Comment s'improviser Ghostbuster ? [Quête Manoir Hanté]

Il faisait beau, il faisait chaud, l'air sentait bon le...souffre. Saladin se l'était promis, mais un aventurier a trop facilement la bougeotte, il ne pu donc pas s'empêcher un jour de retourner se promener du coté du Mont Infernal. Après tout, c'était un bel endroit pour se promener, d'une part parce qu'il y avait une part de danger, et un aventurier n'était pas un aventurier sans affronter le danger. D'autre part, l'Harmonien en prenait plein les mirettes. En fin de compte, quand le Mont Infernal ne crachait pas des volutes de fumée comme aujourd'hui, le soleil l'éclairait, et au final c'était un volcan comme un autre...actif et dangereux certes, mais avec ce soleil il faisait parti du paysage, c'était une sorte de colosse de la nature et cela lui donnait un certain charme. Mais le plus beau à voir ici était les précieuses pierres, le Mont Infernal était d'ailleurs plus connu pour ça que pour sa dangerosité...quelques rares personnes s'étaient enrichis en venant extraire des richesses du sol. Beaucoup avaient tenté l'aventure, mais peu en avait réchappé. Saladin n'était pas venu pour les richesses, mais juste pour son goût exacerbé pour le dépaysement, et, en ce cas, le Mont Infernal était une destination parfaite. Il arriva malgré son entrain que la faim finisse par le tirailler, l'heure était venue de se ressourcer quelque part. L'Harmonien avait entendu, il y a peu, parlé d'un village au pied du mont, un village apparemment paisible nommé Mounne. N'agissant jamais à la légère, il s'était renseigné avant de s'y engager, je vous passe les détails comme quoi le village avoisinait les 500 habitants, qu'ils survivaient particulièrement bien grâce à un commerce des pierres précieuses du volcan, et que le village se faisait rarement attaquer par les bêtes du coin en raison de remparts particulièrement imposants et efficaces. C'est ainsi informé, et son ventre grognant sa faim qu'il entra dans le village. Ses pas le menèrent bientôt dans une auberge, on le servit sans lui demander d'où il venait...après tout il était Harmonien en territoire Umbrien. Même si tous les habitants de ce monde ne suivaient pas forcément la politique du roi, il risquait malgré tout de tomber sur quelques fachos extrémistes cherchant à le tuer pour la simple raison qu'il venait d'Harmonia. Mais personne ne lui fit d'histoire, on le regardait certes comme un étranger, mais les habitants du village gardèrent une certaine réserve, le considérant sûrement comme un aventurier ne passant là que le temps d'un repas, au pire d'un après-midi ou d'une journée.

* J'ai connu des habitants plus curieux...*

Quand il eu fini son repas, un grand bruit venant de l'extérieur attira son attention, buvant une énième gorgée sur sa bière, il s'assit confortablement à sa chaise et entendit des pas se diriger vers l'auberge. Les portes battantes s'ouvrirent laissant place à trois hommes en cottes de maille et tout en armes. Saladin soupira un coup, posant sa main sur la garde de son sabre d'abordage...ces gars là venaient pour lui, la milice du village. Quelqu'un avait du le trouver suspect, ces types venaient pour le questionner. Il entama un mouvement pour aller à leur rencontre mais les trois compères se dirigèrent en vitesse vers le comptoir pour s'adresser à l'aubergiste.

- Kali est-il prêt ?
- Oui il arrive.

Les trois hommes et l'aubergiste se mirent à patienter dans un silence assez gênant, Saladin ne se sentait vraiment pas du tout à sa place. Finalement au bout de quelques minutes le dénommé Kali fini par arriver, c'était un jeune homme d'environ 25 ans, lui aussi prêt au combat, et apparemment le fils de l'aubergiste. L'Harmonien ne saisit pas vraiment toute la conversation mais apparemment le groupe de quatre hommes semblait déterminé à ramener quelqu'un au village...et l'entreprise semblait ardue. Ceci intrigua au plus haut point Saladin, pourquoi quatre jeunes hommes, dont les années à vivre en ce monde était encore nombreuses, allaient-ils risquer leur vie à ramener une seule personne au village. Qui plus est, à en juger par leur accoutrement guerrier, ils savaient les dangers encourus...mais à bien juger les quatre, aucun ne semblait avoir d'expérience au combat...la fougue de la jeunesse.

- Hey, désolé d'intervenir, mais où vous rendez vous...peu importe après tout mais quoiqu'il en soit vous allez devoir franchir les remparts...vous courrez à une mort certaine.
- Qui êtes vous ?
- Oh, un simple étranger...je suis de passage.
- Alors nous ne vous demandons pas votre avis...
- Très bien, très bien...je voulais juste vous prévenir que vous ne ferez pas cent mètres dehors, je ne sais pas qui vous allez chercher, mais vous n'y arriverez pas.

Le plus âgé et nerveux des quatre s'approcha de Saladin et le poussa avec rudesse sur sa chaise, le regard du jeune homme intimant l'Harmonien de simplement se taire et de continuer à boire sa bière. Mais l'aventurier ne l'entendait pas de cette oreille, profitant de la bousculade, il attrapa la main du jeune homme et lui tordit sans ménagement le poignet, avant de le faire chuter au sol an fauchant ses pieds. Les trois autres accoururent à l'aide de leur ami aussitôt...la rixe dura une petite minute tout au plus, laissant le temps à un grand nombre d'habitants de se presser dans l'entrée et aux fenêtres de l'auberge pour voir ce qui provoquait tout ce raffut. Les quatre jeunes hommes au tapis, Saladin se rassit en s'allumant une cigarette, et c'est finalement sans surprise qu'un homme d'une cinquantaine d'année débarque dans l'auberge avec l'air assez inquiet.

- Que...qu'est-ce qui s'est passé...qui êtes vous ?

Comment décrire les évènements qui suivirent, Saladin se présenta, l'homme se présenta bien vite comme le chef du village. La discussion tourna sur la raison de cette petite bagarre, l'Harmonien n'eut alors de cesse de répéter qu'il avait ainsi évité à ces cinq jeunes sots d'aller se faire tuer à l'extérieur. A partir de là on lui expliqua le pourquoi du comment d'une milice envoyer chercher quelqu'un. Ce quelqu'un n'était autre que le fils du chef du village ayant disparu depuis quelques jours, le chef soupçonnait son fils de s'être aventuré dans un manoir sur le flanc du Mont. Depuis qu'il avait disparu beaucoup s'étaient risqué à le retrouver, aucun n'était revenu. Bien entendu tout ceci dans la voix du chef avait un petit air de désespérant, en même temps ce pauvre homme avait perdu son fils. L'Harmonien écouta tout ça et fut immédiatement piqué par l'aventure, partir à la recherche d'un garçon, ou de son cadavre, tout en visitant le coin et en s'offrant le délire de découvrir un manoir apparemment étrange. Saladin demanda finalement plus de précision sur le manoir, à quoi ressemblait le fils du village, et c'est dans la plus parfaite stupéfaction de l'auditoire que l'Harmonien annonça qu'il partait lui même à la recherche du gamin. Au début bien entendu le chef sembla particulièrement surpris, mais finalement à force d'argument l'Harmonien réussi à faire rentrer dans toutes les têtes qu'il se chargeait vraiment de l'affaire. Ceci fait il fut conduit aux portes de la ville et remercier bien plus qu'il n'en fallait pas le chef du village et pas mal d'autres villageois, mais de par sa nature humble, Saladin quitta bien vite le village.

* J'ai la très nette impression de m'être...comment dire...emporté...*

Saladin s'était en effet décidé un peu trop vite, une aventure lui était tombée sur les bras, et il avait sauté dessus, sans vraiment savoir de quoi il en retournait. Il allait sûrement aux devants de gros problèmes, d'affreuses créatures, de pièges, de frissons, de peur...etc. Il marcha en direction du manoir, puisque c'est là-bas qu'il devait aller, le chef du village lui avait dit de suivre le sentier qui sortait du village, puis de tourner à gauche au prochain embranchement. S’il avait bien compris, il devait marcher un moment sur cet embranchement et il apercevrait le manoir sans problème après un quart d'heure environ. Le trajet n'était pas le problème, loin de là...ce qu'il redoutait c'était ce qu'il allait y rencontrer. Le chef n'y avait pas forcément fait attention, mais à un moment il avait utilisé le terme de hanté. C'est bien ça qui inquiétait l'Harmonien, ça aussi qui lui faisait sévèrement penser qu'il s'était trop laisser aller par son goût de l'aventure et du risque...mais trop de risque ce n'était pas bon non plus. S'allumant une autre cigarette, il marcha sur le sentier...après tout, en relativisant, il n'avait rien à faire aujourd'hui, cette petite escapade ne lui ferait pas de mal.

* Ce ne sont pas de simples fantômes qui vont me faire peur...*

Soit il avait eu de la chance, soit les instructions du chef du village s'étaient révélées particulièrement utiles, mais dans tout les cas, moins de deux heures après avoir quitté Mounne l'Harmonien put apercevoir le fameux Manoir, supposé Hanté, où il allait devoir continuer son périple. D'extérieur, la structure n'avait rien de bien extraordinaire, quoiqu’en y regardant bien on pouvait lui trouver une originalité. Les murs de l'édifice semblait avoir été taillé dans la roche volcanique elle même...le toit lui se composait de simples ardoises que le temps n'avait pas épargné à voir les nombreux trous et plaques brisées. Plus il s'en rapprochait, plus il constata l'ampleur du bâtiment, avec une taille pareille, le Manoir devait avoisiner la trentaine de pièce et posséder de long et spacieux couloirs. L'usure n'était pas très marquée sur les murs extérieurs, la roche volcanique était à l'épreuve du temps. En revanche, toutes les boiseries composant une petite barrière en bordure de terrasse, l'encadrement des fenêtres et de gros piliers soutenant l'avancée du toit au dessus de la terrasse avaient bien souffert. Saladin s'approcha un gratta l'un de ses piliers pour trouver en dessous de la couche de poussière incrustée et de mousses une vieille peinture blanche très ternie par le temps. Les fenêtres étaient inexistantes, son regard se porta sur chacune d'entre elle, du rez de chaussée au deuxième étage...pas la moindre trace de verre, pas même le moindre petit carreau. La porte était là, sur la terrasse, bien fermée, c'était une vieille porte en bois épais, ici le temps avait moins usé la porte et on pouvait lui voir encore quelques enluminures et trace de vernis. Par réflexe, Saladin porta sa main à la poignée, plus de poignée de porte...il poussa alors délicatement la porte qui bougea sans demander son reste. Après vérification, l'Harmonien que tout le système habituel de serrurerie avait lui aussi disparu de la porte...c'est ainsi que, sans encombres il entra dans le Manoir.

* Et bien...impressionnant...*

Il leva les yeux au ciel, tout en haut il vit le plafond et deux séries de balcons, celui menant aux pièces du premier étage, et un autre identique pour le second. Ces balcons ou plutôt des couloirs protégés par des balustrades de bois étaient alimentés par un large escalier prenant naissance au rez de chaussée juste en face de l'Harmonien. Le hall d'entrée avait une taille superbe, dommage que les tapisseries soient pour la plupart arrachés, qu'il y ai des trous dans les murs, que le sol carrelé du rez de chaussée soit plus souvent brisé voir inexistants qu'intacts. Autrefois, ce hall devait avoir toute la superbe et toute la majesté que se devait d'avoir l'entrée d'un manoir comme celui ci. Ici, pas le moindre meuble, il entama donc son expédition. Il ne grimpa pas aussitôt les étages, son esprit pratique lui intima d'abord de visiter le rez de chaussé. Un trou béant dans un encadrement servant sûrement autrefois à une porte attira son attention. L'Harmonien déboula alors dans une vaste salle à manger, longue d'au moins vingt mètres. Ici, le temps avait un peu épargné la pièce, quelques rideaux particulièrement mités ornaient encore les fenêtres, il restait aussi un grand nombre de chaise, certaines avait vieillis mais avait réussi à garder sur elle quelques traces de vernis, d'autres plus endommagées. Saladin regarda au mur, pas de trace de tableaux, mais en revanche on pouvait deviner qu'il manquait certains éléments de décor. On pouvait voir sur certains murs que les tapisseries étaient un peu épargnés sur des zones rectangulaires ou carrés, signes que pendant longtemps des tableaux étaient accrochés ici.

* Avec le temps...des pilleurs sont venus...il devait y avoir de nombreuses richesses ici...*

Par curiosité il ouvrit les tiroirs des meubles se trouvant dans la salle à manger, pas le moindre objet, ces meubles devaient sûrement contenir toute l'argenterie, les couverts, les verres, tout avait été emmené. Au moins, la grande table de cérémonie en chêne brut, trônant au milieu de la pièce et longue d'environ 15 mètres étaient toujours là. Logique, cette table devait facilement peser dans les deux tonnes...c'était plus facile de piquer l'argenterie. Une autre porte au fond de la salle à manger servit à Saladin pour continuer son chemin, apparemment c'était une salle de jeu. Il y remarqua des tables avec des tapis verts, destinées sûrement à des jeux de cartes, une autre plus étrange, avec un tapis vert aussi, mais bien trop grande et avec 6 trous sur les cotés et au milieu. Saladin vit aussi là des gros fauteuils en vieux cuir, bien que poussiéreux, ces derniers semblaient d'un confort exquis, et n'y résistant pas, l'Harmonien s'assit brutalement dans un de ses fauteuils. Le rembourrage accueilli avec amour le corps de Saladin, mais la poussière qu'il contenait s'éleva dans les airs. L'accumulation de poussière durant toutes ces années fut assez dense pour que l'Harmonien se retrouve aveuglé derrière un nuage. Toussotant quelque peu il chassa le nuage avec sa main et la posa sur les gros accoudoirs...sa main rencontra un objet suspect, un petit carnet. L'Harmonien le feuilleta rapidement, des récits des jeux se passant autrefois dans cette pièce, quelques bons mots aussi, parfois quelques récits du repas que les convives venaient de faire...il allait fermer le carnet lorsqu'il tomba sur la dernière page et y lut ces mots "Ils sont là, nous devons partir !".

* C'est qui "ils"...ça devient passionnant...*

Puis Saladin se frappa le visage, quel idiot, il n'était pas là pour faire la visite d'un vieux manoir, mais bien pour retrouver, mort ou vif, le fils du chef du village. L'Harmonien leva donc ses grosses fesses du fauteuil, son mouvement coïncida avec un coup de vent qui traversa le rez de chaussée, ce courant d'air était glacial. Mais Saladin n'y fit même pas attention, sans la moindre fenêtre et avec autant de portes manquantes les courants d'airs devaient être fréquents en cette vieille bâtisse. Il retrouva bientôt le chemin du hall d'entrée, toujours aussi vide. Un nouveau courant d'air vint caresser sa peau, et cette fois ci il le remarqua, il se surprit même à greloter et à se frotter vigoureusement les bras.

* Il est pas supposé faire chaud sur les pentes du Mont Infernal...*

Un bruit violent se fit entendre dans une pièce que l'Harmonien n'avait pas encore visité, Saladin tira son sabre d'abordage aussitôt et s'avança prudemment vers l'origine du bruit, il passa une porte et découvrit un espace plus féminin. Si la salle de jeux avait tout d'un espace pour hommes, c'est sûrement ici que les dames venaient passer le temps à la fin des repas. On y trouvait des petites tables, sûrement pour le thé, toutes sortes de petits objets, il aperçut même une petite poupée de chiffon posée sur un siège en osier. Dans un coin plus confortable de la pièce il vit un nécessaire de couture avec chevalet, boite pleine d'aiguilles, de fils, de boutons...c'est ici sûrement que les femmes venaient broder ou occupaient leur temps avec quelques canevas. Il trouva aussi l'origine du bruit, l'une des boites à couture était renversée, son contenu flirtant maintenant avec le sol de parquet usé. Saladin alla pour ranger son sabre, supposant que la boite était mal posée sur la table et que le courant d'air l'aura fait tomber...lorsqu'un autre bruit le fit sursauter. Cette fois ci le bruit fut plus violent, comme la chute d'une bonne dizaine de casseroles sur le sol...l'Harmonien quitta ce boudoir en vitesse et entra dans la dernière porte qu'il n'avait pas encore emprunté dans le hall d'entrée. Il pénétra dans un petite couloir, au bout il aperçut une cuisine, deux autres portes sur les cotés connait lieu à un débarras et une sorte de garde manger. C'est vers la cuisine que ses pas le menèrent, en effet, cinq casseroles se trouvaient là, par terre, toutes en cuivre, tombée sûrement du plan de travail.

* Il y a trop de bruit...étrange pour une maison vide...*

L'atmosphère aussi avait changé, depuis le courant d'air la température semblait avoir baissée, Saladin ramassa une casserole, et des multiples bruits se firent entendre dans tout le manoir. Semblable à des gémissement, le Manoir semblait s'animer soudainement. Saladin ne bougeait plus d'un poil, les gémissements se faisaient entendre de partout avec des intensités variables et des distances plus ou moins éloignées. Ce n'était pas qu'un simple bruit, c'était un véritable concert, comme si des centaines d'âmes murmuraient toutes en même temps leur souffrance. L'Harmonien toujours agenouillé avec sa casserole à la main n'était pas forcément très rassuré, mais secouant sa tête, il retrouva ses esprits. Il attribua ça au courant d'air, une maison aussi vide, avec autant de passages pour l'air devait connaitre souvent ce genre de phénomènes. Tout en se relevant il regarda le plat de la casserole, ce cuivre était encore en bon état, il pouvait se voir dedans. Il fit de gros yeux et une goutte de sueur perla à son front lorsque dans le reflet de la casserole il vit une ombre marcher derrière lui, passant du débarras au garde manger. Il lâcha la casserole et se retourna, arme à la main, regardant dans le petit couloir...pourquoi tout semblait être devenu plus sombre ? Les gémissements se calmèrent avant de disparaitre, l'Harmonien ne lâchait pas du regard ce petit couloir. Légèrement tremblotant, il avança légèrement, lorsqu'un mugissement retentit juste derrière lui, presque à son oreille. La mine déconfite, blanc comme la mort, Saladin se retourna lentement...

- Aaaaaaaaaaaah...!!!

- Aaaaaaaaaaaah...!!!

Le monstre était là, juste derrière lui...plus pâle que la mort, transparent, blanc, rachitique, flottant dans les airs et créant autour de lui un froid mortel. Saladin se mit à courir à travers le petit couloir et avant qu'il ne reprenne ses esprits, il était arrivé dans la grande salle à manger. Il se retourna rien, mais un bruit attira son attention, se retournant pour regarder dans l'ensemble de la salle, il vit trois autres créatures aussi pales et transparentes, une sortant de la cheminée, une passant au travers de la lourde table en chêne, une autre se glissant de derrière un rideau. L'Harmonien cria à nouveau...quand il criait il avait ce réflexe ridicule de le ver les bras au ciel. Son visage était d'autant plus ridicule car il avait les yeux exorbités, sa bouche était grande ouverte, à cause du cri...et comble, sa langue semblait bouger d'elle même, vibrant à cause de l'air produit par le cri. Malgré cette apparence ridicule, ses jambes fonctionnaient encore très bien, et c'est sans le moindre problème et avec la plus grande hâte qu'il se remit à courir. Sa course désordonnée l'emmena dans l'escalier grimpant au premier étage, sans réfléchir il ouvrit une porte, et s'enferma derrière. Il jeta un coup d'œil autour de lui, cette chambre était intact, avec son lit, son petit bureau, ses jouets dans un coin, sa penderie...vu les vêtements c'était une chambre de petite fille.

* Manoir hanté...manoir vraiment hanté...manoir effrayant...*

Saladin, n'avait peur de rien. Il avait vu beaucoup de choses durant ses 80 ans d'existence, et avec le temps avait fini par ne plus être impressionné par grand chose. Malheureusement, bien que bénissant sa longévité, lui ayant permis de voir dans un état de forme olympien de nombreuses choses, il la maudissait aussi. A vivre trop longtemps on finit par y prendre goût, à s'attacher à la vie, et l'Harmonien avait toujours été un amoureux de la vie. Cet amour avait créé chez lui au fur et à mesure des années une peur phobique de la mort et de tout ce qui s'y rapprochait. Il ne craignait pas le danger, ni le combat, mais craignait d'y mourir...c'est pourquoi il s'était toujours perfectionnée pour affronter tout les dangers et ne jamais perdre une bataille. Cette phobie de la mort était allée tellement loin qu'il avait peur de tout ce qui représentait la mort...en général, il préférait éviter les cimetières, avait une peur monstrueuse des fantômes, et ne supportait pas les morts vivants. Ce que Saladin ne savait pas, c'est que cette aventure dans le Manoir Hanté allait avoir pour lui, et ce du début à la fin, un parfum de mort. Quoiqu'il en soit, n'étant pas très rassuré, il posa son oreille contre la porte...il n'entendait plus le moindre gémissement. La maison semblait s'être calmée. Il se demanda aussi, l'espace d'un instant, ce qu'il foutait là...mais se souvenant qu'il devait trouver un gamin, il chassa la mauvaise idée de fuir ce lieu maudit.

- Bonjour monsieur, vous pourriez m'aider à attraper ma tirelire, elle est posée trop haut...
- Plus tard gamine je suis...

Elle le regardait, elle avait un visage tout mignon, ne devait pas mesurer plus d'un mètre 20. Elle portait une jolie petite robe, d'une touche et d'un style seyant à la noblesse de l'époque. Une très jolie petite fille, avec des cheveux longs et bouclés, avec un air adorable et polie. Dans son bras elle tenait bien serrée une poupée de chiffon, Saladin reconnue celle qui était posée sur l'un des fauteuils du boudoir. De l'autre elle montrait une étagère, enfin elle pointait le haut. Reprenant sa mine ridicule du gars qui a peur, il suivi bêtement la direction du doigt. En haut de l'étagère il ne vit pas de tirelire, en revanche il vit un squelette, blanchi jusqu'à l'os par les années, mais portant encore sur lui une petite robe...celle la même que la petite fille fantomatique était entrain de porter. Comme si sa tête bougeait au ralenti, il reposa ses yeux exorbités sur la petite demoiselle.

- Vous pouvez m'aider s'il vous plait ?
- Gyyyyaaaaaaaaaaah !!!

L'Harmonien ouvrit la porte et la referma derrière lui avant de reprendre une course effrénée à travers le manoir. Il couru pendant 20 bonnes minutes, rencontrant dans chaque pièce de nouveaux fantômes, le surprenant à chaque fois. L'un d'entre eux passa même au travers de son propre corps. Pendant le temps que dura sa course contre la peur, il eu le temps de visiter pratiquement toutes les pièces du manoir. Mais pendant un sprint dans le couloir du deuxième étage, son regard s'était porté vers le plafond, il y repéra une trappe. Saladin profita alors d'une accalmie de ces attaques surprises de fantômes et se réfugia dans cette trappe...pour tomber sûrement dans la pièce la moins rassurante du Manoir Hanté, son grenier. Pourtant, aucun fantôme ne vint le troubler, il resta là, immobile en plein milieu du grenier, attendant une quelconque manifestation ectoplasmique, mais rien ne vint. Il pensa donc à s'asseoir à même le sol et à souffler un coup. Ce grenier n'avait rien d'exceptionnel...des vieilleries entassées, un fauteuil recouvert pas une couverture poussiéreuse.

* Un fauteuil recouvert par une couverture poussiéreuse...*

Saladin se mit debout et approcha lentement du fauteuil, d'une main tremblante il attrapa la couverture, et la tira d'un coup sec. Il voulu crier, mais se retint, de peur que les fantômes ne viennent dans le grenier, mais ce qu'il voyait ici avait aussi de quoi l'effrayer. Un cadavre était assis là, il avait encore pas mal de peau, mais particulièrement desséché...il ne dégageait pas la moindre odeur, à bien y regarder il devait être là depuis un moment. Ses cheveux avaient continué à pousser, ce qui lui donnait une longue crinière de cheveux gris et poussiéreux, les orbites vides, la bouche ouverte...il lui restait encore quelques dents ainsi qu'un morceau de langue. Saladin se calma un instant et porta son attention sur un détail plus intéressant, le cadavre tenait à la main un carnet...du même acabit que celui trouvé dans la salle de jeux. Desserrant la main du cadavre, l'Harmonien s'empara du carnet. Non sans avoir jeté un dernier regard inquiet sur le mort, il retourna s'asseoir un peu plus loin. Le carnet n'avait rien de spécial, c'était plus une série de comptes, apparemment le mort avait pas mal d'argent et tenait à s'en occuper du mieux qu'il pouvait. Cependant, en feuilletant rapidement, il arriva bien vite aux deux dernières pages. Ce qui était écrit ici était bien plus intéressant.

Sir William Sheperd, Dernier Mâle de la lignée Sheperd, Comptable à la maison du Roi d'Umbra Karolis IV, Ministre de l'Économie, je livre ici mes derniers mots. Notre Manoir, construit à même le granit fut fait pour durer mille ans, cependant mes ancêtres ont commis une grave faute envers les morts. Nous avons découvert il y a peu que notre Manoir était construit en lieu et place d'un Ancien Temple. Ce temple avait une religion polythéiste faite de Dieux et Déesses. Cette ancienne religion a disparu depuis longtemps, mais le Temple que les fondations ont détruits été voué au culte de Rasgorath, le Dieu des Morts. Durant toute son existence, ma famille a assisté à des évènements étranges dans le Manoir, mais jamais n'y avait accordé trop d'importance. Pourtant aujourd'hui les morts sont venus, et ont emmené toute ma famille. Je ne sais pas si Rasgorath existe, mais je sais qu'il ne faut pas plaisanter avec les morts. Ils prennent nos âmes, nous pervertissent, nous possèdent. J'ai pu me réfugier ici, je dois-être le dernier survivant...ils viendront me chercher. Je note ici mes derniers mots d'une main tandis que l'autre tiens le poignard qui me donnera la mort. Si vous lisez ceci, alors fuyez, votre âme sera prise à vous aussi, les morts reviendront, ils tueront tout ceux occupant le Manoir. Fuyez !

La peur de Saladin s'était volatilisé, quelque chose avait donc attaqué ce manoir il y a plusieurs années de ça...à en juger par l'aspect du manoir, autant extérieur qu'intérieur, ainsi que l'état de dégradation des cadavres, cela faisait au moins 50 ans que tout le monde était mort ici. De plus, pour ce qu'il en savait, Karolis IV était roi d'Umbra avant, il était mort il y a 41 ans, l'actuel Roi d'Umbra n'était autre que son petit fils. Les dates collaient, l'Harmonien savait donc à peu près à quand remontait le sinistre. Cependant il ne comprenait pas grand chose, les morts étaient venus ici...pour tuer tout le monde. Par mort, Saladin entendait immédiatement mort-vivant, mais il y avait aussi une autre créature, bien plus dangereuse et effrayante qui pouvait faire penser à la mort. Cette créature s'appelait une Ombre, Saladin en avait rencontré une pendant ses voyages, mais avait bien pris soin de ne pas s'en approcher. La situation était étrange, mais pour lui elle restait toujours la même. Il était dans un Manoir bourré de fantômes, et il devait retrouver le fils du chef de Mounne. Il se releva, et dans l'optique de ne pas offusquer les morts, il alla pour reposer le carnet près du cadavre. Seulement le cadavre n'était plus là...

Le cadavre n'était plus là et il n'y avait pas à tergiverser bien longtemps, soit une chose était passée par là et avait embarqué le corps, soit le corps s'était lui même barré. Les deux cas étant assez dangereux, Saladin retira lentement son sabre d'abordage de son fourreau. Il n'était pas rassuré pour deux sous, mais là, la situation n'était plus à l'épouvante. Ce n'était plus des fantômes vous faisant "Bouh" derrière une porte. Une créature déambulait dans le coin et en voulait sûrement à sa peau. La solution était déjà toute trouvée, occire la bête avant qu'elle ne lui tombe dessus. Bien qu'il voulut se faire discret, le vieux plancher du grenier avait la mauvaise habitude de craquer à chacun de ses pas...il s'avança lentement dans la pièce sombre, un petit passage entre les objets entassés permettait d'aller plus en profondeur dans la pièce. A peine eu-t-il avancé au bout qu'il vit le cadavre, bel et bien vivant, marchant dans une autre zone plus dégagée du grenier. Il marchait lentement, trainant la patte...un mort vivant, il fallait s'y attendre. La bête huma l'air et se tourna vers l'Harmonien, elle allait s'avancer lentement vers lui en tendant les bras dans l'espoir de l'attraper. Saladin allait en finir vite fait. Mais la situation fut tout autre, au lieu d'avancer lentement, le cadavre poussa un cri suraigu et se lança dans un sprint endiablé vers l'Harmonien. Ce dernier fut plus que surpris et fut bousculé sans demi mesure par la créature, l'envoya valdinguer contre une vieille armoire. Le cadavre n'en resta pas là et couru à nouveau, Saladin encore au sol stoppa net la course de la chose avec un bon coup de pied dans les guiboles. Le monstre à terre, Saladin se releva et trancha la tête de la bête encore au sol.

* Depuis quand ces choses sont-elles encore si athlétiques...même après la mort...*

Après cette brève inspection du grenier, il avait conclu que le gamin n'était pas là. Il ne lui restait plus qu'à sortir…retourner dans le Manoir. Il ouvrit la trappe et descendit pour retomber dans le couloir du deuxième étage. Tout était très silencieux, les fantômes semblaient avoir disparu. Il fit quelque pas en direction de l'escalier central de la maison, puis s'arrêta, entendant un bruit dans une pièce voisine. Saladin poussa la porte, son arme était toujours fermement serrée dans sa main, un autre mort vivant était là, entrain de frapper mollement dans un miroir déjà brisé depuis sûrement des décennies. Le cadavre fit le même rituel que le précédent, reniflant l'air avant de pousser un cri horrible et de courir sur l'Harmonien. Celui ci conscient du danger tua définitivement le monstre d'un rayon d'arcane lui traversant le crane. Mais le festival ne faisait que commencer, tout une série de cris identiques se répercutèrent dans toute la maison. Saladin se tint debout, prêt à tuer tout ce qui viendrait à lui, il entendait les bruits de pas des morts vivants tandis qu'ils convergeaient tous dans sa direction. A entendre les pas il estima le nombre de monstres à une dizaine d'individus maximum. D'eux d'entre eux tournèrent à un angle de couloir et vinrent vers lui à grandes foulées. Deux rayons d'arcane tuèrent instantanément ces deux là. Trois autres firent irruption de l'escalier, il en tua encore un avec son rayon d'arcane, mais les deux autres arrivèrent trop rapidement. Il bloqua le premier avec son sabre, et le repoussa même fort bien, avant que le second ne fonde sur lui et le fasse chuter au sol. Dans cette mauvaise posture, les deux zombies se postèrent sur lui et avec des mouvements sauvages et brutaux tentèrent de s'approcher de sa gorge pour y planter leurs dents de prédateur. S'en sortir manuellement relevait du miracle, le corps entier de l'Harmonien émit une couleur verte et une forte explosion se dégagea de lui, pulvérisant sur le coup ses deux agresseurs.

* Quelle brutalité...aucun sens du combat...*

Il se releva, il pouvait entendre encore certains d'entre eux lui courir après. Sans demander son reste il descendit l'escalier et atterrit au premier étage. Il les vit à cet instant, deux de ces choses attendaient au premier étage, courant vers lui...n'ayant pas le temps d'utiliser ses pouvoirs, il trancha la tête du premier avant de repousser le second d'une bonne droite faisant exploser sa boite crânienne. A peine eu-t-il terminé ces deux là que trois autres venant du rez de chaussée eurent fini de grimper l'escalier et lui sautèrent dessus. Saladin se retourna, et tendit sa main vers eux, de nombreux filaments de feux prirent naissance dans sa paume et transpercèrent de part en part les derniers monstres. L'Harmonien reprit une posture de défense et attendit une petite minute...il n'y avait plus de cris, plus le moindre bruit. Peut-être en avait-il fini avec les zombies, mais cela restait encore à vérifier. Autre détail, l'activité ectoplasmique semblait elle aussi s'être éteinte, à croire que pour la première fois depuis qu'il y était entré, le manoir était vraiment mort. Il rangea son sabre, l'heure n'était plus à se battre, mais au sauvetage, un gamin devait trainer dans le coin et il se devait de le ramener. Et si le gamin était déjà mort...

* Il faudra que je ramène une preuve de sa mort...le cadavre tout entier du fils par exemple...en espérant que ce ne soit pas l'un de ceux que je viens de bousiller...*

Il avait fouille tout le rez-de-chaussée en étant arrivé, pas de traces de vie. Le premier étage ainsi que le second, certes il y était passé, mais en courant, sans prendre gare aux détails. Saladin décida donc que c'était au premier étage qu'allait continuer son inspection. Il posa le pied sur la première marche...et se retrouva plongé dans un grand vide blanc. Il n'y avait plus rien autour de lui, le manoir avait pour ainsi dire complètement disparu, subsistait seulement les marches de l'escalier. L'Harmonien regarda autour de lui, totalement paumé, son œil suivi les marches remarquant que l'escalier semblait grimper encore et encore jusqu'à un point inconnu. Où était passé le Manoir, il s'était écoulé une petite seconde, et voilà que l'Harmonien était plongé dans un univers complètement vide, avec cet escalier montant jusqu'au cieux.

- C'est quoi ce bordel...

Il eu premièrement la réaction stupide de commencer à gravir l'escalier, mais au bout d'une dizaine de marche il trouva son geste particulièrement ridicule. S'asseyant sur les marches il analysa sa situation. Tournant et retournant dans sa tête tout ce qui s'était passé, il n'arrivait pas à comprendre ce qui lui arrivait. Encore un tour du Manoir et de ses habitants sans doute...il y avait déjà eu des zombies, il pouvait y avoir d'autres créatures ayant ce genre de pouvoir, mais quel pouvoir. Il ne s'était pas endormi, ceci ne pouvait pas être une manipulation de rêve, l'escalier était bien dur sous ses pieds, existant bel et bien...juste à coté il y avait cet immense vide laiteux. Une idée lui vint, risquée, mais qui ne tente rien n'a rien. Il avança son pied au bord de l'escalier...le vide s'étalait en dessous de lui. Il se laissa tomber sans hésitation, et ne fut pas surpris lorsque la plante de ses pieds, pourtant au dessus du vide, rencontra une surface bel et bien solide. Il était toujours dans le Manoir, le décor avait simplement été modifié, en gros, ceci était une illusion. Saladin connaissait le monstre capable d'accomplir une aussi parfaite imitation du réel. Il ne fit que fermer les yeux et se concentrer quelques secondes...quand il les rouvrit, l'intérieur du Manoir s'offrait à nouveau à ses yeux. En haut de l'escalier, dans le couloir du premier étage se tenait la fameuse créature, une Ombre. L'Harmonien sorti son arme, un coup de sabre tuerait cette bête, l'essentiel était de ne pas se laisser avoir par une autre illusion. Il s'avança vers elle lorsqu'un bruissement de cape attira son attention, une autre Ombre grimpait actuellement l'escalier. Une Ombre pouvait se montrer déjà assez emmerdante, alors deux...si jamais vous sortiez de l'illusion de la première, la seconde pouvait vous enfermer à nouveau...et ainsi de suite.

* Peste...*

Il fallait faire vite, il couru vers la première, il allait en finir avec elle et s'occuper de sa copine...mais avant qu'il n'atteigne la dernière marche, il retomba dans une nouvelle illusion. Celle ci était bien plus élaborée, il se concentra, mais en revenait toujours à cet espace imaginaire. Par l'aspect de l'illusion et par la façon dont on pouvait en sortir, on était en mesure d'estimer la force de l'Ombre qui vous avait piégé. La première illusion était simpliste et Saladin s'en était sorti facilement, la créature devait donc avoir un niveau inférieur au sien, en revanche cette deuxième illusion s'avérait plus détaillée, et un peu de concentration ne lui sauvait pas la mise. La deuxième Ombre devait avoir une puissance soit égale à la sienne, soit toute juste inférieure. Le nouveau paysage était un champ de bataille, après la bataille, on ne comptait pas le nombre de cadavres, que ce soit d'hommes ou de chevaux, il y avait aussi une profusion d'objets nécessaires à la guerre, des armes par milliers, des armures, boucliers et casques, des débris de catapultes et de scorpions en morceaux. Saladin était à peu près au milieu de tout ceci, la scène ne l'avait pas vraiment frappé, il savait que tout ceci n'existait pas...il voulait juste revenir au Manoir avant que la situation n'empire. La situation empira lorsque les morts, un par un se relevèrent, reprenant leurs armes, leurs pièces d'armures. La bataille recommença, l'Harmonien était au milieu de tout ceci...sachant que c'était une illusion, il s'attendait au coup classique...que les milliers de soldats s'en prennent à lui, mais non, ils se battirent entre eux une nouvelle fois. Mais sa survie n'allait pas de soi, il était au milieu de tout ça, et fut bientôt obligé de sortir son arme pour parer un coup de hache. Il était au milieu de la bataille, et pouvait être considéré comme un ennemi des deux bords, et bien qu'il s'agissait d'une illusion, le choc sur sa lame lui fit comprendre que les armes ne lui passeraient pas au travers. La plupart des hommes qui se battaient ici étaient de faible niveau, se défendre était facile...le combat faisait rage depuis dix minutes lorsque Saladin retrouva ses esprits...sans s'en rendre compte il s'était enivré du combat.

* Reprends toi mon vieux...rien de ceci n'est réel...*

Il le savait, les deux Ombres ne devaient pas être loin de lui dans le monde réel, quelques mètres tout au plus...si il déclenchait une grosse attaque dans l'illusion, les Ombres seraient aussi touchées. Profitant d'une courte accalmie dans la bataille, il posa sa main au sol et de sa paume naquit une vague de feu qui grandit et s'étira en cercle tout autour de lui, beaucoup de soldats furent brulés et tués sur le coup, mais le plus important fut que cette illusion se dissipa. Revenant au Manoir, Saladin put admirer les silhouettes hautes et sombres des deux créatures se tordre de douleur tandis que le feu les consumait. Ce n'est pas sans une certaine joie qu'il vit ces bêtes affreuses mourir, il grimpa l'escalier et passa à coté de la petite toge carbonisé. De son pied il tata la toge, il n'y avait rien dedans, pourtant la créature était bel et bien morte...certaines créatures des Trois Mondes restaient encore un grand mystère. Il traversa le couloir et se remit à chercher le gamin, fouillant une pièce, puis deux...lorsqu'il ouvrit la troisième porte il porta ses mains à sa tête, le visage crispé dans une expression de douleur intense, les yeux révulsés et la gorge déployée dans un cri lugubre et affreux. Saladin était piégé dans une autre illusion, une troisième Ombre attendait derrière la porte et l'enferma dans une illusion à peine fut-il entré. Dans ce nouvel univers Saladin était nu, attaché solidement sur une croix de bois, il sentait une multitude de pointes fines lui percer sa chair, tandis que des bêtes semblables à des galopins lui tranchaient lentement la chair. Il était accroché sur une table de torture, son corps n'était plus qu'une carcasse de viande sanguinolente livrée au sadisme de ses bourreaux...la souffrance était mortelle, l'illusion, puisque s'en était une, reproduisait à merveille chaque sensation, même les plus infimes de chaque torture. Lorsqu'on lui brisa les articulations une par une, le corps de l'Harmonien dans le monde réel s'effondra au sol et fut secoué de spasmes violents. Lorsque qu'on lui arrache ses dents, les spasmes s'intensifièrent. Ce fut lorsque ses tortionnaires commencèrent à le dépecer que le cœur et la respiration de l'Harmonien perdirent leur rythme dans le monde réel.

L'Ombre s'approcha de sa victime, le vide formant sa tête examina l'Harmonien, pour être sûr de sa mort, il fallait faire encore durer un peu l'illusion. Pourtant la toge de l'Ombre fut déchiré en son centre d'un glaive, l'Ombre mourut, sa toge retomba au sol. Un jeune homme se tenait là, il rangea en vitesse son glaive au fourreau et regarda l'Harmonien.

- Je dois faire vite...

Spoiler:

Saladin Jaggerjack --> 15xp

Les xps ont été attribués Wink

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