généralement hors de portée des humains. Soit ils étaient suicidaires ou possédés. La beauté du monde animal est que, contrairement à une bande d’humains, la première option ne faisait aucun sens. Possédés… voilà qui devenait intéressant.

Saladin était déjà parti à leur rencontre, il n'était pas question de les laisser tout détruire dans cette ville. Il y avait, après tout, des enfants dans ce trou à rats. Une proie trop facile pour des galopins. Sans un second regard, Sollama s’élança à la poursuite de son compagnon de route.

La jeune femme ferait tout ce qui est en son pouvoir pour en tuer le plus grand nombre possible, elle ne se le pardonnerait jamais s’il arrivait quelque chose aux enfants. Tout en suivant Saladin elle se dit qu’avec une telle presse au pas il devait sûrement avoir une idée derrière la tête. Du moins, il valait mieux espérer.

L'avantage d'une lance contre plusieurs adversaires était la longueur de celle-ci, plus facile à utiliser pour embrocher et balayer de telles pestes. Elle suivit le groupe sans trop prendre garde à la direction dans laquelle il se dirigeait. Tentant plutôt d’atteindre son flanc ; question d’avoir quelques coups de surprise et de semer la cacophonie dans le groupe.

Bizarrement, ils ne firent pas plus attention à Sollama quand elle courut à leurs cotés, tout comme si leur but était de se rendre dans la ville au plus vite La guerrière en profita pour en frapper quatre dans les côtes, ce qui inévitablement entraina leurs chutes et ils emboutirent piétinés par la meute enragée.


Saladin ! s’écria-t-elle, Où te diriges-tu ?


Avec toute cette poussière et cette foule difficile de se faire entendre. Heureusement, elle possède une voix qui porte assez bien. Elle ralentit sa course afin de retrouver celui-ci. Quelques secondes à peine et elle aperçut Saladin. Se rendre au plus vite à la ville ? Impossible. Les loups couraient beaucoup trop vite. Donc, si l'homme avait un plan il n'était pas questions de le laisser s'en charger seul.

Finalement arrivée aux cotés de Saladin, ce qui ne fut pas sans peine car ce dernier courait plutôt vite, elle s’adressa à lui presqu’en criant et à bout de souffle :

On fait quoi ? demanda-t-elle.

Il y avait beaucoup trop de sang dans cette ville, des cris de terreur partout à la fois.
Sollama savait qu'elle était peu expérimentée en combat , la ruse et la prudence étaient donc de mise afin de s'en sortir sans trop d’égratignures. Elle longea les murs de toutes les maisons afin de ne pas se faire prendre par surprise ; plus facile de surveiller une direction à la fois. Inutile de tous les tuer ; il suffisait de les désorganiser un peu et tout le raffut éveillerait bien sûr la milice locale. Ce qui l’intriguait vraiment c’était le pourquoi de leur assaut sur la ville, qu’est-ce qui pouvait bien les attirer ainsi. Leur nombre ne faisait qu’augmenter ; ils affluèrent de toutes parts. Comme ils semblaient l’ignorer, ce qui était peu commun elle les observas un instant, ces derniers semblaient tous converger vers un même point.

Elle se retourna pour voir comment Saladin s’en tirait. Assailli par les loups auxquels il barrait la route, il les retournait violemment au sol. Inerts.

Il s’en tirera 

Prudemment elle pressa le pas vers le point d’intérêt de ce soudain fourmilier. Elle se fondit dans l’ombrage des bâtiments tout en gardant un rythme pressé. C’est alors qu’elle entendit retentir la stridente cloche de la milice. Elle continua son chemin avec un léger rictus.

La couverture parfaite  se dit-elle
avec tout ce vacarme je passerai aisément inaperçue, ce sera un jeu d’enfant. 

C’est alors qu’elle aperçut une vieille maison palissadée et désolée. Les animaux et les diablotins rôdaient autours, pratiquement affolés ; non, frénétiques plutôt. Elle repéra aussitôt une chapelle non loin de là. Elle y courut et s’empressa de monter au clocher. De là haut elle vit le centre de la commotion ; un grand homme en robes. Ce dernier semblait tenir quelque chose…

Mais qu’est-ce que c’est cette chose ?  se demandait-elle
« Un long sceptre, ou bien un… bâton, non peut-être une…

Son sang se glaça soudainement,
Eh, merde ! 
elle bondit sur elle-même
Eh, merde ! 
remit son arme dans son fourreau
Eh, merde ! 
enfila ses gants de cuir,
 Eh, merde ! 
et sauta à mains jointes sur la corde du clocher…
Eh, merde ! 
descendant à toute allure.
Eh, merde ! 

On put la voir détaler de la chapelle avec une meute de loups à ses trousses, s’élargissant à chaque coin de rue, chaque passage, chaque dessous de galerie. Ils étaient partout et, semblait-il, venaient tous de lui attribuer le plus grand des intérêts. Il l’avait vue. Il l’avait vue dans le clocher et aussitôt qu’il s’était retourné vers elle, comme s’il avait ressenti sa présence, les loups en firent de même. Ça n’était pas naturel tout ça. Elle détalait comme une gazelle ; tantôt tentant de protéger ses arrières de canines qui avaient décidément l’ait trop affutées, tantôt esquivant un loup qui lui sautait au visage en venant a sa rencontre.

Meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerde ! 

Elle arriva enfin à proximité de Saladin ; auquel des pieds jonchaient les cadavres de bêtes. Elle fit un dernier sprint s’écriant à tue tête :

SALA… SAL…. SALADIIIIIIIIIN 

Saladin entraina Sollama dans une maison et referma la porte, il avait l'air en piteux état, on pouvait tout de suite deviner qu’une attaque d’une telle puissance devait demander beaucoup d’énergie.
Elle ri en son fort intérieur elle pouvait encore revoir sa figure lorsqu’il la vit détaler vers lui avec une telle meute à ses trousses. De la puissance il en possédait, probablement moins qu’il n’aimait le prétende par contre.

J’imagine que des remerciements sont d’ordre ; alors merci. 

Elle alla s'assoir dans un coin afin de remettre ses idées en place et repasser la scène qu'elle venait de vivre dans sa tête...L'homme avec le bâton, ou peut importe ce que c'était, elle en était certaine : il contrôlait cette meute. Qu’en était-il de ses intentions, voila la question laquelle intéressait la jeune femme.
Elle regarda son compagnon d’armes ; ce dernier avait l’air épuisé, totalement. Il faudrait bien un bon quart d’heure à ce dernier avant qu’il ne soit d’une utilité quelconque au combat, peut-être même plus.
Elle se mit soudainement à faire les cent-pas, imitant presque la façon de rôder des loups auxquels elle fit face il n’y avait que quelques minutes.

Réfléchit ! Réfléchit ! 

Elle s'arrêta net : elle avait entendu un bruit dans la maison. Elle sorti son arme et se dirigea vers la porte de chambre. Lorsque Sollama passa le seuil de la porte, cette dernière tomba ceinture-à-face avec une jeune fillette d’à peine quelques printemps.

Bonjour, tu n’es pas méchante j’espère  dit la fillette.

Ah non, se dit-elle. Cette maison n’était pas abandonnée ? C’est alors qu’une paysanne ressurgit d’un coin de la chambre pour attraper la fillette et la ramener vers elle.

Je vous en prie…  dit une voix grave d’homme, Merde quoi ils sont trois ?
… ne nous faites pas de mal. Nous n’avons rien qui puisse vous intéresser. 

Eeeeh Merde ! Elle se précipita aussitôt vers la porte d’entrée, ramassant son arme et prenant une chaise au passage, apposant cette dernière contre la porte afin de faire office de barricade.

Je vous avais bien dit qu’elle n’était pas méchante, elle va nous protéger des loups… je l’ai vu ! Ah oui ! 

Shhhh, dit sa mère en la faisant taire,
ne dis pas ces choses là, on en a déjà parlé… shhh

Sollama revint les voir au fond de la chambre, elle s’adressa tout d’abord au père.

Dites-moi vous, vous avez des armes ou quelque chose du genre ?  Des couteaux n’importe quoi, armez-vous.  il se leva sur-le-champ et se dirigea vers la sortie de la chambre.  Des torches aussi, et allumez le feu dans votre cheminée.  lui lança-t-elle.

Elle se retourna alors vers la mère terrifiée et sa petite fillette qui avait l’air de tout sauf être effrayée. La mère serrait son enfant contre elle, presque crispée.

Toi ma chérie, tu vas rester avec ta maman et tu l’écoutes mieux que jamais ce soir, il se passe des choses étranges.  La fillette acquiesça en hochant de la tête.

Sollama se dirigea par la suite aux côtés de Saladin qui semblait avoir repris de la vigueur.

J’ai vu quelque chose… ou plutôt quelqu’un là bas. Il tenait un grand sceptre ou quelque chose du genre. Ces comme s’il avait ces animaux dans une transe. Son bâton, ça doit être la clef ! 

Une goutte de sueur perla le long de son front.

Montre moi le chemin vers le farfelu au bâton !

Sollama réalisa soudainement qu'on n'entedait plus le moindre bruit, pas un cri, pas un grognement, même pas un chat. C’était dingue, il y a peine une demi heure que tout était à feu et à sang, mais maintenant plus rien. Il y avait anguille-sous-roche.

C'est par là, dit-elle à Saladin en lui pointant la direction d'où elle était revenue en course.

Les deux compagnons marchèrent dans les rues sans même croiser une âme; ni bête ni individu. La maison n'était pas bien loin, mais il fallait d'abord traverser une petite ruelle étroite et sombre. La jeune femme ressera sa lance. À l'affut, son cœur battait la chamade. Elle jetta un coup d'oeil vers Saladin qui semblait partager son apréhension et restait sur ses gardes. Il y avait, elle ne savait pourquoi, quelque chose de rassurant à savoir qu'elle n'était pas la seule à craindre ce qui les attendait. Peut-être était-ce parce que ce sont ceux qui ont trop d'assurance qui montent le moins bien la garde. Ou peut-être pas du tout. Une chose était sûre: ils avaient tous deux un drôle de pressentiment.
Comme elle s'avançait dans la ruelle Sollama ressentit une goutte de pluie, une goutte de pluie? Non. Il n'y avait pas le moindre nuage ce jour là.

Mais qu'est-ce que? On dirait... de la.... Elle se releva la tête lentement, bave?

Un lourd grognement cassa le silence de mort qui régnait dans la ruelle. Sollama se retourna et vit une bête ressortir des ombres. Elle devait faire au moins deux fois sa taille, on aurait dit une tour de guêt mobile. La chose grognait en exhibant ses longs crocs ascérés tout en s'avançant vers la jeune femme, ses bras disproportionellement longs étaient dotés de griffes de la taille d'une dague. Sa lance au poing, Sollama reculait prudemment, fixant la créature dans les yeux. Ça doit être comme la chasse au grizzly, ma seule chance est de l'empaler lorsqu'il s'élancera. La jeune femme tenait sa lance d'une façon bien particulière en effet; plutôt que de se préparer pour la frappe, elle tenait son arme la tête haute et le culot près du sol. Charge salope, allez charge. La jeune femme crispait son arme comme jamais, sans même relâcher la créature des yeux elle ressentit la présence de Saladin à ses côtés.

Ha haa! Petite sotte, tu ne pensais tout de même pas m’échapper vint interrompre une voix gutturale et presqu'inhumaine, provenant de l'autre côté de la ruelle.

Eh merde souffla-t-elle à Saladin par-dessus son épaule.

Elle se tenait toujours crispée devant cette horrifiante créature qui agitait ce qui semblait être de longues antennes...

La jeune femme mesura l'homme du regard à travers la ruelle pendant qu'un sourire moqueur apparut dans son visage. Elle crispa en son poing sa lance à nouveau, comme prête à bondir. Le jeune sorcier semblait soudainement moins sûr de lui. Essayant en vain de cacher son état d'esprit, ce dernier arborait un rictus lui-même. Mais elle avait appris à détecter la peur d'autrui; Ça avait comme une odeur pour elle. La peur chez les animaux, comme chez les humains, n'était rien d'autre qu'une mauvaise conseillère. Il va faire une erreur.

Alors misérable petit maigrichon hargneu vil et laid; voyons ce dont sont composées tes entrailles

Sollama tint sa lance haute et fermement à deux mains tout-en lançant un furieux cri de guerre. On pouvait aisément deviner à sa posture qu'elle envisageait de l'écraser par la force brute.

Prépares-toi à mourir vermine

Le jeune mage abaissa son bâton en déssinant un arc de lumière magique. Un son lourd comme le tonnerre retentit et balaya la ruelle, à cet instant préçis la jeune femme perdit l'ouïe et vit un oiseau tomber, comme frappé en plein vol. Le sorcier recula d'un pas et ne pu cacher sa surprise à voir que la jeune femme chargeait toujours en sa direction. Il effectua un second arc, horizontal celui-ci, lequel laissa une trainée noire qui semblait happer la lumière environnante. Des nuées d'insectes apparurent de toutes parts et semblèrent se précipiter vers la guérrière.
Semblant redoubler d'effort la guérrière se fondit dans la nuée qui l'engloutit pour en ressortir aussitôt sans avoir ralentit sa course effreinée. Le sorcier souleva son bâton au-dessus de sa tête et le fît tournoyer. L'imposante perle qui ornait ce dernier se mit à émettre une lueur rougeâtre tout-en prenant de la vitesse.

À cet instant d'immobilité de sa part, Sollama exhiba un grand sourire, celui du chasseur qui contemplait sa proie dans un de ses pièges; un sourire satisfait et presque cruel. Voilà. Elle éleva le bras gauche comme une mire, fit volte-face de sa main droite et planta son pied gauche par terre; se servant de son momentum pour propulser sa lance d'une force telle qu'elle ne put s'empêcher de perdre le pied et tomber face par terre. Le sorcier, n'ayant eu le temps de convoquer son puissant sort, fut transpersé dans l'épaule et plaqué; son bâton expulsé à plusieurs pieds de lui.
Gémissant de douleur, l'homme tenta tant bien que mal de retirer l'arme qui l'aiguillait. Jusqu'à ce qu'une vigoureuse main ne l'empoigne pour lui. Pendant qu'il hurlait de douleur il vit une figure se dresser devant lui. C'était la jeune femme. Elle le plaqua avec force à terre, se servant de la lance et exhibant ses dents comme un fauve.

Sombre idiot, on fait peur à des gens de la ville avec de faux moustiques comme ça; pas une naturaliste s'exlama-t-elle,
Maintenant tu vas me dire pourquoi tu voulais mettre à feu et à sang une ville peuplée d'enfants et de vieillards

La ville était à nouveau silencieuse comme un cimetière, on entendait les loups, au loin, hurler et communiquer entre eux parmis les collines où ils s'étaient retirés... comme s'ils étaient eux-même confus. Enfin presque silencieuse, ce vers continuait toujours de gémir à ses pieds.

Ça fait quoi, dit-moi, d'entendre ses propres gémissements plutôt que ceux des innocents? elle continua de plus belle comme si elle n'attendait pas vraiment une réponse,
personellement j'aimes bien ça; mais venons en aux choses sérieuses : qui t'envoie?

Personne, vous devriez tous être à mes pieds, je suis le grand Haraxx! cracha-t-il

Leur attention fut détournée par les pleurs d'un enfant venant d'une ruelle avoisinante. Ce dernier semblait avoir été blessé par des bêtes à en voir le sang sur ses jambes. Les yeux de la jeune guerrière s'arrondirent comme des pièces et elle sembla soudainement s'enflamer en regardant le misérable qui gisait à ses pieds. Elle retira sa lance et le souleva debout, face à elle.

Il y a des choses impardonnables

Elle le repoussa de quelques pieds et profita du fait que le sorcier titubait, affaiblit, pour l'empaler une seconde fois. Dans le coeur cette fois-ci.

Que ta folie meure avec toi, monstre dit-elle au jeune mage pendant que les yeux de ce dernier s'écarquillèrent et qu'il relacha son dernier souffle.

La milice finit par se pointer lorsque tout était fini; comme toute bonne milice. Les hommes s'approchèrent avec appréhension jusqu'à ce qu'un d'eux ne s'exclame en disant reconnaitre le sorcier et que la jeune femme n'était pas à craindre.

Vous, là-bas! dit-elle en s'addressant aux hommes,
Il y a un guerrier qui a besoin d'aide par là !

Elle leur pointa la direction de Saladin. Lorsque ces derniers se dirigèrent vers le guerrier blessé, Sollama ramassa le bâton du sorcier défunt puis se retourna vers la ruelle. Elle alla voir le jeune garçon en pleurs. Heureusement pour lui ses blessures étaient "naturelles".

Allez, viens mon grand, on va aller te guérir ces égratignures là

Après ce dur et long combat, Sollama était fatiguée et, comme le disait si bien Saladin, il faudrait se trouver une place où manger, se reposer et boire un coup afin de célébrer notre victoire.

Il y avait une taverne, laquelle semblait beaucoup plus accueillante que la dernière où elle s'était arrêtée avant que tout ce chaos tombe sur la ville. Tout ce qu'elle espérait c'est que la taverne en question serait encore en bon état.

Elle souleva le bras de son compagnon, plaça son bras au dessus de son épaule et commença à marcher dans la direction de « Le Repos ». La ville était moins détruite qu'elle ne l'avait pensé, déjà les gens commençaient à réparer ici et là. Après les première minutes de marche elle se perdît dans l'immense ville, mais n'en toucha pas un mot, elle avait de l'orgueil après tout.

On a déjà passé par là...Ok je tourne au prochain coin et je pourrai la voir de loin...enfin j’espère, se dit-elle.

Finalement elle aperçut la taverne, quelques mètres et ils seront assis à une table confortablement. Le pauvre Saladin était mal en point mais pouvait encore marcher.

Enfin ! J’en peux plus pensa-t-elle.


Elle ouvrit la porte et s'effondra sur la première table de libre. La taverne était peuplée de quelques patrons et tous semblaient partager le même discours ; les évènements bizarres qui venaient de se dérouler. Une jeune serveuse s'avança près des deux compagnon, Sollama ne lui laissa même pas le temps de dire un mot et commanda son repas.

Je vais prendre du cochon rôti et une grande cruche de bière dit-elle à la serveuse

Et toi Saladin, tu veux quoi ? C'est moi qui offre, je te dois bien ça. ajouta-t-elle avec un sourire.

Après quelques verres, la jeune femme prit un instant pour se regarder, elle n'était pas si amochée en fin de compte, moins que son partenaire. Il faut dire qu'elle n'avait jamais livré une bataille aussi intense de toute sa vie. Malgré les hauts et les bas, cette rencontre fut agréable, Saladin lui avait sauvé la vie a plusieurs reprises , sans lui, elle serait probablement encore dans les champs à nourrir les loups.

Le bâton elle l'avait encore , il faudrait le détruire, une puissance aussi énorme de devrait pas tomber dans les mains d'un autre con. Sollama ne connaissait rien dans la magie même qu'elle méprisait ce genre de pouvoir, la force brute et le combat corps-à-corps était sa doctrine. La meilleure chose à faire était de le donner à sont compagnon d'arme, puisqu'il devrait savoir quoi faire avec un tel objet. Elle sorti donc le fameux bâton et le lança à Saladin.

Fait attention, ne l'utilise pas dit-elle avec un brin de sagesse, comme si elle avait la moindre idée de son utilité.

La jeune femme devait partir, encore plein de choses à explorer et elle en avait assez de se paysage dépriment qu'était la ville d'Umbra, un dernier adieu à Saladin et Hop !

Elle se pencha et l'embrassa sur la joue, chuchota à son oreille :

Merci pour tout, j'espère qu'on aura l'occasion de se revoir, je t'en dois une mon cher dit-elle avec une sourire
Si tu as besoin de moi un de ces jours, j'ai un campement de base ou je vais régulièrement, il se trouve près de la forêt de Lucina

Elle empoigna sa lance et retrouva le chemin de la sortie, avant de passer la porte et lança un regard à Saladin et lui dit.

Bonne-chance mon grand avec un clin d'œil.