L'ancien manoir de la falaise. [Terminé]

Délabré, secret, oublié...

Tel avait été le manoir oublié qui résidait au dessus de l'une des falaises de la mer pourpre, au nord-est de Tenamas, grande cité du peuple Umbra. Symbole de la hantise et de la déchéance à lui même, cette habitation aux allures obscures habitait en son sein un passé aussi sombre que le reste de ce pays perdus. Autrefois appartenant à une noble famille, il y a vingt-cinq longue année de cela, tous périrent sous le joug d'un assassin sortis droit des ténèbres de ce monde. Un monstre s'y était aventuré et y résidait maintenant. La grandeur de ce massacre, l'importance des lacérations retrouver sur le corps des victimes suffirent à la gente de classe moyenne de se tenir éloignés de ces lieux que l'on nommait maintenant le Manoir Agonüm, du nom de son nouveau propriétaire. L'acte meurtrier qui y fut commis laissa même les puissances de ce pays perplexe quant à la nature de cet homme, Sin Agonüm. Discret, rien n'émanait de lui si ce n'était que les rumeurs éparpillés par les plus superstitieux. Une entités ancienne, un démoniste oublié, un assassin entraîné...tout y passait, mais rien ne s'approchait de la vérité. Le mensonge et le mystère semblait régner à nouveau sur Umbra, et plus que jamais. Le manoir en était la preuve...

Assis devant le foyer, le maitre des lieux regardait les flammes s'entre-mêler et brûler les bûches qui y avaient été placés avec un air songeur. Offrant à un instant ou un autre un léger pivot de sa main gauche, il brassait son vin en silence, absorbé par ses moindres pensées. Le calme régnait, le silence n'étant brisé que par le crépitement du bois enflammé ou par le bruit des vagues heurtant les parois rocheuse de la falaise, à près de quarante mètre plus bas. Buvant une gorgée de cette coupe rempli d'un rouge velouté, la lueur rosée au centre des yeux du fiélon s’intensifia au même moment ou le liquide épais toucha sa langue, alimentant le désir de ses sombres pensées. Malgré le calme qui perpétuait autour de lui, en son fort intérieur, il bouillait d'envie.

Envie de chaires
Envie de vices
Le désir était le plus cruel de ses tourments.

Comment combattre cette soif irrassasiable, comment contrer les caresses, l'appel de sa déesse qui perpétuait sur son âme, dans ses moindres pensées.
Comment...?

La réponse était simple. Pourquoi combattre ce qui provoque une telle passion, ce qui anime sa propre personnalité. Elle l'avait créé ainsi, à son image: belle et perverse, élégante et brutale. Jamais il ne se lassait de se laisser aller à ses pulsions, laissant la bête prendre le dessus sur la raison, laissant le vice s'imprégner en lui pour ne faire qu'un avec ses rêves, que l'on appelait dans le monde des mortels, le cauchemar, car oui, il n'était que cauchemar. Il était celui qui, sournoisement, se glissait dans votre lit et baisait votre âme sans la moindre retenue. Il était cette ombre qui se faufilait entre la nuit, caressant vos craintes de ses douces mains ensanglantés. Tel était le seigneur grandissant de la vallée des damnés, du manoir oublié, des falaises saccadées au dessus d'une mer atrophié.

D'un sourire en coin, il se leva tranquillement afin de rejoindre l'extérieur de sa demeure, lançant aux cieux un regard provocateur, mais hautain, moqueur, mais rempli de dédain. Le soleil n'était maintenant plus qu'une faible lueur au delà de l'horizon, comme si les ténèbres faisait fuir ses lueurs en emportant leur reine, la lune, prendre possession des hauteurs de ce monde. Tranquillement, les feux étoilés s'allumaient, représentant dans l'esprit de Sin, les âmes tristes de ce monde, capturé par la maîtresse d'argent, la mère du désespoir, celle qui trompait le monde de ses rayons enchantés, semblant offrir une fausse sécurité aux voyageurs nocturne alors que ses créatures, dans l'ombre étaient tapissés. L'incube avait toujours vu la lune ainsi. Une menteuse, une tricheuse, aguichante mais dangereuse. Elle était, pour lui, sa soeur, sa compagne, sa douceur, alors il se dirigea au bord de la falaise, ne laissant devant lui et le vide qu'un seul pas. Silencieusement, longuement, il observa cette lune en n'ayant comme expression, qu'un sourire laissant apparaître une canine blanche et aiguisée, marbré d'une goutte rouge de ce sang dont il s'était abreuvé la nuit passé, de ces enfants infortunés, devant leur père aveuglé sous les pleures d'une mère violemment baisé par le destin d'une mort prématurée.

Tiré hors de ses songes, ses yeux se plissèrent, déguisant sa surprise en méfiance alors que, derrière lui, retentissait les coups d'une visite inattendue. Retournant rapidement la tête, laissant les vents marins souffler sa chevelure sur le coté, il prit marche vers la porte arrière de sa demeure afin d’accueillir la visite certes plus rapidement, mais aussi comme il se le devait. D'un claquement de doigt, suite à un système qui fut installé par les anciens propriétaires avant leur chute, les bougies et chandeliers qui étaient accrochés aux murs et au plafond en un ordre, une suite bien précise, s'allumèrent, laissant leurs flammes s'allumées en un coup de vent. Il n'y faisait aucun doute que cette demeure valait son pesant en or, et que les nombreux maîtres qui vécurent en ces lieux depuis maintes années, voir des siècles, ne faisaient qu'apporter leurs savoirs et leurs connaissance à l'histoire et l'architecture de cet endroit mythique. Un pas devant l'autre, arrangeant sa fière allure au gré de son avancement en observant les moindre détails de sa carrure dans les nombreux miroirs qui décoraient le hall d'entrée, il se rendit jusqu'à la porte. Elle grande, à deux battant et d'un bois de chêne teinté de noir. Les gravures qui y étaient inscrites et dessinées racontait une partie de l'histoire de l'habitation. L'on pouvait facilement y voire des éléments de la création d'Umbra aussi, laissant supposer que les premiers maître de cet endroit maudit n'étaient nul autres que des pionniers des terres sombres de ce monde.

Déposant ses mains sur les poignées de la porte, Sin ouvrit celles-ci de manière théâtrale, abaissant légèrement la tête vers le sol puis se courbant légèrement vers l'avant, offrant à celle qui serait aujourd'hui son invitée, bien qu'inattendue, une courtoise révérence. Habillé de sa chemise blanche traditionnelle surmonté d'un veston noir et d'une cravate de même teinte, l'on aurait facilement pu le prendre pour un majordome, ou un quelconque servant de par son allure chic, élégante et simple, mais ses manières dominante, sa fière posture et sa carrure trompait la signification de ces habits. Il était le sombre seigneur, le roi déchu, l'obscure baron de l'agonie: Le noble Sin Agonüm. Bien que son nom n'était pas réellement connu, puisque celui-ci préférait agir dans l'ombre, laissant que quelques rumeurs planer à son sujet, les descriptions que l'on faisait de l'auto proclamé baron étaient juste. D'une taille idéale, atteignant le mètre quatre-vingt, d'une chevelure courte mais soignée, d'un physique irréprochable et doté d'un sens de la court impeccable. Se redressant, il plongea son regard rosé dans celui de la nouvelle venue, défiant son autorité en imposant la sienne, tout en restant respectueux cependant. Offrant un sourire, laissant une petite canine aiguisée embarqué sur sa lèvre inférieur, il prit ensuite la parole. Sa voix était claire et malgré le fait qu'il parlait sur un ton régulier, l'on pouvait deviner que celle-ci pouvait facilement inspirer la puissance, le respect et le charme, un véritable aristocrate.

"Bienvenue, mademoiselle. La nuit m'offre t'elle donc un si beau présent, que la visite impromptue d'une silhouette égarée dans la noirceurs du voile nocturne? Veuillez excusez mon étonnement, mais les visiteurs sont rare en ces lieux, surtout en une heure si tardive. Veuillez entrer, très chère, avant que la lune ne porte sur vous, toutes les lumières de la nuit et ne vous dévoilent à ses viles créatures qui marchent sous sa gouverne. Umbra, surtout en ces lieux, n'est nullement un endroit où il y fait bon se promener."

S'écartant du chemin, laissant libre champ à son invitée, Sin ne lacha cependant pas la poignée de l'une des deux partie de la porte, laissant voir qu'il attendait que la femme n'entre avant de la refermer. L'intérieur, le hall d'entrée du moins, était d'une grandeur surprenante, se terminant, plus loin, sur deux grand escaliers, partant de part et d'autre, de la gauche et de la droite de la pièce, et se rejoignant en un grand balcon en leur sommet. De grand miroirs dont les cadres représentaient un design antique étaient installer sur chacuns des murs, tout juste aux cotés de l'homme et de la demoiselle, les reflétant eux et chacun de leurs mouvements. Contrairement au croire des habitants de Tenamas, et si les superstitions entourant les vampires étaient véridique, il ne devait certainement pas en être un, comme le prouvait son image dans les nombreuses glaces les entourant.

Refermant les portes en douceurs, ne laissant donc pas la chance à celle-ci de créer une légère bourrasque qui pourrait éteindre les chandeliers environnant qui étaient en fait la seule source de lumière du hall, l'homme pris bien soin de ne pas quitter celle qui venait d'entrer des yeux, lui offrant ainsi toute son attention, sans pour autant vouloir la dévisager. Comme à son habitude, ce petit sourire narquois qui décorait ses fines lèvres restait éternel, apportant la chaleur d'un bienvenu prolongé, mais aussi très charmant sans paraître excessif ni hautain, comme s'il s'agissait d'un naturel chez lui, contrairement à bien des nobles et autres élites de la société, qui n'appliquait le protocole que par obligeance face à leur classe sociale. S'approchant ensuite de la demoiselle, il adressa une seconde fois la parole

"Bien que mon titre et mes manières oblige un respect, je vous pris de m'apeller par mon simple prénom. Sin. Je vous pris de vous mettre à votre aise, si votre manteau vous gêne, laissez moi vous en débarasser, vous êtes ce soir mon invitée, et il est de mon devoir de m'assurer de votre confort."

Tendant la main, doucement et poliment, il attendit que celle-ci lui donne ce qui lui servait de manteau ou cape de voyage. Il ne put à s'instant s'empêcher de remarquer cette magnifique paire d'aile d'un rouge sanglant qui ornait son dos, ce qui lui valu le réflexe d'accentuer son regard dans celui de la femme en question, observant la couleur et la profondeur de ses pupilles. Elle n'était pas une femme ordinaire, même si elle était ange ou créature, elle n'était pas aussi banale que ceux de sa race, il en était convaincu. Comment pouvait-il le savoir? Parce que là où les guerriers puisaient leurs forces dans les exploits héroïques et la force de leurs bras, lui, détenait l'astuce de l'intelligence, l'intuition de la sagesse et le charme du charisme. Cette femme était donc à ne pas prendre à la légère, sa présence en ces lieux sans aucune escorte en était-elle pas la preuve après tout?

- pardon? Un manteau....?

- Veillez excusez ma modeste venue Messire, mais je ne suis ici que pour résoudre une sombre histoire ou chaque indice m'amèneraient dans ce lieu saint. Je me dois de vérifier du bon déroulement naturel des alentours, me permettrez vous une courte visite de votre maison tout en répondant à quelques questions?

L'aspect théâtral s'était peu à peu dissipé afin de laissé la ténébreuse atmosphère habituel reprendre sa position, alors que l'immense porte à double battant se refermait en un grand et sourd claquement derrière le couple d'individu qui se tenait devant elle. L'être de désolation n'avait pas encore posé le moindre regard attentif à la venue de la jeune demoiselle, échappant sa silhouette d'un regard fuyant, ou plutôt aurait-on dit qu'il ne quittait jamais celle-ci des yeux, restant d'une courtoisie, d'un respect et d'une attention bien particulière, comme s'il lisait les sentiments de la belle aux travers de ceux-ci, préférant ainsi se vouer entièrement à une découverte dépassant l'entendement d'une simple enveloppe charnelle. Bien que cela pouvait sembler dérangeant, il fallait avouer que le tout pouvait aussi être interprété de manière flatteuse, l'issue de cette pensée n'en étant donc que propriétaire de la personne ciblée. Ceci dit, les évènements allaient rapidement faire basculer les manières de l'hôte des lieux, qui avait finalement perçu quelques éléments intéressants dans les manières de la jeune femme qui avait osée franchir les portes de sa demeure, devenant ainsi inconsciemment prisonnière de la cruelle, mais ô qu'enivrante vanité qui se dégageait d'entre chacune des oeuvre d'arts à la fois obscures mais romantique du Hall d'entré. L'une de ces remarques intéressante était cette manière dont la demoiselle avait de mordre tendrement sa lèvre inférieur alors que Sin s'était rapprocher d'elle suite à avoir clos l'entrée, se tenant qu'à quelques centimètre de son dos, laissant un inconfortable confort s'installer entre eux-deux, tel deux aimants attiré l'un à l'autre, mais plutôt par la force des choses, comme si la scène devait se présenter naturellement, mais tout en étant inévitable. Bien que derrière elle, et n'ayant pu percevoir directement cette coquette et sensuel partie du corps humain se cacher derrière un discret petit mordillement, les miroirs avaient trahis la douce et obéis à leur maître. C'est à ce même moment que le vent tourna, comme si le prédateur s'était laissé emporté, laissant la proie s'échapper, moqueuse, du danger. Il avait abusé de l'amusement et des bonnes manières, démontrant un moment de faiblesse...ou peut-être s'amusait-il encore. Peut-être était-il plus félin que cabot. Peut-être jouait-il avec elle, abusant d'elle jusqu'à la moelle, mais ce jeu était dangereux...peut-être allait-il finir par devenir l'abusé...

-

- pardon? Un manteau....?

Cette réponse eut donc comme effet de sortir l'incube de ses rêveries et de ses bonnes manières, le laissant succombé par lui même à ses propres vices: La beauté, le désir, la luxure, se laissant enivré par chacun de ces péchés à la fois. Ses yeux glissèrent sur les épaules dénudés de ce qui lui avait jamais été donné de voir auparavant...ne pouvant s'empêcher de murmurer pour lui même quelques paroles qui semblait à la fois banales, puisque relatant bien la vision qui lui était donner, mais aussi très insolite, de par l'éblouïssement qu'il semblait avoir eut à cet instant dans son regard. Cette fois-ci...c'était leur maître qu'ils avaient trahis...

"Un ange rouge..."

Reprenant rapidement ses esprits, alors qu'il parcourait maintenant les ailes rouges de son interlocutrice avec plus d'attention que la première fois, il recula d'un pas, laissant donc cette sensation d'intimité déconcertante s'effacer, comme si une nouvelle brise soufflait sur les lieux. Il profita aussi de l'occasion pour observer la jeune femme sur tout ses angles, posant son regard de serpent, discret et fourbes, dans les glaces environnantes, alors qu'il refermait aussi les portes de ce qui semblait être le garde-manteau, celui-ci n'allant pas avoir la chance de prouver son utilité durant cette soirée, à moins que d'autres inopinés visiteurs de s'aventure en ces lieux, ce qui aurait tôt fait d'énerver la conscience de l'Incube. Qu'il était cupide, ce démon qui ne voulait partager les beautés de ce monde qu'avec ses propres et capricieux désirs, prouvant donc qu'il s'approchait beaucoup plus du félidé que du canin...

"Excusez mon manque d'observation...tout ceci semble ridicule de ma part, peut-être ai-je un peu trop la tête aux normes protocolaires et un peu moins aux réels besoins que sont les vôtres. Que puis-je donc faire pour vous, puisque vous êtes maintenant entrée, surment avez vous quelques questions ou quelques desideratum que je puisse accomplir."

La discussion semblait cette fois-ci toucher plus précisément les raisons de la venue de cette ange qui semblait ni déchu, ni céleste...laissant déjà le démon la baptiser affectueusement par ce qui lui semblait le plus convenable, mais bien sur, il garda cette pensée pour lui-même. Ce qui lui prouva la retour à la réalité de la jeune femme fut d'abord son absence de conscience, comme si elle se laissait intentionnellement perdre aux intentions de son serviteur d'un soir, pour finalement revenir en force, mâchoire serrée, défiant tout les charmes dont elle avait été atteinte depuis son premier pas dans la cours du fief de ce Baron Umbrien. Elle en était revenu à ses esprits, à ses intentions, ce qui désola, mais piqua la curiosité du sombre prince des lieux. Un sourire narquois vint faire son apparition, un rictus moqueur mais sans méchanceté, ni bonté...seulement moqueur, il avait deviné ce qu'elle avait vu au bas de ces falaises, n'importe qui aurait pu faire le lien suite aux paroles qui sortirent au délicieux rythme de cette voix plein d'assurance qu'avait la nouvelle venue.

- Veillez excusez ma modeste venue Messire, mais je ne suis ici que pour résoudre une sombre histoire ou chaque indice m'amèneraient dans ce lieu saint. Je me dois de vérifier du bon déroulement naturel des alentours, me permettrez vous une courte visite de votre maison tout en répondant à quelques questions?

Sans même attendre un instant, Sin tendit la main de manière charmante et courtoise vers la typesse afin de l'inviter à poursuivre leur route, ensemble, vers ce qui semblait être le grand salon, là où il apportait habituellement ses invités en premier lieu. Il n'attendit cependant pas que celle-ci attrape le bout de ses doigts afin de l'attirer à elle, il referma plutôt ceux-ci délicatement en laissant bien soin de laissé son index prendre un peu de retard quant à ses autres doigts, afin d'incité directement la dame à le suivre, indiquant qu'il serait son guide et sa lumière en ces lieux qui lui étaient inconnus. Bien qu'il semblait plutôt auto-suffisant, l'assurance qu'avait cet homme en ses propres charmes n'avaient rien d'hautain, mais de tout à fait naturel, ce qui n'en faisait aucunement un être détestable de par ces manières frôlant celles d'un rustre enjôleur de bas étages. Il avait en lui cet étincelle de mystère que dégageait les gitans, tout en étant tout à fait élégant.

"Bien! Et quel sera votre première questions? Je répondrai donc à toutes vos requêtes...sans la moindre exception."

Sin Agonüm > 4 xps
Jolene Ladraël Barnes > 2 xps

Xps Attribués

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