[Quête du manoir hanté] Disparition au mont infernal

{Introduction}


Un corbeau dans la nuit, il passait inaperçu, jusqu'à ce que son cri perçant venait fendre l'air tel la foudre, suivant les coups de tonnerres dans les cieux. À chaque éclair qui osait pourfendre les cieux de leur rage incessante, l'on pouvait l'apercevoir, tantôt enveloppé de sa noble cape noir, tantôt bien à découvert, ayant dégainer sa prestigieuse "Minuit" afin de porter un coup d'estoc bien placé dans le crâne de l'une de ces créatures infâmes qui s'étaient réveiller d'entre les morts. Entrant dans l'un des orbites de ces cadavres réanimés, puis en un rien de temps, perçant la chaire et les os pourries à l'arrière du crâne pour y terminer sa course, la lame de la rapière revenait vers son maître qui l'essuyait, à chaque coup, de ce sang maudit. Non pas qu'elle détestait ce fluide vital, lequel l'avait abreuvé à plusieurs reprise dans le passé, mais celui-ci était souiller d'une malédiction qui lui était encore inconnu, ce qui le rendait, au goût, écoeurant. Ainsi donc, avant que la lumière de la foudre ne disparaissent, l'on pouvait apercevoir cet anti-héro rengainer sa rapière alors que sa cape retombait lentement sur lui, discret comme l'ombre. Résident d'un manoir, entre le pied des Monts Lunaris et la grande métropole de Ténamas, le sombre aristocrate avait poser les pieds dans les forêts siégeant sous la tutelle des grandes montagnes d'Umbra afin d'y découvrir que le village de Moune, écarté de la civilisation urbaine, vivait un temps de crise et de confusion. Il fallait dire que la situation ne présentait rien de bon, et il semblait être le temps de s'informer. Sin Agonüm, l'obscur baron du manoir du même nom, se devait d'agir et d'honorer son titre, bien que la protection du peuple ne lui semblait pas être son domaine. Cependant, si mort-vivant il y avait, il ne pouvait se permettre, en aucun cas, de se couvrir les yeux sur un tel phénomène. Des gens disparaissaient, d'autres prenaient la relève, et aucuns ne revenaient...

...Que ce cachait-il donc derrière ce voile perfide qui entourait Mounne et ses environs.



{La réunion}

Les clochers de la chapelle du village résonnaient, appelant à elle les nombreux villageois. Une réunion allait se tenir, le maire allait parlé. Tous, sans exception accourait vers les grandes marches qui désignaient un cercle autour de ce qui semblait être une petite église dont les couleurs avaient ternis avec le temps et les âges, ne ressemblant maintenant plus qu'à un vieux couvent de bois. Enfin arrivé aux portes, celle-ci s'ouvrirent afin de laisser les fidèles et curieux prendre place sur les bancs qui y avaient été entreposés la veille. Le maire, comme il en était convenu, se dressait devant tous, chuchotant quelques dernières directives aux gardes de chasse du village qui composaient l'autorités locale avant d'observer la foule, sortant de ses poches un mouchoir afin d'y recueillir la sueur qui coulait sur son front alors que, dans la discrétion la plus totale, un spectateur inattendu se mêlait à la foule. Il n'en fut pas bien long avant que le dirigeant de la ville, ne prenne la parole derrière son lutrin habituel.

"Habitants et habitantes de Mounne, ainsi que tout autres personnes concernés. J'ai...euh...J'ai le regret d'annoncer que la première équipe partie à la recherche de mon garçon, mon intendant à la mairie, n'est toujours pas revenues après trois jours de leur départ. Je...Vous me voyez désolés concitoyens, d'en faire appel à vous, une seconde fois, mais...s'il vous plaît, je veux retrouver mon fils! Si quelqu'un, qui que ce soit, pouvait nous aider, par pitié, présentez-vous. Oh...seigneur."

C'est devant une foule quelque peu affolée, et incrédule, que la figure autoritaire du village fondait en larme, désorienté par la disparition prématuré de ce qu'il avait engendré, élevé et vu grandir. Voyant qu'il ne pouvait terminé son discours, l'homme se retira de derrière le lutrin, ordonnant à l'un de ses conseillers de prendre la relève. Le coup était dur, dans une si petite communauté, si dur que tous et chacuns en étaient affectés d'une quelconque manière. Dans de petit village, il n'était pas rare de voir un mouvement de solidarité, mais cette fois-ci, la peur les rongeaient de l'intérieur, ils savaient que trop bien ce qui les attendaient dans les bois environnant; d'immonde créatures rampantes, cannibales et dénué de la moindre source d'intelligence ou de raison se baladait, ni mort, ni vivant, à la recherche du sang et de la chaire. Que pouvaient-ils faire, si ce n'était que d'attendre qu'ils pourrissent d'eux-même. Certains refusaient maintenant même de quitter leurs maisons. De simple citoyens ne pouvaient se permettre une telle aventure, la crainte les feraient reculer au moindre danger. Sauf peut-être un...

"Ces saloperies ont emportés ma fille! Voilà trois jours qu'elle a disparu avec le premier groupe. Je ne suis plus aussi jeune que je ne l'étais, mais mon seul souhait serait de retrouver, moi aussi, ma fille, et contrairement à vous, monsieur le maire!!!! Eh bien je ne resterai pas ici à pleurer sur mon sort et celui de ma petite. Je prends les armes, si je dois pleurer, ce sera lorsque je retrouverai son corps, ou que je me ferai manger à mon tour, croix de bois, croix de fer, si j'mens je vais en enfer!"

"Alors laissez-moi vous aider."

De la foule, vint se présenter une femme dont le charisme surpassait largement celui de n'importe qui en ces lieux. À la chevelure de jade, d'une taille égalant le mètre soixante-dix et à la silhouette athlétique, elle s'avança devant tous. Sous sa cape couleur émeraude, elle arborait une armure de plaque, un arc composite de bonne facture ainsi qu'un cor de guerre appartenant aux forces militaires d'Harmonia. Montant rejoindre le fermier qui s’était présenté quelques secondes dans le passé, elle mit une main réconfortante sur son épaule, et au simple regard que celui-ci lui lançait, l’ont pouvait deviner une force d’esprit surprenante émanant de la jeune femme.

"Je ne puis me permettre de laisser ce village à la merci de tels créature, et ce, même si je ne viens pas d’Umbra. Peut-être sommes-nous, des ennemis en tant de guerre, mais la mort se doit d’être comme elle l’est. Ces morts-vivants ne peuvent avançer plus longtemps, ils agrandiront leurs nombres, seulement, d’autres personnes seront requises durant cette chasse."

Un long silence s’en suivit. La peur les dominaient, sans aucuns doutes, et seuls celui qui avait perdu un être cher dans cette bataille avait osé prendre l’arme. Était-ce donc là, le courage du peuple Umbrien? Était-ce donc un peuple aussi faiblard envers lesquels le sombre baron avait serrement de protection en tant de crise? Il ne put à ce moment rouler les yeux sous la capuche de sa sombre cape. Finalement, sa présence était requise, à son grand malheur. Habituellement, rien ne l’aurait fait douter de cette excursion et de ce combat qui les attendaient, mais devant tous se tenait une Paladin d’Harmonia. Une énergie sainte se dégageait d’elle, et de son dos surtout, derrière sa grande cape d’Émeraude. Elle pouvait si tôt bien profiter de l’occasion pour découvrir l’existence de Sin, bien que son code lui interdirait cependant de l’exterminer sur le champ, n’étant pas une menace s’il protège un peuple, de plus qu’il était une figure social importante de par son titre de Baron. Chassant ses réflexions, il s’avança à son tour, découvrant son visage de sous son capuchon.

"Je ne puis donc me permettre de laisser une Harmonienne rejoindre nos rangs de la sorte, d’autant plus que je ne pourrais m’excuser de voir une si belle demoiselle sous les assauts d’immondes zombies."

La scène avait provoquer quelques mots de stupéfaction dans la salle. Tous, avait entendu parlé du sombre seigneur qui s’était emparer d’un manoir dans le bas de la colline, tel un monstre sortis de la nuit, massacrant les anciens propriétaires sans la moindre merci avant de pousser les derniers survivants au bord du précipice, lesquels se jetèrent, étrangement, sans poser de questions. Il était exactement comme on le décrivait. Grand, beau, noble, de blanc et de noir vêtu, tel un majordome, mais possédant la carrure et la fierté d’un prince. Des yeux d’un rosé éclatant, dont une flamme s’animait en permanence, brulant le regard d’autrui de par leurs natures sournoises. Il existait donc réellement : Sin Agonüm, nouveau baron des terres Umbriennes, et il était présent, aujourd’hui, dans la petite municipalité de Mounne afin d’obéir à son devoir. Un sentiment de frayeur et d’incompréhension régnait dans la salle. Comment un tel démon avait-il pu jurer servitude au peuple? La paladin ne tarda pas à lui faire face, une main déjà poser sur l’arc et l’autre prêt de son carquois.

"J’aurais préférée une autre personne. Je vois votre vrai visage, démon, mais aussi étrange qu’il soit, je ne peux déceller le moindre mensonge de vos paroles. Pourquoi un être tel que vous aiderait les opprimés, n’est-ce pas votre plaisir que de se délecter de la souffrance d’autruis?"

"Sachez, que ce plaisir comme vous dites, passera en seconde position face à ce qui se produit ici. Je n’aime pas apprendre que les morts reviennent de leurs tombes afin de s’approprié ce qui revient à notre nation. Ces paysans, aussi pathétiques soient-ils, méritent bien la mort de par leur lâcheté, mais un problème persiste et bien que cela ne m’enchante guère, comme dans votre cas très chère, je devrai faire équipe avec quelqu’un digne de ce nom. On ne vient pas à bout d’un bataillon en s’alliant avec un fermier."

Aussi triste était-il, l'incube avait raison. Comment un simple fermier, même allié à une guerrière de la lumière, pouvait-il être d'une si grande aide. Son désir de retrouver ou venger sa fille était certes une bonne motivation pour lui donner le courage nécessaire, mais si quelque chose de plus gros se cachait derrière ces revenants, rien ne garantissaient sa survie. Peut-être, après tout, n'était-ce qu'un simple relique antique, une babiole de la nécromancie oublié, qui ramenait ces morts à la vie, mais la possibilité qu'un nécromant, ou pire, une liche, se cachait derrière toute cette histoire en faisait même frémir Sin.

"D'accord, ainsi soit-il. Préparez vos bagages, nous partons à la recherche de survivants, et dans mon cas, je pars éradiquer ce mal qui ronge les environs. Quant à vous, Baron de la nuit, ne me suivez pas de trop prêt, sinon j'aurai tôt fait de dégainer l'arme qui fait sujet de votre curiosité. N'ayez crainte, je poserai aucunement sa lame sur vous, je n'en aurai point besoin, sa simple lame vous aura aveugler bien avant."

C'est donc sur ces paroles peu amicales qu'ils partirent vers ce qui semblait être la source du mal. Un vieux manoir oublié...