Une taverne ? [LIBRE][Terminé]

Sannen en avait marre d'agresser des gens qui s'étaient relevés innocents jusqu'ici. Il lui fallait du calme et du repos... Surtout avec sa gueule de bois de l'autre soir. Et pour cela, rien de mieux qu'un tas de personnes louches.

Il se rendit donc à Tenamas, dans les quartiers pauvres, même s'il aurait pu prendre un bon hôtel dans les quartiers riches. Ayant retrouvé sa bonne humeur, il aidait les pauvres qui lui demandaient une piece.

-Que les esprits vous bénissent !

Lui répétaient ils tous. Pour le moment, les esprits ne lui avaient pas apporté bien beaucoup de bonheur... Mais un jour, cela viendrait. Il en était sur.

Avancant dans les rues dégradées où coulait un liquide noir en leur centre, il entendit une femme passer à sa gauche en parlant à elle même. Beaucoup de gens ici étaient malades, même mentalement, mais en regardant la femme en question il vit une personne belle et très soignée à propos de son phisique mais sans pudeur, vu qu'elle était vêtue d'un corset et d'une mini-jupe et qu'elle mettait bien en valeur ses... Son torse, quoi ! Sannen vérifia qu'il ne bavait pas, ça aurait été con. La femme s'arrêta au milieu du chemin et cria :

- Personne ne pourrait me dire où est-ce que je peux boire quelque-chose ! Oh, répondez-moi !

Sannen l'aurait bien aidée, mais il voulait pas avoir l'air d'un toutou qui obéit. Elle avait bien vu que Sannen l'observait depuis quelques minutes. Elle s'approcha de lui et reformula sa phrase :

-Je ne vais pas vous mordre, je suis plutôt gentille... Vous voudriez me montrer la direction pour aller boire un coup ?

-Bonjour ! Euh... bien j'en connais un à une centaine de mètres du quartier des riches. Vous voulez que je vous y accompagne ?

La jeune personne était plutôt... Directe dans ses paroles, mais ça lui plaisait bien.

-C'est qui ton nom ?

-Sannen Raon. Je suis né et ai vécu dans un petit village qui se trouvait plus au sud d'ici. Il ne souhait cependant pas remémorer cet évènement douloureux. Et toi, comment t'appelles tu ? ...

Fulenn Gwall était un nom sympathique, cependant Sannen devinait bien qu'elle avait attiré de nombreux hommes dans ses griffes qui avaient du tous tomber comme des mouches, mais il n'allait pas se laisser prendre si facilement prendre. Il souhaitait d'abors apprendre à mieux la connaitre et savoir quel secret elle cachait... Car elle en avait un. C'était bien trop visible.

Ils avançaient au même rythme dans la rue en parlant de ci et de ça, se tappant des délires à propos de choses ou de personnes bourrées qui fesaient tout ce qu'on ne serait pas capable de faire volontairement. Les rues commençaient à s'éclaircir et à devenir plus propres au fur-et-à-mesure de leurs marche ainsi que les personnes qui devenaient plus fières et riches.

Ne supportant pas tous ces snobs, ils prirent une ruelle à part, plus sombre et glauque. Lorsqu'ils furent arrivées à la moitié de la rue, ils entendirent un bruit de vent venant des toits puis un bruis de fracas. Des personnes venaient de sauter des toits et ils étaient armés jusqu'aux dents.

La bourse ou la v... Heeeey ! Salut ma poule ! Je peux te l'emprunter deux minutes ?

Sannen n'appréciait pas vraiment sa demande et chuchota à Fulenn :

Tu as déja essayé de t'envoler ?

Dit il avant de cracher sur le brigand...

-Sannen Raon. Je suis né et ai vécu dans un petit village qui se trouvait plus au sud d'ici.
Son interlocuteur marqua une pause qui voulait dire beaucoup de choses. Sans doute ne voulait-il pas développer plus ce sujet. Et toi, comment t'appelles tu ?

-Fulenn Gwal.

C'était dit sans amertume, mais sans douceur non plus. C'était une information brut de sentiment, vide et sans intérêt, pour la simple raison que ce nom n'avait pas beaucoup de valeur aux yeux de la femme.

Fulenn était assez contente : elle s'entendait bien avec Sannen, et tous deux avaient la même vision des choses ; les habitants des quartiers riches étaient insupportables. C'est donc d'un commun accord qu'ils s'étaient dirigés vers une ruelle sombre, semblable à celle dans laquelle vivait la femme habituellement. A la seule différence près que dans sa rue, il n'y avait pas de brigands. L'un d'eux s'adressa aux deux compères, plus particulièrement à Sannen :

La bourse ou la v... Heeeey ! Salut ma poule ! Je peux te l'emprunter deux minutes ?

Comprenant que c'était d'elle qu'on parlait, Fulenn perdit son calme. Elle devint furieuse et l'envie de tuer l'homme lui traversa l'esprit. Elle reconsidéra son projet lorsqu'elle vit le nombre d'assaillants qui leur faisait face. Cette dernière se mit à paniquer, et alors qu'elle était confuse, incapable de prendre une décision, elle entendit un murmure à son oreille :

Tu as déja essayé de t'envoler ?

Fulenn s'apprêtait à expliquer que ce n'était pas le moment de rire, qu'ils étaient en situation délicate, quand la vision des ailes de son compagnon lui revint en tête. Elle fut saisie d'un rire machiavélique. Sannen cracha sur le truand, et la demi-elfe comprit qu'elle pouvait se lâcher. Elle était d'ailleurs douée dans le domaine de la provocation, aussi envoya-t-elle des baisers aux malfrats qui les encerclaient, et s'agrippa à son ami.

-Vas-y, fais moi rêver.

Elle planta les yeux dans celui de l'homme qui l'avait prise pour un objet. Fulenn ne s'obtenait pas comme ça, que se figurait-il ?!

Sannen s'était envolé avec difficuleté : il n'avait jamais essayé de voler avec quelqu'un sur le dos. Vérifiant que Fulenn était bien accrochée puis il arracha une pierre de la taille de son poing et dépassant le haut des bâtisses qu'il lança sur la personne qui semblait être le chef des brigands une fois haut dans le ciel. Celui-ci la prit en pleine tête ce qui le fit saigner. Il se mit ensuite à gigoter dans tous les sens puis prit un objet brillant qu'il lança en l'air.

-Ca va, derrière ? Si je ne me trompe pas, le bar devrait être par la-b...

SHLAK !

L'objet qu'avait lancé le brigand était une dague et elle était venue se planter dans son aile droite.

-AAH ! Punaise... Il vise vachement bien...

Sannen replia son aile sous la douleur. Ils étaient en train de foncer vers le sol en tourbillonnant. Sannen se rendit conte de ce qui leurs arrivait après un moment et arracha la dague de son aile, ce qui causa encore plus de douleur, puis la déplia en grimaçant. Ils réussirent à atterrir sans se blesser mais l'ange perdait beaucoup de sang et il ne savait plus quoi faire.

Fullen avait dû arracher deux bouts de sa jupe pour pouvoir faire un garrot autour de l'aile de Sannen car elle n'avait pas réussi avec le premier bout. L'ange déchu remarqua qu'en faisant ça, elle laissait apparaitre sa cuisse et, même si le moment aurait été mal choisi, il ne pouvait s'empêcher d'avoir envie d'y mettre sa main, mais de toute façon, il devait tenir le garrot.

Sannen savait que si quelqu'un ne l'aidait pas immédiatement, il mourrait ou au minimum serait amputé et ne pourait plus jamais voler. Chose qu'il ne pouvait envisager.

-Ne t'inquiète pas, je vais chercher du renfort !

Elle se mit à courir en passant par toutes les rues en criant que son ami avait besoin d'aide mais Sannen voyait bien que les gens la snobaient, voir se moquaient d'elle. Cela donnait des envies de meurtre au jeune homme.

Il remarqua alors une taverne non loin. C'était la taverne qu'ils avaient tant cherché ! Ils étaient enfin arrivés à destination ! De plus Sannen savait qu'un médecin venait régulièrement à cette taverne et il espérait que Fullen aurait la bonne idée de visiter cette taverne.

Il commençait à avoir le tournis et fini par s'écrouler à cause de la perte de sang.

Il se mit alors à voir diverses choses toutes les dix secondes : il voyait un médecin... Une boite à outils avec une croix rouge dessus... Il voyait Fullen à côté de lui, un air paniqué sur le visage... Il voyait la main de Fulenn le long de son corps... Sannen tendis sa main et attrapa celle de la jeune femme en espérant qu'elle ne la rejetterai pas... Puis plus rien.

Il souhaitait seulement que ce qu'il avait vu n'était pas un rêve, ou en tout cas pas son dernier.

[HRP : Son nom c'est Fulenn et non pas Fullen ]

Au départ, ses recherches furent peu concluantes... Voire même inutiles. Poussée par la peur, Fulenn évita les regards hautains que lui lançaient les riches passant, et les remarques désobligeantes de nombreux d'entre eux. La femme crut qu'elle allait abandonner Sannen, désespérée, mais celle-ci fut prise de compassion, ce qui n'était pas habituel chez elle. Fulenn était en réalité morte de peur pour son compagnon blessé, et elle en vint à se demander si elle était vraiment aussi insensible et froide qu'elle le pensait... Soudain apparut la taverne devant Fulenn. Cette dernière s'y aventura, certaine qu'elle aurait plus de chances de rencontrer un toubib ou quelqu'un qui en connaisse un dans de genre d'endroits très peuplé. De plus, la demi-elfe se trouvait dans les quartiers riches à présent, ou à leur frontière, et les gens instruits se multipliaient considérablement. Soupirant un grand coup afin de garder son calme, celle-ci poussa les portes. La pièce était assez enfumée et était principalement occupée par des représentants de la gente masculine qui ne manquèrent pas de siffler la séduisante femme qui venait de pénétrer à l'intérieur. Toute débraillée, essoufflée, celle-ci implora les gens autour d'elle de l'aider, ce qui fut sans effet. Sans même y réfléchir, Fulenn réalisa qu'il valait mieux user de son charme pour convaincre les inconnus ; après tout, on avait rien sans rien.
Se faisant languissante, lascive, la dévergondée lâcha :

"Hmmm... Messieurs, je payerais en nature quiconque me trouvera un médecin ici. Et sachez que c'est plutôt de la bonne marchandise."

Elle n'hésita pas à sortir un sein de son corset pour illustrer son propos, et les réactions furent bien plus vives. Plusieurs hommes vinrent se masser près d'elle en braillant tels des animaux sauvages, quant l'un d'eux dit :

-Je veux bien t'aider ma belle. Je suis guérisseur. Mais tu as intérêt à tenir tes promesses.

Hochant la tête, la jolie tira le médecin par la manche et s'enfuit sans demander son reste de l'enceinte. Elle accéléra le pas, s'assurant tous les dix pas que l'étranger la suivait. Ils arrivèrent bientôt à l'endroit où la jeune femme avait abandonné Sannen, et elle le désigna au volontaire. Celui-ci tenait une trousse en main, chose que Fulenn n'avait pas remarqué dans sa précipitation. Alors que le docteur sortait une aiguille pour refermer la plaie, un visage paniqué se dessina sur le visage de la femme. Pourquoi avait-elle promis de s'offrir à l'homme ? Celui-ci était crasseux, laid et gros. Pourquoi s'était-t-elle engagé de cette manière ? Fulenn songea qu'elle n'en ferai rien. Une fois qu'il aurait soigné son ami, elle lui demanderait de le tuer ou le ferait elle-même. Il ne pourrait rien lui faire, après tout. Il était hors de question qu'elle donne son corps pour quelqu'un d'autre. Son travail était certes très désagréable en général, mais la paie était une motivation suffisante pour continuer. Or dans le cas présent, elle se laisserait toucher pour le bien-être d'un individu dont elle ne savait pas beaucoup de choses. C'était inadmissible, et contraire à la morale de Fulenn. Elle était tellement bouleversée que sa main pendait, lasse, le long de sa cuisse dévêtue. La tirant de sa rêverie, Sannen agrippa le membre qui se balançait, et le serra très fort. La femme se laissa faire, et vint même se blottir contre le blessé, lui caressant les cheveux.

-Tiens bon, ne me laisse pas me sacrifier pour rien... chuchotait-elle à son oreille.

Sannen ne semblait toujours pas reprendre conscience, et le praticien avait l'air d'avoir fini son ouvrage. Il dévorait Fulenn des yeux, et son regard sur la poitrine de celle-ci la fit pâlir. Horrifiée, elle tenta de gagner du temps :

-Vous n'avez pas terminé votre part du marché. Il faut le transporter en lieu sûr, dans mon abri.

Haussant les épaules, son interlocuteur héla deux passants qu'il devait connaître, ou sur lesquels il devait avoir une quelconque autorité. Il leur bafouilla quelques directives, à savoir celle de porter le corps évanoui de Sannen dans la tente de Fulenn. Ceux-ci s'exécutèrent, et la femme leur montra le chemin, cogitant à une solution pour se débarrasser du toubib poisseux. Ils allongèrent l'ange au sol, et la femme eut honte de son abri constitué de toiles et de taules ramassées dans la rue. Cependant, celle-ci n'avait pas le choix, elle ne roulait pas sur l'or et avait du se débrouiller seule. Posant les yeux sur le médecin qui semblait trépigner, elle lui dit :

-Dépêche, on doit avoir fini avant qu'il se réveille.

Fulenn accompagna son geste en dénouant le lacet qui serrait son corset, grinçant des dents et baissant les yeux de dégoût.

Sannen se voyait au milieu de nombreuses scènes. Certaines horribles, certaines parfaites. Il avait même revu le massacre de son village. Puis il commençait à se reveiller et entendait comme des pleurs, des plaintes qu'il reconnut au bout d'un moment comme étant celles de Fulenn. Il ouvrit les yeux et vit qu'il était dans une maison en taule et en bout de débris.

Sa mémoire lui revenait et il se rappela alors. Ce brigand qui l'avait blessé, Fulenn qui s'était inquiétée pour lui et qui était entrée dans le bar, ce médecin qui la dévorait des yeux puis des gens forts qui l'avaient transportés ici.

Il regarda au milieu de la salle et vit Fulenn, un air triste sur la figure et... Toute nue... Le médecin se trouvait en face d'elle et était en train de lui masser les seins. Lorsque celui-ci baissa son pantalon, Sannen ramassa sa lance ce qui fit un bruit métallique et le médecin l'entendit.

-Atends deux minutes, je vais lui remettre une dose de morphine...

Lorsque le médecin se rapprocha de Sannen, il se prit la lance en pleine tête. Il loucha dessus avant de s'écrouler. Sannen se releva et rendit le corset à Fulenn après l'avoir bien regardée.

-Merci Fulenn... Tu m'as savé la vie. Mais... On y va à ce bar ?

*Mince mince mince !*

Ces mêmes trois mots ne cessaient de circuler dans l'esprit de Fulenn, encore sous le choc. Elle avait à peine eut le temps de comprendre ce qui s'était passé ; alors que cette dernière payait la dette qu'elle avait envers le médecin, Sannen s'était réveillé. Si la femme avait pu réagir, sans doute aurait-elle lancé un regard implorant à son ami blessé, malgré tout, elle ne le fit pas.

*Pourvu qu'il aille mieux* avait-elle immédiatement songé.

Il lui avait donné la réponse, bondissant vers le docteur, sa lance à la main. Les jambes de Fulenn se mirent à trembler, tant par l'horreur de ce qu'elle venait de faire avec l'inconnu poisseux que par la rapidité avec laquelle Sannen s'était levé, ainsi que par l'anxiété que provoquait en elle les yeux tueurs de son ami.

*Que va-t-il faire ?*

Tout ceci, même si l'expliquer prend un certain temps, s'était déroulé en quelques secondes à peine. Vigilant, le médecin avait essayé de lui injecter un calmant, mais la riposte de l'assaillant avait été fatale. L'arme de Sannen était effectivement venue se planter dans le visage du docteur. Là, Fulenn avait été complétement choquée.

-Mais... Ce fut tout ce qu'elle put lâcher.

D'un côté, elle était effrayée par le geste de son interlocuteur. Non pas qu'elle ait eu peur de lui ou de la mort, ce n'est pas le meurtre qu'il venait d'accomplir qui dérangeait Fulenn, c'était ses conséquences. Le sang de l'homme coulait à présent sur le sol de l'abri de la femme, et le corps gisait, immobile, éparpillé. La figure de l'homme avait été déchiquetée. Portant les mains à son estomac, Fulenn eut un haut le cœur. Elle n'avait jamais été sensible, et ce n'était pas la première fois qu'elle assistait à une mise à mort. Mais celle-ci avait été si soudaine, si.. inattendue ! Et puis les gardes allaient offrir une récompense à quiconque trouverait le couple d'amis ; Fulenn mourrait pendue pour avoir tenté de sauver Sannen...

-Mais... La jeune femme était toujours incapable de réagir autrement.

D'un autre côté, elle avait été perturbée par l'homme. Le contact de ses mains moites sur sa poitrine, ses petits yeux malveillants sur ses formes, son manque de finesse assassinant le peu de candeur qu'il restait à Fulenn. Et puis, elle avait eut si peur.

Pour en ajouter au choc de la femme, son ami lui dit :

-Merci Fulenn... Tu m'as sauvé la vie. Mais... On y va à ce bar ?

*Il est si désinvolte... Comme si rien ne s'était passé...*

C'était hallucinant. Sannen venait de se faire transpercer l'aile, après quoi il avait tué un homme, en pleine forme ; il avait vu Fulenn en plein ébat avec un inconnu cauchemardesque... Et il ne pensait qu'à une chose, c'était aller boire un verre ?!
La liste des choses à faire fit flancher la femme.

*Se rhabiller, ramasser le corps, éponger le sang, inventer une histoire pour que la milice ne se doute de rien, s'assurer que Sannen allait bien, se débarrasser des affaires du toubib...*

Là, Fulenn vit que son compagnon la regardait. Dans d'autres circonstances, elle aurait peut-être été flattée. Ici, elle se sentit défaillir et manqua de s'écrouler, tandis que Sannen lui tendait son corset afin qu'elle se revêtisse.

-Sannen, je...

Elle ne réussit pas à se saisir de son habit, et vint s'échouer contre le torse de Sannen - nu depuis qu'il avait été soigné- se tenant à lui pour ne pas tomber. Enfin, prise d'un vertige, celle-ci perdit connaissance.

Fulenn avait l'air perdue après avoir vue cette scène et pourtant, Sannen ne comprenait pas pourquoi... Il avait vu la jeune femme en train de se faire violer, il croyait l'avoir aidée, mais une idée lui vint lorsqu'il vit la trousse de soin de la victime. Il était tombé dans les pommes lorsqu'il avait perdu son sang et n'avait pas vu le visage de son médecin. C'était donc possible que Fulenn l'ait payé en nature pour soigner son ami. Il avait peut-être tué la personne qui lui avait sauvé la vie ce qui le fit immédiatement regretter son acte, mais comment aurais-t'il du réagir ? Comment pouvait-il savoir que c'était le médecin ? Il avait réussi à se choquer lui-même.

Il était en train de réfléchir à ce qu'il venait de faire lorsque Fulenn tomba dans les bras de Sannen, elle aussi en état de choc, elle avait perdu connaissance. L'ange déchu réfléchit et se dit qu'il aurait dû le menacer ou lui faire peur. Il se sentait vraiment idiot. Malgré la nudité de Fulenn, il ne pouvait penser à autre chose que le médecin. S'il ne débarrassait pas le plancher de la victime, les gardes ne tarderaient pas à les rattraper. Il déposa sa compagne sur un drap avec lequel il l'entoura et emmena le cadavre dans un coin de la rue, ou se trouvait un petit carré de terre.

Il voulut enterrer le corps, mais cela aurait pu servir de preuve si jamais on le retrouvait. Il le brûla donc et attendit qu'il ne soit entièrement consumé par les flammes.

Il retourna dans la maison de Fulenn, s'assit à côté d'elle et prit sa tête entre ses mains en pensant à la réaction de son amie, à si elle le dénoncerait aux gardes, si elle le regarderait comme étant un meurtrier et bien d'autres questions. Il se sentait très désinvolte et eut du regret pour le médecin. Il ne changerait donc jamais. C'était donc un psycopathe qui pense que la seule façon de s'en tirer était de tuer.

Il lava le sol et sa lance du sang qu'ils portaient et s'allongea. Après quelques minutes, Sannen cria le plus fort possible, espérant évacuer son regret.

-RAAAAAAH !

Mais cela n'eut que l'effet de le peiner encore plus. Il voulut fuir pour ne plus revoir la témoin mais il devait veiller à ce qu'elle se réveilles.

Il jura alors qu'il ne tuerait plus jamais... Sauf quand c'était nécessaire, bien sûr.

Sannen sentit la main de Fulenn se poser sur son épaule puis le retourner sur le dos. Elle lui toucha l'aile et l'ange déchu vit qu'elle était étonnée. En tâtant sa blessure, il vit lui aussi qu'elle avait disparue. Cela ne fit qu'augmenter son regret. Il avait non seulement tué un médecin, mais en plus un bon médecin !

Il regarda comment il avait nettoyé la maison et se soulagea de voir qu'il ne paraissait plus la moindre tache de sang.

-Tu sais, ça fait rien pour le gars de tout à l'heure. Le passé, ça ne se change pas. En revanche, on peut arranger le futur. Tu veux toujours boire un verre ?

C'était tout ce qu'il voulait, il avait entendu dire que l'alcool pouvait faire oublier nos problèmes au quotidien. De plus, Sannen ne s'était jamais saoulé. Fulenn se mit à lui caresser le bras avec son index et cela fit croire au jeune homme qu'elle ne lui en voulait pas, ayant du coup un effet réconfortant pour lui.

Il se le leva après avoir retrouvé son énergie et sa bonne humeur et se prépara à partir.

-En avant pour de nouvelles aventures ! ! Enfin... Pour le bar quoi...

*Je suis vraiment con, parfois...*

Sannen prit le bras de sa compagne et essaya de la lever alors qu'elle essayait de rester au sol dans la couverture.

-Bin ? Tu veux y aller à ce bar ?

Il tira un-peu plus fort et réussit à la lever avant de comprendre qu'en fait, elle était toute nue et que c'était donc pour cela qu'elle n'avait pas voulu se lever. La vue de la jeune femme nue eut vite fait d'exiter Sannen. Il la reposa donc doucement et s'approcha d'elle. Il ne regrettait plus le médecin car Fulenn l'avait gentiment réconforté : ce n'était plus qu'un mauvais souvenir. Une fois que Sannen fût assez près d'elle et que son corps ne touche presque le sien, il lui chuchota à l'oreille :

-A moins que tu souhaites qu'on ne restes là un petit moment, tous les deux ensembles ?

-En avant pour de nouvelles aventures ! ! Enfin... Pour le bar quoi...

Fulenn émit un long rire. Sannen était amusant, et le ton qu'il employait laissait supposer que l'incident avait été oublié. La femme était donc sur le point de se lever, aussi guillerette que son compagnon, quand celle-ci réalisa qu'elle n'était pas vêtue.

*Ils sont où mes vêtements ?*

Elle jeta un rapide coup d'œil à droite, puis à gauche. La demi-elfe balaya du regard l'abri à présent nettoyé, mais n'y vit nulle trace de ses habits. Il n'était pas impossible que son ami les ait jetés en même temps que ceux, maculés de sang, du docteur. En effet, elle avait posé ses affaires au même endroit que ceux de la victime, et l'ange, dans sa précipitation, devait s'en être débarrassé.

*C'est bien ma veine...*

Soudain, Fulenn fut tirée de sa silencieuse enquête. Son compagnon venait de lui tirer le bras pour la relever : il n'avait pas remarqué qu'elle était nue sous la grosse toile posée sur elle. Illustrant son propos, celui-ci lança même :

-Bin ? Tu veux y aller à ce bar ?

*Bah oui mais j'suis à poil..*

Fulenn ne pouvait évidemment pas expliquer son problème d'une telle manière. Elle demeura ainsi immobile, incapable d'exposer clairement les raisons de son inactivité. Une espèce de pressentiment étrange l'en empêchait, elle n'arrivait pas à formuler sa phrase.


*C'est à dire que tu as du brûler mes affaires, je ne les vois nulle part. Ce n'est pas très commode de se promener nue dans les rues de la ville.*

Ou plutôt, cela faisait 10 fois qu'elle réitérait la même réplique dans son esprit, mais celle-ci semblait bien décidée à rester blottie au fond de sa gorge.

-C'est à...

Sa voix se perdit dans un étouffement. Elle était tracassée par une chose qu'elle n'arrivait pas à identifier. Les mots, pourtant clairs dans son esprit, ne voulaient pas franchir ses lèvres.

*C'est à dire que tu as du brûler mes affaires, je ne les vois nulle part. Ce n'est pas très commode de se promener nue dans les rues de la ville.*

Alors que la jeune femme se débattait intérieurement pour faire sortir son bout de phrase, Sannen commença à s'impatienter. On aurait presque dit qu'il trépignait. Cette fois, il amena Fulenn si fort à lui que son corps quitta la couverture, découvrant sa nudité. Gênée, la femme ne sut que faire. Elle se contenta de fixer Sannen, les yeux grands ouverts, surprise.
La poitrine de Fulenn et l'ange échangèrent un regard éloquent, ce qui eut pour effet de teindre les joues de celle-ci en pourpre. Tête à tête étonnant que voilà... Leur mains ne s'étaient pas lâchées. La femme comprit l'idée qui venait de traverser l'esprit de son compagnon lorsque son visage prit un air ébahi.

*Ces hommes, ils sont décidément tous les mêmes...*

Il la reposa doucement, sans aucune brusquerie. Le souffle de Fulenn s'accéléra. Leurs peaux vinrent se toucher, et Sannen susurra, les lèvres toutes proches de son épaule :

-A moins que tu souhaites qu'on ne restes là un petit moment, tous les deux ensembles ?

*Hum.. Je n'ai jamais fait ça avec un ange.. Il y a moyen que ça soit une expérience intéressante...*

Malgré l'intérêt que suscitait en elle l'invitation, cette fois-ci, Fulenn réagit au quart de tour. Elle ne se montra pas violente, car ceci aurait sans doute eut pour conséquence de vexer son ami, mais elle le repoussa délicatement. Il était vraiment temps qu'elle lui explique qu'elle avait tout simplement perdu ses habits. Elle se releva donc, tirant le jeune homme à elle pour le redresser.

-Tu sais, ce n'est pas que je n'en ai pas envie. Mais là, j'ai besoin de me détendre. Si je restais plantée là, c'est parce-que j'ai plus de vêtements. Alors ce que je te propose c'est qu'on me trouve quelque-chose, on va boire un coup et on reconsidère ta proposition après. Ça marche ?

Sa voix était sincère, et elle finit son discours en plantant son regard dans celui de Sannen. Cet échange était troublant et Fulenn en eut des frissons.

Descidément, Sannen ne comprendrait jamais les femmes. Elles le regardaient toutes comme si elles le voulaient et des qu'il s'approchait, elles le rejettaient.

-Tu sais, ce n'est pas que je n'en ai pas envie. Mais là, j'ai besoin de me détendre. Si je restais plantée là, c'est parce-que j'ai plus de vêtements. Alors ce que je te propose c'est qu'on me trouve quelque-chose, on va boire un coup et on reconsidère ta proposition après. Ça marche ?

Lorsqu'il entendit cette phrase, le jeune homme se sentit immédiatement gêné et il se sentait rougir. Il resta planta planté là, devant elle comme un imbécile puis s'agita et rendit les habit à Fulenn qu'il avait juste mis à sécher après avoir pris soin d'y faire disparaitre les tâches de sang.

-Euh... tiens... Dit-il en lui tendant ses habits.

*Je pense que je ne me suis jamais senti aussi imbécile !*

Il se demandait s'il oserait encore regarder Fulenn dans les yeux un jour...

Après que Fulenn ne se souit habillée, ils repartirent en direction du bar. Le trajet fût long et silencieux.

*Journée pourrie replie de mauvais évnements...*

Mais tout ce qui s'était passé allait vite être oublié par l'alcool. Les deux personnes entrèrent dans le bar, endroit ou régnait le bordel et la musique d'un groupe de jazz qui se trouvait en hauteur dans un coin du saloon sur une estrade. De nombreuses personnes aux allures féroces jouaient au poker ou au black jack. Sannen se rapprocha du comptoir, prit une chaise et invita Fulenn à s'y asseoir.

-Tu prends quoi ? Moi je vais prendre un whisky... Ca fait oublier quand on devient saoul, il parait.

-Mais quel âge t'as ? Et puis oui, bien sûr que ça fait oublier. Regarde tous ces poivrots ! En revanche, le lendemain, je peux t'assurer que c'est bien pire.

Sannen voulut lui dire qu'habituellement, il n'avait pas le temps d'aller dans les bars, mais elle repondit à sa demande avant qu'il n'ait pu placer un mot.

- Pour le moment, rien. J'ai mieux à faire. Attends moi ici tu veux ? Tu peux commencer sans moi. Et reprend toi ! Tout va bien ! Regarde là-bas, il y a une fille super. Un peu vieille mais pas déplaisante, hein ?!

L'ange déchu regarda la femme indiquée par la demi-elfe et étouffa un bruit de dégout. Lorsqu'il se retourna pour donner son avis, Fulenn avait disparue. La cherchant des yeux, le jeune homme finit par la repérer assise à une table remplie d'alcolos entrain de les draguer.

Elle s'assit à côté d'u des hommes et lui caressa le dos en faisant glisser sa main jusqu'a son bassin puis manoeuvra habilement avec ses doigts quelque chose qui échappa à l'oeil de Sannen. Elle se leva et alla s'asseoir à côté d'un autre homme puis reprit la même manoeuvre, mais l'ange déchu vit alors qu'elle vola l'argent au bourré. Dire que Sannen crut qu'elle avait vite fait de passer d'un homme à l'autre.

Fulenn leur indiqua ensuite une fausse adresse et un faux nom avant de retourner auprès de son ami. Elle lui sourit et lui dit :

-Bonne pioche. Je suis à toi maintenant !

Elle demanda ensuite au barman ce qu'il avait de plus fort.

Le serveur servit donc le whisky au jeune homme qu'il dévisageait, surement à cause de ses ailes... Et pourtant, Sannen était sûr qu'il avait dû en voir bien d'autres.
Il servit ensuite un liquide vert gluant où un oeil flottait à Fulenn.

-Sang d'orc avec un oeil de troll pour donner du gout !

Sannen regarda la mixture et eut vraiment envie de vomir sur le coup. Il regarda son whisky et n'eut plus très soif en se demandant ce qui pouvait bien se trouver dans son liquide jaunâtre. Peut-être le barman avait il craché dedans...

Il se demandait si Fulenn allait vraiment boire son alcool.

*elle n'aurait vraiment pas du choisir "ce qu'il y avait de plus fort"...*

Sannen but en un trait son whisky après un long moment de concentration.

*Ce n'est que du whisky, Ce n'est que du whisky...*
-Pas mauvais ! J'en prendrais bien un...

Sannen fût coupé en plein milieu de sa phrase par une impession de brulure dans sa gorge. Il savait que l'alcool était fort, mais à ce point... Il devint tout rouge et s'écroula par terre en respirant à grandes bouffées.

-De l'eau, de l'eau...

-Chochote, va... Alors, mon petit coctail whisky-bouillie de coeur de mort-vivant ? Hahahaha !
*Je vais le tuer, je vais le tuer ! Ah, non... C'est vrai que j'ai promis de ne plus tuer...*

La brulure redoubla dans sa gorge et descendit jusque dans son estomac.

-WAAAAAH ! ! ! Ca bruuuule ! Il me faut de l'eau... Pitié...

Sannen su alors qu'il allait devoir attendre que ça passe en voyant tout le bar se foutre de lui, y compris le barman.

*Heureusement... Que j'ai pas promis... Que je lui péterai pas la gueule !*

La brulure dans la gorge de Sannen se calma mais il resta allongé sur le sol, toujours un-peu fatigué, ignorant les moqueries des alcolos qui se trouvaient autour de toutes les tables. Seul Fulenn ne se moquait pas de lui et il vit qu'en-fait c'était surement car l'alcool commençait montait à la tête de la jeune femme. Lui aussi commençait à avoir le tounis.
La demi-elfe le tira vers elle, le remettant sur pied, puis elle s'adressa au serveur.

-Et quant à toi, tu veux savoir ? Cette "chochotte" comme tu le dis si bien, elle est capable de se trouver un bon morceau de viande comme moi.

Le serveur explosa de rire et devait surement penser que l'alcool faisait dire des bêtises à la jeune femme en face de lui, mais il se calma immédiatement ainsi que tout le bar sauf un vieil homme dans un coin de la taverne en la voyant embrasser l'ange déchu. Même l'espèce de groupe qui jouait un horrible morceau de jazz s'arrêta, faisant échapper un soupir de soulagement à Sannen. Fulenn rompit ce silence en s'adressant à la foule de clients :

-Bon alors, qui veut tester sa virilité avec un peu de sang d'orque ?

Le jeune homme était toujours dans les vapes, effet causé tout autant par l'alcool que par le baiser de son amie. Le barman regardait à tour de rôle les deux personnes avec un regard noir dont la signification, étant simple à deviner, était de se calmer parce que sinon les réparations risquaient de nous revenir chères.
Fulenn se rassit sur la chaise en se mettant bien en valeur.

Un des hommes de l'assemblée, sûrement bien saoul, se jeta sur Fulenn, mais avant sa main n'ait pu toucher le derrière de sa cible, Sannen l'avait assommé avec un verre à whisky qui s'explosa sur son crâne, faisant paniquer le serveur. Un second silence s'installa pendant une dizaine de secondes pour ensuite laisser place à une énorme bagarre déclenchée par le vieux qui était mort de rire il y avait quelques minutes en renversant un table.

En très peu de temps, des bouteilles volaient et certaines personnes étaient assommées, mais il n'y avait pas encore de morts. Profitant du fait que l'ange déchu et Fulenn ne soient pas encore attaqués, il attrapa la demi-elfe par la main et courut vers la sortie mais lorsqu'il se rappella du serveur qui lui avait joué un mauvais tour, il retourna en arrière en laissant Fulenn sur place, assomma le barman avec une bouteille de vodka et s'enfuit en dehors du bar avec son amie.

-Bon bien... Hips ! C'était sympa, mais je pense que je vais devoir partir. A la prochaine !

A peine s'était-il envolé qu'il fonça dans une vitre puis s'étala sur le sol.

-Ouille... Hips ! Bon bien je pense qu'il va falloir que je reste là le temps que l'alcool ne passe.

Comme Fulenn s'y attendait, sa petite intervention avait déclenché une bagarre proche de l'anarchie. En même temps, ce genre d'endroit était peuplé de personnes de mauvaise éducation, et souvent saoul. Les esprits avaient donc tendance à s'échauffer rapidement. Il était évident que le petit spectacle de la brune ne laisserait pas les hommes de marbre, et l'un d'eux n'avait pas tardé à se propulser vers la femme avec l'intention de lui toucher le postérieur, semblait-il. Il était pourtant impossible de le savoir, puisque Sannen s'était emparé de son verre qu'il avait fracassé sur son assaillant. C'est ce qui fut à l'origine de tout ce tintamarre... Il était aussi difficile de déterminer avec précision un ordre chronologique des évènements, Fulenn étant bien trop éméchée pour cela.

- Hey, bien joué mon chou !"

Par un miracle insensé, les fauteurs de troubles avaient été épargnés. Tandis que les torgnoles, baffes, mandales et autres gestes plus doux les uns que les autres fusaient un peu partout dans la salle, Fulenn et son ami étaient intacts. Celui-ci tira d'ailleurs la belle par la main, se précipitant vers la sortie. Il s'arrêta un instant, moment que la brune saisit pour lancer un sourire espiègle au tavernier en hochant les épaules.

*Et oui ! Dommage !*

Il répondit avec un regard de tueur qui s'éteignit lorsque Sannen lui fit perdre connaissance avec l'aide d'une bouteille d'alcool... C'est bête mais c'était drôle. Fulenn partit dans un fou-rire, le cocktail de sang d'orc y contribuant sûrement.
L'ange revint et ils sortirent sans demander leur reste. Une fois à l'extérieur, ce-dernier lança, d'une voix déformée par l'ivresse :

-Bon bien... Hips ! C'était sympa, mais je pense que je vais devoir partir. A la prochaine !

Sannen décolla, direction... une fenêtre. La belle brune n'en finissait pas de rire, et l'être ailé avoua entre deux hoquets :

-Ouille... Hips ! Bon bien je pense qu'il va falloir que je reste là le temps que l'alcool ne passe.

Fulenn courut vers lui et le tira dans une ruelle un peu plus loin, déserte. Elle l'adossa contre un mur, après avoir eut bien du mal pour l'y traîner. Elle déposa un bisou sur sa joue, et en guise d'adieu lâcha simplement :

-J'étais obligé de te mettre à l'abri. Ce gars va sûrement avertir la milice, et faudra tout repayer. Ravie de t'avoir rencontrée... Tu sais où j'habite, n'hésite pas à passer !

Elle appuya son dernier propos d'un clin d'oeil et partit en courant, enivrée.

[Hrp : On peut dire que c'est fini ]

Fulenn Gwal --> 12xp
Sannen Raon --> 9xp

EDIT BY ADMIN: xp donnés